mardi 13 janvier 2015

EN REMONTANT LE TEMPS... 865

4 JANVIER 2015...

Cette page concerne l'année 865 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

QUAND LES MÉDECINS ARABES REDÉCOUVRENT ET REPRENNENT LES MÉDECINES PERSANES
ET CHINOISES ANTIQUES.


Les nouveaux maîtres de Perse, d’Égypte, du Maghreb et d'Espagne rivalisent dans le domaine du faste et de l'esprit.
Médecin, alchimiste et philosophe Persan, né vers 865 à Ray, près de Téhéran, mort vers 925 à Ray.
Selon certaines sources, Rhazès (en arabe Abū Bakr Muḥammad ibn Zakar̄iyyā’ al-r̄az̄i), est déjà alchimiste lorsqu'il acquiert ses connaissances médicales. Après avoir été médecin en chef dans un hôpital de Ray, il occupe un poste similaire à Bagdad pendant quelque temps. Comme de nombreux savants de l'époque, il vit dans diverses cours sous la protection de petits souverains. Rhazès se considère comme l'égal de Socrate dans la philosophie et d'Hippocrate dans la médecine...
Il est l'auteur de 2 encyclopédies médicales remarquables : La première dédiée au souverain de Ray, Mansur ibn Ishàq, sera diffusé en occident par la traduction latine que Gérard de Crémone en fera au XIIe siècle (liber medicinalis ad Almansorem). La seconde, kitab al Hàw i (traduite en latin sous le titre Liber continens), passe en revue la médecine Grecque et Syrienne, les débuts de la médecine arabe ainsi que certaines connaissances médicales venues d'Inde.
Dans ces œuvres, Rhazès fait part de son propre jugement ainsi que de ses connaissances médicales personnelles. Parmi ses nombreux traités médicaux de second ordre figure le célèbre ouvrage sur la petite vérole, qui sera traduit en latin, en grec Byzantin et dans diverses langues modernes, notamment en français sous le titre Traité de Rhazès sur la rougeole et la petite vérole.
Les écrits philosophiques de Rhazès, négligés pendant des siècles, ne seront considérés comme importants qu'au XXe siècle. Bien qu'il prétende être un disciple de Platon, il est constamment en désaccord avec les philosophes arabes ayant interprété Platon. Avicène et Averroès. Ayant probablement lu la traduction arabe du philosophe atomiste Grec Démocrite, il adopte une approche similaire dans sa propre conception de la matière. Parmi ses autres ouvrages connus, (La Médecine spirituelle), traité d'éthique populaire qui se penche aussi sur l'alchimie.

Cet alchimiste devenu médecin, a isolé l'acide sulfurique et l'éthanol dont il initie l'utilisation médicale. S'agissant de la pratique médicale, il a vigoureusement défendu la démarche scientifique dans le diagnostique et la thérapeutique et, a largement influencé la conception de l'organisation hospitalière en lien avec la formation des futurs médecins. Empiriste et rationaliste, il est l'objet de nombreuses critiques pour son opposition à l'aristotélisme et sa libre-pensée vis-à-vis de la religion.
(Encore un qui doit se retourner dans sa tombe à chacune de ses expositions à l'Institut du Monde Arabe)
Rhazès est peut-être le plus éminent, le plus original et le plus influent représentant des médecins arabo-musulmans de la période médiévale, considéré par certains comme étant le père de la médecine expérimentale...
Mohammed Ibn Zakaria al-Razi, Abu-Bakr, connu chez les Latins sous le nom de Rhazes, est né vers 865, à Rayy au sud de l'actuel Téhéran en Perse.
On ne sait rien de précis sur le déroulement de ses études. Il a pratiqué la musique, qui est son principal centre d'intérêt au cours des premières années de sa vie (joueur de luth).
Il a étudié la philosophie et l'alchimie, les mathématiques, l'astrologie, et s'est également intéressé à l'orfèvrerie, la monnaie, les sciences occultes.
Selon Abou Rayhan Birouni il souffrait d'une maladie des yeux provoqué par les vapeurs provenant de ses expériences d'alchimie, mais plus tard Rhazès a dit lui-même que sa vue avait été affectée par les lectures prolongées.

