7
MAI 2016...
Cette
page concerne l'année 367 du calendrier julien. Ceci est une
évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que
d'un survol !
LES
BARBARES S'ADAPTENT AUX TACTIQUES ROMAINES ET LES DÉTOURNENT.
Les
ancêtres des Vikings sont les Germains du Nord. Mais qu'entend-on
par Germains ? Les peuples Germaniques entrent dans l'histoire en 113
avant notre ère, quand la brusque migration de 2 peuples (les
Cimbres et les Teutons) ébranle l'Europe.
Toutefois,
le caractère germanique d'un peuple de cette époque est affaire de
convention. L'archéologie et la linguistique montrent en effet que,
dans l'Antiquité, la frontière culturelle entre Germains et Celtes
est très floue, voire imaginaire.
César
est le premier qui, pour les besoins d'une démonstration destinée à
établir sa gloire, place une frontière entre Gaulois et Germains :
Le Rhin.
Pour
autant, ce qui se passe au-delà du fleuve est assez mal connu des
Romains.
La
citation de Tacite (50-120), reproduite ci-contre, atteste toutefois
qu'ils connaissaient les Suiones, ancêtres des Suédois actuels.
La
Germanie antique ne correspond pas à l’Allemagne actuelle, même
si certains territoires importants des unes et des autres peuvent se
superposer. Le nom de Germanie est utilisé par les Romains, avec
différents qualificatifs, incluant des territoires qui ne sont pas
aujourd’hui allemands d’une part, et des contrées actuellement
Allemandes sans aucune équivoque possible, qui n’étaient pas d’un
point de vue administratif en Germanie Romaine, d’autre part.
Les
anciens, depuis le IIe siècle av. J.-C. jusqu’à l’arrivée
massive des peuples Slaves au VIe siècle, nomment Germanie l’espace
limité au :
Nord
par la mer Baltique et la mer du Nord.
Sud
par les Beskides Occidentales (massifs montagneux situés dans le
nord-est de la République Tchèque) et le nord des Alpes.
Est
par la Vistule (fleuve Polonais).
Ouest
par le Rhin.
Le
territoire de la Germanie est peuplée par les Celtes avant que
divers peuples Germaniques ne s'y installent au cours du Ier
millénaire av. J.-C.
Les grandes invasions commencent au IIIe siècle après Jésus Christ, quand les Francs, les Alamans, les Saxons, les Huns, les Avars, les Bulgares, les Goths ou les Vandales envahissent, pillent et déstabilisent l'Empire Romain.
Elles
ont pris fin au Ve siècle en France, avec l'établissement des
royaumes Francs, un siècle plus tard, en Italie, avec la fondation
du royaume Lombard. L'invasion des Vikings, postérieure à la
Renaissance Carolingienne n'est pas comprise dans cette période
historique.
Les
peuples Barbares se fédèrent au IIIe siècle. L'Empire Romain doit
composer pour assurer sa survie, comme il a su toujours s'adapter
dans les différentes étapes de son Histoire. Cette période est
contemporaine de l'anarchie militaire et laisse le limes gardé par
les peuples mêmes qu'il est censé contenir une fois édifié par
les troupes régulières de la légion Romaine.
Cette
situation est dangereuse mais les Empereurs n'ont pas d'autre option.
La
Gaule est alors secouée par des incursions sporadiques de Barbares.
En 242, 253 et 276 :
La
Gaule, l'Espagne et le Nord de l'Italie sont dévastés par les
Francs et les Alamans.
Les
Saxons font des raids en Bretagne.
Les
Goths, par la mer Noire, font des incursions en Asie Mineure.
La
pression des Arabes (d'Arabie rien à voir avec
ceux d'aujourd'hui) et de l'Empire Perse Sassanide à l'est
Celle
des Maures (ceux là non plus n'ont rien de
commun avec ceux qui plus tard viendront dévaster l'Espagne)
et des Blemmyes au sud entraînent l'abandon de nombreux
avant-postes.
Rome
réussit cependant à repousser les attaques et à intégrer une
partie des envahisseurs comme fédérés. Pour se défendre, de
nombreuses villes élèvent alors des murailles.
Que
savons-nous des anciens Germains ? Leur trace la plus évidente est
linguistique : On distingue 3 types de langues germaniques anciennes,
le germanique occidental, le germanique oriental et celui des
Germains du Nord. Les locuteurs de ces anciens germaniques vivent à
l'intérieur d'une vaste région allant du Rhin à la Vistule
(Pologne) qu'il est convenu d'appeler le berceau Germanique.
Tandis
que les Germains Occidentaux vivent sur les rives du Rhin, les
Germains Orientaux occupent le bassin de la Vistule et les bords de
la Baltique. Les Germains du Nord, pour leur part, vivent au
Nord-Ouest de l'Europe, notamment dans le Jutland, la partie
continentale du Danemark.
Ainsi,
la Suède et la Norvège actuelles n'appartiennent pas au berceau
Germanique. Sans doute apparentée aux Finnois, la population
originelle de ces régions est repoussée vers le Nord par les
Germains à l'époque médiévale.
Les
Sami (Lapons) sont ses descendants et vivent toujours dans le Nord de
la Scandinavie (la partie de l'Europe constituée du Danemark, de la
Norvège, de la Suède et de la Finlande)...
À
l'intérieur du berceau Germanique, les anciens Germains vivent en
petites communautés paysannes isolées ou regroupées en villages.
Les archéologues Allemands ont distingué parmi ces communautés des
ligues cultuelles, c'est-à-dire des ensembles où l'on révère les
mêmes divinités et partage un sanctuaire principal. Sur le
territoire Danois d'aujourd'hui, par exemple, la ligue « des
fils de Nerthus » a son sanctuaire principal soit sur l'île de
Fionie, soit sur celle de Seeland. Le char de la déesse y est
conservé dans un bois sacré, d'où il ne sort que pendant les fêtes
pour accomplir un parcours sacralisé par des génisses et couvert de
draps.
Pourquoi vouloir incorporer ses adversaires de la veille ? La réponse est donnée en 355 par l’empereur Constance II (337-361) lorsque, après une longue marche offensive entre Châlon et Augst, il se justifie devant ses troupes d’avoir préféré la soumission « spontanée » des Alamans plutôt que de les combattre.
D’abord,
pour éviter les incertitudes de la guerre, puis pour faire de nos
adversaires des alliés et nous les attacher, suivant leurs
promesses, et ensuite pour adoucir sans verser de sang les excès de
leur nature sauvage, souvent funestes à nos provinces. Songeons
enfin que l’ennemi vaincu n’est pas seulement celui qui tombe sur
le champ de bataille, écrasé sous le poids des armes et du nombre,
mais que la victoire est beaucoup plus sûre, même quand la
trompette se tait, lorsqu’un ennemi se laisse conduire
volontairement sous le joug et apprend par expérience qu’il ne
nous manque ni courage contre les rebelles ni mansuétude à l’égard
des suppliants...
Choix
opportuniste ou dessein visionnaire ? Il semble que malgré les
redressements militaires opérés à partir de la Tétrarchie. Les
Tétrarques incarnent un système de partage, les empereurs du
Bas-Empire ont eu conscience qu’une réponse uniquement coercitive
aux agressions Barbares sans cesse renouvelées, serait
insuffisante...
En
effet, durant tout le IVe siècle, sur les limes Rhénan et Danubien,
une menace à peine jugulée cède la place à une nouvelle agression
de « troupes innombrables » De plus, les légions
Romaines, déjà sollicitées par les nombreux conflits internes ou
contre les Perses Sassanides, manquent d’effectifs et ne sont pas
parfaitement adaptées aux conflits asymétriques des confins
Européens.
Afin
de faire face aux impératifs de recrutement, mais aussi de pouvoir
être plus efficaces dans les « petites guerres », les
empereurs du Bas-Empire choisissent d’assimiler par le service des
armes ceux qu’ils ne peuvent définitivement vaincre militairement.
Cette
idée est tout d’abord une ébauche de réponse à la complexité
des guerres irrégulières menées dans le nord-est des Gaules.
D’autre
part, l’incorporation de Barbares permet d’établir un maillage
territorial pour une défense dans la profondeur des confins.
Enfin,
ces recrues étrangères permettent une adaptation des tactiques,
afin de lutter plus efficacement par le recours à des procédés
non-conventionnels.
Le
limes Rhénan et son arrière-pays Gallo-Romain ont la spécificité
de ne pas être des théâtres d’opérations où une guerre
conventionnelle peut être menée. Faite de batailles rangées et de
sièges, cette guerre, habituelle en Mésopotamie contre les Perses
Sassanides ou encore lors des combats entre Romains, est
difficilement concevable dans le nord-est des Gaules.
L’agresseur
Germanique s’y est depuis longtemps adapté aux manœuvres Romaines
d’envergure et à la haute technicité du légionnaire.
