1 JANVIER 2015...
Cette
page concerne l'année 868 du calendrier julien. Ceci est une
évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que
d'un survol !
MORCELLEMENT
D'UNE DÉCOUVERTE INESTIMABLE.
PAUL PELLIOT |
Le
titre complet sanskrit de l’œuvre est
वज्रच्छेदिकाप्रज्ञापारमितासूत्र
/
Vajracchedikā Prajñāpāramitā Sūtra.
छेदिका
/
chedikā veut dire « ce qui coupe »,
वय्र
/
vajra signifie à la fois « diamant »
et « foudre », une force inouïe, irrésistible, capable
de faire voler en éclats, de démolir, de pulvériser tout ce qui
est sur son chemin, de même qu'en pratique, le diamant est capable
de couper le verre ou la roche la plus dure mais aussi de briller
comme l'eau pure ou l'éclair, प्रज्ञापारमिता
/
prajñāpāramitā signifie « perfection
de la sagesse » ou « connaissance transcendante »...
Le
Sūtra du Diamant a fait l’objet de 6 traductions en chinois entre
les Ve et VIIIe siècles, celle de référence étant la
première, effectuée par Kumarajiva.
Au
Tibet, le texte a été traduit au IXe siècle par Yéshé Dé
et Śīlendrabodhi.
Le
Sūtra du diamant prend la forme d’un dialogue entre le Bouddha et
son disciple Subhuti. Le thème central est la vacuité, l'absence de
caractère fixe et inchangeable de toute chose, de tout état
d'esprit, de toute pensée.
En
tant que matière précieuse, le diamant est recherché mais il
représente ici ce qui empêche le sage de progresser et d'atteindre
finalement l'éveil.
Les
grottes de Mogao (莫高窟 ;
pinyin : mògāo kū, « grottes d'une hauteur inégalée »),
ouvertes au public depuis 1980 (seules 40 grottes restent ouvertes au
public, par roulement, dont 10 en permanence), forment un système de
492 temples bouddhistes près de Dunhuang, dans la province de Gansu
en Chine, en marge du désert de Gobi. Ces temples ont été élaborés
dans 492 grottes, creusées dans la paroi rocheuse par des moines à
partir du IVe siècle. Les premières grottes ne sont pas plus
grandes que des cercueils. Des communautés monastiques commencent
vite à percer des cavités plus grandes pour des actes de dévotion
publique, et à orner les sanctuaires d'effigies de Bouddha.
C'est
de ces premières grottes que vient le nom de grottes des mille
Bouddhas, ou grottes de Dunhuang. Certaines de ces grottes abritent
des statues de Bouddha de très grande dimension.
Les
moines bouddhistes ont placé des dizaines de milliers de manuscrits
et de peintures dans une petite salle attenante à l'une des grottes.
Ces
grottes constituent des lieux de culte d'une grande importance, sur
la route de la soie. Leur réalisation s'est étalée sur une longue
période allant du IVe au XIVe siècle, avec un point culminant
sous la dynastie des Tang, entre le VIIe et le Xe siècle.
C'est
d'ailleurs de cette époque que datent les plus belles grottes. Ce
sont probablement les plus anciennes grottes recouvertes de peintures
murales de Chine, depuis l'antiquité, après les Grottes de Kizil.
Au
cours de l'année 1900, une petite grotte murée est découverte de
façon accidentelle, elle s'avère contenir plusieurs dizaines de
milliers de documents, de statuettes et d'objets divers, souvent
vieux de plus de 1 000 ans. Une grande partie de ces trésors
culturels ont été achetés par les explorateurs occidentaux, en
particulier Sir Aurel Stein et Paul Pelliot.
Les
premiers étrangers à visiter Mogao sont l'explorateur russe Nikolaï
Mikhaïlovitch Prjevalski lors de sa grande expédition tibétaine,
en 1879, ainsi qu'une expédition géologique Hongroise, la même
année.
Au
cours de l'année 1900, un prêtre taoïste chinois du nom de Wáng
Yuánlù, dit l'« abbé Wang », se fait gardien de ces
temples où il découvre un ensemble considérable de manuscrits
antérieurs au XIe siècle, dans l'une des grottes, appelée
ensuite la « bibliothèque murée ».
