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JANVIER 2016...
Cette
page concerne l'année 472 du calendrier julien. Ceci est une
évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que
d'un survol !
UN
FAISEUR D'EMPEREUR.
Général
d’origine Suève et Wisigothe Romanisé, Flavius Ricimer (c. 405 –
18 août 472) s’appuie sur sa fonction de magister militum (maître
de la milice) pour exercer le pouvoir effectif sur l’Empire Romain
d’Occident par l’entremise de souverains fantoches de 456 à sa
mort en 472.
Militaire
de carrière, Ricimer combat d’abord sous les ordres du magister
militum Flavius Aetius et se lie d’amitié avec le futur empereur
Majorien.
Sous
le règne de l’empereur Avitus, il remporte d’importantes
victoires contre les Vandales, qui le font magister militum
praesentalis. Après la déposition d’Avitus, ne pouvant en raison
de ses origines Barbares et de sa confession arienne devenir lui-même
empereur, il règne par l’entremise d’empereurs qu’il fait
installer sur le trône, n’hésitant pas à renverser et assassiner
ceux qui, comme Majorien et Anthémius, font preuve d’indépendance.
Ceci conduit à plusieurs conflits avec les empereurs d’Orient dont
certains refusent de ratifier ses choix.
Ricimer
peut prétendre à être l'empereur Romain, dès 455, mais il ne le
sera jamais, préférant être dans l'ombre d'empereurs fantoches,
choisis scrupuleusement par lui même, sachant que de nombreux
empereurs sont assassinés, il redoute de subir le même sort : Son
pouvoir est donc immense, et pour un grand nombre d'historien, il est
un « faiseur de rois », ou un « empereur-bis »,
ou le régent d'empereurs faibles, et sans charismes, souvent jeunes,
d'un empire aux abois...
Flavius
Ricimer est le fils du roi Suève Rechila de Galice (Espagne). Sa
mère est la fille du roi des Wisigoths, Wallia, la famille est de
confession arienne... On croit que cette alliance entre Suèves et
Wisigoths a eu lieu avant la mort de Wallia en 418, après quoi les
successeurs de celui-ci se tournent contre les survivants de la
famille royale. La conclusion d’une entente militaire avec l’Empire
Romain étant souvent la seule solution « pour ceux qui perdent
la course au pouvoir chez les barbares », c’est probablement
de cette façon que la famille de Ricimer entre au service de Rome.
Ricimer
lui-même épouse en 467 la sœur du roi des Burgondes, Gondioc.
Après avoir passé sa jeunesse à la cour de l’empereur
Valentinien III, Ricimer se distingue d’abord en combattant sous
les ordres du magister militum Flavius Aëtius, aux côtés du comes
domesticorum Majorien dont il devient l’ami.
OLYBRIUS |
Le
trône de l’Empire Romain d’Occident devient vacant après les
assassinats respectifs d’Aëtius et de l’empereur Valentinien III
en 454 et 455, orchestrés semble-t-il par le sénateur Petronius
Maximus qui se proclame empereur, celui-ci doit toutefois être
assassiné par la foule peu avant le sac de la ville par les Vandales
en 455.
Le
roi des Wisigoths, Théodoric II choisit comme empereur le magister
militum per Gallias, Eparchus Avitus.
En
contrepartie, celui-ci doit permettre l’entrée des Wisigoths en
Espagne jusque là contrôlée par les Suèves... Une fois l’entente
scellée entre les deux hommes, le nouvel empereur marche sur Rome, à
la tête des Wisigoths.
Une
fois Avitus installé à Rome, Majorien se rallie, bien qu’à
contrecœur, au nouvel empereur.
Avitus
nomme Ricimer comes ou comte, fonction militaire importante quoique
de portée réduite puisque l’Empire d’Occident ne comprend plus
que la péninsule Italienne et une partie de la Gaule Méridionale,
soit une fraction de ce qu’a été l’empire aux siècles
précédents.
Ricimer
lève alors une armée composée de mercenaires Germaniques et
commence une série de campagnes dirigées contre d’autres « tribus
barbares » en conflit avec Rome.
Il
remporte sa première victoire importante en 456 lorsqu’il défait
les Vandales au cours d’une bataille navale. Après cette victoire
en Mer Méditerranée, Ricimer est promu magister militum
praesentalis, c’est-à-dire commandant en chef de l’armée de
campagne en Italie, poste qui fait de lui le deuxième personnage en
importance de l’empire.