Il a la trentaine lorsqu'il commence l'étude de la médecine à Rayy, auprès de Is'haq Ibn Hunaïn, passé maître dans la médecine Grecque, Perse et Indienne. Il a été indirectement (par leurs écrits) l'élève de Ali ibn Rabban Tabari (mort vers 870), ainsi que de Abdus ibn Zayd (mort en 900), complétant son éducation dans les lectures et l'expérimentation. Puis il a surtout continué à s'instruire en médecine à Bagdad, sous le Calife Al Moktafi (901-907), et ses voyages en Syrie, en Égypte, en Espagne.
De retour à Rayy, il prend quelques temps la direction de l'hôpital local avant de revenir à Bagdad prendre en charge l'hôpital central Bimaristan. Mais il fait en sorte de ne jamais être au service d'une personne tant il souhaite profondément se consacrer à la science.

En tant que Médecin chef de l'hôpital de Bagdad, il organise la première structure hospitalière arabe à Bagdad :Et y dispense un enseignement réputé en assurant son service entouré de ses élèves et de ses assistants. Les étudiants posent des questions, les réponses sont d'abord faites par les plus jeunes, puis les plus expérimentés, enfin Rhazès se charge de la synthèse. Des consultations externes sont organisées ainsi que des soins à domicile, les nécessiteux bénéficient d'une aide médicale.

Il introduit la méthode clinique dans l'Art Médical dans le soin qu'il prend lors de l'interrogatoire minutieux des malades, l'importance qu'il attache à la symptomatologie, les déductions diagnostiques et thérapeutiques qui en découlent. Rhazes pratique de nombreuses spécialités médicales : La chirurgie, la gynécologie, l'obstétrique la chirurgie ophtalmologie et même la stomatologie.
S'il est Persan par sa naissance et sa langue maternelle, arabe par la langue qu'il utilise et la culture. Razès est aussi philosophe, il connaît Platon et rejette en partie les vues d'Aristote. Razès meurt en 925 à Rayy ville de sa naissance

