Cette
page concerne l'année 846 du calendrier julien. Ceci est une
évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que
d'un survol
LES
RAIDS MEURTRIERS DES SARRASINS SUR LES CÔTES.
PÉPIN II |
Ainsi,
Khaled Mashal al-Murabit (du mouvement Hamas) qui, de sa chaire d'une
mosquée damascène, déclare : « La nation de l'islam prendra
place sur le trône du monde et l'Ouest sera tout remords quand il
sera trop tard. Ils pensent que l'histoire s'est terminée avec eux,
ils ne savent pas que la Loi d'Allah ne peut pas être modifiée ou
remplacée, vous ne devriez pas trouver de substituts à la Loi
d'Allah » .
Ou,
ici même :
Un
Tariq Swaidan (Koweit) qui dans son intervention lors du 26e
rassemblement des musulmans de France (organisé par l'UOIF au
Bourget en 2009, et auquel participe Tareq Obrou en tant que membre
fondateur NDMJ) , cite un hadith qui prédit la conquête de Rome en
disant que les musulmans ne doivent pas craindre de le citer, et
reçoit de la salle des applaudissements nourris. »
Réponse
de Tareq Oubrou :
« Quant
à la conquête (fath) évoquée dans le hadith bien précis, il
n'est pas dit qu'elle doit être une opération militaire, mais
pourrait être une simple présence pacifique, une « présence
témoin ».
Aux
IXe et Xe siècles, ce sont des raids navals qui sont lancés
contre les côtes chrétiennes. Pechina, près d'Almeria, puis Dénia
au sud-est de l'Espagne se transforment en bases arrière d'une
piraterie de grande envergure et ce sont davantage des navires
affrétés par de véritables entrepreneurs corsaires que les flottes
de l'émir ou du calife Ommeyade de Cordoue qui créent une
insécurité permanente entre le delta du Rhône et le sud de
l'Italie.
L'occupation
de la Sicile à partir de 827, celle de Malte en 870, enfin celle des
Baléares en 902 aggravent encore ce danger alors que la Corse et la
Sardaigne se retrouvent dangereusement isolées, leurs populations se
voyant contraintes de se replier dans l'intérieur pour y mener une
simple vie pastorale.
Le
pape Léon III et Charlemagne mesurent le danger mais ne peuvent
empêcher les attaques lancées en 812, au large de Naples, contre
les îles de Ponza et d'Ischia et le raid de pillage effectué
l'année suivante sur la côte de Toscane.
Dès
l'an 820, le peuple sarrasin commence la conquête de la Sicile.
Après
l'Afrique septentrionale et l'Espagne, l'Italie est une proie bien
tentante pour l'islamisme et tout d'abord la grande île du Sud.
En
827, d'après Ibn-el-Athîr, un certain Eufemio, sur la vie duquel
les auteurs ne sont pas d'accord, avait appelé les Arabes en Sicile.
Ased
débarque à Mazara et commence la conquête de l'île.
En
même temps des aventuriers musulmans visitent les côtes de l'Italie
méridionale
Ils
occupent Brindisi (838), infestent toute l'Adriatique et infligent
une terrible défaite aux Vénitiens à Tarente (839)... Ce sont les
Napolitains qui les ont appelés contre les ducs de Bénévent... Peu
après ces mêmes ducs les appellent, le duc Radalchi, réclame à
son tour leur aide : Ils s'emparent de Bari sur son rival Siconoifo
qui, de son côté, appelle Apolofar et les Musulmans de Crète...
Ainsi, grâce aux dissensions intestines des duchés, les Arabes
s'infiltrent dans la Péninsule, leurs barques sillonnent
l'Adriatique et la mer Tyrrhénienne.
Les
rivalités des ducs chrétiens favorisent par ailleurs la tâche de
ceux que les chroniques du temps désignent sous le nom de Saraceni,
de Mauri de Fusci, « basanés » ou, tout simplement de
Pagani.
Ils
peuvent ainsi s'emparer en 840 de Tarente et de l'île de Ponza et
établir une base au cap Licosa, près de Salerne.
Survenue
en 841, la chute de Bari précède l'attaque lancée en 846 contre
Ostie et Rome où sont pillées Saint-Pierre et
Saint-Paul-hors-les-Murs et le fait que l'Empereur Louis II chasse la
garnison sarrasine de Bénévent l'année suivante ne permet pas de
conjurer la menace.
