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AVRIL 2016...
Cette
page concerne l'année 378 du calendrier julien. Ceci est une
évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que
d'un survol !
LA LÉGION ROMAINE SE MEURT
Flavius
Julius Valens (latin : Imperator Caesar Flavius Iulius Valens
Augustus), né vers 328 à Cibales en Pannonie (latin : Colonia
Aurélia Cicalae, actuellement Vinkovci en Croatie), une ville située
à environ 80 km à l'est de Sirmium. Il est le deuxième fils
de Gratien l'Ancien, D'abord Comes Africae puis Comes Britanniarum.
Il a vécu dans les contrées administrées par son père. Dans sa
jeunesse, Valens remplit les fonctions d'officier au palais de
l'empereur Julien. Ce dernier ne réussit pas à lui transmettre sa
passion des lettres. Il ne réussit pas mieux dans l'armée...
Initialement,
les Wisigoths doivent former en Mésie un royaume presque
indépendant, qui doit payer l'impôt et servir dans l'armée lorsque
les circonstances l'exigent, Rome a fourni des armes et des
équipements, et a enseigné les techniques militaires en usage dans
l'armée Romaine.
En
réalité, les autorités chargées d'organiser l'accueil des Goths,
plus préoccupées par les possibilités de tirer un profit immédiat
de la situation que de la gérer au mieux, se font déborder.
L'administration
n'est pas préparée à prendre en charge des populations aussi
importantes. (les leçons du passés ne sont
pas apprises simplement parce que les dirigeants d'aujourd'hui n'ont
jamais pris la peine d'apprendre l'Histoire, et que tout comme
l'empire Romain ils ne sont pas assez attentifs à l'intendance, la
proportion supportables d'éléments étrangers dans une population
déjà en difficulté, et la place qu'il est raisonnable de leur
donner en les traitant correctement et de façons équitables face
aux autochtones)
Les
populations Goths restent longuement de part et d'autre du Danube et
sont menacées par la famine. Puis, une partie des Goths est amenée
plus au Sud.
L'arrivée
des Wisigoths en Mésie est désapprouvée par une partie de la
société Romaine. Certains voient dans la présence des Wisigoths en
tant qu'entité autonome à l'intérieur de l'Empire un danger à
court ou long terme. (ils n'ont pas tord)
D'autres,
toutefois, dont les préteurs Modeste et
Tatien et le gouvernement Romain, sont favorables à
l'implantation des fédérés, considérant qu'il y a beaucoup plus
d'avantages que de dangers à en attendre... Cependant, les
populations déjà établies dans la région apprécient fort peu de
devoir prendre en charge des populations entières. (exactement
comme aujourd'hui) En réalité, l'Empire Romain est à cette
époque un empire multi-ethnique, qui compte de nombreux Germains
jusqu'aux plus hauts grades de l'armée (le plus souvent des Francs).
Les Goths sont également depuis quelques décennies sous l'influence
culturelle des Romains, et en particulier, commencent à adhérer à
l'arianisme, une secte chrétienne que favorise alors l'empereur
d'Orient Valens, au détriment des orthodoxes.
Pour de nombreux Romains, le risque de rébellion est faible, les Wisigoths ayant montré depuis quelque temps déjà leur volonté de servir l'Empire et d'adopter de nombreux aspects de la culture Romaine. Dans le pire des cas, si les Wisigoths en venaient à vouloir quitter la Mésie, ils se retrouveraient pris comme dans un étau entre les Huns et les troupes impériales d'Orient et d'Occident, sans possibilité de s'en aller. (cette façon de nier les difficultés et le désir somme toute normal de vouloir pour les uns bénéficier des mêmes droits que ceux qu'ils défendent et pour les autres de conserver leur pays et leur coutumes se retrouvent tout au long de l'histoire chez les peuples dont les dirigeants deviennent trop éloignés ou trop différents moralement et mentalement de leurs administrés)
Dans
les faits, le traité ne s'applique pas, du fait de la corruption et
de l'incompétence de l'administration Romaine chargée de la gestion
de la question Goth.
