samedi 31 janvier 2015

EN REMONTANT LE TEMPS... 839



30 JANVIER 2015...

Cette page concerne l'année 839 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol 

MEURTRES ET IMBROGLIOS DANS LE DUCHÉ DE BENEVENT

Le duché de Bénévent a pour siège Bénévent, une ville de Campanie en Italie du sud.

Les circonstances de la création du duché sont contestées. Selon certains chercheurs, les Lombards sont présents dans le sud de l'Italie bien avant la conquête totale de la vallée du Pô : Le duché aurait été fondé en 570 ou 571. Le premier duc, Zotton, est un chef de bande militaire qui descend la côte de Campanie. D'abord indépendant, Zotton a finalement fait allégeance à l'autorité royale du Nord.

Arigis Ier, son neveu, lui succède et le duché de Bénévent est gouverné jusqu'à sa fin d'après le principe de la succession héréditaire :

Une bande de territoire qui doit allégeance à Rome ou à Ravenne sépare le duché de Bénévent du royaume Lombard de Pavie.
Le duché est semi indépendant, en dépit de racines et d'une langue commune. Le droit et la religion sont similaires et les ducs prennent pour épouse des femmes de famille royale.

L'autonomie culturelle se dégage progressivement sous la forme d'un chant liturgique distinctif, le « chant bénéventain » , développé dans l'église de Bénévent Une « Écriture bénéventaine » a également été développée pour l'utilisation populaire de l'écriture latine.

L'écrivain du VIIIe siècle Paul Diacre arrive à Bénévent dans le cortège d'une princesse de Pavie, épouse du duc. Installé dans le plus grand des monastères de Bénévent, le Mont Cassin, il écrit tout d'abord une histoire de Rome, puis une histoire des Lombards, la principale source de l'histoire du duché à l'époque.

Sous les successeurs de Zotton, le duché est élargi au détriment de l'Empire Byzantin.
Arigis, depuis le duché du Frioul a conquis Capoue et Crotone, chassé les Byzantins d'Amalfi, mais a échoué devant Naples.
Après son règne, les Byzantins ont quitté le Sud de l'Italie en dehors des villes Naples, Gaeta, Sorrento, la Calabre et certaines villes maritimes des Pouilles (Bari, Brindisi, Otrante, etc..).

En 814, Grimoald IVe consent à une redevance annuelle et promet allégeance à Louis le pieux, renouvelée par son successeur Sicon, mais aucun engagement n'est tenu et profitant de l'affaiblissement des rois Carolingiens, le duché accroît son autonomie.

Sicard de Bénévent est le fils et successeur du prince Sicon.
L'assassinat de Sicard en juillet/août 839, marque le début d'une longue période d'instabilité chez les Lombards du sud de l'Italie, il s’ensuit une guerre de succession et la division du duché en deux principautés : Bénévent dirigé par Radalgis et Salerne dirigé par Siconulf, frère de Sicard (moitié du côté de la mer Tyrrhénienne).

Sicard de Bénévent (en italien : Sicardo di Benevento), prince lombard de Bénévent de octobre 832 à juillet/août 839, c'est le dernier prince Bénéventin qui domine la plupart du Mezzogiorno, alors appelé Langobardia Minor, c'est-à-dire la « Lombardie mineure » ou « petite Lombardie ». Sicard est le fils et successeur du prince Sicon, originaire de la cité de Spolète. En dépit de sa stratégie militaires, c'est aussi un bâtisseur. Il construit une nouvelle église à Bénévent et y dépose des reliques de Saint-Barthélemy

Une fois Sicard, prince de Bénévent, tué par les siens, le chambrier palatin Radelchis lui succède comme prince. À Tarente réside alors le belliqueux Siconolf, fils du grand prince Sicon de bonne mémoire. Sur ces entrefaites, les Capouans commettent les plus grands scandales, les notables sont tués par leurs sujets : Leurs biens pillés, et ils s’offrent en spectacle scandaleux à l’univers.

Pour cette raison, ils redoutent d’aller à Bénévent et d’obéir aux ordres de leur prince Radelchis. Ils imaginent de nouvelles tromperies et vont trouver à Tarente Siconolf, le fils du susdit prince, s'en font un allié, se mettent sous son principat. Peu après, celui-ci entre dans Salerne et la plus grande part du territoire de Bénévent se rallie.

Le prince Radelchis s’enflamme de haine contre lui et s’efforce de le chasser de ses terres. De ce long combat, des mauvaises actions commises de part et d’autre, aucun récit ne peut supporter l’étendue, aucun savant ne peut en expliquer le sens, personne ne peut en donner la description.

En ce temps, le susdit prince Radelchis, par l’entremise de Pando de Bari, invite les sarrasins d’outre-mer à lui porter secours... Ceux-ci, longtemps demeurés dans les environs de Ban, s’emparent en pleine nuit, comme ils ont habitude de faire, de la ville. Le premier roi de cette troupe inique s’appelle Kalfons, couverts de vêtements et de chausses, ils ne sont pas même protégés d’une armure et n’ont en main que des roseaux. C’est avec eux que Radelchis dévaste toute la principauté de Siconolf et réduit en cendres toute la vieille Capoue. depuis tout ne fait qu’empirer.

Un peu après son avènement, il prend et détruit Amalfi et fait déporter un grand nombre de ses habitants à Salerne (ils ne retourneront dans leur ville qu'à la mort de Sicard). dont il rapporte les reliques de Saint Trofimena, récemment apporté de Minori, (Italie).
C'est au cours des luttes entre le prince Sicard et le duc André II de Naples (834-840) que les lombards se heurtent pour la première fois aux bandes de musulmans attirés en Campanie par les Napolitains.

Les arabes venant de Sicile contournent Otrante débarquent à Brindisi et prennent la ville, Sicard accourt pour les en chasser mais sa cavalerie tombe dans un piège tendu par les envahisseurs et périt en nombre pendant que le prince réussit à s'échapper à grand peine.

L'assassinat en juillet/août 839, après un règne de 6 ans et 10 mois selon le « Chronicon Salernitanum », de Sicard, prince guerrier et bâtisseur, marque le début d'une longue période d'instabilité chez les Lombards du sud de l'Italie, la division puis l'éclatement de la principauté lombarde de Bénévent avec Salerne puis Capoue qui deviennent les sièges de deux principautés lombardes indépendantes.

Sicard est remplacé en août 839 par son trésorier nommé Radelchis (mort en 851), qui n'est peut-être pas étranger à l'élimination de son prince.

RELIQUE DU MONT CASSIN
La crise est aggravée par les ravages des pirates Sarrasins, appelés par Radelchis et par Sicinulf (Sconolf) dans leur guerre de 10 ans. La colonie Sarrasine dans le sud du Latium a été éliminée en 915, après la bataille du Garigliano.

Son frère Siconolf qui a été exilé à Tarente en profite pour rassembler un parti de mécontents et déclarer l'indépendance en décembre de la principauté de Salerne pendant que les Amalfitains profitent de la situation pour recouvrer eux aussi leur indépendance et se constituer en État autonome dirigés par des préfets annuels jusqu'en 859.

Cependant, l'Empire Byzantin a reconquis une grande partie du sud de l'Italie, commençant par Bari, repris aux Sarrasins en 876, reprend la Pouille et fonde la province du Catépanat d'Italie (999) , réduisant de fait la puissance déjà en déclin de Bénévent.

En 978, Pandolf Tête de Fer réunit de nouveau Bénévent, Capoue et Salerne. Ses fils se partagent les territoires à sa mort.

