mercredi 3 février 2016

EN REMONTANT LE TEMPS... 472

26 JANVIER 2016...

Cette page concerne l'année 472 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

UN FAISEUR D'EMPEREUR.

Général d’origine Suève et Wisigothe Romanisé, Flavius Ricimer (c. 405 – 18 août 472) s’appuie sur sa fonction de magister militum (maître de la milice) pour exercer le pouvoir effectif sur l’Empire Romain d’Occident par l’entremise de souverains fantoches de 456 à sa mort en 472.
Militaire de carrière, Ricimer combat d’abord sous les ordres du magister militum Flavius Aetius et se lie d’amitié avec le futur empereur Majorien.
Sous le règne de l’empereur Avitus, il remporte d’importantes victoires contre les Vandales, qui le font magister militum praesentalis. Après la déposition d’Avitus, ne pouvant en raison de ses origines Barbares et de sa confession arienne devenir lui-même empereur, il règne par l’entremise d’empereurs qu’il fait installer sur le trône, n’hésitant pas à renverser et assassiner ceux qui, comme Majorien et Anthémius, font preuve d’indépendance. Ceci conduit à plusieurs conflits avec les empereurs d’Orient dont certains refusent de ratifier ses choix.

Ricimer peut prétendre à être l'empereur Romain, dès 455, mais il ne le sera jamais, préférant être dans l'ombre d'empereurs fantoches, choisis scrupuleusement par lui même, sachant que de nombreux empereurs sont assassinés, il redoute de subir le même sort : Son pouvoir est donc immense, et pour un grand nombre d'historien, il est un « faiseur de rois », ou un « empereur-bis », ou le régent d'empereurs faibles, et sans charismes, souvent jeunes, d'un empire aux abois...

Flavius Ricimer est le fils du roi Suève Rechila de Galice (Espagne). Sa mère est la fille du roi des Wisigoths, Wallia, la famille est de confession arienne... On croit que cette alliance entre Suèves et Wisigoths a eu lieu avant la mort de Wallia en 418, après quoi les successeurs de celui-ci se tournent contre les survivants de la famille royale. La conclusion d’une entente militaire avec l’Empire Romain étant souvent la seule solution « pour ceux qui perdent la course au pouvoir chez les barbares », c’est probablement de cette façon que la famille de Ricimer entre au service de Rome.
Ricimer lui-même épouse en 467 la sœur du roi des Burgondes, Gondioc. Après avoir passé sa jeunesse à la cour de l’empereur Valentinien III, Ricimer se distingue d’abord en combattant sous les ordres du magister militum Flavius Aëtius, aux côtés du comes domesticorum Majorien dont il devient l’ami.

OLYBRIUS
Le trône de l’Empire Romain d’Occident devient vacant après les assassinats respectifs d’Aëtius et de l’empereur Valentinien III en 454 et 455, orchestrés semble-t-il par le sénateur Petronius Maximus qui se proclame empereur, celui-ci doit toutefois être assassiné par la foule peu avant le sac de la ville par les Vandales en 455.
Le roi des Wisigoths, Théodoric II choisit comme empereur le magister militum per Gallias, Eparchus Avitus.
En contrepartie, celui-ci doit permettre l’entrée des Wisigoths en Espagne jusque là contrôlée par les Suèves... Une fois l’entente scellée entre les deux hommes, le nouvel empereur marche sur Rome, à la tête des Wisigoths.
Une fois Avitus installé à Rome, Majorien se rallie, bien qu’à contrecœur, au nouvel empereur.

Avitus nomme Ricimer comes ou comte, fonction militaire importante quoique de portée réduite puisque l’Empire d’Occident ne comprend plus que la péninsule Italienne et une partie de la Gaule Méridionale, soit une fraction de ce qu’a été l’empire aux siècles précédents.
Ricimer lève alors une armée composée de mercenaires Germaniques et commence une série de campagnes dirigées contre d’autres « tribus barbares » en conflit avec Rome.
Il remporte sa première victoire importante en 456 lorsqu’il défait les Vandales au cours d’une bataille navale. Après cette victoire en Mer Méditerranée, Ricimer est promu magister militum praesentalis, c’est-à-dire commandant en chef de l’armée de campagne en Italie, poste qui fait de lui le deuxième personnage en importance de l’empire.

Ricimer utilise sa nouvelle position pour aider son collègue Majorien à conspirer contre Avitus dont la nomination comme empereur d’Occident n’a pas encore été reconnue par l’empereur d’Orient, Marcien... Ricimer et Majorien convainquent le sénat d’autoriser une expédition militaire contre Avitus qui a transféré la capitale impériale à Ravenne.
Les deux généraux prennent la tête d’une armée qui vainc l’armée impériale dirigée par le magister militum Remistus à Piacenza le 16 octobre 456. Ils se dirigent alors vers Ravenne, en font le siège et capturent Avitus qu’ils forcent à devenir évêque de Piacenza avant de l’exécuter.
Le trône d’Occident vacant, l’empereur Léon Ier confère à Ricimer le titre de patricien et le nomme magister militum le 28 février 457. Majorien remplace alors Ricimer à la tête des armées d’Italie.
En l’absence d’un empereur, Léon espère pouvoir utiliser Ricimer comme son vice-roi en Occident.

LIBIUS SEVERUS
En tant que membre d’une tribu Germanique et de confession arienne, Ricimer ne peut aspirer lui-même au trône. L’alternative qui s’offre à lui est ou bien de mettre fin au règne des empereurs d’Occident et de diriger le territoire à titre de vice-roi de Léon à Constantinople, ou bien d’exercer son propre pouvoir à travers un empereur fantoche.
Tenté d'adopter la première solution, mais l’aristocratie Romaine s’y refuse absolument, de telle sorte qu’il doit se rabattre sur la seconde.

En l’absence d’empereur en Occident, les Alamans, quittant la Rhétie, pénètrent en Italie où ils s’enfoncent jusqu’au lac Majeur.
Majorien vient à leur rencontre et les défait. Le 1er avril 457, il est acclamé empereur par ses troupes près d’en endroit appelé ad Columellas.
Espérant que Majorien puisse lui servir d’empereur fantoche, Ricimer presse Léon de donner son accord à cette nomination.
En retour, Majorien nomme Ricimer consul en 459, nomination qui n'est pas reconnue par l’empereur d’Orient pour des motifs assez obscurs.
Il doit bientôt déchanter : Majorien s’avère un dirigeant avisé qui prend ses distances face à son magister militum et démontre qu’il est lui-même un excellent général en reconquérant la Gaule et en faisant campagne en Hispanie.

Majorien parvient ainsi à soumettre les Wisigoths qui doivent reprendre leur statut de foederati antérieur à Avitus, ce qui augmente le prestige du nouvel empereur face au sénat et à l’armée. Après quoi Majorien se prépare pour une campagne contre les Vandales de Geiséric. Majorien étant parti en Hispanie, Ricimer se retrouve seul en Italie.
Majorien subit toutefois la défaite devant Geiséric près de ce qui est aujourd’hui Valence (Espagne).
Ricimer incite le sénat à se tourner contre l’empereur, lequel après avoir démantelé son armée rentre en Italie. Apprenant que l’empereur se trouve à Tortona, Ricimer l’y fait arrêter... Il le fait déposer le 3 août 461, torturer et finalement exécuter le 7 août.

Le meurtre de Majorien par Ricimer est mal accueilli dans le haut commandement de l’armée Romaine, notamment par le magister militum des Gaules, Ægidius, et le magister militum d’Illyrie, Marcellinus, en pratique indépendants du pouvoir impérial sur leur territoire respectif. Ces deux généraux refusent de reconnaître le coup d’État de Ricimer et entrent en conflit avec lui... Durant plusieurs mois, Ricimer dirige l’Empire d’Occident sans empereur.

Pendant ce temps, le roi Vandale Geiséric met en avant la candidature de son gendre, membre influent de l’aristocratie sénatoriale Romaine, Olybrius.
Les fils d’Olybrius et de Geiséric ont épousé les deux filles de Valentinien III. La pression du sénat et de l’aristocratie augmentant pour que soit nommé un nouvel empereur, c'est un sénateur de faible personnalité, Libius Severus, qui est choisi et proclamé à Ravenne en novembre 461.
Si Libius est reconnu par le sénat Romain, l’empereur d’Orient Léon Ier refuse de le reconnaître comme son collègue en Occident. En dépit de l’opposition des généraux occidentaux, Ricimer devient ainsi le maître de Rome par le truchement de l’empereur fantoche.

Outre l’opposition politique de l’Empire d’Orient, Ricimer et Libius Severus doivent faire face aux attaques menées par les Vandales dirigés par Geiséric qui n’abandonne pas l’idée de voir Olybrius monter sur le trône.
MAJORIEN
Les Vandales ont commencé leurs raids sur la côte Italienne après l’assassinat de Valentinien III en 455, ébranlant sérieusement l’économie du pays.
Après que Léon Ier ait refusé de reconnaître Severus comme empereur légitime et d’envoyer des secours en Occident, Constantinople conclut un traité de paix avec Geiséric en 462 laissant ceux-ci continuer leurs raids dans l’Empire d’Occident.
Les revenus provenant des taxes ayant diminué et les principales armées occidentales se retrouvant sous commandement de l’opposition, Ricimer a grand besoin des secours d’Orient pour maintenir l’ordre en Occident.... Léon se refusant absolument à reconnaître Severus, celui-ci en dépit de sa nature docile, devient donc un obstacle pour le pouvoir de Ricimer qui résout de faire empoisonner l’empereur, à la suite de quoi il continue à gouverner l’empire pendant 17 mois, le plus long intervalle jusque là, en attendant que Léon nomme un successeur.

Geiséric compte sans doute que si Olybrius monte sur le trône, il pourra lui-même remplacer Ricimer comme véritable maître de l’Empire d’Occident.
Pour accroître la pression sur Léon, les Vandales étendent leurs attaques jusque là limitées à la Sicile et à l’Italie aux territoires de l’Empire d’Orient, massacrant ou réduisant en esclavage les habitants de l’Illyrie, du Péloponnèse et d’autres parties de la Grèce.
ANTHEMUS
Pour contrer ces raids Vandales, Léon nomme en 467 le magister militum de l’armée d’Illyrie, Anthémius, empereur d’Occident. Chargé de s’assurer du trône d’Occident et de reprendre l’Afrique du Nord aux Vandales, Anthémius est ainsi envoyé en Italie avec une armée commandée par le magister militum de Dalmatie, Marcellinus, qui s’est déjà rebellé contre Ricimer. Celui-ci doit initialement percevoir ce geste comme visant à ébranler sa propre autorité. Contrairement à Libius Severus que rien ne distingue, Anthémius a déjà remporté divers succès sur le front militaire, de plus il est rattaché par des liens familiaux à la dynastie Théodosienne.
Toutefois, ne pouvant se passer de l’appui de l’Orient, Ricimer est forcé de se plier aux circonstances et, pour consolider sa position, épouse la fille d’Anthémius, Alypia.


Après s’être assuré du trône, Anthémius confère à Marcellinus le rang de patricien.
En Orient, il est habituel d’avoir deux généraux en chef, ce qui n’est pas le cas en Occident.
Cette manœuvre doit être vue comme une tentative de la part du nouvel empereur de limiter les pouvoirs de Ricimer.
Tant Léon qu’Anthémius ont constaté la difficulté pour les empereurs d’Occident d’exercer leur autorité sur l’armée en Occident lorsque l’armée est commandée par un unique commandant en chef.

En 468, l’empereur Léon organise une grande campagne contre les Vandales d’Afrique du Nord où Geiséric persiste dans sa volonté de mettre Olybrius sur le trône d’Occident. Cette campagne doit prendre une dimension considérable, les armées d’Orient et d’Occident y engagent une partie substantielle de leurs forces. Le commandement suprême des forces combinées est confié au magister militum de Thrace, Basiliscus, beau-frère de Léon, alors que le commandement des forces occidentales va à Marcellinus. La stratégie consiste en une triple attaque de Basiliscus, de Marcellinus et du comte d’Égypte, Héraclius d’Édesse.