Des
rumeurs les concernant attirent des explorateurs Européens, qui
traversent l'Asie pour tenter de les voir et de les obtenir. Wang
commence une ambitieuse rénovation des temples, avec l'aide de
donations issues des villes voisines, mais surtout avec les fonds
provenant de la vente de manuscrits à des explorateurs Européens,
tels que l'Anglais Sir Aurel Stein en 1907, et le Français Paul
Pelliot en 1908.
La
quantité et la variété des textes qui se trouvent là défie
l'entendement : Il s'y trouve de l'ordre de 50 000 documents,
peintures et objets bouddhistes, dont des manuscrits, écrits en
Chinois, en Tibétain, en Ouïghour, en Sogdien, en Sanscrit, ainsi
qu'une version imprimée du Soutra du Diamant, datant de 868 (ce qui
en fait un des plus anciens livres imprimés du monde, aujourd'hui au
British Museum).
Un
autre texte célèbre est le compte-rendu du pèlerinage en Inde de
Hyecho, un moine bouddhiste Coréen... On dit que le prix payé par
Pelliot s'éleva à 90 livres, et celui payé par Stein à 220
livres.
Sir
Aurel Stein vient explorer les grottes de Mogao pour la première
fois en 1907. Avec l'aide de son interprète Chinois Jiang Xiaowan,
il négocie avec Wáng Yuánlù l'achat à bas prix de 24 boîtes
de manuscrits, 5 boîtes de peintures sur soie et d'autres
objets.
Plus
tard, en 1913-1915, il revient à Mogao, où il achète 570 autres
manuscrits à Wáng Yuánlù. À lui seul, il emporte au total
peut-être 20 000 documents et peintures, qui sont dispersés
entre le British Museum, la British Library, la Library of Indian
Affairs et le Musée national de New Delhi.
Paul
Pelliot, quant à lui, arrive aux grottes de Mogao le 25 février
1908. Venant après Sir Aurel Stein, il s'appuie pour analyser les
documents restant sur sa formation de sinologue, ancien élève de
l'Institut des Langues Orientales, et membre de l'École Française
d'Extrême-Orient, parlant et lisant couramment le chinois :
Avec l'autorisation de Wáng Yuánlù, il passe donc plusieurs
semaines dans la bibliothèque murée, pour sélectionner les
documents et peintures les plus précieux qu'il peut trouver, et en
particulier de nombreux documents non chinois, tels qu'une version
Nestorienne de l'Évangile selon Saint-Jean, une hymne chinoise à la
Trinité et une croix Nestorienne dessinée sur un document Tibétain,
qui datent du VIe et du IXe siècles.
Il
a également trouvé des offices religieux dits en Chinois, composés
par Adam-Jingjing, auteur du texte de la Stèle Nestorienne. Les
documents d'inspiration chrétienne sont communément désignés sous
le nom de Sutras de Jésus... Cette collection, estimée à environ
10 000 objets, se trouve aujourd'hui à la Bibliothèque
nationale de France et au Musée Guimet.
Outre
ces manuscrits et peintures, Paul Pelliot ramène également un
certain nombre de statues, les petites effigies cultuelles
proviennAnt en général également de la bibliothèque murée.
Il
est à noter qu'à l'automne de l'année 1909, Paul Peillot emmène
quelques manuscrits à Pékin pour les présenter à des lettrés
Chinois.
L'attention
de ceux-ci est ainsi attirée sur l'importance des manuscrits de
Dunhuang : Ils télégraphient aussitôt au gouverneur de la
région pour lui demander de sceller la grotte, avant d'organiser en
1910 le transport à Pékin d'une grande partie des textes Chinois
restants, abandonnant sur place les pothi (manuscrits) Tibétains.
Cependant, quelques fonctionnaires Chinois malhonnêtes profitent de
l'occasion pour en dérober un nombre substantiel.
Le
comte Ōtani Kōzui fils aîné du 21e patriarche de l'école Jōdo
shinshū (« École véritable de la Terre Pure ») du
bouddhisme Japonais, envoie vers la fin de 1911 2 émissaires
Japonais aux grottes de Mogao, où ils restent 8 semaines, prenant de
nombreuses photos des grottes, et gravant au passage leur nom dans
les grottes 428 et 444.
