mercredi 17 février 2016

EN REMONTANT LE TEMPS... 452

15 FÉVRIER 2016...

Cette page concerne l'année 452 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

LE CONCILE D'ARLES INTERDIT IDOLES CELTIQUES PAÏENNES,
 MAIS EN VAIN.


En 453/454 le Concile d'Arles composés de 13 évêques et présidé par Ravennius, pour régler le litige juridictionnel survenu entre l'abbé de Lérins Fauste et l'évêque Théodore de Fréjus, une autre date est également avancée pour ce concile : 455.
En fait, il s'agit d'une affaire de pouvoir entre l'abbé et l'évêque. Ce dernier, se fondant sur ce que les îles de Lérins dépendent de son diocèse, veut s'arroger une pleine et entière juridiction sur les moines, Fauste en soutenant les droits de sa charge avec énergie déplaît à l'évêque qui l'interdit de l'exercice de sa dignité.
Cet acte de rigueur cause quelque scandale et l'abbé de Lérins tout en se soumettant à l'injonction qui le dépossède de ses prérogatives soumet la question à la décision du Concile qui se réunit à Arles pour juger de cette affaire.
Le concile s'ouvre le 4 décembre 453 sous la présidence du métropolitain Ravennius avec 13 prélats.
Deux d'entre eux, Maxime de Riez et Valérien de Cimiez, plaident la cause de l'abbé de Lérins.
Le concile ordonne que l'évêque de Fréjus se contente des satisfactions que lui fait Fauste, et que celui-ci soit rétabli au plus tôt dans le gouvernement de son monastère.
En outre, il dispose que les moines qui ne sont pas dans les Saints Ordres relèveront uniquement de l'abbé chargé de les gouverner, mais que les religieux destinés aux Saints Ordres ne seront ordonnés et confirmés que par l'évêque diocésain. Cette sage décision rétablit la bonne harmonie entre les deux parties...

On rapporte que la même année un second concile d'Arles, qui contient 56 canons de discipline. Mais peut-être sont-ils dressés dans le même concile d'où les évêques écrivirent l'année précédente à Saint Léon, ou même dans
quelque autre tenu sous Saint Hilaire. Comme plusieurs de ces règlements sont renouvelés d'après ceux des conciles d'Orange et de Vaison, nous nous contenterons de rapporter ceux des autres canons qui paraissent plus dignes d'attention.

