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JANVIER 2015...
Cette
page concerne l'année 865 du calendrier julien. Ceci est une
évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que
d'un survol !
QUAND
LES MÉDECINS ARABES REDÉCOUVRENT ET REPRENNENT LES MÉDECINES PERSANES
Les
nouveaux maîtres de Perse, d’Égypte, du Maghreb et d'Espagne
rivalisent dans le domaine du faste et de l'esprit.
Médecin,
alchimiste et philosophe Persan, né vers 865 à Ray, près de
Téhéran, mort vers 925 à Ray.
Selon
certaines sources, Rhazès (en arabe Abū Bakr Muḥammad ibn
Zakar̄iyyā’ al-r̄az̄i), est déjà alchimiste lorsqu'il
acquiert ses connaissances médicales. Après avoir été médecin en
chef dans un hôpital de Ray, il occupe un poste similaire à Bagdad
pendant quelque temps. Comme de nombreux savants de l'époque, il vit
dans diverses cours sous la protection de petits souverains. Rhazès
se considère comme l'égal de Socrate dans la philosophie et
d'Hippocrate dans la médecine...
Il
est l'auteur de 2 encyclopédies médicales remarquables : La
première dédiée au souverain de Ray, Mansur ibn Ishàq, sera
diffusé en occident par la traduction latine que Gérard de Crémone
en fera au XIIe siècle (liber medicinalis ad Almansorem). La
seconde, kitab al Hàw i (traduite
en latin sous le titre Liber continens), passe en revue la médecine
Grecque et Syrienne, les débuts de la médecine arabe ainsi que
certaines connaissances médicales venues d'Inde.
Dans
ces œuvres, Rhazès fait part de son propre jugement ainsi que de
ses connaissances médicales personnelles. Parmi ses nombreux traités
médicaux de second ordre figure le célèbre ouvrage sur la petite
vérole, qui sera traduit en latin, en grec Byzantin et dans diverses
langues modernes, notamment en français sous le titre Traité de
Rhazès sur la rougeole et la petite vérole.
Les
écrits philosophiques de Rhazès, négligés pendant des siècles,
ne seront considérés comme importants qu'au XXe siècle. Bien
qu'il prétende être un disciple de Platon, il est constamment en
désaccord avec les philosophes arabes ayant interprété Platon.
Avicène et Averroès. Ayant probablement lu la traduction arabe du
philosophe atomiste Grec Démocrite, il adopte une approche similaire
dans sa propre conception de la matière. Parmi ses autres ouvrages
connus, (La Médecine spirituelle), traité d'éthique populaire qui
se penche aussi sur l'alchimie.
Cet
alchimiste devenu médecin, a isolé l'acide sulfurique et l'éthanol
dont il initie l'utilisation médicale. S'agissant de la pratique
médicale, il a vigoureusement défendu la démarche scientifique
dans le diagnostique et la thérapeutique et, a largement influencé
la conception de l'organisation hospitalière en lien avec la
formation des futurs médecins. Empiriste et rationaliste, il est
l'objet de nombreuses critiques pour son opposition à
l'aristotélisme et sa libre-pensée vis-à-vis de la religion.
(Encore
un qui doit se retourner dans sa tombe à chacune de ses expositions
à l'Institut du Monde Arabe)
Rhazès
est peut-être le plus éminent, le plus original et le plus influent
représentant des médecins arabo-musulmans de la période médiévale,
considéré par certains comme étant le père de la médecine
expérimentale...
Mohammed
Ibn Zakaria al-Razi, Abu-Bakr, connu chez les Latins sous le nom de
Rhazes, est né vers 865, à Rayy au sud de l'actuel Téhéran en
Perse.
On
ne sait rien de précis sur le déroulement de ses études. Il a
pratiqué la musique, qui est son principal centre d'intérêt au
cours des premières années de sa vie (joueur de luth).
Il
a étudié la philosophie et l'alchimie, les mathématiques,
l'astrologie, et s'est également intéressé à l'orfèvrerie, la
monnaie, les sciences occultes.
Selon
Abou Rayhan Birouni il souffrait d'une maladie des yeux provoqué par
les vapeurs provenant de ses expériences d'alchimie, mais plus tard
Rhazès a dit lui-même que sa vue avait été affectée par les
lectures prolongées.
Il
a la trentaine lorsqu'il commence l'étude de la médecine à Rayy,
auprès de Is'haq Ibn Hunaïn, passé maître dans la médecine
Grecque, Perse et Indienne. Il a été indirectement (par leurs
écrits) l'élève de Ali ibn Rabban Tabari (mort vers 870), ainsi
que de Abdus ibn Zayd (mort en 900), complétant son éducation dans
les lectures et l'expérimentation. Puis il a surtout continué à
s'instruire en médecine à Bagdad, sous le Calife Al Moktafi
(901-907), et ses voyages en Syrie, en Égypte, en Espagne.