Contributions scientifiques de Rhazes :
Les contributions d'al-Razi à la médecine sont nombreuses et variées.
Ainsi il désigne les 3 aspects de la médecine:
- la santé publique.
- la médecine préventive.
- le traitement des maladies spécifiques.
Énuméré 7 principes pour assurer la préservation de la santé :
1- Modération et équilibre lorsque le corps est en mouvement et lorsqu'il est au repos.
2- Modération en mangeant et en buvant.
3- élimination des surabondances.
4- Amélioration et réglementation des habitats.
5- éviter les excès néfastes avant qu'ils ne deviennent incontrôlables.
6- Entretenir une harmonie entre les ambitions et les résolutions.
7- Se forcer à acquérir de bonnes habitudes notamment concernant la pratique de l'exercice physique.
Quelques travaux et pensées de Rhazès :
- il accorde de l'intérêt à l'observation clinique relative à l'évolution de la maladie en fonction du médicament dispensé, ainsi que l'évolution du malade et le résultat du traitement.
- il est le premier à s'intéresser à l'aspect psychosomatique dans le diagnostic des maladies, constatant, par exemple, que certaines maladies abdominales sont suscitées, en premier lieu, par des causes psychosomatiques.
Les diagnostics de la variole et de la rougeole sont parmi les réalisations médicales les plus importantes d'al-Razi.
Sa description minutieuse et détaillée des différentes phases éruptives au cours de la variole et leur méthode de traitement est un modèle qui permet de le classer parmi les cliniciens de génie. Il décrit la différence clinique entre les deux maladies de façon si frappante que rien depuis n'y a été ajouté. C'est un chef d'œuvre de la médecine clinique (Browne 1962).
- Il insiste sur l'importance que revêtent la pratique, l'expérience et l'expérimentation dans le traitement des malades. En outre il expérimente les nouveaux remèdes sur les animaux avant de les prescrire aux malades.
- Les occidentaux reconnaissent les innovations de Rhazes en gynécologie et obstétrique, ainsi que dans les maladies vénériennes et en chirurgie des yeux.
- Il a abordé, par ailleurs, le problème de la paralysie faciale et cherché à en identifier les causes. Il a pu distinguer, ainsi, entre la paralysie provoquée par une cause propre au cerveau et celle d'origine locale.
- Rhazes a décrit également les ramifications des nerfs dans la cage thoracique.
- Il a décrit les différents types de fièvres, qui comprennent l'état continue, la rechute, et la fièvre agitée. Il a déclaré que la fièvre peut être le symptôme d'une maladie ou une maladie en soi.
- Il semble être le premier à décrire le ver de Médine.
- Au plan thérapeutique: il a présenté le mercure comme substance thérapeutique notamment pour la préparation de pommade pour la première fois dans l'histoire, thérapie qui est plus tard adoptée en Europe.
- Excellent anatomiste et chirurgien réputé, il distingue, le premier, le nerf laryngé du récurrent et pratique plusieurs fois l'opération de la cataracte.
- Il est le premier à utiliser le boyau de chat dont il apprécie la souplesse, la résistance et le pouvoir de résorption pour différents types de sutures. Il pratique les sutures avec un fil et 2 aiguilles, enfin les sutures sous dermiques qui ne laissent après elles aucune cicatrice.
- Rhazès est parmi les premiers à utiliser les compresses humides et tièdes pour couvrir les intestins au cours des interventions chirurgicales sur l'abdomen.
Il s'est rendu compte que, d'une manière générale, les hommes ne souhaitent pas tomber malade, et souhaitent récupérer aussitôt que possible lorsqu'ils le sont. Cependant, si un patient n'a pas la volonté ou le désir d'aller mieux, les mains du médecin sont liées et il ne peut lui être d'aucune aide.
- En chimie: Il pratique l'extraction de l'alcool par distillation des substances amylacées et glucidiques fermentées, qu'il utilise en pharmacie pour la production des médicaments et des remèdes. Il est, en outre, le premier à avoir mentionné l'acide sulfurique, qu'il appelle « l'huile de vitriol » ou « vitriol vert ». Il est aussi parmi les premiers à appliquer les connaissances chimiques à la médecine et à rattacher la guérison du malade à une réaction chimique dans son corps.
- Il a insisté sur l'importance d'une éducation scientifique continue du médecin. Il a conseillé aux médecins de consigner leurs propres observations, les encourage à se rencontrer avec d'autres médecins pour discuter des problèmes médicaux. Il a recommandé aux médecins d'essayer de résoudre leurs problèmes plutôt que déléguer aux autres la découverte des solutions.
Ses observations personnelles sont d'une grande pertinence et d'une profonde sagesse :
« Quand Galien et Aristote sont d'accord sur un point, les médecins peuvent aisément prendre une décision, mais quand leurs opinions divergent, il est bien difficile de les mettre d'accord. Qui consulte plusieurs médecins commettra plusieurs erreurs ! »
La thérapeutique se sépare de l'astrologie avec Rhazès pour s'appuyer sur l'expérimentation. « Si le patient peut être traité par le régime, éviter les médicaments, les associations de médicaments, et s'il peut être traité par des médicaments simples »
On doit également à Rhazès des écrits pertinents sur les ictères par rétention, les pyuries fébriles et la lithiase rénale. Rhazès est l'un des premiers cliniciens qui a préconisé les bains froids dans le cas de brûlures, méthode moderne qui a l'avantage de soulager les douleurs et de réduire les fuites plasmatiques chez les brûlés,
La découverte de l'asthme allergique (Shammyeh.). Il est aussi le premier à découvrir et à décrire dans le détail la séméiologie du rhume allergique et la relation avec l'odeur des roses dans sa « dissertation sur les causes du coryza au printemps, quand les roses sentent bon. » Il donne des conseils sur les médicaments à éviter et les prescriptions conseillées en cas d'aggravation de la toux et des signes respiratoires.

Son œuvre écrite rassemble 184 volumes et articles sur tous les domaines, dont 61 relevant de la médecine, tous écrits en arabe, le Persan ne permettant pas, à l'époque, d'exprimer les sujets scientifiques :