Ricimer
utilise sa nouvelle position pour aider son collègue Majorien à
conspirer contre Avitus dont la nomination comme empereur d’Occident
n’a pas encore été reconnue par l’empereur d’Orient,
Marcien... Ricimer et Majorien convainquent le sénat d’autoriser
une expédition militaire contre Avitus qui a transféré la capitale
impériale à Ravenne.
Les
deux généraux prennent la tête d’une armée qui vainc l’armée
impériale dirigée par le magister militum Remistus à Piacenza le
16 octobre 456. Ils se dirigent alors vers Ravenne, en font le siège
et capturent Avitus qu’ils forcent à devenir évêque de Piacenza
avant de l’exécuter.
Le
trône d’Occident vacant, l’empereur Léon Ier confère à
Ricimer le titre de patricien et le nomme magister militum le 28
février 457. Majorien remplace alors Ricimer à la tête des armées
d’Italie.
En
l’absence d’un empereur, Léon espère pouvoir utiliser Ricimer
comme son vice-roi en Occident.
LIBIUS SEVERUS |
En
tant que membre d’une tribu Germanique et de confession arienne,
Ricimer ne peut aspirer lui-même au trône. L’alternative qui
s’offre à lui est ou bien de mettre fin au règne des empereurs
d’Occident et de diriger le territoire à titre de vice-roi de Léon
à Constantinople, ou bien d’exercer son propre pouvoir à travers
un empereur fantoche.
Tenté
d'adopter la première solution, mais l’aristocratie Romaine s’y
refuse absolument, de telle sorte qu’il doit se rabattre sur la
seconde.
En
l’absence d’empereur en Occident, les Alamans, quittant la
Rhétie, pénètrent en Italie où ils s’enfoncent jusqu’au lac
Majeur.
Majorien
vient à leur rencontre et les défait. Le 1er avril 457, il est
acclamé empereur par ses troupes près d’en endroit appelé ad
Columellas.
Espérant
que Majorien puisse lui servir d’empereur fantoche, Ricimer presse
Léon de donner son accord à cette nomination.
En
retour, Majorien nomme Ricimer consul en 459, nomination qui n'est
pas reconnue par l’empereur d’Orient pour des motifs assez
obscurs.
Il
doit bientôt déchanter : Majorien s’avère un dirigeant
avisé qui prend ses distances face à son magister militum et
démontre qu’il est lui-même un excellent général en
reconquérant la Gaule et en faisant campagne en Hispanie.
Majorien
parvient ainsi à soumettre les Wisigoths qui doivent reprendre leur
statut de foederati antérieur à Avitus, ce qui augmente le prestige
du nouvel empereur face au sénat et à l’armée. Après quoi
Majorien se prépare pour une campagne contre les Vandales de
Geiséric. Majorien étant parti en Hispanie, Ricimer se retrouve
seul en Italie.
Majorien
subit toutefois la défaite devant Geiséric près de ce qui est
aujourd’hui Valence (Espagne).
Ricimer
incite le sénat à se tourner contre l’empereur, lequel après
avoir démantelé son armée rentre en Italie. Apprenant que
l’empereur se trouve à Tortona, Ricimer l’y fait arrêter... Il
le fait déposer le 3 août 461, torturer et finalement exécuter le
7 août.
Le
meurtre de Majorien par Ricimer est mal accueilli dans le haut
commandement de l’armée Romaine, notamment par le magister militum
des Gaules, Ægidius, et le magister militum d’Illyrie,
Marcellinus, en pratique indépendants du pouvoir impérial sur leur
territoire respectif. Ces deux généraux refusent de reconnaître le
coup d’État de Ricimer et entrent en conflit avec lui... Durant
plusieurs mois, Ricimer dirige l’Empire d’Occident sans empereur.
Pendant
ce temps, le roi Vandale Geiséric met en avant la candidature de son
gendre, membre influent de l’aristocratie sénatoriale Romaine,
Olybrius.
Les
fils d’Olybrius et de Geiséric ont épousé les deux filles de
Valentinien III. La pression du sénat et de l’aristocratie
augmentant pour que soit nommé un nouvel empereur, c'est un sénateur
de faible personnalité, Libius Severus, qui est choisi et proclamé
à Ravenne en novembre 461.
