30
JUIN 2016
Cette
page concerne l'année 311 du calendrier julien. Ceci est une
évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que
d'un survol !
DISCORDES
OLIGARCHIQUES POUR L'EMPIRE
GALÈRE |
Maximien
Galère, dit Galère (Caius Galerius Valerius Maximianus en latin),
né vers 250 à Felix Romuliana et mort en avril 311 en Dardanie, Son
père est originaire de Thrace, l'actuelle Bulgarie. Quant à sa
mère, Romula, est de sang Barbare (née hors de l'Empire Romain)
puisque, née au-delà du Danube, elle s'est réfugiée en Dacie
Romaine au moment des invasions Carpes. Le couple a un niveau de vie
très modeste, le père est berger et Galère suit un temps ses
traces avant de s'engager dans les légions romaines Galère entre
très tôt dans l'armée et progresse rapidement dans la hiérarchie
militaire. Le couple a un niveau de vie très modeste, le père est
berger et Galère suit un temps ses traces avant de s'engager dans
les légions romaines. Il sert sous l'empereur Aurélien puis
participe aux campagnes de Probus et Carus sous le règne desquels il
progresse dans la hiérarchie militaire. Devenu un officier
expérimenté, il est remarqué par l'empereur Dioclétien dont il
devient le préfet du prétoire. Ce dernier lui offre alors la main
de sa fille, Valeria... Galère doit répudier sa femme mais entre
dans la maison de l'empereur et reçoit le nom de Valerius.
Le
1er mars 293, à Sirmium, Dioclétien l'élève au rang de César,
soit vice-empereur. Galère devient ainsi l'héritier désigné de
Dioclétien, conformément au modèle de la Tétrarchie.
En
293 Galère devient ainsi l'un des 4 hommes qui dirigent
collégialement l'empire.
À
ce titre, il mène plusieurs campagnes sur le Danube contre les
Sarmates, les Carpes et les Bastarnes de 294 à 296 puis remporte une
grande victoire sur les Perses, en Orient, en 298.
Très
critique à l'égard de la religion chrétienne, il approuve, sinon
encourage, la mise en place de la grande persécution décrétée en
303 par son supérieur, l'empereur Dioclétien, sur lequel il a de
plus en plus d'influence... Affaibli par la maladie, Dioclétien
prend en 304 la décision de se retirer du pouvoir. L'abdication
conjointe des 2 principaux tétrarques signe la promotion des deux
vice-empereurs. Galère devient ainsi l'Auguste à la tête de la
partie Orientale de l'empire, le 1er mai 305.
Des
4 tétrarques, il devient dans les faits le principal dirigeant de
l'empire. En effet, les deux nouveaux Césars censés les épauler,
lui et son collègue Constance Chlore, sont deux de ses proches. Son
vice-empereur, Maximin II Daïa, est son neveu tandis que l'adjoint
de Constance Chlore, Sévère, a combattu à ses côtés.
Rapidement
toutefois la situation politique se dégrade. À la mort de son
coempereur Constance en 306, son fils, Constantin, s'autoproclame
empereur en Bretagne, immédiatement imité en cela, à Rome, par
Maxence, fils de Maximien Hercule l'ancien collègue de Dioclétien.
Galère
envoie aussitôt Sévère marcher contre Maxence et Maximien venu
l'épauler. Cependant, la mort de Sévère et l'échec de la campagne
de Galère en Italie destinée à défaire les usurpateurs l'oblige à
réviser le système tétrarchique.
En
308, lors de la conférence impériale de Carnuntum, il élève
directement Licinius au titre d'Auguste en remplacement de Sévère
et reconnaît officiellement Constantin qu'il nomme César. Comme ils
protestent contre la promotion de Licinius, les 2 Césars, Constantin
et Maximin Daïa, sont finalement nommés, à leur tour, Auguste en
310.
Galère
tombe malade sur ces entrefaites. Victime d'une longue et douloureuse
maladie, son dernier acte politique est la proclamation le 30 avril
311 d'un édit de tolérance, l'édit de Sardique, mettant fin aux
persécutions de Dioclétien. Dernier défenseur de la Tétrarchie,
sa mort, en mai 311, en consacre la fin.
