jeudi 21 juillet 2016

EN REMONTANT LE TEMPS... 312

 29 JUIN 2016...

Cette page concerne l'année 312 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

INTERVENTION DIVINE ? LE CHRISME EST TRACE SUR LES ÉTENDARDS ROMAINS
  
1er janvier : Début du consulat de Constantin. Maxence refuse de le reconnaître et fait détruire ses statues en Italie. Constantin prescrit la damnatio memoriae de son adversaire et avance par Lyon, Vienne vers les Alpes du Sud pour envahir l'Italie.
13 avril : Pâques est célébrée librement en Italie pour la première fois depuis l'édit de Dioclétien de 303.
Printemps-été : Constantin, passé en Italie au début de l'année, prend Suse, est vainqueur de la cavalerie de Maxence à Turin, puis marche vers l'Est. Après une escarmouche à Brescia, il assiège Vérone où s'est réfugié le Préfet du prétoire Ruricius Pompeianus resté fidèle à Maxence. Celui-ci est tué en tentant de lever le siège par surprise.
Fin de l'été : Maxence abandonne la vallée du Pô pour se retirer à Rome. Constantin marche vers le sud. Il a eu un rêve lui promettant la victoire s'il plaçait un chrisme, ligature des deux premières lettres grecques de Christ sur le bouclier de ses soldats : « In hoc signo vinces ».

24 septembre : Début de la première indiction fixant le montant annuel de l'impôt foncier dans l'Empire Romain pour une période de 15 ans.
28 octobre : victoire de Constantin Ier sur Maxence, à la bataille du pont Milvius, aux abords de Rome. Enfoncé par la cavalerie de Constantin, Maxence se noie dans le Tibre en se repliant sur la ville.

29 octobre : Constantin entre triomphalement à Rome avec ses troupes ornées du chrisme. Il écrit à Maximin Daïa une lettre menaçante lui demandant d’arrêter la persécution des chrétiens en Orient. Maximin s'exécute à contrecœur.
Après sa victoire, Constantin sécurise l'Italie, l'Afrique, où il envoie la tête de Maxence, et le haut Danube, abolit la garde prétorienne, en partie décimée pendant la bataille.
LE PONT AUJOURD'HUI
Entretient des relations cordiales avec l'évêque de Rome Miltiade à qui il offre le palais du Latran, résidence de l'impératrice Fausta.

Hiver : Maximin Daïa, basé en Bithynie, doit affronter la famine et les exactions de bandits en Carie. Il envisage d'attaquer l'Arménie dont le roi Tiridate s'est converti au christianisme. Vers cette époque, il chasse de Nicomédie la veuve de Galère, la sœur de Dioclétien, Valeria.

Le 28 octobre 312, Constantin bat son rival Maxence au Pont Milvius, sur le Tibre, à la sortie de Rome.
Cette bataille entre les deux prétendants à l'empire va s'inscrire dans les mémoires en raison moins de son aspect militaire que de son aspect symbolique : Pour la première fois, en effet, le futur empereur Constantin le Grand révèle son empathie pour la religion chrétienne, bien que celle-ci soit encore très minoritaire autour de la Méditerranée...

Maxence et Constantin sont les fils de deux tétrarques qui ont gouverné l'empire à l'ombre de Dioclétien. Le premier, Maximien Hercule, s'est retiré volontairement le 1er mai 305, de même que Dioclétien. Le second est mort à York, au cours d'une campagne contre les Pictes, le 25 juillet 306.
S'engage alors une lutte pour le pouvoir dans laquelle s'affrontent et parfois s'allient les héritiers des deux tétrarques ainsi que d'autres militaires d'origine Illyrienne, au premier rang desquels Licinius.
Décidé à prendre de vitesse son plus proche adversaire, Constantin quitte sa capitale, Trèves, en Rhénanie, et franchit les Alpes au printemps 312. Il dispose de quelques dizaines de milliers d'hommes, constitués en légions, en régiments de cavalerie (les vexillationes) et en troupes auxiliaires.
Il repousse une première fois la cavalerie de Maxence aux environs de Turin. Enfin, son armée, épuisée, arrive en vue de Rome... Elle campe au nord du Tibre, à 3 kilomètres de la colline du Vatican, en face du pont Milvius que franchit la via Flaminia.
Ce pont de pierre est toujours visible sous le nom de ponte Milvio.