- On ne doit pas élever au sacerdoce un homme marié, qu'il n'ait embrassé la continence.
- Il est défendu , sous peine d'excommunication , à un clerc d'avoir dans sa maison d'autres femmes que sa grand-mère, sa mère, sa sœur, sa fille, sa nièce, ou sa propre femme qui ait promis la continence.
- Aucun diacre, aucun prêtre ou évêque, ne doit introduire dans sa chambre de jeunes filles, libres ou esclaves.
- Ceux qui se mutilent, sous prétexte qu'ils ne peuvent résister aux tentations de la chair, ne peuvent être admis dans le clergé.
- Ceux qui durant la persécution ont renoncé de plein gré à la Foi, feront 7 ans de pénitence, selon le concile de Nicée (Can. 12), 5 ans parmi les catéchumènes, et 2 parmi les pénitents, qui sont admis aux prières... Mais l'évêque peut les recevoir plus tôt à la communion, selon la douleur qu'ils feront paraître. (C'est ainsi que Ruffin rapporte le canon de Nicée en question : Mais ce canon porte en effet 12 ans de pénitence.)
- Pour ceux que les supplices ont obligés de renoncer à la Foi , ils ne feront que 5 ans de pénitence. ( Les violences des Barbares donnoient lieu à ces canons. )
- Si un clerc donne son argent à usure, ou se fait le fermier d'autrui, et exerce quelque négoce pour un gain sordide, qu'il soit déposé, ou excommunié.
- Il n'est pas permis à un diacre de s'asseoir parmi les prêtres dans le sanctuaire ou la salle secrète de l'église. Il ne lui est pas permis non plus d'administrer le corps de Jésus-Christ en présence d'un prêtre.
- On doit baptiser les photiniens et les paulianistes; mais les bonosiens doivent être reçus par l'onction du chrême et l'imposition des mains, parce qu'ils sont baptisés, aussi-bien que les ariens, au nom de la Trinité.
- C'est à l'évêque d'Arles d'assembler le concile, comme il le juge à propos.
- Les comédiens et les conducteurs de chars dans les jeux publics, sont excommuniés.
- Les pénitents ne peuvent se marier. On n'imposera la pénitence aux personnes mariées, que de leur consentement mutuel. (C'est qu'elle oblige à la continence.)
- Un évêque qui souffre dans son territoire, sans s'opposer au scandale, que les infidèles allument des flambeaux, et révèrent des arbres , des fontaines, ou des pierres, est coupable du sacrilège. Le seigneur du lieu ou celui qui ordonne ces superstitions, s'ils ne se corrigent, après avoir été avertis, seront retranchés de la communion.
- Les hérétiques qui veulent se convertir en danger de mort, si l'évêque n'y est pas, seront réconciliés par un prêtre avec l'onction du chrême.
- Aucun des ministres qui sont chargés de la fonction de baptiser, ne doit aller sans le Saint Chrême.
- Il faut accorder la pénitence , même aux clercs qui la demandent. On voit - encore ici la discipline de l'Église gallicane, différente en ce point de celle de l'Église de Rome , comme nous l'avons déjà remarqué à l'occasion de la réponse de Saint Léon à Rustique de Narbonne.
- L'on ne doit pas livrer ceux qui se réfugient dans les églises. Il faut les réconcilier avec leurs maîtres. (Un ancien manuscrit de Rheims attribue ce canon et les suivants au concile d'Orange). Ceux qui les maltraiteront après qu'ils seront sortis de l'église, seront excommuniés.
- Les clercs qui dans les causes ecclésiastiques ont recours à l'autorité séculière, seront excommuniés.
- Celui qui a été excommunié par l'évêque, doit être exclu, non-seulement de la compagnie et de la table des clercs, mais encore de celle des autres fidèles.
- On ne doit pas permettre à ceux qui ont des inimitiés publiques de se trouver à l'église avec les fidèles, jusqu'à ce qu'ils se soient réconciliés.
- Les filles qui, ayant voué à Dieu leur virginité, se marient après l'âge de 25 ans seront excommuniées.
- Pour exclure des élections la vénalité et la brigue, on ordonne que les évêques nomment trois personnes, d'entre lesquelles le clergé et le peuple de la ville pourront choisir leur évêque. (On voit, dès ce temps-là, que les abus obligent déjà l'Église à restreindre le droit des élections.)
- Les métropolitains n'entreprendront rien contre le grand concile. (C'est ainsi qu'on nomme dans le 6e canon le concile de Nicée; et dans le 24e, le premier concile d'Arles.
- Ce sont les principaux règlements lus du second concile d'Arles, tenus à ce qu'on prétend sous Ravennius : on ne sait pas précisément l'année. On peut croire , comme on a déjà dit, que c'est le même concile d'où les évêques des Gaules écrivirent à saint Léon, en 451. Cependant le canon qui concerne les causes des clercs, peuvent faire, juger que les Pères du concile vouloient s'opposer à une loi de Valentinien, portée le 16 d'Avril de l'an 452.

Loi de Valentinien III sur les jugements rendus par les évêques. Ce prince dit dans cette loi, qu'ayant souvent reçu des plaintes sur les jugements des évêques, il défend dans la suite au clergé de se mêler d'aucune cause, excepté celles qui concernent l'Église : Que cependant les clercs qui ont quelque procès entre eux, pourront, si les deux parties le souhaitent, prendre l'évêque pour arbitre : Ce qu'il permet aussi aux laïques... Ainsi les clercs n'ont en cela aucun privilège.

Il est à retenir que ce concile marque de façon écrite la réprobation des cultes païens plus particulièrement ceux aux arbres, pierres, animaux. Des Vosges aux Landes, en passant par Brocéliande. La plupart des mythes de la création suggèrent que les arbres peuplent déjà la Terre quand naît l'humanité.
Océan vert sur une planète bleue, elle a régné longtemps sans partage, majestueuse et indifférente, depuis l'aube de l'ère tertiaire.