Razès est connu pour avoir écrit « Kitab Al-Hawi » (Continens) une encyclopédie médicale en 22 volumes de médecine pratique et de thérapeutique qui fait le bilan des connaissances médicales du Xe siècle. Elle contient de nombreux extraits des auteurs Grecs et Hindous. Cette œuvre a été possible grâce à de nombreux soutiens et à la collaboration de ses étudiants qui on publié une œuvre posthume enrichie d'après ses notes et ses observations personnelles.
Razès, Haüy seu Continens , 1280,Paris, BNF
- Volume 1, les maladies de la tête.
- Volume 2, les maladies des yeux.
- Volume 3, les maladies des oreilles, du nez et des dents.
- Volume 4, les maladies du poumon.
- Volume 5, les maladies de l’œsophage et de l'estomac.
- Volume 6, vomissement, obésité et cachexie.
- Volume 7, les maladies de la poitrine, du cœur, du foie et de la rate.
- Volume 8, les ulcères de l'estomac et de l'intestin, la dysenterie.
- Volume 9, la gynécologie.
- Volume 10, les maladies des reins, de l'urètre etc.
- Volume 11, les maladies d'estomac causées par des parasites abdominaux, les hémorroïdes, les désordres vertébraux, la goutte, les varices, éléphantiasis.
- Volume 12, les différentes sortes de cancer, inflammations, abcès, et tout ce qui a rapport avec les faiblesses du corps.
- Volume 13, les maladies des os, fractures, maladies internes et ulcères, plaies des organes génitaux, etc.
- Volume 14, défécation et vomissement, etc.
- Volume 15, motbegheh les fièvres (typhoïde et entérique), et les maladies causées par les obstructions des canaux naturels etc.
- Volume 16, les fièvres trépidantes (degh) et épuisement, fièvres et refroidissements, fièvres ardentes ou fièvres infectieuses, etc.
- Volume 17, la variole, la rougeole, et plaies de la gorge.
- Volume 18, conditions critiques, crises.
- Volume 19, l'urine et rapprochements avec les piqûres de serpents et de scorpions, et poisons.
- Volumes 20 , 21 à propos des médicaments.
- Volume 22, la pharmacologie (saydaleh) et sujets rapprochant médecine et pharmacie.
L'ouvrage a été traduit en latin, en 1279, par le médecin juif « Faraj Ibn Salem », sur ordre du roi Charles I, roi de Sicile, sous le titre de Continens, équivalent Grec du terme « al-Hawi », parut à Brescia et Venise (Italie) en 1486.. En Europe, les plus grands savants ont eu recours à l'ouvrage, traduit maintes fois, jusqu'en 1542, et demeuré leur source de référence dans leurs écoles et universités jusqu'au XVIe siècle. Cette version latine très rare, existe notamment à Cambridge, à la bibliothèque de « King College ». Il existe une copie en arabe à la libraire El-Escurial en Espagne (écrite entre 1397 et 1414) ainsi qu'à La Librairie Nationale de Malek à Téhéran.

Si le Continens est considéré comme étant l'ouvrage le plus considérable de Razès, excellent clinicien, son traité des maladies éruptives restera le plus connu et le plus célèbre en Europe jusqu'au XIXe siècle.

A propos de la médecine il avait l'habitude de dire : « La vérité, en médecine, est une moyenne qu'on ne peut atteindre, tout ce que l'on peut lire dans les livres a beaucoup moins de valeur que l'expérience d'un médecin qui pense et raisonne [...]. La lecture ne fait pas le médecin, mais bien l'esprit critique et le talent d'appliquer à des cas particuliers les vérités dont il a connaissance ». (Cité dans M. Bergé, Les Arabes, p. 363)...
ou encore :
« en médecine, l'expérience est au dessus de la science »

Empiriste et rationaliste, il est l'objet de nombreuses critiques pour son opposition à l'aristotélisme et sa libre-pensée vis-à-vis de la religion musulmane.
De nos jours son nom est commémoré avec l'institut Razi près de Téhéran et son anniversaire est célébré tous les 27 août en Iran lors de la journée de la pharmacie...

