jeudi 29 janvier 2015

EN REMONTANT LE TEMPS... 841

28 JANVIER 2015...

Cette page concerne l'année 841 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol 

AMORCE DE TROIS ANNÉES DÉSASTREUSES QUI MARQUERONT A JAMAIS L'EUROPE OCCIDENTALE

La bataille de Fontenoy-en-Puisaye a lieu le 25 juin 841 sur le territoire de l'actuelle commune de Fontenoy (Yonne), « au cœur » de la Puisaye.
Elle oppose Lothaire Ier, le fils aîné de Louis Ier le Pieux, à ses 2 frères, Louis le Germanique et Charles le Chauve.
Leur neveu, le roi Pépin II d'Aquitaine, fils de feu Pépin Ier, se range du côté de Lothaire.
Suivant l'accord de Worms du 28 mai 839 (ou du 30 mai 839 selon les sources), le partage de l'empire donne à Lothaire Ier tous les territoires se trouvant à l'Est de la Meuse, sauf la Bavière qui reste à Louis le Germanique. Son demi frère, Charles le Chauve, reçoit tout ce qui se situe à l'ouest de cette même rivière avec aussi la Provence, Lyon, Toul et Genève.

Cette décision, qui prive Pépin II de son royaume d'Aquitaine, provoque la révolte de ses partisans contre son grand-père.
Ce dernier, réunissant une grande armée, part les combattre. Tandis qu'il marche sur eux, il apprend que son autre fils, Louis le Germanique, également insatisfait, a envahi la Thuringe.
L'empereur met alors ses troupes à la poursuite du fils rebelle mais tombe malade à Salz... Voyant sa fin venir, il envoie sa couronne et son épée à Lothaire « à condition qu’il reste fidèle à Judith et à Charles et qu’il laisse à son plus jeune frère la part de royaume que, devant Dieu et les grands, il lui a attribué ».

Et au moment de mourir, il murmure à propos de Louis le Germanique :
« Je lui par­donne, mais dites-lui que Dieu, vengeur des pères, punit dans la colère les enfants rebelles ».

Le 20 juin 840, Louis le Pieux meurt près d'Ingelheim, dans une île au milieu du Rhin.
Le 24 juillet 840 à Strasbourg, le nouvel empereur Lothaire Ier, reniant tous ses serments et ne ju­rant que par l’ordinatio imperii de 817, déclare que tout doit être sous son contrôle et refuse de donner une part à Charles en dépit des supplications de Judith, la mère de ce dernier.

En outre, Lothaire annonce qu’il va venir prendre possession de l’empire, et incite son neveu Pépin II à se rallier à lui...

Louis le Germanique, réclamant lui aussi tout ce que son père lui a accordé en 831 et 833, décide de s'allier à Charles le Chauve afin de récupérer ensemble leur possessions.
Devant ces menaces de guerre, les alliances se décident.
Les comtes Ermenaud (Hermenold) d'Auxerre, Arnoul de Sens, fils illégitime de Louis le Pieux, et l'évêque Audri d'Autun prennent parti pour Lothaire.
Le comte de Paris, Girard II qui a épousé Berthe, sœur d'Ermengarde de Tours, femme de Lothaire, est donc dans le camp de son beau-frère.

Charles peut compter sur Guerin de Provence (ou Garin ou Warin), Aubert d'Avallon et l'évêque Thibaut de Langres.

Après avoir essayé de soumettre sans succès son frère Louis le Germanique, Lothaire s'attaque à Charles le Chauve.
Début octobre 840, il rentre en Francie, et menace de mort tous les seigneurs qui ne viennent pas lui rendre hommage.
Pendant ce temps, Charles le Chauvre, ayant quitté depuis le 10 août 840 l'Aquitaine où il est retenu par les troubles menés par Pépin II, regagne le palais de Quierzy avec une petite escorte... À Quierzy, Charles Le Chauve rassemble une armée et part en guerre contre Lothaire qui a déjà atteint la Loire.

