samedi 13 février 2016

EN REMONTANT LE TEMPS... 458

9 FÉVRIER 2016...

Cette page concerne l'année 458 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !


 LES RÉACTIONS DE L'EMPEREUR MAJORIEN

Majorien, le magister militium de l'Occident, devient empereur en remplacement d'Avitus. C'est l'appui de Ricimer qui le place sur le trône. Empereur dynamique, il prend des mesures natalistes, en faveur du patrimoine pillé, et annule les dettes et les arriérés des tributs. Cependant, il ne peut se libérer de la tutelle de Ricimer, qui en sa qualité de chef Barbare, commande les dernières troupes protégeant l'Italie.

Après le dépôt de l'empereur Avitus en 456, l'empereur d'Orient Léon Ier (457-474) nomme Ricimer patrice et Majorien magister militum (maître de la milice) en 457 après la mort de l'empereur Marcien, ce dernier envoie une troupe arrêter l'avancée des Alamans, c'est cette victoire qui a conduit à son acclamation comme empereur le 1er avril 457. Il est confirmé empereur romain d'Occident par le régent Ricimer le 28 décembre 457, créant des problèmes avec l'empereur Léon Ier déclarant Majorien : Usurpateur.

L'empereur Majorien s'installe à Arles à la fin de l'année 458, accompagné du nouveau préfet des Gaules Flavius Magnus ainsi que de hauts-fonctionnaires dont le « questeur du sacré palais », Domnulus et le chef de la chancellerie (magister epistolarum), Petrus.
Il y réside, de façon intermittente, jusqu'à l'été 461, date de son départ en Hispanie pour préparer un débarquement en Afrique contre les Vandales. En fait, d'après Jean-Pierre Papon, Majorien vient à Arles plusieurs fois :
En 459, 460 et 461.

En 459, il arrive dans la cité en début d'année (où à la fin de 458). Il est à Arles le 18 mars 460, car on a de lui une loi datée de ce jour par laquelle il défend d’élever quiconque par la force à l’état ecclésiastique. Les fastes romains se perpétuent alors, on signale des jeux du cirque organisés en janvier ou plus probablement en juin ou juillet 461 en l'honneur de Majorien qui y prend part, et la même année, Sidoine Apollinaire souligne le luxe d'une réception chez un notable Arlésien, réunion à laquelle participent également l'empereur et l'ancien préfet de prétoire des Gaules, Magnus.
La politique de Majorien se remarque par des mesures sociales, telles que des remises d’arriérés d’impôts, et elle essaie de limiter les accaparements de l’Église (captation d'héritage, mise au couvent des jeunes filles…), ce qui illustre les rapports de l'Église avec la société civile, y compris à Arles sous les épiscopats de Ravennius, Augustal ou Léonce... Sidoine Appollinaire nous dresse également une description du forum, encombré de colonnes et de statues et de l'atmosphère politique régnant alors dans la cité.

L'empereur d'Orient Marcien meurt. C'est le Patrice Aspar qui désigne son successeur en la personne de Léon, dit Léon Ier, qui règne jusqu'en 474. Il n'est alors qu'un simple tribun militaire. La situation de l'Orient Romain ne semble donc pas être plus enviable que celle de l'Occident. Dans les deux parties de la romanité, ce sont des chefs Barbares qui font les Empereurs. Cependant, Léon Ier se montre énergique, au point de défier son mentor.
De plus, Aspar ne peut disposer comme Ricimer des Empereurs selon son bon vouloir. C'est sans doute la conséquence de la reconstitution d'une armée Romaine composée d'autochtones en Orient dès le début du Ve siècle : Tolérer des chefs Barbares reste possible, mais ces derniers ne peuvent, dans le contexte des invasions Barbares, mener leurs propres projets de dépositions politiques.

De 457 à 463, Aégidius et le Comte Paul s'opposent victorieusement aux Burgondes, avec l'aide de Childéric, Roi des Francs Saliens. Ravenne n'a toujours pas renoncé à la Gaule.

En 458 Les Burgondes attaquent et prennent Lyon. Il est possible que Majorien soit intervenu pour les en déloger.... Majorien fait construire une importante flotte de guerre, de 300 vaisseaux, en vue de son expédition pour détruire le royaume Vandale.

Entre 458-460 La guerre éclate entre fédérés Burgondes et Romains. Majorien intervient personnellement contre les Burgondes en mobilisant des fédérés Huns, Ostrogoths, et Rugues. Les Burgondes battus s'engagent à défendre les provinces Romaines.

Entre 458-462 Des troupes Wisigothiques se battent en Espagne, seules ou avec des unités Romaines.

Entre 458-463 Les Wisigoths entrent en guerre contre les Romains. C'est la conséquence de leur politique expansionniste. Les Wisigoths ont en effet des visées en Espagne, mais aussi en Gaule où ils cherchent à s'étendre. A l'hiver 458, Majorien arrive en Gaule...

En 459 Aegidius, général de Majorien se laisse volontairement enfermer dans Arles par les Wisigoths. Ces derniers sont surpris lors du siège de la ville par l’arrivée sur leurs arrières de Majorien. Aegidius profite de la diversion pour attaquer à revers les Wisigoths, qui subissent de lourdes pertes et se retirent à Toulouse.