Razi est reconnu pour ses talents d'observations alliés à une grande rigueur scientifique. Il joue un rôle fondamental dans le développement de la méthode clinique, attachant une grande importance aux signes cliniques mais aussi à la symptomatologie qui doivent constituer la base d'un raisonnement menant au diagnostique puis à la thérapeutique. Il insiste sur l'importance d'allier le savoir théorique à la pratique clinique. Ce faisant, il se fait un critique sévère mais admiratif de l'œuvre de Galien qu'il juge manquer d'observations empiriques. Cela lui vaut d'être lui-même attaqué. Pratique peu courante à l'époque, Razi cite scrupuleusement ses sources scientifiques qu'elles soient Grecques ou arabes.
Contrairement à l'usage d'alors, il associait à la démarche de soin le malade lui-même (dont il estimait que l'état psychologique conditionnait la réussite du traitement) mais aussi l'entourage du malade : « Il faut que les malades et ses proches soient avec le médecin et non contre lui, qu’ils ne lui cachent rien des états du malade et de son comportement. » Dans cette même approche globale de la maladie, il insistait aussi sur le rôle de la diététique dans le soin et la prévention des maladies.

Razi est né dans la ville de Ray (en persan Razi signifie « de la ville de Ray »), ville située 15 km à l'ouest de Téhéran, Iran, et a effectué une grande partie de ses recherches dans celle-ci. Avicenne vécut aussi un moment dans cette cité de l'Iran. Cette ville est peuplée de Daylamites (d'origine Scythe) imprégnés parfois du zaïdisme, mais surtout inspirés de courants philosophiques et scientifiques Chinois et de libre pensée. La ville a été totalement détruite au XIIIe siècle.

Connue dans la Chine ancienne où elle a été introduite en l'an 49 de notre ère, il est le plus souvent admis que la variole est introduite en Europe par les invasions arabes, suite à l'épidémie de la Mecque en 572. Cependant plusieurs savants ont aussi voulu voir la variole derrière l'épidémie qui frappe l'Empire Romain durant le règne de Marc Aurèle en 165 de notre ère, elle dure pendant 15 ans consécutifs, enlevant un tiers de la population de la Péninsule. Elle est fréquemment nommée « peste antonine ».

Au Moyen Âge, la variole se répand largement dans tous les pays du monde entier, dont presque 10% des peuples meurent de cette épidémie.
La variole, d'abord, appelée petite vérole, arrive en France au VIe siècle...
Saint Louis en meurt à Carthage en 1270.
Pendant la guerre de Cent Ans, elle frappe durement à Paris les enfants en l'année 1445.

Dès le XIe siècle, les Turcs « vaccinent » contre la variole. Comme chacun sait, un vaccin est une forme inoffensive de l’agent d’une maladie virale ou microbienne.
En pratique, Il peut s’agir du virus même d’une maladie, mal tué ou atténué que l’on injecte à une personne en bonne santé. Le système immunitaire de l’individu apprend ainsi à reconnaître d’avance l’ennemi et se trouve mieux préparé à repousser une véritable attaque.
En fait, la vaccination s’effectue souvent naturellement car l’organisme repousse victorieusement certains virus ou microbe et L’individu se trouve immunisé ou vacciné.
Ainsi, avant la vaccination il y a la variolisation. L’opération consiste à inoculer à un individu sain un prélèvement de pustule d’un malade de la variole. Tout à fait empirique. Cette méthode ancestrale de vaccination est très dangereuse. Mais elle réussit assez souvent pour être régulièrement employée en Europe, au Moyen âge. En dehors du domaine diagnostique, les couleurs ont été utilisées dans les protocoles thérapeutiques, à titre curatif, quand la pharmacopée reste impuissante. C’est ainsi que les médecins du Moyen Age utilisent la couleur rouge dans le traitement de la variole, de la scarlatine, de la rougeole ou de la varicelle. Les chambres sont drapées de rouge, procédés utilisés dans des contrées aussi éloignées que le Caucase, la Roumanie, le Tonkin, la Chine.

