10 JANVIER 2015...
Cette
page concerne l'année 859 du calendrier julien. Ceci est une
évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que
d'un survol !
AVENTURES
DE RAGNAR ET SES FILS.
Raid
des Normands de Hasteinn et Björn Côte de fer en Espagne et en
Méditerranée (859-862). Chassé des côtes de Galice, ils remontent
la vallée du Guadalquivir, peut-être jusqu’à Séville d'où ils
sont chassés, puis pillent Algésiras, passent Gibraltar et ravagent
la région de Cabo Tres Forcas, en Afrique... Ils y font des
prisonniers, dont quelques blámenn (« personnages à la peau
foncée »), qui seront ramenés en Irlande.
Ils
repartent vers le nord, attaquent le Roussillon, puis s’installent
en Camargue et remontent le Rhône. Les forces Franques les arrêtent
à Valence. Ils se dirigent ensuite vers l’Italie et ravagent Pise
et quelques cités côtières, dont le port de Luni, qui est pillé
(859-860).
La
légende raconte que les Vikings ont pris cette ville pour Rome, et
l’ont investi par la ruse en prétendant que leur chef Hasteinn,
mourant, veut des funérailles chrétiennes.
Après
la prise de Luni, les Normands de Hasteinn se sont établis en
Bretagne en 862, après des coups de mains limités en Espagne.
Certains historiens prétendent qu’ils se seraient dirigés vers la
Grèce pour se montrer au large de Constantinople en 866...
Björn
Côtes-de-Fer (en vieux norrois : Björn Járnsíða, en
suédois : Björn Järnsida), est un roitelet suédois régnant
à Upsal de 860 à 880. C'est l'un des 4 fils putatifs du mythique
Ragnar Lodbrok.
Il
fait de fréquentes expéditions contre la France (notamment en
Gascogne), l'Angleterre, jusqu'en Méditerranée, et laisse prêcher
le christianisme dans ses états, bien que le paganisme ne
disparaisse véritablement en Suède qu'après le milieu du
XIe siècle. Il a eu deux fils : Refil et Erik Björnsson
qui lui succède.
Avec
la complicité d'un autre grand chef Viking, Hasting, il longe les
côtes Franques, descend sur la Galice, franchit le détroit de
Gibraltar (859), longe le Maroc, et s'aventure jusqu'aux îles
Baléares.
Le
sud de la France n'échappe plus aux Vikings Narbonne, et Nîmes sont
pillées et saccagées.
Il
remonte le Rhône en incendiant Valence, puis l’Isère où à
Romans, terme de leur raid, parti depuis leur camp de base de
Camargue, ils détruisent l’abbaye Saint-Bernard.
Par
la suite, Björn suit Hasting en Italie, notamment à Luna, qui est
prise dans les années 860.
Le
chroniqueur arabe Ibn-Adâri narre le raid Viking dirigé contre la
péninsule Ibérique en 859 :
«
Du 8 Avril 859 au 27 Mars 860 les Madjous Viings) se montrent de
nouveau, et cette fois dans 62 navires, sur les côtes de l’Ouest,
mais ils les trouvent bien gardées, car des vaisseaux musulmans sont
en croisière depuis les frontières du côté de la Francie jusqu’à
celles de la Galice dans l’extrême Ouest. Deux de leurs navires
devancent alors les autres, mais poursuivis par les vaisseaux qui
gardent la côte, ils sont capturés dans un port de la province de
Béja.
On
y trouve de l’or, de l’argent, des prisonniers, des munitions.
Les
autres navires des Madjous s’avancent en suivant la côte, et
parviennent à l’embouchure du fleuve de Séville. Alors l’émir
(Mohammed) donne à l’armée l’ordre de se mettre en marche et
fait proclamer partout « de se ranger sous les drapeaux du
hâdjib Isa-ibn-Hassan ».
Quittant
l’embouchure du fleuve de Séville, les madjous vont à Algéziras,
dont ils s’emparent, et où ils brûlent la grande mosquée. Puis
ils passent en Afrique, et dépouillent les possesseurs de ce pays.
Cela fait, ils retournent vers l’Espagne, débarquent sur la côte
de Todmir, ils s’avancent jusqu’à la forteresse d’Orihuéla.
