jeudi 22 janvier 2015

EN REMONTANT LE TEMPS... 851

18 JANVIER 2015...

Cette page concerne l'année 851 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol 

CONSOLIDATION DE LA PROVINCE BRETONNE.


Une frontière n’est pas seulement le lieu d’affrontements militaires ou politiques et diplomatiques. Elle est aussi un espace d’échanges et d’influences réciproques. Elle signale aussi une rupture entre groupes culturels, linguistiques ou religieux. Ces limites, terme sans doute plus approprié, sont toujours imprécises et fluctuantes. Ce n’est qu’avec la montée en puissance de la notion d’État qu’une frontière politique nettement contrôlée apparaît.

En 831 Louis Le Pieux donne pour la première fois une unité à la Bretagne en mettant sous la direction de Nominoë un territoire à dominance Bretonne, augmenté du pays de Guérande entre la Vilaine et le Brivet.
La victoire d’Erispoë, fils de Nominoë, sur Charles le Chauve à la bataille de Jengland-Beslé (Grand-Fougeray) en 851, fait passer les pays de Rennes, de Nantes et de Retz sous domination Bretonne.
C'est en cela qu'il a joué un rôle historique important

La bataille de Jengland oppose, le 22 août 851, les troupes Franques de Charles le Chauve aux Bretons d’Erispoë, qui négocie en vainqueur le traité d'Angers en septembre 851, obtenant même un titre de « roi ».
Le lieu de la bataille est sujet à controverse : elle est localisée soit, en général, à Beslé (« Jengland »), lieudit de la commune de Guémené-Penfao en Loire-Atlantique, soit au Grand-Fougeray (Ille-et-Vilaine) à quelques kilomètres, soit encore à Juvardeil (Maine-et-Loire), 120 km à l'est...

Après avoir respecté la paix conclue avec Charles le Chauve en 846, Nominoë, à la tête des Bretons, reprend l’offensive en 849. Il semble désormais chercher à établir l’indépendance totale de son royaume, comme en témoigne sa déposition des évêques en place fidèles à Landran II, archevêque métropolitain de Tours sous des accusations de simonie et leur remplacement par des fidèles (par exemple : Gislard nommé évêque à Nantes, puis à Guérande et Courantgwen à Vannes).

En 850, Charles le Chauve lève une armée pour défendre l'intégrité de la Neustrie, mais l’affrontement n’a pas lieu et le roi se contente de renforcer les comtés de la Neustrie limitrophes de la Bretagne.

En 851, les garnisons laissées l’année précédente à Rennes et Nantes capitulent devant Nominoë, qui pousse ses dévastations profondément vers l’Est (il ravage Le Mans). Voulant pousser à son avantage ses conquêtes nouvelles, Nominoë décide d'avancer sur Chartres, mais meurt subitement en montant à cheval, près de Vendôme.
Erispoë, son fils, reprend le commandement de l’armée Bretonne et poursuit l’offensive en compagnie de Lambert, un Franc dépossédé du comté de Nantes par Charles le Chauve.
Devant la menace, le roi des Francs conclut une entente d’aide réciproque avec ses frères, obtenant un contingent de Saxons de Louis le Germanique.
L’ost est convoqué dans l’ouest du royaume à la fin de l’été.

Faute de données précises, les effectifs des deux camps doivent être estimés sous toutes réserves. Il faut se garder de répéter les évaluations fantaisistes d’autrefois, qui accordent jusqu’à 40 000 hommes à Charles le Chauve, alors que Charlemagne lui-même n’en a sans doute jamais conduit autant au champ de bataille, à une époque où l’empire est entier.
On peut néanmoins supposer qu’après son échec cuisant à Ballon, Charles le Chauve cherche à éviter de commettre deux fois la même erreur en se présentant avec trop peu d’hommes, même s’il sait les Bretons peu nombreux.

Une mobilisation massive en Francie Occidentale peut représenter de 4 à
6 000 hommes, 30 à 50 % du maximum théorique du royaume, car le roi doit alterner les régions convoquées à l’ost d’une année à l’autre pour éviter l’épuisement des ressources et des hommes.
Sur ce nombre, il faut compter peut-être 10 % de cavaliers lourds, leurs écuyers, s’ils sont eux-mêmes montés, pouvant éventuellement former une cavalerie légère.

MOULIN DE CHAMPTOCEAUX
Quant au contingent de mercenaires Saxons, on peut se hasarder à lui accorder un nombre de 500 à 800 hommes, soit à peu près les effectifs d’une bande de guerre Germanique (par analogie avec les bandes de guerre Scandinaves).

Chez les Bretons, l’armée étant apparemment constituée d’une seule cavalerie légère, seuls les hommes d’un certain rang social, c’est-à-dire ayant les moyens de posséder un cheval, peuvent y participer... Malgré tout, la proportion d’hommes possédant des chevaux peut être supérieure à ce qu’elle est en Francie à la même époque.

En effet, l’élevage tient une place prépondérante dans les activités de production de la société Celtique de l’époque, du moins de la classe libre, à en croire les relations contemporaines et l'analogie avec les autres nations Celtiques du haut Moyen-Âge. La culture des champs, peu valorisée, est l’affaire de la classe servile, exclue du privilège de porter les armes.
La richesse et le pouvoir se calculent en têtes de bétail et en peaux.

Ainsi, la population de la Bretagne d’alors, moins de 150 000 âmes, sans compter la population Romane acquise avec les comtés de Rennes et de Nantes, mène à une estimation de 500 à 800 cavaliers pour une région Gallo-Franque, où la petite noblesse, qui a le quasi-monopole du cheval, représente 2 ou 3% de la population.