Le Docteur Julius Petersen de Copenhague utilise au Moyen Age des couvertures rouges pour le traitement de la variole.
Le Docteur Gallavardin, de Lyon, traite cette même affection par la suppression de la lumière solaire.
Sans aller jusqu’à, selon l’adage populaire, « soigner le mal par le mal » en traitant par le rouge les affections éruptives, ni avoir prouvé le pouvoir curateur de telles pratiques, seule la vaccination ayant réussi à éradiquer ces maladies, on peut quand même retenir la photophobie de ces patients et l’amélioration de leur vie ou de fin de vie par leur confinement en chambre sombre, ou en ambiance colorée rouge, dont la perception est proche de la vision nocturne...
Les plantes médicinales jouissent d’une grande importance dans le traitement et la prévention des maladies mais également dans la préservation de l’hygiène générale de la société. L’usage de ces ressources naturelles de l’humanité remonte aux premières communautés humaines. Elles jouent de même un rôle important dans le développement des sociétés traditionnelles et modernes. D’innombrables recherches ont été et demeurent effectuées pour continuer à découvrir et à utiliser leurs vertus médicinales. Ce qui est frappant est que malgré les efforts continus dans ce but, l’homme est seulement parvenu à employer 70 000 espèces médicinales répertoriées par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), tandis qu’on estime le nombre de leur variété à environ 250 000 à travers le monde.
Actuellement, à peine 25% des médicaments sont d’origine végétale et 12% proviennent des sources microbiennes. La nature possède une quantité considérable de plantes médicinales, notamment là où les conditions géographiques sont favorables à la croissance de ce genre de plantes : A titre d’exemple, on a jusqu’à présent répertorié plus de 125 000 espèces en Amazonie. De nos jours, l’usage thérapeutique des sources médicinales est en hausse, particulièrement en raison des effets secondaires nuisibles des médicaments chimiques.

L’histoire de la médecine et des traitements médicinaux en Iran remonte au XVIIe millénaire av. J.-C. dans le territoire des Aryens, qu’on appelait jadis Irânvijah. L’importance des plantes médicinales est évidente chez les Aryens, et les traces de l’utilisation de ce genre de plantes pour les guérisons demeurent gravées dans les inscriptions de l’époque, confirmant ainsi cette réalité. Le premier médecin et chirurgien de l’histoire de la Perse est le zoroastrien Treata ou Thrita, père de Garshâsp, que Zoroastre décrit dans l’Avesta comme un homme vertueux, savant, habile et compétent.
D’après la mythologie Perse, il prend un couteau et effectue, pour la première fois, une opération chirurgicale sur une blessure causée par une lance. Connu comme premier médecin de l’histoire tant en Perse qu’en Inde, il se sert pour la première fois des plantes médicinales qui sont abondantes dans ces deux pays (et dont il connaît les usages et les vertus). Une fois l’essence extraite, il les applique pour guérir les maladies dont il suppose avoir trouvé le remède. Il fonde l’école de médecine de Saenamaragha, dont les vestiges ont toujours éveillé la curiosité des chercheurs au point qu’on a avancé l’hypothèse selon laquelle le nom « traitement » trouve peut-être son origine dans le nom de ce grand médecin Perse.
Parmi d’autres personnages marquants dans l’histoire de la médecine, on peut évoquer Jamshid, roi légendaire de la mythologie Persane et quatrième roi dans le Shâhnâmeh (Le livre des Rois) de Ferdowsi (personnage héroïque proto-indo-iranien) aussi bien que Fereydoun, roi héroïque, descendant de Jamshid, symbolisant la victoire, la justice et la générosité dans la mythologie Persane. Dans l’Avesta, un autre nom est évoqué comme étant le véritable fondateur de la médecine, Threataona, celui qui éloigne le mauvais esprit ou Angara Mainou, en avestique, et à qui on attribue la découverte de l’antidote. On lui attribue également d’avoir distingué les maladies dermatologiques, osseuses et dentales, distinguant ainsi les malades des biens portants...

Un siècle après la mort de Zoroastre, une autre école, celle d’Ekbâtân, fondée par l’un des disciples appelé Saena Poure Ahumstute, se spécialise dans les diverses guérisons en s’appuyant sur les directives et les enseignements de Zoroastre. Dans toutes les inscriptions saintes de l’époque, ces 4 éléments de guérison symbolisent tantôt la vie et la naissance, tantôt les 4 saisons symbolisant le cycle de la vie. Le temple du feu de Niâssar près de Kâshân en fournit un bon exemple, d’autant plus que les 4 angles de ce temple du feu sont si bien conçus qu’en fonction du rayonnement du soleil, ils s’illuminent de manière à représenter les saisons. Chez les Achéménides, le safran occupait une place importante aussi bien pour sa couleur et sa saveur que pour ses propriétés médicinales, d’où la présence de ce mot dans leurs inscriptions cunéiformes.