En
376, les fonctionnaires chargés d'accueillir les réfugiés mettent
en esclavage femmes et enfants... Les Balkans, région très pauvre,
aggravée par la corruption courante chez les fonctionnaires Romains,
(moyen naturel de s'enrichir), privent de leurs moyens de
subsistance, les nouveaux arrivants notamment du fait du comes de
Mésie, Lupicinus, et de son adjoint Maximus. Ceux-ci font de grandes
opérations commerciales, revendant à un prix exorbitant les
matières premières et les ressources alimentaires que l'Empire a
mis à disposition pour la construction de nouveaux établissements...
Les
chefs des Wisigoths de Mésie, dont Fritigern (en gothique
Frithugarnis, celui qui désire la paix), respectent tout d'abord les
conditions fixées par Lupicinus, puis commencent à montrer des
réticences à la suite des visites successives des collecteurs
d'impôts. (et encore les impôt semblent
frappés les nouveaux venus alors qu'actuellement c'est plutôt
l'inverse se sont ceux qui travaillent qui se tiennent bien et
apportent à leur pays qui sont les plus imposés aujourd'hui)
L'évolution
de leur attitude peut s'expliquer par plusieurs facteurs : Tout
d'abord, la mort du notable Wisigoth Alaviv, qui jusque là
recommandait la docilité à Fritigern, ensuite, l'arrivée en Mésie
d'un groupe commandé par Athanaric, à son propre compte, et depuis
longtemps hostile à Fritigern et à sa politique de collaboration
avec les Romains : En effet, il a été abandonné en Dacie lors
de l'offensive des Huns, Valens ayant refusé de les accueillir dans
l'Empire,et le fait que la patience de Fritigern n'ait pas résisté
aux vexations imposées par Lupicinus, et ce d'autant plus que les
récoltes ont été mauvaises en 377 et que la famine menace le
peuple.
Lors
d'un banquet auquel participent les chefs Wisigoths dans le palais de
Lupicinus, une révolte éclate et les Wisigoths qui campent autour
de la ville massacrent des miliciens Romains. Lupicinus est informé,
et fait éliminer les gardes des chefs Goths. Lupicinus pense pouvoir
gérer militairement la situation sans le secours de Valens, mais il
se fait battre près de Marcianopolis. Se considérant libérés de
leur engagement vis-à-vis des Romains, les Wisigoths décident alors
de récupérer leurs biens en razziant les populations Romaines de
Mésie, et la riche province de Thrace, et deux détachements Romains
peu importants sont vaincus successivement, notamment à la bataille
des Saules près de l'actuelle Dobroudja (Roumanie), près du delta
du Danube. Pendant deux ans, les Goths ravagent les provinces de
Thrace et de Mésie, mais sans parvenir à prendre une ville.
Au
moment de la rébellion des Goths, Valens se trouve à Antioche, en
Syrie, où il prépare une campagne contre l'Empire Perse qui, depuis
des siècles, menace les frontières de l'Empire Romain au
Proche-Orient et soutient les révoltes des peuples locaux contre
Constantinople, notamment celle de la Cilicie, étouffée dans le
sang en 375, ou celle des Sarrasins de Palestine, Phénicie et du
Sinaï, qui sont vaincus en 377.
Profitant
de l'accalmie sur ce front, Valens entreprend de transférer les
troupes de vétérans vers les Balkans, où il parvient à former ce
qui apparaît aux historiens de l'époque comme l'une des plus
grandes armées de toute l'histoire de l'Empire Romain.
À
Andrinople, où il installe son campement ainsi que le trésor
impérial destiné à financer la campagne, il rassemble 7 légions,
dont le noyau dur est formé par 5 000 vétérans des légions
palatines, l'élite de l'armée Romaine de l'époque, appuyés par
les auxiliaires palatins et d'autres troupes auxiliaires, au total
près de 21 000 hommes... L'armée Romaine compte également
28 000 auxiliaires légers, presque complètement dépourvus
d'armement défensif.
