samedi 30 juillet 2016

EN REMONTANT LE TEMPS... 300

10 JUILLET 2016...

Cette page concerne l'année 300 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

QUAND L'ARABIE N’ÉTAIT PAS ENCORE MUSULMANE.

JORDANIE
Au cours du IVe siècle, les réformes de la tétrarchie fractionnent l'Arabie Romaine en provinces plus petites, et séparent les pouvoirs militaires et civils dans les provinces, à l’exception de l’Arabie Pétrée, gouvernée par un dux, ce qui témoigne des risques d’insécurité et de menaces extérieures contre cette province.
Lorsque le christianisme s’impose dans l’Empire Romain, les lieux bibliques mythiques de la province d’Arabie voient l’édification de lieux de culte, tels que le monastère de Siyagah au mont Nébo, et de nombreuses églises. Les remarquables décorations de mosaïques trouvées par les archéologues dans ces églises permettent de caractériser une école de mosaïstes dite de Madaba.
Jerash est le chef-lieu de la province de Jerash dans le royaume de Jordanie. La population de l'agglomération dépasse 120 000 habitants. La ville moderne s'est établie autour du site de l'antique cité de Gérasa, parfois francisée en Gérase.

Le forum ovale est sans doute le plus grand forum de l'Empire Romain : Faisant à la fois office de place publique, d'agora et de marché (de nombreuses boutiques ont été retrouvées à ses abords), c'est un élément architectural essentiel de l'urbanisme de la ville puisqu'il permet, par un effet de style, de faire la jonction visuelle entre le cardo maximus et le sanctuaire de Zeus qui, grâce à la forme particulière de la place ovale, semble se trouver dans la continuité de la voie principale de la cité.

Deux établissements de bains, qui s'étendent au niveau du tétrapyle nord, sont en grande partie effondrés. Les « bains de Placcus », peu fouillés, mais apparemment de taille remarquable, sont situés de l'autre côté du wadi de Jérash, c'est-à-dire du côté Ouest de la ville, à côté de la cathédrale Saint-Théodore, juste au-dessous de la Maison du clergé ». On distingue encore les vestiges des fours de l'hypocauste servant à chauffer le caldarium, une inscription de l'extrême fin du Ve siècle en attribue la construction à l'évêque Placcus.
LES TROIS ÉGLISES DE JERASH
Le macellum ou marché, probablement le plus beau monument de la ville avec le nymphée dédié à la Tyché de celle-ci, est un lieu central pour le commerce, fortement présent dans la cité, comme on peut le voir d'après les nombreuses boutiques qui bordent les rues, notamment au pied du sanctuaire d'Artémis.
Les vestiges d'habitations sont relativement sommaires, et il s'agit en majorité de réoccupation de bâtiments publics de l'époque Romaine : Deux maisons ont été découvertes du côté Oriental du wadi, recouvertes de mosaïques, dont l'une décrit un cortège bachique, et une seconde, les quatre saisons, thème que l'on rencontre assez fréquemment dans la région (voir notamment à Madaba), du côté Ouest de la ville, la « maison des Bleus » est ainsi nommée d'après une inscription, ainsi qu'une splendide demeure d'époque Byzantino-Omeyyade, dont les vestiges apparents datent essentiellement de la période arabe, enfin, un quartier d'habitation situé au nord-ouest de la cathédrale Saint-Théodore a été dégagé et fouillé rapidement dans les années 1930, comptant des structures domestiques individuelles, probablement destinées à loger les membres du clergé de la cathédrale.
Cet ensemble se trouve aujourd'hui à nouveau enfoui sous le remblai résultant du dégagement du sanctuaire d'Artémis. À proximité se trouve la «  Maison du Clergé », encore visible, considérée par Kraeling comme un logement pour le clergé, mais dont la destination reste encore aujourd'hui douteuse, faute de fouilles approfondies...

Les deux théâtres : Un théâtre au nord de la ville, l'autre au sud, situés respectivement à côté des sanctuaires d'Artémis et de Zeus.
Ces théâtres ont été remarquablement bien restaurés et accueillent des spectacles locaux, généralement en période estivale.
Une muraille entoure encore presque toute la ville : Après avoir laissé à l'abandon ses premiers murs créés avant notre ère, la cité s'entoure d'un nouveau rempart qui réduit ses dimensions, la ramenant à la porte sud et laissant à l'extérieur toute la zone allant de la porte sud à l'arc d'Hadrien, et comprenant l'hippodrome.