Selon une version courante, en août 851, Charles le Chauve quitte le Maine, pénètre dans le comté de Rennes, puis descend vers le sud en suivant l'ancienne voie romaine de Corseul (Côtes-d'Armor) à Nantes... Là il se heurte à l’armée Bretonne sur la Vilaine, au pont de Beslé ou au Grand-Fougeray.

Selon Pierre Riché en revanche, la bataille entre Francs et Bretons a lieu sur la Sarthe à Juvardeil, environ 20 km à l'Est de Segré et 20 km au nord d'Angers.

Le premier jour, le roi dispose ses troupes sur deux lignes : Les Francs derrière, les mercenaires saxons devant pour briser la charge de la cavalerie Bretonne, dont il connaît la mobilité et la ténacité.
Aux premiers instants de l’engagement, sous les javelots Bretons, les Saxons se replient derrière la ligne Franque.
Les Francs sont pris au dépourvu par la tactique de l’ennemi. Au lieu d’engager le corps à corps, les Bretons harcèlent à distance l’armée lourde des Francs, un peu à la façon des peuples nomades d’Asie centrale, l’arc et la flèche étant remplacés par le javelot.
Ils alternent charges furieuses, débandades soudaines et feintes incitant les Francs à la poursuite, les Bretons sachant manier le javelot aussi bien devant que derrière eux. Dès que quelques Francs se détachent d’une colonne, les Bretons se regroupent pour les encercler et les massacrer.

Après deux jours de combat, les pertes en hommes et montures sont catastrophiques chez les Francs, minimes chez les Bretons. Pris de frayeur, le roi fuit à la faveur de la nuit en abandonnant tout son vestiaire. Lorsque sa disparition est remarquée au lever du jour, la panique s’empare des soldats qui ne songent plus qu’à sauver leur vie. Les Bretons ne tardent pas à s’en apercevoir et fondent sur le camp à grand cri, s’emparant des trésors et des armes, massacrant autant de fuyards qu’ils peuvent... À l’issue de cette bataille, les relations entre Francs et Bretons sont redéfinies. Charles le Chauve accepte de rencontrer Érispoé à Angers ville située aux limites de l'avancée Bretonne.

Selon les Annales de Saint-Bertin : « Erispoé, fils de Nominoé, venant à Charles le Chauve, dans la Cité d’Angers se commande à lui (= se soumet) et reçoit en don aussi bien les symboles de la royauté que les ressorts (territoires) de son père, étant ajoutés le Rennais, le Nantais et le Retz. »

Par cet accord d'Angers, Charles le Chauve reconnaît Erispoë pour roi de Bretagne et s'engage à ne plus jamais contester que les pays de Rennes, Nantes et de Retz sont terre Bretonne. En contrepartie, Erispoë se contente de rendre son siège épiscopal à l'évêque Actard. L'accord d'Angers délimite les frontières du futur duché de Bretagne et de la Bretagne.
Il marque aussi un tournant dans les relations entre la Francie Occidentale et la Bretagne :

Les Vikings attaquant la Neustrie et la Bretagne, une paix intérieure, faute d'une alliance solide et volontaire, est nécessaire pour contrer ces incursions (à partir de 799) de plus en plus pressantes.

Par le traité, Erispoë reste en principe soumis à Charles le Chauve, mais peut maintenant se voir aussi l'égal de Charles le Chauve, par le fait de pouvoir utiliser le titre de « rex ».
Charles le Chauve reconnaît l'autorité des dirigeants Bretons sur les zones autour de Rennes, Nantes et Pays de Retz, qui forme la zone frontalière (la marche) avec le Pays Francs. Erispoë, en même temps, absorbe une population Gallo-Romaines et Romano Franque.
Le traité d'Angers délimite les frontières du duché médiévale de la Bretagne et plus tard la province Française de Bretagne. Il a également marqué un tournant dans les relations entre les Francs de l'Ouest et de la Bretagne. Plus tard les ducs Bretons ont été en mesure d'étendre leur territoire, mais jamais pour longtemps. La paix créée par la régularisation des relations Franco-Bretonne a également donné aux Bretons la possibilité de repousser les attaques Vikings.

La paix d'Angers volera en éclats quelques années plus tard sous Salomon de Bretagne qui repart en guerre en 863 contre Charles le Chauve. Salomon pousse ses troupes jusqu'à Orléans et par le traité d'Entrammes, il acquiert en échange de la paix le territoire d' Entre deux rivières, c'est-à-dire entre Sarthe et Mayenne.

Bataille de Jengland — Wikipédia
fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_de_Jengland
La bataille de Jengland oppose, le 22 août 851, les troupes franques de Charles le ... En 851, les garnisons laissées l'année précédente à Rennes et Nantes …

Bataille de Jengland
www.comoria.com/167802/Bataille_de_Jengland
Bataille de Jengland ... En 851, les garnisons laissées l'année précédente à Rennes et Nantes capitulent devant Nominoë, qui pousse ses dévastations ...

le rattachement de la bretagne a la france - Agence ...
www.agencebretagnepresse.com/pdfs/1/1532.pdf
et tout ce qui était dû chaque année, sans qu'on l'en somme. ...... c) Le règne d'Erispoë : la bataille de Jengland ; reconnaissance du royaume breton par le Roi ... Cette même année 851, Charles le Chauve convoqué à Rouci (sur l'Aine) une ...



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire