jeudi 12 mai 2016

EN REMONTANT LE TEMPS... 378

26 AVRIL 2016...

Cette page concerne l'année 378 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !
 

LA LÉGION ROMAINE SE MEURT


Flavius Julius Valens (latin : Imperator Caesar Flavius Iulius Valens Augustus), né vers 328 à Cibales en Pannonie (latin : Colonia Aurélia Cicalae, actuellement Vinkovci en Croatie), une ville située à environ 80 km à l'est de Sirmium. Il est le deuxième fils de Gratien l'Ancien, D'abord Comes Africae puis Comes Britanniarum. Il a vécu dans les contrées administrées par son père. Dans sa jeunesse, Valens remplit les fonctions d'officier au palais de l'empereur Julien. Ce dernier ne réussit pas à lui transmettre sa passion des lettres. Il ne réussit pas mieux dans l'armée...

Initialement, les Wisigoths doivent former en Mésie un royaume presque indépendant, qui doit payer l'impôt et servir dans l'armée lorsque les circonstances l'exigent, Rome a fourni des armes et des équipements, et a enseigné les techniques militaires en usage dans l'armée Romaine.
En réalité, les autorités chargées d'organiser l'accueil des Goths, plus préoccupées par les possibilités de tirer un profit immédiat de la situation que de la gérer au mieux, se font déborder.
L'administration n'est pas préparée à prendre en charge des populations aussi importantes. (les leçons du passés ne sont pas apprises simplement parce que les dirigeants d'aujourd'hui n'ont jamais pris la peine d'apprendre l'Histoire, et que tout comme l'empire Romain ils ne sont pas assez attentifs à l'intendance, la proportion supportables d'éléments étrangers dans une population déjà en difficulté, et la place qu'il est raisonnable de leur donner en les traitant correctement et de façons équitables face aux autochtones)
Les populations Goths restent longuement de part et d'autre du Danube et sont menacées par la famine. Puis, une partie des Goths est amenée plus au Sud.

L'arrivée des Wisigoths en Mésie est désapprouvée par une partie de la société Romaine. Certains voient dans la présence des Wisigoths en tant qu'entité autonome à l'intérieur de l'Empire un danger à court ou long terme. (ils n'ont pas tord)
D'autres, toutefois, dont les préteurs Modeste et Tatien et le gouvernement Romain, sont favorables à l'implantation des fédérés, considérant qu'il y a beaucoup plus d'avantages que de dangers à en attendre... Cependant, les populations déjà établies dans la région apprécient fort peu de devoir prendre en charge des populations entières. (exactement comme aujourd'hui) En réalité, l'Empire Romain est à cette époque un empire multi-ethnique, qui compte de nombreux Germains jusqu'aux plus hauts grades de l'armée (le plus souvent des Francs). Les Goths sont également depuis quelques décennies sous l'influence culturelle des Romains, et en particulier, commencent à adhérer à l'arianisme, une secte chrétienne que favorise alors l'empereur d'Orient Valens, au détriment des orthodoxes.

Pour de nombreux Romains, le risque de rébellion est faible, les Wisigoths ayant montré depuis quelque temps déjà leur volonté de servir l'Empire et d'adopter de nombreux aspects de la culture Romaine. Dans le pire des cas, si les Wisigoths en venaient à vouloir quitter la Mésie, ils se retrouveraient pris comme dans un étau entre les Huns et les troupes impériales d'Orient et d'Occident, sans possibilité de s'en aller. (cette façon de nier les difficultés et le désir somme toute normal de vouloir pour les uns bénéficier des mêmes droits que ceux qu'ils défendent et pour les autres de conserver leur pays et leur coutumes se retrouvent tout au long de l'histoire chez les peuples dont les dirigeants deviennent trop éloignés ou trop différents moralement et mentalement de leurs administrés)