En
842, les forces arabes essaient de capturer Ponza, mais sont
repoussées par une flotte combinée de Naples et de Gaeta...
Cependant, la même année, ils prennent Messine, en Sicile. Vers la
même époque Radelchis I de Bénévent et Siconulf de Salerno, tous
deux rivaux, s'engagent dans une guerre civile et enrôlent des
mercenaires sarrasins pour se battre en Campanie. Ils pénètrent
jusqu'à Subiaco, détruisent le village et le monastère.
En
843 Messine est prise, et en 845 l'armée Byzantine du thème de
Kharsianos est anéantie par Abbâs en Sicile, peut-être à Butera :
Enhardis par ce succès les Musulmans s'établissent à Ponza (846).
Bientôt délogés par les flottes réunies de Naples, Gaëte, Amalfi
et Sorrente, ils reviennent en forces et occupèrent Misène, en vue
de Gaëte .
Le
pape Léon IV restaure les défenses de Rome mais Bari n'est reprise,
avec l'aide des Byzantins, qu'en 871, après avoir subi 30 ans de
domination musulmane.
C'est
le tour de Tarente en 880 et la dernière place sarrasine de la
région, celle de Santo Severino proche de Crotone, tombe en 886...
Il faut attendre 890 et 916 pour voir reprises les bases musulmanes
établies à Agropoli près de Salerne et à l'embouchure du Liri.
Les
pirates établis sur la côte Campanienne sont responsables d'un
lourd bilan : En 883 ils ont massacré les moines du Mont Cassin
et ce n'est qu'au bout d'une quarantaine d'années que des monastères
évacués par les moines peuvent être réoccupés en toute sécurité…
Pour
le chroniqueur de Farfa, « les Sarrasins vont en razzia de la
mer Tyrrhénienne à l'Adriatique et jusqu'au Pô et revenant sans
cesse à ces monts de Sabine et de là au fleuve Liri où ils ont
leurs navires et par où ils transportent tout dans leur pays. »
La
disparition de ces bases d'opérations n'écarte pas totalement le
danger puisque Gênes est enlevée par surprise et pillée en 932 et
que Saint Nil de Rossano doit quitter la Calabre pour se réfugier au
Mont Cassin en 980.
Seule
l'intervention des marines Pisane et Normande permet de nettoyer la
région de la piraterie sarrasine.
Les
premières critiques occidentales de la religion mahométane viennent
de
chroniqueurs
tels que Bède le vénérable ou Frédégaire qui décrivent les
horribles ravages perpétrés par les Sarrasins en Gaule. La «
chronique prophétique » dite d’Alphonse III au IXe siècle
relate et dénonce l’invasion de l’Espagne, ce qui justifie la
Reconquista conçue comme guerre de libération. Un pas de plus est
franchi après l’exécution des martyrs de Cordoue au milieu du IXe
siècle. Pour avoir porté la contestation sur la légitimité de
Mahomet en le qualifiant de faux prophète hérésiarque et
libidineux en raison de sa pratique de la polygamie :
La
translation des reliques de 3 de ces martyrs au monastère Saint
Germain de
Paris
sur ordre de Charles le Chauve popularise leur cause, non seulement
dans
le
peuple chrétien, mais dans les écrits monastiques de Ratbert de
Corbie, de
Landelfus
Sagax, de Sigebert de Gembloux, ou encore de la chanoinesse de
Gandersheim
Roswitha qui développent le thème de la luxure d’un faux prophète
prétendant dominer le monde par la violence et prêchant un paradis
bassement matérialiste. On retrouve cette thématique dans la
« Somme contre les gentils » de Saint Thomas d’Aquin...
Il
y a 150 ans environ que Hassan a détruit Carthage. Le tour de Rome
semble venu. Déjà les Sarrasins ont paru sur le rivage Romain. Se
sentant appuyés par leurs établissements de Sicile et leur poste
avancé de Misène, ils se hasardent à tenter l'aventure qui est
probablement depuis longtemps leur objectif... Des flots de barques
sortent des ports musulmans et font voile vers Ostie.
C'est
un de ces moments qu'on décore du qualificatif de « solennels »
Au
mois d'août de l'année 846, écrit le contemporain Prudence, évêque
de Troyes, les Sarrasins et les Maures (lisez des Arabes et des
Berbères) remontent le Tibre et investissent Rome. Ils dévastent la
basilique de Saint-Pierre, enlèvent même l'autel qui est placé sur
la tombe du prince des apôtres avec tous les ornements et trésors
qui s'y trouvent. Puis ils occupent une colline très escarpée à
100 milles environ de Rome. Quelques ducs de l'empereur Lothaire les
attaquent sans se garder suffisamment et sont taillés en pièces.