Maxence aligne face à lui une armée d'importance sans doute comparable. Il a dû détourner une partie de ses troupes vers l'Italie du Nord pour parer à une attaque de revers de Licinius, allié de Constantin. Appréhendant l'hostilité des Romains, irrités par les exactions de ses prétoriens et la rapacité de ses collecteurs de taxes.
Soit que le pont est en mauvais état, soit qu'il soit trop étroit, les troupes de Maxence traversent le Tibre sur un pont provisoire constitué de bateaux accolés l'un à l'autre. Une fois de l'autre côté, elles se trouvent trop à l'étroit sur la plaine pour pouvoir manœuvrer. Constantin en profite. Il lance sa cavalerie à l'assaut et désorganise les troupes ennemies.
Dans la confusion, chacun tente de s'enfuir par le fleuve, Maxence le premier. On retrouve son cadavre le lendemain dans le lit du fleuve. 
Vainqueur, Constantin entre à Rome et s'impose comme le seul maître de l'Occident.
Il abolit la garde prétorienne qui a soutenu Maxence. Cette troupe d'élite a régulièrement usé de sa force pour faire et défaire des empereurs. Ses soldats sont dispersés dans les garnisons frontalières.

Une chronique postérieure, transmise par l'évêque Eusèbe de Césarée, auteur d'un panégyrique de Constantin le Grand, assure que celui-ci a vu avant la bataille du pont Milvius une Croix dans le ciel, avec les mots ci-après : « In hoc signo vinces », soit en français, « Par ce signe tu vaincras ».
Le futur empereur a alors fait peindre ces mots sur les boucliers de ses soldats et sur son étendard, le labarum, en les surmontant du chrisme, un symbole désignant Jésus-Christ et constitué des deux premières lettres de son nom, le X et le Rho grec.
Tant avant qu'après Constantin, il est assez fréquent que des chroniqueurs évoquent des interventions divines dans les batailles. Le fait inédit est qu'il s'agit du Christ et non d'une quelconque divinité païenne.
L'avènement de Constantin, élevé dans le paganisme et mort dans le christianisme, marque la conversion officielle de Rome à la nouvelle religion. La légende du pont Milvius a été plus tard adaptée par les pieux chroniqueurs du règne de Clovis à la bataille de Tolbiac.
Quoi qu'il en soit de la réalité de cette vision et de l'utilisation du chrisme, il ne fait guère de doute que l'empereur affiche à partir de 312 une attitude plus que bienveillante à l'égard de la minorité chrétienne.
Dès l'année suivante, il convainc son alter ego Oriental Licinius de s'associer à la rédaction d'un édit de tolérance qui va légaliser le christianisme et l'assurer de la protection impériale.
Le conflit prend sa source dans l'opposition entre les deux Césars de l'Ouest que sont Constantin et Maxence. Le premier, fils de l'empereur Constance Chlore, règne depuis la mort de celui-ci en 306 sur les provinces de l'ouest de la Gaule et la Bretagne. Le second est le fils du Tétrarque Maximien et le gendre de Galère.
Les deux hommes ont également un lien de parenté direct, puisque Constantin est depuis 307 l'époux de Fausta, sœur de Maxence.
À la mort de Constance (25 juillet 306), les troupes de Constantin le proclament Auguste (28 octobre 306): Le titre d'empereur n'est cependant pas héréditaire à cette époque, et c'est Maxence qui à Rome a les faveurs pour la succession.
Celui-ci se fait proclamer Auguste et rallie toute l'Italie à sa cause, tout en accusant Constantin de rébellion et de parricide. À l'Est, les deux autres tétrarques Licinius et Maximin Daïa s'opposent pour le contrôle de la partie Orientale de l'empire.