De
retour à Rayy, il prend quelques temps la direction de l'hôpital
local avant de revenir à Bagdad prendre en charge l'hôpital central
Bimaristan. Mais il fait en sorte de ne jamais être au service d'une
personne tant il souhaite profondément se consacrer à la science.
En
tant que Médecin chef de l'hôpital de Bagdad, il organise la
première structure hospitalière arabe à Bagdad :Et y dispense un
enseignement réputé en assurant son service entouré de ses élèves
et de ses assistants. Les étudiants posent des questions, les
réponses sont d'abord faites par les plus jeunes, puis les plus
expérimentés, enfin Rhazès se charge de la synthèse. Des
consultations externes sont organisées ainsi que des soins à
domicile, les nécessiteux bénéficient d'une aide médicale.
Il
introduit la méthode clinique dans l'Art Médical dans le soin qu'il
prend lors de l'interrogatoire minutieux des malades, l'importance
qu'il attache à la symptomatologie, les déductions diagnostiques et
thérapeutiques qui en découlent. Rhazes pratique de nombreuses
spécialités médicales : La chirurgie, la gynécologie,
l'obstétrique la chirurgie ophtalmologie et même la stomatologie.
S'il
est Persan par sa naissance et sa langue maternelle, arabe par la
langue qu'il utilise et la culture. Razès est aussi philosophe, il
connaît Platon et rejette en partie les vues d'Aristote. Razès
meurt en 925 à Rayy ville de sa naissance
Contributions
scientifiques de Rhazes :
Les
contributions d'al-Razi à la médecine sont nombreuses et variées.
Ainsi
il désigne les 3 aspects de la médecine:
-
la santé publique.
- la médecine préventive.
- le traitement des maladies spécifiques.
- la médecine préventive.
- le traitement des maladies spécifiques.
Énuméré
7 principes pour assurer la préservation de la santé :
1-
Modération et équilibre lorsque le corps est en mouvement et
lorsqu'il est au repos.
2- Modération en mangeant et en buvant.
3- élimination des surabondances.
4- Amélioration et réglementation des habitats.
5- éviter les excès néfastes avant qu'ils ne deviennent incontrôlables.
6- Entretenir une harmonie entre les ambitions et les résolutions.
7- Se forcer à acquérir de bonnes habitudes notamment concernant la pratique de l'exercice physique.
2- Modération en mangeant et en buvant.
3- élimination des surabondances.
4- Amélioration et réglementation des habitats.
5- éviter les excès néfastes avant qu'ils ne deviennent incontrôlables.
6- Entretenir une harmonie entre les ambitions et les résolutions.
7- Se forcer à acquérir de bonnes habitudes notamment concernant la pratique de l'exercice physique.
Quelques
travaux et pensées de Rhazès :
-
il accorde de l'intérêt à l'observation clinique relative à
l'évolution de la maladie en fonction du médicament dispensé,
ainsi que l'évolution du malade et le résultat du traitement.
-
il est le premier à s'intéresser à l'aspect psychosomatique dans
le diagnostic des maladies, constatant, par exemple, que certaines
maladies abdominales sont suscitées, en premier lieu, par des causes
psychosomatiques.
Les
diagnostics de la variole et de la rougeole sont parmi les
réalisations médicales les plus importantes d'al-Razi.
Sa
description minutieuse et détaillée des différentes phases
éruptives au cours de la variole et leur méthode de traitement est
un modèle qui permet de le classer parmi les cliniciens de génie.
Il décrit la différence clinique entre les deux maladies de façon
si frappante que rien depuis n'y a été ajouté. C'est un chef
d'œuvre de la médecine clinique (Browne 1962).
-
Il insiste sur l'importance que revêtent la pratique, l'expérience
et l'expérimentation dans le traitement des malades. En outre il
expérimente les nouveaux remèdes sur les animaux avant de les
prescrire aux malades.
-
Les occidentaux reconnaissent les innovations de Rhazes en
gynécologie et obstétrique, ainsi que dans les maladies vénériennes
et en chirurgie des yeux.
-
Il a abordé, par ailleurs, le problème de la paralysie faciale et
cherché à en identifier les causes. Il a pu distinguer, ainsi,
entre la paralysie provoquée par une cause propre au cerveau et
celle d'origine locale.
-
Rhazes a décrit également les ramifications des nerfs dans la cage
thoracique.
-
Il a décrit les différents types de fièvres, qui comprennent
l'état continue, la rechute, et la fièvre agitée. Il a déclaré
que la fièvre peut être le symptôme d'une maladie ou une maladie
en soi.