Si
Libius est reconnu par le sénat Romain, l’empereur d’Orient Léon
Ier refuse de le reconnaître comme son collègue en Occident. En
dépit de l’opposition des généraux occidentaux, Ricimer devient
ainsi le maître de Rome par le truchement de l’empereur fantoche.
Outre
l’opposition politique de l’Empire d’Orient, Ricimer et Libius
Severus doivent faire face aux attaques menées par les Vandales
dirigés par Geiséric qui n’abandonne pas l’idée de voir
Olybrius monter sur le trône.
MAJORIEN |
Les
Vandales ont commencé leurs raids sur la côte Italienne après
l’assassinat de Valentinien III en 455, ébranlant sérieusement
l’économie du pays.
Après
que Léon Ier ait refusé de reconnaître Severus comme empereur
légitime et d’envoyer des secours en Occident, Constantinople
conclut un traité de paix avec Geiséric en 462 laissant ceux-ci
continuer leurs raids dans l’Empire d’Occident.
Les
revenus provenant des taxes ayant diminué et les principales armées
occidentales se retrouvant sous commandement de l’opposition,
Ricimer a grand besoin des secours d’Orient pour maintenir l’ordre
en Occident.... Léon se refusant absolument à reconnaître Severus,
celui-ci en dépit de sa nature docile, devient donc un obstacle pour
le pouvoir de Ricimer qui résout de faire empoisonner l’empereur,
à la suite de quoi il continue à gouverner l’empire pendant 17
mois, le plus long intervalle jusque là, en attendant que Léon
nomme un successeur.
Geiséric
compte sans doute que si Olybrius monte sur le trône, il pourra
lui-même remplacer Ricimer comme véritable maître de l’Empire
d’Occident.
Pour
accroître la pression sur Léon, les Vandales étendent leurs
attaques jusque là limitées à la Sicile et à l’Italie aux
territoires de l’Empire d’Orient, massacrant ou réduisant en
esclavage les habitants de l’Illyrie, du Péloponnèse et d’autres
parties de la Grèce.
ANTHEMUS |
Pour
contrer ces raids Vandales, Léon nomme en 467 le magister militum de
l’armée d’Illyrie, Anthémius, empereur d’Occident. Chargé de
s’assurer du trône d’Occident et de reprendre l’Afrique du
Nord aux Vandales, Anthémius est ainsi envoyé en Italie avec une
armée commandée par le magister militum de Dalmatie, Marcellinus,
qui s’est déjà rebellé contre Ricimer. Celui-ci doit
initialement percevoir ce geste comme visant à ébranler sa propre
autorité. Contrairement à Libius Severus que rien ne distingue,
Anthémius a déjà remporté divers succès sur le front militaire,
de plus il est rattaché par des liens familiaux à la dynastie
Théodosienne.
Toutefois,
ne pouvant se passer de l’appui de l’Orient, Ricimer est forcé
de se plier aux circonstances et, pour consolider sa position, épouse
la fille d’Anthémius, Alypia.
Après
s’être assuré du trône, Anthémius confère à Marcellinus le
rang de patricien.
En
Orient, il est habituel d’avoir deux généraux en chef, ce qui
n’est pas le cas en Occident.
Cette
manœuvre doit être vue comme une tentative de la part du nouvel
empereur de limiter les pouvoirs de Ricimer.
Tant
Léon qu’Anthémius ont constaté la difficulté pour les empereurs
d’Occident d’exercer leur autorité sur l’armée en Occident
lorsque l’armée est commandée par un unique commandant en chef.
En
468, l’empereur Léon organise une grande campagne contre les
Vandales d’Afrique du Nord où Geiséric persiste dans sa volonté
de mettre Olybrius sur le trône d’Occident. Cette campagne doit
prendre une dimension considérable, les armées d’Orient et
d’Occident y engagent une partie substantielle de leurs forces. Le
commandement suprême des forces combinées est confié au magister
militum de Thrace, Basiliscus, beau-frère de Léon, alors que le
commandement des forces occidentales va à Marcellinus. La stratégie
consiste en une triple attaque de Basiliscus, de Marcellinus et du
comte d’Égypte, Héraclius d’Édesse.
Basiliscus
doit mettre pied à terre à quelque distance de Carthage avec le
gros des troupes transporté jusque là par une armada de quelque 1
000 navires, puis rejoindre les troupes d’Héraclius arrivant de la
Tripolitaine.