Ils achètent quelque 400 documents auprès de Wáng Yuánlù, qui se trouvent aujourd'hui à l'université de Ryūkoku et à l'université Ōtani.
Ils achètent quelque 400 documents auprès de Wáng Yuánlù, qui se trouvent aujourd'hui à l'université de Ryūkoku et à l'université Ōtani.
À
son tour, le Russe Sergei Feodorovitch Oldenburg monte une expédition
à Dunhuang en 1914, au cours de laquelle il relève les plans de 443
grottes. Il négocie auprès de divers résidents de Dunhuang l'achat
de plus de 300 manuscrits, qui se trouvent aujourd'hui à
l'Institut Oriental de l'Académie des Sciences de Saint-Petersbourg.
Enfin,
en 1924, arrive à Dunhuang Langdon Warner, à la tête d'une
expédition montée par l'université de Harvard, aux États-Unis.
Son intervention s'avère la plus désastreuse pour les trésors
artistiques des grottes de Mogao, car faute de pouvoir obtenir de
précieux manuscrits (la bibliothèque murée est désormais
pratiquement vide) il refuse de s'en aller les mains vides et cherche
à décoller les peintures murales des grottes 335, 321, 329, 323 et
320 au moyen de bandes enduites de colle. Malheureusement, les
peintures murales ainsi décollées ne survivent pas à l'opération.
Lors
de sa deuxième expédition à Dunhuang en 1925, les autorités
locales s'opposent à toute intervention de sa part.
Les
premiers dessins de ces grottes sont initiés par un artiste Syrien.
Des recherches plus récentes ont permis de découvrir une bible
chrétienne écrite en Syrien et datant de la dynastie Yuan
(1271-1368)
Le
voyage de Zhang Qian vers l'ouest, grottes de Mogao, 618-712 PC
Les
grottes de Mogao sont les mieux connues parmi les grottes bouddhistes
Chinoises, et sont avec Longmen et Yungang l'un des 3 sites chinois
notoires pour leurs sculptures et leurs peintures.
Les
peintures murales, notamment des tempera (jusqu'à la dynastie Yuan
où apparaissent des fresques véritables), sont à thématique
religieuse (vies antérieures jātaka du Bouddha), mais retracent
également la vie quotidienne des moines.
Les
grottes sont de tailles très diverses et ont été creusées dans
une falaise en grès. Seules une trentaine de cavités sont
visitables par le public.
La
plupart des grottes sont rectangulaires et communiquent entre elles
par des passerelles ou des couloirs.
Les
grottes de la dynastie Wei (386-581) : Ce sont les plus
anciennes, et représentent des personnages bouddhiques dans un style
marqué par l'influence Gréco-Indienne.
Les
grottes de la dynastie Sui (581-618) : Elles sont décorées de
scènes mythologiques Chinoises, les peintures bouddhiques ne
montrent plus trace de l'influence de l'art Gréco-Indien du
Gandhâra.
Les
grottes de la dynastie Tang (618-907) : La décoration est plus
riche, et on voit apparaître les apsara volants, sorte d'anges qui
ont rendu Dunhuang célèbre. Peintures comme sculptures sont de très
grande qualité.
Les
grottes des Cinq Dynasties (907-960), et surtout, des dynasties Song
(960-1279) : Pour ces grottes, il a fallu réutiliser
d'anciennes grottes et les agrandir, car il ne restait plus assez de
place sur la falaise.
Les
grottes de la dynastie Mongole des Yuan (1279-1368) : Elles
consistent en grottes restaurées, et peintes avec de véritables
fresques, selon une technique importée d'Occident, alors que les
peintures des autres grottes sont en fait des tempera.
La
grotte 16 est une double grotte de grande taille, et très haute dans
sa deuxième partie (la plus éloignée de l'entrée), où se trouve
un Sakyamuni entouré de 4 Arhats mal restaurés. Elle date de
l'époque Tang.
Dans
le mur droit du large passage reliant les deux parties de cette
grotte est creusée une toute petite grotte, de 3 mètres sur 3
environ... Cette petite grotte est la grotte 17, aujourd'hui
mondialement connue.
La
grotte 17 est la renommée « bibliothèque murée »
découverte par le taoïste Wáng Yuánlù, et dont les quelque
50 000 documents, manuscrits, peintures et objets
bouddhistes ont été vendus pour la plus grande part aux
explorateurs occidentaux venus chasser le trésor à Dunhuang au
début du XXe siècle.