Un
parti ennemi qui se présente devant la basilique Saint-Paul est
surpris et anéanti par les gens de Campanie.
L'auteur
de la Vie de Serge II en sait un peu plus, il nous apprend
qu'Adalbert, gouverneur de Corse, envoie à Rome une lettre datée du
10 août dans laquelle il dit que des Sarrasins en grand nombre sont
près de Rome, avec 73 vaisseaux qui portent 500 chevaux, et qu'ils
déclarent se diriger sur Rome. La plupart des habitants de la Ville
ne tiennent aucun compte de cette nouvelle, considérant comme
impossible un événement si inattendu, mais les plus prudents
envoient quand même des messagers et des lettres aux villes sujettes
et dans les environs, pour demander que tout le monde vient en armes
garder le littoral, on méprise en général leurs avis, et il n'y a
que très peu de cités qui envoient leurs contingents armés... 12
jours se sont à peine écoulés que les musulmans touchent au rivage
Romain, à Ostie (Gregoriopolis), et s'emparent de cette cité (le 23
août) malgré les murs dont Grégoire IV l'a récemment entourée.
Leurs
éclaireurs et leurs avant-gardes commencent à battre le pays à
l'entour et à prendre tout ce qui leur tombe sous la main. Ils vont
jusqu'à Porto qu'ils trouvent abandonnée et sans vivres.
A
cette nouvelle les Romains prennent conseil, et se décident à
envoyer les pèlerins Saxons, Frisons et Francs (scholae Saxonum,
Frisonum et Francorum) à Porto, mais aucun des citoyens de la Ville
Éternelle ne bouge. Les gens des scholae arrivent le 24 août à
Porto que viennent de quitter les musulmans. Ils y veillent toute la
nuit et le lendemain, le 25, ils mettent en déroute quelques
musulmans qui sont venus faire une razzia. Ceux-ci s'échappent grâce
à un pont et à leurs embarcations, ils laissent sur place 12 des
leurs. Pendant ce temps
les
Romains gardent « infatigablement » les portes de leur
cité.
Enfin
comme ils ne voient pas revenir ceux sur lesquels ils comptaient pour
les aider, et comme il n'y a personne qui puisse venir à leur
secours dans une si grande adversité, les Romains confiants dans la
protection de Dieu et des apôtres, ils sortent le 25 août avec ceux
qui sont venus les joindre et vont à Porto, ils trouvent quelques
musulmans : ils en tuent 7, et les autres s'enfuient par le fameux
pont... Toute la journée on voit les cavaliers arabes parcourir les
abords de la cité et même y pénétrer en essayant d'engager le
combat. Lorsque les Romains s'aperçoivent de la multitude des
ennemis, ils ont conscience de leur petit nombre, et il leur paraît
dangereux de rester là pendant la nuit.
Réunissant
donc les Saxons, les Frisons et tous les autres, ils décident que
ceux-là garderont la cité et y veilleront. Quant à eux ils
rentrent à Rome. C'était vouer ces malheureux pèlerins, qui se
battaient pour autrui, à une mort certaine.
Dès
le lendemain, 26, les musulmans les surprennent au moment où ils
prennent leur repas et les tuent presque tous : Ceux qui peuvent
s'enfuir sont poursuivis jusqu'à Ponte di Galera.
Les
Musulmans reprennent alors rapidement leur marche sur Rome, les uns
gardant la flotte qui remonte le Tibre, les autres à pied sur les
bords, d'autres à cheval. Au bout d'une journée ils parviennent, à
l'aube, aux Saints Lieux qu'ils ont décidé de « visiter ».
Là ils sortent de leurs embarcations, les cavaliers musulmans
pénètrent dans la basilique de Saint-Pierre où ils commettent, dit
l'historien de Serge II, les plus indicibles horreurs... La cohue des
troupes Romaines, assemblées sans chef dans le Campo di Nerone
(Prati di Castello), s'avance à la rencontre de ces soldats bien
armés...
Ici
le manuscrit Farnesianus est mutilé, peut-être à dessein, en tout
cas pour le plus grand désagrément du lecteur... Prudence de Troyes
heureusement nous permet de compléter la phrase incomplète : Les
Romains attaquent les Arabes inconsidérément, conduits par quelques
ducs de l'empereur Lothaire, et ils sont taillés en pièces...