Basiliscus doit mettre pied à terre à quelque distance de Carthage avec le gros des troupes transporté jusque là par une armada de quelque 1 000 navires, puis rejoindre les troupes d’Héraclius arrivant de la Tripolitaine.
Marcellinus doit s’emparer de la Sicile et de la Sardaigne, puis avancer sur Carthage.
Ricimer, sous le commandement de Marcellinus, dirige une partie importante des forces occidentales de l’expédition.
Son comportement laisse croire qu’il souhaite secrètement la défaite de cette expédition, ce qui se produit après la désastreuse bataille du Cap Bon. La majeure partie de l’armada est détruite pendant que Marcellinus est assassiné par ses propres soldats en Sicile, peut-être à l’instigation de Ricimer lui-même.

Cette campagne infructueuse contre les Vandales ruine les Empires d’Orient et d’Occident tout en réduisant de beaucoup leur puissance militaire. Lorsqu’ils ont vent de cette désastreuse défaite, les Wisigoths reprennent leur guerre d’expansion contre l’Occident pendant que les Vandales reprennent leurs raids en Italie. De plus, Marcellinus étant mort, Ricimer se retrouve seul commandant en chef en Occident.
La mort de Marcellinus ne fait que creuser le fossé entre l’empereur et Ricimer. Les relations entre Anthémius et Ricimer n’ont jamais été cordiales.

Anthémius a établi sa résidence à Rome, Ricimer à Milan. La rupture survient à l’occasion du procès pour trahison que l’empereur intente contre Romanus, magister officiorum et proche ami de Ricimer. Romanus est condamné à mort en 470 et exécuté. Les relations se détériorent au point où Ricimer ne parle plus de l’empereur que comme d’un « petit Grec » ou de « Galate excité » alors que celui-ci parle de son général comme d’un « barbare couvert de fourrure ».

Ricimer se dirige alors vers Mediolanum avec une armée de plusieurs milliers de soldats. La population craignant une nouvelle guerre civile qu’Épiphane, évêque de Ticinum est envoyé comme médiateur
En dépit des efforts de l’évêque, la guerre ouverte éclate entre Ricimer et Anthémius en 472.
Ricimer, accompagné d’unités de mercenaires barbares dont font partie les soldats d’Odoacre, marche sur Rome. Assiégé, Anthémius cherche refuge dans la basilique Saint-Pierre. Léon envoie Olybrius négocier une trêve entre Ricimer et Anthémius mais, selon Jean Malalas, il fait également parvenir une lettre à Anthémius l’engageant à tuer Olybrius.
Ricimer intercepte cette lettre et, après l’avoir montrée à Olybrius, proclame celui-ci empereur. Le siège dure 5 mois, Ricimer finit par entrer dans la ville après avoir séparé le port sur le Tibre du Palais, affamant les partisans de l’empereur. Les deux parties réclament l’aide de Gondebaud, commandant Burgonde des armées de Gaule, lequel prend fait et cause pour son oncle, Ricimer.
Anthémius résiste jusqu’à ce que ses partisans désertent. Déguisé en mendiant, l’empereur tente de fuir, mais il est rattrapé alors qu’il se trouve dans l’église de Sainte-Marie-du Trastavere, où il est décapité le 11 juillet 472.

Le « règne » de Ricimer continue jusqu’à sa mort due à une hémorragie, 6 semaines après la déposition d’Anthémius, le 18 août 472... Son neveu, Gondebaud, prend alors le titre de patricien et la fonction de commandant en chef des forces armées.
Olybrius ne doit survivre que 13 jours à Ricimer, soit le règne le plus court des empereurs fantoches.
Sans personnalité d’envergure pour redresser la situation, l’Empire d’Occident vit alors une rapide succession d’empereurs, aucun d’entre eux ne réussissant à consolider son pouvoir...


Histoire universelle, sacree et profane, depuis le ...
https://books.google.fr/books?id=AdZPAAAAcAAJ
Augustin Calmet - 1740
Mort de l'EmpercurAnthéñ mius CY «le Ricimer. An 472. Cassîodar. Chronic. Alex-GL'. Olybrius ... fin de Mars 472. &c mourut le MdPOctobre de la même année.

Ricimer (? - 472) - Histoire et Spiritualité
www.histoireetspiritualite.com/biographies-portraits/R/ricimer.html
En 458, il tailla en pièces l'armée des Vandales dans la Campanie, et l'année suivante il fut créé consul. Peu de temps après, Majorien conclut avec Genseric ...









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