Dans les faits, le traité ne s'applique pas, du fait de la corruption et de l'incompétence de l'administration Romaine chargée de la gestion de la question Goth.
En 376, les fonctionnaires chargés d'accueillir les réfugiés mettent en esclavage femmes et enfants... Les Balkans, région très pauvre, aggravée par la corruption courante chez les fonctionnaires Romains, (moyen naturel de s'enrichir), privent de leurs moyens de subsistance, les nouveaux arrivants notamment du fait du comes de Mésie, Lupicinus, et de son adjoint Maximus. Ceux-ci font de grandes opérations commerciales, revendant à un prix exorbitant les matières premières et les ressources alimentaires que l'Empire a mis à disposition pour la construction de nouveaux établissements...
Les chefs des Wisigoths de Mésie, dont Fritigern (en gothique Frithugarnis, celui qui désire la paix), respectent tout d'abord les conditions fixées par Lupicinus, puis commencent à montrer des réticences à la suite des visites successives des collecteurs d'impôts. (et encore les impôt semblent frappés les nouveaux venus alors qu'actuellement c'est plutôt l'inverse se sont ceux qui travaillent qui se tiennent bien et apportent à leur pays qui sont les plus imposés aujourd'hui)
L'évolution de leur attitude peut s'expliquer par plusieurs facteurs : Tout d'abord, la mort du notable Wisigoth Alaviv, qui jusque là recommandait la docilité à Fritigern, ensuite, l'arrivée en Mésie d'un groupe commandé par Athanaric, à son propre compte, et depuis longtemps hostile à Fritigern et à sa politique de collaboration avec les Romains : En effet, il a été abandonné en Dacie lors de l'offensive des Huns, Valens ayant refusé de les accueillir dans l'Empire,et le fait que la patience de Fritigern n'ait pas résisté aux vexations imposées par Lupicinus, et ce d'autant plus que les récoltes ont été mauvaises en 377 et que la famine menace le peuple.
Lors d'un banquet auquel participent les chefs Wisigoths dans le palais de Lupicinus, une révolte éclate et les Wisigoths qui campent autour de la ville massacrent des miliciens Romains. Lupicinus est informé, et fait éliminer les gardes des chefs Goths. Lupicinus pense pouvoir gérer militairement la situation sans le secours de Valens, mais il se fait battre près de Marcianopolis. Se considérant libérés de leur engagement vis-à-vis des Romains, les Wisigoths décident alors de récupérer leurs biens en razziant les populations Romaines de Mésie, et la riche province de Thrace, et deux détachements Romains peu importants sont vaincus successivement, notamment à la bataille des Saules près de l'actuelle Dobroudja (Roumanie), près du delta du Danube. Pendant deux ans, les Goths ravagent les provinces de Thrace et de Mésie, mais sans parvenir à prendre une ville.
Au moment de la rébellion des Goths, Valens se trouve à Antioche, en Syrie, où il prépare une campagne contre l'Empire Perse qui, depuis des siècles, menace les frontières de l'Empire Romain au Proche-Orient et soutient les révoltes des peuples locaux contre Constantinople, notamment celle de la Cilicie, étouffée dans le sang en 375, ou celle des Sarrasins de Palestine, Phénicie et du Sinaï, qui sont vaincus en 377.
Profitant de l'accalmie sur ce front, Valens entreprend de transférer les troupes de vétérans vers les Balkans, où il parvient à former ce qui apparaît aux historiens de l'époque comme l'une des plus grandes armées de toute l'histoire de l'Empire Romain.

À Andrinople, où il installe son campement ainsi que le trésor impérial destiné à financer la campagne, il rassemble 7 légions, dont le noyau dur est formé par 5 000 vétérans des légions palatines, l'élite de l'armée Romaine de l'époque, appuyés par les auxiliaires palatins et d'autres troupes auxiliaires, au total près de 21 000 hommes... L'armée Romaine compte également 28 000 auxiliaires légers, presque complètement dépourvus d'armement défensif.
Conformément à l'usage en vigueur dans l'armée Romaine de l'époque, le rôle principal est attribué à l'infanterie, tandis que la cavalerie joue un rôle secondaire, consistant à appuyer l'infanterie. Cependant, le détachement de cavalerie employé à Andrinople est loin d'être négligeable : Il comprend 1 500 cavaliers d'élite de la garde impériale (Scholæ palatinæ), 1 000 cavaliers palatins et 5 000 equites comitatenses (littéralement « cavalerie d'accompagnement »). Au sein de ce dernier groupe, on trouve des unités de cavalerie arabe et des archers montés.