-
Il semble être le premier à décrire le ver de Médine.
-
Au plan thérapeutique: il a présenté le mercure comme substance
thérapeutique notamment pour la préparation de pommade pour la
première fois dans l'histoire, thérapie qui est plus tard adoptée
en Europe.
-
Excellent anatomiste et chirurgien réputé, il distingue, le
premier, le nerf laryngé du récurrent et pratique plusieurs fois
l'opération de la cataracte.
-
Il est le premier à utiliser le boyau de chat dont il apprécie la
souplesse, la résistance et le pouvoir de résorption pour
différents types de sutures. Il pratique les sutures avec un fil et
2 aiguilles, enfin les sutures sous dermiques qui ne laissent après
elles aucune cicatrice.
-
Rhazès est parmi les premiers à utiliser les compresses humides et
tièdes pour couvrir les intestins au cours des interventions
chirurgicales sur l'abdomen.
Il
s'est rendu compte que, d'une manière générale, les hommes ne
souhaitent pas tomber malade, et souhaitent récupérer aussitôt que
possible lorsqu'ils le sont. Cependant, si un patient n'a pas la
volonté ou le désir d'aller mieux, les mains du médecin sont liées
et il ne peut lui être d'aucune aide.
-
En chimie: Il pratique l'extraction de l'alcool par distillation des
substances amylacées et glucidiques fermentées, qu'il utilise en
pharmacie pour la production des médicaments et des remèdes. Il
est, en outre, le premier à avoir mentionné l'acide sulfurique,
qu'il appelle « l'huile de vitriol » ou « vitriol
vert ». Il est aussi parmi les premiers à appliquer les
connaissances chimiques à la médecine et à rattacher la guérison
du malade à une réaction chimique dans son corps.
-
Il a insisté sur l'importance d'une éducation scientifique continue
du médecin. Il a conseillé aux médecins de consigner leurs propres
observations, les encourage à se rencontrer avec d'autres médecins
pour discuter des problèmes médicaux. Il a recommandé aux médecins
d'essayer de résoudre leurs problèmes plutôt que déléguer aux
autres la découverte des solutions.
Ses
observations personnelles sont d'une grande pertinence et d'une
profonde sagesse :
« Quand
Galien et Aristote sont d'accord sur un point, les médecins peuvent
aisément prendre une décision, mais quand leurs opinions divergent,
il est bien difficile de les mettre d'accord. Qui consulte plusieurs
médecins commettra plusieurs erreurs ! »
La
thérapeutique se sépare de l'astrologie avec Rhazès pour s'appuyer
sur l'expérimentation. « Si le patient peut être traité par
le régime, éviter les médicaments, les associations de
médicaments, et s'il peut être traité par des médicaments simples
»
On
doit également à Rhazès des écrits pertinents sur les ictères
par rétention, les pyuries fébriles et la lithiase rénale. Rhazès
est l'un des premiers cliniciens qui a préconisé les bains froids
dans le cas de brûlures, méthode moderne qui a l'avantage de
soulager les douleurs et de réduire les fuites plasmatiques chez les
brûlés,
La
découverte de l'asthme allergique (Shammyeh.). Il est aussi le
premier à découvrir et à décrire dans le détail la séméiologie
du rhume allergique et la relation avec l'odeur des roses dans sa
« dissertation sur les causes du coryza au printemps, quand les
roses sentent bon. » Il donne des conseils sur les médicaments
à éviter et les prescriptions conseillées en cas d'aggravation de
la toux et des signes respiratoires.
Son
œuvre écrite rassemble 184 volumes et articles sur tous les
domaines, dont 61 relevant de la médecine, tous écrits en arabe, le
Persan ne permettant pas, à l'époque, d'exprimer les sujets
scientifiques :
Razès
est connu pour avoir écrit « Kitab Al-Hawi » (Continens)
une encyclopédie médicale en 22 volumes de médecine pratique et de
thérapeutique qui fait le bilan des connaissances médicales du Xe
siècle. Elle contient de nombreux extraits des auteurs Grecs et
Hindous. Cette œuvre a été possible grâce à de nombreux soutiens
et à la collaboration de ses étudiants qui on publié une œuvre
posthume enrichie d'après ses notes et ses observations
personnelles.
Razès,
Haüy seu Continens , 1280,Paris, BNF
- Volume 1, les maladies de la tête.
- Volume 2, les maladies des yeux.
- Volume 3, les maladies des oreilles, du nez et des dents.
- Volume 4, les maladies du poumon.
- Volume 5, les maladies de l’œsophage et de l'estomac.
- Volume 6, vomissement, obésité et cachexie.