Il
pratique une « petite guerre » traduite en harcèlements,
raids, actions d’évitement et engagements vite rompus, plutôt
qu’affrontements directs trop meurtriers.
La
difficulté pour les Romains n’est donc pas de gagner la bataille
rangée, mais de contraindre un adversaire, « habitué à
éluder la guerre » Anonyme, Panegyricus Constantino Dictus,
A
la bataille l’irrégulier cherche à éviter la confrontation en
privilégiant de petits détachements opérant simultanément sur
plusieurs directions et rendant ainsi difficile le combat frontal.
En
366, un général Romain qui a reçu l’ordre de Valentinien Ier
d’arrêter une attaque d’Alamans, ne fait rien et temporise,
« alléguant que les forces des Barbares sont trop divisées
pour lui permettre de frapper un coup décisif »
Ammien
Marcellin, Res Gestae, XXVII, 2, 1..
Les
confédérations Franques et Alamannique n’ont, en outre, pas
d’intérêt stratégique, voire tactique, à vouloir anéantir
l’armée Romaine. Leurs buts de guerre sont de portée plus
limitée : raids en « va-et-vient » pour le pillage
ou tentatives d’installation en deçà du limes.
Les
Barbares refusent donc la bataille, trop risquée. Quatre fois
seulement au cours du IVe siècle, des ligues d’Alamans acceptent
de s’aventurer dans une bataille rangée à :
Strasbourg
en 357
Châlons
en 366
Solicinium
(localisation indécise au-delà du limes) en 367
Horbourg
(Alsace) en février 378.
À
chaque fois, elles sont vaincues malgré un rapport de force
favorable
(35
000 contre 13 000 à Strasbourg par exemple) et le combat se conclut
par des pertes très importantes pour elles (5 000 Alamans survivent
à Horbourg pour 40 000 engagés). Cette supériorité tactique
écrasante des légions Romaines en rase campagne conduit logiquement
l’adversaire à changer de stratégie et à trouver des parades.
Les
Barbares optent donc pour des tactiques permettant le contournement
des supériorités Romaines. Puisque les légions sont construites
pour créer le choc et résister au combat frontal, les Barbares
éludent cette invulnérabilité relative en refusant la bataille.
Refus de la bataille rangée, mais aussi refus du siège de place
forte, aussi bien en tant qu’assiégeants qu’assiégés. Depuis
la longue crise du IIIe siècle, les villes Gallo-Romaines se sont
entourées de remparts que les Barbares se risquent rarement à
assiéger, maîtrisant mal l’art de la poliorcétique et la
fabrication de machines de siège.
De
plus, les Barbares ne souhaitent pas s’y laisser enfermer :
« Ils évitent les villes elles-mêmes, comme des tombeaux
entourés de pièges » Ammien Marcellin, Res Gestae, XVI, 2,
12..
L’efficacité
des légions Romaines est, notamment, basée sur une intense
préparation logistique, nécessaire pour de grandes expéditions.
Cependant, cela est totalement inadapté pour des réponses rapides
contre des raids inopinés ou contre les agressions soudaines, dont
sont coutumiers les Barbares.
En
355, Constance II souhaite lancer une campagne contre les Alamans qui
se sont installés de part et d’autre du Rhin dans la région de
Bâle-Augst.
L’armée
concentrée à Chalon-sur-Saône menace alors de se rebeller, faute
de vivres. Les vivres arrivent finalement. Mais lorsque l’armée
s’ébranle enfin vers Augst, le retard pris est tel que la marche
offensive initialement prévue en été devient une lente progression
par les axes enneigés du Jura.
Arrivés
sur le Rhin, les Romains ne parviennent pas à installer leur pont de
bateaux, les Alamans ayant eu le temps de le retraverser et d’en
empêcher le franchissement depuis l’autre rive.
Finalement,
l’expédition tourne court et Constance en est réduit à négocier
la paix avec les rois Alamanniques.
Tant
cette lenteur relative de la projection de forces Romaines que la
prévisibilité des itinéraires d’offensive (les voies romaines)
sont exploitées par les irréguliers qui s’infiltrent alors hors
des routes empruntées et profitent du vide laissé derrière les
armées. Ils appliquent ainsi « la loi de supériorité
tactique et d’infériorité stratégique des armées régulières
face à des combattants irréguliers plus mobiles, qui n’ont pas à
se soucier de leurs communications » Idée du colonel Charles
E. Callwell, vétéran des Indes... En 357, les Romains lancent une
vaste attaque en tenaille vers le coude du Rhin avec 2 armées, l’une
partie de Reims avec 13 000 hommes, la seconde partie d’Italie avec
25 000 soldats.
Les
réponses flexibles de Rome peuvent être hiérarchisées ainsi :
Marche
à l’ennemi : Dissuasive et éventuellement suffisante pour
obtenir la reddition de l’agresseur (campagne de Constance II
contre les Alamans en 355)
Simples
engagements destinés à faire fuir l’agresseur et à le refouler
au-delà du limes (opérations de pacification de Julien César de
Constance II de 355 à 360, puis empereur... Dans le nord-est des
Gaules contre les Alamans et les Francs en 356)
Campagne
de dévastation chez l’agresseur pour le contraindre à
l’affrontement direct ou à la reddition (campagne d’Arbogast
Magister militum (maître de la milice) en Occident... Contre les
Francs d’Outre-Rhin durant l’hiver 389-390)
Bataille
rangée pour écraser l’agresseur militairement (bataille de
Solicinium gagnée par l’empereur Valentinien Ier (364-375) en 367)
Campagnes
de terreur, voire d’extermination, notamment en cas de violations
répétées des traités (campagne de Constance II contre les
Sarmates en 359).
Ces
réponses flexibles de caractère militaire sont accompagnées d’une
politique assimilatrice des Barbares vaincus qui peuvent être amenés
à servir Rome par les armes, notamment dans le cadre de la défense
des confins.
Du
fait de la désertification du nord-est des Gaules, amorcée dès le
IIIe siècle, ces provinces sont devenues progressivement un glacis
ou une zone de confins militaires entre l’Empire Romain et les
territoires Barbares.
Cette
zone dévolue aux opérations se matérialise par un regroupement de
la population civile dans les villes à l’abri de fortifications et
une militarisation des campagnes avec l’installation de
colons-soldats. En effet, la désertification favorise indirectement
un changement de la population rurale.
Désormais,
une partie des occupants des régions dévastées ne sont plus de
simples paysans sans défense ou les esclaves de propriétaires
terriens, mais des colons-soldats Germaniques ou Sarmates installés
par la volonté des empereurs dans les Gaules... Ils constituent,
d’une part, un réservoir de forces, pour les opérations
offensives avec l’armée de manœuvre, mais arment aussi des
groupes de défense territoriale immédiatement disponibles pour
contrer des menaces inopinées. (le même
scénario s'est souvent reproduit, on va chercher ou fait venir des
« étrangers »pour des raisons divers (travail défenses
etc.) puis une fois qu'ils ont fait ce pourquoi ils ont étaient
appelés, ils oublient de repartir et on doit faire avec).
Les
Tétrarques inventent ainsi un nouveau type de colon-soldat qui
reçoit des terres qu’il doit cultiver pour prix du service
militaire qu’il a à effectuer, à la différence de l’antique
colon-soldat qui reçoit des terres pour prix de services déjà
rendus.
Lorsqu’en
358, les Francs de Batavie tentent de franchir le Rhin, le César
Julien les installe en tant que lètes dans la région de Tongres et
dans les collines boisées au sud de Nimègue.
Cette
politique est relativement efficace, puisque ces Saliens défendent
l’Empire fidèlement, en particulier lors des grandes invasions en
406.
Les
Francs tuent alors, selon un contemporain, 20 000 Vandales et ont
anéanti les envahisseurs sans l’intervention des cataphractaires
Alains. Renatus Frigeridus, cité par Grégoire de Tours.
Vivre
et combattre en première ligne face aux menaces des Barbares
extérieurs (quelquefois celles de leurs anciens frères de race)
peut ainsi apparaître comme le prix à payer pour pouvoir vivre sous
la loi romaine... De plus, le Barbare rallié est supposé défendre
avec plus de hargne cette terre qui l’a accueilli, son choix de
servir l’ancien adversaire étant devenu irréversible. (Mais
la trahison est aussi possible)
Le
système de défense terrestre est complété par un système de
défense maritime le long du littoral. Un chapelet de découvertes
archéologiques témoigne de la présence de soldats Germaniques et
de leurs familles dans les forts de Boulogne, Oudenburg fortification
du Litus... ou Etaples.
De
même, plus à l’intérieur des terres, mais toujours pour empêcher
des infiltrations par embarcations venues des mers et tentant de
remonter les rivières, sont installés des groupes de 45 à 50
combattants avec leur familles à l’embouchure des rivières, comme
à Abbeville sur la Somme ou à Vron sur l’Authie. Claude Seillier,
Les Germains dans l’armée romaine....