Alors
commence le pillage de cette partie importante de la Rome chrétienne
qui est en dehors de l'enceinte d'Aurélien. La ville murée paraît
avoir échappé aux musulmans, si l'on s'en rapporte aux témoignages
si succincts
de
Prudence et des annalistes de Fulda et de Xanten.
Mais
les Arabes massacrent les habitants qu'il trouvent au dehors sans
distinction d'âge ni de sexe, et ils emmènent captifs des moines et
des religieuses. Ils mettent à sac les basiliques des apôtres
Pierre et Paul, et les dévastent complètement. C'est la plus grande
insulte qui peut être faite au monde chrétien occidental.
Le
moine Benoît de Saint-André au Mont Soracte, qui termine vers 967
une énorme chronique, raconte les choses un peu différemment :
Son récit a des allures de légende et contient des inexactitudes.
On a voulu pourtant lui attribuer une certaine valeur historique,
nous le considérerons seulement comme un écho ancien et intéressant
d'une tradition. Il commence par rapporter qu'à la mort de Lothaire,
Charles, son fils, lui succède.
Deux
inexactitudes: Lothaire ne meurt qu'en 855, et c'est Louis II qui lui
succède en Italie. D'ailleurs un peu plus loin il se contredit
lui-même en parlant de Louis II dont il fait le fils de Louis le
Pieux. Donc à cette époque, selon Benoît, des querelles intestines
éclatent à Rome, et il se trouve des « scélérats pour
envoyer des messagers au roi de Babylone pour lui conseiller de
venir s'emparer du royaume d'Italie ».
Là-dessus
les musulmans débarquent à Centumcellce (Civitavecchia) et couvrent
le pays « comme une nuée de sauterelles qui s'abat sur un
champ »... Nouvelle inexactitude provenant d'une confusion
entre la prise d'Ostie en 846 et le pillage de Centocelle en 813.
Les
ennemis logent leurs chevaux dans les monastères. La mère de toutes
les
églises
est insultée et dépouillée de tous ses ornements. Les barbares
viennent danser autour de l'autel en frappant des mains.
L'un
d'eux saisissant sa lance la plante dans la poitrine d'une image en
mosaïque du Seigneur, qui se trouve dans l'abside... La mosaïque
n'est pas seulement détériorée, dit Benoît, mais la lance y
pénètre, et du sang commence à couler comme s'il s'était agi d'un
homme vivant, le miracle est encore visible ajoute le chroniqueur.
Les
Musulmans détruisent tous les monastères, toutes les églises et la
Cité Léonine (sic), la Toscane est désolée, les cités
« gâtées... Les Romains perdent leur pape. Grégoire lui
succède (sic) enflammé de l'Esprit Saint... Il réconforte tous les
jours les Romains.
On
prend conseil sur les moyens de se débarrasser de ces féroces
barbares et de sauver l'église Saint-Pierre.
Un
messager est envoyé au roi Louis pour lui demander de venir défendre
Saint-Pierre et l'empire Romain (romanum regnum).
Que
de même que Pépin, Charles et Louis, son père (sic), ont su créer
le royaume d'Italie par la victoire, lui le pape le mérite, à son
tour, par ses actes... Le roi Louis n'hésite pas plus longtemps, et
vient à Rome avec les Francs.
Le
pape Grégoire envoie aussi demander au marquis Gui III de Spolète
de venir « au secours de la Sainte Église de la cité Romaine
pour l'amour de laquelle le Seigneur a versé son sang », et il
lui fait faire les plus belles promesses...
(probablement
de Grégoire IV célèbre pour avoir fortifié Ostie contre les
Sarrasins).
Dans
la tradition du Xe siècle on considère sans doute la Cité Léonine
comme l'œuvre du pape Léon (III) contemporain de Charlemagne.
Le
marquis de Spolète vient en effet avec toutes les forces de la
nation Lombarde, entre dans Rome, et commence à livrer combat au
pont Saint-Pierre (Pont Saint-Ange) et à la porte de Saxe de la Cité
Léonine (sic) où un grand nombre de barbares sont tués, par la
« vertu de Saint Pierre ». Et la « gent
pestiférée » s'écrie : « C'est parce que nous avons vu
le sang du Dieu des chrétiens ! » (sic). Les musulmans et
leur chef sont dispersés, leur impétuosité première émoussée.