Si le sort des arbres d'Amazonie nous préoccupe tellement, c'est aussi parce que ceux-ci incarnent notre part d'ombre et de rêve. Antidote puissant de la ville, la forêt attire et fascine, héritage du monde païen qui a peuplé notre inconscient de druides et de fées, d'enchanteurs et de dragons. 
En France, peut-être plus encore qu'ailleurs, la forêt a façonné le paysage et les hommes, tissé les légendes et les croyances, catalysé les angoisses et les peurs.
A la veille du IIIe millénaire, frustré dans sa jungle d'asphalte et de béton, le citadin rend un nouveau culte aux habitants de nos bosquets... Ils associent forêt avec nature, verdure et air pur. Et ne s'étonnent pas d'être si nombreux (9 sur 10) à savoir reconnaître un chêne, l'arbre sacré de leurs très lointains ancêtres.
Il y a de la place pour tous dans les forêts Françaises. Elles couvrent plus du quart du territoire national, sont riches de 136 essences d'arbres et de 10 000 espèces végétales ou animales. Et si les écologistes (opportunistes déclarés) reprennent volontiers à leur compte le cri de Ronsard : « Ecoute, bûcheron, arrête un peu ton bras...», nos futaies ne sont pas en voie de disparition. Leur surface a presque doublé depuis le début du XIXe siècle: 8 millions d'hectares en 1900, 11 millions en 1945, plus de 14 millions aujourd'hui...
Elles sont autrement vastes et denses, véritable murs, impénétrables et terrifiants, quand Jules César lance ses légions à l'assaut de la « Gaule chevelue ».
Les Celtes vénèrent les arbres des sylves (le mot foresta n'apparaît qu'à l'époque Mérovingienne, au VIIe siècle). Les premiers évangélisateurs prônent donc la destruction des bois sacrés.
Le concile d'Arles, en 452, interdit l'adoration des arbres.
Peine perdue, car, depuis la nuit des temps, l'humanité a peuplé la forêt d'êtres magiques... Ils ont survécu à tous les anathèmes. Comment s'en étonner ? Ne raconte-t-on pas toujours aux petits enfants, en cette fin de XXe siècle, l'histoire de l'Ogre et du Petit Poucet ou celle du Petit Chaperon Rouge, alors que les loups ont été chassés de longue date de nos bois ?
Au Moyen-Âge, les forêts sont au cœur de la vie. A la fois espaces nourriciers, qui offrent leurs richesses aux hommes et aux bêtes, et réceptacles de l'imaginaire. « Comme l'homme, écrivent S. Cassagnes-Brouquet et V. Chambarlhac, dans leur magnifique ouvrage L'Âge d'or de la forêt, la forêt médiévale est confrontée à ce combat permanent que se livrent entre elles les forces du Bien et du Mal. » Demeures traditionnelles des fées, des nains, des ogres et des enchanteurs, elles n'appartiennent pas au monde ordinaire.
Ceux qui s'y aventurent y font des rencontres étranges et, parfois, fatales. Elles constituent aussi l'ultime refuge des proscrits, des lépreux et des pestiférés, des brigands et des justiciers, qui se fondent dans leurs immensités. Comme elles accueilleront les maquisards, pendant l'occupation...

C'est celle de Lancelot du lac et de Robin des bois, de Merlin l'enchanteur et de la fée Viviane, de Mélusine et de Morgane.
Celle de Macbeth et des arbres qui marchent.
De guerre lasse, l’Église finira par y loger à son tour ses saints et ses anges. Et ses ermites, car la forêt représente pour eux la version tempérée de l'épreuve du désert. 
La tradition attribue aux bénédictins le premier grand défrichement : Les forêts reculent dans les 2 siècles qui suivent l'an mille. Toutefois Andrée Corvol, directrice de recherche au CNRS et présidente du Groupe d'histoire des forêts Françaises, remet en question l'image du bon moine terrassant l'arbre et le barbare, sortie tout droit du XIXe siècle, attribuant ce défrichement civilisateur au seigneur local et à ses serfs.
Mais longtemps encore les frontières forestières serviront d'appuis à la construction territoriale.
Quand le roi de France étend son territoire par voie de conquête, il s'empresse d'annexer les forêts des vaincus, car ces richesses sont un atout maître dans la main du souverain.
Colbert organise la gestion de la forêt royale.
Faire visiter ses bois de chênes constitue une démonstration de puissance. On y voit sur pied les futurs vaisseaux du roi.
Poètes, peintres et écrivains les célèbrent au fil des siècles. 

Arrivent le XXe siècle et le progrès triomphant... La France rurale quitte ses champs.
Le pays se transforme à très grande vitesse... Mais la forêt est toujours là, parlant à notre imagination, enchanteresse et effrayante, faisant danser sorcières et lutins dans les profondeurs de nos mémoires. Comme jadis, elle enchante et effraie, altérité radicale et fonds symbolique puissant :
Paimpont, naturellement, l'inoubliable Brocéliande, qui bruit de ses souvenirs. Tronçais et ses chênes majestueux.
La Sainte-Baume qui a abrité Marie-Madeleine.
Et deux autres plus récentes :
Gérardmer, dans les Vosges, qui conte la saga des bûcherons au temps de la schlitte.
Les Landes de Gascogne, où les pins ont vaincu les sables.

