mardi 31 mai 2016

EN REMONTANT LE TEMPS... 355

18 MAI 2016...

Cette page concerne l'année 355 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

MODIFICATION FONDAMENTALE DES FRANCS LETES FÉDÉRÉS


6 juillet 355 : Constance II est à Milan où il est prend ses quartiers d'hiver, cela jusqu'au 5 juillet 356.
11 août : Silvanus, chef Franc rallié à Constance II en 351, se fait proclamer empereur par ses troupes à Cologne après avoir été injustement accusé d'avoir fomenté un complot contre l'empereur.
7 septembre : Silvanus est assassiné par des hommes de Constance II.

Sylvain, en latin Flavius Silvanus ou plus vraisemblablement Claudius Silvanus, né en Gaule dans les années 310 ou 320, assassiné à Colonia Claudia Ara Agrippinensium (Germanie inférieure) le 7 septembre 355, est un usurpateur Romain d'ascendance Franque. Général de Constance II, il usurpe le pouvoir en Gaule pendant un mois en 355.

Selon l'historien Ammien Marcellin, Silvanus est fils de Bonitus, chef Franc qui sert Constantin Ier contre Licinius. Il s'agit donc d'un émigré Germanique de seconde génération... semble-t-il d'éducation romaine. Sa mère est d'origine incertaine :
Une devineresse Franque selon Michel Rouche.
Une aristocrate romaine originaire de Campanie selon Jean-Pierre Joly.
Peut-être une parente de Marcus Ulpius Silvanus Gennadus.
Quant à « Silvanus », il lui vient peut-être du général qui commande à Cologne sous le règne de Gallien en 258-260.
Tribun de la schola des armaturae (tribunus scholae armaturarum) en Gaule, une unité de la garde lourdement armée (celle des instructeurs) il abandonne l'armée de l'usurpateur Magnence avec ses cavaliers quelques jours avant la bataille de Mursa (septembre 351) pour prendre le parti de Constance II, contribuant ainsi à la victoire de ce dernier. Ce ralliement favorise sa carrière et celle de son fils, qui apparaît comme un fidèle soutien du trône impérial.

À partir de 352-353, Silvanus acquiert la dignité de comes et remplit les fonctions de magister peditum et equitem per Gallias (maître de l'infanterie et de la cavalerie en Gaule). Incapable de rétablir l'ordre en Gaule du Nord, Constance II s'est résolu à le nommer maître de la milice, alors qu'il n'a guère dépassé la trentaine (il est qualifié d'adulescentior « encore assez jeune » en 353).
À la tête de 8 000 auxiliaires, il passe par Augustodunum en 354, dégage Augusta Treverorum, menacée par les Alamans de Chnodomar et installe à Cologne son quartier général.

En 355, alors qu'il combat les Francs sur le Rhin, il est victime d'une cabale d'officiers. À l'instigation de plusieurs personnalités, entre autres un collègue jaloux, le maître de cavalerie Flavius Arbitio (également d'origine Franque) et le préfet du prétoire des Gaules Caius Caeionius Volusianus Lampadius, Dynamius, un personnage de basse extraction (il s'occupe, selon Ammien Marcellin, des bêtes de somme de l'empereur), falsifie des lettres signées de Silvanus invitant à un complot pour usurper le trône impérial, et les présentent à Milan à l'empereur Constance II.
Un groupe d'aristocrates, composé majoritairement d'officiers de rang inférieur, Francs ou d'origine Franque, mais aussi de potentes originaires de Campanie prennent sa défense et réclament l'ouverture d'une enquête. Parmi eux, deux officiers Francs, Malarichus, tribun commandant une unité de la garde, les Tribaux (Gentiles Franci), et Mallaubaude, successeur de Silvanus au poste de tribun des scholes se proposent d'établir l'innocence de Silvanus, l'un se constituant otage tandis que l'autre part pour ramener Silvanus à Rome, afin qu'il puisse se défendre.