Au IVe siècle, la communauté chrétienne est nombreuse et on a retrouvé les traces de 13 églises aux sols recouverts de mosaïques, dont une cathédrale, la cathédrale Saint-Théodore.
On a trouvé aussi les restes d'une synagogue de la même époque, située au nord-ouest du sanctuaire d'Artémis.
PLACE OVALE DE GERASA

Gérasa devient siège d'un évêché au IVe siècle. Elle est ensuite pillée par les Perses en 614, puis par les Arabes en 635. Elle subit ensuite plusieurs tremblements de terre, dont le plus dévastateur est probablement celui de 747-748, qui affecte violemment de nombreuses autres villes de la région.
Le coup de grâce lui est donné par les affrontements entre musulmans et croisés lors des croisades, où le temple d'Artémis est transformé en forteresse par les musulmans.

Les premières fouilles sont effectuées dans les années 1920-1930 par les membres de l'équipe Américano-Britannique de l'université Yale, de l'Américan School of oriental research, et de la British School of Jerusalem. Après la publication de Kraeling (1938), sorte de rapport de toutes les fouilles faites sur le site jusque là, celles-ci connaissent un moment de flottement avant d'être reprises véritablement dans les années 1980, notamment sous la forme d'un projet de coopération international, faisant appel à des archéologues du monde entier, le Jerash Archaeological Project.
Chaque équipe se voit attribuer une portion du site à fouiller et à rénover. L'équipe Française, dirigée par Jacques Seigne, s'occupe encore aujourd'hui de la rénovation du sanctuaire de Zeus.

Deux villes constituent des sites majeurs de Jordanie :
Jerash (ancienne Gerasa)
Pétra
D'impressionnants vestiges antiques peuvent être visités tant en Syrie du Sud qu'en Jordanie :
PETRA
Bostra (capitale de la province, aujourd'hui Bosra en Syrie)
Philippopolis d'Arabie (Shahba, en Syrie du Sud)
Rabbathmoba (Rabba en Jordanie)
Khirbet Dharih (temple récemment fouillé et restauré en Jordanie)

Les 5 siècles de présence impériale ont laissé d’autres vestiges remarquables :
Le limes Arabicus est bien représenté par les ruines des forteresses de Qasr Azraq, Qasr Bshir, ou le camp légionnaire de Lejjun.

L’église de Madaba et sa mosaïque représentant une carte de la Palestine Gréco-Romaine. Car à cette époque, les populations qui vivent en Arabie se proclament elles-mêmes « arabes » depuis plusieurs siècles.
C’est au début du IIIe siècle qu’apparaissent les premières inscriptions en langue locale qui revendiquent une identité « arabe », sans doute moins basée sur des critères ethniques que sur une langue et un mode de vie.
L’une des premières est une pierre tombale conservée au musée du Louvre, provenant du sud de la Syrie, sur laquelle un certain Imrou al-Qays, fils de 'Amr, se proclame « roi de tous les Arabes », en 328 de l’ère chrétienne.
Bien que rédigée en arabe, cette inscription utilise un alphabet différent de celui utilisé de nos jours : l’alphabet nabatéen. Ce n’est que 3 siècles plus tard qu’apparaît l’alphabet arabe « moderne ».

Sina Montagne de l'Arabie Petrée , dont la seconde butte s'appelle Horeb, où Dieu apparaît à Moïse dans le buisson ardent, et où il lui donne Les Tables de la Loi, où se retire aussi le prophète Élie, fuyant la persécution de Jézabel, à 60 lieues environ de Jerusalem, à 15 ou 16 de la mer Rouge...
Cette montagne dès le IVe siècle est peuplée de solitaires d'une sainteté admirable.
Les Sarrasins en tuent 40 l'an 180, et un pareil nombre 40 ans après environ, que l’Église honore le 14 janvier...

Les deux Anastases patriarches d'Antioche, ont été surnommés Sinaïtes.
Depuis les croisades des Occidentaux la montagne de Sina a été appelée le Mont-Sainte Catherine, à cause du culte de cette Sainte qui s'y est établi, et dont la tradition pense son corps enterré là.

Les Turcs l'appellent Gibel-Mousa ou Montagne de Moïse.
PETRA
Plusieurs distinguent les deux buttes, donnant le nom de Moïse au mont Horeb, et le nom de sainte Catherine au mont Sina.