En octobre 840, Lothaire traverse les Alpes, avançant vers les terres de Charles le Chauve, ce dernier, voyant l’ennemi approcher, avance en direction d’Orléans.
Voyant l’hiver arriver, les deux frères décident de conclure une trêve : Charles conserve le royaume d’Aquitaine, agrémenté de la Septimanie et de comtés entre la Seine et la Loire, Lothaire récupère les territoires qu’il a conquis lors de l’offensive, enfin, une assemblée doit être organisée au printemps prochain à Attigny, afin de régler diverses questions litigieuses.

La trêve d’Orléans : Louis le Germanique et Charles, n’appréciant guère d’être réduits au rang de vassaux, décident alors de prendre les armes contre leur aîné.

Le fait que Lothaire ne se présente pas comme prévu à Attigny est considéré comme une déclaration de guerre. Les préparatifs s'engagent dans les deux camps.

Ce dernier veut s´emparer de l´empire tout entier, et dans ce but il rassemble une armée considérable, « infinitum mutidinem » selon le comte Nithard, compagnon de Charles le Chauve... Il la lance contre Louis le Germanique qui se replie en Bavière.

Apprenant que Charles le Chauve vient au secours de son frère, Lothaire est contraint à se replier pour attendre les renforts que son neveu Pépin d'Aquitaine. Lothaire met alors le siège devant Auxerre pour s´assurer la maîtrise du pont sur l´Yonne, mais il doit le lever à l´approche des armées de Charles et de Louis.

En mars 841, les Bourguignons fidèles à Guérin rejoignent leur roi. En mai, c'est Louis le Germanique et ses troupes qui les rejoignent à Châlons-sur-Marne.

En juin, Pépin II et ses Aquitains retrouvent Lothaire à Auxerre.
De chaque côté, les armées sont en situation de bataille depuis le 21 juin. La tradition veut que Charles le Chauve ait établi son camp à Thury, sur la colline du Roichat.

Lothaire n’ayant pas réussi à empêcher la jonction des armées ennemies, il affronte ses frères lors de la bataille de Fontenoy, près d’Auxerre, en juin 841.

Lothaire et Pépin II vont l'emporter quand tout d'un coup, l'arrivée de Guérin, duc de Provence, à la tête d'une armée de méridionaux renverse la situation. Si chacun a choisi son camp, ce n'est pas le cas du marquis Bernard de Septimanie, qui attend le résultat de l'affrontement avant de se diriger vers le vainqueur...

Se dirigeant vers la Loire, il s´arrête en Puisaye entre Fontaines et Fontenoy où Pépin le rejoint. Ayant établi son quartier général (probablement dans le lieu appelé depuis « Thabor" », Lothaire demande avec arrogance à ses frères, qui vont installés leur camp au « Roichat » (près de Thury), de se soumettre à lui :

« Sachez que le titre d´empereur m´a été donné par une autorité supérieure, et que j´ai besoin de toute grandeur pour remplir ma charge ».

Charles et Louis récusent cet ultimatum et répondent que, toute espérance de justice et de paix étant perdue, ils recourront le lendemain au jugement de Dieu, et qu´ils seront prêts au combat deux heures après le lever du jour...

C'est ainsi que le 25 juin 841, après avoir fait occuper par une partie de leurs forces les collines du Défens situées face au camp de Lothaire, ils livrent bataille, à proximité du ruisseau de Fontenoy, au bois de Briottes et à Solmet.

La lutte est alors acharnée et longtemps indécise entre ceux qui combattent pour leur indépendance et ceux qui veulent imposer leur domination, seule une dernière attaque menée avec impétuosité par la cavalerie de Charles le Chauve près des Foucards permet à celui-ci de réussir une percée. Elle provoque un tel désordre dans l'armée de Lothaire, que ce dernier, qui a été un moment sur le point de l'emporter, doit prendre la fuite et abandonner ses prétentions hégémoniques.

« Et tant y en eut d'occis de chaque coté, que mémoire ne recorde mie que il eust oncque en France si grande occision ».