Dioclétien
a en effet progressivement mis en place une structure voulant que la
défense de l'empire soit assurée par 4 empereurs légitimes afin de
pouvoir affronter tous les ennemis de l'empire sans pour autant
donner trop de pouvoir à de simples généraux susceptibles de se
retourner contre le pouvoir central. Ainsi, il se fait épauler par
Maximien Hercule qu'il nomme Auguste et auquel il confie l'Occident.
Chacun d'entre eux, pour éviter d'hypothétiques problèmes de
succession, s'est à son tour adjoint un César :
Constance
Chlore pour Maximien,
Maximien
et Constance ont donc pour tâche de défendre l'Occident et
notamment le Rhin, Dioclétien et Galère s'occupant de l'Orient,
soit, entre autres, en surveillant les rives du Danube et la
frontière Perse.
Plus
précisément, Galère semble s'être occupé en priorité de la
Grèce et de l'Illyrie tandis que Dioclétien défend l'Asie et
l'Égypte. Cependant il ne s'agit pas d'une partition de l'empire
entre les tétrarques mais bien d'un gouvernement collégial. Ainsi,
Dioclétien et Galère combattent ensemble contre les Sarmates en
294. Ils leur infligent, à l'occasion, une sévère défaite, de
sorte qu'à l'exception de quelques guerriers Sarmates qui sont
incorporés dans l'armée romaine par traité, la majorité des
Barbares est repoussée hors de l'Empire.
Galère
combat, ensuite, seul, les Carpes et les Bastarnes qu'il renvoie
au-delà du limes en 295 et 296. Par la suite, en 296, alors que les
usurpations, en Égypte, de Domitianus puis d'Achilleus contraignent
Dioclétien à abandonner la frontière Perse, Galère le remplace à
la tête des provinces Orientales.
MAXIMIANUS |
En
Perse la situation a toutefois évolué. Un nouveau prince, monté
sur le trône en 294 Narseh, se proclamant dans la lignée d'Ardachîr
Ier et Shapur Ier, vainqueurs respectivement des empereurs Sévère
Alexandre et Valérien, déclare la guerre à Dioclétien à
l'automne 296 en envahissant le royaume d'Arménie de Tiridate sous
protection romaine.
Galère
et Dioclétien réunissent leurs troupes et, tandis que Dioclétien
se poste sur la frontière Syrienne, Galère est envoyé en Osroène,
au-delà de l'Euphrate, faire sa jonction avec les troupes restantes
de Tiridate. Fort de ces renforts, Galère part au devant de l'armée
Perse qu'il affronte à Callinicum, non loin au sud de Carrhae où
Crassus a subi une sévère défaite face aux Parthes.
Cette
fois encore l'armée Romaine est vaincue et Galère doit se replier
pour éviter un nouveau désastre.
À
Antioche, Dioclétien lui réserve un accueil glacial. D'après
Festus, Eutrope et Ammien Marcellin, il l'humilie même publiquement
en l'obligeant à marcher devant son char sur une distance d'un
mille...
En
298, Galère reprend l'offensive et marche de nouveau contre les
Perses, à la tête d'une armée de près de 25 000 hommes
renforcée de mercenaires Goths et Sarmates et envahit l'Arménie.
Bénéficiant d'un terrain montagneux plus favorable à l'infanterie
Romaine qu'à la cavalerie Perse, Galère renverse la situation.
Il
attaque l'armée Perse par surprise entre Callinicum et Carrhae et
lui inflige une lourde défaite. Le Roi des rois, blessé, parvient à
s'enfuir, mais il laisse derrière lui plusieurs de ses épouses,
sœurs et filles, ainsi qu'un important butin dont les Romains
s'emparent. Galère prend ensuite Nisibe puis franchit le Tigre.
