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JANVIER 2015...
Cette
page concerne l'année 863 du calendrier julien. Ceci est une
évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que
d'un survol !
AMOUR
OU INTÉRÊT
Baudouin
Ier dit Bras de Fer ou aussi le Bon, (Laon ? - † abbaye
Saint-Bertin, 879), est marquis ou comte en Flandre de 863 à 879.
D’après la tradition, Baudouin est le fils du forestier appelé
Odacre (Odoacre, Audacer, Odoscer) lui-même dit traditionnellement
fils d'Ingelram (Enguerrand). Il succède à son père comme
forestier à sa mort (837), et s’illustre comme redoutable
guerrier, ce qui lui vaut son surnom.
On
ignore la date de naissance de Baudouin Ier de Flandres. Celui qui a
gagné le surnom de « Bras-de-fer » pour ses redoutables
qualités guerrières est le comte du « Pagus Flandrensis »,
une petite circonscription côtière coincée entre mer et marais
côtiers où il mène la lutte contre les Normands qui dévastent ses
terres depuis les premières années du IXe siècle.
Son
action est assez mal connue. Il participe notamment à la bataille de
Fontenoy-en-Puisaye en 841, dans le camp de l’empereur Lothaire
lequel est vaincu par ses frères Louis le Germanique et Charles le
Chauve.
On
le dit de haute stature, de teint brunet, de corps membru et nerveux,
agile et bien à cheval. Une tradition fait de lui, jeune, le
vainqueur d'un combat l'opposant à un ours dont il sort vainqueur;
cet exploit l'a fait remarquer par le roi Charles le Chauve.
L'investiture
de Baudouin Bras de Fer, Ier comte de Flandre, par Charles le Chauve
Lors
d’un séjour à la cour royale à Senlis vers 862, Baudouin, noble
Franc, enlève la princesse Judith (v. 843 - †870), fille du roi
Charles le Chauve et d'Ermentrude d'Orléans. Judith a à peine 10 ou
douze 12 ans lorsque qu'elle épouse le roi Ethelwulf de Wessex,
veuve après 3 ans de mariage... Le fils d'Ethelwulf, Ethelbald,
épouse la reine, mais il rompt cette union incestueuse sur les
remontrances de l’Évêque de Winchester...
Judith
n'a pas encore 20 ans mais elle est déjà la veuve de 2 rois de
Wessex, Æthelwulf († 858) et le fils de ce dernier Æthelbald (†
860)... Afin de commettre le rapt, Baudouin s'est assuré de l'aide
du frère de Judith, le prince Louis, le futur Louis le Bègue.
Amour
ou calcul politique ?
Baudouin
est déjà comte, quand il voit à Senlis Judith, fille de
Charles-le-Chauve et veuve de deux rois de Wessex, vivement épris de
cette princesse encore jeune, il parvient à lui faire partager son
amour, mais désespérant de faire consentir Charles-le-Chauve à
leur union, il engage Judith à le suivre en Flandre, forte du
consentement de Louis, frère de la reine.
Toujours
est-il que Judith semble l’avoir suivi de son plein gré, sous un
déguisement... Prenant prétexte de la coutume Germanique du rapt,
a-t-elle suivi Baudouin de son plein gré ? Certainement… En effet,
l’enlèvement, certains disent le « viol », place le
roi devant le fait accompli. Le couple s’unit secrètement par les
liens du mariage à Harelbeke.
Charles
défère au synode les coupables de cette infraction aux lois
ecclésiastiques et civiles, et obtient des évêques une sentence
d'excommunication contre Baudouin, coupable du rapt d'une veuve, aux
peines de l'église, il ajoute les armes de son autorité en privant
le ravisseur de son titre de comte et en défendant formellement à
ses princes de lui donner asile.
Baudouin,
qui s'était retiré d'abord à la cour du roi Lothaire, croit devoir
s'en retirer pour ne pas faire peser de menaces sur l'empereur...
Puis le couple, effrayé des conséquences de ses actes, se réfugie
auprès de Louis II le Jeune, tandis que le Bègue se met en sécurité
sous la protection d’un prince plus puissant, très
vraisemblablement en Bretagne, où l’autorité royale est à peine
reconnue. A Soissons, une assemblée d’évêques un synode
épiscopal les excommunie.