Néanmoins, une armée aussi impressionnante n'en est pas moins très différente des invincibles légions Romaines d'autrefois, notamment en ce qui concerne l'équipement.
Bien sûr, les années de crise économique ont pesé sur l'armée, qui part en campagne beaucoup moins bien entraînée qu'auparavant.
Les troupes d'infanterie lourde ont remplacé l'armure de plaques (lorica segmentata) par la cotte de mailles, moins efficace, qui n'est portée jusque là que par les auxiliaires (qui à cette époque n'ont bien souvent aucun armement défensif).
Le glaive, l'antique épée romaine, a été remplacé par une autre, plus longue, la spatha.
Le pilum a presque disparu, en revanche, certaines unités d'infanterie et de cavalerie portent une lance longue.
L'écu (scutum) rectangulaire a également été abandonné au profit de modèles ronds ou ovales de bois ou de métal moins coûteux, semblables à ceux des Barbares.
La qualité de la discipline et de l'instruction s'est également dégradée. Il est cependant erroné de parler d'une atténuation voire d'une disparition de la supériorité technique Romaine : La modification du rapport de forces entre Goths et Romains sur le champ de bataille est avant tout due à des erreurs politiques et tactiques. (C'est bizarre, mais on peu dire la même chose des armées actuelles qui sont le parent pauvre du budget).

Par ailleurs, les Wisigoths ont reçu une instruction semblable à celle des Romains, et si grande que soit l'armée réunie par Valens, elle représente à peine la moitié des effectifs de l'armée adverse. Pour arriver à un nombre d'hommes comparable, Valens demande de l'aide à son neveu Gratien, empereur d'Occident, qui a jusqu'alors réussi avec plus ou moins de succès à repousser les invasions Barbares. Celui-ci accepte et se met en marche avec ses troupes pour rejoindre le corps d'armée de son oncle, mais la bataille débute avant son arrivée.
Il est impossible de donner une liste précise des unités de l'armée romaine à Andrinople. La seule source connue est Ammien Marcellin, qui ne donne pas d'estimation chiffrée, toutefois il est possible de deviner le nom des unités en se basant sur la composition de l'armée Romaine rapportée par la Notitia Dignitatum un document datant de la fin du IVe siècle ou du début du Ve siècle.

L'armée romaine peut être composée :
1 500 Scholae (Garde impériale), commandés par Valens.
Chaque Schola a une composition nominale de 500 hommes, mais doit être en campagne plus probablement réduite à 400 hommes. Elle était probablement divisée en :
Scutarii Prima (cavalerie lourde)
Scutarii Secunda (cavalerie lourde) qui, avec les Scutarii Prima, sont les Scutarii qui ont attaqué au début de la bataille.
Scutarii Sagittarii (archers à cheval), probablement des archers montés qui suivent l'attaque des Scutarii.

1 000 Equites Palatinae (cavalerie d'élite). Les unités présentes lors de la bataille sont probablement :
Equites Promoti Seniores (cavalerie lourde), dont le tribun, Potentius, a été tué pendant la bataille.
Comites Sagittarii Iuniores (cavalerie légère munie d'arcs juniors), probablement des Comites Clibanarii ;

1 500 Equites Comitatenses (cavalerie), les unités présentes les plus probables étant :
Equites Primi Scutarii (cavalerie lourde) ;
Equites Promoti Iuniores (cavalerie lourde),

5 000 Legiones Palatinae, d'une force nominale de 1 000 hommes :
Lanciarii Seniores (infanterie lourde), la meilleure unité qui fera front jusqu'à la fin de la bataille.
Matiarii Iuniores (infanterie lourde juniors).