Exploitant
ses succès, le César pénètre dans la région d'Adiabène mais
reçoit l'ordre de Dioclétien d'arrêter l'offensive. Ce dernier
retrouve Galère en 298 ou au début de l'année 299, à Nisibe, et
félicite publiquement son adjoint pour ses victoires par une grande
cérémonie. Désireux de bâtir une paix durable avec les
Sassanides, Dioclétien demande à Galère d'envoyer son secrétaire,
Sicorius Probus, porter des propositions de paix à Narseh. Le traité
obtenu des ambassadeurs Perses Apharban, Hargbed et Barasabor
confirme la victoire des Romains : La frontière entre les 2
empires est portée sur le Tigre, Tiridate est confirmé sur le trône
d'Arménie, tandis que le roi d'Ibérie reçoit désormais ses
insignes royaux de l'empereur Romain. Nisibe est instituée comme
unique place commerciale entre les 2 empires. Enfin, Dioclétien
obtient le contrôle sur les 5 satrapies situées entre l'Arménie et
le territoire Romain : l'Ingilène, la Sophène, l'Arzazène, la
Gordyène et la Zabdicène.
Si
la paix de Nisibe est de la main de Dioclétien, la première grande
victoire militaire Romaine contre les Sassanides est reconnue à
Galère. Pour commémorer cet événement, un arc de triomphe est
érigé en son honneur en 299 à Thessalonique, ville dans laquelle
il a résidé du temps de ses combats sur le Danube. Il semble s'être
d'ailleurs réinstallé dans cette ville à partir de 299 d'où il
organise de nouvelles campagnes contre les Sarmates et les Carpes
notamment en 302 et 303, comme l'attestent les titres de victoires
qui lui sont attribués ces années-là.
Le
20 novembre 303, les 4 tétrarques se réunissent à Rome pour
célébrer les vicennalia, les 20 ans de règne des deux Augustes et
les decennalia, les 10 ans des deux Césars. À l'occasion de ces
festivités illustrant la collégialité et l'unicité de l'empire,
Galère célèbre son triomphe pour sa victoire sur les Perses16. De
retour de Rome, ce dernier participe peut-être à une inspection sur
le Danube, au début de l'année 304, aux côtés de Dioclétien17.
Tombé
malade au cours de cette dernière campagne, à partir de l'été 304
Dioclétien voit sa santé se détériorer progressivement.
L'empereur est à ce point affaibli qu'il est déclaré mort à tort,
le 13 décembre 304 à Nicomédie... Arrivé à Nicomédie à la fin
du mois de mars 305, Galère y rencontre un Dioclétien épuisé et
visiblement marqué par la maladie. D'après Lactance, dont le
témoignage doit être pris avec le plus grand scepticisme, Galère
aurait exigé de Dioclétien qu'il quitte le pouvoir avec Maximien
pour laisser leur place à leur César respectif... Que Dioclétien
se soit laissé impressionner par son subalterne ou que ces échanges
ont été inventés de toute pièce, toujours est-il que l'empereur
décide de s'adresser aux armées le 1er mai 305.
Il
prononce son discours non loin de Nicomédie, dans la même plaine où
il a été proclamé empereur en 284 au pied d'une statue de Jupiter,
dieu protecteur de sa maison.
Attestant
de son âge et de sa maladie, il prétend n'être plus à même de
porter plus longtemps le fardeau du pouvoir qu'il estime devoir
transmettre à des hommes plus jeunes et donc plus forts. Aussi,
annonce-t-il à ses vétérans qu'il abdique, conjointement avec
Maximien Hercule pour laisser la place à Galère et à Constance
Chlore. Tous deux deviennent Augustes tandis que 2 autres officiers
supérieurs sont élevés au rang de César.
Cependant
contrairement à ce qui est attendu, ce ne sont pas Maxence et
Constantin, les fils de Maximien Hercule et de Constance Chlore, qui
se voient honorés du « Césarat » mais 2 autres
officiers répondant aux noms de Maximin et de Sévère. Tous deux
sont des proches de Galère.
Maximin
Daïa, son César en charge de l'Égypte et de la Syrie, est un jeune
tribun qui n'est autre que son propre neveu, par ailleurs natif de la
même ville que lui.