Conformément
à l'usage en vigueur dans l'armée Romaine de l'époque, le rôle
principal est attribué à l'infanterie, tandis que la cavalerie joue
un rôle secondaire, consistant à appuyer l'infanterie. Cependant,
le détachement de cavalerie employé à Andrinople est loin d'être
négligeable : Il comprend 1 500 cavaliers d'élite de la
garde impériale (Scholæ palatinæ), 1 000 cavaliers palatins
et 5 000 equites comitatenses (littéralement « cavalerie
d'accompagnement »). Au sein de ce dernier groupe, on trouve
des unités de cavalerie arabe et des archers montés.
Néanmoins,
une armée aussi impressionnante n'en est pas moins très différente
des invincibles légions Romaines d'autrefois, notamment en ce qui
concerne l'équipement.
Bien
sûr, les années de crise économique ont pesé sur l'armée, qui
part en campagne beaucoup moins bien entraînée qu'auparavant.
Les
troupes d'infanterie lourde ont remplacé l'armure de plaques (lorica
segmentata) par la cotte de mailles, moins efficace, qui n'est portée
jusque là que par les auxiliaires (qui à cette époque n'ont bien
souvent aucun armement défensif).
Le
glaive, l'antique épée romaine, a été remplacé par une autre,
plus longue, la spatha.
Le
pilum a presque disparu, en revanche, certaines unités d'infanterie
et de cavalerie portent une lance longue.
L'écu
(scutum) rectangulaire a également été abandonné au profit de
modèles ronds ou ovales de bois ou de métal moins coûteux,
semblables à ceux des Barbares.
La
qualité de la discipline et de l'instruction s'est également
dégradée. Il est cependant erroné de parler d'une atténuation
voire d'une disparition de la supériorité technique Romaine :
La modification du rapport de forces entre Goths et Romains sur le
champ de bataille est avant tout due à des erreurs politiques et
tactiques. (C'est bizarre, mais on peu dire la
même chose des armées actuelles qui sont le parent pauvre du
budget).
Par
ailleurs, les Wisigoths ont reçu une instruction semblable à celle
des Romains, et si grande que soit l'armée réunie par Valens, elle
représente à peine la moitié des effectifs de l'armée adverse.
Pour arriver à un nombre d'hommes comparable, Valens demande de
l'aide à son neveu Gratien, empereur d'Occident, qui a jusqu'alors
réussi avec plus ou moins de succès à repousser les invasions
Barbares. Celui-ci accepte et se met en marche avec ses troupes pour
rejoindre le corps d'armée de son oncle, mais la bataille débute
avant son arrivée.
Il
est impossible de donner une liste précise des unités de l'armée
romaine à Andrinople. La seule source connue est Ammien Marcellin,
qui ne donne pas d'estimation chiffrée, toutefois il est possible de
deviner le nom des unités en se basant sur la composition de l'armée
Romaine rapportée par la Notitia Dignitatum un document datant de la
fin du IVe siècle ou du début du Ve siècle.
L'armée
romaine peut être composée :
1 500
Scholae (Garde impériale), commandés par Valens.
Chaque
Schola a une composition nominale de 500 hommes, mais doit être en
campagne plus probablement réduite à 400 hommes. Elle était
probablement divisée en :
Scutarii
Prima (cavalerie lourde)
Scutarii
Secunda (cavalerie lourde) qui, avec les Scutarii Prima, sont les
Scutarii qui ont attaqué au début de la bataille.
Scutarii
Sagittarii (archers à cheval), probablement des archers montés qui
suivent l'attaque des Scutarii.
1 000
Equites Palatinae (cavalerie d'élite). Les unités présentes lors
de la bataille sont probablement :
Equites
Promoti Seniores (cavalerie lourde), dont le tribun, Potentius, a été
tué pendant la bataille.
Comites
Sagittarii Iuniores (cavalerie légère munie d'arcs juniors),
probablement des Comites Clibanarii ;
1 500
Equites Comitatenses (cavalerie), les unités présentes les plus
probables étant :
Equites
Primi Scutarii (cavalerie lourde) ;
Equites
Promoti Iuniores (cavalerie lourde),
5 000
Legiones Palatinae, d'une force nominale de 1 000 hommes :
Lanciarii
Seniores (infanterie lourde), la meilleure unité qui fera front
jusqu'à la fin de la bataille.