Hors
de la communauté chrétienne, , ils sont privés des secours de la
foi comme des hommes. Baudouin et Judith gagnent alors Rome et
plaident leur cause auprès du pape Nicolas Ier.
En
effet, Nicolas est ému de compassion intercède longuement auprès
du roi de Francie Occidentale et envoie les évêques de Porto et de
Ficone avec des lettres de sa main pour Charles et pour la reine
Hermintrude, son épouse. Il y engage le roi de la manière la plus
pressante à pardonner aux fugitifs et à donner son consentement à
leur mariage. Sa première lettre étant demeurée sans résultat, il
en écrit une autre dans laquelle il ajoute à ses premières raisons
des motifs politiques qui doivent avoir plus de poids sur l'esprit de
Charles.
Le
roi se rend enfin à ces conseils, permet de célébrer le mariage à
Auxerre, dont l'oncle maternel de Judith est comte, et, pour
s'attacher davantage Baudouin, dont la bravoure et la prudence
deviennent tous les jours plus nécessaires pour défendre les côtes
contre les Normands, il lui rend avec sa dignité et ses honneurs, le
commandement des pays qui s'étendent, depuis la Somme jusqu'à
l'Escaut et la mer, mais il n'ajoute rien à ce que Baudouin avait
avant l'enlèvement de Judith.
Le
mariage est solennellement ratifié à Auxerre, selon les sources en
862 ou 863, en l’absence toutefois du roi.
Charles
le Chauve attribue de plus au forestier la marche de Flandre en
bénéfice dotal. Dans ses lettres à Charles-le-Chauve, le pape
sollicite vivement le pardon de Baudouin, mais il ne demande point
qu'on érige en faveur du suppliant un comté héréditaire...
Charles se rend avec peine aux prières réitérées du pontife, il
ne veut pas même assister au mariage qu'il permet, est-il
vraisemblable qu'il ait accordé bien au delà de ce que le pape
Nicolas Ier demande ? Hincmar de Reims, chargé de cette négociation
difficile, semble nous dire le contraire dans le rapport qu'il en
fait au chef de l'église : « Le roi, notre seigneur, et votre fils,
dit-il, n'a pas voulu assister de sa personne » au mariage, mais il
y a envoyé ses officiers, et d'après la promesse qu'il vous a
faite, il a permis qu'ils soient unis légalement par le lien
conjugal, et il a, uniquement sur votre demande, rétabli Baudouin
dans ses honneurs. »
Y
a-t-il rien dans cette lettre, conservée par Flodoard, qui indique
la création d'un comté héréditaire ?
Les
derniers mots ne semblent-ils pas même assez formellement contraires
à une pareille supposition?
BAUDOUIN Ier |
Cependant
si Charles-le-Chauve a fait un acte si extraordinaire en faveur de
son gendre, est-il possible de croire que l'archevêque Hincmar,
agent du souverain pontife dans l'affaire, aurait oublié d'en faire
mention dans une lettre expressément écrite pour rendre compte du
résultat de ses démarches ?
Et
Flodoard lui-même et les Annales Bertiniani auraient-ils pu passer
sous silence un fait de cette nature ?
Enfin,
si la chose est vraie, pourquoi Charles-le-Chauve a-t-il , une année
après le mariage de sa fille, confirmé la donation de quelques
biens, situés en Flandre, en faveur de l'abbaye de Saint-Bavon ?
Et
pourquoi demander la permission de Louis d'Outre-Mer pour restituer à
l'abbaye de Saint-Pierre des domaines que son prédécesseur lui
avait enlevés ? Pourquoi Lothaire, fils de Louis d'Outre-Mer,
a-t-il confirmé, en 954, ce qu'avait fait Arnoul-le-Vieux pour le
rétablissement de l'abbaye de Saint-Bavon, et en des termes tels que
ceux-ci : Decernimus, jubemus, regiaque munificentia prœcipimus.
Non
seulement Baudouin devient gendre royal mais en plus, on agrandit un
peu le territoire que le roi lui confie.
Encore
fonctionnaire royal, Baudouin Ier s’assure que son emploi devienne
héréditaire. La dynastie comtale Flamande est enfin fondée.
La
province n'a désormais de cesse d’être de plus en plus puissante.
Défenseur acharné de son comté, il fortifie Arras, Gand et Bruges
dont il fait sa capitale ainsi qu’un couvent à Furnes qui reçoit
les reliques de Sainte-Walburge. Baudouin décède en 879 à l’abbaye
Saint-Bertin, à Saint-Omer, où il a pris l’habit. Son corps y est
déposé alors que son cœur et ses entrailles sont confiées à
l’église Saint-Pierre de Gand.