Sévère,
qui est un officier Pannonien expérimenté, est quant à lui un
ancien compagnon d'arme de Galère. Si son allégeance va
théoriquement à Constance Chlore, il est en fait tout dévoué à
Galère. De fait, si l'ordre de préséance fait de Constance Chlore
l'empereur principal de la 2e Tétrarchie, c'est bel et bien Galère
qui en est la figure principale, d'autant plus facilement que
Constantin, le fils de Constance, réside à sa cour.
Cet
équilibre est toutefois rapidement bouleversé... En effet, en
juillet 306, alors qu'il se trouve en Bretagne pour combattre les
incursions des Pictes et les Scots, l'empereur Constance Chlore meurt
des suites d'une maladie. Or, entre temps, il a fait rappeler son
fils, Constantin, auprès de lui et semble lui avoir, sur son lit de
mort, transmis le pouvoir aux dépens de son César, Sévère...
Toujours est-il qu'à la mort de son père et protecteur, Constantin
est acclamé empereur par les troupes, principalement Franques,
réunies à Eboracum.
Galère,
cette fois maître incontestable de l'empire, devient du même coup
garant de la pérennité du système. Soucieux de légitimer son
usurpation, Constantin lui envoie aussitôt une lettre réaffirmant
sa loyauté envers les tétrarques et certifiant qu'il ne s'est
résolu à usurper la pourpre que sur la pression des soldats de son
père. Galère, qui sait combien les armées de Gaule et de Bretagne
sont fidèles au fils de Constance Chlore, préfère éviter la
guerre civile. Ravalant sa colère, il accorde à Constantin le rang
de César, ce que le principal intéressé accepte, tandis que Sévère
est élevé à l'« Augustat »...
FÉLIX ROMULIANA |
Cependant
cette reconnaissance n'est pas sans poser problème : Si
Constantin a obtenu gain de cause, Maxence, lui aussi fils de
tétrarque, s'estime profondément lésé. Or, à ce moment précis,
dans la continuation de la politique fiscale de Dioclétien, Galère
envisage de soumettre Rome et l'Italie aux mêmes taxes que le reste
de l'empire, mettant fin ainsi à un ancien privilège dont
bénéficiait la région. Profitant de l'impopularité du nouvel
Auguste d'Occident, chargé de préparer la mise en place de ces
futures taxes, Maxence se fait reconnaître empereur par les cohortes
prétoriennes, le 28 octobre 306.
Les
proches de Sévère sont poursuivis et exécutés, à l'image du
préfet de la ville, Abellius, tandis que le Sénat de Rome fait de
Maxence le protecteur et le restaurateur des anciennes libertés.
Souhaitant, là encore, se concilier Galère, Maxence lui écrit,
avec les mêmes arguments que Constantin, pour lui demander la
pourpre. Désireux de manifester la plus grande humilité, il a
d'ailleurs refusé du Sénat les titres de César ou d'Auguste pour
se contenter de celui de princeps, afin de ne pas donner l'impression
de forcer la main de l'empereur principal.
Cette
fois, pourtant, Galère refuse le fait accompli. L'élévation de
Maxence revient, en effet, à sacrifier l'équilibre apporté par la
Tétrarchie, puisqu'il y a alors non plus 4 mais 5 empereurs.
Galère
ordonne donc à Sévère de marcher sur l'Italie. Ne pouvant plus
faire marche arrière, Maxence se résout à usurper l'« Augustat »
et se prépare à la guerre. Il rappelle, à l'occasion, son père,
Maximien Hercule, qui a été contraint d'abdiquer sous la pression
de Dioclétien et Galère.
Salué
Auguste pour la 2e fois, celui-ci accepte de revenir au pouvoir aux
côtés de son fils. Ce choix se révèle très rapidement payant :
Les troupes placées depuis peu sous le commandement de Sévère sont
celles-là même qui, pendant les décennies précédentes, ont servi
sous les ordres de Maximien.
Très
rapidement, Sévère est confronté à toute une série de défections
dans ses rangs, phénomène encore accru par les offres de corruption
de Maxence. Le propre préfet du prétoire de Sévère le trahit pour
rallier le camp de son adversaire.