Matiarii
Iuniores (infanterie lourde juniors).
6 000
Auxilia Palatinae, environ 500 hommes :
Batavi
Seniori (infanterie lourde), réserve.
Sagittarii
Seniores Gallicani (archers).
Sagittarii
Iuniores Gallicani (archers).
Tertiis
Sagittarii Valentis (archers).
La
somme des effectifs cités ci-dessus n'arrive qu'à un total
d'environ 15 000 hommes, bien inférieur aux hypothèses
formulées plus haut. Cela peut s'expliquer par le fait que toutes
les unités ne sont pas mentionnées dans la Notitia dignitatum
(certaines troupes auxiliaires en particulier), mais incite en tout
cas à considérer toutes les données chiffrées avec la plus grande
précaution.
Le
9 août 378 au matin, l'armée de Valens laisse les bagages et les
enseignes impériales dans les environs d'Andrinople, se met en
marche en direction du nord-est, et atteint le camp Goth dans une
plaine, vers deux heures de l'après-midi. Une partie des troupes des
Wisigoths s'y trouve, protégée derrière les chariots vides qui
servent de barricades (système du laager).
Les
renforts de Gratien ne sont pas encore arrivés, de sorte qu'on se
demande quelles sont les raisons qui ont amené Valens à marcher
jusque-là : Il est possible qu'il n'ait pas envisagé d'engager
le combat, et préfère disposer les troupes à la vue des Wisigoths
n'est peut-être qu'un moyen de pression pour obtenir leur reddition.
D'autres
historiens pensent que Valens veut vraiment engager le combat à ce
moment, faisant confiance à ses troupes de vétérans pour obtenir
la victoire, de plus attendre Gratien serait peu honorable,
l'obligeant à partager la victoire avec le jeune empereur d'Occident
qui a déjà eu trop de succès militaires au goût de Valens.
Lorsqu'il
réunit ses généraux, Victor et Richomer (originaire de Germanie,
qui a organisé le transfert des Wisigoths vers la Mésie) lui
conseillent d'attendre Gratien, tandis que Sébastien défend l'idée
d'une attaque immédiate, qui permettra de profiter de l'effet de
surprise... Valens ne choisit aucune de ces solutions.
Phases
1 à 3 de la bataille
Les
troupes romaines s'avancent en ligne, l'infanterie lourde de Trajan
et les auxiliaires au centre, la cavalerie protégeant les côtés.
Valens se tient derrière les troupes d'infanterie, avec sa garde
personnelle.
Quand
les Goths voient les Romains se rapprocher, Fritigern demande à
parlementer... Il est probable que son objectif ne soit pas de
refuser le combat, mais de gagner du temps.
En
effet, seules l'infanterie et une partie de la cavalerie se trouvent
dans le campement : La plupart des cavaliers sont partis
fourrager, sous le commandement des Ostrogoths Alatheus et Safrax.
Les
deux armées se font face longuement et la bataille éclate
spontanément à la surprise générale... En effet, sans attendre la
fin des négociations, les tribuns Cassio et Bacurius d'Ibérie
donnent à leurs troupes auxiliaires l'ordre d'attaquer : Elles
se dirigent vers le campement Wisigoth tandis que le reste de
l'infanterie Romaine reste sur sa position.
Le
flanc gauche de la cavalerie se lance également à l'assaut,
cherchant à prendre les Goths de côté tandis que ceux-ci
affrontent les deux maigres divisions d'auxiliaires, qui sont
repoussées sans difficulté, mises en fuite, et doivent regagner
leurs positions d'origine.
Pour
les Romains, la bataille s'engage de la pire des manières.
Fritigern
considère donc les négociations comme closes et ordonne d'attaquer,
faisant sortir du camp la plupart de ses troupes pour les lancer à
la rencontre de l'armée Romaine. C'est alors qu'arrive de la droite
l'énorme armée de cavaliers commandée par Alatheus et Safrax, elle
vient se heurter au détachement de cavalerie du flanc gauche des
Romains, qui doit se replier après avoir subi de lourdes pertes. Les
Wisigoths sont déjà maîtres du terrain... Ils lancent sur les
Romains leurs armes de jet, puis le corps à corps s'engage.
