lundi 23 mai 2016

EN REMONTANT LE TEMPS... 367

7 MAI 2016...

Cette page concerne l'année 367 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

LES BARBARES S'ADAPTENT AUX TACTIQUES ROMAINES ET LES DÉTOURNENT.

Les ancêtres des Vikings sont les Germains du Nord. Mais qu'entend-on par Germains ? Les peuples Germaniques entrent dans l'histoire en 113 avant notre ère, quand la brusque migration de 2 peuples (les Cimbres et les Teutons) ébranle l'Europe.
Toutefois, le caractère germanique d'un peuple de cette époque est affaire de convention. L'archéologie et la linguistique montrent en effet que, dans l'Antiquité, la frontière culturelle entre Germains et Celtes est très floue, voire imaginaire.
César est le premier qui, pour les besoins d'une démonstration destinée à établir sa gloire, place une frontière entre Gaulois et Germains : Le Rhin.
Pour autant, ce qui se passe au-delà du fleuve est assez mal connu des Romains.

La citation de Tacite (50-120), reproduite ci-contre, atteste toutefois qu'ils connaissaient les Suiones, ancêtres des Suédois actuels.
La Germanie antique ne correspond pas à l’Allemagne actuelle, même si certains territoires importants des unes et des autres peuvent se superposer. Le nom de Germanie est utilisé par les Romains, avec différents qualificatifs, incluant des territoires qui ne sont pas aujourd’hui allemands d’une part, et des contrées actuellement Allemandes sans aucune équivoque possible, qui n’étaient pas d’un point de vue administratif en Germanie Romaine, d’autre part.
Les anciens, depuis le IIe siècle av. J.-C. jusqu’à l’arrivée massive des peuples Slaves au VIe siècle, nomment Germanie l’espace limité au :
Nord par la mer Baltique et la mer du Nord.
Sud par les Beskides Occidentales (massifs montagneux situés dans le nord-est de la République Tchèque) et le nord des Alpes.
Est par la Vistule (fleuve Polonais).
Ouest par le Rhin.
Le territoire de la Germanie est peuplée par les Celtes avant que divers peuples Germaniques ne s'y installent au cours du Ier millénaire av. J.-C.

Les grandes invasions commencent au IIIe siècle après Jésus Christ, quand les Francs, les Alamans, les Saxons, les Huns, les Avars, les Bulgares, les Goths ou les Vandales envahissent, pillent et déstabilisent l'Empire Romain.
Elles ont pris fin au Ve siècle en France, avec l'établissement des royaumes Francs, un siècle plus tard, en Italie, avec la fondation du royaume Lombard. L'invasion des Vikings, postérieure à la Renaissance Carolingienne n'est pas comprise dans cette période historique.
Les peuples Barbares se fédèrent au IIIe siècle. L'Empire Romain doit composer pour assurer sa survie, comme il a su toujours s'adapter dans les différentes étapes de son Histoire. Cette période est contemporaine de l'anarchie militaire et laisse le limes gardé par les peuples mêmes qu'il est censé contenir une fois édifié par les troupes régulières de la légion Romaine.
Cette situation est dangereuse mais les Empereurs n'ont pas d'autre option.
La Gaule est alors secouée par des incursions sporadiques de Barbares. En 242, 253 et 276 :
La Gaule, l'Espagne et le Nord de l'Italie sont dévastés par les Francs et les Alamans.
Les Saxons font des raids en Bretagne.
Les Goths, par la mer Noire, font des incursions en Asie Mineure.
La pression des Arabes (d'Arabie rien à voir avec ceux d'aujourd'hui) et de l'Empire Perse Sassanide à l'est
Celle des Maures (ceux là non plus n'ont rien de commun avec ceux qui plus tard viendront dévaster l'Espagne) et des Blemmyes au sud entraînent l'abandon de nombreux avant-postes.
Rome réussit cependant à repousser les attaques et à intégrer une partie des envahisseurs comme fédérés. Pour se défendre, de nombreuses villes élèvent alors des murailles.