Ces
désertions deviennent telles que l'empereur est contraint de fuir se
réfugier dans la ville fortifiée de Ravenne. Ayant reçu la
promesse de Maximien qu'il aura la vie sauve, Sévère finit par se
rendre à Maxence. Sitôt sorti de la forteresse, il est arrêté et
conduit en prison à Rome, où il est acculé au suicide, au début
de l'année 307.
Après
avoir arraché une nouvelle victoire aux Sarmates à l'été 307,
Galère prend la tête des armées d'Illyrie avec la ferme intention
de briser lui-même la double usurpation. Maxence et Maximien, qui
veux éviter une alliance entre Galère et Constantin, il décide
alors de s'assurer de la neutralité du César.
Avant
la fin de l'été 307, alors que Maxence attend Galère au pied des
Alpes, Constantin et Maximien se rencontrent.
Là,
Maximien offre au jeune César la main de sa fille, Fausta, et
l'élève au rang d'Auguste, le faisant ainsi rejoindre sa maison et
le camp de l'usurpation.
Galère
entre en Italie au mois de septembre 307. Maxence qui souhaite éviter
toute bataille rangée se replie sur Rome mais fait fermer les portes
de toutes les villes du Nord de l'Italie. Galère parvient donc sans
encombre dans le Latium mais sans avoir pu ravitailler son armée en
chemin. Bien qu'importantes, ses troupes ne sont de toute façon pas
assez nombreuses pour assiéger la ville de Rome bien protégée
derrière les murs d'Aurélien. Très vite, Galère se retrouve dans
la même situation que Sévère avant lui : Conséquence de leur
pessimisme ou de pots-de-vin généreusement distribués par les
maîtres de Rome, certains de ses soldats décident de déserter...
Si à la différence de Sévère, Galère parvient à enrayer
rapidement le phénomène, sa situation n'en reste pas moins
précaire. Conscient de sa faiblesse, il envisage des négociations
et envoie dans ce sens ses lieutenants, Licinius et Probus, auprès
de Maxence.
MONNAIE DE SÉVÈRE |
Il
exige par ce biais la soumission Maxence mais promet en contrepartie
de le reconnaître officiellement en tant qu'empereur légitime.
Craignant un piège, ou sûr de sa victoire, Maxence rejette ces
propositions. Cependant la victoire n'est pas au rendez-vous :
Galère évite l'encerclement, quitte aussitôt son campement
d'Interamna dans le Latium et se replie en Orient. Non sans faire
détruire les terres situées sur son passage, afin de ralentir ses
poursuivants, et parvient à quitter sans encombre l'Italie.
Galère
n'a pas été vaincu et conserve toutes ses troupes tandis que
Maximien et Maxence sont toujours considérés comme des
usurpateurs... Un nouvel événement fait toutefois quelque peu
changer la situation puisque des dissensions éclatent entre Maximien
et son fils. Si Maxence a rappelé son père, c'est, uniquement dans
le but de profiter de son nom et de ses talents de général.
Or,
Maximien qui a dirigé l'Occident comme empereur principal pendant
plus de 20 ans accepte mal d'être relégué au second rang. Prenant
la parole devant les troupes, il dénonce l'ingratitude et la
médiocrité de son fils et va jusqu'à lui arracher la pourpre... À
sa grande surprise toutefois, les soldats prennent le parti de son
fils.
Épargné,
il doit néanmoins fuir et part se réfugier auprès de Constantin.
Dans le même temps, une nouvelle usurpation en 308, celle de
Domitius Alexandre en Afrique, territoire sous le contrôle de
Maxence, vient encore réduire le pouvoir du prince de Rome.
Soucieux
de rétablir la stabilité du système tétrarchique, Galère, après
une nouvelle campagne contre les Carpes sur le Danube durant l'été
308, part chercher conseil auprès de son ancien mentor, Dioclétien.
Il
parvient à convaincre ce dernier de quitter quelques jours sa
villégiature de Spalatum le temps d'une rencontre à Carnuntum.
Si
Dioclétien est bien déterminé à ne pas revenir au pouvoir, il
accepte d'apporter son expérience, son prestige ainsi que son
influence sur Maximien pour tenter de sauver le système. Sur ses
conseils, Galère organise, en la présence de Dioclétien et de
Maximien Hercule, une conférence chargée de mettre fin
définitivement aux troubles consécutifs à la mort de Constance
Chlore.