La province que les Romains appellent Arabie correspond approximativement à l'actuel royaume de Jordanie, rendue célèbre auprès du grand public par les monuments de Pétra, elle pose à l'historien un problème important, celui du nomadisme et de l'insécurité qu'il a engendrée. Yann Le Bohec nous précise quelles sont les solutions mises en place par l'Empire Romain pour contrôler le limes du désert et protéger les populations sédentaires.

Le royaume indépendant d'Arabie est conquis par Rome en 106, sans doute à la mort de son dernier roi, Rabbel II. Trajan achève ainsi la politique d'annexion des principautés indépendantes qui a été inaugurée par ses prédécesseurs. Par ailleurs, comme il prépare une grande guerre contre les Parthes, il doit s'assurer qu'il ne court aucun risque sur ses arrières.
Il demande donc à un de ses meilleurs stratèges, Cornelius Palma, de mener à bien l'entreprise. Les légionnaires ne rencontrent pas beaucoup de résistance.
La question des limites de la province n'a pas toujours trouvé de solution satisfaisante, d'autant qu'elles ont varié.

À l'ouest, le Jourdain sert de frontière avec la Judée-Palestine. Au nord, la ligne de séparation avec la Syrie coupe en deux le Hauran, hauteur qui passe totalement à l'Arabie sous Septime Sévère (193-211).
Au Sud-Ouest, le Néguev et le Sinaï sont occupés dès le IIe siècle. C'est au Sud-Est et à l'Est que la situation présente le plus de complexité, car on n'y trouve pas de démarcation très nette. On distingue d'abord la province proprement dite, totalement placée sous l'administration romaine, puis la zone des oasis de Djawf et du Hedjaz, seulement contrôlée, enfin un domaine plus lointain, également surveillé mais de manière plus lâche, puisque des patrouilles vont jusqu'au golfe Persique.

PETRA
Un autre problème délicat est posé par la garnison qui défend l'Arabie. Il est assuré que cette province possède une légion. Mais les historiens ne sont pas tombés d'accord pour savoir quelle légion y est installée... Les uns pensent que la IIIe légion Cyrénaïque est arrivée dès 106, d'autres croient que, durant cette période, elle a effectué des séjours en alternance avec la VIe Ferrata. Quoi qu'il en soit, la légion de l'Arabie s'installe dans un camp construit près de la capitale, Bostra, et elle y reste.
On retrouve ici un cas particulier bien attesté ailleurs dans l'empire où s'identifient l'histoire d'une province et celle d'une légion.

Le type d'ennemi à affronter influence la composition du corps d'armée. Les stratèges ont recours à de nombreux auxiliaires très mobiles pour surveiller et pourchasser les nomades.
Ils privilégient la cavalerie et les archers. On connaît ainsi des ailes, unités de 400 ou 800 hommes montés, utilisant des dromadaires et des chevaux, elles ont été recrutées en Gétulie, au nord du Sahara, en Thrace, et en Bulgarie actuelle, région réputée pour l'excellence de ses archers.
Des unités de cataphractaires ou cuirassés ont été constituées sans doute davantage en prévision d'une incursion de Parthes ou de Perses, ennemis qui utilisent ce type d'unités.
Et, sur les 6 cohortes connues, des corps de 400 ou 800 hommes, en général surtout des fantassins, 2 au moins sont mixtes, incluant des cavaliers.

Une autre question, celle de l'organisation stratégique, a suscité de nombreux débats entre historiens. Il est assuré que les stratèges Romains ont créé en Arabie ce qu'on appelle un « limes du désert ». Il comprend 2 éléments.
À l'ouest, l'ancienne route royale, rebaptisée via nova Traïana, en constitue l'épine dorsale.
Elle est complétée par un réseau de fortifications, des tours et des forts bâtis à Bostra, Gerasa, Philadelphie, Pétra et Aila. À l'est, des petites enceintes permettent de contrôler les oasis, approvisionnement en eau des nomades, et d'envoyer des patrouilles dans le désert...