A la suite de 2 grands élans historiques dans le progrès de la médecine, le premier sous l’impulsion d’Hippocrate le Grand (460-370 av. J.-C.) connu comme père de la médecine, et le deuxième grâce à Claude Galien (129-201 ap. J.-C.) considéré comme un des pères de la pharmacie, la science prend la place de la magie et de la superstition. Les enseignements de Zoroastre, les avancées sanitaires de l'Orient, diffusées par les Arabes, trouvent majoritairement leur source dans la Perse Antique. Plus tard, à l’époque islamique, lors des guerres entre la Perse et la Grèce, les apports scientifiques traversent les frontières et sont de nouveau mis à la portée de tous. La compilation et la pratique de ces ressources ingénieuses sont de nouveau rassemblées au sein de l’ancienne Académie de Gondishâpour (ou Jondishâpour), célèbre Académie universitaire de l’Antiquité tardive, centre intellectuel et médical le plus prestigieux de la Perse. Avec le renouveau islamique de Gondishâpour, les enseignements supérieurs s’y poursuivent mais au IXe siècle, l’académie est supplantée par un institut créé dans la capitale abbasside de Bagdad que l’on nomme la Maison de la Sagesse (beyt al-hikma). La Perse continue entre temps à servir les sciences diverses en tant que centre scientifique le mieux équipé de tous les territoires islamiques.

Cette période est l’une des plus brillantes de l’histoire de la médecine en Perse, et ce grâce aux efforts d’éminents scientifiques comme Abou Reyhân Birouni (ou Alberuni) (973-1048) astronome, physicien, érudit, encyclopédiste, philosophe, astrologue et pharmacologue qui contribue grandement à faire progresser les domaines des mathématiques, de la philosophie, de la médecine et des sciences, ainsi qu’Abou Bakr Mohammad Ibn Zakariyâ al-Râzi (865-925) dit (Rhazès), savant pluridisciplinaire persan qui contribua à ces sciences notamment dans les domaines de la médecine, de l’alchimie et de la philosophie (il aurait également isolé l’acide sulfurique et l’éthanol dont il initia l’utilisation médicale), et Avicenne (ou Ibn Sinâ) (980-1037 ap. J.-C.) philosophe, écrivain, médecin et scientifique iranien pratiquant également l’astronomie, l’alchimie, la chimie et la psychologie...

Les ouvrages rédigés récemment en Iran ont également contribué de façon considérable au progrès des recherches médicinales du pays. Les plus importants sont le recueil Guiyâhân (Des plantes) du docteur Ghâssemideh Kordi, Fariborz Mo’atar, les recherches d’Ahmad Ghahremân, Valiollâh Mozaffariân, Kâmkâr Jâimand, Mohammad Bâgher Rezâ’i et le recueil de Flora Iranica et Doniâ-ye Guiyâh-e Iran (Le monde des fleurs en Iran) par Karl Heinz Rechinger, chercheur Autrichien qui passe des années en Iran analysant les espèces végétales, et dont les recherches sur la faune et la flore de l’Iran sont exposées dans la salle 50 du Musée des sciences naturelles de Vienne. 