6 000 Auxilia Palatinae, environ 500 hommes :
Batavi Seniori (infanterie lourde), réserve.
Sagittarii Seniores Gallicani (archers).
Sagittarii Iuniores Gallicani (archers).
Tertiis Sagittarii Valentis (archers).

La somme des effectifs cités ci-dessus n'arrive qu'à un total d'environ 15 000 hommes, bien inférieur aux hypothèses formulées plus haut. Cela peut s'expliquer par le fait que toutes les unités ne sont pas mentionnées dans la Notitia dignitatum (certaines troupes auxiliaires en particulier), mais incite en tout cas à considérer toutes les données chiffrées avec la plus grande précaution.

Le 9 août 378 au matin, l'armée de Valens laisse les bagages et les enseignes impériales dans les environs d'Andrinople, se met en marche en direction du nord-est, et atteint le camp Goth dans une plaine, vers deux heures de l'après-midi. Une partie des troupes des Wisigoths s'y trouve, protégée derrière les chariots vides qui servent de barricades (système du laager).
Les renforts de Gratien ne sont pas encore arrivés, de sorte qu'on se demande quelles sont les raisons qui ont amené Valens à marcher jusque-là : Il est possible qu'il n'ait pas envisagé d'engager le combat, et préfère disposer les troupes à la vue des Wisigoths n'est peut-être qu'un moyen de pression pour obtenir leur reddition.
D'autres historiens pensent que Valens veut vraiment engager le combat à ce moment, faisant confiance à ses troupes de vétérans pour obtenir la victoire, de plus attendre Gratien serait peu honorable, l'obligeant à partager la victoire avec le jeune empereur d'Occident qui a déjà eu trop de succès militaires au goût de Valens.
Lorsqu'il réunit ses généraux, Victor et Richomer (originaire de Germanie, qui a organisé le transfert des Wisigoths vers la Mésie) lui conseillent d'attendre Gratien, tandis que Sébastien défend l'idée d'une attaque immédiate, qui permettra de profiter de l'effet de surprise... Valens ne choisit aucune de ces solutions.
Phases 1 à 3 de la bataille
Les troupes romaines s'avancent en ligne, l'infanterie lourde de Trajan et les auxiliaires au centre, la cavalerie protégeant les côtés. Valens se tient derrière les troupes d'infanterie, avec sa garde personnelle.
Quand les Goths voient les Romains se rapprocher, Fritigern demande à parlementer... Il est probable que son objectif ne soit pas de refuser le combat, mais de gagner du temps.
En effet, seules l'infanterie et une partie de la cavalerie se trouvent dans le campement : La plupart des cavaliers sont partis fourrager, sous le commandement des Ostrogoths Alatheus et Safrax.
Les deux armées se font face longuement et la bataille éclate spontanément à la surprise générale... En effet, sans attendre la fin des négociations, les tribuns Cassio et Bacurius d'Ibérie donnent à leurs troupes auxiliaires l'ordre d'attaquer : Elles se dirigent vers le campement Wisigoth tandis que le reste de l'infanterie Romaine reste sur sa position.
Le flanc gauche de la cavalerie se lance également à l'assaut, cherchant à prendre les Goths de côté tandis que ceux-ci affrontent les deux maigres divisions d'auxiliaires, qui sont repoussées sans difficulté, mises en fuite, et doivent regagner leurs positions d'origine.
Pour les Romains, la bataille s'engage de la pire des manières.
Fritigern considère donc les négociations comme closes et ordonne d'attaquer, faisant sortir du camp la plupart de ses troupes pour les lancer à la rencontre de l'armée Romaine. C'est alors qu'arrive de la droite l'énorme armée de cavaliers commandée par Alatheus et Safrax, elle vient se heurter au détachement de cavalerie du flanc gauche des Romains, qui doit se replier après avoir subi de lourdes pertes. Les Wisigoths sont déjà maîtres du terrain... Ils lancent sur les Romains leurs armes de jet, puis le corps à corps s'engage.
Tandis que l'infanterie et le flanc droit de la cavalerie combattent les Barbares, et subissent de lourdes pertes, la cavalerie du flanc gauche revient à la charge et affronte Alatheus et Safrax, qu'une telle manœuvre prend au dépourvu. Ils doivent reculer sous l'assaut des Romains, qui parviennent presque jusqu'aux chariots wisigoths. C'est l'instant décisif de la bataille !
Si la cavalerie romaine avait alors pu être soutenue par d'autres unités, elle aurait sans doute pu mettre en fuite des Barbares supérieurs en nombre, et prendre à revers l'infanterie Wisigothe.
En fait, la cavalerie romaine est rapidement submergée par le nombre, elle perd pied, et ne reçoit pas de renfort, alors que les troupes Wisigothes restées à l'intérieur du camp (et Fritigern lui-même) viennent renforcer leur cavalerie.
La disproportion des forces est évidente, et ce qui reste de la cavalerie Romaine est presque entièrement détruit, les rares survivants devant fuir le champ de bataille.
Une fois les cavaliers romains mis en fuite, l'infanterie commandée par Fritigern vient renforcer les premières lignes de l'infanterie Gothe, tandis que la cavalerie d'Alatheus et de Safrax contourne la bataille par la gauche pour prendre à revers l'armée romaine et attaquer l'arrière-garde de Trajan...
Les soldats qui ont été détachés sur le flanc gauche sont dès à présent condamnés, sachant bien qu'ils n'ont aucune possibilité de fuir ni de clémence à attendre de la part des Wisigoths.
Même si sur ce point les historiens latins exagèrent sans doute, il est donc compréhensible que les soldats de ces unités combattent jusqu'à la mort, chargeant sans aucun espoir de victoire contre les rangs toujours plus fournis des Barbares.
Les pertes sont énormes des deux côtés, au point que le nombre de cadavres rend les déplacements difficiles sur le champ de bataille.
Les unités Romaines sont complètement disloquées certaines peuvent s'enfuir, d'autres, encerclées, doivent combattre jusqu'au bout.
Enfin, les troupes Romaines qui le peuvent entament la retraite, abandonnant leurs camarades à leur sort... Les dernières unités de Trajan sont écrasées, tandis que Valens va se réfugier derrière ce qui reste de la cavalerie du flanc droit, qui avec quelques auxiliaires survivants tentent d'établir un noyau de résistance autour de l'empereur, auprès duquel se trouvent les généraux Trajan et Victor. Quoi qu'il en soit, il est certain que personne ne peut identifier par la suite le corps de Valens parmi les victimes du massacre, et il est sans doute enterré anonymement avec ses soldats...