Puis ils vont en Francie où ils passent l’hiver.
Ils
y font un grand nombre de prisonniers, s’emparent de beaucoup
d’argent, et se rendent maîtres d’une ville où ils
s’établissent et qui aujourd’hui encore porte leur nom. Ensuite
ils retournent vers la côte d’Espagne, mais ils ont déjà perdu
plus de 40 de leurs vaisseaux, et quand ils engage un combat avec la
flotte de l’émir Mohammed, sur la côte de Sidona, ils en perdent
encore 2 qui sont chargés de grandes richesses. Les autres navires
continuent leur route ».
L'expédition
viking en Méditerranée et notamment dans le sud de la France est
également relatée par les chroniqueurs Francs :
« Les
pirates de mer Danois cinglent longuement entre Espagne et Afrique et
pénètrent de force dans le Rhône.
Après
avoir ravagé plusieurs villes et monastères, ils s’installent
dans l’île Camargue! ». (Annales de Saint-Bertin, pour
l'année 859)
Hasting,
est incontestablement le Viking le plus redouté en terre Franque et
du monde chrétien. On ignore ses origines : Danois, Norvégien ou
même Champenois (comme le suggère au IXe siècle le moine Glaber,
il serait originaire du village de Tranquillus, près de Troyes:
Trancault le repos). ?
En 856, ses hommes apparaissent dans les îles de Jersey et Guernesey, 2 ans après, il aborde la côte Normande et marche sur Chartres, puis Bayeux. Arrivant à son tour sur la Seine, il s'associe à Bjorn.
En 859, les deux associés longent les côtes de Bretagne, d'Aquitaine puis du Portugal où ils tentent un débarquement. Ils franchissent le détroit de Gibraltar, attaquent Algésiras dont ils brûlent la mosquée et mettent cap sur l'Afrique du Nord, pillant Nekor.
Ils ravagent la cote méditerranéenne, les îles Baléares et établissent un camp en Camargue. De là, ils mènent des raids sur Arles, Nîmes et Valence. Hivernant sur l'île, ils préparent leur périple sur l'Italie, plusieurs villes de Lombardie sont pillées dont Pise. C'est là qu'ils auraient pris la ville de Luna par la ruse.
Véland
(Weland) attaque Quentovic (dans la baie de Somme) en 859, et
s’établit sur la Somme. A la même époque, d’autres Vikings
sont installés sur l’ile d’Oissel... Au printemps de l’année
suivante, Charles le Chauve, préoccupé de la présence des
scandinaves à Oissel, un peu trop près de Paris, négocie avec
Véland, le chef des Vikings de la Somme pour qu'il attaque ses
homologues installés en vallée de Seine.
A la même époque, Charles le Chauve traverse la Bourgogne pour se porter « au secours » de la Provence, attaqué par les Vikings d’Hastein, dans les états appartenant à son neveu. Mais là il est arrêté par Girard, gouverneur de Provence (ancien comte de Paris) et se repli sur son palais de Ponthion.
La désunion des princes Carolingiens dans l'empire Franc, une aubaine pour les Vikings. (par Eriamel),
L’accostage
des côtes de la Galice par les Vikings, ce produit sur une zone
aujourd’hui à cheval entre l’Espagne et le Portugal, puisque
Braga est en Portugal et les premiers textes qui mentionnent les
faits sont :
Chronique d’Albelda, c61, dans Florez, Espana Sagrada, t XIII, p 453.
« Du temps d’Ordonio, fils de Ranemir (850-866), les Normands font une nouvelle invasion sur les cotes de Galice et sont repoussés par le comte Pierre. »
Sébastien de Salamanque, dans Florez, Espana Sagrada, t XIII, p 489.
« A cette époque (sous le roi Ordonio), les pirates Normands reparaissent sur nos rivages, puis ils vont en Espagne (al Andalous) et ravagent toutes les côtes par le fer et le feu. »
Un autre historien Galicien, du siècle dernier donne quelques précisions sur ce raid et la poursuite de celui-ci plus au sud :
José Antonio Conde, Historia de la dominacion de los arabes en Espana :
« En 859 une nouvelle escadre Normande apparaît sur nos côtes. Ces farouches fils du Nord prennent pied sans rencontrer aucune résistance des gens du pays, submergés par la terreur en voyant ce débarquement, ces derniers abandonnent, comme la fois précédente, leurs maisons, se repliant avec leurs troupeaux vers les grands centres de population.
