Cette
page concerne l'année 877 du calendrier julien. Ceci est une
évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que
d'un survol !
UN
PHILOSOPHE IRLANDAIS
Jean
Scot Erigène, (Iohannes Scottus) est un clerc et philosophe
Irlandais du IXe siècle né entre les années 800 et 815. Il
meurt vers 877 sur le continent, comme nombre de moines Celtes venus
d'Irlande, « l'île des saints et des savants » et du
christianisme Celtique.
De
Scot (Jean), dit « Érigène », philosophe et théologien
du IXe siècle, il est impossible de fixer davantage les
éléments relatifs à sa date de naissance, sa jeunesse et la fin de
sa vie. On cumule sur le continent ses surnoms Scotus et l'Érigène
ou, en latin, Eriugena.
La
dénomination Jean Scot Erigène dissimule une redondance
toponymique. En effet, dans son pays d'origine, on le nommait
Hibernia, Scottia ou Eriu. Erigène signifiant qu'il est originaire
d'Irlande, alors que Scot indique qu'il vient de la terre des Scots,
la Scotia étant à l'époque le mot latin pour designer l'Irlande.
Érigène
gagne le continent vers 845. Il vient en Francie, appelé par Charles
le Chauve, et il passe presque 30 ans à la cour de ce prince,
enseigne les arts libéraux à l'école palatine, devient le
philosophe officiel du petit-fils de Charlemagne.
Avec
le règne de Charles le Chauve, le cadre des études officielles
dispensées s'élargit. Jean Scot Érigène exalte le zèle religieux
du souverain qui, au milieu de ses soucis politiques (attaques des
Normands et guerres intestines), sait garder un intérêt pour les
études des Pères Grecs et ne pas se contenter des Pères Latins.
Les
Irlandais, qui sont à la cour de Charles le Chauve les plus nombreux
parmi les savants étrangers, touchent également aux formations
patristiques et philosophiques. Le simple désir de Charlemagne de
voir des prêtres parler correctement le latin est vite dépassé par
le talent de personnalités telles que Sedulius, Jean Scot Erigène
ou Martin Scot. Se rendant souvent à Laon, où résident de nombreux
compatriotes, Érigène s'adjoint les services de Martin Scot dans
les traductions du grec nécessaires à ses études.
À
la cour du petit-fils de Charlemagne, Érigène participe à la
demande d'Hincmar de Reims à la querelle autour de la prédestination
en rédigeant « De prædestinatione » (de la
prédestination) et y enseigne librement les arts libéraux.
C'est
à cet homme cultivé que l'on doit l'expression d’arts mécaniques.
Ce terme est utilisé dans un de ses commentaires sur un ouvrage de
Martianus Capella.
Ce
commentaire accorde déjà aux arts mécaniques un statut presque
égal à celui des arts libéraux.
Penseur
original, sachant le grec, nourri de la lecture des écrits
d'Augustin, d'Origène..., traducteur de textes alors attribués à
Denys l'Aréopagite, Scot Érigène est à la fois philosophe et
théologien.
C'est
bien le seul de son époque à connaître et à traduire les
« Ambigua » et les « Quaestiones ad Thalassium »
de Maxime le Confesseur auquel il doit des éléments importants de
sa pensée.
Il
a une culture exceptionnelle pour son temps. Féru de grec, il
traduit et annote les œuvres de Maxime le Confesseur ainsi que « Sur
les images » de Grégoire de Nysse. Il étudie Origène et
Saint Augustin, annote et commente Martianus Capella et Boèce.
Il
reste, encore aujourd'hui, reconnu pour avoir été un traducteur et
commentateur brillant du Pseudo-Denys l'Aréopagite.
Ce
laïc Irlandais a su en extraire une quintessence qui prolonge des
traditions antérieures, chrétiennes et païennes. Sa pensée
pourrait être redécouverte pour renouveler la pensée sur des
thèmes comme l'imaginaire, la théologie apophatique (L'apophatisme
est une approche philosophique fondée sur la négation. En dérive
la théologie négative, c'est-à-dire une approche de la théologie
qui consiste à insister plus sur ce que Dieu n’est pas que sur ce
que Dieu est. ... ),
le symbolisme, etc... Pour lui, toutes les aspirations humaines au
savoir ont pour origine la question de la foi en la révélation.
C'est à la raison humaine en tant que miroir du Verbe qu'incombe
néanmoins dans le temps le devoir d'expliquer le sens de la
révélation. Il s'ensuit qu'aucune contradiction ne peut surgir
entre foi et raison humaine sans incompréhension, et entre foi et
raison divine.