- Volume 7, les maladies de la poitrine, du cœur, du foie et de la rate.
- Volume 8, les ulcères de l'estomac et de l'intestin, la dysenterie.
- Volume 9, la gynécologie.
- Volume 10, les maladies des reins, de l'urètre etc.
- Volume 11, les maladies d'estomac causées par des parasites abdominaux, les hémorroïdes, les désordres vertébraux, la goutte, les varices, éléphantiasis.
- Volume 12, les différentes sortes de cancer, inflammations, abcès, et tout ce qui a rapport avec les faiblesses du corps.
- Volume 13, les maladies des os, fractures, maladies internes et ulcères, plaies des organes génitaux, etc.
- Volume 14, défécation et vomissement, etc.
- Volume 15, motbegheh les fièvres (typhoïde et entérique), et les maladies causées par les obstructions des canaux naturels etc.
- Volume 16, les fièvres trépidantes (degh) et épuisement, fièvres et refroidissements, fièvres ardentes ou fièvres infectieuses, etc.
- Volume 17, la variole, la rougeole, et plaies de la gorge.
- Volume 18, conditions critiques, crises.
- Volume 19, l'urine et rapprochements avec les piqûres de serpents et de scorpions, et poisons.
- Volumes 20 , 21 à propos des médicaments.
- Volume 22, la pharmacologie (saydaleh) et sujets rapprochant médecine et pharmacie.
- Volume 1, les maladies de la tête.
- Volume 2, les maladies des yeux.
- Volume 3, les maladies des oreilles, du nez et des dents.
- Volume 4, les maladies du poumon.
- Volume 5, les maladies de l’œsophage et de l'estomac.
- Volume 6, vomissement, obésité et cachexie.
- Volume 7, les maladies de la poitrine, du cœur, du foie et de la rate.
- Volume 8, les ulcères de l'estomac et de l'intestin, la dysenterie.
- Volume 9, la gynécologie.
- Volume 10, les maladies des reins, de l'urètre etc.
- Volume 11, les maladies d'estomac causées par des parasites abdominaux, les hémorroïdes, les désordres vertébraux, la goutte, les varices, éléphantiasis.
- Volume 12, les différentes sortes de cancer, inflammations, abcès, et tout ce qui a rapport avec les faiblesses du corps.
- Volume 13, les maladies des os, fractures, maladies internes et ulcères, plaies des organes génitaux, etc.
- Volume 14, défécation et vomissement, etc.
- Volume 15, motbegheh les fièvres (typhoïde et entérique), et les maladies causées par les obstructions des canaux naturels etc.
- Volume 16, les fièvres trépidantes (degh) et épuisement, fièvres et refroidissements, fièvres ardentes ou fièvres infectieuses, etc.
- Volume 17, la variole, la rougeole, et plaies de la gorge.
- Volume 18, conditions critiques, crises.
- Volume 19, l'urine et rapprochements avec les piqûres de serpents et de scorpions, et poisons.
- Volumes 20 , 21 à propos des médicaments.
- Volume 22, la pharmacologie (saydaleh) et sujets rapprochant médecine et pharmacie.
L'ouvrage
a été traduit en latin, en 1279, par le médecin juif « Faraj
Ibn Salem », sur ordre du roi Charles I, roi de Sicile, sous le
titre de Continens, équivalent Grec du terme « al-Hawi »,
parut à Brescia et Venise (Italie) en 1486.. En Europe, les plus
grands savants ont eu recours à l'ouvrage, traduit maintes fois,
jusqu'en 1542, et demeuré leur source de référence dans leurs
écoles et universités jusqu'au XVIe siècle. Cette version latine
très rare, existe notamment à Cambridge, à la bibliothèque de
« King College ». Il existe une copie en arabe à la
libraire El-Escurial en Espagne (écrite entre 1397 et 1414) ainsi
qu'à La Librairie Nationale de Malek à Téhéran.
Si
le Continens est considéré comme étant l'ouvrage le plus
considérable de Razès, excellent clinicien, son traité des
maladies éruptives restera le plus connu et le plus célèbre en
Europe jusqu'au XIXe siècle.
A
propos de la médecine il avait l'habitude de dire : « La
vérité, en médecine, est une moyenne qu'on ne peut atteindre, tout
ce que l'on peut lire dans les livres a beaucoup moins de valeur que
l'expérience d'un médecin qui pense et raisonne [...]. La lecture
ne fait pas le médecin, mais bien l'esprit critique et le talent
d'appliquer à des cas particuliers les vérités dont il a
connaissance ». (Cité dans M. Bergé, Les Arabes, p.