Chronique d’Albelda, c61, dans Florez, Espana Sagrada, t XIII, p 453.
« Du temps d’Ordonio, fils de Ranemir (850-866), les Normands font une nouvelle invasion sur les cotes de Galice et sont repoussés par le comte Pierre. »
Sébastien de Salamanque, dans Florez, Espana Sagrada, t XIII, p 489.
« A cette époque (sous le roi Ordonio), les pirates Normands reparaissent sur nos rivages, puis ils vont en Espagne (al Andalous) et ravagent toutes les côtes par le fer et le feu. »
Un autre historien Galicien, du siècle dernier donne quelques précisions sur ce raid et la poursuite de celui-ci plus au sud :
José Antonio Conde, Historia de la dominacion de los arabes en Espana :
« En 859 une nouvelle escadre Normande apparaît sur nos côtes. Ces farouches fils du Nord prennent pied sans rencontrer aucune résistance des gens du pays, submergés par la terreur en voyant ce débarquement, ces derniers abandonnent, comme la fois précédente, leurs maisons, se repliant avec leurs troupeaux vers les grands centres de population.
Les
Normands saccagent et ravagent nos régions côtières. Mais se
réunissant à grand renfort de trompes et de tambours sous les
ordres du comte Pierre, seigneur de Braga, les Galiciens tombent sur
les ravageurs fils du Nord, en faisant un cruel massacre, et les
obligent à rembarquer, selon la chronique d’Albelda.
Il est singulier de constater qu’à deux reprises nos Galiciens ont la gloire de repousser les Normands, et aussi que, par la suite les Vikings dirigent leur campagnes contre les côtes Andalouses. Ils y débarquent, et parcourent victorieusement les campagnes de Rayyo (Malaga), Catarma, les gras cantons de Ronda, laissant partout d’après la chronique musulmane, les traces des ravages de la tempête. »
Cet extrait est cité dans « Historia de Galicia » par Don Bénito Vicetto –1871-
Ce qui explique le raid éclair de Svein à Ronda , suite à la capture de 2 navires viking par les sarrasins, tandis que Björn et Hasting écument la contrée de Malaga, évoqué par les paroles de Björn dans le passage suivant :
On y trouva de l’or, de l’argent, des prisonniers, des munitions. Les autres navires des Madjous s’avancent en suivant la côte. Après la perte de deux de leur bateau, on retrouve les Vikings à l’embouchure du fleuve de Séville, puis à Algéziras , ce qui nous rapproche du texte de l’historien galicien et de Ronda et de Malaga (cités situées à moins de 80kms à vol d’oiseau à l’intérieur des terres pour la première et à quelques 130kms par voie de mer pour la seconde).
Le franchissement de la Méditerranée est ensuite confirmé dans plusieurs autres textes arabes,
Un texte espagnol, les annales de Saint Bertin et par de vieilles sources Irlandaises :
Dubhaltach Mac Firbisigh, Three fragments copied from ancient sources
Publié en vieil irlandais avec une traduction anglaise de O. Donovan
« A
cette époque (865-866) appaissent devant York des Aunites (Danois)
… C'est le commencement de grandes souffrances et de grands
malheurs pour les Anglais.
Car
peu auparavant …Raghnall vient avec ses 3 fils aux Orcades et y
reste avec son fils cadet. Mais les aînés, poussés par leur
arrogance et leur ambition, vont aux îles Britanniques pour attaquer
les Francs et les Saxons. Ils croient que leur père est retourné à
Lochlann peu après leur départ...
Alors
leur orgueil et leur fougue juvénile les poussent vers la mer
Cantabrique entre Erin et l’Espagne, pour aborder en Espagne, où
ils font beaucoup de mal et mettent tout le pays à feu et à sang.
Puis ils passent par le détroit Gaditanais, abordent sur les côtes
d’Afrique et soutiennent un combat contre les Maures qui sont tués
au milieu d’un grand carnage...