Le roi Louis vient avec son ost jusqu'au Monte Mario où est l'église
Saint-Clément Voyant la multitude des ennemis, son « cœur
commence à craindre, parce que son cœur n'est pas comme celui de
son père (sic).
Les
Francs entament l'attaque en sonnant de la trompe, leurs clameurs et
leurs trompettes, mais surtout les rumeurs de Rome et les cloches des
églises font un bruit de tonnerre.
Les
Francs viennent jusqu'à Varcus Militorum . Le roi Louis, sortant du
camp non loin de l'arc, lève les bras du côté des Francs pour
qu'en le voyant ceux-ci viennent à sa suite. Les musulmans
s'excitant entre eux, sortent de la Cité Léonine (sic) et de
l'église du prince des apôtres, se précipitent sur les Francs et
en tuent un nombre incalculable.
Le
marquis Gui de Spolète avec le peuple Romain donne la chasse aux
païens. Ceux-ci s'enfuient jusqu'à Civitavecchia. Les musulmans
survivants prennent la mer sur leurs vaisseaux avec les dépouilles
de la « Sainte Église » Gui de Spolète rentre à Rome
avec tous les siens, et le roi Louis avec ceux des Francs qui ont
échappé au combat, rentrent à Pavie, et il est spolié du royaume
par son neveu Charles le Chauve...
Les
attaquants sarrasins semblent avoir connaissance des trésors romains
extraordinaires. Certaines basiliques, comme la Basilique de
Constantin se trouvent à l'extérieur des murs d'Aurélien : Ce
sont donc des cibles faciles. La basilique de Constantin est défendue
par une garnison de soldats composée de Francs, de Lombards, de
Saxons et de Frisons qui, malgré une résistance acharnée, sont
exterminés.
Les
basiliques visées sont « remplies à ras bord de riches vases
liturgiques et de reliquaires parés de bijoux récemment amassés ».
En
conséquence, les envahisseurs pillent les Lieux Saints, y compris la
basilique de Constantin. Les historiens contemporains pensent que les
voleurs savent exactement où chercher les trésors les plus
précieux.
Après
s'être retirés de Rome, les Sarrasins, qui ont pillé le Latium,
sont défaits par Guy III de Spolète à Centumcellae et Fondi...
Lors de la bataille de Gaeta, ils rencontrent des difficultés, mais
ils font venir des troupes en renfort, envoyées par Serge Ier duc de
Naples, menées par son fils Cesario.
En
Novembre, la flotte arabe, au large de la côte du Latium, est
lourdement endommagée par une tempête.
Ce
récit très postérieur est loin d'être exact. Il contient un grand
nombre d'invraisemblances, d'anachronismes, d'erreurs.
C'est
une légende que Benoît a recueillie : Il nous l'apprend lui-même
implicitement quand il dit que de son temps encore les Romains
tournent les Francs en dérision à cause du massacre des gens de
Louis II devant Rome.
Liutprand
de Crémone, un moine Saxon, qui a eu à sa disposition une Vie de
Serge II complète, l'abrège ainsi: « Les Sarrasins, survenant
à l'improviste, tuent beaucoup d'hommes, mettent le feu à beaucoup
de châteaux et de villes et se retirent chargés d'un énorme
butin : Enfin, attaquant le roi, ils le mettent en fuite, et
s'en retournent avec quantité de dépouilles et de captifs...
Cet
abrégé ne correspond guère à ce que nous apprend le fragment de
la Vie de Serge II que nous possédons : Il y manque une chose
essentielle, le pillage de Saint-Pierre, le narrateur se contente de
faire allusion à des villes nombreuses qui ont été prises. Cela ne
va guère en faveur de son exactitude. Et les Sarrasins ont mis en
fuite le roi... Mais quel roi ?
Veut-il
dire l'empereur Lothaire qui est le 8 juillet à Aix-la-Chapelle, et
qui, après le pillage de Saint-Pierre (25 août), décide d'envoyer
son fils Louis avec une armée contre les Sarrasins, n'est
certainement pas à Rome au moment du pillage de 846.
On
peut croire que Liutprand a mal interprété une expression analogue
à celle de duces Lotharii (les ducs de Lothaire) dont se sert
Prudence pour désigner les adversaires malheureux des Sarrasins
devant Rome. Il a alors compris que Lothaire était là. Il a pu
aussi vouloir désigner le jeune Louis II par ce mot rex car Louis
avait été couronné roi des Lombards par Serge II, le 15 juin 846.