Étroit sentier qui s’enfonce dans une sombre forêt à peine éclairée par un rayon de lune, silhouette tortueuse d’un arbre mort, bruissement des feuilles, craquement d’une branche, sensation d’une vie foisonnante et cachée…
L'arbre et la forêt suscitent des émotions fortes. Nos ancêtres ont aimé peupler la forêt de créatures nées de leurs rêves, leurs frayeurs, leurs croyances aussi.

Chevreuils, pipistrelles, renards, chouettes... ne sont pas les seuls : D'autres habitants, moins classiques, sont aussi recensés en forêt, tels que fées, lutins, licorne mais aussi ogres et démons...
A chaque période historique, à chaque région forestière son lot de contes, mythes et légendes. C'est ainsi que la forêt abrite une vaste population de figures bienveillantes ou malfaisantes, avenantes ou hideuses. Partons à leur rencontre...

Que seraient nos forêts sans leurs fées ? Aux dires des anciens, la plupart en sont peuplées :
La fée Viviane en forêt de Brocéliande, Morgane près d'Avallon, Mélusine dans les forêts du Poitou et en Vendée, les enchanteresses dans les Ardennes... Idéalement belles et jeunes la plupart du temps, elles peuvent aussi être vieilles et laides.
Elles peuvent apparaître sous différents aspects : Dryade, elfe, vieille mère, nymphe, biche-fée, dame blanche, dame verte... Paysans, bûcherons, chasseurs, marchands ou seigneurs, tous sont ensorcelés par ces créatures humanoïdes féminines aux pouvoirs surnaturels.
Elles apparaissent souvent dans les récits comme symbole de pureté et de sensualité, d'étrangeté et de sociabilité, et peuvent présider à la naissance des héros.
Mais d'autres, malfaisantes, se jouent de leurs prétendants humains trop crédules et les emportent dans un tourbillon infernal, souvent mortel.

Domaine de l'enchanteur Merlin, des fées Viviane et Morgane, la forêt de Brocéliande (à Paimpont, en Ille et Vilaine) accueille la geste Arthurienne.
La légende raconte que la forêt ensorcelée par Morgane engloutit les guerriers infidèles qui osent s'aventurer dans ses profondeurs.
On prétend qu'elle fait appel à la tourmentine : Une créature ayant l'aspect d'une touffe d'herbe, qui lorsqu'un imprudent la foule du pied, l'empêche de marcher droit et l'emmène à hue et à dia !

Korrigans ou poulpiquets en Bretagne, farfadets en Vendée, feltens en Champagne, lutons en Franche-Comté, sotrés dans les Vosges, sautereux en Lorraine... Chaque terroir est habité de ces petits êtres malicieux et excentriques, émanation de la nature, qui incarnent l'esprit du lieu sur lequel ils exercent une invisible surveillance. Ils trahissent toutefois leur présence par un insolite et inquiétant remue-ménage, par un rire aigrelet qui tombe des branches en cascade ou jaillisse des fourrés.
Ils expriment en général une joie exubérante contrastant avec le caractère sombre de la forêt et la peur qu'elle inspire. S'ils manifestent un esprit taquin en toute chose et si le désarroi des hommes les amuse, au final, ils leur prêtent une main amie et secourable. Seuls quelques-uns sont fort déplaisants et peuvent cacher un démon prêt à abuser les hommes.

Ogres et sorcières trament de noirs desseins en forêt et se partagent le titre de créature la plus malfaisante de la forêt. Alors que les géants sont dociles, les ogres, autre créature d'une force redoutable, sont dangereux. Leur fâcheuse tendance à dévorer la chair fraîche en fait des figures incontournables de nos contes. Ce n'est pas le Petit Poucet qui nous contredira !
Quant aux sorcières, elles tirent leurs pouvoirs des forces du mal, rien de moins.
Confectionner un philtre d'amour, jeter sorts et malédictions, prédire l'avenir, les sorcières sont capables de tout cela !
A l'origine de leur mythologie, on trouve la guérisseuse, qui connaît le secret des plantes et dispose donc d'un savoir redoutable. Les plus douées d'entre elles volent sur un balai et savent modifier leur apparence pour mieux berner les hommes.