Que savons-nous des anciens Germains ? Leur trace la plus évidente est linguistique : On distingue 3 types de langues germaniques anciennes, le germanique occidental, le germanique oriental et celui des Germains du Nord. Les locuteurs de ces anciens germaniques vivent à l'intérieur d'une vaste région allant du Rhin à la Vistule (Pologne) qu'il est convenu d'appeler le berceau Germanique.
Tandis que les Germains Occidentaux vivent sur les rives du Rhin, les Germains Orientaux occupent le bassin de la Vistule et les bords de la Baltique. Les Germains du Nord, pour leur part, vivent au Nord-Ouest de l'Europe, notamment dans le Jutland, la partie continentale du Danemark.
Ainsi, la Suède et la Norvège actuelles n'appartiennent pas au berceau Germanique. Sans doute apparentée aux Finnois, la population originelle de ces régions est repoussée vers le Nord par les Germains à l'époque médiévale.
Les Sami (Lapons) sont ses descendants et vivent toujours dans le Nord de la Scandinavie (la partie de l'Europe constituée du Danemark, de la Norvège, de la Suède et de la Finlande)...
À l'intérieur du berceau Germanique, les anciens Germains vivent en petites communautés paysannes isolées ou regroupées en villages. Les archéologues Allemands ont distingué parmi ces communautés des ligues cultuelles, c'est-à-dire des ensembles où l'on révère les mêmes divinités et partage un sanctuaire principal. Sur le territoire Danois d'aujourd'hui, par exemple, la ligue « des fils de Nerthus » a son sanctuaire principal soit sur l'île de Fionie, soit sur celle de Seeland. Le char de la déesse y est conservé dans un bois sacré, d'où il ne sort que pendant les fêtes pour accomplir un parcours sacralisé par des génisses et couvert de draps.

Pourquoi vouloir incorporer ses adversaires de la veille ? La réponse est donnée en 355 par l’empereur Constance II (337-361) lorsque, après une longue marche offensive entre Châlon et Augst, il se justifie devant ses troupes d’avoir préféré la soumission « spontanée » des Alamans plutôt que de les combattre.
D’abord, pour éviter les incertitudes de la guerre, puis pour faire de nos adversaires des alliés et nous les attacher, suivant leurs promesses, et ensuite pour adoucir sans verser de sang les excès de leur nature sauvage, souvent funestes à nos provinces. Songeons enfin que l’ennemi vaincu n’est pas seulement celui qui tombe sur le champ de bataille, écrasé sous le poids des armes et du nombre, mais que la victoire est beaucoup plus sûre, même quand la trompette se tait, lorsqu’un ennemi se laisse conduire volontairement sous le joug et apprend par expérience qu’il ne nous manque ni courage contre les rebelles ni mansuétude à l’égard des suppliants...

Choix opportuniste ou dessein visionnaire ? Il semble que malgré les redressements militaires opérés à partir de la Tétrarchie. Les Tétrarques incarnent un système de partage, les empereurs du Bas-Empire ont eu conscience qu’une réponse uniquement coercitive aux agressions Barbares sans cesse renouvelées, serait insuffisante...
En effet, durant tout le IVe siècle, sur les limes Rhénan et Danubien, une menace à peine jugulée cède la place à une nouvelle agression de « troupes innombrables » De plus, les légions Romaines, déjà sollicitées par les nombreux conflits internes ou contre les Perses Sassanides, manquent d’effectifs et ne sont pas parfaitement adaptées aux conflits asymétriques des confins Européens.

Afin de faire face aux impératifs de recrutement, mais aussi de pouvoir être plus efficaces dans les « petites guerres », les empereurs du Bas-Empire choisissent d’assimiler par le service des armes ceux qu’ils ne peuvent définitivement vaincre militairement.
Cette idée est tout d’abord une ébauche de réponse à la complexité des guerres irrégulières menées dans le nord-est des Gaules.
D’autre part, l’incorporation de Barbares permet d’établir un maillage territorial pour une défense dans la profondeur des confins.
Enfin, ces recrues étrangères permettent une adaptation des tactiques, afin de lutter plus efficacement par le recours à des procédés non-conventionnels.

