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JANVIER 2015...
Cette
page concerne l'année 847 du calendrier julien. Ceci est une
évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que
d'un survol
RENAISSANCE DE LA SCOLARITÉ GRÂCE A CHARLEMAGNE ET SES FILS.
mal
la lecture et l'écriture, on se demande s'il faut incriminer des
programmes
inadaptés ou le triomphe d'une idéologie privilégiant
«l'épanouissement»
de l'élève au détriment des connaissances. Tournons
nos
regards vers le passé pour voir comment a évolué notre culture
scolaire
dont notre " vivre ensemble " est tellement tributaire.
L'école
n'est pas une donnée immédiate, mais une construction longue
et
progressive. Dans le présent article, notre propos portera sur
l'écolier
médiéval. Il ne s'agit pas là de recréer en totalité, la vie des
écoliers
au Moyen-âge. Ce serait totalement illusoire. A ce jour, nos
sources
trop sporadiques, à l'exception de l'Angleterre, s'y prêtent mal.
Pour
cette longue traversée des siècles, nous avons choisi des exemples
qui
donnent de l'épaisseur au temps, sachant que les cas particuliers
connus,
sont loin de constituer la règle commune.
Notre
école est l'héritière de la Rome antique, avec les temps barbares
(Ve siècle), période de profonde régression culturelle, les
dernières écoles municipales romaines disparaissent, tandis que
l'éducation se réfugie dans des écoles d'un type nouveau :
Les écoles monastiques et épiscopales.
L'enseignement
y est différent, alors que les arts libéraux (grammaire,
rhétorique, logique, arithmétique, astronomie, géométrie,
musique) sont la base de l'école antique, la Bible et elle seule,
doit être étudiée au monastère.
Cesaire,
évêque d'Arles, fait décider par le concile de Vaison la Romaine
en 529, la création d'écoles rurales : « Que tous les
prêtres qui sont installés
dans
la paroisse... Reçoivent des jeunes et qu'ils les éduquent
spirituellement
comme
de bons pères en leur apprenant à lire les psaumes (chants
liturgiques), en leur expliquant les textes divins… Lorsque les
jeunes gens arriveront à leur majorité, si certains veulent se
marier, qu'on ne leur
refuse
pas la permission de le faire… »
Cependant,
n'imaginons pas un réseau d'écoles jeté sur la Gaule. La culture
reste le monopole des moines et des clercs (lettrés savants), de
moins en moins nombreux au VIIe siècle et dans la première partie
du VIIIe
siècle.
Ceci
nous prouve que Charlemagne ne part pas de rien, mais aussi nous
permet de mieux comprendre ses efforts pour promouvoir l'école.
Sacré
sacré Charlemagne la chanson comme la légende dorée nous le
disent : créateur de l'école.
La
seconde nous le présente inspectant l'école du Palais, morigénant
les jeunes nobles paresseux et félicitant les élèves travailleurs
de condition modeste : Cette anecdote moralisante est inventée de
toutes pièces par le moine Notker de Saint Gall à la fin du IXe
siècle...
Néanmoins,
le rôle de Charlemagne dans l'histoire des écoles en Occident est
loin d'être négligeable : « Nous voulons que des écoles
soient créées pour apprendre à lire aux enfants…
Dans
tous les monastères et évêchés.
Enseignez
les psaumes, les notes, le calcul, et la grammaire ».
Cette
exhortation est tirée du vaste programme de réformes, adressé par
Charlemagne aux chefs religieux et dignitaires laïcs (comtes) en
789.
Au
Moyen-Age, les enfants n’apprennent pas tous à lire et à écrire.
Beaucoup d’enfants de paysans doivent aider leurs parents dans leur
travail. Les enfants des familles riches sont généralement plus
instruits que les autres, mais au cours du Moyen-Age des écoles
gratuites ont été créées et des enfants de familles modestes ont
pu en profiter.
Charlemagne
a encouragé la création d’écoles en dehors des monastères, il
souhaite qu’un plus grand nombre d’enfants puisse apprendre à
lire, à écrire, à compter et à réciter des prières. Les enfants
des monastères sont pensionnaires : Ils sont confiés aux moines
pour quelques années, le temps de savoir bien lire, compter, chanter
et réciter les prières.
Les
parents donnent aux religieux de l’argent et parfois des terres
pour qu’ils prennent bien soin de leur enfant et se chargent de
leur instruction.