Baudouin
Bras de Fer est en fait le dernier comte fonctionnaire de Belgique
Seconde. Baudouin ne peut donc être considéré comme le premier
comte de Flandre, encore moins comme le premier comte héréditaire;
mais il est incontestablement le premier gouverneur de ce pays, dont
la vie soit connue, et à quelques fables près, appuyée sur des
documents dignes de foi. Son mariage avec la fille de
Charles-le-Chauve et plus encore ses hautes qualités lui donnent
assez d'ascendant pour transmettre sans contestation sa dignité à
ses héritiers, et les mettre à même de se rendre bientôt princes
héréditaires et à peu près indépendants du plus puissant comté
de l'Europe.
Vers
877 (mort de Charles le Chauve), la charge devient héréditaire,
dans la maison de Baudouin Ier. La Flandre entre dans l'ère féodale.
Avant sa mort, Baudouin Ier fortifie Arras, Gand et Bruges, sa
capitale, où il fonde, selon la légende, l’église Saint-Donat, à
l’emplacement d’une ancienne chapelle dédiée à la Vierge... Le
corps du saint éponyme, huitième évêque de Reims y est transféré.
En
870, le marquis fait également bâtir un couvent de bénédictines à
Furnes, qui reçoit les reliques de sainte Walburge.
Baudouin
Ier meurt en 879 à Sithiu (future Saint-Omer), alors qu’il a pris
l’habit monacal à l’abbaye Saint-Bertin.
Trois
fils et une fille naîtront du mariage avec la Carolingienne Judith :
- Charles, mort à douze ans ;
- Baudouin II dit le Chauve, deuxième comte de Flandre (? - †918);
- Gunédilde de Flandres (en français ; Winidilde en flamand), qui épouse Guifred le Velu
Cet
épisode est à l'origine d'une légende d'Artois, appuyée par les
chroniques de l'abbaye du mont Saint-Éloi qui attribue à Baudouin
Ier la présence de 2 mégalithes nommés les Pierres Jumelles ou Les
Pierres d'Acq sur le hameau d'Écoivres à proximité d'Arras.
RUINES DE LA CATHÉDRALE DE SAINT OMER |
Baudouin
II de Flandre devient Comte de Flandre et d'Artois en 879. Mineur à
son avènement, celui-ci voit ses États subir une attaque sans
précédent des Normands.
Ils
détruisent Thérouanne, ravagent tout le pays et pillent les
abbayes, semant mort et désolation sur leur passage.
En
novembre 879, des Normands, dont la troupe de Godfrith, ravagent la
Flandre et remontent l'Escaut jusqu'à Gand qu'ils utilisent comme
base.
Traité
de Ribemont
Louis
III le Jeune envahit la Lorraine Française qu'il se fait céder par
le traité de Ribemont, et pénètre dans la Champagne.
Repoussé
avec perte, il reprend en désordre la route de la Saxe. Louis III le
Jeune laisse à Louis III de France et Carloman II de France la
couronne de Francia Occidentalis après le traité de Ribemont, en
880, où Louis III de Francie Occidentale cède à Louis III le
jeune, roi de Germanie la moitié de la Lorraine.
Baudouin
II de Flandre, Comte de Flandre, reprend son indépendance vers 880,
suivi du Duc de Bourgogne...
Et
si en plus de l'amour le calcul de Baudouin de Flandres était
surtout le pouvoir.
Les
actes qui se définissent comme une transgression des règles
sociales apparaissent comme les révélateurs de dysfonctionnements.
Enlever une femme dont on désespère d’obtenir la main par des
voies légitimes montre l’inadéquation entre les ambitions du
ravisseur et les prétentions de la famille à laquelle il souhaite
s’allier. Lorsque cela se produit au niveau le plus élevé de
l’élite, comme c’est le cas en 862 quand Baudoin Bras-de-Fer
enlève Judith, la fille du roi de Francie Occidentale Charles le
Chauve, et lorsque cette tentative est finalement couronnée de
succès et non balayée comme une incongruité, c’est tout l’ordre
social qui semble remis en cause
Au
carrefour entre les destins individuels et la crise des modèles,
l’affaire du rapt de Judith par Baudoin de Flandre démontre que le
renouvellement des
BRUGES |
élites
dépend en partie de l’audace et de la bravoure de « jeunes »
ambitieux. Si l’ascension de Baudoin correspond à un
bouleversement de la hiérarchie de l’élite comtale, il faut
cependant se garder de voir en lui un homo novus.