Les Wisigoths n'interrompent pas leur offensive une fois la bataille terminée. Ils viennent de détruire la plus grande armée jamais vue dans les Balkans, et peuvent se considérer comme maîtres de cette région.
De plus, ils ont tué l'empereur d'Orient, qui n'a pas d'enfants, ce qui peut plonger l'Empire dans une grave crise politique : Gratien alors empereur d'Occident va attendre la fin des hostilités pour nommer Théodose Ier empereur d'Orient.
Les Wisigoths continuent donc leur politique de pillage et décident de commencer par Andrinople, très proche, où se trouve le trésor impérial et où se sont réfugiés un tiers de l'armée de Valens, soit environ 20 000 hommes. C'est un butin de très grande valeur, et prendre la ville permet également de contrôler les routes en direction de Constantinople, capitale de l'Empire Romain d'Orient.
Ce n'est cependant pas chose facile. Outre les milices urbaines, il faut compter avec les survivants de la bataille, même si les autorités locales ne leur ont pas permis d'entrer dans la ville : ils doivent construire une seconde ligne de fortifications à l'extérieur de la ville pour se mettre à l'abri. La population d'Andrinople les aide afin de faire face à l'arrivée imminente des Goths...
Quand ceux-ci arrivent, de grands blocs de pierre sont placés derrière les portes afin de les empêcher d'entrer dans la ville. Mais cela empêche également l'armée de Valens de se replier éventuellement dans la ville.
On comprend donc qu'à la vue des Goths, plusieurs centaines d'auxiliaires se soient lancés dans la bataille, dans une charge aussi héroïque que suicidaire... tous ceux qui y ont pris part ont péri.