Les
élèves des petites écoles apprennent seulement l’essentiel : La
lecture, le calcul et parfois l’écriture. Généralement, ils ne
sont pas pensionnaires : Ils arrivent tôt le matin, avec leur
déjeuner dans leur panier et rentrent chez eux le soir.
Les
petites écoles sont dirigées par des prêtres qui en principe
enseignent gratuitement. Ils accueillent beaucoup de jeunes enfants
destinés à devenir clercs (religieux) et aussi des élèves pauvres
ou de futurs commerçants... Certains enfants entrent au monastère
définitivement, leurs parents voulant en faire des moines dans ce
cas les pères acceptent d’accueillir les enfants pauvres qui
peuvent ainsi être instruits et échapper définitivement à la
misère.
Les
petites filles, peuvent aller dans des monastères de femmes où les
religieuses (les moniales) leurs enseignent en plus la couture et la
broderie.
L'empire
Carolingien en gestation, a besoin d'écoles pour former son clergé
et ses fonctionnaires.
Au
clergé est dévolu le rôle d'enseigner la lecture, l'écriture et
d'instruire un peuple encore prisonnier d'habitudes païennes.
Avec
l'école, Charlemagne espère également établir une administration
efficace où l'écrit redevient un moyen de gouvernement...
A
côté de ces écoles, que Charlemagne veut voir ouvrir partout,
rayonne une institution que l'on connaît mieux : « L'école du
palais d'Aix La Chapelle » . Charlemagne y accueille écrivains
et savants d'Irlande, d'Italie et surtout en 782 l'Anglo-Saxon Alcuin
qui devient une sorte de ministre de l’Éducation.
Dans
cette école, les enfants de l'empereur, des rois, de la haute
aristocratie, des scribes et notaires bénéficient de ces maîtres
prestigieux, véritables auteurs de la renaissance culturelle. A côté
de ces éminents pédagogues,
Charlemagne
joue un rôle décisif : Il faut lire, avec quelle insistance, il a,
tout
au
long de sa vie, renouvelé ses recommandations en faveur des écoles.
Cependant, ne nous leurrons pas sur leur impact... Si c'est le signe
de l'opiniâtreté d'un empereur, c'est aussi celui de la résistance
de la réalité : L'école n'intéresse encore qu'une mince élite.
Le
moine savant, Heric d'Auxerre présente ainsi, la cour du plus
cultivé des Carolingiens, Charles le Chauve (847-877) : « C'est
une école où chacun se livre chaque jour, aux exercices scolaires
autant que militaires ». Or ce souverain n'a pas légiféré
une seule fois sur les écoles, comme si, une fois les élites
éduquées,
le besoin ne s'en faisait plus sentir.
Au
temps de la renaissance Carolingienne et jusqu'au XIe siècle,
les écoles situées dans les monastères sont particulièrement
brillantes. Les abbayes conservent et transmettent le savoir, grâce
à l'enseignement, mais aussi grâce à leur scriptorium et à leur
bibliothèque. Parmi les écoles monastiques de l'époque, les plus
réputées sont celles de l'abbaye du Bec (en Normandie), de l'abbaye
de Cluny (en Bourgogne), des abbayes parisiennes de Saint-Victor et
Sainte-Geneviève. Les abbayes étant souvent établies à la
campagne, l'enseignement qui y était dispensé pouvait apparaître
comme lointain et isolé. Au XIIe siècle, les écoles
épiscopales, situées en ville près de la cathédrale,
connaissent un succès et un rayonnement qui éclipsent la renommée
des écoles monastiques.
L'écolier
issu de l'aristocratie : Dans le milieu de la chevalerie,
l'éducation
est
réputée pour sa dureté.
Souvent
les hagiographes louent les mères qui enseignent en secret la
lecture dans leur psautier à leurs enfants et font le procès des
pères qui se plaignent de trop d'études intellectuelles...
Précisons
que de nombreux moines cultivés, comme le dominicain
Vincent
de Beauvais, n'ont jamais déconseillé aux parents de donner de
l'instruction à leurs filles, contrairement à de nombreux laïques
qui jugent qu'il leur suffit d'apprendre à filer et broder car
« beaucoup de maux sont nés parce qu'une femme sait lire et
écrire ».