Les plantes médicinales en Iran sont prescrites seules ou sous forme de mélanges avec d’autres plantes complémentaires. Leur nombre atteint aujourd’hui 4000, dont la consommation se fait sous forme d’infusion, de bouillon, de cocktails, de pommade (il suffit parfois de les mâcher ou les inhaler)…
Certaines plantes ont des effets anti-inflammatoire, antimicrobien, anticonvulsif, sédatif, anti fiévreux, vasodilatateur, etc.
Parmi les plantes qui sont aujourd’hui une source importante pour les produits pharmaceutiques, nous pouvons nommer :
-Le saule (en persan bid), dont l’écorce est connue depuis l’Antiquité pour ses vertus curatives. Hippocrate conseillait déjà une préparation à partir de l’écorce du saule blanc pour soulager les douleurs et les fièvres. Aujourd’hui elle est très utilisée, notamment dans la production d’aspirine.
-La digitale pourpre (en persan bol-angoshtâneh), une espèce de plantes bisannuelles cultivées comme plante ornementale ayant également des propriétés médicinales. C’est une plante extrêmement toxique dont on extrait la digitaline ou digitoxine, utilisée comme tonicardiaque. Aujourd’hui, on en fait de la digoxine, un glycoside cardiotonique utilisé dans le traitement de diverses affections du cœur dont l’insuffisance cardiaque.
-Le cinchona ou quinquinas (en persan ganeh-ganeh) est un arbuste de la famille des rubiacées originaires d’Amérique du Sud. Ce sont les jésuites qui trouvèrent dans le Nouveau Monde, plus précisément au Pérou, la plante guérisseuse. L’écorce des quinquinas jaunes et rouges contient des alcaloïdes, dont la quinine, réputée pour ses propriétés antipaludiques. On en tire aujourd’hui la quinine qui agit sur les palpitations cardiaques et peut permettre de traiter les trypanosomiases.
-Le pavot somnifère (en persan khashkhâsh), originaire d’Europe méridionale et d’Afrique du Nord, est connu pour ses propriétés psychotropes sédatives. Elle est aussi cultivée à des fins ornementales ou alimentaires. On en extrait de la codéine et de la morphine (à visée thérapeutique) dans une vingtaine de pays.
-La bardane (ou en persan bâbâ-âdam), plante bisannuelle de grande taille dont les racines (mâchées normalement) peuvent traiter les affections cutanées telles l’eczéma (ou l’exéma), l’acné, les furoncles, les abcès, ou encore le psoriasis. C’est une plante antimicrobienne, anti-tumeur, anti-fièvre, diurétique et sudorifique. Elle est également antipelliculaire, roborative des cheveux et nettoyeuse de la peau après le maquillage.
-La mélisse officinale (ou en persan bâdaranj-bouyeh) utilisée en cuisine asiatique et pour aromatiser le lait en Espagne, a de nombreuses propriétés digestives, apaisantes, utile à la mémoire et pour remédier à la fatigue mentale. Son infusion appliquée régulièrement sur les lésions et les éruptions cutanées, les élimine en quelques jours et en réduit la fréquence d’apparition.
-La feuille d’olivier est anti-spasme, antioxydant, anti-microbe, anti-virus, anti-arythmique, anti-herpès et anti-trichophyton. Elle élargit également les veines cardiaques.
-L’achillée millefeuille (ou en persan boumâdarân) est très efficace pour traiter le rhume, l’épilepsie et le rhumatisme. Elle est anti-inflammatoire et anti-spasme, et prévient la vieillesse précoce.
-La feuille de noyer est anti-diarrhéique, anti-cancer, anti-virus, anti-herpès, antioxydant, antiseptique, digestive, et bonne pour la peau. L’écorce de noix peut être consommée sous forme d’infusion ou de pommade. Elle cicatrise les blessures, l’eczéma et les infections dermiques. Elle est également anti-trichophyton et dépurative et diminue le sucre du sang.

RHAZES (865-932) - Medarus
www.medarus.org/Medecins/MedecinsTextes/razes.html
Mohammed Ibn Zakaria al-Razi, Abu-Bakr, connu chez les Latins sous le nom de ... d'intérêt au cours des premières années de sa vie (il était joueur de luth).
Rhazès — Wikipédia
fr.wikipedia.org/wiki/Rhazès
Abu Bakr Mohammad Ibn Zakariya al-Razi, connu aussi comme Razi (persan: ... (Zakariya) ou (en latin) comme Rhazes et Rasis, ou Rhasès (865-925) est un ...
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La variole au Moyen âge. - Le Faiseur de Ripailles
lartdesmets.e-monsite.com/pages/medecine.../la-variole-au-moyen-age.ht...
L'agent responsable de la variole est strictement inféodé à l'homme : il n'existe ... Pendant la guerre de Cent Ans, elle frappe durement à Paris les enfants en l'année 1445. ... Abu Bakr Mohammad Ibn Zakariya al-Razi, connu aussi comme Razi ... ou Ibn Zakaria (Zakariya) ou (en latin) comme Rhazes et Rasis, (865-925) fut ...
De certaines variétés de plantes médicinales utilisées dans ...
www.teheran.ir/spip.php?article1567
La marjolaine, planche tirée de l'ouvrage Timtâl-i-Ashyâ va Azhâr- Al-Adviya, ... des anges correspondant chacun à un mois particulier de l'année, comme le safran, ... ainsi qu'Abou Bakr Mohammad Ibn Zakariyâ al-Râzi (865-925) (Rhazès), ...

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