Les Wisigoths combattent sous les murs de la forteresse, tandis que les Romains leur jettent toute sorte de projectiles depuis les remparts.
Les assaillants lancent des armes sur les assiégés, à un moment donné ces derniers se rendent compte que les Barbares relancent les lances et les flèches qu'ils ont reçues, ce qui montre que leurs armes s'épuisent. Pour empêcher les Goths de relancer les projectiles, il est donc décidé de fragiliser les liens entre les pointes et le reste de la flèche ou de la lance : De la sorte, l'arme peut servir encore une fois, mais se brise définitivement, qu'elle ait ou non atteint son but. De plus, les pointes deviennent plus difficiles à extraire quand elles blessent les assaillants.
Pendant que le combat continue sous les murs de la ville, les assiégés achèvent de mettre en ordre de bataille un onagre. Visant le gros des troupes Wisigothes, les Romains lancent un premier projectile... Il ne fait pas beaucoup de dégâts, mais a un impact psychologique certain sur les assaillants, qui ne disposent pas d'armes de siège. Ne s'attendant pas à voir des pierres d'une telle taille tomber du ciel, et ne sachant pas comment réagir, la cohésion de leurs forces est considérablement altérée, facilitant la contre-attaque des Romains.
Après avoir subi de lourdes pertes, et échoué dans un nouvel assaut, les Wisigoths doivent finalement se retirer et se diriger vers le nord-est, laissant sauves les villes d'Andrinople et de Constantinople.

Une fois que la retraite des Goths est confirmée, les soldats survivants se rendent à Constantinople, ou trouvent refuge dans d'autres cités des alentours. Beaucoup d'habitants d'Andrinople, craignant à tort le retour des Barbares, abandonnent leurs maisons.
La conséquence principale (la plus immédiatement apparente) de la terrible défaite subie par l'Empire Romain d'Orient est la vacance du trône de Constantinople à la suite de la mort de Valens.
Avant que le chaos ne s'empare de l'Orient, l'empereur d'Occident Gratien, neveu du défunt, attribue le trône au général Théodose, originaire d'Hispanie, qui est couronné en 379 connu sous le nom de Théodose le Grand.
Théodose dirige en personne une nouvelle campagne contre les Goths, qui dure 2 ans, et parvient à les vaincre, il négocie un traité avec leur nouveau chef, Athanaric, en 382 les Goths recouvrent leur statut de fœderati des Romains en Mésie.
La défaite d'Andrinople a également des conséquences importantes sur la façon qu'ont les Romains de faire la guerre. Après le massacre, l'armée Romaine ne retrouve plus jamais les effectifs qu'elle a atteint auparavant, et l'armée doit être restructurée.

Bataille d'Andrinople (378) — Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_d'Andrinople_(378)
La bataille d'Andrinople ou d'Adrianople (aujourd'hui Edirne en Turquie européenne) a eu lieu .... Bien sûr, les années de crise économique avaient pesé sur l'armée, qui partait en campagne beaucoup moins bien entraînée qu'auparavant.

Le jour des barbares - Andrinople, ... - La Cliothèque
clio-cr.clionautes.org/le-jour-des-barbares-andrinople-neuf-aout-378.html
Le jour des barbares - Andrinople, neuf août 378 cet ouvrage qui parut ... édition français date de 2006 est réédité dans une édition de poche cette année. ... est consacré à cette bataille d'andrinople qui a eu lieu le neuf aout 378 et qui ...

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