Cette petite grotte est creusée à la fin de la dynastie Tang en l'honneur du « donateur » de la grotte 16, Hongbian, abbé des moines de la région de Hexi. Elle sert ultérieurement de bibliothèque, ou plutôt d'entrepôt, pour de précieux manuscrits et autres objets bouddhistes, pour être finalement murée.
Cette petite grotte est creusée à la fin de la dynastie Tang en l'honneur du « donateur » de la grotte 16, Hongbian, abbé des moines de la région de Hexi. Elle sert ultérieurement de bibliothèque, ou plutôt d'entrepôt, pour de précieux manuscrits et autres objets bouddhistes, pour être finalement murée.
De
nombreuses théories existent sur les raisons qui poussent, aux
alentours du XIe siècle, à condamner cette grotte, mais aucune
n'est totalement convaincante.
Quoi
qu'il en soit, la porte de la grotte est alors recouverte de plâtre,
puis peinte, en dissimulant complètement l'entrée pendant près de
1 000 ans...
(Le Projet international Dunhuang, qui implique le musée Guimet et la BnF, numérise les manuscrits épars de la grotte et les rend disponibles sur internet).
La bibliothèque murée n'est découverte accidentellement que le 22 juin 1900, par Wáng Yuánlù, alors qu'il travaille à rénover les statues de ce qui sera appelé plus tard la grotte 16, et que des ouvriers sont amenés à enlever le sable accumulé dans le large passage reliant les deux parties de la grotte 16.
(Le Projet international Dunhuang, qui implique le musée Guimet et la BnF, numérise les manuscrits épars de la grotte et les rend disponibles sur internet).
La bibliothèque murée n'est découverte accidentellement que le 22 juin 1900, par Wáng Yuánlù, alors qu'il travaille à rénover les statues de ce qui sera appelé plus tard la grotte 16, et que des ouvriers sont amenés à enlever le sable accumulé dans le large passage reliant les deux parties de la grotte 16.
Dans
la grotte 46, un bouddha allongé occupe une niche entourée de
milliers d'effigies de Bouddha
.
Grotte
96 : Datant de l'époque Tang, elle contient un gigantesque
Maitreya, le Bouddha du futur, de 35 mètres de haut, du VIIe siècle.
Cette statue, la plus grande des grottes de Mogao, construite à
l'aide d'échafaudages dont on voit encore l'emplacement, produit une
impression spectaculaire par le contraste entre son impressionnante
hauteur et le peu de recul dont on dispose pour la découvrir dans
cette grotte étroite, ce qui oblige à chercher très haut en l'air
le visage du Bouddha.
On dit que cette statue serait une représentation de l'impératrice Tang Wu Zetian. Les registres indiquent que sa construction, au début de la dynastie des Tang, a duré 12 ans et coûté 12 000 taels.
On dit que cette statue serait une représentation de l'impératrice Tang Wu Zetian. Les registres indiquent que sa construction, au début de la dynastie des Tang, a duré 12 ans et coûté 12 000 taels.
Grotte
130 : Elle date aussi de l'époque Tang, et recèle également
une grande statue de Maitreya, de 26 mètres de haut, remontant au
VIIIe siècle. Aux plafonds, des motifs très élaborés sont
censés imiter du linge suspendu, comme dans une tente.
Grotte
148 : Elle contient un très grand Bouddha couché, datant du
VIIIe siècle (dynastie Tang), ainsi que les statues de
72 Arhats qui se tiennent derrière lui. La grotte a la forme
d'un long cercueil rectangulaire, à la voûte bombée.
Grotte
158 : Datant du milieu de la dynastie Tang, elle mesure 18,1
mètres de long, 7,2 mètres de large, et 6,80 mètres de haut. Elle
abrite un Bouddha couché, entouré à gauche du Bouddha du passé,
et à droite du Bouddha du futur, Maitreya.
Dans
la grotte 217, une fresque murale représente une ville imaginaire,
conçue par le guide d'un pèlerinage pour que ceux qui le suivent
puissent récupérer.