La prospérité de cette province explique en partie la conquête Romaine. Si le blé est abondant et de qualité dans le Hauran, ce n'est toutefois pas l'agriculture qui attire le plus les hommes, mais le commerce.
La via nova Traïana constitue un axe majeur en permettant de relier la Syrie à la mer Rouge.
ECRITURE NABATEENNE
Des pistes s’enfoncent dans le désert et les produits qui sont véhiculés par ces voies n'ont pas une valeur négligeable... En effet, 2 ports permettent d'atteindre l'Arabie profonde, l'Éthiopie, l'Inde et la Chine, Leukè Komè sur la mer Rouge et Charax sur le golfe Persique.

La principale cause de souci pour les autorités tient, comme on l'a dit, aux nomades, ils pillent les récoltes surtout dans le Hauran et les caravanes dans toute la région.
Les historiens ont pendant longtemps admis l'équivalence, pour les mentalités de l'Antiquité, de 3 termes, Arabes, nomades et pillards... Cette conception, quelque peu schématique, a été timidement remise en cause ces derniers temps.
Le sens de la nuance s'impose. Parmi cette population, on distingue deux grands groupes.
Les Safaïtes, à l'Est, ont causé quelques désordres vers la fin du IIe et le début du IIIe siècle, mais en général, pendant tout le IIe et tout le IIIe siècle, ils se sont conduits en alliés de Rome.
Les nomades Nabatéens, au Sud, demandent un contrôle très strict, dont le soin est confié aux garnisons des oasis. Il est plus facile de surveiller le grand sanctuaire où ils honorent « Allat ». (Al-Lat ou al-Lāt déesse de la fécondité et de la féminité vénérée en Arabie à l'époque préislamique.)
Les sédentaires, qu'il faut donc protéger, se partagent en ruraux et citadins. Les campagnes sont peuplées de paisibles Nabatéens.
Les archéologues ont retrouvé leurs nombreux réservoirs d'eau et leurs maisons de pierre dans le Hauran, au nord. Ils ont également étudié des tombes rupestres et de la céramique. On retrouve ces populations dans le pays d'Edom, de Moab et dans le Néguev, et tout au long de la via nova Traiana.

Les citadins sont mieux connus. C'est en ville que vivent les notables, les seuls riches personnages de la province... On appelle Décapole, « les dix villes », une région qui n'a jamais vraiment compté 10 villes mais à peu près ce chiffre.
Les agglomérations les plus importantes sont développées à Héliopolis, Philadelphie (aujourd'hui Amman), Gerasa et Damas, mais aussi Bostra et Pétra. L'architecture suit les traditions hellénistiques.
Pétra compte au nombre des centres les mieux connus et elle a donné son nom à une région, l'Arabie Pétrée...
Elle est née du commerce. On y a retrouvé des arcs, des temples, un théâtre et surtout des tombes rupestres, conçues par leurs commanditaires comme des temples funéraires, leur implantation a commencé dès le Ier siècle de notre ère.

Résidence du gouverneur, Bostra devient donc la capitale de la province. Elle est administrée par des institutions de tradition grecque, un conseil des anciens, appelé « boulè » et placé sous la présidence d'un proèdre, une assemblée du peuple divisée en tribus, et des magistrats divers, archontes, astynomes et autres.
Rome a cependant importé le culte impérial, desservi par un flamine. Pour l'architecture urbaine, outre un grand camp mal connu, il faut compter avec des bâtiments civils, le « palais », un marché, des cryptoportiques (portiques enterrés), des thermes, un théâtre, un hippodrome et de nombreux temples, tel celui de Dusarès où l'on honore 3 pierres ou bétyles posées sur une estrade.
Rome et Auguste, les Nymphes et Tychè, la Fortuna des Romains, ont aussi 250 noms connus, 140 sont sémitiques mais d'origines variées, 100 sont Gréco-Romains et les 10 derniers entrent dans la catégorie « divers ». En outre, la présence d'une colonie Juive est attestée.

La culture est mal connue. Le fond sémitique semble avoir gardé une forte prépondérance, comme le montrent les inscriptions. Mais des apports Perses, Grecs (dus surtout aux conquérants Macédoniens) et enfin Romains sont attestés.
C'est la religion qui permet de mieux connaître les habitants de cette Arabie de l'Antiquité et leurs pensées... Elle se compose de 3 couches déposées successivement, un solide fond Sémitique, un petit niveau Grec et un mince vernis Romain.
Les dieux syriens l'emportent. On les retrouve dans le Hauran avec, au premier chef, Baalshamin, « le maître du ciel ».
D'une manière générale, sous les noms de Kronos et d'Héraklès, il faut voir respectivement El et Melqart.
Hadad est peut-être un autre nom pour Baalshamin, sont également attestés plusieurs Zeus, les Zeus d'Héliopolis et de Damas, le Zeus Beelbaaros... Atargatis et Gad, une Tychè locale.