Le limes Rhénan et son arrière-pays Gallo-Romain ont la spécificité de ne pas être des théâtres d’opérations où une guerre conventionnelle peut être menée. Faite de batailles rangées et de sièges, cette guerre, habituelle en Mésopotamie contre les Perses Sassanides ou encore lors des combats entre Romains, est difficilement concevable dans le nord-est des Gaules.
L’agresseur Germanique s’y est depuis longtemps adapté aux manœuvres Romaines d’envergure et à la haute technicité du légionnaire.
Il pratique une « petite guerre » traduite en harcèlements, raids, actions d’évitement et engagements vite rompus, plutôt qu’affrontements directs trop meurtriers.
La difficulté pour les Romains n’est donc pas de gagner la bataille rangée, mais de contraindre un adversaire, « habitué à éluder la guerre » Anonyme, Panegyricus Constantino Dictus,

A la bataille l’irrégulier cherche à éviter la confrontation en privilégiant de petits détachements opérant simultanément sur plusieurs directions et rendant ainsi difficile le combat frontal.
En 366, un général Romain qui a reçu l’ordre de Valentinien Ier d’arrêter une attaque d’Alamans, ne fait rien et temporise, « alléguant que les forces des Barbares sont trop divisées pour lui permettre de frapper un coup décisif »
Ammien Marcellin, Res Gestae, XXVII, 2, 1..

Les confédérations Franques et Alamannique n’ont, en outre, pas d’intérêt stratégique, voire tactique, à vouloir anéantir l’armée Romaine. Leurs buts de guerre sont de portée plus limitée : raids en « va-et-vient » pour le pillage ou tentatives d’installation en deçà du limes.
Les Barbares refusent donc la bataille, trop risquée. Quatre fois seulement au cours du IVe siècle, des ligues d’Alamans acceptent de s’aventurer dans une bataille rangée à :
Strasbourg en 357
Châlons en 366
Solicinium (localisation indécise au-delà du limes) en 367
Horbourg (Alsace) en février 378.
À chaque fois, elles sont vaincues malgré un rapport de force favorable
(35 000 contre 13 000 à Strasbourg par exemple) et le combat se conclut par des pertes très importantes pour elles (5 000 Alamans survivent à Horbourg pour 40 000 engagés). Cette supériorité tactique écrasante des légions Romaines en rase campagne conduit logiquement l’adversaire à changer de stratégie et à trouver des parades.

Les Barbares optent donc pour des tactiques permettant le contournement des supériorités Romaines. Puisque les légions sont construites pour créer le choc et résister au combat frontal, les Barbares éludent cette invulnérabilité relative en refusant la bataille. Refus de la bataille rangée, mais aussi refus du siège de place forte, aussi bien en tant qu’assiégeants qu’assiégés. Depuis la longue crise du IIIe siècle, les villes Gallo-Romaines se sont entourées de remparts que les Barbares se risquent rarement à assiéger, maîtrisant mal l’art de la poliorcétique et la fabrication de machines de siège.
De plus, les Barbares ne souhaitent pas s’y laisser enfermer : « Ils évitent les villes elles-mêmes, comme des tombeaux entourés de pièges » Ammien Marcellin, Res Gestae, XVI, 2, 12..

L’efficacité des légions Romaines est, notamment, basée sur une intense préparation logistique, nécessaire pour de grandes expéditions. Cependant, cela est totalement inadapté pour des réponses rapides contre des raids inopinés ou contre les agressions soudaines, dont sont coutumiers les Barbares.
En 355, Constance II souhaite lancer une campagne contre les Alamans qui se sont installés de part et d’autre du Rhin dans la région de Bâle-Augst.

L’armée concentrée à Chalon-sur-Saône menace alors de se rebeller, faute de vivres. Les vivres arrivent finalement. Mais lorsque l’armée s’ébranle enfin vers Augst, le retard pris est tel que la marche offensive initialement prévue en été devient une lente progression par les axes enneigés du Jura.
Arrivés sur le Rhin, les Romains ne parviennent pas à installer leur pont de bateaux, les Alamans ayant eu le temps de le retraverser et d’en empêcher le franchissement depuis l’autre rive.
Finalement, l’expédition tourne court et Constance en est réduit à négocier la paix avec les rois Alamanniques.

Tant cette lenteur relative de la projection de forces Romaines que la prévisibilité des itinéraires d’offensive (les voies romaines) sont exploitées par les irréguliers qui s’infiltrent alors hors des routes empruntées et profitent du vide laissé derrière les armées. Ils appliquent ainsi « la loi de supériorité tactique et d’infériorité stratégique des armées régulières face à des combattants irréguliers plus mobiles, qui n’ont pas à se soucier de leurs communications » Idée du colonel Charles E. Callwell, vétéran des Indes... En 357, les Romains lancent une vaste attaque en tenaille vers le coude du Rhin avec 2 armées, l’une partie de Reims avec 13 000 hommes, la seconde partie d’Italie avec 25 000 soldats.