Sur le terrain, de nombreux noms perpétuent le souvenir de cette journée :
Les Cris, Le grand Banny, Fougilet, La Fosse aux Gens d'Armes, Les Vignes des Cercueils, l'Enfer...

Finalement, l’affrontement se termine par une éclatante victoire de Charles le Chauve et de son demi-frère Louis le Germanique.
Cette bataille est marquée d'une violence extrême. Le nombre exact de tués reste encore aujourd'hui sujet de discussion. Un auteur contemporain, biographe des évêques de Ravenne, dit que plus de 40 000 hommes sont tués du côté de Lothaire et de Pépin d'Aquitaine.
Quant à Charles le Chauve et Louis le germanique, ils en ont probablement perdu 25 ou 30 000, dont Gérard comte d'Auvergne et Ricuin, comte de Nantes.
« On devine qu'il n'y a eu qu'un combat de cavalerie et que, de part et d'autre, peu d'hommes ont été engagés ».

Lothaire n’ayant pas réussi à empêcher la jonction des armées ennemies, il affronte ses frères lors de la bataille de Fontenoy, près d’Auxerre, en juin 841.
L’affrontement fut un gigantesque combat de cavalerie, qui causa d’importantes pertes dans les deux camps. Lothaire, finalement vaincu, fut contraint de sonner la retraite.
La bataille de Fontenoy eut un important retentissement dans le royaume. En effet, les Francs ne s’étaient pas battus entre eux depuis près de 150 ans.

En principe Lothaire se réconcilie sur le tombeau de Saint Germain à Auxerre mais ce n'est qu'un simulacre aussi le conflit reprend et 14 février 842 sous une tempête de neige devant les remparts de Strasbourg Charles et Louis échangent devant leurs armées des serments destinés à renforcer leur alliance contre Lothaire.
Ils obtiennent une nouvelle victoire à l'ouest de Coblence. Lothaire doit s'enfuir d'Aix-la-Chapelle en mars 842, se réfugiant à Lyon... Des préliminaires de paix sont signés dans une île de la Saône près de Mâcon, le 15 juin 842, dont sort un traité de partage signé à Verdun au début août 843 confirmé à Yutz en 844 et à Meerssen en 847.

Le règne de Louis le Débonnaire avait été continuellement troublé par l’ambition de ses enfants, auxquels il a eu la faiblesse de partager, de son vivant, son vaste empire. Après la mort de ce prince (20 juin 840), Lothaire veut changer les partages de ses frères, et restreindre l’un à la Bavière, l’autre à l’Aquitaine. Suivant quelques historiens, 100 000 Français périssent dans cette journée : C'est l’élite de la noblesse, et, pour la remplacer, les anciennes coutumes de Champagne établissent que désormais le ventre ennoblirait, quoique le père soit roturier.
Lothaire, vaincu, alla cacher sa honte au fond de ses États. De part et d’autre on se dispose à lever de nouvelles troupes, lorsqu’une trêve fut conclue entre les trois princes, trêve bientôt suivie d’un traité, dans lequel ils se partagent l’Allemagne, les Gaules et l’Italie.