363)...
ou encore :
« en médecine, l'expérience est au dessus de la science »
ou encore :
« en médecine, l'expérience est au dessus de la science »
Empiriste
et rationaliste, il est l'objet de nombreuses critiques pour son
opposition à l'aristotélisme et sa libre-pensée vis-à-vis de la
religion musulmane.
De
nos jours son nom est commémoré avec l'institut Razi près de
Téhéran et son anniversaire est célébré tous les 27 août en
Iran lors de la journée de la pharmacie...
Razi
est reconnu pour ses talents d'observations alliés à une grande
rigueur scientifique. Il joue un rôle fondamental dans le
développement de la méthode clinique, attachant une grande
importance aux signes cliniques mais aussi à la symptomatologie qui
doivent constituer la base d'un raisonnement menant au diagnostique
puis à la thérapeutique. Il insiste sur l'importance d'allier le
savoir théorique à la pratique clinique. Ce faisant, il se fait un
critique sévère mais admiratif de l'œuvre de Galien qu'il juge
manquer d'observations empiriques. Cela lui vaut d'être lui-même
attaqué. Pratique peu courante à l'époque, Razi cite
scrupuleusement ses sources scientifiques qu'elles soient Grecques ou
arabes.
Contrairement
à l'usage d'alors, il associait à la démarche de soin le malade
lui-même (dont il estimait que l'état psychologique conditionnait
la réussite du traitement) mais aussi l'entourage du malade :
« Il faut que les malades et ses proches soient avec le médecin
et non contre lui, qu’ils ne lui cachent rien des états du malade
et de son comportement. » Dans cette même approche globale de
la maladie, il insistait aussi sur le rôle de la diététique dans
le soin et la prévention des maladies.
Razi
est né dans la ville de Ray (en persan Razi signifie « de la
ville de Ray »), ville située 15 km à l'ouest de
Téhéran, Iran, et a effectué une grande partie de ses recherches
dans celle-ci. Avicenne vécut aussi un moment dans cette cité de
l'Iran. Cette ville est peuplée de Daylamites (d'origine Scythe)
imprégnés parfois du zaïdisme, mais surtout inspirés de courants
philosophiques et scientifiques Chinois et de libre pensée. La ville
a été totalement détruite au XIIIe siècle.
Connue
dans la Chine ancienne où elle a été introduite en l'an 49 de
notre ère, il est le plus souvent admis que la variole est
introduite en Europe par les invasions arabes, suite à l'épidémie
de la Mecque en 572. Cependant plusieurs savants ont aussi voulu voir
la variole derrière l'épidémie qui frappe l'Empire Romain durant
le règne de Marc Aurèle en 165 de notre ère, elle dure pendant 15
ans consécutifs, enlevant un tiers de la population de la Péninsule.
Elle est fréquemment nommée « peste antonine ».
Au
Moyen Âge, la variole se répand largement dans tous les pays du
monde entier, dont presque 10% des peuples meurent de cette épidémie.
La
variole, d'abord, appelée petite vérole, arrive en France au VIe
siècle...
Saint
Louis en meurt à Carthage en 1270.
Pendant
la guerre de Cent Ans, elle frappe durement à Paris les enfants en
l'année 1445.
Dès
le XIe siècle, les Turcs « vaccinent » contre la
variole. Comme chacun sait, un vaccin est une forme inoffensive de
l’agent d’une maladie virale ou microbienne.
En
pratique, Il peut s’agir du virus même d’une maladie, mal tué
ou atténué que l’on injecte à une personne en bonne santé. Le
système immunitaire de l’individu apprend ainsi à reconnaître
d’avance l’ennemi et se trouve mieux préparé à repousser une
véritable attaque.
En
fait, la vaccination s’effectue souvent naturellement car
l’organisme repousse victorieusement certains virus ou microbe et
L’individu se trouve immunisé ou vacciné.
Ainsi,
avant la vaccination il y a la variolisation. L’opération consiste
à inoculer à un individu sain un prélèvement de pustule d’un
malade de la variole. Tout à fait empirique. Cette méthode
ancestrale de vaccination est très dangereuse. Mais elle réussit
assez souvent pour être régulièrement employée en Europe, au
Moyen âge. En dehors du domaine diagnostique, les couleurs ont été
utilisées dans les protocoles thérapeutiques, à titre curatif,
quand la pharmacopée reste impuissante. C’est ainsi que les
médecins du Moyen Age utilisent la couleur rouge dans le traitement
de la variole, de la scarlatine, de la rougeole ou de la varicelle.
Les chambres sont drapées de rouge, procédés utilisés dans des
contrées aussi éloignées que le Caucase, la Roumanie, le Tonkin,
la Chine.
Le
Docteur Julius Petersen de Copenhague utilise au Moyen Age des
couvertures rouges pour le traitement de la variole.