Les réponses flexibles de Rome peuvent être hiérarchisées ainsi :
Marche à l’ennemi : Dissuasive et éventuellement suffisante pour obtenir la reddition de l’agresseur (campagne de Constance II contre les Alamans en 355)
Simples engagements destinés à faire fuir l’agresseur et à le refouler au-delà du limes (opérations de pacification de Julien César de Constance II de 355 à 360, puis empereur... Dans le nord-est des Gaules contre les Alamans et les Francs en 356)
Campagne de dévastation chez l’agresseur pour le contraindre à l’affrontement direct ou à la reddition (campagne d’Arbogast Magister militum (maître de la milice) en Occident... Contre les Francs d’Outre-Rhin durant l’hiver 389-390)
Bataille rangée pour écraser l’agresseur militairement (bataille de Solicinium gagnée par l’empereur Valentinien Ier (364-375) en 367)
Campagnes de terreur, voire d’extermination, notamment en cas de violations répétées des traités (campagne de Constance II contre les Sarmates en 359).
Ces réponses flexibles de caractère militaire sont accompagnées d’une politique assimilatrice des Barbares vaincus qui peuvent être amenés à servir Rome par les armes, notamment dans le cadre de la défense des confins.

Du fait de la désertification du nord-est des Gaules, amorcée dès le IIIe siècle, ces provinces sont devenues progressivement un glacis ou une zone de confins militaires entre l’Empire Romain et les territoires Barbares.
Cette zone dévolue aux opérations se matérialise par un regroupement de la population civile dans les villes à l’abri de fortifications et une militarisation des campagnes avec l’installation de colons-soldats. En effet, la désertification favorise indirectement un changement de la population rurale.
Désormais, une partie des occupants des régions dévastées ne sont plus de simples paysans sans défense ou les esclaves de propriétaires terriens, mais des colons-soldats Germaniques ou Sarmates installés par la volonté des empereurs dans les Gaules... Ils constituent, d’une part, un réservoir de forces, pour les opérations offensives avec l’armée de manœuvre, mais arment aussi des groupes de défense territoriale immédiatement disponibles pour contrer des menaces inopinées. (le même scénario s'est souvent reproduit, on va chercher ou fait venir des « étrangers »pour des raisons divers (travail défenses etc.) puis une fois qu'ils ont fait ce pourquoi ils ont étaient appelés, ils oublient de repartir et on doit faire avec).

Les Tétrarques inventent ainsi un nouveau type de colon-soldat qui reçoit des terres qu’il doit cultiver pour prix du service militaire qu’il a à effectuer, à la différence de l’antique colon-soldat qui reçoit des terres pour prix de services déjà rendus.
Lorsqu’en 358, les Francs de Batavie tentent de franchir le Rhin, le César Julien les installe en tant que lètes dans la région de Tongres et dans les collines boisées au sud de Nimègue.
Cette politique est relativement efficace, puisque ces Saliens défendent l’Empire fidèlement, en particulier lors des grandes invasions en 406.
Les Francs tuent alors, selon un contemporain, 20 000 Vandales et ont anéanti les envahisseurs sans l’intervention des cataphractaires Alains. Renatus Frigeridus, cité par Grégoire de Tours.
Vivre et combattre en première ligne face aux menaces des Barbares extérieurs (quelquefois celles de leurs anciens frères de race) peut ainsi apparaître comme le prix à payer pour pouvoir vivre sous la loi romaine... De plus, le Barbare rallié est supposé défendre avec plus de hargne cette terre qui l’a accueilli, son choix de servir l’ancien adversaire étant devenu irréversible. (Mais la trahison est aussi possible)

Le système de défense terrestre est complété par un système de défense maritime le long du littoral. Un chapelet de découvertes archéologiques témoigne de la présence de soldats Germaniques et de leurs familles dans les forts de Boulogne, Oudenburg fortification du Litus... ou Etaples.
De même, plus à l’intérieur des terres, mais toujours pour empêcher des infiltrations par embarcations venues des mers et tentant de remonter les rivières, sont installés des groupes de 45 à 50 combattants avec leur familles à l’embouchure des rivières, comme à Abbeville sur la Somme ou à Vron sur l’Authie. Claude Seillier, Les Germains dans l’armée romaine....
Ce dispositif de surveillance et d’intervention doit permettre de prévenir les agressions des pirates Saxons ou Francs le même dispositif se retrouve sur les côtes sud de l’île de Bretagne...