À
l'issue de cette conférence, le 11 novembre 308, plusieurs décisions
importantes sont prises. D'abord, Maximien doit, à l'image de
Dioclétien, se retirer de nouveau de la scène politique.
Ensuite,
Maxence et Alexandre sont condamnés de nouveau comme usurpateurs
tandis que Constantin perd son titre d'Auguste pour retrouver celui
de simple César.
Enfin,
un nouvel Auguste est nommé en remplacement de Sévère, il s'agit
de Licinius, un lieutenant de Galère, à qui est confiée l'Illyrie
le temps qu'il reprenne l'Italie et l'Afrique occupées par les
usurpateurs.
Si
Licinius n'a pas suivi le cursus réglementaire (il n'est jamais
passé par l'étape du « Césarat ») (si
nous avions lu ses « exploits » nous aurions su qu'en
élisant un homme qui n'a jamais été député on ne devait rien
attendre de son quinquennat)
Galère
rétablit tout de même une structure comparable à celles des deux
premières tétrarchies avec deux Augustes, en Orient et en Occident,
Galère et Licinius, et deux Césars, Maximin Daïa et Constantin.
Cette
solution ne satisfait cependant pas 2 des principaux intéressés.
Constantin, César en Occident, a en effet l'espoir que Galère lui
reconnaisse ce nouveau titre d'Auguste que Maximien lui a accordé.
MONNAIE DE LICINIUS |
Dans
le même temps, Maximin Daïa, César en Orient, refuse d'accepter
que Licinius tout juste nommé Auguste lui soit hiérarchiquement
supérieur. Rejetant l'apaisement prôné par Galère, il finit par
exiger l'« Augustat » pour lui et Constantin afin de
parer à cette injustice.
Galère
se résout à adjoindre à celui de César le titre de filii
Augustorum puis finalement leur concède celui d'augustus au
printemps 310. C'est que, en effet, Galère a de nouveau besoin du
soutien des 3 autres tétrarques à l'heure où une nouvelle
usurpation vient menacer l'équilibre retrouvé de la Tétrarchie.
Constantin
étant officiellement reconnu comme Auguste, Maximien Hercule perd
toute utilité aux yeux de son beau-fils. Réalisant qu'il ne peut
plus compter sur lui pour revenir au pouvoir, il tente son va-tout.
Profitant du fait que Constantin est parti sur le Rhin combattre les
Bructères, il se rend à Arles et annonce la fausse nouvelle de la
mort de l'empereur.
Pour
la troisième fois dans sa vie, l'ancien frère d'arme de Dioclétien
revêt la pourpre impériale... Cette fois encore c'est un échec :
Rapidement les soldats, avertis du mensonge, refusent de le suivre et
la marche vers le sud de Constantin oblige Maximien Hercule à fuir
Arles pour Massilia où il s'enferme... Son aventure s'arrête là :
Sitôt Constantin et son armée au pied des murs, les habitants lui
ouvrent les portes de la ville.
Maximien
Hercule est capturé et la pourpre lui est arrachée. Acculé au
suicide, il se pend quelques jours plus tard en juillet 310.
Constantin
fait de plus en plus figure d'homme fort du régime. Son élévation
à l'« Augustat » ainsi que celle de Maximin Daïa
consacre bel et bien un système tétrarchique puisqu'il y a toujours
4 empereurs légitimes mais les relations hiérarchiques entre les
différents tétrarques sont de moins en moins claires. Si Galère
est toujours théoriquement l'empereur principal, dans les faits,
chaque empereur dirige son territoire plus ou moins indépendamment.
Dès
sa fondation, la Tétrarchie, symbolisant l'unité et la stabilité
retrouvée, est étroitement associée à la religion païenne.
Les
empereurs sont divinisés :
Dioclétien
prend pour protecteur Jupiter, Conservator de l'État Romain, tandis
que Maximien est apparenté à Hercule, le fils de Jupiter.
Cette
place importante occupée par la religion romaine traditionnelle pose
de fait rapidement la question de l'attitude à adopter vis-à-vis
d'un christianisme en plein développement.