En 1022, l’empereur Henri IIe s'empare momentanément de la principauté. Les Normands appelés afin de combattre les Sarrasins finissent par prendre le dessus dans les conflits entre Lombards (Salerne), Byzantins (Pouilles) et Sarrasins (Calabre) et établissent en 1042 le Comté d'Apulie, avec comme capitale Melfi

Le 18 juin 1053, Onfroy d'Apulie et Robert Guiscard défont la coalition ennemie à la bataille de Civitate, près de Foggia qui est dirigée notamment par le pape Léon IX et l'empereur Germanique Henri III le Noir. Léon IXe, capturé et emprisonné, doit reconnaître la souveraineté Normande sur l'Apulie.

En 1053 Bénévent passe sous l'autorité Normande et papale qui depuis Rome nomme les ducs Lombards jusqu'en 1078, quand la papauté confie la seigneurie sur la principauté à Robert Guiscard, mais en 1081 le pouvoir est déjà rendu au pape. Bénévent est réduite à une petite ville sans territoire ni pouvoir.
La seule exception date de 1806, quand après la prise de Bénévent par Napoléon, Charles Maurice de Talleyrand est nommé prince de Bénévent. Mais le titre n'est qu'honorifique et disparaît avec la chute de Napoléon en 1815.
Bénévent est resté sous domination pontificale jusqu'à l'unification de l'Italie en 1861...

Paul Diacre qualifie le duché de Bénévent de « duché des Samnites », se référant aux anciens habitants Italiques de la région qui ont donné leur nom à la région Samnium.


Sicard de Bénévent
monindependancefinanciere.com/lenciclopedie/.../sicard-de-benevent.ph...
Sicard était le prince de Bénévent de 832. Il était le dernier prince de Bénévent un unie qui couvrait la plupart du Mezzogiorno. A sa mort, la principauté est ...

Biographie universelle ancienne et moderne ou histoire par ...
https://books.google.fr/books?id=Yre2YXNGrxEC
Michaud - 1825
SICON I". , prince de Bénévent, était un gentilhomme de Spolète, qui, vers l'an 8m ... Son fils Sicard , qu'il avait auparavant déclaré son collègue , lui succéda.

Persée : L'état politique de l'Italie méridionale à l'arrivée des ...
www.persee.fr/web/revues/.../mefr_0223-4874_1901_num_21_1_6248
de F Chalandon - ‎1901 - ‎Cité 5 fois - ‎Autres articles
Parlant des princes lombards de Capoue et de Bénévent soumis à l'empereur germanique ..... Sicard de Bénévent et le duc de Naples, Amalfi est expressément ...

EN REMONTANT LE TEMPS... 840

29 JANVIER 2015...

Cette page concerne l'année 840 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol 

LORSQUE LES MUSULMANS S'EN PRENAIENT A LA CHINE.

Jusqu’au VIe siècle de notre ère, les espaces centre-asiatiques sont dominés par des peuples Indo-Européens (cf. les Scythes, les Tokhariens et, plus longuement, les Sogdiens). C’est à cette époque que des nomades Türük, issus de l’Altaï, font irruption dans l’Histoire.
Au VIIIe siècle,  les clans Türük sont divisés puis éclipsés par les Ouïghours. Ceux-ci sont à leur tour marginalisés et écartelés entre les deux puissances montantes de la région :
Les Arabes de Transoxiane (territoire au-delà de l’Oxus/actuel Amou-Daria) à l’ouest, les Chinois à l’est, influents jusque dans les oasis du Ferghana et à Tachkent.

Les premiers battent les seconds à Talas, en 751, et les Chinois sont contraints de se replier plus à l’est, laissant place aux Ouïghours.  Ceux-là fondent un
« empire » dont le territoire correspond grosso modo à la Mongolie actuelle. 
Cet « empire des steppes », pour reprendre le titre d’un maître ouvrage de René Grousset, s’effondre en 840 sous les coups des nomades kirghizes.

De nombreux Ouïghours trouvent alors refuge dans les oasis situées au sud des monts Tian-Chan (les Monts célestes).

C’est bien plus tard, aux XVIIe et XVIIIe siècles, que les Chinois reviennent en force et conquièrent le Turkestan Oriental, région qu’ils nomment le « Xinjiang », le terme signifiant « nouvelle frontière » ou « nouveau territoire ». Le discours chinois se réfère donc à cette époque pour chercher à légitimer l’actuelle domination de Pékin sur le Sin-Kiang.
Ce discours fait pourtant l’impasse sur les l’histoire antérieure et postérieure de la région. 
Au cours de son histoire, la région géographique connue aujourd’hui sous le nom chinois de « Xinjiang » a été une voie de passage où se sont mêlées un grand nombre de populations d’origines ethniques diverses. Le paysage ethno-culturel complexe que nous venons de décrire est le produit d’une histoire elle-même compliquée. A l’origine, la région a sans doute été peuplée par des populations Indo-Européennes avant d’être confrontée à des vagues d’envahisseurs nomades non Indo-Européens : Paléo-Asiatiques d’abord puis Proto-Turques, Turque et Proto-Mongoles.

Dès le IIe siècle avant Jésus-Christ, notamment sous le règne de l’Empereur Wudi de la dynastie des Han (206 avant Jésus-Christ- 220 après Jésus-Christ), les Chinois pénètrent dans la zone dans le cadre de la lutte pour le contrôle de la région qui les oppose aux Xiongnu, puissance dominant les steppes de l’Asie entre 200 avant Jésus-Christ et 48 après Jésus-Christ.

Le pouvoir Chinois y installe des colonies militaires, les Tuntian. Elles ne peuvent cependant pas se maintenir.

La dynastie Chinoise des Tang (618-907 Ap. J-C.) reprend à partir du VIIe siècle la voie tracée par les Han. Elle installe 4 gouverneurs militaires à Karachahr, Kutcha, Kachgar et Khotan mais là encore son autorité n’est pas très assurée.

Les Kirghizes ou Kirghiz sont un peuple de langue Turque (le kirghize) résidant au Kirghizistan et dans les régions frontalières du Tadjikistan et de l'ouest de la Chine (région autonome du Xinjiang).
Les Kirghizes (Kē’ěrkèzī zú en hanyu pinyin) font partie des minorités reconnues officiellement en Chine.

L'étymologie de leur nom a donné lieu à plusieurs hypothèses.
Ce peut être « ceux qui errent dans la steppe » (cf. Turcs de Turquie kirk, « steppe » et gez-, « errer »)...
Une étymologie populaire les fait descendre de « quarante filles » (qirq qız qui veut dire quarante filles. Selon une légende, quarante filles dont la tribu avait été massacrée auraient été fécondées par un fauve mythique ou un griffon...

Plus simplement, le nom peut être rapproché de kırk, « quarante » nombre de tribus que comprennent les Kirghiz, avec un écho au drapeau national qui figure un soleil avec quarante rayons, ou encore une yourte traditionnelle avec quarante demi-arceaux de soutien.

Les Turcologues Russes considèrent ce nom comme celui d'un clan dirigeant plutôt que d'un peuple, et qualifient volontiers ce dernier de « Vieux-Khakasses » pour marquer sa parenté génétique avec les Khakasses qui occupent actuellement le territoire de l'ancien Kaghanat Kirghize. On conserve cette appellation de « Kirghizes » habituelle en Occident, en soulignant que ces Kirghizes médiévaux ne sont pas identiques aux Kirghizes modernes, et que leur histoire ancienne ne s'est pas déroulée dans l'actuelle Kirghizie....

Les Kirghizes sont originaires du haut Ienisseï. Les Kirghizes médiévaux résultent de la fusion de diverses populations antérieures, dont celle qui occupe le bassin de Minoussinsk et était porteuse de la culture dite de Tachtyk, succédant à la culture de Tagar de l'époque Scythe.
Le groupe dirigeant Turcophone (les Kirghizes au sens strict) soumet également diverses tribus Ougriennes, Samoyèdes et Paléo-Sibériennes.

À la fin du VIIe siècle et au début du VIIIe siècle, les Kirghizes sont probablement vaincus par les Turcs Orientaux qui mènent contre eux plusieurs campagnes en 696-97, 709 et 711.
Ils subissent ensuite en 758 une attaque des Ouïghours (Mongolie). Un siècle plus tard, ils prennent leur revanche et détruisent le kaghanat Ouïgour. Les Kirghizes poursuivent les Ouïgours un temps (840-42) jusqu'au Turkestan Oriental. Les sources Chinoises les décrivent comme grands et blonds, ce qui pousse certains à voir en eux des Indo-Européens turquisés.
Les Ouïgours (ceux qui réunissent) 
744: fondation d'un khanat tieli (Ouïgour) sur les bords du fleuve Orkhan, en Mongolie, qui prend le nom de Huihe. 
745: le second empire Turc est détruit par le khanat tieli qui lui succède. 
762: Le khan Bögü des futurs Ouïgours, alliés aux Tibétains, s'empare de Xi'an, capitale de la Chine. 
763: le manichéisme devient la religion officielle des futurs Ouïgours. Cette religion, qui succède au chamanisme, vient de Perse et apporte avec elle une écriture dérivée du Sogdien. 
840: les Xiajiasi (Kirghizes), naguère soumis au khanat tieli, se soulèvent et défont les troupes huihe. Les futurs Ouïgours, chassés de Mongolie, se réfugient dans le bassin de Turfan (Sinkiang), où ils fondent le khanat de Gaochang.  La ville est un centre important sur la Route de la Soie.
Les populations présentes autour du bassin du Tarim (Yutian, Shule, Qiuci) sont assimilées. S'y adjoindront des Han, des Tubu (Tibétains?), des Qidan et des Mongols dont le mélange contribuera à créer les Ouïgours modernes.
Au cours du IXe siècle, Jiaohe tombe sous la domination du khanat Ouïgour de Gaochang et y reste jusqu'en 1216. Kuqa est également conquise par les Ouïgours, ils absorbent les Tokhariens qui les initient au bouddhisme.
Les Ouïgours, renonçant au nomadisme, se sédentarisent et leur langue se substitue progressivement aux anciens langages indo-européens, mais la suprématie Ouïgoure n'est pas acceptée par les autres ethnies qui ne cessent de la contester. 
un grand nombre de Ouïgours émigrent vers l’ouest. Ils pénètrent dans la région actuelle du Xinjiang et transfèrent leur capitale des bords de l’Orkhon à Beshbalik alors que Turfan (connue à l’époque sous le nom de Qocho) devient la seconde capitale du nouvel État. Ce « Royaume des Ouïgours occidentaux » domine la région entre 840 et 1284. Progressivement, les Ouïgour adoptent le mode de vie plus policé des populations sédentaires Indo-Européennes des oasis. Ils finissent par se mélanger à elles. La langue Ouïgoure remplace ainsi le Tokharien, langue Indo-Européenne parlée jusque là par les populations locales.
De cette fusion entre nomades et sédentaires naît la brillante civilisation de Kocho. Sur le plan religieux, les populations de la région pratiquent le manichéisme, le bouddhisme ou le christianisme nestorien.

En 924, les Khitans les chassent de Mongolie et ils refluent vers leur terre d'origine.

L’islamisation de la zone est progressive. Les agents de sa propagation sont au XIe et XIIe siècles les Qarakhanides (998-1212), première dynastie islamique Turque, qui lancent des campagnes militaires contre les bouddhistes à partir de Kachgar. Les Qarakhanides gardent le contrôle du sud et de l’ouest du bassin du Tarim jusqu’en 1141, date de leur défaite face aux Kara Khitaï.

Malgré sa propagation et avant de s’imposer définitivement, l’islam affronte un retour du bouddhisme et même du christianisme sous l’influence de la dynastie des Kara Khitaï (1124-1211) qui détruit le khanat musulman de Kachgar.

Le bouddhisme se perpétue d'ailleurs dans certaines parties de la région (Turfan et Hami) jusqu’au XVIe siècle.

Aux Kara Khitaï succèdent les Mongols qui conquièrent l’ensemble des bassins du Tarim et de la Dzoungarie.

En 1207, une armée commandée par Djötchi, le fils aîné de Gengis Khan, les soumet sans combat et ils sont intégrés à l'empire Mongol.

Ils se révoltent néanmoins dès 1218 en refusant de fournir des recrues aux armées Mongoles, mais sont à nouveau vaincus.
En 1209, le royaume Ouïgour de Kocho se soumet volontairement à Gengis Khan.
En 1273 ils peuvent établir pour 20 ans leur indépendance.

Les Ouïgours fournissent aux Mongols leur alphabet mais aussi des administrateurs pour leur nouvel empire.

Mais en 1293 les Mongols réaffirment leur autorité et en représailles une partie de la population est déportée. Une ultime révolte sans succès a lieu en 1399.

Sous la dynastie Mongole des Yuan qui règne en Chine de 1277-1367, la région fait brièvement partie de l’Empire avant d’être placée dès les années 1320 sous l’autorité complète des Djaghataïdes.

C’est sous cette dynastie Mongole que la conversion totale de la région à l’islam est acquise.

Entre le XIVe et le XVIe siècles, les artisans de cette islamisation sont les cheiks de l’ordre soufi des Naqshbandis.
En 1513, avec l’annexion de Hami par Mansur Khan (Djaghataï de l’est), le nom même de « Ouïgour » disparaît. Il ne refait surface qu’au début du XXe siècle sous l’influence du nationalisme Turkestanais.
Au XVIe siècle, le déclin des Djaghataïdes permet l’ascension politique d’une famille de religieux musulmans dans le sud de la région, les Makhdumzada Khodjas. Ces derniers, en tant que sayyed, c’est-à-dire descendants du Prophète, s’allient aux Djaghataïdes et finissent par les dominer totalement. Les Khodjas se divisent cependant en deux clans, l’un basé à Yarkand (les Karataghliks ou peuple de la Montagne Noire) et l’autre à Kachgar (les Aktaghliks ou peuple de la Montagne Blanche), en lutte pour la prééminence. A la fin du XVIIe siècle, dans le cadre des affrontements contre les Karataghliks, les Aktaghliks font appel aux Oïrats (les Mongols occidentaux ou aussi connus sous le nom de Eleuthes (1619-1758)) qui se sont installés en Djoungarie dès le XVe siècle et sont les maîtres du Xinjiang Oriental, du Qinghai et du Tibet.

Les Kirghizes ne quittent leurs territoires ancestraux de Sibérie que beaucoup plus tard, à partir du XVe siècle selon certains, ou seulement au XVIIe siècle, après l'échec de la résistance à la colonisation Russe. Les clans dirigeants gagnent alors la région au nord du Pamir et du Tian Shan (les Kirghizes restés dans la région de l'Ienisseï sont aujourd'hui appelés Khakasses).
En 1678, Kachgar est conquise. La région, certes dirigée par des musulmans, devient cependant une sorte de protectorat, placé sous la tutelle de l’État Djoungare.

Par la suite, les Kirghizes passeront sous souveraineté Chinoise à partir de 1750, puis sous celle du khanat de Kokand (vers 1830). Ce sont finalement les Russes qui prendront le contrôle de l'essentiel de leur territoire, par l'annexion du khanat de Kokand.

En 1754, devant le danger que fait peser le pouvoir des Oïrats sur la sécurité de la Chine, la dynastie mandchoue des Qing alors au pouvoir à Pékin se lance à la conquête de leurs territoires.
C’est à cette occasion que les Chinois ou plutôt les Mandchous en l’occurrence, « oubliés depuis des siècles » selon l’expression de Grenard, reviennent véritablement sur la scène régionale.

La campagne militaire des Mandchous mais aussi les maladies détruisent 70% de la population djoungare.

En 1759, les Qing établissent leur pouvoir sur l’ensemble du « Xinjiang ». Les Mandchous pratiquent l’ « indirect rule (régime de colonisation) » dans le sud de la région alors qu’ils établissent des colonies civiles et militaires au nord des Tianshan. La Pax Manjurica pour reprendre une expression de Millward dure 60 ans avant d’être confrontée à des révoltes dirigées par les Khodjas (1815, 1820 à 1828, 1847, 1855, 1862).
Le soulèvement des musulmans Chinois de 1862 isole la région du reste de la Chine.
Les Qing perdent pied et la zone leur échappe en 1864 alors que les Russes occupent la vallée de l’Ili.

Entre 1864 et 1877, la région est dirigée par Yaqub Bey qui fonde l’Émirat de Kachgar et entretient des relations avec l’Angleterre, la Russie et la Porte Ottomane. Mais son règne est éphémère. Son pouvoir s’effondre alors que les Mandchous reconquièrent rapidement la région. Ils l’érigent en province de l’Empire en 1884.

Les Occidentaux ont longtemps confondu les Kirghizes avec les Kazakhs. Il s'agit pourtant bien de deux peuples distincts. Cette confusion explique pourquoi la république autonome créée par les Soviétiques pour les Kazakhs en 1920 fut appelée « République kirghize »

En 1936 ils sont inclus dans une République socialiste fédérée. Certains Kirghizes participent à la deuxième guerre mondiale, enrôlés dans l'armée soviétique... Des colons Ukrainiens et Russes spécialisés dans la culture du blé viennent s'installer sur les hauts-pâturages (djaïlou) de la vallée du Tchou.
Aujourd'hui, le Kirghizistan est indépendant.

Entre 1911, date de la chute de la dynastie des Qing, et l’établissement du pouvoir communiste en Chine en 1949, la situation du Xinjiang reste extrêmement troublée. Les puissances extérieures s’ingèrent dans les affaires de la zone. Le Xinjiang connaît des révoltes locales et subit le pouvoir autoritaire de potentats Chinois quasi-indépendants de Pékin comme Sheng Shicai. Le voisin soviétique s'immisce dans la politique locale à tel point que la province devient sa sphère d’influence exclusive. Entre 1944 et 1949, une République indépendante du Turkestan Oriental, dirigée par des Turcophones, est proclamée et contrôle certaines parties de la région avec la bénédiction de Moscou.
En 1949, avec l’assistance des Soviétiques, Pékin se réinstalle cependant dans la zone.

Depuis la « libération pacifique » de 1949 par les troupes Chinoises, l’agitation des populations locales est latente au Xinjiang.
En fait, la conscience nationale des groupes ethniques locaux s’est développée tout au long du XXe siècle. C’est ainsi que l'ethnonyme moderne « Ouïgour » a fait sa réapparition sous l’influence des Soviétiques et s’est popularisé dans la région dans les années 30. Avant cette date, si on se réfère aux observations de Grenard, le groupe des cultivateurs sédentaires vivant dans les oasis n’a « aucun nom ethnique ». (…) L’expression la plus ordinairement usitée pour désigner le bassin du Tarim (est) celle très vague de « mouçoulman yourti », la terre des musulmans, dont les habitants sont les musulmans, « mouçoulman khalk », qui parlent la langue musulmane, « mouçoulman tili ». Ceux qui veulent être plus précis le sont trop, ils se disent gens de Kachgar, de Khotan, de Tourfan, etc. (Kachgarlyk, Khotanlyk, etc. ). Selon Grenard, à la fin du XIXe siècle, l'ethnonyme « Ouïgour » a donc complètement disparu de la région même qui a vu briller la puissance du Khanat Ouïgour.

La réappropriation du nom antique de « Ouïgour » est un « coup de génie » selon Françoise Aubin... Nathan Light la qualifie pour sa part d’événement fondateur pour l’identité Ouïgoure moderne. Mais, la création d’une identité nationale Ouïgoure commune doit surmonter l’identification traditionnelle des individus aux oasis dont ils sont originaires. A la fin des années 1980, ce localisme, accentué par l'isolement géographique des oasis et par les influences culturelles diverses qui se sont exercées au Xinjiang à travers l’histoire, est encore très présent comme le montrent les travaux de J. Rudelson.

Les années 90 font cependant passer au second plan ces « identités d’Oasis ». L’influence du contexte international marqué par la disparition de l’URSS et l’indépendance des Républiques d’Asie centrale, mais aussi de la politique interne de la Chine caractérisée par l’afflux de population Han, l’institutionnalisation de la langue chinoise et la perception chez les Ouïgours d’une disparité économique et d’une exploitation des ressources du Xinjiang au profit des seuls Han, a conduit à un renforcement de l’ethno-nationalisme au sein d’une partie de la population Ouïgoure.

S’il est aujourd’hui très délicat d’évaluer l’importance quantitative du mouvement indépendantiste, les chercheurs contemporains constatent néanmoins que les franges les plus jeunes de la population sont travaillées par ce sentiment. Alors que la « question Ouïgoure » n’atteint pas encore dans le public occidental l’acuité de celle du Tibet, à Pékin, au contraire, le « séparatisme des minorités » (minzu fenlie zhuyi) est pris très aux sérieux. Les auteurs Chinois considèrent qu’il s’agit de la menace principale qui pèse aujourd’hui sur la région du Xinjiang et donc sur la « souveraineté » de la Chine dans cette zone.
C’est pour cette raison que la répression qu’exerce Pékin à l’encontre de toute manifestation du « séparatisme » est extrêmement sévère et tend même à s’accentuer encore davantage...

Histoire - Mongolie - Voyage Mongol
voyagemongol.com/mongolie/histoire.php
... Second empire des Köktürks (681 - 747) Empire des Ouïghours (744-840), Empire des Kirghizes (840-927), Empire des Khitans(924-1125), puis les Jurchen ...
Kirghizes
www.comoria.com/182937/Kirghizes
Kirghizes dans le Karakorum Cette page concerne le peuple des Kirghizes. Pour la langue ... En 840, ils envahissent l'Empire ouïghour (Mongolie). Les sources ...

jeudi 29 janvier 2015

EN REMONTANT LE TEMPS... 841

28 JANVIER 2015...

Cette page concerne l'année 841 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol 

AMORCE DE TROIS ANNÉES DÉSASTREUSES QUI MARQUERONT A JAMAIS L'EUROPE OCCIDENTALE

La bataille de Fontenoy-en-Puisaye a lieu le 25 juin 841 sur le territoire de l'actuelle commune de Fontenoy (Yonne), « au cœur » de la Puisaye.
Elle oppose Lothaire Ier, le fils aîné de Louis Ier le Pieux, à ses 2 frères, Louis le Germanique et Charles le Chauve.
Leur neveu, le roi Pépin II d'Aquitaine, fils de feu Pépin Ier, se range du côté de Lothaire.
Suivant l'accord de Worms du 28 mai 839 (ou du 30 mai 839 selon les sources), le partage de l'empire donne à Lothaire Ier tous les territoires se trouvant à l'Est de la Meuse, sauf la Bavière qui reste à Louis le Germanique. Son demi frère, Charles le Chauve, reçoit tout ce qui se situe à l'ouest de cette même rivière avec aussi la Provence, Lyon, Toul et Genève.

Cette décision, qui prive Pépin II de son royaume d'Aquitaine, provoque la révolte de ses partisans contre son grand-père.
Ce dernier, réunissant une grande armée, part les combattre. Tandis qu'il marche sur eux, il apprend que son autre fils, Louis le Germanique, également insatisfait, a envahi la Thuringe.
L'empereur met alors ses troupes à la poursuite du fils rebelle mais tombe malade à Salz... Voyant sa fin venir, il envoie sa couronne et son épée à Lothaire « à condition qu’il reste fidèle à Judith et à Charles et qu’il laisse à son plus jeune frère la part de royaume que, devant Dieu et les grands, il lui a attribué ».

Et au moment de mourir, il murmure à propos de Louis le Germanique :
« Je lui par­donne, mais dites-lui que Dieu, vengeur des pères, punit dans la colère les enfants rebelles ».

Le 20 juin 840, Louis le Pieux meurt près d'Ingelheim, dans une île au milieu du Rhin.
Le 24 juillet 840 à Strasbourg, le nouvel empereur Lothaire Ier, reniant tous ses serments et ne ju­rant que par l’ordinatio imperii de 817, déclare que tout doit être sous son contrôle et refuse de donner une part à Charles en dépit des supplications de Judith, la mère de ce dernier.

En outre, Lothaire annonce qu’il va venir prendre possession de l’empire, et incite son neveu Pépin II à se rallier à lui...

Louis le Germanique, réclamant lui aussi tout ce que son père lui a accordé en 831 et 833, décide de s'allier à Charles le Chauve afin de récupérer ensemble leur possessions.
Devant ces menaces de guerre, les alliances se décident.
Les comtes Ermenaud (Hermenold) d'Auxerre, Arnoul de Sens, fils illégitime de Louis le Pieux, et l'évêque Audri d'Autun prennent parti pour Lothaire.
Le comte de Paris, Girard II qui a épousé Berthe, sœur d'Ermengarde de Tours, femme de Lothaire, est donc dans le camp de son beau-frère.

Charles peut compter sur Guerin de Provence (ou Garin ou Warin), Aubert d'Avallon et l'évêque Thibaut de Langres.

Après avoir essayé de soumettre sans succès son frère Louis le Germanique, Lothaire s'attaque à Charles le Chauve.
Début octobre 840, il rentre en Francie, et menace de mort tous les seigneurs qui ne viennent pas lui rendre hommage.
Pendant ce temps, Charles le Chauvre, ayant quitté depuis le 10 août 840 l'Aquitaine où il est retenu par les troubles menés par Pépin II, regagne le palais de Quierzy avec une petite escorte... À Quierzy, Charles Le Chauve rassemble une armée et part en guerre contre Lothaire qui a déjà atteint la Loire.

En octobre 840, Lothaire traverse les Alpes, avançant vers les terres de Charles le Chauve, ce dernier, voyant l’ennemi approcher, avance en direction d’Orléans.
Voyant l’hiver arriver, les deux frères décident de conclure une trêve : Charles conserve le royaume d’Aquitaine, agrémenté de la Septimanie et de comtés entre la Seine et la Loire, Lothaire récupère les territoires qu’il a conquis lors de l’offensive, enfin, une assemblée doit être organisée au printemps prochain à Attigny, afin de régler diverses questions litigieuses.

La trêve d’Orléans : Louis le Germanique et Charles, n’appréciant guère d’être réduits au rang de vassaux, décident alors de prendre les armes contre leur aîné.

Le fait que Lothaire ne se présente pas comme prévu à Attigny est considéré comme une déclaration de guerre. Les préparatifs s'engagent dans les deux camps.

Ce dernier veut s´emparer de l´empire tout entier, et dans ce but il rassemble une armée considérable, « infinitum mutidinem » selon le comte Nithard, compagnon de Charles le Chauve... Il la lance contre Louis le Germanique qui se replie en Bavière.

Apprenant que Charles le Chauve vient au secours de son frère, Lothaire est contraint à se replier pour attendre les renforts que son neveu Pépin d'Aquitaine. Lothaire met alors le siège devant Auxerre pour s´assurer la maîtrise du pont sur l´Yonne, mais il doit le lever à l´approche des armées de Charles et de Louis.

En mars 841, les Bourguignons fidèles à Guérin rejoignent leur roi. En mai, c'est Louis le Germanique et ses troupes qui les rejoignent à Châlons-sur-Marne.

En juin, Pépin II et ses Aquitains retrouvent Lothaire à Auxerre.
De chaque côté, les armées sont en situation de bataille depuis le 21 juin. La tradition veut que Charles le Chauve ait établi son camp à Thury, sur la colline du Roichat.

Lothaire n’ayant pas réussi à empêcher la jonction des armées ennemies, il affronte ses frères lors de la bataille de Fontenoy, près d’Auxerre, en juin 841.

Lothaire et Pépin II vont l'emporter quand tout d'un coup, l'arrivée de Guérin, duc de Provence, à la tête d'une armée de méridionaux renverse la situation. Si chacun a choisi son camp, ce n'est pas le cas du marquis Bernard de Septimanie, qui attend le résultat de l'affrontement avant de se diriger vers le vainqueur...

Se dirigeant vers la Loire, il s´arrête en Puisaye entre Fontaines et Fontenoy où Pépin le rejoint. Ayant établi son quartier général (probablement dans le lieu appelé depuis « Thabor" », Lothaire demande avec arrogance à ses frères, qui vont installés leur camp au « Roichat » (près de Thury), de se soumettre à lui :

« Sachez que le titre d´empereur m´a été donné par une autorité supérieure, et que j´ai besoin de toute grandeur pour remplir ma charge ».

Charles et Louis récusent cet ultimatum et répondent que, toute espérance de justice et de paix étant perdue, ils recourront le lendemain au jugement de Dieu, et qu´ils seront prêts au combat deux heures après le lever du jour...

C'est ainsi que le 25 juin 841, après avoir fait occuper par une partie de leurs forces les collines du Défens situées face au camp de Lothaire, ils livrent bataille, à proximité du ruisseau de Fontenoy, au bois de Briottes et à Solmet.

La lutte est alors acharnée et longtemps indécise entre ceux qui combattent pour leur indépendance et ceux qui veulent imposer leur domination, seule une dernière attaque menée avec impétuosité par la cavalerie de Charles le Chauve près des Foucards permet à celui-ci de réussir une percée. Elle provoque un tel désordre dans l'armée de Lothaire, que ce dernier, qui a été un moment sur le point de l'emporter, doit prendre la fuite et abandonner ses prétentions hégémoniques.

« Et tant y en eut d'occis de chaque coté, que mémoire ne recorde mie que il eust oncque en France si grande occision ».