Des
figures Indiennes et Chinoises tournoient autour d'un démon sur le
plafond de la grotte 249. Ce joyau du VIe siècle montrent comment
d'autres divinités sont incorporées dans le panthéon bouddhiste.
Dans
la grotte 273 se trouve une représentation du Ruru jātaka (Le futur
Bouddha, incarné sous la forme d'une gazelle dorée fuyant des
chasseurs, est sauvé de la noyade par un homme qui livre la gazelle
au roi, malgré sa promesse. Ce dernier punit alors l'homme et
épargne la gazelle, qu'il chassait).
Les
couleurs, limitées au rouge, brun, blanc et vert, sont posées en
aplat, sans véritable volume donné, qui n'est évoqué que par des
traits de contours épais. L'influence de l'Asie centrale est claire.
Grotte
259 : Elle date des Wei du Nord, et contient une peinture murale
affichant un sourire rappelant l'art du Gandhara, que Paul Pelliot
avait surnommé la « Joconde orientale ».
La
grotte 260, qui date du VIe siècle, sert de « laboratoire »
au Courtauld Institute of Art, de l'université de Londres.
Dans
la grotte 273 se trouve une représentation de la jātaka du roi de
Shivi, qui illustre le don de soi (une des qualités essentielles du
bodhisattva). Les traits de contours cernent des volumes très ronds,
caractéristiques de l'époque Tang, et il y a un grand usage de
riches bijoux et de guirlandes de fleurs, souvenir d'une influence du
monde Indien.
Dans
la grotte 427, les vêtements à fleurs portés par des statues du
VIe siècle reflètent l'influence de la Perse et témoignent de la
circulation des idées et des modes le long de la route de la Soie.
Dans
la grotte 465, les fresques tantriques du XIIIe siècle comptent
parmi les dernières qui sont créées à Mogao et les plus
imprégnées de sexualité.
De
nos jours, le site est une importante attraction touristique, et
l'objet de recherches archéologiques.
La
conservation des lieux pose cependant de nombreux problèmes dont
celui d'un ensablement progressif auquel l'installation de portes
pour accéder aux grottes tente de remédier.
Les
grottes de Mogao sont inscrites sur la liste du patrimoine mondial de
l'UNESCO depuis 1987.
Fuyant
la pauvreté de sa ville natale, (Macheng dans le Hubei), Wáng
Yuánlù mène une vie vagabonde, puis est enrôlé dans l'infanterie
de l'armée Qing...
Après avoir quitté l'armée, il est initié au taoïsme, sous le nom taoïste de Fazhen.
Après avoir quitté l'armée, il est initié au taoïsme, sous le nom taoïste de Fazhen.
Il
continue alors sa vie errante, qui le conduit finalement jusqu'aux
grottes de Mogao, où il décide de s'installer.
Absolument
inconscient de la valeur réelle des dizaines de milliers de
manuscrits et objets qu'il y trouve (on parle de 50 000), il les
utilise pour faire de petits cadeaux aux autorités locales afin de
faciliter ses relations avec eux.
Mais
en 1904, l'administration du Gansu, informée des trouvailles
réalisées par Wáng Yuánlù, ordonne au magistrat chargé de
Dunhuang de vérifier le contenu de la fameuse grotte et de la murer
de nouveau.
C'est
alors que le taoïste Wáng Yuánlù est chargé de garder la grotte
en veillant à ce que plus rien n'en disparaisse.
Malheureusement,
la nouvelle de la découverte s'est répandue fort loin, et, 7 ans
après cette découverte, les explorateurs occidentaux commencent à
arriver à Dunhuang pour ce qui s'avère une véritable chasse au
trésor... Parmi les objets achetés par Sir Aurel Stein se trouve
par exemple le Soutra du Diamant, imprimé en 868 après
Jésus-Christ.
Ce
petit cahier broché aux coins très légèrement arrondis est le
seul exemplaire complet de la version en 32 sections du Sûtra du
diamant et pourrait avoir été écrit à l'aide d'un calame. Malgré
le format réduit, l'artiste a su représenter d'un trait fin et
soigné les huit porteurs de vajra sur deux registres.
Les
images ont été rehaussées de rouge grenat et de taches d'ocre
jaune. Leur expression farouche, la variété de leurs attitudes,
l'usage d'un rouge évoquant la couleur du sang séché contribuent à
l'intérêt de ce livret.
L'inscription
finale, datée du 30 avril 906, nous apprend que le texte est copié
par un vieillard âgé de 83 ans qui se sert de son sang mélangé à
l'encre pour écrire de sa main le sûtra, afin de le diffuser auprès
de tous les croyants de Shazhou (région de Dunhuang).
8
copies du texte calligraphiées par le même dévot octogénaire sont
connues. L'une d'elles mentionne également une encre mêlée de
sang. Cette pratique est, par ailleurs, attestée chez les
bouddhistes.
Le
sang, qui mérite de figurer dans l'inventaire des encres précieuses
au même titre que les encres d'or et d'argent, mélangé à de
l'encre présente une teinte noire assez pâle.
Longtemps
restés dans l'ombre, les débuts de l'imprimerie Chinoise nous sont
mieux connus grâce aux documents retrouvés au début du siècle à
Dunhuang, cette « Perle de la Route de la soie », aux
confins du désert de Gobi.
Les premiers témoins, que l'on s'accorde à dater du VIIIe siècle, en sont des images.
Les premiers témoins, que l'on s'accorde à dater du VIIIe siècle, en sont des images.
Images
pieuses, ces effigies bouddhiques aux contours parfois maladroits
sont apposées à l'infini en de longs rouleaux. Comme les ex-voto
d'argile contemporains, ces reproductions répondent à la
prescription de diffusion des Images Saintes pour s'acquérir des
mérites.
Au
IXe siècle, quelques caractères malhabiles apparaissent aux
côtés d'images déjà élaborées, bodhisattvas riches de tous
leurs attributs ou vastes compositions de grand format aux qualités
esthétiques et techniques évidentes. Parfois aussi, les caractères
« étrangers » (quelquefois approximatifs) des prières
talismaniques Tibétaines ou Sanskrites participent largement au
décor.
De la même époque date le fameux « Sûtra du Diamant », retrouvé à Dunhuang lui aussi et conservé à Londres.Toutefois, il nous transmet, outre la certitude d'une production locale, le nom de l'un des plus anciens graveurs qui nous ait été conservé : Lei Yanmei.
Au même moment, à partir de 953, l'empereur Song Taizu (960-976) fait graver à Yizhou, l'actuelle Chengdu, capitale du Sichuan, l'édition des « Neuf classiques », puis de 971 à 983, les 130 000 planches de l'édition princeps du « Canon bouddhique », d'une toute autre qualité.
Cette première gravure fait référence et sert de modèle aux éditions ultérieures du « Canon bouddhique » publiées du XIIe au XVIIIe siècle, mais aussi aux éditions du « Canon Taoïque » dont la seule gravure conservée date du milieu du XVe siècle.
On
y trouve la même disposition des caractères, de 14 à 17, en
colonnes sans réglure. La seule différence notable tient au montage
: Alors que l'édition Song se présente en rouleaux, comme les
copies manuscrites qui l'ont précédée, les suivantes seront le
plus souvent reliées en accordéon.
Les
frontispices illustrés (une autre constante) gagneront en ampleur,
couvrant jusqu'à 7 panneaux.
Parce
que les imprimés de Dunhuang ont été conservés en nombre et sont
les plus anciens spécimens connus, n'en concluons pas que Dunhuang
est un centre actif de l'imprimerie, encore moins le lieu de
naissance de l'invention.
La
province du Sichuan et les villes de Luoyang et de Chang'an la
capitale, (l'actuelle Xi'an) assurent une production xylographique
déjà importante dans des ateliers impériaux mais aussi locaux et
commerciaux.
Il est impossible de connaître l'exacte provenance de la plupart des imprimés recueillis à Dunhuang. Les pages de dictionnaires et certaines illustrations assez élaborées peuvent provenir du Sichuan.
On
peut tout de même supposer que la plupart des représentations
votives de divinités sont imprimées à Dunhuang même, comme en
témoignent 3 documents commandités par le gouverneur régional...
Ces précieux témoignages permettent de faire sortir de l'anonymat
un certain Lei Yanmei, l'un des premiers graveurs connus.
Il
faut distinguer 3 types de documents parmi les plus anciennes
xylographies : la dhâranî (charme magique aux formules brèves),
l'image sacrée et enfin le texte.
Les
plus anciens imprimés retrouvés sont des charmes, qu'il s'agisse
des charmes taoïques, des dhâranî d'une impératrice Japonaise ou
des dhâranî en sanskrit du Sichuan et de Dunhuang.
Ces
formules incantatoires, incompréhensibles au fidèle ou au copiste
ordinaire, sont difficilement copiables sans erreur.
Or
une formule n'est supposée efficace que si elle est scrupuleusement
reproduite.
Pour
éviter une faute qui en annulerait toute efficacité, mais aussi
pour diffuser les images saintes auprès du plus grand nombre, la
xylographie se révèle une technique idéale.
Les
rouleaux aux « mille bouddhas » s'apparentent à ce type
d'impressions. Même si certains copistes sont aussi des peintres,
copier un texte manuscrit est certainement bien plus rapide et aisé
que dessiner fidèlement une image sainte.
La
xylographie permet de populariser ces images et de toucher une
population illettrée.
Faut-il attribuer le développement de la xylographie au prosélytisme de la religion bouddhique ?
Faut-il attribuer le développement de la xylographie au prosélytisme de la religion bouddhique ?
On
peut tout au moins affirmer que celle-ci y a fortement contribué.
En
effet, toute copie de sûtra, toute multiplication de dessin
religieux constitue pour le croyant une manifestation majeure de
piété, et même un devoir.
Contrairement
à la diversité picturale visible dans les grottes de Dunhuang, les
xylographies qui circulent sont pour la plupart dépourvues
d'originalité.
Qu'il
s'agisse des textes ou des images, ces documents destinés à une
large diffusion sont d'une très grande banalité. Ils démontrent à
l'évidence que la xylographie sert de moyen efficace et peu onéreux
pour diffuser la foi bouddhique et multiplier les connaissances.
S'ils
n'avaient bénéficié des conditions climatiques exceptionnelles de
sécheresse au Turkestan, ces documents si ordinaires ne nous
seraient jamais parvenus.
Le tracé très simple se limite à la silhouette du bouddha et à un plissé schématisé important du vêtement. Le souci quantitatif, au détriment de la qualité picturale, est évident sur ces impressions souvent trop ou pas assez encrées, parfois brouillées.
Le tracé très simple se limite à la silhouette du bouddha et à un plissé schématisé important du vêtement. Le souci quantitatif, au détriment de la qualité picturale, est évident sur ces impressions souvent trop ou pas assez encrées, parfois brouillées.
L'acte
de piété se manifeste moins par le soin apporté que par le nombre
d'images saintes reproduites.
On
constate une volonté délibérée d'emplir tout l'espace disponible,
les figures juxtaposées se chevauchent parfois et ne sont pas
toujours rigoureusement parallèles. Cela témoigne à la fois d'une
grande rapidité d'exécution de ces séries mais plus encore du mode
d'impression qui reste encore celui du sceau appliqué à main levée.
La
seule matrice qui nous soit parvenue a une surface de préhension
très restreinte. Elle est tenue entre les doigts à la manière d'un
sceau. Les bois de plus grandes dimensions doivent être pourvus de
poignées pour plus de commodité. On comprend aisément que, par
suite de l'impossibilité technique de ce mode d'apposition pour des
pièces encore plus grandes, on ait inversé le procédé en
positionnant la feuille sur la matrice de bois restée fixe.
Une référence textuelle du début du VIIe siècle rapporte que des prêtres Taoïstes impriment des charmes magiques à l'aide de petites plaques gravées. Les impressions se font probablement à l'encre rouge et ont une valeur protectrice.
Une référence textuelle du début du VIIe siècle rapporte que des prêtres Taoïstes impriment des charmes magiques à l'aide de petites plaques gravées. Les impressions se font probablement à l'encre rouge et ont une valeur protectrice.
Des
charmes bouddhiques imprimés de formules sanskrites magiques ont
aussi été retrouvés. Les rouleaux aux « mille bouddhas »
qui conservent cette valeur constituent essentiellement un acte de
piété à la fois pour celui qui en l'imprimant a participé à la
diffusion de l'image révérée.
Des
effigies similaires mais peintes à la main s'observent sur des
manuscrits, du tissu ou les parois des sanctuaires, ou bien encore en
séries moulées en relief sur des plaques votives d'argile.
A
l'évidence, l'impression à l'aide d'un bois apposé sur le matériau
relativement peu coûteux qu'est le papier entraîne une économie de
moyens et un gain de temps substantiels par rapport à l'exécution
au pinceau. Parfois quelques couleurs sont ajoutées manuellement.
La composition d'un des rouleaux cherche à rompre la monotonie habituelle de ces séries en présentant un jeu de deux dessins différents inscrits à l'intérieur de chaque feuille qui sert d'unité : 8 impressions rectangulaires placées verticalement sur les bords alternent avec 15 autres impressions apparentées mais sans cadre placées horizontalement.
On
distingue une quinzaine de motifs différents dans l'ensemble des
documents conservés à Paris. Certains dessins sont plus élaborés
telle la composition à trois personnages. Malgré la schématisation
du tracé, on note une diversité dans le traitement du vêtement, de
la coiffure, du nimbe simple ou double, de la position rituelle des
mains, et des postures des bouddhas représentés assis sur un trône
de lotus, jambes croisées ou un pied posé à terre.
Le
bouddha peut également être assis à l'occidentale, les deux pieds
reposant sur le sol. Cette posture se retrouve sur les huit
représentations en relief d'une plaque votive en argile. Draperie ou
fleurettes ornent le fond du dessin qui peut ou non être délimité
par un encadrement.
Le bois gravé découvert par Pelliot aux environs de Koutcha en Asie centrale est de petite taille, comme le sont ceux qui servent à confectionner les rouleaux. La plus petite impression mesure 5 cm x 3,2 cm, la plus grande 9 cm x 5 cm, ce qui confirme la filiation existant entre le sceau et la gravure des véritables planches xylographiques.
Ces impressions très rudimentaires sont difficilement datables. Pelliot attribue le petit bois gravé au VIIIe siècle. Cette datation semble confirmée par l'étude des caractéristiques techniques des feuilles de papier imprimées.
On
peut admettre que ces rouleaux continuent à être confectionnés
jusqu'au Xe siècle, date proposée par Whitfield. Ces humbles
témoignages permettent de fixer les premiers jalons de l'histoire de
l'imprimerie en Chine mais ne doivent toutefois pas faire oublier le
développement rapide de la technique xylographique, en effet, le
frontispice illustré du sûtra imprimé en 868, conservé à
Londres, manifeste déjà une totale maîtrise technique.
Plusieurs grandes éditions de textes bouddhiques entreprises peu après, à l'époque des Song, confirment l'essor de la xylographie et la pleine maîtrise de sa technique.
Il
faut brièvement mentionner aussi quelques éditions sans caractère
religieux telles que celles des Classiques publiées par Feng Dao au
Sichuan au Xe siècle dont il ne subsiste rien ou des éditions
de dictionnaires. Dès avant l'avènement des Song, la xylographie
tant dans le domaine religieux que laïque a acquis une place qui ne
cesse de croître pendant plus d'un millénaire.
Les
chrétiens sont mes frères. Je ne veux pas faire d'eux de nouveaux
bouddhistes. Je veux les aider à approfondir leur propre tradition.
- Thich Nhat Hanh
BnF
- Chine - Repères : Impressions de Chine
expositions.bnf.fr/chine/reperes/2/index4.htm
De
la même époque -868 de notre ère- date le fameux "Sûtra du
Diamant", ... cette même province avant l'année 865 des
éditions imprimées de dictionnaires.
Sūtra
du Diamant — Wikipédia
fr.wikipedia.org/wiki/Sūtra_du_Diamant
Ce
Soutra du Diamant, daté de 868 ap. ... gratuitement à tous, au
bénéfice de ses parents, le 15e jour du 4e mois, 9e année de l'ère
Xiantong (11 mai 868) ».
Le
Soutra du diamant | Institut de Pleine Conscience ...
www.mpcmontreal.org/?q=fr/node/551
“Frères
et soeurs, lisez le Soutra du Diamant avec un esprit serein, un
esprit libre de tout point de vue.Toutefois, ne vous précipitez ...
Ainsi, gardez bien à l'esprit le nom complet du soutra, Le Diamant
qui coupe l'illusion. ...... daté de 868 ap.
Termes
manquants : année
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire