mardi 9 février 2016

EN REMONTANT LE TEMPS... 464

3 FEVRIER 2016...

Cette page concerne l'année 464 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

AEGIDIUS UN PERSONNAGE MÉCONNU

Dans ce territoire christianisé, les Francs sont déjà présents, fédérés, ils sont utilisés par le commandement romain pour maintenir l'ordre et protéger les rives de la Loire des incursions Saxonnes.
C'est le cas en 464, lorsque l'Anjou est aux prises avec les bandes d'Odoacre. Les Saxons remontent la Loire jusqu'à Angers, dont ils s'emparent.
Le comte Paul, qui commande les troupes Romaines cantonnées dans le pays, fait appel aux Francs Saliens de Childéric, mais meurt dans un assaut avant leur arrivée.
Childéric, survenu le lendemain, emporte la ville, incendie la cité, et poursuivant les Saxons jusque dans leurs refuges des îles de Loire, les chasse sans retour en 471.
Il faut attendre encore 20 ans pour que disparaisse toute trace des anciennes institutions Romaines : Une fiction de celles-ci persiste, en effet, par la présence d'un commandement confié, pour la région d'entre Somme et Loire, à un maître de la milice, Aegidius.
Le pouvoir romain, appuyé sur les Francs, fait alors face aux Wisigoths qui, dans la seconde moitié du Ve siècle, ont étendu leur domination jusqu'au sud du fleuve.
La victoire de Clovis, fils de Childéric, sur Syagrius, fils d'Aegidius en 486, consacre le succès des Francs, bientôt parachevé par celle remportée contre les Wisigoths, et par sa conversion.
Il semble également que, pour réunir sur son front tous les héritages, il ait revêtu peu après les insignes du consulat...

Ainsi se met en place un nouveau paysage politique dominé par la royauté Franque, qui s'appuie, dans sa gestion territoriale, sur des évêques puissants, maîtres des cadres des cités. Cette organisation aurait pu, au lendemain de temps anarchiques, être garante d'ordre et de paix... Il n'en fut malheureusement rien.

Le comte Gilles, en latin Ægidius, est fils de Syagrius. Son aïeul a possédé les plus grandes charges de l'empire.

En 456, Ricimer, Suève d'origine, et petit-fils de Vallia par sa mère, envoie le comte Gilles dans les Gaules en qualité de grand maître de la milice. Dans l'exercice de cette charge, il s'acquiert une telle renommée de piété et de sagesse que, lorsque les Francs, irrités des débauches de leur roi Childéric, le chassent du trône, en 457, ils choisissent Gilles pour chef. Ce dernier s'est attaché au parti de l'empereur Majorien.

La même année 457, il étouffe une faction qui s'est formée dans les Gaules, soumet Lyon, siège de la révolte, y met garnison et fait reconnaître Majorien.
Cet empereur ayant été assassiné par l'ordre de Ricimer le 07 août 461, Gilles reprend les armes pour venger sa mort, mais Ricimer suscite de nombreux opposants au comte.
Gilles est attaqué dans une ville située sur le Rhône et court les plus grands dangers. Théodoric, roi des Wisigoths, se range aussi parmi ses ennemis, et envoie contre lui le prince Frédéric, son frère, avec une armée. Un combat a lieu entre les rivières de Loire et du Loiret. Le frère du roi des Wisigoths est battu et tué.
Gilles passe ensuite la Loire, assiége plusieurs places, entre autres celle de Chinon.
En 464, il envoie des ambassadeurs en Afrique pour contracter un traité d'alliance avec le roi des Vandales. Mais des revers cruels viennent renverser, la fortune brillante du comte. Les Francs se sont lassés de la domination d'un étranger qui, entraîné dans de fréquentes guerres, les gouverne avec dureté... D'un autre côté, Childéric, en quittant son trône et sa patrie, a laissé dans les Gaules son ami et son confident Vinomadus, en le chargeant du soin de faciliter son retour.
Vinomadus gagne la confiance de Gilles et l'entraîne dans diverses démarches qui indisposent les Francs. Les choses parvenues au point qu'il désire, il envoie à Childéric la moitié d'une pièce d'or qu'ils ont coupée en se quittant. A ce signal, l'ancien roi des Francs revenant de Thuringe, est reconnu par ses sujets, et bat Gilles.
Evaric/ Euric, roi des Wisigoths, l'accable aussi de ses armes, et le dépouille d'une de ses provinces.

Gilles se retire à Soissons, où il meurt (464), les uns disent empoisonné, les autres, assassiné.
Il règne en tout sur les Francs 8 années. Son fils Syagrius recueille les débris de sa fortune, dont il ne jouit pas longtemps. Quelques historiens modernes ont traité de fable le règne de Gilles, qui n'est appuyé que sur le récit de Grégoire de Tours, mais le docte Fréret, dans son Mémoire sur l'origine des Français, a levé tous les doutes sur ce point historique.  (Biographie universelle ancienne et moderne - Tome 16 - Pages 457-458)

Les règnes de Childéric, Egidius et Syagrius. Il est intéressant, de remarquer qu'on ne trouve pas le nom de Childéric dans les sources du Ve siècle, à part l'inscription de son anneau sigillaire.
On peut remarquer ici, peut-être, le titre HEX - comme son contemporain Odoacre, en Italie - un titre romain et non REX FRANCO- RUM, comme ses successeurs, les Mérovingiens.
On dit souvent que Childéric apparaît pour la première fois en 463. K-F. Werner a parlé des « petites notices d'origine contemporaine » ce n'est pas si simple.

Il y a 3 sources avant Grégoire : Hydace, une chronique Gallo-Romaine du Ve siècle dite Chronique de 511 et Marius d'Avenches (milieu du VIe siècle) ; toutes les 3 font mention d'une bataille en 463...
Les Wisigoths sont battus et Frédéric, le frère du roi des Wisigoths, tué. Marius dit que la bataille se produit « inter Ligerem et Lige- ricinum », entre la Loire et le Loiret, ainsi assez près d'Orléans et que là, le Romain Egidius bat les Wisigoths.
Hydace dit que le Wisigoth Frédéric aide au soulèvement contre Egidius en Armorique. Mais on ne trouve pas le nom d'Egidius dans la chronique Gallo-Romaine, selon elle, Frédéric est battu près de la Loire au cours d'une bataille contre les Francs.
Peut-être y-a-t-il eu 2 batailles ?
Peut-être Egidius est-il un général Romain qui a des soldats Francs ?
Mais, c'est un siècle plus tard que nous trouvons dans les Histoires de Grégoire de Tours le nom du général Franc lui-même.
Les historiens ont pensé qu'il n'y a qu'une seule et même bataille et ils ont suggéré que Childéric et Egidius sont alliés, ou que peut-être Childéric et ses Francs combattent au nom d'Egidius et de ses Romains.
Ils ont dit aussi, qu'Egidius lui-même a été roi des Francs... Mais il faut se souvenir que Grégoire lui-même à peut-être lu que les Francs sont à Orléans et que, en historien intelligent, il a pensé que Childéric, un des rois Francs est là aussi.
En tout cas il est important de se souvenir que la bataille d'Orléans est le seul événement, dans les sources du Ve siècle, où on peut estimer que Childéric prend part.
L'autre source antérieure à Grégoire où on peut trouver Childéric et qui n'utilise pas son nom, c'est la fameuse lettre de Saint Rémi au roi Clovis, soulignée à juste titre par M. Werner :
« Une grande rumeur parvient à l'instant à nous. Vous venez de prendre en main l'administration de la Belgique Seconde. Ce n'est pas une nouveauté que vous commenciez à être ce que vos parents ont toujours été ».
Si Grégoire a raison de faire de Childéric le père de Clovis nous savons que Childéric a pris en main l'administration de la Belgique Seconde lui-même.

Childéric a toujours eu l'administration de la Belgique Seconde, avec Reims, Tournai, Soissons et autres cités.
Saint Rémi ayant écrit comme évêque métropolitain de la Belgique Seconde, nous ne pouvons pas conclure que celle-ci est la seule province de l'administration de Childéric car Saint Rémi ne fait pas mention de la Lugdunensis Secunda ou de la Lugdunensis Senonia.
Saint Rémi a écrit « tuos episcopos » et « tuos cives ». On se souvient du Praeceptio Chlotharii, où on lit que le grand-père de Clotaire a fondé des églises.

Les historiens ont décidé que ce Praeceptio date du temps de Clotaire II, parce que le grand- père de Clotaire I, le païen Childéric lui-même, ne peut pas avoir fondé d'églises... Mais c'est cependant possible pour un administrateur de l'Empire Romain.
Le contemporain de Childéric, l'hérétique roi Gondebaud, est ami des évêques catholiques et fondateur d'églises chrétiennes. On peut discuter du paganisme de Childéric et mettre en doute l'histoire de la conversion de Clovis dans les Histoires de Grégoire. Mais on peut voir que Childéric a une position importante dans la structure de la Gaule Romaine du Nord, cette position est liée au pouvoir Romain et symbolisée dans son tombeau, comme M. Werner l'a remarqué...
Suivant Bôhner, par la fibule cruciforme en or, « une distinction qu'il a certainement reçue de l'empereur avec le paludamentum ». Mais il y a un autre personnage et une autre autorité Romaine dans le nord de la Gaule en même temps que Childéric, c'est Egidius.

Egidius apparaît dans les sources en 458, quand il prend Lyon aux Burgondes au nom de l'empereur Majorien.
Magister militum, « homme de grande réputation et agréable à Dieu par ses bonnes œuvres », est peut-être d'origine Lyonnaise lui-même :
Son fils Syagrius porte un nom connu dans la région de Lyon du IVe au VIIe siècle.
L'empereur Majorien est venu d'Italie pour aider Egidius à Arles contre les Wisigoths.

En 461, Majorien est assassiné en Italie par Ricimer. Et l'année suivante, selon Hydace, un comte Agrippinus donne Narbonne à Théodoric et demande l'aide Wisigothique contre Egidius.
Celui-ci va au nord de la Gaule.

SARCOPHAGE MÉROVINGIEN
En 463, on peut supposer qu'Egidius combat à Orléans avec Childéric contre les Wisigoths et aussi contre Agrippinus (le nouveau magister militum de Ricimer), et donc contre Ricimer lui-même, et contre son nouvel empereur, Libius Severus...
Selon la Vie de Saint Lupicin (une source tardive), Egidius a accusé Agrippinus de trahison contre l'Empereur (Majorien ?) : Agrippinus a peut-être soutenu l'expansion des Burgondes en 456-458 ?
Comme l'historien Byzantin Priskos l'a écrit, cette campagne a empêché l'invasion de l'Italie par Egidius pour se venger de la mort de Majorien.
Hydace écrit aussi que les Wisigoths ont aidé un soulèvement des Armoricains, on peut dire aussi que les Wisigoths ont aidé les Romains du nord-ouest de la Gaule contre le rebelle Egidius et ses alliés Francs.
Hydace rapporte aussi qu'en 464 ou 465 Egidius essaie de s'allier avec le grand ennemi de Rome, Genséric, roi des Vandales en Afrique du Nord, mais Egidius meurt la même année.

C'est tout ce que nous pouvons savoir ou supposer des sources du Ve siècle. Mais dans les Livres des Histoires de Grégoire de Tours (II, 12), nous apprenons aussi la vie dissolue de Childéric, son exil en Thuringe (ou à Tongres) et le choix d'Egidius comme roi des Francs.
Grégoire écrit que Childéric revient après un exil de 8 ans, avec Basine, la femme du roi Thuringien, Bisinus. Frégédaire et le Liber Historiae Francorum répètent la même histoire...
Ralph Mathisen pense que cette répétition la rend plus vraisemblable. Peut-être y-a-t-il un fond de vérité dans cette fable.
Peut-être Grégoire (ou ses sources) savent-il qu'Egidius a commandé des soldats Francs et pense donc qu'Egidius a été roi des Francs. Quant à l'addition de Frédégaire au texte de Grégoire, selon laquelle les Francs se rebellent contre Egidius parce qu'il a essayé de lever des impôts auprès d'eux, elle a aussi un fondement réel : Le Liber Historiae Francorum dit la même chose, mais la situe au temps de l'empereur Valentinien.

Les informations trouvées dans les chapitres 17 et 18 du Livre II des Histoires semblent plus dignes de foi. On croit qu'elles viennent d'une chronique écrite à Angers, appelée Annales Andecavenses.
On apprend une série de faits décousus ou au moins détachés : Childéric livre des combats à Orléans à un ennemi inconnu
Odovacrius ou Adovacrius vient avec des Saxons à Angers.
Une grande épidémie.
Egidius meurt et laisse un fils nommé Syagrius.
Des Bretons sont expulsés de Bourges par les Wisigoths.
Le comte Paul, avec des Romains et des Francs, déclare la guerre aux Wisigoths.
Odovacrius vient à Angers encore une fois.
Childéric arrive le jour suivant.
Le comte Paul est tué.
Childéric prend possession de la ville...

Frédégaire et l'auteur du Liber Historiae Francorum pensent que Paul a été tué par Childéric, les auteurs modernes ont rejeté cette hypothèse parce qu'ils pensent que Childéric est l'allié des Romains et donc qu'il s'est allié avec Paul contre Odovacrius et ses Saxons.
Mais, en fait, il y a des groupes différents de Romains, et on ne peut pas être sûr que Childéric ait été l'allié de Paul, ou même d'Egidius.
L'ANNEAU DE CHILDÉRIC
Le chapitre continue avec une bataille entre des Saxons et des Romains, les Saxons ayant tourné le dos. Leurs îles sont prises et saccagées par les Francs. Odovacrius conclut une alliance avec Childéric et ils soumettent les Alamans qui ont envahi une partie de l'Italie.
Des auteurs modernes, comme Zôllner, ont suggéré de lire « Alains » (les Alains du nord de la Gaule), et non pas « Alamans », parce qu'ils n'ont pu imaginer que Childéric soit allé en Italie.
Ils croient, avec M. Joachim Werner, que Childéric n'est pas un personnage remarquable de l'histoire de Gaule... Les éditeurs de la Prosopographie de l'Empire Romain tardif croient, quant à eux, qu'Odovacrius de la Loire est le même personnage qui règne en Italie après 476, et on peut également utiliser ici Grégoire pour prouver la grande importance Européenne de Childéric.
Il faut cependant se souvenir de 2 choses : Que, peut-être, Grégoire n'a pas lu ou entendu ces sources avec soin ou compréhension et que, à part la phrase sur les Alamans et l'Italie, ces deux chapitres nous informent seulement sur une région étroite du nord de la Gaule.

Egidius meurt en 464 ou 465, et laisse un fils, Syagrius.
Est-il du parti de Paul ou protégé contre Paul par Childéric, ou autre chose ? C'est impossible à dire. Nous ne savons presque rien de Syagrius. Et tout ce que nous savons vient de Grégoire... Il réside à Soissons. Il est battu par Clovis et tué après sa fuite jusqu'au royaume de Toulouse.

Il est, dit Grégoire, rex Romanorum, roi des Romains. Grégoire n'utilise jamais la phrase « royaume de Soissons », une entité politique construite par les historiens modernes, par analogie avec le royaume Wisigothique de Toulouse. Grégoire dit que Soissons est la résidence de Syagrius, et que la ville a appartenu à Egidius auparavant.
AEGIDIUS
Peut-être ne dit-il cela que pour expliquer pourquoi Syagrius est à Soissons, il est difficile d'imaginer comment il peut connaître ce fait, et nous devons toujours nous souvenir que Grégoire de Tours essaie de comprendre et d'expliquer ses maigres sources.

Que savons-nous du royaume de Soissons ? Malheureusement, rien du tout. Bien sûr, les cartes historiques montrent que ce royaume s'étend de Soissons (ou même, dans le Larousse, de l'Allemagne centrale !) jusqu'à la Bretagne, à l'ouest, et la Loire au sud.
C'est parce que les cartographes et aussi les historiens ont voulu placer dans cet espace vide le nom d'une autorité plausible. Et aussi parce que les historiens imaginent que si Syagrius est roi, il doit avoir un royaume.
C'est comme cela que Syagrius est devenu une force politique de grande importance.

Grégoire essaie de comprendre l'histoire du Ve siècle et du règne de Clovis. Mais il simplifie aussi, par effet dramatique, littéraire et théologique. Les guerres de Clovis contre les Alamans sont réduites à une campagne, les guerres contre les Wisigoths, qui ont duré pendant 15 ans au moins, sont aussi réduites à une seule campagne, celle de 507.
Grégoire semble la dater de 506, mais on peut la corriger avec l'aide d'une chronique espagnole, chaque fois qu'on peut utiliser une autre source pour vérifier l'histoire de Clovis par Grégoire, on trouve que Grégoire a tort... Grégoire veut aussi raconter l'histoire de la conquête des Romains du nord de la Gaule, et il réduit aussi ses campagnes à une seule, celle contre Syagrius. Tout ce qu'il sait de cette campagne vient, probablement, de la Vita Sancti Remigii, dont il possède un exemplaire, mais qui est maintenant perdu.

En réalité, peut-être est-il comte de Soissons, collègue d'Arbogast, comte de Trêves... Comte d'une civitas de la Belgique Seconde. Et, comme, nous le savons, Childéric a toujours eu l'administration de la Belgique Seconde.
En réalité, c'est peut-être Childéric qui a conquis ou dominé les Romains du Nord : Il menace Paris, comme nous pouvons le lire dans la Vita sanctae Genovefae et si nous pouvons faire confiance aux Annales Andecavenses citées par Grégoire de Tours, il domine les événements dans la région de la Loire et il peut même intervenir en Italie.
Mais, même si Grégoire le sait, il ne peut pas célébrer les victoires de Childéric, un roi païen, sur les Romains chrétiens et catholiques de la Gaule du Nord.
Clovis, le héros chrétien et catholique, est le vrai conquérant des Alamans, des Thuringiens, des Burgondes, des Wisigoths, et surtout des Romains... Pour Grégoire, pour la leçon de la victoire de la bonté divine qu'il veut enseigner, Syagrius est essentiel.

Les événements postérieurs sont encore plus obscurs que tout ce qui précède, car on a perdu les histoires de Renatus-Profuturus-Frigeridus, de Sulpitius-Alexander, et d'autres qui ont écrit en témoins oculaires les fastes de la Gaule au Ve siècle.
Grégoire de Tours, très-bref et très-sec dans le récit des faits antérieurs à la mort de Clovis, dit qu'Egidius et Childéric ont vécu en bonne intelligence après le rétablissement du chef Mérovingien, et même ont commandé ensemble les Francs.
Frédegher (Fredegarius) , abréviateur et continuateur de Grégoire de Tours, raconte au contraire que Childéric livre plusieurs combats à Egidius, et taille plusieurs fois les Romains en pièces, ces 2 versions opposées ont été adoptées par deux historiens modernes.
Ce qui est certain, c'est que dès l'année 463, date fixée par les chroniques de Marius et d'Idatius , Egidius retourne sur la Loire pour s'opposer aux Wisigoths qui envahissent le pays armoricain, secondés par les Alains de l'Orléanais et par une flotte de pirates, Saxons : Une rencontre sanglante a lieu, dit la chronique de Marius, auprès d'Orléans, entre la Loire et le Loiret.

On peut croire qu'Egidius, hors d'état de tenir tête en même temps aux Francs et aux Wisigoths, a abandonné aux premiers Cologne et une partie
des places qu'ils vient d'envahir, et s'est réconcilié avec Childebert pour obtenir l'alliance des tribus Franques, qui ne demandent pas mieux que d'aller combattre les Goths sur la Loire.
Suivant la vie de Saint-Remi, écrite au IXe siècle par l'archevêque Hincmar, d'après des documents très anciens, Childéric entre dans Orléans et pille cette ville.

Ainsi sont brisés les liens de la Gaule avec Rome après plus de 5 siècles d'union sous un même gouvernement.
L'agonie de l'Empire a duré 70 ans, depuis l'invasion de 406 et la première prise de Rome par les Wisigoths en 410 !
Après cette grande catastrophe, une sorte de trêve s'établit en Gaule : les Wisigoths, maîtres de presque toute l'Espagne et du tiers de la Gaule, se reposent sur leurs armes.
Les Burgondes, la moins active des nations Teutoniques, restent tranquilles dans les provinces de l'est et du sud-est.
Les Francs ont des bandes établies dans la première Germanie et la première Belgique, sans être maîtres des grandes villes de ces 2 provinces, où se tiennent encore des officiers Gallo-Romains, mais ils occupent entièrement la seconde Germanie, et 3 de leurs principales tribus sont en avant dans la seconde Belgique , sur l'Escaut et la Lys... La plus importante des 3 est celle de Childéric, fixée sur le territoire de Tournay, et appelée communément par nos chroniqueurs la tribu des Saliens, quoiqu'il faille probablement la distinguer des anciens Saliens cantonnés en Toxandrie dès le milieu du IVe siècle, les deux autres sont dans le Cambraisis et la Morinie.

Les Francs passent quelques années sans tenter de nouveaux envahissements, et les contrées Gauloises encore libres du joug Teutonique, respirent un peu.
Il n'y a plus de préfet du prétoire, plus de maître de la milice, plus d'autorité centrale ni même provinciale : Chaque cité porte, avec effort, le fardeau de son indépendance éphémère et forcée. Ici dominent les anciens comtes ou les tribuns militaires, la les sénats et curies locales, presque partout les évêques, qui, depuis un siècle, s’immiscent de plus en plus dans les affaires publiques , et voient croître leur influence a mesure que tous les autres pouvoirs s'affaissent.



Ægidius — Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Ægidius
Ægidius ou Egidius est un général gallo-romain qui défendit le nord de la Gaule ... son autorité sur les Francs, qui l'avaient pris pour chef plusieurs années auparavant. Il meurt fin 464, sur ordre de Ricimer, soit empoisonné, soit tué dans un ..

Aegidius (? - 464) - Histoire et Spiritualité
www.histoireetspiritualite.com/biographies-portraits/aegidius.html
Le comte Gilles, en latin Ægidius, était fils de Syagrius. ... Dans l'année 464, il envoya des ambassadeurs en Afrique pour contracter un traité d'alliance avec le ...
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Histoire de Soissons, par H. Martin et Paul-L.-Jacob
https://books.google.fr/books?id=BlMEAAAAQAAJ
Bon Louis Henri Martin, ‎Paul Lacroix - 1837
Egidius ne put profiter de sa dernière victoire sur les Wi- sigoths ; il mourut, sans doute à Soissons, dans le courant de l'année 464 , empoisonné, dit-on , par les ...

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