Le
Docteur Gallavardin, de Lyon, traite cette même affection par la
suppression de la lumière solaire.
Sans
aller jusqu’à, selon l’adage populaire, « soigner le mal
par le mal » en traitant par le rouge les affections éruptives,
ni avoir prouvé le pouvoir curateur de telles pratiques, seule la
vaccination ayant réussi à éradiquer ces maladies, on peut quand
même retenir la photophobie de ces patients et l’amélioration de
leur vie ou de fin de vie par leur confinement en chambre sombre, ou
en ambiance colorée rouge, dont la perception est proche de la
vision nocturne...
Les
plantes médicinales jouissent d’une grande importance dans le
traitement et la prévention des maladies mais également dans la
préservation de l’hygiène générale de la société. L’usage
de ces ressources naturelles de l’humanité remonte aux premières
communautés humaines. Elles jouent de même un rôle important dans
le développement des sociétés traditionnelles et modernes.
D’innombrables recherches ont été et demeurent effectuées pour
continuer à découvrir et à utiliser leurs vertus médicinales. Ce
qui est frappant est que malgré les efforts continus dans ce but,
l’homme est seulement parvenu à employer 70 000 espèces
médicinales répertoriées par l’Organisation mondiale de la santé
(OMS), tandis qu’on estime le nombre de leur variété à environ
250 000 à travers le monde.
Actuellement,
à peine 25% des médicaments sont d’origine végétale et 12%
proviennent des sources microbiennes. La nature possède une quantité
considérable de plantes médicinales, notamment là où les
conditions géographiques sont favorables à la croissance de ce
genre de plantes : A titre d’exemple, on a jusqu’à présent
répertorié plus de 125 000 espèces en Amazonie. De nos jours,
l’usage thérapeutique des sources médicinales est en hausse,
particulièrement en raison des effets secondaires nuisibles des
médicaments chimiques.
L’histoire
de la médecine et des traitements médicinaux en Iran remonte au
XVIIe millénaire av. J.-C. dans le territoire des Aryens, qu’on
appelait jadis Irânvijah. L’importance des plantes médicinales
est évidente chez les Aryens, et les traces de l’utilisation de ce
genre de plantes pour les guérisons demeurent gravées dans les
inscriptions de l’époque, confirmant ainsi cette réalité. Le
premier médecin et chirurgien de l’histoire de la Perse est le
zoroastrien Treata ou Thrita, père de Garshâsp, que Zoroastre
décrit dans l’Avesta comme un homme vertueux, savant, habile et
compétent.
D’après
la mythologie Perse, il prend un couteau et effectue, pour la
première fois, une opération chirurgicale sur une blessure causée
par une lance. Connu comme premier médecin de l’histoire tant en
Perse qu’en Inde, il se sert pour la première fois des plantes
médicinales qui sont abondantes dans ces deux pays (et dont il
connaît les usages et les vertus). Une fois l’essence extraite, il
les applique pour guérir les maladies dont il suppose avoir trouvé
le remède. Il fonde l’école de médecine de Saenamaragha, dont
les vestiges ont toujours éveillé la curiosité des chercheurs au
point qu’on a avancé l’hypothèse selon laquelle le nom
« traitement » trouve peut-être son origine dans le nom
de ce grand médecin Perse.
Parmi
d’autres personnages marquants dans l’histoire de la médecine,
on peut évoquer Jamshid, roi légendaire de la mythologie Persane et
quatrième roi dans le Shâhnâmeh (Le livre des Rois) de Ferdowsi
(personnage héroïque proto-indo-iranien) aussi bien que Fereydoun,
roi héroïque, descendant de Jamshid, symbolisant la victoire, la
justice et la générosité dans la mythologie Persane. Dans
l’Avesta, un autre nom est évoqué comme étant le véritable
fondateur de la médecine, Threataona, celui qui éloigne le mauvais
esprit ou Angara Mainou, en avestique, et à qui on attribue la
découverte de l’antidote. On lui attribue également d’avoir
distingué les maladies dermatologiques, osseuses et dentales,
distinguant ainsi les malades des biens portants...
Un
siècle après la mort de Zoroastre, une autre école, celle
d’Ekbâtân, fondée par l’un des disciples appelé Saena Poure
Ahumstute, se spécialise dans les diverses guérisons en s’appuyant
sur les directives et les enseignements de Zoroastre. Dans toutes les
inscriptions saintes de l’époque, ces 4 éléments de guérison
symbolisent tantôt la vie et la naissance, tantôt les 4 saisons
symbolisant le cycle de la vie. Le temple du feu de Niâssar près de
Kâshân en fournit un bon exemple, d’autant plus que les 4 angles
de ce temple du feu sont si bien conçus qu’en fonction du
rayonnement du soleil, ils s’illuminent de manière à représenter
les saisons. Chez les Achéménides, le safran occupait une place
importante aussi bien pour sa couleur et sa saveur que pour ses
propriétés médicinales, d’où la présence de ce mot dans leurs
inscriptions cunéiformes.