Des dieux arabes, davantage présents en Nabatène, forment la 2e composante du panthéon sémitique :
Dusarès,
Allah,
Allat ou Minerve,
Al-‘Uzza ou Vénus,
Azizos, dieu de la guerre,
Manaf, « bon et rémunérateur ».

Pour les cultes étrangers, il faut mentionner
Isis,
Mithra,
Mercure
Le culte impérial des Romains.
CARTE DE JERASH
Les nomades manifestèrent un certain dynamisme au cours de la crise du IIIe siècle. Au début du IVe siècle, l'Arabie suit le destin commun des provinces : Elle entre dans le diocèse d'Orient sous Dioclétien et dans la préfecture du prétoire du même nom sous Constantin Ier.
Le système défensif est renforcé.
L'économie reprend vie.
Le christianisme se diffuse mais sans donner des communautés très fournies.

De nouveaux nomades font leur apparition, à moins qu'il ne s'agisse d'anciens regroupés sous un nouveau nom, les Saraceni, nos Sarrasins dont le nom vient du mot Grec Saracenos « ceux qui vivent sous la tente ».
L'Arabie devient Byzantine lentement jusqu'à l'arrivée de l'islam et des Arabes venus de l'Arabie profonde... Yann Le Bohec Février 2003 Copyright Clio 2016 - Tous droits réservés...

Le Christianisme pénètre à Pétra vers le IVe siècle. Pendant ce temps, Palmyre grandit en importance et attire le commerce d'Arabie loin de Pétra.
Il semble, toutefois, que la cité résiste en tant que centre religieux.
Elle fait alors partie de l'Empire Byzantin et l'Empereur Dioclétien (284-305) y encourage, comme sur tout son territoire, la diffusion du Christianisme en construisant des églises.

En 350, un Évêque est nommé à Pétra et un siècle plus tard de grandes églises sont édifiées dans la ville. Athanase d'Alexandrie (Patriarche d'Alexandrie, v.298-373) mentionne un Évêque de Pétra nommé « Asterius ».
 
Le Deir est même utilisé comme église durant cette période avec des croix peintes sur ses murs et 3 autres églises seront découvertes lors de fouilles.
La vaste « Tombe de l'urne » de l'époque Nabatéenne, qui correspond à la tombe de Malichos II (ou Malchos, 60-30 av.J.C) ou d'Arétas IV, devient une sorte de cathédrale en 446.
 
Au Nord de Pétra, on trouve plusieurs tombes avec des croix gravées, indiquant que les Chrétiens y enterrent leurs morts.
Épiphane de Salamine (ou Épiphane de Chypre, Père de l'Église, v.315-403) écrit que dans son temps, une fête a lieu, le 25 Décembre, en l'honneur de la Déesse Chaabou et sa progéniture Dushara (Haer.).
Apparemment en raison de l'invasion de la région par les Perses Sassanides, on ne construit plus de tombeau somptueux.
 
Un violent tremblement de terre frappe Pétra le 19 mai 363, endommageant certains monuments, dont le théâtre et les aqueducs et paralyse le système de gestion de l'eau indispensable.
Selon Cyrille, Évêque de Jérusalem, presque la moitié de la ville est détruite. La cité, étant déjà affaiblie depuis le début de la domination Romaine par la diminution de ses activités commerciales, n'est pas reconstruite et se vide lentement de ses habitants... Après la conquête musulmane Pétra ne joue plus aucun rôle.
Arabie (province romaine) — Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Arabie_(province_romaine)
La province romaine d'Arabie ou Arabie pétrée est créée en 106 par la conquête du royaume ... Au cours du IV siècle, les réformes de la tétrarchie fractionnent l'Arabie romaine en provinces plus petites et séparent les pouvoirs militaires et ...

Les Vies des saints... disposées selon l'ordre des calendriers et ...
https://books.google.fr/books?id=FGZS9AWctNIC
Adrien Baillet - 1703
Abbaïe àune lieue 8c demie ou deux lieues de Poitiers , fondée au v” siecle par ... La montagne qui en faisoit Pextremité du côte' de Sina dans l'Arabie Petrée ...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire