mardi 2 février 2016

EN REMONTANT LE TEMPS... 474


24 JANVIER 2016...

Cette page concerne l'année 474 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

SAINT MAMERT : UN ÉVÊQUE POLYVALENT.

Claudien Mamert (Mamertus Claudianus ) est un philosophe et théologien Gallo-Romain de la fin du Ve siècle. Contemporain et ami de Sidoine Apollinaire, qui le décrit comme un disciple de Platon qui ne se distingue en rien des autres platoniciens, sinon par sa foi de chrétien. Il fait le lien, dans l'Occident latin, entre Augustin et Boèce.
On ne sait à peu près rien de Claudien Mamert, sinon qu'il est né sans doute dans la ville de Vienne, en Gaule, près de Lyon, au début du Ve siècle et qu'il est décédé après 470.
On pense qu'il a fait ses études à Lyon, avant d'être ordonné prêtre par son frère, Saint Mamert, évêque de Vienne, et qu'il soutient dans son sacerdoce... À son frère on doit l'institution des Rogations vers 469.

« Si les fléaux sont entre les mains de Dieu la verge qui châtie les hommes, la prière est entre les mains de l'homme la force qui peut apaiser Dieu et faire descendre ses bienfaits sur la terre. »
L'antiquité nous a laissé peu de détails sur la vie de Saint Mamert. Mais il s'est rendu fort célèbre par l'établissement des Rogations. Ce n'est pas qu'il soit le premier auteur de ces Processions Saintes, que l'on fait pour attirer les bénédictions de Dieu sur les fruits de la terre mais, de son temps, elles sont presque tombées en désuétude, ou bien se font sans dévotion.
Saint Mamert les rétablit, et, y ajoutant la jeûne à la prière, il ordonne qu'on les fassent pendant les trois jours qui précèdent l'Ascension.

Voici à quelle occasion Saint Mamert a eu cette pieuse pensée : Il occupe dignement le siège archiépiscopal de Vienne, où il a succédé à Saint Simplicius, dans le milieu du Ve siècle. Outre les calamités publiques de toutes les Gaules, qui sont alors exposées aux irruptions des nation Barbares, spécialement des Huns et des Goths, la ville et le pays de Vienne se voient affligés par des malheurs particuliers qui les menacent d'une désolation universelle, cette ville est souvent ébranlée par de si effroyables tremblements de terre, que ses habitants sont contraints de l'abandonner, de peur d'être ensevelis sous les ruines, certains feux s'embrasent sous terre, et, faisant fumer les montagnes et les forêts, en chassent les cerfs, les ours, les sangliers et les autres bêtes sauvages, qui se sauvent tout épouvantés dans les bourgs et dans les villes, répandant la terreur.
Le vigilant pasteur console, encourage son peuple par d'éloquents discours : Il fait voir dans ces malheurs autant de coups de verges d'un père courroucé, dont-il faut implorer la clémence par la soumission et par des prières ferventes et continuelles.

La nuit de Pâques, le feu prend à un édifice public de Vienne, et s'y propage avec tant de violence, que chacun s'attend à un embrasement général...
Mamert, qui a déjà opéré des prodiges semblables, se prosterne devant l'autel, et ses larmes, ses prières, arrêtent l'incendie. Saint Avit dit expressément que les flammes s'éteignent d'une manière miraculeuse (Hom. de Rogat.).
C'est dans cette nuit épouvantable que Mamert conçoit, devant Dieu, le projet des Rogations, en régle les psaumes et les prières. Il y ajoute le jeûne, la confession des péchés, les larmes, la componction du cœur.
Quant au but de ces processions salutaires, le voici, d'après une homélie que l'on croit être de Saint Mamert, et qui se trouve parmi les sermons attribués à Eusëbe d'Emèse :
« Nous y prierons, dit-il, le Seigneur, de nous délivrer de nos infirmités, de détourner les fléaux d'au dessus nous, de nous préserver de tout malheur, de nous garantir de la peste, de la grêle, de la sécheresse et de la fureur de nos ennemis, de nous donner un temps favorable pour la santé des corps et pour la fertilité de la terre, de nous faire jouir de la paix et du calme, et de nous pardonner nos péchés. »

Sidoine visite souvent à Vienne Claudien Mamert, le plus grand philosophe du 5e siècle, selon M. Guizot, et Fauste de Riez, l'adversaire de Mamert sur la question de la nature de l'âme. L'ouvrage de Mamert sera dédié à Sidoine . Il se rend de Vienne à Nîmes, où Tonance Ferréol et son parent Apollinaire se disputent la joie de le recevoir dans leurs villas de Voroangus et de Prusianum, situées l'une et l'autre sur les bords du Gardon, au milieu de riantes campagnes, aujourd'hui encore plantées, comme au temps de Sidoine, de vignes et d'oliviers. La distance d'une promenade à pied sépare à peine ces belles demeures. De Nîmes il se rend à Toulouse pour y voir le ministre chancelier d'Euric, le descendant de Fronton, l'auteur de ces ordonnances par lesquelles le roi Wisigoth « porte la terreur au-delà des mers, conclue des alliances avec les Barbares, ou réprime dans ses États la turbulence de ses sujets : Esprit élevé, exemple mémorable de l'empire que l'éloquence et le savoir exercent sur les rois « couverts de peaux, mais qui, supérieur à sa fortune, vit à la cour de Toulouse sans ambition ni désir de richesses, étonnant Ariens et Barbares par sa piété et par sa science. »
De Toulouse il pousse jusqu'à Bordeaux, où l'attendent l'éloquent et savant Lampride, Anthédius, le poète philosophe, Trégèce de Bazas, Lupus, dont Agen et Périgueux se disputent les leçons, le Saint évêque Gallicinus, et enfin Léontius, dont il a célébré la splendide villa de Burgus. De Bordeaux une lettre le rappelle au souvenir de Nammatius, l'amiral d'Euric, qui, posté à Oléron, défend l'embouchure de la Charente et de la Gironde contre les invasions des Saxons.

C'est du sein de cette vie, qui aurait pu être fort douce si elle n'avait été troublée par l'insupportable contact des Burgondes, par les incursions ruineuses des Wisigoths, portant, malgré lui son ami Sidoine sur le siège de l'évêché de Clermont par le suffrage du peuple. Clermont, en effet, est devenu pour Apollinaire une seconde patrie, depuis son alliance avec la famille Avita. La terre d'Avitacum, qu'il tient de sa femme, est située dans les environs de cette ville sans qu'on ait pu en déterminer précisément l'endroit.

Il n'est pas douteux que Sidoine n'ait lutté longtemps contre le périlleux honneur qu'on lui impose et dont sa clairvoyance mesure aisément les pénibles devoirs. Il est surtout effrayé de sa responsabilité morale, et, repassant dans sa mémoire les souvenirs de sa vie mondaine : « Malheureux que je suis ! » écrit-il à Lupus de Troyes, « la continuité de mes crimes m'a réduit à une telle nécessité que je me vois contraint de prier maintenant pour les péchés du peuple, moi pour qui les supplications d'un peuple innocent obtiennent à peine miséricorde... !
Moi, le plus indigne des mortels, je me vois dans la nécessité de prêcher ce que je refuse de faire. »
Le combat qu'il a à soutenir contre lui-même est si violent qu'il en tombe malade. Il sort de la crise épuré et raffermi.
Le rôle d'évêque au Ve siècle, tel qu'on le voit soutenu par les Patiens de Lyon, les Aignan d'Orléans, les Mamert de Vienne, c'est l'Évangile militant, le christianisme en action.
Rien, dès lors, de plus nouveau. Ce rôle absorbe et résume, dans ses diverses formes, la presque totalité des fonctions du gouvernement impérial.
Il n'y a plus d'armées pour arrêter les Barbares, l'évêque substitue à la force matérielle l'influence morale.
Saint Léon fera reculer Alaric,
Saint Aignan arrêtera Attila.
Il n'y a plus de finances pour venir au secours des populations ruinées et affamées : L'évêque y supplée par son patrimoine. Dans le désordre affreux qui accompagne les coups de main des Barbares, tout se désorganise. Comtes et vicaires surpris prennent la fuite avec les gens riches, les agents subalternes suivent la retraite de leurs chefs. L'évêque, substitué, depuis Constantin, à certaines attributions des défenseurs des cités, devenu avec le temps un véritable magistrat civil, une sorte de tribun du peuple, l'évêque pourvoit à tout. Lui ne fuit pas.
Soutenu par la force morale, qu'il puise dans la doctrine chrétienne, il reste désarmé mais imposant, au milieu de son troupeau, et affronte sans peur, la croix à la main, les bandes des Alains ou des Goths.

L'Église, d'ailleurs, encore à son origine, constitue un rempart, un havre, une force représentative, une communauté unie et attentive. Le paganisme est encore puissant. Entre les païens et les ariens, il est douteux que les chrétiens catholiques forment la majorité. La qualité de membre de l'Église devient dès lors un titre à la protection de l'Église, comme aux premiers temps apostoliques.
S'agit-il d'une affaire importante nécessitant un voyage lointain, de Clermont à Narbonne, d'Autun à Arles, de Troyes à Marseille, la correspondance des évêques, assure au Gallo-Romain catholique la sécurité et l'appui que la puissance civile ne peut ou ne veut lui procurer.
Ce rôle très fort de l'évêque, Sidoine, après en avoir mesuré l'étendue et l'importance, l'accepte tout entier. On le voit dès lors entretenir une correspondance assidue avec presque tous les évêques de la Gaule : Lupus de Troyes - Auspicius de Toul - Saint Remi de Reims - Principius de Soissons - Euphronius d'Autun - Patiens de Lyon - Mamert de Vienne - Aprunculus de Langres - Perpétuus de Tours - Censorius d'Auxerre - Fontéius de Vaizon - Basilius d'Aix - Gracus de Marseille - Eutrope d'Orange - Ruricius de Limoges, et Faustus de Riez.

Dans le domaine purement religieux, la correspondance de Sidoine nous révèle deux exemples curieux de cette haute influence morale des évêques. Le premier est relatif à la manière dont Patiens de Lyon et Euphrone d'Autun procèdent à l'élection de l'évêque de Châlons. L'autre concerne l'élection de l'évêque de Bourges, après la conquête du Berry par les Wisigoths, élection qui est tout entière l'œuvre de Sidoine Apollinaire.

Tel est à peu près tout ce que l'on sait de Saint Mamert. Saint Avit le nomme son parrain : « Spiritualem a baptismo patrem » (Hom. de Rogat.).
Il bâtit à Vienne une nouvelle église en l'honneur de Saint Ferréol, martyr, dont il a transféré le corps, après l'avoir découvert...
On retrouve Saint Mamert au concile d'Arles de 475. Entre autres chose pour régler une affaire de préséance entre le siège d'Arles et celui de Vienne.
Il meurt, dit-on, en 477. Son corps, inhumé à Vienne, est ensuite, par l'ordre du pape Jean III et du roi Gontran, transporté à Orléans et déposé en la cathédrale de cette ville, où il est en grande vénération. Les protestants on brûlé ses restes au XVIe siècle.

Mais, on croit que seules une partie des reliques de notre Saint sont transférées, car, en 1860, on découvre dans l'église Saint-Pierre de Vienne le sarcophage ayant contenu le corps de Saint Mamert. Siganlons que l'église Saint-Pierre, l'une des plus anciennes églises de France, est aujourd'hui un musée...

Claudien Mamert est surtout connu pour son ouvrage De statu animae (en trois livres, paru vers 468-470), qu'il a dédié à Sidoine Apollinaire. Dans une lettre, Sidoine parle de Claudien Mamert en ces termes :
« Saint Mamert a un frère plus jeune que lui, c'est Mamert Claudien, moine, puis prêtre et coopérateur fidèle de l'évêque de Vienne. Il vit au milieu du Ve siècle et meurt entre 470 et 474 »
Sidoine Apollinaire le regarde comme le plus beau génie de son siècle. Il est à la fois poète, philosophe et théologien, et peut répondre à toutes sortes de questions et combattre toutes les erreurs, mais sa modestie et sa vertu le rendent bien plus recommandable encore que son savoir. Il enseigne au clergé de son frère les saintes Écritures, le chant ecclésiastique et la liturgie, qu'il enrichit de plusieurs hymnes, entre autres de celle du dimanche de la Passion :

Son ouvrage le plus important est son traité en 3 livres sur la Nature de l'âme (T. LIII de la Patrologie de M. l'abbé Migne).
Le but de Mamert Claudien est de réfuter Fauste de Riez, en Provence, qui nie l'incorporéité des anges et des âmes humaines et n'admet que l'incorporéité de Dieu.
Il dédie son écrit à Sidoine Apollinaire, encore laïque... On n'a point encore si bien raisonné sur la nature du corps, sur celle de l'âme et sur la distinction de ces deux substances. L'auteur y enseigne clairement l'animisme :
« L'âme est la vie du corps en cette vie, elle est également dans tout le corps et dans chacune de ses parties, elle n'est point locale, elle est autant dans chaque partie du corps que dans le tout. »

On lui doit 2 lettres et Sidoine Apollinaire parle d'un lectionnaire. Cet ouvrage montre que Claudien Mamert connaît des textes « platoniciens », dont le De regressu animae de l'élève néoplatonicien de Plotin, Porphyre...
Cassiodore s'en inspire dans son De Anima et Abélard au XIIe siècle le cite régulièrement.
Nicolas de Clairvaux le secrétaire de Bernard de Clairvaux, le porte littéralement aux nues et le compare à Saint Augustin.

Claudien Mamert, dans son couvent, s'est appliqué à l'étude sérieuse des sciences sacrées et profanes. A Vienne, il tient des conférences sur tous les genres de littérature, étant en relation avec tous les hommes de lettres de son temps.
Sidoine Apollinaire le regarde comme le plus beau génie du siècle. Il meurt quelque temps avant son frère, en 474.


Claudien Mamert — Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Claudien_Mamert
Claudien Mamert (Mamertus Claudianus ) est un philosophe et théologien gallo-romain de la fin du Ve siècle. Contemporain et ami de Sidoine Apollinaire, qui ...

Mamert de Vienne Évêque
nova.evangelisation.free.fr/mamert_de_vienne.htm
S. Mamert succéda à Simplice sur le siège épiscopal de Vienne. ... dont S. Sidoine Apollinaire était évêque, l'adopta avant l'année 474, et elle devint bientôt ... Il se nommait Mamert Claudien ; et S. Sidoine Apollinaire le regardait comme le ... Les vies des saints, composées sur ce qui nous est resté ...
https://books.google.fr/books?id=kFNjI3ogHQwC
1724
Il femble que S, Mamert lui-même, il fe faifoit encore affifter par d'habiles . ... in: -, • , lnftitutlon des RogalOI1S , homil. de Re• gationibus - r - s L'an 469, L'an 474 • Sid. ... Nous ne pouvons dire auffi en quelle année précifémént, mais * en géneral, que ... fur tout par fon frere Claudien Mamert prêtre de fon * & fon grand vicaire, ...

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