Il
faut suivre l'autorité des Pères de l'Église aussi longtemps que
celle-ci est en accord avec la révélation, en cas de
contradiction, c'est l'écriture et la raison divine qui l'emportent…
L'homme n'a de raison que comme miroir et ressemblance du Verbe, qui
est la vraie Raison qui mesure toute réflexion humaine. Et bien sûr
une tradition fragile est moins que le Verbe, mais cela ne fait pas
de Scot un rationaliste moderne, car sa « raison » est
très éloignée de la raison des modernes.
L’Irlandais,
agile d'esprit, conçoit la nature sous 4 catégories dont le point
de départ est Dieu et dont le terme aboutit à Dieu, donc comme un
cercle qui part du Suprême et fait retour à lui. Tout part du
Suprême et retourne au Suprême. Tous les êtres créés se
résorbent ainsi en leur créateur.
La
notion de bien et de mal est propre à la manifestation comme le
temps et l'espace, innocents et coupables devant connaître un destin
temporel étranger ou non à leur destinée éternelle.
L'Enfer
n'est pas un lieu terrestre, de la manifestation spatiale, car rien
n'est hors de l'Espace de la nature divine, il n'en est pas moins
Être, Douleur et Aveuglement. Les 4 catégories sont :
- « ce qui n'est pas créé et qui crée » (Dieu comme origine de toutes choses);
- « ce qui est créé et qui crée » (idées, causes premières);
- « ce qui est créé et ne crée pas » (ce qui est soumis à un temps et à un lieu : L'homme).
- « ce qui n'est pas créé et qui ne crée pas » (Dieu comme point de retour de l'humanité).
Dans
son traité Periphyseon (« De divisione naturae », terme
du XVIIe siècle), il fait une compilation et une synthèse de la
culture Grecque païenne au travers de la tradition des pères Grecs.
Il s'agit essentiellement de la culture Grecque, en y ajoutant
cependant des auteurs Latins imprégnés de culture
néo-platonicienne, Boèce, Martianus Capella et Saint Augustin.
Théologien
émérite, il glose l'Évangile selon Jean, analyse la pensée
d'Augustin d'Hippone et prend part aux grandes querelles théologiques
sur la nature divine.
Il
s'oppose à Godescalc au sujet de la prédestination. Il encourt les
foudres de plusieurs conciles locaux pour le panthéisme et le
pandéisme qui, selon une incompréhension tenace, se dégage de ses
œuvres.
Ce
panthéisme est une accusation ancienne mais qui n'a jamais, et pour
cause, été confirmée... Jean Scot Erigène est lu et étudié
pendant tout le Moyen Âge, entre autres par Thomas d'Aquin mais qui
le confond avec Origène.
Jean
Scot apporte aussi une manifestation, rare et précieuse, de la
culture Celte, avec son goût pour l'imaginaire conçu comme une
force positive, une direction vers la lumière des Lumières.
Vers
865 ou 867, il est dénoncé comme hérétique par le pape Nicolas
Ier. L'accusation n'est pas confirmée.
Au
lieu de se retirer dans un couvent, il demeure en France, et meurt
sur sa terre d'accueil vers 876/877.
Ses
œuvres sont censurées par l'Église, puis réhabilitées par le
pape Benoît XVI lors de l'Audience générale du 10 juin 2009.
Jean
Scot est aujourd'hui réclamé par certains libres penseurs comme un
des leurs, bien que ce terme n'ait aucun sens au IXe siècle.
En
851, Jean Scot Érigène écrit par exemple dans « De la
prédestination » :
- Dieu ne prévoit ni peines, ni péchés : Ce sont des fictions.
- L'enfer n'existe pas, ou alors il se nomme le remords.
C'est
à Jean Scot Erigène qu'on attribue en général les idées
directrices du mouvement du Libre-Esprit (XIIIe siècle) -
(XIVe siècle).
Mouvement
férocement pourchassé par l'Inquisition et dont la première
condamnation papale remonte à 1204.
Sa
grande prêtresse Marguerite Porète finit brûlée vive en place de
Grève à Paris, le 1er juin 1310 avec son unique livre le
« Mirouer des simples ames anienties » (livre qui reprend
nombre d'idées d'Érigène).
Les
attributions de postérité « sectaire » à Jean Scot
Erigène résultent d'une incompréhension de son œuvre. Jean Scot
est strictement le continuateur de la tradition néoplatonicienne de
la basse antiquité, en particulier de Proclus, relu et christianisé
par Denys l'Aéropagite.