Un
des fils, se préparant au combat, dit à son frère : « Frère,
c’est une grande folie et une grande sottise de courir ainsi d’un
pays à l’autre, à travers le monde entier, et d’exposer notre
vie au lieu de défendre notre patrie et d’obéir à la volonté de
notre père.
Il
est seul maintenant, loin de sa patrie, il vit dans un pays qui n’est
pas le sien, le fils que nous avons laissé auprès de lui a été tué,
comme il m’a été révélé (dans un rêve), et un autre a
succombé sur le champ de bataille. Je serais même étonné que
notre père ait eu la vie sauve dans ce combat. »
Et
il en était en effet ainsi !
En prononçant ces paroles, il voit avancer les Maures rangés en ligne de bataille. Il s’élance brusquement dans la mêlée et parvient jusqu’au roi de Mauritanie. En lui portant des coups avec sa longue épée il lui coupe une main. Le combat est poursuivit jusqu’à sa fin avec une grande bravoure de part et d’autre, aucun d’eux ne remporte la victoire.
Beaucoup
de guerrier y trouvent la mort, finalement les adversaires se
retirent, chacun dans son camp.
Ils
se provoquent à un nouveau combat pour le lendemain, mais le roi de
Mauritanie s’enfuit de son camp pendant la nuit. Au point du jour,
les Lochlanns, revêtus de leurs armures, se préparent au combat,
pleins d’ardeur et d’espoir...
Mais
quand les Maures s’aperçoivent que leur roi les a abandonnés, ils
prennent eux-mêmes la fuite. La plupart tombent au pouvoir de
l’ennemi, et sont massacrés.
Ensuite, les Lochlanns mettent tout au pillage lors de leur passage à travers le pays. Ils emmènent une grande quantité de Maures prisonniers à Erin. Ce sont les hommes bleus d’Erin, car les Maures sont pareils aux hommes noirs étant donné qu’ils ont la peau noire. Mais les 2 tiers des Lochlanns sont ou massacrés, ou font naufrage dans le détroit du Gaditanais, et si le reste peut échapper ce n'est que par miracle. »
Annales de Saint-Bertin. pour 859
« Les pirates de mer Danois cinglent longuement entre Espagne et Afrique et pénètrent de force dans le Rhône. Après avoir ravagé plusieurs villes et monastères, ils s’installent dans l’île Camargue ! »
La prise de Nekor ou Svein accompagne Björn et son jeune frère Ivar, nous est inspirée des sources Irlandaises, nous connaissions les prénoms des frères de Björn ,dit côtes de fer :
Ivar, Ubbe et Halfdan et il est vrai que nous avons choisi ici l’un des trois frères par hasard .
L’enlèvement des 2 princesses nous est donné par le texte de Becri qui nous précise qu’elles sont rachetées... il faut alors imaginer leur échange contre rançon dans un milieu hostile aux Vikings (la méditerranée est sous le contrôle des musulmans). D’où cette idée d’envoyer comme émissaire un vieillard capturé suite la découverte d’un autre texte communiqué et traduit par Gabriel Martinez, professeur à la faculté d’ Histoire de Rouen, spécialiste de l’Espagne arabe :
Chronique d’ Ibn al – Quîtiya.
Après
que les troupes de l’émir aient repris Séville de haute lutte aux
Normands (en 844) la chronique dit :
« Deux autres détachements Normands se sont dirigés l’un vers Cordoue, l’autre vers Lecant mais quand les Normands qui sont à Séville apprennent la vaillance et l’arrivée de l’armée (Andalouse) et l’anéantissement du détachement qu’ils ont envoyé vers Moron, ils s’enfuient sur leurs vaisseaux, vers l’amont. Ils reprennent en route leur compagnons partis vers Cordoue et font demi tour vers l’aval... Les gens depuis la rive les insultent et leur jettent des pierres avec des frondes... Un mille en aval de Séville, ils disent à haute voix à ceux qui leur envoient des pierres
« Deux autres détachements Normands se sont dirigés l’un vers Cordoue, l’autre vers Lecant mais quand les Normands qui sont à Séville apprennent la vaillance et l’arrivée de l’armée (Andalouse) et l’anéantissement du détachement qu’ils ont envoyé vers Moron, ils s’enfuient sur leurs vaisseaux, vers l’amont. Ils reprennent en route leur compagnons partis vers Cordoue et font demi tour vers l’aval... Les gens depuis la rive les insultent et leur jettent des pierres avec des frondes... Un mille en aval de Séville, ils disent à haute voix à ceux qui leur envoient des pierres
« Si
vous voulez qu’il y ait rançon, laissez nous en paix ».
On
arrête donc de leur jeter des pierres, et ils permettent qu’on
leur rachète des prisonniers, la plupart de ces prisonniers ont été
rachetés, mais les Normands ne prennent ni or, ni argent, mais
seulement de la nourriture et des vêtements... Ils s’éloignent
de Séville et se dirigent vers Naqur où ils capturent le grand
– père d’Ibn Sâlih, que rachète l’émir de Cordoue Abd al-
Rahman II...
Aussitôt
après, les Normands dévastent les deux côtes de la mer et s’en
vont jusqu’aux pays Byzantins et à Alexandrie… »
… Après
avoir rappelé qu’abd al –Rahman II fait fortifier Séville,
l’auteur ajoute :
« De
sorte que lorsque les Normands reviennent en 859, à l’époque de
l’émir Mohammed, on vient à leur rencontre à l’embouchure du
fleuve et on les met en fuite. On leur brûle quelques navire et ils
s’en vont. »...
Commentaire
de Gabriel Martinez
Ces
raids sont pour l’essentiel du IXe siècle, époque pour laquelle,
il n'y a pas de textes Andalous. Notre documentation commence
vraiment avec des Chroniques du Xe siècle qui racontent les
événements d’un siècle avant. Donc seuls les grands événements,
le sac de Séville qui a dû être terrible et l’assaut sur la côte
Méditerranéenne (en 859-860 en effet), côte sur laquelle on ne
sait pratiquement rien pour les VIIIe et IXe siècles.
Les
Andalous n’ont pas l’habitude d’insister beaucoup sur leur
défaites.
Bien
qu’il semble qu’il y est confusion des deux raids Vikings sur
l’Espagne musulmane (844 Voir tome 1 de Moi Svein 859-862) , ce
texte mentionne la capture d’un vieillard important à Nekor.
Le sort des autres habitants capturés est évoqués puisqu’ils sont emmenés par Ivar en Irlande... Les Vikings n'en ont pas fini avec l'Espagne, Il y a leur retour vers l’Atlantique, et leur incursion au nord de l'Espagne, cela est relaté dans le tome 3, de la série Svein.
Les raids sur l’Est de l’Espagne côtes de todmir et Orihuela mentionnés par Ibn-Adari , Lecant par Ibn al – Quîtiya qui concerne la Murcie (Tudmir fait référence à un vaste territoire qui comprend les cités de Murcie, Mula, Lorca, Orihuela, Eyyo, Ilici , Alicante (lecant) selon le pacte de Tudmir de 713)
Les fils de Raghnall (Ragnar) se livrent à la piraterie en Angleterre, en Espagne, en Mauritanie. On nous parle de leur pressentiments, de la crainte de la mort de leur père qui les obsède ! On est presque d’accord avec la saga Irlandaise, qui nous dit que les fils de Ragnar, après avoir pillé les pays du sud, rentrent chez eux. Ils ignorent les résultats de l’expédition de Ragnar et « étaient très curieux de savoir comment il avait réussi »Dans la Saga, de même que dans la chronique Irlandaise, le père meurt pendant leur entreprise en Méditerranée.
A
quelle époque faut il dater cette expédition ? Les Normands,
au cours du IXe siècle, visitent l’Espagne seulement deux fois :
en 844 et en 858-860. Il faut choisir entre ces deux époques et,
comme la dernière est plus rapprochée de 867 (Les Danois ont occupé
York le 1er Novembre 866 et y demeurent jusqu’au 21 Mars
867.) c'est la plus vraisemblable.
Commentaire de Régis Boyer , Les Vikings. 1992
Revenons
en 858. Il semble que ce soit cette année-là qu’avec Hasteinn
(Hasting de nos textes) et 62 bateaux, Björn ait entrepris un
immense raid, assez fabuleux. Il longe les côtes Espagnoles, opérant
une incursion sans lendemain dans le Guadalquivir, passe le détroit
de Gibraltar(bien connu des sagas Islandaises sous le nom de
Njôrvasund.), pillant Algésiras, la Murcie et les Baléares. Au
passage il ont débarqué en Afrique du Nord, au Maroc (Nekor dans
nos sources Noroises) et aurait capturé des Blamenn, c’est-à-dire
des Noirs, qu’il ont envoyés en Irlande où il sont un grand objet
de curiosité.