Poème sur la bataille de Fontenay

LOTHAIRE Ier
« Quand l'aurore sépara une nuit affreuse des premières lueurs du matin, on vit paraître, non un jour de repos sabbatique (c'était le samedi), mais le fatal météore de Saturne (le samedi est le jour de Saturne). La paix a été rompue entre les frères : Un démon sacrilège en tressaillit de joie.
« Le cri de guerre retentit, ici et là le combat terrible commence. Le frère prépare la mort à son frère, l'oncle à son neveu, et le fils à l'égard de son père n'a plus aucune pitié filiale.
« Jamais on ne vit carnage plus grand, non, sur aucun champ de bataille. Des chrétiens ont trouvé la mort dans un fleuve de sang. La troupe de génies infernaux est dans l'allégresse et Cerbère ouvre sa triple gueule.
« La droite si puissante de Dieu a protégé Lothaire. Pour lui, son bras a été vainqueur ; il a vaillamment combattu. Si tous les autres avaient combattu ainsi, on eut bientôt vu la concorde revenir.
« Mais voici ! De même qu'autrefois Judas a livre le Sauveur, ainsi, ô roi, tes propres généraux t'ont livré à l'épée. Sois prudent pour que le loup qui s'avance n'enlève pas l'agneau.
« Fontenay, c'est le nom que les paysans donnent à la source et au village qui ont vu le massacre et la ruine, où a coulé le sang des Francs. Les campagnes en ont horreur, les forêts en ont horreur, les marais en ont horreur.
« Que jamais la rosée ni la pluie ne rafraîchissent la prairie où sont tombés ces braves, si savants dans les combats ! Oh ! qu'on pleure longtemps ceux qui viennent ainsi de mourir !
« Je l'ai vu s'accomplir ce grand forfait que je décris dans mes vers, moi Angilbert, je l'ai vu, combattant avec les autres. Seul de beaucoup de guerriers, j'ai survécu aux premières lignes de l'armée.
« En détournant la tête, j'ai vu le fond de la vallée et le sommet de la montagne, où le roi courageux, Lothaire, pressait ses ennemis et les forçait à la fuite jusqu'au bord du ruisseau.
« Du côté de Charles et aussi du côté de Louis, les campagnes étaient blanches, couvertes de vêtements et de longues lignes de morts, comme elles sont blanches en automne quand les oiseaux s'y reposent.
« Mais cette bataille n'est pas digne de louanges. Il ne faut pas qu'on la chante en musique. L'Orient et l'Occident, le midi et l'aquilon pleureront ceux qui sont venus là recevoir du hasard le coup de la mort.
« Maudit soit ce jour fatal ! Qu'il ne compte plus dans le cercle de l'année ! Qu'il soit rayé de tout souvenir ! Que la clarté du soleil lui manque, et qu'il n'ait point d'aurore à son lever !
« Ah ! nuit affreuse, nuit amère, nuit dure, où demeurèrent gisants les forts, expérimentés aux batailles, que pleurent aujourd'hui tant de pères et de mères, tant de frères et de sœurs, tant d'amis ! »

En 1860, le second Empire se souvient de ces lointains ancêtres qui sont à l'origine de la nationalité Française. Un monument est élevé à leur gloire, sur une colline dominant le village de Fontenoy-en-Puisaye.
On peut lire sur l'obélisque :
« PRAELIUM AD FONTANETUM DCCCXLI »
(Bataille de Fontenoy, 841)
Et sur le piédestal :
« ICI FUT LIVRÉE LE 25 JUIN 841
LA BATAILLE DE FONTENOY
ENTRE LES ENFANTS DE LOUIS LE DÉBONNAIRE.
LA VICTOIRE DE CHARLES LE CHAUVE
SÉPARA LA FRANCE DE L'EMPIRE D'OCCIDENT
ET FONDA L'INDÉPENDANCE
DE LA NATIONALITÉ FRANÇAISE »


fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_de_Fontenoy-en-Puisaye
La bataille de Fontenoy-en-Puisaye eut lieu le 25 juin 841 sur le territoire de l'actuelle commune de Fontenoy (Yonne), "au cœur" de la Puisaye. Elle opposa ...

De la mort de Louis le Pieux à la mort de Charles le Chauve ...
www.histoire-fr.com/carolingiens_decadence_2.htm
Lothaire n'ayant pas réussi à empêcher la jonction des armées ennemies, il affronta ses frères lors de la bataille de Fontenoy, près d'Auxerre, en juin 841.
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Angilbert : POEME SUR LA BATAILLE DE FONTENAY ...
remacle.org/bloodwolf/historiens/.../fontenay.htm
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ANGILBERT. NOTICE. La bataille de Fontenoy-en-Puisaye eut lieu le 25 juin 841 sur le territoire de l'actuelle commune de Fontenoy (Yonne), au cœur de la ...

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