Les Barbares servant au sein de l’armée Romaine lui apportent ainsi une expertise des combats irréguliers et une connaissance de l’intérieur du monde Barbare. L’univers in barbarico demeure, pour les autres Romains, un monde incompréhensible et peu rassurant.

En 361, 2 légions et une cohorte d’archers, alors à Sirmium (Sremska Mitrovica, Serbie), sont expédiées par Julien dans les Gaules, mais « cette troupe, mécontente de sa destination, et qui s’effraie de la perspective d’avoir les redoutables Germains en tête, cède aux conseils de défection d’un tribun mésopotamien nommé Nigrinus » Ammien Marcellin, Res Gestae, XXI, 11, 2. et préfère s’enfermer dans Aquilée pour y affronter l’armée impériale plutôt que monter vers le nord.
Il se développe en effet progressivement au sein des élites militaires Romaines l’idée que « seuls des Barbares peuvent vaincre d’autres barbares » Richardot, Philippe, La Fin de l’armée Romaine (284-476)...

Ainsi en 357, pendant la campagne contre les Alamans installées dans la région du coude du Rhin, le César Julien ne peut plus franchir le fleuve avec les moyens de ses pontonniers, les navires nécessaires au pont de bateaux manquants, « il encourage les vélites auxiliaires et les envoie avec [le Franc] Bainobaude, tribun des Cornuti « les Cornu »”, unité réputée d’auxiliaires..., pour accomplir une action mémorable si la fortune les favorise.
Ceux-ci tantôt par des bas-fonds, parfois sur leurs boucliers placés sous eux en guise de barques, parviennent à la nage à l’île voisine, mettent pied à terre et massacrent indistinctement comme du bétail hommes et femmes, sans faire aucune différence d’âge » Ammien Marcellin, Res Gestae, XVI, 11, 9...

En 359, le tribun en disponibilité Hariobaud, d’origine Alamannique, est envoyé par Julien en mission d’espionnage chez les Alamans, au motif qu’il « parle bien la langue des Barbares, peut facilement s’approcher de la frontière, et surveiller les mouvements de l’ennemi » Ammien Marcellin, Res Gestae, XVIII, 2, 2..
De plus, de véritables opérations commandos peuvent être aussi lancées avec l’aide de Barbares ralliés pour s’emparer de guides ou de sources in barbarico.

En 358, préparant une expédition contre le roi des Alamans, Hortaire, Julien donne l’ordre à 2 officiers d’origine Germanique de s’infiltrer, afin de « faire un prisonnier à tout prix » Ammien Marcellin, Res Gestae, XVII, 10, 3...
Cependant, le flux de renseignements va dans les 2 sens. Certains auxiliaires qui désertent ou qui rentrent simplement auprès de leur famille Barbare peuvent aussi fournir de précieux renseignements à l’ennemi irrégulier...

Grâce à l’expérience transmise par les transfuges ou acquise par la répétition des affrontements, les irréguliers améliorent leurs équipements et leurs tactiques et sont bientôt capables de se mesurer à une armée Romaine qui, de son côté, « Barbarise » ses hommes et ses savoir-faire. La description de la bataille rangée de Strasbourg (357), faite par Ammien Marcellin montre que les Alamans connaissent les procédés romains et manœuvrent... 20 plus tard à Andrinople, les Goths manœuvrent mieux que les Romains et les écrasent. De l’asymétrie, les adversaires en reviennent progressivement par l’affaiblissement de l’un et renforcement de l’autre à la symétrie...


Coalition barbare. Contre-offensive du comte Théodose - marikavel.org
marikavel.org/histoire/histoire-chap14c-comte-theodose-363-367.htm
Ce fléau va durer plus de deux années, au cours desquelles de nombreuses villes ... Au printemps 367, c'est le désastre complet consécutif à une suite de revers ... nord de la Gaule et indirectement sur l'Ile de Bretagne et sur les frontières du ...

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Recruter ses ennemis pour gagner les guerres irrégulières - Cairn
www.cairn.info/revue-strategique-2009-1-page-109.htm
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