Dans
la Méditerranée, Björn a remonté la côte Espagnole puis harcelé
celle du Rousillon, pillé (peut-être) Narbonne, campé dans une île
de la Camargue, mis Arles à sac, ainsi que Nîmes et Valence, avant
de redescendre le Rhône...
Sébastien de Salamanque se trompe en supposant que les Normands sont allés en Grèce, mais en revanche, il est tout à fait d’accord avec les Annales de Saint Bertin, en disant que la seconde invasion Normande dans le midi de l’Europe a duré 3 ans.
Certains
Vikings sont devenus des personnages de légendes. Certes les faits
qui nous permettent de suivre les chefs vikings sont bien souvent les
chroniques, aux textes brefs et laconiques. L'histoire nous arrive
alors, « brute de décoffrage », et c'est en croisant
plusieurs chroniques que l'on peut suivre parfois, plus longtemps, un
personnage historique.
Cependant pour certains autres chefs, d'autres récits nous ont été contés, d'une part par les sagas, texte de littérature Norroise, mais aussi , et là , c'est une surprise parfois par un chroniqueur voulant faire passer un message et en voulant en faire trop, le récit historique devient, avec le recul que permet le passage du temps, un vrai texte légendaire
Prenons
comme exemples, trois chefs, un peu plus connus par le grand public
que les autres vikings.
Extrait de la « Saga de Ragnarr et ses fils » (traduction de Jean Renaud) :
Extrait de la « Saga de Ragnarr et ses fils » (traduction de Jean Renaud) :
«
Il faut dire maintenant que Ragnar est de retour dans son royaume et
qu’il ignore où se trouvent ses fils, tout comme Randalín, son
épouse. Il entend chacun de ses hommes raconter que personne ne peut
se mesurer à ses fils, et il se dit qu’il n’y a pas plus
célèbres qu’eux.
Il
réfléchit à la façon de se couvrir lui-même d’une gloire qui
ne serait pas de courte durée. Il prend une décision, fait venir
des charpentiers et leur demande d’abattre des arbres et de
construire 2 grands navires. Les gens se rendent compte qu’il
s’agit de deux navires de charge de telles dimensions que jamais on
n’en avait construit de semblables dans le Nord.
En
outre il fait venir quantité d’armes de tout le pays, et les gens
comprennent qu’il a l’intention d’aller guerroyer à
l’étranger...
Un
jour, Randalín lui demande quelle opération il compte mener. Il
répond qu’il a l’intention de se rendre en Angleterre avec ces 2
seuls navires de charge et les troupes qui pourront s’y embarquer.
Randalín déclare :
« Cette
expédition que tu veux entreprendre me semble bien risquée. Je
crois qu’il serait plus raisonnable que tu aies davantage de
navires, et qu’ils soient plus petits.
« On
ne tire aucune gloire », rétorque-t-il, « à conquérir
un pays à la tête d’une nombreuse flotte. Mais il n’y a pas
d’exemple de quiconque ayant jamais conquis un pays comme
l’Angleterre avec seulement 2 bateaux. Et si je suis battu, il
vaudra d’autant mieux que je n’en aie pas pris davantage... »
« …
Lorsque que les navires sont prêts, ainsi que leurs équipages, et
que les vents deviennent favorables, Ragnar décide d’embarquer. Il
s’apprête et Randalín l’accompagne jusqu’aux bateaux.
Avant
qu’ils ne se séparent, elle dit qu’elle veut lui offrir quelque
chose en échange de la tunique qu’il lui a donnée un jour. Il lui
demande ce que c’est. Elle répondit en déclamant cette strophe :
« Je t’offre cette longue tunique
qui n’est cousue nulle part
mais tissée de tout cœur
de fil gris très fin,
aucune blessure ne saignera,
aucune lame ne te mordra
dans ce vêtement sacré
qui a été béni des dieux... »
Le
roi qui règne alors sur l’Angleterre s’appelle Ella. Il a apprit
que Ragnar a lancé une expédition, et posté des hommes pour
l’informer s’il débarque dans le pays. Ces hommes viennent
trouver le roi Ella et annoncent l’attaque ennemie.