Au
XIVe siècle, Christine de Pisan, femme de lettres, féministe avant
l'heure, s'adresse à toutes les femmes, de la princesse à la
villageoise, leur donnant des conseils pour l'éducation de leurs
enfants et notamment de leurs petites filles, afin qu'elles aient des
« clartés de tout »...
L'enfance
populaire connaît souvent la misère et dans ces conditions, le
monastère apparaît comme un refuge pour notre petit écolier.
Là,
il trouve de quoi se vêtir, se nourrir et étudier.
Jusqu'au
XIe siècle, arrivent dans les monastères, des enfants de tout âge.
Après, le législateur va réagir contre cette tendance qui
transforme l'école
monastique
en nurseries et fixe l'âge de l'admission à 7 ans.
Les
enfants qui entrent ainsi au monastère, peuvent soit y rester le
temps de leurs études, soit y demeurer toute leur vie.
Beaucoup
de textes nous renseignent sur l'éducation de nos « moinillons ».
comme ce manuel Anglo-Saxon, écrit peu après l'an mil, le Colloque
d'Aelfric Bata.
C'est
un merveilleux fragment du passé, arraché aux griffes du
temps,
qui surgit devant nous dans sa réalité.
« Debout,
mon frère, il est temps de se lever, de se laver les mains, et après
sa toilette de faire oraison ».
Le
jeune moine s'habille alors en hâte et va chanter Nocturnes. Mais
certains restent au lit :
Je
n'ai pas entendu la cloche, mon père.
Pourquoi
ne pas avoir demandé à un camarade de te réveiller ?
Je
l'ai fait, mais il a oublié ».
Lorsque
vient le moment du travail scolaire, les enfants attendent le maître
: « Va dehors, cours et regarde prudemment où est notre
maître.
S'il
approche, avertis-nous aussitôt.
Camarades,
j'ai vu le maître traverser le cimetière près de l'église.
Où
est-il maintenant ?
Il
arrive ! Attention, prenez vos livres, lisez et chantez avant qu'il
ne soit
là,
pour qu'il ne vous trouve pas en arrivant, paresseux et bavards. Le
voilà ! ».
Scène
vieille de plus de mille ans qui mérite d'être évoquée, tant elle
rappelle des instants scolaires vécus par chacun d'entre nous. Ils
nous permettent de comprendre que nous ne sommes pas si différents
de nos lointains ancêtres...
Après
la classe, vient l'office, puis les enfants se dirigent vers le
réfectoire. Quelques jeunes servent aux cuisines ou font office de
lecteurs. Le repas fini, les enfants font la sieste… Puis, nouvel
office et nouveau temps de travail
jusqu'aux
vêpres.
Après
le repas, encore un temps de lecture en commun avant de
se
coucher.
Soyons
rassurés, nos petits écoliers auront droit à des récréations :
Ils
jouent
avec des bâtons en guise d'épées, des cerceaux ou vont s'initier
au jardinage dans le potager.
Certains
textes Anglo-Saxons nous font même part des joyeux bains du samedi.
La
rigueur de cet emploi du temps est également adoucie, à l'occasion
des
fêtes liturgiques, très nombreuses au Moyen-âge : Ainsi les
écoliers peuvent sortir du cloître sous la conduite du
surveillant...
L'arrivée
d'un hôte illustre, donne également lieu à des fêtes.
En
910, quand le roi de Germanie visite le monastère Saint Gall, il
octroie aux écoliers 3 jours de vacances.
La
fête des Saints Innocents est considérée comme la fête des
enfants, aussi
nos
écoliers sont-ils dispensés du règlement habituel.
Toujours
au Xe siècle, ceux de Saint Gall savent en profiter joyeusement,
puisqu'ils
vont jusqu'à faire « prisonnier » l'évêque de
Constance venu les visiter à cette occasion.
Certes,
en dehors de ces moments d'espièglerie et de détente, la discipline
est
maintenue sévèrement.
Des
méthodes coercitives telles que le jeûne et l'emploi du fouet sont
utilisées pour contraindre les plus rebelles. Cependant, il est
erroné de répéter à l'envi, après tant d'autres, que les
éducateurs médiévaux ne connaissent que les méthodes brutales...
Attardons-nous
un peu sur les conseils que prodigue Anselme de Canterbury qui
enseigne au XIIe siècle dans la célèbre abbaye bénédictine du
Bec Hellouin (Eure) et que beaucoup de monastères reprendront à
leur compte.