Benoît
du Mont-Socrate peut aussi nous le donner à penser. Mais c'est là
une bien faible autorité. De plus Benoît fait cesser le règne de
Louis II aussitôt après sa défaite devant Rome, et ne parle pas
des expéditions postérieures de Louis contre les Sarrasins, enfin
son récit est inacceptable au point de vue topographique, puisqu'il
y est question de la Cité Léonine qui n'existe pas en 846.
Il
y a lieu de croire que Benoît a accueilli une légende ou une
tradition dans laquelle 2 faits indépendants ont été réunis,
d'une part le pillage de Saint-Pierre et la défaite des duces
Lotharii devant Rome, et d'autre part, une expédition malheureuse de
Louis II contre les Sarrasins, le tout assaisonné de la haine que
les Italiens ont eu pour ce prince qui a passé sa vie à châtier
leurs mauvais procédés.
La
confusion s'explique d'autant mieux que Louis II est envoyé peu
après le pillage de Saint-Pierre par son père Lothaire, en vertu
d'une décision communiquée dans une assemblée solennelle. Louis II
est considéré, en effet, comme l'heureux défenseur de Rome
En
849, il est constaté la construction d'une nouvelle flotte arabe,
qui, à partir de la côte Sarde, décide de frapper à nouveau Rome.
À cette occasion, Gaeta, Naples, Amalfi et Sorrente positionnent
leurs navires entre Ostie et l'embouchure du Tibre (Bataille
d'Ostie).
La
flotte est commandée par Cesario et passe à l'attaque lorsque
l'ennemi se présente à l'horizon : De nombreux prisonniers
sont faits.
Rome
fortifie ses défenses après le saccage, la ville n'a depuis, jamais
été attaquée par une flotte arabe.
À
la demande du Pape Léon IV une enceinte est construite autour de la
basilique de Constantin, entre 848 et 852 : La Cité Léonine.
Celle-ci constitue la limite territoriale, de l'actuelle Cité du
Vatican...
Le
poème de la « Destruction de Rome »
la
preuve de l'impression produite par cet événement sur l'imagination
des contemporains, et surtout sur celle des Francs, qui, on l'a vu,
jouent là comme toujours un des rôles principaux dans la lutte
contre l'islamisme.
CAMÉE DE LOUIS II |
Le
premier titre est bien pompeux pour une chanson qui n'est dans la
bouche du jongleur qu'une explication à l'usage des pèlerins venus
à Saint-Denis révérer les reliques de la Passion (la couronne
d'épines, les clous, le suaire) : Il leur raconte comment les
reliques ont été enlevées de Rome par le païen Fierabras : C'est
le prélude à l'histoire de leur reprise par Charlemagne et de leur
transport à Saint-Denis-en-France. Mais il y a dans ces vers récités
par des ignorants, peut-être crédules, des souvenirs très anciens
et très précis de la fameuse invasion de 846 dans laquelle a figuré
la scholae des pèlerins Francs.
La conquête de Rome par les musulmans | Le Salon Beige
www.lesalonbeige.fr/la-conquete-de-rome-par-les-musulmans/
16
oct. 2009 - Elle est en cours (la photo ci-dessus a été prise à
Rome). ... alliance avec Isaac, que Sara t'enfantera à cette
époque-ci de l'année prochaine. ... les musulmans::en 846, les
pirates sarrasins d'Afrique du nord pillent Rome et ...
L'info
par le bout de la lorgnette: La vérité sur les croisades
astuentendu.blogspot.com/2012/08/la-verite-sur-les-croisades.html
9
août 2012 - Quelques années après la mort de Mahomet ( mort en 632
) commencent les ... De 793 à 813 - Conflits maritimes entre
Charlemagne et les Arabes Sarrasins ... En 846 , la ville de Rome est
mise à sac par les troupes sarrasines. Elles pillent les environs de
Rome, y compris le Vatican, s'en prennent à ... Le poème de la
Destruction de Rome et les origines de la ...
www.persee.fr/web/revues/.../mefr_0223-4874_1899_num_19_1_6195
de
P Lauer - 1899 - Cité 3 fois - Autres articles
Au
mois d'août de l'année 846, écrit le contemporain Prudence, éveque
de Troyes, les ... L'auteur de la Vie de Serge II en sait un peu plus
(2); il nous apprend .... Le pape Grégoire envoya aussi demander au
marquis Guido (2) de venir " au ...
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