Sur le terrain, de nombreux noms perpétuent le souvenir de cette journée :
Les Cris, Le grand Banny, Fougilet, La Fosse aux Gens d'Armes, Les Vignes des Cercueils, l'Enfer...

Finalement, l’affrontement se termine par une éclatante victoire de Charles le Chauve et de son demi-frère Louis le Germanique.
Cette bataille est marquée d'une violence extrême. Le nombre exact de tués reste encore aujourd'hui sujet de discussion. Un auteur contemporain, biographe des évêques de Ravenne, dit que plus de 40 000 hommes sont tués du côté de Lothaire et de Pépin d'Aquitaine.
Quant à Charles le Chauve et Louis le germanique, ils en ont probablement perdu 25 ou 30 000, dont Gérard comte d'Auvergne et Ricuin, comte de Nantes.
« On devine qu'il n'y a eu qu'un combat de cavalerie et que, de part et d'autre, peu d'hommes ont été engagés ».

Lothaire n’ayant pas réussi à empêcher la jonction des armées ennemies, il affronte ses frères lors de la bataille de Fontenoy, près d’Auxerre, en juin 841.
L’affrontement fut un gigantesque combat de cavalerie, qui causa d’importantes pertes dans les deux camps. Lothaire, finalement vaincu, fut contraint de sonner la retraite.
La bataille de Fontenoy eut un important retentissement dans le royaume. En effet, les Francs ne s’étaient pas battus entre eux depuis près de 150 ans.

En principe Lothaire se réconcilie sur le tombeau de Saint Germain à Auxerre mais ce n'est qu'un simulacre aussi le conflit reprend et 14 février 842 sous une tempête de neige devant les remparts de Strasbourg Charles et Louis échangent devant leurs armées des serments destinés à renforcer leur alliance contre Lothaire.
Ils obtiennent une nouvelle victoire à l'ouest de Coblence. Lothaire doit s'enfuir d'Aix-la-Chapelle en mars 842, se réfugiant à Lyon... Des préliminaires de paix sont signés dans une île de la Saône près de Mâcon, le 15 juin 842, dont sort un traité de partage signé à Verdun au début août 843 confirmé à Yutz en 844 et à Meerssen en 847.

Le règne de Louis le Débonnaire avait été continuellement troublé par l’ambition de ses enfants, auxquels il a eu la faiblesse de partager, de son vivant, son vaste empire. Après la mort de ce prince (20 juin 840), Lothaire veut changer les partages de ses frères, et restreindre l’un à la Bavière, l’autre à l’Aquitaine. Suivant quelques historiens, 100 000 Français périssent dans cette journée : C'est l’élite de la noblesse, et, pour la remplacer, les anciennes coutumes de Champagne établissent que désormais le ventre ennoblirait, quoique le père soit roturier.
Lothaire, vaincu, alla cacher sa honte au fond de ses États. De part et d’autre on se dispose à lever de nouvelles troupes, lorsqu’une trêve fut conclue entre les trois princes, trêve bientôt suivie d’un traité, dans lequel ils se partagent l’Allemagne, les Gaules et l’Italie.

Poème sur la bataille de Fontenay

LOTHAIRE Ier
« Quand l'aurore sépara une nuit affreuse des premières lueurs du matin, on vit paraître, non un jour de repos sabbatique (c'était le samedi), mais le fatal météore de Saturne (le samedi est le jour de Saturne). La paix a été rompue entre les frères : Un démon sacrilège en tressaillit de joie.
« Le cri de guerre retentit, ici et là le combat terrible commence. Le frère prépare la mort à son frère, l'oncle à son neveu, et le fils à l'égard de son père n'a plus aucune pitié filiale.
« Jamais on ne vit carnage plus grand, non, sur aucun champ de bataille. Des chrétiens ont trouvé la mort dans un fleuve de sang. La troupe de génies infernaux est dans l'allégresse et Cerbère ouvre sa triple gueule.
« La droite si puissante de Dieu a protégé Lothaire. Pour lui, son bras a été vainqueur ; il a vaillamment combattu. Si tous les autres avaient combattu ainsi, on eut bientôt vu la concorde revenir.
« Mais voici ! De même qu'autrefois Judas a livre le Sauveur, ainsi, ô roi, tes propres généraux t'ont livré à l'épée. Sois prudent pour que le loup qui s'avance n'enlève pas l'agneau.
« Fontenay, c'est le nom que les paysans donnent à la source et au village qui ont vu le massacre et la ruine, où a coulé le sang des Francs. Les campagnes en ont horreur, les forêts en ont horreur, les marais en ont horreur.
« Que jamais la rosée ni la pluie ne rafraîchissent la prairie où sont tombés ces braves, si savants dans les combats ! Oh ! qu'on pleure longtemps ceux qui viennent ainsi de mourir !
« Je l'ai vu s'accomplir ce grand forfait que je décris dans mes vers, moi Angilbert, je l'ai vu, combattant avec les autres. Seul de beaucoup de guerriers, j'ai survécu aux premières lignes de l'armée.
« En détournant la tête, j'ai vu le fond de la vallée et le sommet de la montagne, où le roi courageux, Lothaire, pressait ses ennemis et les forçait à la fuite jusqu'au bord du ruisseau.
« Du côté de Charles et aussi du côté de Louis, les campagnes étaient blanches, couvertes de vêtements et de longues lignes de morts, comme elles sont blanches en automne quand les oiseaux s'y reposent.
« Mais cette bataille n'est pas digne de louanges. Il ne faut pas qu'on la chante en musique. L'Orient et l'Occident, le midi et l'aquilon pleureront ceux qui sont venus là recevoir du hasard le coup de la mort.
« Maudit soit ce jour fatal ! Qu'il ne compte plus dans le cercle de l'année ! Qu'il soit rayé de tout souvenir ! Que la clarté du soleil lui manque, et qu'il n'ait point d'aurore à son lever !
« Ah ! nuit affreuse, nuit amère, nuit dure, où demeurèrent gisants les forts, expérimentés aux batailles, que pleurent aujourd'hui tant de pères et de mères, tant de frères et de sœurs, tant d'amis ! »

En 1860, le second Empire se souvient de ces lointains ancêtres qui sont à l'origine de la nationalité Française. Un monument est élevé à leur gloire, sur une colline dominant le village de Fontenoy-en-Puisaye.
On peut lire sur l'obélisque :
« PRAELIUM AD FONTANETUM DCCCXLI »
(Bataille de Fontenoy, 841)
Et sur le piédestal :
« ICI FUT LIVRÉE LE 25 JUIN 841
LA BATAILLE DE FONTENOY
ENTRE LES ENFANTS DE LOUIS LE DÉBONNAIRE.
LA VICTOIRE DE CHARLES LE CHAUVE
SÉPARA LA FRANCE DE L'EMPIRE D'OCCIDENT
ET FONDA L'INDÉPENDANCE
DE LA NATIONALITÉ FRANÇAISE »


fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_de_Fontenoy-en-Puisaye
La bataille de Fontenoy-en-Puisaye eut lieu le 25 juin 841 sur le territoire de l'actuelle commune de Fontenoy (Yonne), "au cœur" de la Puisaye. Elle opposa ...