Le
10 Juin 2009 le pape Benoit XVI a parlé de Jean Scot Erigène dans
une catéchèse en mettant en avant la relation entre la foi et la
raison. En effet Jean Scot prétend que la raison humaine n'entre pas
en contradiction avec la foi.
L'œuvre
de Jean Scot dit l'Érigène représente sans doute l'ensemble
littéraire, philosophique, exégétique et théologique le plus
considérable et le plus élaboré de la pensée occidentale latine
entre le VIe et le XIIe siècle. On y retrouve
l'empreinte profonde des auteurs de l'Antiquité profane et surtout
celle des Pères de l'Église qui ont le mieux assimilé les thèmes
néo-platoniciens, sans que l'essor de la pensée personnelle
d'Érigène en ait été aucunement entravé.
Si
l'ampleur et la vigueur de cette pensée l'imposent à l'admiration
des contemporains et des générations qui suivent, en revanche la
hardiesse et la « nouveauté » de plusieurs de ses thèses
lui valent plusieurs condamnations des conciles et des papes, soit du
vivant de Jean Scot (thèses sur la prédestination), soit plusieurs
siècles après sa mort (thèses réputées « panthéistes »,
reprises par Amaury de Bène et ses disciples au début
du XIIIe siècle).
Né
en Irlande (Hibernia, Scottia, Eriu, d'où le pléonasme :
Scot Érigène) dans le premier quart du IXe siècle, placé
avant 847 à la tête de l'école du palais de Charles le Chauve,
Jean Scot parfait sur le continent sa formation littéraire,
philosophique et théologique. Il apparaît vite comme une autorité
de premier plan.
Contre
Godescalc d'Orbais et sa doctrine de la double prédestination, il
compose le De divina praedestinatione liber (851).
Il
écrit les Annotationes in Martianum Capellam (859-860).
Traduit
les œuvres du pseudo-Denys (860-862).
Les Ambigua de
Maxime le Confesseur.
Le
« De hominis opificio » de Grégoire de Nysse (862-864).
Les Quaestiones
ad Thalassium de Maxime (864-866).
L'Ancoratus d'Épiphane
(traduction non retrouvée).
L'œuvre
majeure De divisione naturae (Periphyseon) est composée
entre 864 et 866.
Suivent
les Expositiones in ierarchiam (sic) caelestem sancti
Dionysii (865-870).
L'Homilia sur
le Prologue de Jean et le Commentarius (interrompu) sur ce
même Évangile sont les derniers écrits de Jean Scot.
En
substance, le Saint-Père rappelle qu’« en réalité, Jean
Scot représente un platonisme radical qui semble mener à une vision
panthéiste, mais ses intentions personnelles suggèrent qu’il est
toujours orthodoxe ».
Jean
Scot dit d’ailleurs : « Notre salut commence avec
la foi. Nous ne pouvons pas parler de Dieu en partant de nos
inventions humaines, mais nous pouvons parler de Dieu tel qu’il se
révèle dans l’Écriture Sainte. »
Puisque
seul Dieu dit la vérité, Scot Erigène est convaincu que la vraie
religion et la vraie philosophie coïncident.
En
outre, Benoît XVI souligne chez Scot l’affirmation de la valeur de
la raison, fondée sur la certitude que l’autorité vraie est
rationnelle. Le Pape poursuit sur la méthode à suivre selon Érigène
pour interpréter la Sainte Écriture :
CLOITRE DE L'ABBAYE |
« Un
tel exercice consiste à cultiver une disponibilité constante à la
conversion. Pour accéder à une vision en profondeur du texte, il
est nécessaire de progresser simultanément dans la conversion du
cœur et dans l’analyse conceptuelle du texte biblique, qu’il
soit de caractère cosmique, historique ou doctrinal. C’est
seulement grâce à une purification constante du cœur ou de
l’intelligence que nous pouvons conquérir la compréhension
exacte. »
Puis
le Pape reconnaît la hardiesse de Jean Scot qui entraîne une
mauvaise compréhension de sa philosophie car « en utilisant
un vocabulaire cher à la tradition chrétienne de langue grecque, il
a qualifié cette expérience vers laquelle nous tendons de theosis,
ou de divinisation, avec des affirmations si hardies qu’elles le
font suspecter de panthéisme hétérodoxe. »
Qui
est donc Jean Scot ? Un laïc Irlandais commensal du roi
Charles le Chauve qui l’appelle à enseigner les arts libéraux à
l’École Palatine fondée par son grand-père Charlemagne.