Ce
dispositif de surveillance et d’intervention doit permettre de
prévenir les agressions des pirates Saxons ou Francs le même
dispositif se retrouve sur les côtes sud de l’île de Bretagne...
Les
Barbares servant au sein de l’armée Romaine lui apportent ainsi
une expertise des combats irréguliers et une connaissance de
l’intérieur du monde Barbare. L’univers in barbarico demeure,
pour les autres Romains, un monde incompréhensible et peu rassurant.
En
361, 2 légions et une cohorte d’archers, alors à Sirmium (Sremska
Mitrovica, Serbie), sont expédiées par Julien dans les Gaules, mais
« cette troupe, mécontente de sa destination, et qui s’effraie
de la perspective d’avoir les redoutables Germains en tête, cède
aux conseils de défection d’un tribun mésopotamien nommé
Nigrinus » Ammien Marcellin, Res Gestae, XXI, 11, 2. et préfère
s’enfermer dans Aquilée pour y affronter l’armée impériale
plutôt que monter vers le nord.
Il
se développe en effet progressivement au sein des élites militaires
Romaines l’idée que « seuls des Barbares peuvent vaincre
d’autres barbares » Richardot, Philippe, La Fin de
l’armée Romaine (284-476)...
Ainsi
en 357, pendant la campagne contre les Alamans installées dans la
région du coude du Rhin, le César Julien ne peut plus franchir le
fleuve avec les moyens de ses pontonniers, les navires nécessaires
au pont de bateaux manquants, « il encourage les vélites
auxiliaires et les envoie avec [le Franc] Bainobaude, tribun des
Cornuti « les Cornu »”, unité réputée
d’auxiliaires..., pour accomplir une action mémorable si la
fortune les favorise.
Ceux-ci
tantôt par des bas-fonds, parfois sur leurs boucliers placés sous
eux en guise de barques, parviennent à la nage à l’île voisine,
mettent pied à terre et massacrent indistinctement comme du bétail
hommes et femmes, sans faire aucune différence d’âge »
Ammien Marcellin, Res Gestae, XVI, 11, 9...
En
359, le tribun en disponibilité Hariobaud, d’origine Alamannique,
est envoyé par Julien en mission d’espionnage chez les Alamans, au
motif qu’il « parle bien la langue des Barbares, peut
facilement s’approcher de la frontière, et surveiller les
mouvements de l’ennemi » Ammien Marcellin, Res Gestae,
XVIII, 2, 2..
De
plus, de véritables opérations commandos peuvent être aussi
lancées avec l’aide de Barbares ralliés pour s’emparer de
guides ou de sources in barbarico.
En
358, préparant une expédition contre le roi des Alamans, Hortaire,
Julien donne l’ordre à 2 officiers d’origine Germanique de
s’infiltrer, afin de « faire un prisonnier à tout prix »
Ammien Marcellin, Res Gestae, XVII, 10, 3...
Cependant,
le flux de renseignements va dans les 2 sens. Certains auxiliaires
qui désertent ou qui rentrent simplement auprès de leur famille
Barbare peuvent aussi fournir de précieux renseignements à l’ennemi
irrégulier...
Grâce
à l’expérience transmise par les transfuges ou acquise par la
répétition des affrontements, les irréguliers améliorent leurs
équipements et leurs tactiques et sont bientôt capables de se
mesurer à une armée Romaine qui, de son côté, « Barbarise »
ses hommes et ses savoir-faire. La description de la bataille rangée
de Strasbourg (357), faite par Ammien Marcellin montre que les
Alamans connaissent les procédés romains et manœuvrent... 20 plus
tard à Andrinople, les Goths manœuvrent mieux que les Romains et
les écrasent. De l’asymétrie, les adversaires en reviennent
progressivement par l’affaiblissement de l’un et renforcement de
l’autre à la symétrie...
Coalition
barbare. Contre-offensive du comte Théodose - marikavel.org
marikavel.org/histoire/histoire-chap14c-comte-theodose-363-367.htm
Ce
fléau va durer plus de deux années, au cours desquelles de
nombreuses villes ... Au printemps 367, c'est le désastre complet
consécutif à une suite de revers ... nord de la Gaule et
indirectement sur l'Ile de Bretagne et sur les frontières du ...
La
conspiration barbare - Le roi Arthur, la réalité derrière le mythe
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11
août 2009 - ... province romaine et c'est la "conspiration
barbare" de l'année 367. ... de ces forces de frontières
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ses ennemis pour gagner les guerres irrégulières - Cairn
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L Pattier - 2009 - Autres articles
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