De la mort de Louis le Pieux à la mort de Charles le Chauve ...
www.histoire-fr.com/carolingiens_decadence_2.htm
Lothaire n'ayant pas réussi à empêcher la jonction des armées ennemies, il affronta ses frères lors de la bataille de Fontenoy, près d'Auxerre, en juin 841.
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Angilbert : POEME SUR LA BATAILLE DE FONTENAY ...
remacle.org/bloodwolf/historiens/.../fontenay.htm
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ANGILBERT. NOTICE. La bataille de Fontenoy-en-Puisaye eut lieu le 25 juin 841 sur le territoire de l'actuelle commune de Fontenoy (Yonne), au cœur de la ...

EN REMONTANT LE TEMPS... 842

 27 JANVIER 2015...

Cette page concerne l'année 842 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol 

OU DEUX FRÈRES TENTENT DE RÉSISTER AU TROISIÈME

En 843, le traité de Verdun va mettre fin aux hostilités entre les trois frères et dessinera la carte de l'Europe pour les siècles suivants.
Les serments de Strasbourg n'ont pas été conservés dans leur version originale mais sont retranscrits dans l'œuvre de Nithard, « L'Histoire des fils de Louis le Pieux ». Même s'ils sont de moindre importance que le traité de Verdun qui les suit de peu, les Serments de Strasbourg sont primordiaux du point de vue de l'histoire linguistique, car ils sont une des premières attestations écrites de l'existence d'une langue romane en Francie Occidentale (ici l'ancêtre de la langue d'oïl) et d'une langue tudesque. Le médiéviste Philippe Walter écrit:
« Ils constituent le plus ancien texte français conservé. Ce n'est évidemment pas de la littérature mais un document politique de premier ordre pour comprendre l'accession à l'écriture de la langue dite « vulgaire »

Le texte de Nithard n’est aujourd’hui connu que par deux manuscrits. Ils se trouvent aujourd'hui tous deux à la Bibliothèque nationale de France.

Le plus ancien manuscrit a été copié vers l’an 1000, sans doute pour l’abbaye de Saint-Médard de Soissons ou celle de Saint-Riquier, toutes deux sises en Picardie.
Au XVe siècle, il est en possession de l’abbaye Saint-Magloire à Paris. Vers 1650 il est acheté pour le compte de la reine Christine de Suède et transféré à Rome, il est acquis après la mort de la reine par la bibliothèque du Vatican. À la suite de la prise de Rome par les Français en 1798, il est transporté à Paris avec tout un lot de manuscrits saisis.
Déposé enfin à la Bibliothèque nationale de France, il y porte la cote Latine 9768. Le texte des Serments se trouve au folio 136...

L’autre manuscrit, également conservé à la Bibliothèque nationale de France (Latine 14663) est une copie du précédent, réalisée au XVe siècle.
Le serment de Louis et des troupes de Charles en langue romane
La langue romane ici retranscrite est encore à peine séparée du latin vulgaire. C'est un des premiers passages écrits dans une langue romane à être attesté.
Le texte prononcé par Louis le Germanique est :
« Pro Deo amur et pro christian poblo et nostro commun salvament, d'ist di en avant, in quant Deus savir et podir me dunat, si salvarai eo cist meon fradre Karlo et in aiudha et in cadhuna cosa, si cum om per dreit son fradra salvar dift, in o quid il mi altresi fazet, et ab Ludher nul plaid nunquam prindrai, qui meon vol cist meon fradre Karle in damno sit. »

Donc, en français : « Pour l'amour de Dieu et pour le peuple chrétien et notre salut commun, à partir d'aujourd'hui, en tant que Dieu me donnera savoir et pouvoir, je secourrai ce mien frère Charles par mon aide et en toute chose, comme on doit secourir son frère, selon l'équité, à condition qu'il fasse de même pour moi, et je ne tiendrai jamais avec Lothaire aucun plaid qui, de ma volonté, puisse être dommageable à mon frère Charles. »

Les troupes de Charles le Chauve promettent :
« Si Lodhuvigs sagrament, que son fradre Karlo iurat, conservat, et Karlus meos sendra de suo part non lo tanit, si io returnar non l'int pois : ne io ne neuls, cui eo returnar int pois, in nulla aiudha contra Lodhuvig nun li iv er. »
Un extrait des serments de Strasbourg :
En français : « Si Louis observe le serment qu'il jure à son frère Charles et que Charles, mon seigneur, de son côté, ne le maintient pas, si je ne puis l'en détourner, ni moi ni aucun de ceux que j'en pourrai détourner, nous ne lui serons d'aucune aide contre Louis. (litt.: ni je ni nul que je puis en détourner,
en nulle aide contre Louis ne lui je serai) 

Le serment de Charles et des troupes de Louis en langue germanique
Cette langue germanique est une forme évoluée de francique parlée dans la région Rhénane, dans laquelle Charles le Chauve promet :
« In Godes minna ind in thes christianes folches ind unser bedhero gealtnissi, fon thesemo dage frammordes, so fram so mir Got geuuizci indi mahd furgibit, so haldih tesan minan bruodher, soso man mit rehtu sinan bruodher scal, in thiu, thaz er mig sosoma duo ; indi mit Ludheren in nohheiniu thing ne gegango, zhe minan uuillon imo ce scadhen uuerhen. »
(NB: nohheiniu thing + uuerdhen = pluriel).
Soit, en français : « Pour l'amour de Dieu et pour le salut du peuple chrétien et notre salut à tous deux, à partir de ce jour dorénavant, autant que Dieu m'en donnera savoir et pouvoir, je secourrai ce mien frère, comme on doit selon l'équité secourir son frère, à condition qu'il en fasse autant pour moi, et je n'entrerai avec Lothaire en aucun arrangement qui, de ma volonté, puisse lui être dommageable. »
Les troupes de Louis le Germanique jurent
« Oba Karl then eid, then er sinemo bruodher Ludhuuuige gesuor, geleistit, indi Ludhuuuig min herro, then er imo gesuor, forbrihchit, ob ih inan es iruuenden ne mag, noh ih noh thero nohhein, then ih es iruuenden mag, uuidhar Karle imo ce follusti ne uuirdit. »
Soit, en français : « Si Charles observe le serment qu'il a juré à son frère Louis et que Louis, mon seigneur, rompt celui qu'il lui a juré, si je ne puis l'en détourner, ni moi ni aucun de ceux que j'en pourrai détourner, nous ne lui prêterons aucune aide contre Charles. » (litt.: contre Charles lui à aide ne devient)
La langue romane des Serments :
Pour de nombreux philologues qui se sont penchés sur le sujet, la base du document est le latin, alors que pour d'autres spécialistes, il s'agit d'un texte original rédigé en langue maternelle, autonome par rapport au latin.

Note sur une phrase des Serments
Il y a une seule phrase de la version romane qui n’a pas d’équivalent dans la version germanique. C’est celle où Louis s’engage à soutenir Charles « et in aiudha et in cadhuna cosa ». Est-ce une négligence du copiste ? C’est l’explication la plus probable.
Que veut dire exactement cette formule ? On a remarqué son parallélisme avec le latin : « et consilio et auxilio », signifiant « en conseil et alliance (armée) ». Et même en grec homérique : « οὐδέ τί οἱ βουλὰς συμφράσσομαι, οὐδὲ μὲν ἔργον » / oudé tí hoi boulàs sumphrássomai, oudè mèn érgon, ni par mes conseils ni par mes forces » (L'Iliade, IX, 374).