Après diverses machinations, les faussaires sont confondus, mais Silvanus, affolé et mal informé, craignant d'être condamné pour traîtrise, se fait proclamer Auguste (sous le nom d'Imperator Caesar Claudius Silvanus Augustus) à Colonia Claudia Ara Agrippinensium par ses soldats le 11 août 355 (selon Ammien Marcellin), 4 jours après le paiement de leurs arriérés.
Une petite délégation partie de Milan, commandée par Ursicin et comprenant Ammien Marcellin, se rend à Colonia Claudia Ara Agrippinensium, fait semblant de rendre hommage à Silvanus et suscite son assassinat en soudoyant quelques soldats... Des Brachiales et des Carnutes appartenant aux troupes auxiliaires. Attaqué dans son palais, le matin, alors qu'il se rend à la messe par une bande de rebelles qui massacrent sa garde, Silvanus est arraché de la chapelle chrétienne où il s'est réfugié en toute hâte et massacré.

Parmi les fidèles de Silvanus, Ammien Marcellin signale Proculus, son assistant privé (domesticus Siluanus), Pœménius, vraisemblablement un ami Franc (qui a été choisi par ses compatriotes pour défendre la plèbe quand les Trévires ferment les portes de leur cité au frère de Magnence, le César Décentius), et les comtes Asclépiodote, Lutto et Maudio, les deux derniers d'origine Franque, sont torturés et exécutés avec d'autres de ses partisans.

Né dans les années 340, son fils est resté en disgrâce jusque dans les années 370, quand l'empereur, entreprenant de lutter contre les Alamans, accorde son pardon.

Le César Julien, qui reprend peu après l'administration de la Gaule, affirme dans le panégyrique qu'il dédie à l'empereur que celui-ci épargne les proches et le jeune fils de Silvanus.
Néanmoins, Ammien Marcellin rapporte la mise à la torture de l'appariteur de Silvanus, qui y résiste et innocente Silvanus de tout complot, et de l'exécution de plusieurs personnages importants.

L'historien Eutrope cite brièvement sa révolte en Gaule entre la chute de Magnence et la nomination de Julien comme César, sur moins de trente jours.
Flavius Arbitio accède au consulat en 355 et accapare une partie des biens de Silvanus.
De son côté, Volusianus Lampadius devient préfet de la ville de Rome en 365.

Paul Petit voit dans ce tragique épisode un indice des tensions entre les militaires occidentaux et les fonctionnaires civils de la cour impériale à Milan. De leur côté, Héloïse Harmoy Durofil et Lellia Cracco Ruggini y voient un exemple de solidarité et de jalousies ethniques : On compte un officier d'origine Franque, Flavius Arbitio, jaloux de ses succès militaires qui lui valent la faveur impériale, et un aristocrate Romain, Caius Caeionius Volusianus Lampadius, parmi ceux qui le dénoncent, et, si un groupe d'officiers inférieurs Francs ou d'origine Franque le soutient, il trouve également un appui au sein de l'aristocratie Romaine d'origine Campanienne, liée peut-être à ses origines maternelles.

Contrairement à d'autres peuplades Barbares, lors des Grandes Invasions du IVe siècle, les Saliens vivent dans l'empire Romain depuis plusieurs générations et à défaut d'être parfaitement intégrés (leur condition de Lètes le leur interdit de toutes façons) ils sont un support fidèle et efficace de l'armée Romaine. En témoigne le nombre de généraux impériaux d'origine Franque recensés par différentes sources administratives impériales ayant ainsi par la suite accédé au statut de fédérés :
  • Bonitus, premier Franc à obtenir la charge de Maître de la Milice en 324
  • Gaiso, premier Franc à obtenir la charge suprême du consulat en 351
  • Silvanus, fils de Bonitus, maître de l'infanterie en 355, forcé à l'usurpation par une coterie d'officiers jaloux
  • Vitta, ami personnel de l'empereur Julien, consul en 362
  • Salia, Maître de cavalerie, chargé de la campagne d'Orient de 364
  • Mérobaud, consul en 377 et 383,
  • Mallobaud Comte des Domestiques, Roi des Francs en 378,
  • Richomer, Comte des Domestiques en 378 et consul en 384,
  • Bauto, consul en 385
  • et enfin Arbogast, réputé pour sa férocité contre les Francs Ripuaires, protecteur de Valentinien II qui usurpe le titre impérial non pour lui, mais pour le restituer au fantoche Eugène dont il tire les ficelles, avant d'être trahi et de se suicider.

Tous ces généraux ont effectué une carrière complète dans l'armée impériale, ils ont appris la discipline et la stratégie romaine, ont été impliqués dans des complots de courtisans... L’intégration de ces Francs est remarquable : Promus par les empereurs pour leurs compétences personnelles, ils parlent latin, ont la citoyenneté Romaine avec le même gentilice Flavius que la famille impériale et participent à la défense et à l’administration de l’Empire. L’obtention du consulat en fait des sénateurs.
Si leur intégration n’est pas complète (païens et militaires, ils sont jalousés et méprisés par l’aristocratie sénatoriale Gallo-Romaine, vers 400 un parti anti-Germanique se fera jour dans l'État-major), elle est suffisante pour que lorsqu'on les établit enfin de manière stable comme responsables de leurs contrées d'origine ils soient les premiers à faire respecter strictement l'ordre impérial dans les préfectures Létiques.
Les bases des institutions mérovingiennes

Cette volonté d'assurer la pérennité de l'ordre militaire Romain a des conséquences stratégiques (les armées de Clovis sont soigneusement copiées des manœuvres romaines) mais aussi institutionnelles.
En effet, dans le courant du IVe siècle, les Gaiso, Salia, Vitta et Arbogast dont nous avons parlé sont tous 4 préfets de lètes entre le Rhin et les Ardennes. Ils décident de proclamer une loi sur le modèle romain, qui reproduit certains usages impériaux et encadre des pratiques traditionnelles (cf Wergeld).
C'est le Pactus legis salicae, la Loi salique, dans laquelle ils apparaissent sous leurs formes germanisées (alors que les formes précédentes sont latinisées) de Wisogast, Salegast, Widogast et Arbogast.
Ce texte reproduit plusieurs caractéristiques de la condition Létique, dont le régime de propriété de la terre et par son existence même annonce la volonté des meneurs Francs de contrôler de plus en plus strictement la société, aux dépens des structures Germaniques traditionnelles comme le conseil des Anciens.


Fédérés francs — Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Fédérés_francs
Les Francs ne sont pas une nation unie avant le VIe siècle. Ce sont en fait un ensemble de ... Voyant arriver sur lui une armée romaine invaincue depuis plusieurs années, le roi salien Gennobaude choisit de ... Silvanus, fils de Bonitus, maître de l'infanterie en 355, forcé à l'usurpation par une coterie d'officiers jaloux; Vitta, ...

Chronologie de 301 à 500 après J.C. - sden - site communautaire de ...
www.sden.org/connaissance/histoire-598/...age/.../chronologie-de-301-a-500-apres-j-...
28 août 2006 - 355. Les Alamans, tribu barbare germanique, traversent le Rhin et causent ... 11 août : Sylvanus se fait proclamer empereur par ses troupes à Cologne. .... Son règne assure à l'empire quelques années de sécurité relatives. ..... Début du règne de Maxime, empereur romain usurpateur, en Occident >388.

Arius 15 | Jésus mon avocat
www.jesusmonavocat.org/documents/les-paiens-b/arius-15.html
De longues années s'écoulèrent avant qu'il pût accomplir ce serment. ..... Silvanus, général des légions romaines à Cologne venait d'arracher la pourpre ... les plus braves officiers de l'armée, sous prétexte qu'ils avaient secondé l'usurpateur. ... L'im-pératrice, de concert avec l'eunuque favori, passa tout l'été de l'an 355 à ...

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