Tandis
que l'infanterie et le flanc droit de la cavalerie combattent les
Barbares, et subissent de lourdes pertes, la cavalerie du flanc
gauche revient à la charge et affronte Alatheus et Safrax, qu'une
telle manœuvre prend au dépourvu. Ils doivent reculer sous l'assaut
des Romains, qui parviennent presque jusqu'aux chariots wisigoths.
C'est l'instant décisif de la bataille !
Si
la cavalerie romaine avait alors pu être soutenue par d'autres
unités, elle aurait sans doute pu mettre en fuite des Barbares
supérieurs en nombre, et prendre à revers l'infanterie Wisigothe.
En
fait, la cavalerie romaine est rapidement submergée par le nombre,
elle perd pied, et ne reçoit pas de renfort, alors que les troupes
Wisigothes restées à l'intérieur du camp (et Fritigern lui-même)
viennent renforcer leur cavalerie.
La
disproportion des forces est évidente, et ce qui reste de la
cavalerie Romaine est presque entièrement détruit, les rares
survivants devant fuir le champ de bataille.
Une
fois les cavaliers romains mis en fuite, l'infanterie commandée par
Fritigern vient renforcer les premières lignes de l'infanterie
Gothe, tandis que la cavalerie d'Alatheus et de Safrax contourne la
bataille par la gauche pour prendre à revers l'armée romaine et
attaquer l'arrière-garde de Trajan...
Les
soldats qui ont été détachés sur le flanc gauche sont dès à
présent condamnés, sachant bien qu'ils n'ont aucune possibilité de
fuir ni de clémence à attendre de la part des Wisigoths.
Même
si sur ce point les historiens latins exagèrent sans doute, il est
donc compréhensible que les soldats de ces unités combattent
jusqu'à la mort, chargeant sans aucun espoir de victoire contre les
rangs toujours plus fournis des Barbares.
Les
pertes sont énormes des deux côtés, au point que le nombre de
cadavres rend les déplacements difficiles sur le champ de bataille.
Les
unités Romaines sont complètement disloquées certaines peuvent
s'enfuir, d'autres, encerclées, doivent combattre jusqu'au bout.
Enfin,
les troupes Romaines qui le peuvent entament la retraite, abandonnant
leurs camarades à leur sort... Les dernières unités de Trajan sont
écrasées, tandis que Valens va se réfugier derrière ce qui reste
de la cavalerie du flanc droit, qui avec quelques auxiliaires
survivants tentent d'établir un noyau de résistance autour de
l'empereur, auprès duquel se trouvent les généraux Trajan et
Victor. Quoi qu'il en soit, il est certain que personne ne peut
identifier par la suite le corps de Valens parmi les victimes du
massacre, et il est sans doute enterré anonymement avec ses
soldats...
Les
Wisigoths n'interrompent pas leur offensive une fois la bataille
terminée. Ils viennent de détruire la plus grande armée jamais vue
dans les Balkans, et peuvent se considérer comme maîtres de cette
région.
De
plus, ils ont tué l'empereur d'Orient, qui n'a pas d'enfants, ce qui
peut plonger l'Empire dans une grave crise politique : Gratien
alors empereur d'Occident va attendre la fin des hostilités pour
nommer Théodose Ier empereur d'Orient.
Les
Wisigoths continuent donc leur politique de pillage et décident de
commencer par Andrinople, très proche, où se trouve le trésor
impérial et où se sont réfugiés un tiers de l'armée de Valens,
soit environ 20 000 hommes. C'est un butin de très grande
valeur, et prendre la ville permet également de contrôler les
routes en direction de Constantinople, capitale de l'Empire Romain
d'Orient.
Ce
n'est cependant pas chose facile. Outre les milices urbaines, il faut
compter avec les survivants de la bataille, même si les autorités
locales ne leur ont pas permis d'entrer dans la ville : ils
doivent construire une seconde ligne de fortifications à l'extérieur
de la ville pour se mettre à l'abri. La population d'Andrinople les
aide afin de faire face à l'arrivée imminente des Goths...