Les sorcières retrouvent le diable au cours d'effrayantes cérémonies en forêt qu'on nomme sabbats.
Elles ont pour cadre les rares clairières dont le sol sans végétation fait apparaître de larges cercles, qu'on appelle « ronds de sorcières ».
4 fois par an, les nuits de plein lune, elles accomplissent par groupe de 13 des rituels démoniaques : Incantations à Satan, échange de procédés maléfiques, danses macabres, union avec le Grand Bouc...

Pauvre loup... Depuis le temps qu'il traîne sa mauvaise réputation, les légendes lui ont assurément réservé une place de choix. Nombre de toponymes révèlent l'intensité de l'effroi - et de la fascination - qu'il a provoqués : Les « Chemins au loup », « Val au loup », « Carrefour du loup » sont pléthore en France.
Noir, gris ou blanc, il n'est rien moins qu'un féal du Diable quand il n'en est pas tout simplement l'incarnation. Ennemi de l'homme, dévoreur d'enfants, ses descriptions font de lui une Bête de l'Apocalypse plus qu'un animal de la Création. Tant et si bien qu'il est traqué et exterminé.
Pourquoi les hommes lui ont-ils voué une telle haine ?... Parce qu'ils en ont peur. Si seuls quelques faits avérés révèlent des attaques de loups, sa mauvaise réputation s'explique peut-être aussi par la rude cohabitation de l'homme et de l'animal sauvage.
Imaginez un village d'autrefois, à la lisière de la forêt... L'hiver est là, la nuit vient de tomber, chacun est calfeutré chez soi quand soudain retentit le hurlement du loup.
Le bétail s'affole dans les granges, les adultes sont tendus, les enfants pleurent... Et un loup surgit dans le village, bientôt suivi d'un autre jusqu'à ce que la meute au grand complet vienne rôder et hurler tout autour des étables, affamés qu'ils sont par l'hiver. Toute une nuit que les villageois passeront à se signer et à prier jusqu'à ce que le petit matin renvoie les loups d'où ils sont venus, la sombre et si proche forêt...

Corps dépecés, bête insaisissable... Quel animal a bien pu tuer et mutiler plus de 100 personnes entre juillet 1764 et juin 1767, dans la région du Gévaudan, au sud de l'Auvergne ?
La bête semble insaisissable. Le roi Louis XV envoie même son louvetier sur place tant la peur est grande. Lorsqu'un loup de belle taille est tué par un Cévennol, Jean Chastel, les crimes cessent...
Mais le mystère n'est pas pour autant résolu. N'y a-t-il vraiment qu'un seul coupable ? Ou sont-ils plusieurs ? Et n'a-t-il pas pu être humain ? Après cette hypothèse, loin d'être invraisemblable, la dernière en date soupçonne... Une hyène.

Cerfs et biches se taillent aussi une belle part dans les contes et légendes des forêts. Qu'ils soient la forme animale d'une divinité païenne ou messager envoyé par Dieu, plus d'un s'est laissé captiver ou convertir par l'animal, souvent blanc et de taille impressionnante.

Il était une fois une jolie princesse appelée Marguerite. Gracieuse et bonne avec les petites gens, elle cachait un secret : La nuit venue, elle devenait biche et s'en allait rejoindre sa famille des bois.
Mais son mari Renaud, chasseur émérite, un soir lui transperça le cœur d'une flèche. Lors du banquet de réjouissance qui s'en suivit, il se régala de sa pauvre femme...

Pour terminer le bestiaire des créatures de la forêt, n'oublions pas toutes ces créatures surnaturelles, souvent hybrides ou chimères.
Le dragon cracheur de feu, couvert d'écailles, à la langue en forme de dard, aux serres d'aigles et aux ailes membraneuses apparaît dans toutes les cultures... La Tarasque qu'on craignait à Tarascon avant qu'elle ne soit soumise par Sainte-Marthe ou encore le dragon que Saint-Michel terrasse.
La licorne, au corps de cheval et au front de cerf surmonté d'une longue corne symbolise quant à elle la puissance et la pureté.
La vouivre, créature au buste de femme et au corps de serpent hante les rivières de la Franche-Comté. Sur son front, une escarboucle de grande valeur attise les désirs de plus d'un imprudent dont on retrouve le cadavre aux os brisés.