Ricimer,
sous le commandement de Marcellinus, dirige une partie importante des
forces occidentales de l’expédition.
Son
comportement laisse croire qu’il souhaite secrètement la défaite
de cette expédition, ce qui se produit après la désastreuse
bataille du Cap Bon. La majeure partie de l’armada est détruite
pendant que Marcellinus est assassiné par ses propres soldats en
Sicile, peut-être à l’instigation de Ricimer lui-même.
Cette
campagne infructueuse contre les Vandales ruine les Empires d’Orient
et d’Occident tout en réduisant de beaucoup leur puissance
militaire. Lorsqu’ils ont vent de cette désastreuse défaite, les
Wisigoths reprennent leur guerre d’expansion contre l’Occident
pendant que les Vandales reprennent leurs raids en Italie. De plus,
Marcellinus étant mort, Ricimer se retrouve seul commandant en chef
en Occident.
La
mort de Marcellinus ne fait que creuser le fossé entre l’empereur
et Ricimer. Les relations entre Anthémius et Ricimer n’ont jamais
été cordiales.
Anthémius
a établi sa résidence à Rome, Ricimer à Milan. La rupture
survient à l’occasion du procès pour trahison que l’empereur
intente contre Romanus, magister officiorum et proche ami de Ricimer.
Romanus est condamné à mort en 470 et exécuté. Les relations se
détériorent au point où Ricimer ne parle plus de l’empereur que
comme d’un « petit Grec » ou de « Galate excité »
alors que celui-ci parle de son général comme d’un « barbare
couvert de fourrure ».
Ricimer
se dirige alors vers Mediolanum avec une armée de plusieurs milliers
de soldats. La population craignant une nouvelle guerre civile
qu’Épiphane, évêque de Ticinum est envoyé comme médiateur
En
dépit des efforts de l’évêque, la guerre ouverte éclate entre
Ricimer et Anthémius en 472.
Ricimer,
accompagné d’unités de mercenaires barbares dont font partie les
soldats d’Odoacre, marche sur Rome. Assiégé, Anthémius cherche
refuge dans la basilique Saint-Pierre. Léon envoie Olybrius négocier
une trêve entre Ricimer et Anthémius mais, selon Jean Malalas, il
fait également parvenir une lettre à Anthémius l’engageant à
tuer Olybrius.
Ricimer
intercepte cette lettre et, après l’avoir montrée à Olybrius,
proclame celui-ci empereur. Le siège dure 5 mois, Ricimer finit par
entrer dans la ville après avoir séparé le port sur le Tibre du
Palais, affamant les partisans de l’empereur. Les deux parties
réclament l’aide de Gondebaud, commandant Burgonde des armées de
Gaule, lequel prend fait et cause pour son oncle, Ricimer.
Anthémius
résiste jusqu’à ce que ses partisans désertent. Déguisé en
mendiant, l’empereur tente de fuir, mais il est rattrapé alors
qu’il se trouve dans l’église de Sainte-Marie-du Trastavere, où
il est décapité le 11 juillet 472.
Le
« règne » de Ricimer continue jusqu’à sa mort due à
une hémorragie, 6 semaines après la déposition d’Anthémius, le
18 août 472... Son neveu, Gondebaud, prend alors le titre de
patricien et la fonction de commandant en chef des forces armées.
Olybrius
ne doit survivre que 13 jours à Ricimer, soit le règne le plus
court des empereurs fantoches.
Sans
personnalité d’envergure pour redresser la situation, l’Empire
d’Occident vit alors une rapide succession d’empereurs, aucun
d’entre eux ne réussissant à consolider son pouvoir...
Histoire
universelle, sacree et profane, depuis le ...
https://books.google.fr/books?id=AdZPAAAAcAAJ
Augustin
Calmet - 1740
Mort
de l'EmpercurAnthéñ mius CY «le Ricimer. An 472. Cassîodar.
Chronic. Alex-GL'. Olybrius ... fin de Mars 472. &c mourut le
MdPOctobre de la même année.
Ricimer
(? - 472) - Histoire et Spiritualité
www.histoireetspiritualite.com/biographies-portraits/R/ricimer.html
En
458, il tailla en pièces l'armée des Vandales dans la Campanie, et
l'année suivante il fut créé consul. Peu de temps après, Majorien
conclut avec Genseric ...
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