Exégète
inspiré du Prologue et de l’Évangile de Saint Jean, premier
commentateur en Occident de la Hiérarchie céleste de Denys
l’Aréopagite, Jean Scot est surtout connu pour son De
praedestinatione (De la prédestination divine, daté de 851) et son
œuvre majeure, De la division de la Nature ou Periphyseon, rédigée,
entre 864 et 866, que le médiéviste Étienne Gilson qualifiera
« d’immense épopée métaphysique ». Ces œuvres
sont condamnées par l’Église, notamment au concile de Sens en
1225, et le Pape Honorius III ordonne qu’elles soient brûlées...
Elles
sont pourtant parvenues jusqu’à nous. Le cinquième et
dernier livre du chef-d’œuvre d’Érigène vient de paraître.
Nous devons à Francis Bertin cette version intégrale du
Periphyseon, traduit, annoté et commenté au prix d’un labeur
considérable, dont les 4 volumes sont maintenant disponibles en
librairie. On espère au moins un succès de curiosité
intellectuelle... Mais, pour qui n’a aucune notion de philosophie,
ces livres sont difficiles d’accès. On peut cependant tenter un
résumé qui donnera à tout un chacun une idée des questions posées
et l’intuition des mauvaises interprétations qui ont pu en être
faites, certains faisant de Scot un panthéiste, voire un athée...
Le Periphyseon s’ouvre sur une définition de la Nature, prise
comme concept générique, qui englobe à la fois ce qui est et ce
qui n’est pas, l’étant et le non-étant.
L’Irlandais
s’intéresse aussi à l’exégèse des six jours intelligibles de
la
Création.
Quant aux 5 autres jours de la Création, ils sont déjà impliqués
dans le Fiat Lux du premier jour.
Sacré
empereur à Rome, à la Noël 875, Charles, fait de Compiègne
Carlopolis , le substitut d’Aix-la-Chapelle, aux termes de la
fameuse Bulle d’or du 5 Mai 877, dont le legimus tracé au cinabre,
imite les usages de la chancellerie impériale Byzantine. Il donne un
statut, en 876, à la Chapelle Sainte-Marie, qui devient la
collégiale Sainte-Marie, puis « l’abbaye Notre-Dame de
Karlopole, SS. Cornelius et Cyprianus Compendiens, ou Compendiense
Monasterium ».
Il
établit à l'emplacement de l'ancien palais Mérovingien, tandis que
lui-même se fait construire un nouveau palais situé vers l'Oise,
auquel l'abbaye sert de chapelle impériale. Il s'inspire fortement
du modèle de palais de son grand-père Charlemagne, à
Aix-la-Chapelle. Le regroupement des différents bâtiments est
nécessaire à l'exercice du pouvoir et à la vie d'une cour.
Le
plan de l’église fondée par Charles le Chauve est-il octogonal
comme le décrit J. Scot Erigène, à l’image de la chapelle
palatine d’Aix La Chapelle ? En tous les cas 40 jours après
le diplôme de fondation, le Capitulaire de Quierzy nous dit que le
monastère est construit, ce qui confirme que les travaux ont
commencé bien avant 876.
ÉGLISE DE VERBERIE |
Les
successeurs de Charles le Chauve, les Carolingiens de Francie
Occidentale vont continuer à considérer leurs palais de Compiègne
et de Verberie et cette abbaye comme les successeurs du palais
d'Aix-la-Chapelle et de la chapelle palatine.
SCOT
ÉRIGÈNE - Encyclopædia Universalissco
www.universalis.fr/encyclopedie/jean-scot-erigene/
JEAN
SCOT ÉRIGÈNE (810 env.-env. 877). L'œuvre de Jean Scot dit
l'Érigène représente sans doute l'ensemble littéraire,
philosophique, exégétique et ...
Termes
manquants : année
Scot
Érigène réhabilité - France Catholique
www.france-catholique.fr
› Actualités › L'article du jour
28
juil. 2009 - L'œuvre théologique de Jean Scot (810-870), qui eut
son heure de gloire, fut durement ... Puisque seul Dieu dit la
vérité, Scot érigène est convaincu que la vraie religion et la
vraie philosophie coïncident. .... 815–877) et Duns Scot (c. ...
Sans catastrophisme, l'année 2014 aura été une année difficile.
Les
études philosophiques - ResearchGate
www.researchgate.net/journal/0014-2166_Les_etudes_philosophiques
Fondées
en 1926, Les Études philosophiques publient chaque année quatre ...
de la pensée mystique de Jean Scot Érigène (810-877) et de Maître
Eckhart (1260-1328). ... Article: JEAN SCOT ÉRIGÈNE, LA
CONNAISSANCE DE SOI ET LA ...
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