En 460 La flotte impériale, réunie par Majorien dans le golfe d'Alicante est incendiée par les Vandales, probablement après une trahison de sujets de Majorien. Il suspend son expédition militaire contre Genséric. Mais cet échec scelle son sort à court terme.

En 461 Majorien meurt le 7 août après avoir été forcé de quitter la pourpre par Ricimer. Il est donc hautement probable que Ricimer soit responsable de sa mort. Cependant, l'énergie déployée par Majorien durant son règne lui a valu de nombreuses sympathies.
A l'annonce de sa mort, chose que n'a sans doute pas prévu Ricimer, deux chefs de guerres entrent en sécession pour protester contre ses abus de pouvoir.
Marcellinus, un païen fidèle à Majorien, se révolte à la tête de troupes fidèles .
Aégidius, maître général de la Gaule, fait lui aussi sécession au Nord de la Loire. Il est soutenu militairement par les Francs.

En l'année 458, Majorien se trouve à Lyon, et Sidonius, qui prononce devant lui son panégyrique, dit en finissant : « Puisque, au milieu de nos désastres, tu nous es venu comme dernière espérance, remédie à nos malheurs, nous t'en conjurons , et en passant, illustre vainqueur, regarde ton Lugdunum abattu par de longues souffrances; il te demande des jours de calme. Toi, qui lui donnes la paix, rends-lui le courage. Notre ville n'a plus ni bœufs, ni moissons, ni colons, ni citoyens. Florissante, elle connaît peu son bonheur, depuis qu'elle est prise, elle sent l'étendue de sa perte.
Une fois dans la joie, ô prince, on aime à se rappeler ses malheurs passés. Quoique les ravages, les incendies nous aient abattus, ta présence néanmoins rétablit toutes choses, puisque nous avons été la cause de ton triomphe, nos ruines mêmes nous plaisent. »

Dans la préface du même panégyrique, Sidonius n'hésite point à mettre Majorien au-dessus d'Auguste : a Je n'irai pas, d'une dent maligne, attaquer Virgile, ni ton poète, ô terre des Sabins. Si je n'ai point leur génie, le César que je chante est plus grand que le leur qu'ils l'emportent par l'éloquence, pourvu que nous l'emportions, nous, par le noble sujet de nos chant. »
Il faut être néanmoins indulgent pour Sidonius et pour le servilisme de son siècle. Dans le nôtre, n'avons-nous pas vu des hommes qui affichent d'insatiables ardeurs de liberté se courber aux pieds de tous les pouvoirs, leur jeter en face les plus viles flatteries les plus plates louanges, et montrer ainsi au monde jusqu'où peuvent aller des âmes lâches et vénales ? Notre siècle n'a pas le droit de jeter la pierre aux siècles passés. (en effet que pourrions nous dire, nous qui n'avons rien retenus de l'histoire, et qui élisons avec cette constance idiote des menteurs, des parjures, et des imbéciles)... Du reste, « les poèmes de Sidoine sont précieux pour la connaissance des événements et des hommes »

Sidonius a composé une pièce de vers pour célébrer la magnifique villa de Léontius, sur une haute colline des bords de la Dordogne. Rien de plus bizarrement recherché que le cadre dans lequel Sidoine a jeté la description de cette villa...
Bacchus, part d'Inde qu'il vient de subjuguer, et retournant en Grèce, rencontre sur sa route Apollon, auquel il déclare s'en aller à thèbes. Apollon cherche à le détourner de ce voyage et lui conseille de le suivre plutôt aux bords de la Garonne, dans un lieu où lui-même il se rend et qu'il lui décrit.
Ce lieu est précisément celui où doit s'élever un jour la villa de Léontius, qui n'existe pas encore dans un temps si voisin de la conquête de l'Inde par Bacchns ? Mais Apollon, qui la voit déjà de son œil prophétique, n'est pas embarrassé pour la décrire, et en trace à Bacchus une peinture aussi poétique et aussi fidèle que Sidonius a pu la faire.

De tels artifices peuvent être encore réputés ingénieux au Ve siècle, mais ils concourent à constater ce qui l'est déjà de tant d'autres manières, que la poésie n'est plus, au siècle dont il s'agit, que l'un des passe-temps des beaux-esprits de la société ; Qu'elle n'ont plus, dans cette société, de destination générale , sérieuse, ni de racine vivante. Si une telle poésie présente encore quelque intérêt, ce n'est guère qu'à raison des notices ou des allusions historiques qui peuvent s'y rencontrer, ou des données qu'elle peut offrir pour l'histoire de la littérature et des arts. Envisagés sous ce point de vue, les poèmes de Sidonius sont curieux et instructifs.



Louis Sebastien Le Nain de Tillemont - 1739
M A J O R I E N. n.p.22, vite & la création de Majorien. ... des annales de Jornande , qui font commencer Leon & Majorien en une même année. ... 'Il est clair par Sidoine & par Majorien même qu'il étoit Auguste avant que d'être Conful [en 458.] ...
Histoire des Empereurs
https://books.google.fr/books?id=SLNeAAAAcAAJ
Lenain De Tillemont - 1739
Chronique , c ' étoit la même année qu ' il avoit été fait Général , c ' eft . àdicap ... [ Victor de Tunes ne met auffi l ' élevation de Majorien qu ' en 458 ] Mais ...

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