A
la suite de 2 grands élans historiques dans le progrès de la
médecine, le premier sous l’impulsion d’Hippocrate le Grand
(460-370 av. J.-C.) connu comme père de la médecine, et le deuxième
grâce à Claude Galien (129-201 ap. J.-C.) considéré comme un des
pères de la pharmacie, la science prend la place de la magie et de
la superstition. Les enseignements de Zoroastre, les avancées
sanitaires de l'Orient, diffusées par les Arabes, trouvent
majoritairement leur source dans la Perse Antique. Plus tard, à
l’époque islamique, lors des guerres entre la Perse et la Grèce,
les apports scientifiques traversent les frontières et sont de
nouveau mis à la portée de tous. La compilation et la pratique de
ces ressources ingénieuses sont de nouveau rassemblées au sein de
l’ancienne Académie de Gondishâpour (ou Jondishâpour), célèbre
Académie universitaire de l’Antiquité tardive, centre
intellectuel et médical le plus prestigieux de la Perse. Avec le
renouveau islamique de Gondishâpour, les enseignements supérieurs
s’y poursuivent mais au IXe siècle, l’académie est supplantée
par un institut créé dans la capitale abbasside de Bagdad que l’on
nomme la Maison de la Sagesse (beyt al-hikma). La Perse continue
entre temps à servir les sciences diverses en tant que centre
scientifique le mieux équipé de tous les territoires islamiques.
Cette
période est l’une des plus brillantes de l’histoire de la
médecine en Perse, et ce grâce aux efforts d’éminents
scientifiques comme Abou Reyhân Birouni (ou Alberuni) (973-1048)
astronome, physicien, érudit, encyclopédiste, philosophe,
astrologue et pharmacologue qui contribue grandement à faire
progresser les domaines des mathématiques, de la philosophie, de la
médecine et des sciences, ainsi qu’Abou Bakr Mohammad Ibn Zakariyâ
al-Râzi (865-925) dit (Rhazès), savant pluridisciplinaire persan
qui contribua à ces sciences notamment dans les domaines de la
médecine, de l’alchimie et de la philosophie (il aurait également
isolé l’acide sulfurique et l’éthanol dont il initia
l’utilisation médicale), et Avicenne (ou Ibn Sinâ) (980-1037 ap.
J.-C.) philosophe, écrivain, médecin et scientifique iranien
pratiquant également l’astronomie, l’alchimie, la chimie et la
psychologie...
Les
ouvrages rédigés récemment en Iran ont également contribué de
façon considérable au progrès des recherches médicinales du pays.
Les plus importants sont le recueil Guiyâhân (Des plantes) du
docteur Ghâssemideh Kordi, Fariborz Mo’atar, les recherches
d’Ahmad Ghahremân, Valiollâh Mozaffariân, Kâmkâr Jâimand,
Mohammad Bâgher Rezâ’i et le recueil de Flora Iranica et Doniâ-ye
Guiyâh-e Iran (Le monde des fleurs en Iran) par Karl Heinz
Rechinger, chercheur Autrichien qui passe des années en Iran
analysant les espèces végétales, et dont les recherches sur la
faune et la flore de l’Iran sont exposées dans la salle 50 du
Musée des sciences naturelles de Vienne.
Les
plantes médicinales en Iran sont prescrites seules ou sous forme de
mélanges avec d’autres plantes complémentaires. Leur nombre
atteint aujourd’hui 4000, dont la consommation se fait sous forme
d’infusion, de bouillon, de cocktails, de pommade (il suffit
parfois de les mâcher ou les inhaler)…
Certaines
plantes ont des effets anti-inflammatoire, antimicrobien,
anticonvulsif, sédatif, anti fiévreux, vasodilatateur, etc.
Parmi
les plantes qui sont aujourd’hui une source importante pour les
produits pharmaceutiques, nous pouvons nommer :
-Le
saule (en persan bid), dont l’écorce est connue depuis l’Antiquité
pour ses vertus curatives. Hippocrate conseillait déjà une
préparation à partir de l’écorce du saule blanc pour soulager
les douleurs et les fièvres. Aujourd’hui elle est très utilisée,
notamment dans la production d’aspirine.