Après
plusieurs années de tergiversation, Dioclétien se décide
finalement à combattre la religion du Christ et fait publier
plusieurs édits impériaux signant la dernière grande persécution
de l'Empire Romain.
Du
24 février 303 au début de l'année 304, 4 édits de plus en plus
sévères sont rédigés aux noms de Dioclétien, Maximien, Constance
et Galère.
Conformément
à ces décisions, des églises sont détruites, les Livres saints
confisqués, le clergé arrêté, enfin tous ceux qui refusent de
sacrifier aux dieux de l'empire sont torturés, condamnés à mort ou
déportés dans les mines.
La
question de la responsabilité de cette persécution a été
historiquement discutée. De fait, les sources antiques, à commencer
par les contemporains, les chrétiens Lactance et Eusèbe de Césarée,
désignent Galère comme le principal instigateur de cette politique.
D'après eux, le brutal César, sous l'influence de sa mère Romula,
une prêtresse païenne farouchement antichrétienne, a contraint ou
manipulé Dioclétien pour obtenir de lui cette grande persécution.
Cela permet ainsi d'expliquer le fait que ces édits n'ont été pris
qu'à compter de la 18e année de règne de Dioclétien.
Toutefois,
si Galère a sans doute approuvé ces mesures antichrétiennes, qu'il
continue d'appliquer après le départ de Dioclétien, son rôle est
sans doute largement exagéré... En effet, l'incendie du palais
impérial de Nicomédie ou la multiplication des incidents dans
l'armée, où des soldats chrétiens refusent de sacrifier, ont
également pu inciter l'empereur à mettre en place la persécution.
L'influence
de Galère n'a pu pleinement jouer que pour le dernier des 4 édits,
celui qui oblige sous peine de mort tous les chrétiens à sacrifier
aux dieux de l'empire, qui est publié au début de l'année 304,
alors que Dioclétien est terrassé par la maladie. Ce dernier édit,
certes plus radical, ne s'inscrit pas moins dans la continuité des
précédents textes et est d'abord et avant tout le résultat de la
volonté de Dioclétien.
MAXENTIUS |
L'ampleur
de la persécution est également à relativiser. Elle est en effet
appliquée très inégalement sur tout le territoire de l'empire.
Ainsi Constance Chlore en Occident se contente de détruire quelques
monuments tandis que Maximien Hercule, qui a au début a pleinement
appliqué les ordres de Dioclétien, se lasse assez vite de cette
persécution.
Enfin,
Maxence et Constantin se montrent tous deux très réservés sur
l'opportunité d'une telle politique, qu'ils n'appliquent pour ainsi
dire pas.
On
voit bien ici une différence forte entre l'Orient, où Galère et
Maximin Daïa se montrent très zélés dans l'application des édits
impériaux, et l'Occident, où les persécutions sont de moindre
ampleur.
Cette
distinction, qui au-delà de l'attitude des différents tétrarques
peut trouver une explication dans la proportion de chrétiens
beaucoup plus importante en Orient qu'en Occident, renforce l'idée,
chez les contemporains, que Galère est le grand responsable de ce
déchaînement de violence.
Bien
que considéré comme le principal artisan de la répression du
christianisme, c'est Galère qui abroge, le premier, les mesures de
persécution ayant été édictées contre les fidèles de la
religion du Christ.
L'objectif
proclamé des édits de persécution de 303 et 304 est, en effet, de
ramener par la force les chrétiens aux croyances de leurs ancêtres.
Seulement, contrairement à ce qu'ont pu espérer Dioclétien et
Galère, les violentes mesures antichrétiennes se sont révélées
totalement improductives. Si la religion du Christ est bel et bien
désertée par certains, ceux-ci n'en reviennent pas pour autant aux
cultes traditionnels Romains, pire, ils semblent affecter de ne plus
vénérer aucune divinité. (Un peu comme
aujourd'hui où il y a pléthore de athées, de laïquards ou autre
musulmans fanatisés), Prenant acte de l'échec des
persécutions, qui ne sont pas parvenues à éradiquer le
christianisme, Galère choisit d'y mettre fin définitivement.