Pour comprendre comment Baudoin a pu finalement devenir le gendre de Charles le Chauve, il convient de remettre le rapt de Judith dans le contexte de deux situations de crise bien différentes.
Pour comprendre comment Baudoin a pu finalement devenir le gendre de Charles le Chauve, il convient de remettre le rapt de Judith dans le contexte de deux situations de crise bien différentes.
D’une
part, au niveau de l’entourage royal où il n’occupe qu’une
place minime, Baudoin a su exploiter l’affaiblissement du pouvoir
de Charles le Chauve. Il a choisi des alliés de poids : Le propre
fils du roi, le futur Louis le Bègue, et les Normands, dont les
attaques ravagent le pays depuis plusieurs années.
Il
trouve refuge chez Lothaire II. Alors que celui-ci est accablé par
Hincmar, qui invoque le droit ecclésiastique pour interdire son
union avec Waldrade, Baudoin réussit habilement à utiliser
l’évolution de la doctrine chrétienne du mariage à son avantage
en faisant directement appel au pape Nicolas Ier.
Une
fois son mariage avec Judith avalisé, son ascension dans l’élite
comtale paraît à première vue aussi inattendue que rapide.
D’autre part, sur le plan régional, Baudoin n’est pas un nouveau venu. S’il désire obtenir la main de Judith, ce n’est peut-être pas tant pour obtenir une place de choix dans l’entourage de Charles le Chauve que pour lutter à armes égales avec la branche familiale dominant le Nord de la Francie, celle des Hunrochides. Ces derniers ont en effet obtenu une alliance avec la famille Carolingienne à la génération précédente. Cela leur assure un prestige bien supérieur à celui de leurs concurrents, dont Baudoin fait incontestablement partie au début des années 860, car ses pères sont déjà en possessions de terres dans la région. Alors que les familles les plus prestigieuses, dont le patrimoine est éclaté, peinent à défendre celui-ci, Baudoin réussit à ancrer en Flandre un pouvoir régional qui annonce l’essor des principautés territoriales de l’ère seigneuriale.
Le
rapt de Judith apparaît cependant comme l’élément nécessaire,
mais pas suffisant, pour expliquer comment Baudoin et ses fils ont pu
asseoir leur pouvoir dans une région-clef et, indirectement, dans
l’entourage du roi.
Baudouin
Ier de Flandre — Wikipédia
fr.wikipedia.org/wiki/Baudouin_Ier_de_Flandre
Statue
de Baudouin Ier sur la façade de l'hôtel de ville de Bruges ( ...
Lors d'un séjour à la cour royale à Senlis vers 862, Baudouin,
noble Franc, enlève la .... 41, d'après Chronicon Sancti Bavonis
(année 867) et Chronicon Sithii Sancti Bertini ...
Baudouin
II de Flandre - Histoire de l'Europe
www.histoireeurope.fr/RechercheLocution.php?...Baudouin+II...Flandre
Événements
historiques concernant -Baudouin II de Flandre- extrait d'une base
historique comportant plus de ... Recherche par Année, Carte ...
Lors d'un séjour à la Cour royale à Senlis, en décembre 862,
Baudouin Ier Bras-de-Fer enlève la ...
Bauduin
1er DE FLANDRE - Albert DELOBELLE - Geneanet
gw.geneanet.org/delobelle?lang=en&p=bauduin+1er&n=de+flandre
L'investiture
de Baudoin Bras de Fer, Ier comte de Flandre, par Charles ... d'un
séjour à la cour royale à Senlis vers 862, Baudouin enlève
laprincesse Judith (v. ... 41, d'après ChroniconSancti Bavonis
(année 867) et Chronicon Sithii Sancti ...
Recueil
des chroniques de Flandre
https://books.google.fr/books?id=AH5BAAAAcAAJ
- Traduire cette page
Joseph
Jean De Smet - 1837
remplacer
son père 1 que pendant un intervalle assez court , car il est prouvé
que Baudouin Ier était déjà pourvu du comté en 862 , quoiqu'on
ignore l'année ...
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