LE RÊVE DE CONSTANTIN
À la mort de Maximien en 310 (qui se suicide à Marseille) et après celle de Galère en 311, le conflit armé devient inévitable entre les deux empereurs. Après avoir scellé une alliance avec Licinius (qui épouse sa demi-sœur Constantia), Constantin part à la conquête de l'Italie en 312.
Ce n'est que lorsque les armées de Constantin arrivent aux environs de Rome que Maxence sort à sa rencontre. Il dispose des cohortes prétoriennes, et probablement d'autres troupes de protection de la ville, telles que les vigiles. Les deux armées s'affrontent à Saxa Rubra (les Roches rouges), sur la Via Flaminia, à une dizaine de kilomètres au nord-est de la capitale.
Maxence choisit de combattre devant le Pont Milvius, un pont de pierre auquel a succédé l'actuel Ponte Milvio (appelé aussi Ponte Molle) et qui surplombe le Tibre. La possession de ce pont est essentielle pour Maxence, car il peut craindre que le Sénat Romain donne sa faveur à quiconque tient la route de Rome.
C'est peu avant le début de la bataille que Constantin déclare avoir eu une vision, qui lui est apparu sous la forme d'un chrisme, symbole formé de la conjonction des lettres grecques Chi et Rho (XP), soit les deux premières lettres du mot Christ, Constantin a vu ou entendu également Εν Τουτω Νικα, (In hoc signo vinces). Bien que païen, Constantin décide de faire apposer ce symbole sur le bouclier de ses soldats.

Dépassé en nombre (Eusèbe de Césarée et d'autres commentateurs estiment le rapport de forces de 4 à 10 ), Constantin fait preuve de ses talents de général et commence à repousser les troupes ennemies vers le Tibre. Alors que Maxence se replie vers Rome en traversant un pont mobile (fait de bateaux alignés), ses ingénieurs pris de panique sectionnent les attaches de celui-ci. L'empereur et plusieurs centaines d'hommes se noient.

Constantin est accueilli à Rome et proclamé unique Auguste Romain d'Occident, mais toujours coempereur aux côtés de Maximin et Licinius. Il crédite sa victoire au nom du Dieu des Chrétiens, dont il interdit la persécution sur les territoires qu'il dirige, prolongation d'une politique appliquée depuis 306 dans les provinces de Gaule et de Bretagne. Sous sa protection, la foi chrétienne se propage sans être inquiétée.
Les cohortes prétoriennes vaincues ne sont pas reconstituées et disparaissent de l'histoire de Rome après avoir fait et défait plusieurs empereurs, les scholes palatines les remplacent dans leur rôle de garde rapprochée et d’unité d’élite.
Constantin s'allie en 313 avec Licinius contre Maximin. Cette alliance conduit à la proclamation de l'édit de Milan.

Par le système de la tétrarchie, Dioclétien, empereur de 284 à 305, tente de faire disparaître les crises provoquées par le problème de la succession impériale.
Dans ce système, le pouvoir impérial appartient à deux dirigeants, les Augustes, qui désignaient chacun leur successeur, les Césars...
Chacun des quatre personnages a sa zone d'autorité.  Ainsi, en 305, Dioclétien règne sur l'Orient, Galère (son successeur) sur l'Illyrie, Maximien sur l'Occident et Constance (successeur du dernier) sur la Gaule et la Bretagne.

La tétrarchie ne survit pas au décès de Dioclétien.
A la mort de Constance, en 306, Galère tente de reconstituer, à son profit, un empire unifié.  Constantin et Maxence, fils de Constance et de Maximien, ne cèdent pas leurs territoires et se font proclamer « Augustes » par leurs légions.

En Occident, l'élimination de Galère laisse aux prises ces 2 candidats.
Si Maxence réside à Rome, Constantin, qui a fait alliance avec Licinius, empereur d'Orient, se trouve en Gaule.

En 312, malgré les hésitations de ses généraux, Constantin prend prétexte des mauvais traitements infligés par Maxence à son peuple, pour entamer une « libération » de l'Italie.
Les hésitations de l'état-major de Constantin sont compréhensibles : Si ce dernier dispose de 25.000 soldats, l'armée de Maxence est forte de 100.000 hommes qui s'appuient sur les différentes villes de l'Italie du Nord.

L'armée de Constantin franchit les Alpes, probablement via le col de Montgenèvre.
Elle s'empare de la ville de Suse et progresse vers Turin où se déroule un très violent affrontement. 
L'armée de Maxence, très supérieure en nombre et dotée de climbanaires, chevaliers pourvus d'une cuirasse et montés sur des chevaux eux-mêmes protégés pas une cotte de mailles, tente d'encercler l'ennemi.
Reprenant la tactique de Scipion l'Africain à Zama, Constantin ouvre des intervalles dans sa ligne de bataille.  Les climbanaires s'y engouffrent et sont massacrés.