Le
30 avril 311, il publie, à Nicomédie, un édit de tolérance
reconnaissant l'existence de la religion chrétienne. Cet édit, dit
de Sardique, met fin à toutes les mesures antichrétiennes encore en
vigueur sur le territoire de l'empire.
Publié
par Galère sans consultation de ses pairs, il est promulgué non
seulement en son nom propre mais encore en celui de ses 3 collègues
tétrarques, allant plus loin que la « petite paix de
l'Église », accordée par Gallien à la fin de la persécution
de Valérien en 260 et durant laquelle sont tolérées la pratique de
la religion chrétienne et la construction de lieux de culte, Galère
va cette fois jusqu'à donner une forme de légitimité au
christianisme, puisqu'il demande humblement à ses fidèles de prier
pour lui et pour le salut de l'empire, Aussitôt après la
publication de ce texte, tous les chrétiens emprisonnés sont
libérés. Si les mesures de persécution ont déjà été
abandonnées dans les faits en Occident, elles cessent en Orient,
dans le territoire sous le contrôle de Galère.
Maximin
Daïa, qui est très réticent vis-à-vis de cette nouvelle
politique, s'y oppose. Profitant du retrait de son ancien maître
Galère, il maintient en vigueur les édits de Dioclétien.
Durant
l'hiver 310, alors qu'il prépare la célébration de ses vicennalia,
Galère est en effet frappé par la maladie. Le polémiste chrétien
Lactance décrit, dans son De Mortibus Persecutorum, l'apparition
d'un abcès, touchant les parties génitales de l'empereur. Des
complications (le développement de la gangrène) ont, selon lui,
plongé Galère dans de terribles souffrances. Se basant sur son
texte, des études modernes tendent à prouver qu'il s'agit sans
doute là d'une forme de cancer du pénis.
Selon
certains historiens, alors qu'il sombre dans les affres de la
maladie, Galère a fini par croire qu'il subit la vengeance du dieu
des chrétiens, ce qui explique également son revirement quant à la
politique religieuse...
Désireux
de mourir dans son lieu de naissance, à Felix Romuliana où il s'est
fait construire une résidence fortifiée sur le modèle du palais de
Dioclétien de Spalatum, Galère, confronté à une nouvelle poussée
de la maladie, n'arrive pas vivant à destination. Au terme d'une
longue agonie, le cancer vient finalement à bout du maître de
l'empire. Galère meurt dans la province de Dardanie, au début du
mois de mai 311, quelques jours seulement après la promulgation de
son édit de tolérance. Son corps est inhumé dans son palais de
Felix Romuliana, en présence de l'empereur Licinius.
La
mort de Galère laisse la Tétrarchie profondément en crise. Le
pouvoir est partagé entre 3 empereurs légitimes (tous Augustes),
Licinius, Maximin Daïa et Constantin, plus un usurpateur, Maxence.
Cependant, personne ne tente de rétablir le système comme Galère
l'a fait à Carnuntum.
LE PALAIS DE DIOCLECIEN |
Dans
le même temps, Maxence, prétextant vouloir venger la mort de son
père Maximien, déclare la guerre à Constantin. Cependant aucun
d'entre eux n'entreprend dans l'immédiat la moindre action
d'envergure.
311
— Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/311
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page concerne l'année 311 du calendrier julien. Sommaire. [masquer].
1 Événements; 2 Naissances en 311; 3 Décès en 311; 4 Notes et
références ...
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avez consulté cette page le 20/07/16.
Empereurs
romains - Galere (Caius galerius valerius maximianus)
www.empereurs-romains.net/emp50.htm
305
- 311. Galère (Caius Galerius Valerius Maximianus) ... Dans les
premières années de son règne (inauguré en 283), Dioclétien
s'était ... Chaque fois qu'un empereur romain mourait (le plus
souvent de mort violente), c'était la même
Galère.
www.cosmovisions.com/Galere.htm
Galère,
empereur romain de 305 à 311. C. Galerius Valerius Maximianus, fils
de paysans daces et ancien berger, fit sa fortune dans les légions,
comme tant de ...
Termes
manquants : année
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