Quel pouvait être l’équivalent en langue tudesque ? Par un heureux hasard, il a peut-être été conservé dans un texte très différent, mais quasi contemporain des Serments : Le Chant de Hildebrand (Hildebrandslied), ce fragment poétique raconte la discussion, puis le combat mortel entre un père et un fils rangés dans deux armées opposées.
Le père, Hildebrand, dit au fils qu’il n’a jamais eu un parent aussi proche que lui pour « dinc ni geleitos », assemblée ou escorte (armée). La formule est sans doute traditionnelle pour évoquer une alliance complète, et elle recoupe tout à fait les formules latine et romane.
Un mot n'a pas non plus son équivalent dans le texte germanique, il s'agit de nunquã dans « et ab Ludher nul plaid nunquam prindrai » (ligne 7)10. Ce nunquam représente une forme archaïque de l'ancien français nonque « jamais » (variantes nonc, nonques). Il est transcrit ici à la manière latine, puisque l'étymologie latine est précisément nunquam sans changement.

Ces deux éléments sont l'affirmation, certes discrète, d'une spécificité et du caractère autonome du texte de chacune de ses langues par rapport aux deux autres.

La langue romane des Serments appartient globalement au gallo-roman.
Quelques tentatives, généralement anciennes, ont essayé de montrer que le texte roman constituait un témoignage précoce de la langue d'oc, et ce, sur la base de quelques mots du texte qui semblent à première vue plus proches de formes d'oc que de formes d'oïl, comme par exemple : sagrament « serment » (occitan moderne sagrament « sacrement ») ; poblo « peuple » (occitan moderne pòble), sendra (du latin senior) et l'utilisation de la préposition ab (dans « et ab Ludher », occitan moderne amb « avec » - ab en occitan ancien), qui ne s'emploie pas en ancien français au sens comitatif d'« avec ».

La question du dialecte ou de la langue des Serments a continué d’alimenter de nombreuses publications :
  • Gaston Paris s'appuyant sur la graphie ca-, ka- (ex : cadhuna, karle) suppose que, le père de Nithard étant abbé de Saint-Riquier, donc originaire du nord de la France, le fils en était l'auteur et écrivait naturellement en picard, ainsi que sur par exemple des formes comme prindrai « prendrai », toujours usuelles en picard.
  • H. Suchier démontre qu'il s'agit du lyonnais en se basant sur des formes comme poblo, ab et la conservation des -e et -a en finale, sauf après palatale (fazet)20
  • Abraham Tabachowitz envisage l'hypothèse bas-lorraine, plus particulièrement messine, d'après les formes io, tanit, entre autres.
  • Plusieurs études ont orienté la recherche vers le poitevin en soulignant comme en lyonnais les formes poblo et ab, puis des formes comme sendra, le maintien des voyelles finales -o, -a, etc...
Cependant, de nombreux chercheurs s'interrogent sur le bien fondé de ces conclusions contradictoires et sur la « sincérité » dialectale de la langue romane des serments. Il s'agirait plutôt de la mise par écrit d'une sorte de koinè propre à la France du nord ou plutôt une langue trans-dialectale et cette forme écrite spécifique présenterait le caractère artificiel d'une langue de chancellerie. En tout cas, on constate qu'« aucune œuvre médiévale française (même archaïque) n'est rédigée selon l'usage linguistique d'une seule région dialectale. ».

Il existe des textes plus anciens attestant de l'existence d'une langue romane écrite dans l'empire Carolingien, comme les Gloses de Cassel (environ VIIIe ou IXe siècle) ou les Gloses de Reichenau (VIIIe siècle) pour les plus célèbres. Ceux-ci, cependant, sont des glossaires, des listes de mots, et ne permettent pas de lire des phrases en langue romane. Le terme même de romana lingua est attesté dès 813 : lors des délibérations du concile de Tours (canon 17), l'on demande aux évêques et aux prêtres qu'ils traduisent en langues vulgaires les homélies : le peuple, en effet, ne comprend plus le latin. Les deux langues vulgaires signalées sont la rustica romana lingua, c'est-à-dire en « langue romane de la campagne » et la lingua thiodisca, « tudesque » (tiesche en ancien français, ancien terme pour « allemand »).

Le second texte complet dans l'histoire de la langue française est la Séquence de sainte Eulalie qui date vraisemblablement de 880 ou 881. C'est le premier texte littéraire en langue d'oïl et, à ce titre, l'ancêtre de la littérature française...

Dans l'ouvrage de l'historien Nithard (mort en 844) intitulé « Histoire des fils de Louis le Pieux », existe un passage devenu célèbre : Il concerne l'assemblée qui se tient à Strasbourg au cours de laquelle Louis le Germanique et Charles le Chauve prêtent serment l'un envers l'autre :
Donc, le 16 des calendes de mars, Louis et Charles se réunissent en la cité qui s'appelle jadis Argentaria, mais qui aujourd'hui est appelée communément Strasbourg, et prêtent, les serments qui sont rapportés ci-dessous. Mais avant de prêter serment, ils haranguent comme suit le peuple assemblé, l'un en tudesque, l'autre en langue romane, Louis, en sa qualité d'aîné, prenant le premier la parole en ces termes :

« Vous savez à combien de reprises Lothaire s'est efforcé de nous anéantir, en nous poursuivant, moi et mon frère ici présent, jusqu'à extermination. Puisque ni la parenté ni la religion ni aucune autre raison ne pouvait aider à maintenir la paix entre nous, en respectant la justice, contraints par la nécessité, nous avons soumis l'affaire au jugement du Dieu tout-puissant, prêts à nous incliner devant son verdict touchant les droits de chacun de nous. Le résultat est, comme vous le savez, que par la miséricorde divine nous avons remporté la victoire et que, vaincu, il s'est retiré avec les siens là où il a pu. Mais ensuite, ébranlés par l'amour fraternel et émus aussi de compassion pour le peuple chrétien, nous n'avons pas voulu le poursuivre ni l'anéantir... Nous lui avons seulement demandé que, du moins à l'avenir, il soit fait droit à chacun comme par le passé.
Malgré cela, mécontent du jugement de Dieu, il ne cesse de me poursuivre à main armée, ainsi que mon frère ici présent, il recommence à porter la désolation dans notre peuple en incendiant, pillant, massacrant.
C'est pourquoi, poussés maintenant par la nécessité, nous nous réunissons, et pour lever toute espèce de doute sur la constance de notre fidélité et de notre fraternité, nous avons décidé de prêter ce serment l'un à l'autre, en votre présence.

Nous ne le faisons pas sous l'empire d'une inique cupidité, mais seulement pour que, si Dieu nous donne le repos grâce à votre aide, nous soyons assurés d'un profit commun. Si toutefois, ce qu'à Dieu ne plaise, je venais à violer le serment juré à mon frère, je délie chacun de vous de toute soumission envers moi, ainsi que du serment que vous m'avez prêté ».

Et lorsque Charles eut répété les mêmes déclarations en langue romane, Louis, étant l'aîné, jura le premier de les observer !
Cela terminé, Louis se dirige sur Worms, le long du Rhin, par Spire, et Charles le long des Vosges, par Wissembourg.


www.herodote.net/14_fevrier_842-evenement-8420214.php
15 mai 2013 - Né en 778 (l'année de Roncevaux), ce dernier a été nommé par son père roi roi d'Aquitaine dès l'âge de 3 ans et a géré ses terres avant de ...

L'Assemblée de Strasbourg (14 février 842)
miroir.mrugala.net/Arisitum/textes/histo/serment.htm
Dans l'ouvrage de l'historien Nithard (mort en 844) intitulé "Histoire des fils de .... 2) Les Annales de Saint-Bertin et de Fulda signalent aussi, sous l'année 842, ...