La christianisation des pays Celtiques débute curieusement en Grande-Bretagne à partir de la Méditerranée, Nice, Marseille, Îles de Lérins, Alexandrie (Égypte) par voie maritime (avec un saut dans la péninsule Ibérique Galicie) et par voie fluviale en passant par le Rhône (Lyon).
Donc, avec Jules César et la reddition de Vercingétorix, le romain comprend très rapidement que pour subjuguer la Gaule il doit détruire les classes druidiques et guerrières qui encadrent globalement la société Celtique. Le jeu du pouvoir Romain sera de couper les classes inférieures de l'élite et de remplacer la dévotion Celtique par celle du culte à l'Empereur.

Dans un premier temps, Rome encourage une dévotion païenne populaire en accord avec sa politique impériale.
Les divinités locales sont alors réinterprétées selon cette vision : C'est l'interprétation romaine.


Malgré tout, les druides vont continuer à jouer un rôle plus religieux, moins politique, les libérant ainsi des lourdes tâches administratives auxquelles ils sont jusqu'alors contraints.
Donc, la résurgence des théonymes et des anthroponymes Celtiques dans la Gaule des IIe et IIIe siècles ne sont pas fortuites non plus.

Comme disent Guyonvarc'h et Leroux (La civilisation Celtique, p. 117), il ne s'agit pas là d'une renaissance ou d'un « revival », mais d'une survivance tenace, signe que les celtophones de Gaule se sont adaptés, ou résignés, à un nouvel état des choses.
Comme en témoigne ce tableau, cette survivance, bien plus que tenace, est une volonté affirmée et décidée à résister à l'imperium étranger.

L'Irlande, terre d'accueil des druides étrangers, échappe à la loi romaine et peut maintenir le druidisme jusqu'à l'arrivée de Saint-Patrice au Ve siècle.

Cependant, même christianisée, la structure de la société Celtique classique est toujours en place et les druides peuvent conserver sous la protection de certains rois un semblant d'indépendance.

La majorité des druides n'ont d'autre choix que se convertir à la religion du Christ et le druidisme est alors rapidement absorbé, plus rapidement d'ailleurs, que sur le continent où en Gaule le paganisme romanisé perdure.

Certains druides convertis vont devenir les premiers évêques, abbés et moines Irlandais et grâce à leur piètre connaissance de la nouvelle religion sauverons de l'oubli la tradition druidique en la consignant par écrit.

En Gaule, à la même époque, le christianisme, un phénomène urbain avant tout lié à l'occupation Romaine, va mettre un temps fou d'usure patiente avant de s'infiltrer dans les campagnes longtemps considérées païennes, c'est-à-dire « paysannes et non-judéo-chrétiennes" » Il faut dire que le christianisme au temps du crépuscule de l'empire n'est qu'une secte orientale parmi tant d'autres.
Les cultes, Isiaque Ptolémaïste Égyptien des riches, Mithraïste Persan glorifié par la soldatesque Romaine et messianistes Mosiaque et Christique de la diaspora juive, pauvre et urbaine, ne sont que quelques unes des sectes qui affligent l'Empire d'Occident.
Malgré l’aspect « historiquement vraisemblable » des débuts du christianisme, il ne peut s’agir là d’Histoire au sens où on l’entend de nos jours. Il est vrai que les Romains avaient tendance à historiciser leurs mythes. Ceci est aussi vrai pour les chrétiens.

Vers 5
50 : Les druides de Grande-Bretagne continuent dans la clandestinité sous le nom de gwyddoniaid, « les savants . À la cour du roi Maelgwn de Gwynedd (Pays de Galles) il se tient des concours de bardes et on mentionne des druides. Ce sont ces bardes de cours royales qui transmettront la « matière bretonne » qui sert à la rédaction du cycle Arthurien ou de la Table Ronde.

554 : Le roi Childebert 1er (511-558) renouvelle l'ordre de détruire les idoles et les mégalithes païens. (mais les mégalithes païens eux sont toujours debout)

Conciles d'Arles — Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Conciles_d'Arles
Aller à Le concile de 353 - En 451 - Concile de 44 évêques, présidé par Ravennius, évêque d'Arles. Certains fixent ce concile un an plus tard, en 452.
Termes manquants : année
Histoire de l'église Gallicane...par les P. P. Longueval, ...
https://books.google.fr/books?id=9WMya7E6b9EC
Jacques Longueval, ‎Bonafous - 1825
On rapporte à la même année le second concile d'Arles, qui contient cin

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