-La
digitale pourpre (en persan bol-angoshtâneh), une espèce de plantes
bisannuelles cultivées comme plante ornementale ayant également des
propriétés médicinales. C’est une plante extrêmement toxique
dont on extrait la digitaline ou digitoxine, utilisée comme
tonicardiaque. Aujourd’hui, on en fait de la digoxine, un glycoside
cardiotonique utilisé dans le traitement de diverses affections du
cœur dont l’insuffisance cardiaque.
-Le
cinchona ou quinquinas (en persan ganeh-ganeh) est un arbuste de la
famille des rubiacées originaires d’Amérique du Sud. Ce sont les
jésuites qui trouvèrent dans le Nouveau Monde, plus précisément
au Pérou, la plante guérisseuse. L’écorce des quinquinas jaunes
et rouges contient des alcaloïdes, dont la quinine, réputée pour
ses propriétés antipaludiques. On en tire aujourd’hui la quinine
qui agit sur les palpitations cardiaques et peut permettre de traiter
les trypanosomiases.
-Le
pavot somnifère (en persan khashkhâsh), originaire d’Europe
méridionale et d’Afrique du Nord, est connu pour ses propriétés
psychotropes sédatives. Elle est aussi cultivée à des fins
ornementales ou alimentaires. On en extrait de la codéine et de la
morphine (à visée thérapeutique) dans une vingtaine de pays.
-La
bardane (ou en persan bâbâ-âdam), plante bisannuelle de grande
taille dont les racines (mâchées normalement) peuvent traiter les
affections cutanées telles l’eczéma (ou l’exéma), l’acné,
les furoncles, les abcès, ou encore le psoriasis. C’est une plante
antimicrobienne, anti-tumeur, anti-fièvre, diurétique et
sudorifique. Elle est également antipelliculaire, roborative des
cheveux et nettoyeuse de la peau après le maquillage.
-La
mélisse officinale (ou en persan bâdaranj-bouyeh) utilisée en
cuisine asiatique et pour aromatiser le lait en Espagne, a de
nombreuses propriétés digestives, apaisantes, utile à la mémoire
et pour remédier à la fatigue mentale. Son infusion appliquée
régulièrement sur les lésions et les éruptions cutanées, les
élimine en quelques jours et en réduit la fréquence d’apparition.
-La
feuille d’olivier est anti-spasme, antioxydant, anti-microbe,
anti-virus, anti-arythmique, anti-herpès et anti-trichophyton. Elle
élargit également les veines cardiaques.
-L’achillée
millefeuille (ou en persan boumâdarân) est très efficace pour
traiter le rhume, l’épilepsie et le rhumatisme. Elle est
anti-inflammatoire et anti-spasme, et prévient la vieillesse
précoce.
-La
feuille de noyer est anti-diarrhéique, anti-cancer, anti-virus,
anti-herpès, antioxydant, antiseptique, digestive, et bonne pour la
peau. L’écorce de noix peut être consommée sous forme d’infusion
ou de pommade. Elle cicatrise les blessures, l’eczéma et les
infections dermiques. Elle est également anti-trichophyton et
dépurative et diminue le sucre du sang.
RHAZES
(865-932) - Medarus
www.medarus.org/Medecins/MedecinsTextes/razes.html
Mohammed
Ibn Zakaria al-Razi, Abu-Bakr, connu chez les Latins sous le nom de
... d'intérêt au cours des premières années de sa vie (il était
joueur de luth).
Rhazès
— Wikipédia
fr.wikipedia.org/wiki/Rhazès
Abu
Bakr Mohammad Ibn Zakariya al-Razi, connu aussi comme Razi (persan:
... (Zakariya) ou (en latin) comme Rhazes et Rasis, ou Rhasès
(865-925) est un ...
Termes
manquants : année
La
variole au Moyen âge. - Le Faiseur de Ripailles
lartdesmets.e-monsite.com/pages/medecine.../la-variole-au-moyen-age.ht...
L'agent
responsable de la variole est strictement inféodé à l'homme : il
n'existe ... Pendant la guerre de Cent Ans, elle frappe durement à
Paris les enfants en l'année 1445. ... Abu Bakr Mohammad Ibn
Zakariya al-Razi, connu aussi comme Razi ... ou Ibn Zakaria
(Zakariya) ou (en latin) comme Rhazes et Rasis, (865-925) fut ...
De
certaines variétés de plantes médicinales utilisées dans ...
www.teheran.ir/spip.php?article1567
La
marjolaine, planche tirée de l'ouvrage Timtâl-i-Ashyâ va Azhâr-
Al-Adviya, ... des anges correspondant chacun à un mois particulier
de l'année, comme le safran, ... ainsi qu'Abou Bakr Mohammad Ibn
Zakariyâ al-Râzi (865-925) (Rhazès), ...
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