Quand
ceux-ci arrivent, de grands blocs de pierre sont placés derrière
les portes afin de les empêcher d'entrer dans la ville. Mais cela
empêche également l'armée de Valens de se replier éventuellement
dans la ville.
On
comprend donc qu'à la vue des Goths, plusieurs centaines
d'auxiliaires se soient lancés dans la bataille, dans une charge
aussi héroïque que suicidaire... tous ceux qui y ont pris part ont
péri.
Les
Wisigoths combattent sous les murs de la forteresse, tandis que les
Romains leur jettent toute sorte de projectiles depuis les remparts.
Les
assaillants lancent des armes sur les assiégés, à un moment donné
ces derniers se rendent compte que les Barbares relancent les lances
et les flèches qu'ils ont reçues, ce qui montre que leurs armes
s'épuisent. Pour empêcher les Goths de relancer les projectiles, il
est donc décidé de fragiliser les liens entre les pointes et le
reste de la flèche ou de la lance : De la sorte, l'arme peut
servir encore une fois, mais se brise définitivement, qu'elle ait ou
non atteint son but. De plus, les pointes deviennent plus difficiles
à extraire quand elles blessent les assaillants.
Pendant
que le combat continue sous les murs de la ville, les assiégés
achèvent de mettre en ordre de bataille un onagre. Visant le gros
des troupes Wisigothes, les Romains lancent un premier projectile...
Il ne fait pas beaucoup de dégâts, mais a un impact psychologique
certain sur les assaillants, qui ne disposent pas d'armes de siège.
Ne s'attendant pas à voir des pierres d'une telle taille tomber du
ciel, et ne sachant pas comment réagir, la cohésion de leurs forces
est considérablement altérée, facilitant la contre-attaque des
Romains.
Après
avoir subi de lourdes pertes, et échoué dans un nouvel assaut, les
Wisigoths doivent finalement se retirer et se diriger vers le
nord-est, laissant sauves les villes d'Andrinople et de
Constantinople.
Une
fois que la retraite des Goths est confirmée, les soldats survivants
se rendent à Constantinople, ou trouvent refuge dans d'autres cités
des alentours. Beaucoup d'habitants d'Andrinople, craignant à tort
le retour des Barbares, abandonnent leurs maisons.
La
conséquence principale (la plus immédiatement apparente) de la
terrible défaite subie par l'Empire Romain d'Orient est la vacance
du trône de Constantinople à la suite de la mort de Valens.
Avant
que le chaos ne s'empare de l'Orient, l'empereur d'Occident Gratien,
neveu du défunt, attribue le trône au général Théodose,
originaire d'Hispanie, qui est couronné en 379 connu sous le nom de
Théodose le Grand.
Théodose
dirige en personne une nouvelle campagne contre les Goths, qui dure 2
ans, et parvient à les vaincre, il négocie un traité avec leur
nouveau chef, Athanaric, en 382 les Goths recouvrent leur statut de
fœderati des Romains en Mésie.
La
défaite d'Andrinople a également des conséquences importantes sur
la façon qu'ont les Romains de faire la guerre. Après le massacre,
l'armée Romaine ne retrouve plus jamais les effectifs qu'elle a
atteint auparavant, et l'armée doit être restructurée.
Bataille
d'Andrinople (378) — Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_d'Andrinople_(378)
La
bataille d'Andrinople ou d'Adrianople (aujourd'hui Edirne en Turquie
européenne) a eu lieu .... Bien sûr, les années de crise
économique avaient pesé sur l'armée, qui partait en campagne
beaucoup moins bien entraînée qu'auparavant.
Le
jour des barbares - Andrinople, ... - La Cliothèque
clio-cr.clionautes.org/le-jour-des-barbares-andrinople-neuf-aout-378.html
Le
jour des barbares - Andrinople, neuf août 378 cet ouvrage qui parut
... édition français date de 2006 est réédité dans une édition
de poche cette année. ... est consacré à cette bataille
d'andrinople qui a eu lieu le neuf aout 378 et qui ...
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