«
O maîtres, ne provoquez pas vos fils à la colère par une rigueur
excessive, mais mesurez-la avec bienveillance tantôt en les blâmant,
tantôt en leur faisant voir leur erreur, et qu'ainsi, ils fassent
des progrès…
Que
les anciens accordent aux jeunes une affection paternelle, qu'ils
leur donnent des ordres en leur faisant confiance ».
Quel
savoir est transmis ? Précisons tout de suite que l'enseignement
médiéval est essentiellement répétitif.
La
lecture est enseignée à partir des lettres de l'alphabet, puis de
leur assemblage par syllabes. Cette initiation se fait le plus
souvent
dans
un livre écrit en gros caractères qui comprend : l'Ave, le Pater,
le Credo, le Confiteor et le Bénédicité… C'est donc en latin que
nos petits écoliers apprennent à lire. Le premier ouvrage que
l'écolier découvre en « franc » est souvent un livre de
civilité qui enseigne les bonnes mœurs tant chrétiennes que
civiles.
Ensuite,
vient le temps de l'écriture qui porte essentiellement
sur
les psaumes mais aussi sur des obligations, des baux…
Parallèlement
à la diffusion de l'écrit, se poursuit la diffusion du calcul,
mais, au XIIe siècle, « compter est chose vulgaire, affaire
de serviteurs, de vilains, de prévôts chargés dans les campagnes
de percevoir taxes et redevances ». (Georges Duby historien
médiéviste).
C'est
l'utilisation plus grande de la monnaie qui oblige à compter avec
précision.
Les
chiffres romains, dont on use alors, se prêtent mal au calcul écrit
: On
additionne,
ou soustrait en déplaçant des jetons sur les cases d'un damier
avant d'effectuer les opérations sur le papier...
Avec
le temps, les lettrés deviennent plus nombreux. L'école, naguère
exclusivement monastique ou annexe de la cathédrale, devient aussi
paroissiale. Certes, cette dernière prépare à servir Dieu, mais
elle est également professionnelle, destinée en priorité aux fils
de laboureurs et d'artisans,
la
gestion d'une ferme ou d'une boutique, imposant un recours régulier
au calcul, comme à l'écriture.
Pour
finir, précisons qu'en ces temps lointains, l'école n'est certes
pas encore le principal organe de diffusion de la culture et de la
formation professionnelle : Elles se répandent davantage par la
prédication, par l'art, (valeur pédagogique des statues et vitraux
qui couvrent églises et cathédrales), par la poésie (chansons de
geste), par le contact direct avec
l'adulte
sur le champ de bataille, dans l'atelier, aux champs, par le
préceptorat pour les plus nantis.
drilles,
compagnons des truands et des ribaudes comme nous les décrit Villon
mais
bien plutôt comme des conformistes qui mettent leur savoir au
service de l’État naissant. Accordons leur donc, malgré les
joyeux sarcasmes de Rabelais, d'avoir contribué aux
progrès du pays.
Traité
historique des écoles episcopales et écclésiastiques
https://books.google.fr/books?id=zwGmjl0RsL8C
Claude
Joly - 1678
Depuis
'il sut fait Abbé de Fulde, 8c Archevêque de Maience en !année
847. A Rabanus succeda Srrabus son disciple 8c son scribe a en
l'Ecole pu— blique de ...
L'école
au moyen-âge.
www.ac-grenoble.fr/ecole/laplaine.albertville/ex/ecolemoyage.htm
Chaque
groupe est indissociable de l'autre. C'était aussi l'époque où les
rois se construisent des grands châteaux forts, c'est le début des
cathédrales et ...
Éducation
au Moyen Âge - Wikimini, l'encyclopédie pour ...
fr.wikimini.org/wiki/Éducation_au_Moyen_Âge
7
mai 2014 - L'éducation au Moyen Âge était généralement une
affaire familiale. La plupart des enfants n'allaient en effet pas à
l'école. On ne leur donnait ...
Ecoles
et instruction au Moyen Age - La France pittoresque
www.france-pittoresque.com
› Histoire des Français
23
sept. 2012 - On a cru longtemps que le Moyen Age n'avait connu rien
qui ressemblât à ce que nous appelons l'instruction primaire. C'est
une grave erreur ...
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