La victoire de Turin permet à Constantin d'entrer dans Milan. Un autre combat se déroule autour de Vérone, défendue par Ruricius Pompeianus.  Osant la hardiesse, Constantin traverse l'Adige en amont de la ville et encercle celle-ci.  La bataille se déroule de nuit et, une fois encore, Constantin est victorieux, ce qui entraîne la capitulation directe de toutes les autres villes d'Italie du Nord.
Maxence, resté à Rome, néglige la défense de la plaine du Pô et de la chaîne des Apennins et Constantin peut aisément progresser jusqu'au Tibre.

De l'empereur Maxence, que ses vainqueurs présentent comme un monstre débauché, on sait finalement peu de choses mais son absence de réaction face à la progression de Constantin prouve largement qu'il est dépourvu de toute compétence militaire.
Par ailleurs très superstitieux, Maxence est hanté par des rêves terrifiants et un flot de mauvais présages qui l'empêchent de marcher vers le Nord.
Encouragés par des mages, il se décide finalement à livrer bataille, au nord de Rome, le jour de son anniversaire, un 28 octobre...

Maxence marche jusqu'au pont Milvius qui franchit le Tibre à hauteur de la voie Flaminienne par où arrive l'armée de Constantin.
L'Auguste de Rome dispose ses troupes le long de la rive droite du fleuve mais de manière très maladroite, ayant le fleuve juste derrière elles et étant privées de toute possibilité de repli... Naïf, Maxence place toute sa confiance dans un second pont, constitué de bateaux, qu'il a fait construire en amont du pont de pierre.

De son côté, la veille de l'affrontement, Constantin a fait peindre sur les boucliers de ses hommes un symbole magique qui doit leur donner la victoire...

Constantin prend l'initiative de l'attaque. Son assaut désorganise rapidement l'armée de Maxence, très mal positionnée.  Tout aussi rapidement, Constantin s'empare du pont Milvius.

Une partie de l'armée de Maxence est jetée dans le Tibre, l'autre prend la fuite par le pont de bateaux qui, sous le poids, se rompt...
Le Tibre charrie de nombreux cadavres. Dont celui de Maxence.

La victoire totale de Constantin lui ouvre les portes de Rome où il est accueilli en libérateur.
Le cadavre retrouvé de Maxence est décapité et sa tête promenée dans Rome au bout d'une pique, sous les huées de Romains... Constantin domine désormais l'Occident...
Les écrits postérieurs à la bataille affirment que la victoire de Constantin était dû à une protection divine (sans autre précision quant à l'identité du dieu intervenant).
Les sources indiquent qu'en 310, dans un sanctuaire Gaulois, Constantin voit apparaître un dieu qui lui annonce un règne victorieux.  A partir de ce moment, il voue un culte au soleil...

On peut donc présumer qu'au pont Milvius un sigle solaire orne le bouclier de ses soldats. (Je ne savais pas que le chrisme est synonyme de « soleil » ni que la Croix sur laquelle Jésus fut sacrifié soit le symbole du dit soleil)

Dès 315, des écrivains affirment que le Christ s'est dévoilé à Constantin, en Gaule et à la veille de la bataille du pont Milvius.
A la fin du IVe siècle, il devient établi que Jésus est apparu à Constantin, lui présentant un emblème et lui disant « Sois vainqueur par ce signe ».  Ce fameux signe est composé de deux lettres grecques, le X traversé par le P,
c'est-à-dire, le début du mot « Christ ».


28 octobre 312 - Constantin bat Maxence au pont Milvius - Herodote.net
https://www.herodote.net/28_octobre_312-evenement-3121028.php
12 sept. 2013 - 28 octobre 312 : Constantin vainc Maxence au pont Milvius - Par sa victoire, ... Cette bataille entre les deux prétendants à l'empire va s'inscrire dans les ... Dès l'année suivante, il convainc son alter ego oriental Licinius de ...

Bataille du pont Milvius — Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_du_pont_Milvius
Pieter Lastman, La Bataille du pont Milvius, 1613. Informations générales. Date, 28 octobre 312. Lieu, Saxa Rubra, près de Rome. Issue, Victoire de Constantin ..

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