Le
roi envoie un message dans tout le royaume et convoque tous les
hommes en état de porter un bouclier, d’aller à cheval et ayant
le courage de se battre. Et il lève une armée si grande que c’est
impressionnant.
Comme ils s’apprêtent à livrer bataille, le roi Ella dit à ses hommes : « Si nous remportons la victoire et si vous remarquez la présence de Ragnar, ne tournez pas vos armes contre lui, car il a des fils qui ne nous laisseront jamais en paix s’il périt. »
Le
roi Ella déclare alors : « Il nous faut soumettre cet
homme-là à plus rude épreuve, s’il refuse de se nommer. Nous
allons le jeter dans une fosse aux serpents .... Mais s’il dit quoi
que ce soit qui indique que c’est bien Ragnar, nous l’en
ressortirons au plus vite. »
On l’emmène alors et il reste très longtemps dans la fosse, mais aucun serpent ne s’attaque à lui...
Alors le roi Ella leur ordonne de lui arracher la tunique qu’il porte. C'est fait. Et les serpents se pendent à lui de tous les côtés.
Ragnarr dit : « Les jeunes cochons grogneraient s’ils savaient ce que le vieux endure. »
Mais bien qu’il s’exprime ainsi, ils ne sont pas certains que ce soit Ragnar plutôt qu’un autre roi. Il déclame cette strophe :
On l’emmène alors et il reste très longtemps dans la fosse, mais aucun serpent ne s’attaque à lui...
Alors le roi Ella leur ordonne de lui arracher la tunique qu’il porte. C'est fait. Et les serpents se pendent à lui de tous les côtés.
Ragnarr dit : « Les jeunes cochons grogneraient s’ils savaient ce que le vieux endure. »
Mais bien qu’il s’exprime ainsi, ils ne sont pas certains que ce soit Ragnar plutôt qu’un autre roi. Il déclame cette strophe :
J’ai livré des batailles
qu’on a jugé fameuses,
...
je n’imaginais pas que des serpents
viendraient me terrasser,
il arrive souvent qu’on soit surpris
par ce qu’on attend le moins.
Et cette autre :
Les jeunes cochons grogneraient
s’ils connaissaient le sort du verrat,
... Il
meurt et on emporte son corps. Le roi Ella comprend enfin que c’est
Ragnar qui vient de mourir... »
Derrière la légende de Ragnar aux braies velues et de ses fils se cachent des personnages historiques de la conquête de l'Angleterre au IXe siècle
(par
Jean Renaud)
Extrait
du cahier pédagogique de l'ouvrage « Moi Svein tome 5 L'AIgle
de Sang. »
Les
Vikings - Assor BD
www.assorbd.fr/nos-pages-d-histoire-1/les-vikings
Cette
même année, Sigtrygg quitte la Seine et en 858, Bjorn est seul à
... même année et quelques mois plus tard, au début de l'année
859, Bjorn et Hastein sont ... On l'a vu plus haut, les premiers qui
ont fait les frais des raids vikings sont les ...
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16/01/15
Björn
Ier — Wikipédia
fr.wikipedia.org/wiki/Björn_Ier
Le
chroniqueur arabe Ibn-Adâri narre le raid viking dirigé contre la
péninsule Ibérique ... En l'année 245 (8 Avril 859-27 Mars 860)
les Madjous se montrèrent de ...
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Hastein,
début de la vie, espagne et la Méditerranée, la ...
monindependancefinanciere.com/lenciclopedie/seccion-h/hastein.php
Un
des plus célèbres raids les Vikings était le voyage de Hastein à
la Méditerranée, après avoir mis en route avec Björn Ironside, un
autre fils de ... Asturiens et plus tard les musulmans du califat
omeyyade de Cordoue à Niebla en 859. .... de la Loire et la Somme",
quand il est arrivé en Angleterre quelques années plus tôt.
Ceci est très intéressant et donne une bonne idée des Vikings.
RépondreSupprimerMerci. Monique Nicolaïe dit clairville
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