Cette
page concerne l'année 380 du calendrier julien. Ceci est une
évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que
d'un survol !
LES
WISIGOTHS S'INSTALLENT NON SANS PEINE EN DACIE.
Fritigern
(en gotique Frithugairns), mort vers 380, est un chef Wisigoth, roi
des Wisigoths à la fin des années 370, à l'époque de
l'installation de ce peuple dans l'Empire Romain et de la bataille
d'Andrinople (378).
Depuis
332, les Thervingues, branche occidentale du peuple Goth, sont
installés dans l'ancienne province Romaine de Dacie, au nord du
Danube, avec un traité de fédération conclu avec l'empereur
Constantin.
À
partir des années 340, les Thervingues sont évangélisés par
l'évêque des Goths Wulfila, qui promeut l'hérésie arienne.
Vers
370, le roi des Thervingues paraît être Athanaric, qui reste
attaché à la religion païenne et persécute les convertis.
On
connait peu de choses sur le duc Fritigern, c'est un noble Goth
converti à l'arianisme. Il entre dans l'histoire vers 370 aux côtés
d'Athanaric. A la même
époque,
un parti des Goths, opposants à Athanaric, se forme sous la
direction de Fritigern. Il est soutenu par l'empereur d'Orient
Valens, qui envoie des troupes pour le soutenir. Pour le remercier de
son soutien, Fritigern se convertit à la religion de l'empereur,
l'Arianisme ainsi que nombre de ces soldats.
En
376, les Thervingues sont menacés par les Huns, qui ont déjà
soumis les Ostrogoths dans les années précédentes, sachant que les
Huns n'ont pas les moyens de traverser massivement le Danube, les
Thervingues de Fritigern demandent à Valens l'autorisation de
traverser le fleuve et de s'établir en territoire Romain.
En
revanche, Athanaric préfère se réfugier dans les Carpathes avec le
reste du peuple.
Valens
accepte de laisser entrer Fritigern et ses partisans. Durant
l'automne 376, ils traversent le Danube et sont établis dans la
province de Mésie. En retour, Fritigern doit fournir des mercenaires
pour l'armée Romaine.
Cependant
les chefs Romains Lupicinus et Maximus les maltraitent, ils sont
frappés par une famine et les Romains en profitent en leur vendant
de la viande à prix fort, obligeant les Goths à vendre leurs
enfants comme esclaves...
En
377, un incident se produit à Marcianopolis les Romains interdisent
l'accès du marché aux Goths qui s'agitent... A ce moment-là,
Lupicinus reçoit à sa table Fritigern et Alavivus.
Face
à la nouvelle d'un début de révolte gothique, il fait massacrer
leurs gardes du corps et s’apprête à les tuer... Fritigern le
convainc de le laisser en vie car lui seul peut apaiser la colère de
ses compagnons, et échappe à la mort mais on ne sait pas s'il
essaie de calmer les goths.
En
tous les cas, il dirige la révolte qui se déclenche, ses troupes
battent celles de Lupicinus.
Fritigern
et ses guerriers entrent dans la province voisine de Thrace qu'ils
commencent à ravager. Ils sont rejoints par des esclaves Goths,
nombreux dans la région, les ouvriers des mines qui subissent une
forte fiscalité, ceux des arsenaux d’État, et les affranchis.
Mais d'autres Goths installés depuis longtemps dans la région les
rejoignent aussi, ainsi que des Greuthungues qui ont profité des
troubles pour traverser le Danube et d'autres bandes barbares
taïfales, Alains ou Huns.
Cette
armée de Barbares d'origines diverses, ces Wisigoths ne semblent pas
être un seul et même peuple mais plutôt un regroupement de bandes
ayant un objectif commun.
Une
bataille a lieu « ad salices » (lieu qui porte à
discussion) qui permet aux Romains de contenir cette troupe disparate
en Mésie et Scythie.
Fritigern
s'allie avec les chefs des Greuthungues Alatheus et Safrax et leur
puissante cavalerie, ils traversent alors les Balkans et se répandent
dans toute la Thrace sans rencontrer de grande opposition.
Valens
réunit une armée, la rencontre avec les Wisigoths a lieu le 9 août
378 près de la ville d'Andrinople.
L'empereur
Valens marche sur la Thrace, à la tête d'une armée importante
(quelque 15 000 à 20 000 hommes selon les estimations les plus
crédibles) réunissant toutes les troupes encore disponibles en
Orient. Son neveu Gratien doit l'appuyer par le Nord, mais il doit
d'abord faire campagne contre les Alamans de l'autre côté du Rhin,
ce qui retarde son arrivée. Fritigern envoie des lettres secrètes à
l'Empereur Valens pour tenter d'éviter l'affrontement, attendant le
retour de la cavalerie Greuthungue sur le champ de bataille.
La
première lettre propose la paix contre une installation des Goths en
Thrace en jouissant du bétail et des récoltes de la province avec
le statut de fédéré, la seconde propose aux Romains de faire une
démonstration de force pour impressionner les Goths.
Néanmoins,
Valens décide d'attaquer au matin du 9 août 378 à Andrinople. Les
informations dont il dispose font état d'une troupe Gothe de
seulement 10 000 hommes.
Pourtant,
quand Valens arrive sur les lieux, il se heurte à une armée plus
importante, retranchée derrière un redoutable cercle de chariots.
Une
négociation est engagée par un groupe de Goths pour trouver une
solution pacifique, mais elle est refusée car ce ne sont pas des
personnages de haut rang.
Fritigern
ne semble pas à l'origine de cette ambassade, cependant les Romains
décident d'envoyer le comte Richomer comme otage pour tenter une
nouvelle discussion, interrompue par deux unités Romaines
indisciplinées qui donnent inopinément l'assaut, entraînant le
reste des troupes.
Les
Goths résistent si bien qu'ils obligent les Romains à reformer
leurs rangs. Ils se lancent à nouveau à l'assaut du cercle de
chariots fortifié. C'est à ce moment que la cavalerie Greuthungue,
revenant du ravitaillement, entre dans la bataille, tandis que
Fritigern tente une sortie.
Les
Romains sont pris en étau. Une attaque de leur aile gauche se brise
sur la cavalerie. C'est alors la débandade dans la cavalerie et la
réserve tactique de l'armée Romaine. Les deux tiers des
légionnaires, l'empereur Valens et la quasi-totalité des généraux
et officiers de l'état major trouvent la mort dans cette bataille...
Les unités les plus combatives de l'armée Romaine d'Orient sont
décimées. À la suite de leur victoire éclatante, les Goths
élisent Fritigern roi des Wisigoths et deviennent la principale
puissance dans les Balkans.
La
bataille d'Andrinople est importante parce que les Romains sont
gravement battus, l'empereur et un grand nombre d'officiers de haut
rang étant tués. C'est un revers grave, mais pas décisif, Valens
est remplacé par Théodose, qui poursuit la guerre contre Fritigern
en s'alliant avec Modares, chef Goth nicéen qu'il nomme commandant
de l'armée de Thrace... Les deux années suivantes Fritigern
continue sa guerre contre les Romains avec plus ou moins de réussite,
gagnant ainsi la reconnaissance de la plupart des Wisigoths de
l'empire. La guerre prend fin en 382 par un nouveau traité de
fédération qui installe de nouveau les Wisigoths en Mésie.
La
date de la mort de Fritigern n'est pas clairement établie, elle se
produit probablement avant le traité de 382.
Athanaric
réapparaît vers cette époque, probablement après la mort de
Fritigern, et s'installe à Constantinople où il meurt un peu plus
tard.
Pavan
(Massimiliano), La politica gotica di Teodosio nella pubblicita del
suo tempo, in-8°, 81 pages, Rome, 1964.
En
380, Fritigern descend la vallée du Vardar avec sa troupe et se
dirige sur la Grèce et la Thessalie. Toute la région est dévastée
sans que Théodose, privé de forces suffisantes, fasse la moindre
opposition pendant 2 ans. Il finit par conclure avec les envahisseurs
un traité d'alliance qui leur accorde le droit de s'installer entre
le Danube et les Balkans comme nation indépendante associée à
l'empire, soumise à ses chefs naturels et exempte d'impôts, les
hommes servent comme fédérés sous leurs propres chefs, quant aux
Romains, peu nombreux, restés dans le pays, ils continuaient à
obéir aux lois Romaines.
Au
début de 381, on loue sa tendance à l'inertie, approuvant qu'il
appelle les Barbares qu'il n'a pu vaincre.
Lorsque
Athanaric, adversaire de Fritigern, est reçu avec honneur à
Constantinople, il vante l'empereur qui a su apprivoiser les Barbares
en leur faisant admirer la civilisation Romaine (Orat. XV).
Après
le traité de 382, il se félicite de la paix; elle est tout à
l'honneur de l'empereur qui a su la conclure sans avoir besoin
d'employer la force : « Valait-il mieux remplir la Thrace de
cadavres que de paysans ? » II compare cet acte à celui de Jovien
abandonnant une partie du territoire Romain à la mort de Julien
(Orat. XVI).
A
cette date, il a félicité Jovien de cet abandon (Orat. V).
Au
printemps de 384, il exalte Théodose pour avoir associé la
philosophie au pouvoir, il met au premier plan le culte de la
philosophie et de la vertu (Orat. XVII).
Themistius
revient à la même idée dans d'autres discours. Ses théories sont
celles d'un intellectuel nourri dans l'amour de l'antiquité et
devenu panégyriste officiel. Elles sont si vivement combattues qu'il
croit bon d'identifier sa cause avec celle de l'empereur (Orat.
XXXIV).
Le
rhéteur Libanius se montre tout d'abord opposé à toute démission
de l'empire.
En
379, il exhorte Théodose à venger la mort de Julien et critique la
conduite de Jovien (Orat. XXIV).
Mais
plus tard, en 391 ou 392, il rappelle les mérites de la politique de
Théodose vis-à-vis des Goths (Orat. XLVII).
Il
a donc très probablement partagé l'enthousiasme de Thémistius...
Ammien
Marcellin accuse justement les généraux Lupicinus et Maxime d'avoir
« étendu l'incendie » en 376 en affamant les Goths réfugiés. Il
reconnaît que la paix était devenue nécessaire au moment où elle
est conclue, mais il veut que l'empire rétablisse ses frontières.
S'il approuve le traité de 382, c'est surtout parce que c'est une
concession de l'empire aux demandes réitérées des Barbares et donc
une preuve de sa magnanimité.
M.
Pavan expose longuement les idées émises par les différents
auteurs et fait la critique de certains textes qui paraissent
volontairement obscurs. Il tient aussi compte des réticences que
l'on observe dans les discours officiels.
En
résumé, il semble que l'opinion publique se rend bien compte des
graves difficultés que rencontre l'empire et de la nécessité de
traiter avec les Goths pour obtenir enfin la paix qui met fin aux
dévastations. Après le désastre de 378, l'armée est réduite à
de faibles contingents étrangers sur lesquels on ne peut guère
compter pour redresser la situation. Cela ne suffit pas cependant à
excuser la faiblesse de Théodose.
R.
Janin.
HABITAT WISIGOTH EN DACIE |
A
la suite de ces attaques, la situation de la Dacia Superior ne tarde
pas à devenir critique. A de rares exceptions près, les garnisons
stationnant sur la frontière Romaine de Transylvanie y restent
jusqu’à la fin du règne commun de Philippe Ier et Philippe II
(249), mais on y en trouve encore quelques-unes pendant le règne de
Decius (249-251).
Le
limes Romain en Transylvanie a été mis sur pied par une grande
puissance expansionniste dans la plénitude de sa force et sûre
d’elle-même.
L’Empire
néglige de bloquer les défilés et les cols (à l’exception du
col de Vöröstorony) et se contente de les surveiller depuis une
chaîne de postes impropres à la défense, le massif de Lápos, au
nord, les monts Kelemen et Görgény et le Hargita à l’est, les
monts de Fogaras et de Brassó et les monts de Bereck au sud sont un
no man’s land.
La
Dacie Transylvaine est comme un immense théâtre antique dont Rome
cède les entrées et les tribunes à un public de Barbares et ne se
réserve que la scène.
Les
camps (plus tard, les places fortes des troupes auxiliaires) se
constituent dans les plaines situées entre les montagnes et, en
raison des difficultés de transport, le long ou dans la proximité
des cours d’eau, sur des collines basses, sur les versants des
vallées qui permettent une bonne surveillance des plateaux situés à
l’intérieur des montagnes et des cols... Autrement dit, Rome se
contente d’user de cet immense anneau de défense naturel qui
(contrairement à une vieille opinion qui trouve quelque crédit même
auprès de certains historiens modernes) n'a jamais constitué, une
ceinture de protection valable pour la Dacie Transylvaine.
Les
bâtiments des forteresses militaires qui s’élèvent à
l’intérieur des murs de pierre ayant, par endroit, survécu
jusqu’à l’époque moderne, tombent rapidement en ruines, à
l’emplacement de la résidence du commandant de la légion de
Potaissa, il y a, déjà au tournant du IVe et du Ve siècles, la
tombe d’un Barbare de l’Est.
Les
foyers, villas, métairies des anciens représentants de la
« Romanisation » disparaissent au point qu’en certains
endroits, ainsi par exemple à Palatka, les Goths du IVe siècle
n’hésitent pas à y enterrer leurs morts.
La
seule possibilité de survivre, pour une population présumée
« romanisée », a été de se défendre en se retirant
dans des forteresses et des sites fortifiés construits à la hâte
dans les montagnes, c’est ce que doit faire une partie de la
population vivant à l’intérieur de l’Empire, dans les Balkans
aussi bien qu’au cœur de la Pannonie, sur les collines
d’Eifel-Hunsrück, entre le Rhin et la Moselle et, plus à l’ouest,
dans les Ardennes.
Les
conditions naturelles en sont données en Dacie Transylvaine
également et elles sont même plus favorables qu’ailleurs.
Néanmoins
on ne trouve, en Transylvanie, aucune trace d’un site, refuge ou
cachette datant du Bas-Empire.
L’
« autodéfense », si souvent alléguée, n’a en réalité
pas de bases concrètes.
Aucune
source écrite de l’époque du Bas-Empire ou du Moyen Âge ne fait
mention d’une population Romaine « survivante » en
Dacie Transylvaine. Les noms des villes, agglomérations,
places-fortes Romaines de jadis se sont tous perdus et aucune langue,
aucune source ne les a transmis au Moyen Âge. Ce qui s’est
conservé, ce sont des noms dont l’origine linguistique est
inconnue et qui, pour les Romains eux-mêmes, constituent un héritage
préhistorique, tels que les appellations de quelques rivières,
comme Temes, Maros, Körös, Szamos et Olt. C’est l’époque
pré-romaine qui a légué à la postérité les noms des rivières
Ampelus-Ompoly et Tierna-Cserna et, en ce qui concerne le nom de
rivière Aranyos, qui est venu de l’iranien dans le hongrois, les
mines d’or (aureus/arany) fournissent une explication évidente au
nom Hongrois, tout comme à sa variante slave (Zalatna, qui provient
de zlato = or)...
Assaillie
par l’armée de l’empereur Valens, en 364 et 369, l’armée
Gothe du roi Athanaric se retire derrière les Serrorum montes (les
Carpates du Sud-Est) puis, en 376, elle fuit devant les Huns en
Caucalanda.
L’occupation
de la Dacie Transylvaine par les Goths est, selon le témoignage des
sources romaines contemporaines, un fait acquis qui ne demande pas à
être prouvé. La littérature géographique des Ve et VIe siècles,
lorsqu’elle traite de l’histoire des IIIe et IVe siècles,
appelle uniformément la Dacie : Gothia. Ainsi Orose, au IVe
siècle : « Dacia ubi est Gothia »... La Dacie est
là où est maintenant la Gothia.
L’archéologie
a pu identifier les Wisigoths pour la première fois vers 1906, à
partir des matériaux retrouvés au cimetière de Marosszentanna. Le
spécialiste qui joue un rôle décisif dans ce travail, Béla Pósta,
professeur d’archéologie à Kolozsvár, a pu personnellement
visiter, au cours de ses voyages d’étude en Russie, les cimetières
alors découverts (mais encore non publiés) dans la province de Kiev
(Tcherniakhov, Romachki), et reconnaître le premier leur surprenante
parenté avec le cimetière de Transylvanie, ainsi que l’arrière-plan
historique où cette parenté trouve son origine.
Grâce
aux travaux d’István Kovács, son élève, ses conclusions ont été
généralement diffusées et reconnues, de sorte que la dénomination
collective de la culture Gothe-Germanique Orientale des IIIe et IVe
siècles est aujourd’hui : Civilisation de
Tcherniakhov-Marosszentanna/Sîntana de Mureş.
Tout
comme les Germains dans leur ensemble, les Goths de la haute époque
impériale incinèrent leurs morts. Ce rite, qui caractérise leur
ethnie et leur origine, survit jusqu’aux IIIe et IVe siècles.
Toutefois, sous l’influence de la civilisation méditerranéenne et
du christianisme, la coutume de l’enterrement des morts se répand
de plus en plus et l’incinération se fait rare.
A
partir de l’époque des grandes campagnes et des conquêtes, le
pouvoir effectif passe entre les mains des chefs militaires et de
leur escorte. Le terme de reiks (basiliskos, regulus), titre du chef
militaire est, à partir des IIIe et IVe siècles, souvent attesté
dans les noms composés (Geberic, Aoric, Ariaric, Munderic, etc.), et
notamment dans celui d’Athanaric, le chef Wisigoth le plus
prestigieux du siècle.
Le
titre iudex attribué à Athanaricus signifie, déjà en bas latin,
gouverneur (lieutenant, chef suprême) et, vu son rôle, son activité
et l’autorité dont il jouit, il ne peut faire aucun doute que son
épithète iudex potentissimus – le juge le plus puissant – est
l’équivalent du thiudans goth. Les reiks s’appuient sur la
couche des maistans (optimates-megistanes), c’est-à-dire des
seigneurs des domaines et manoirs (gards), dont ils sont eux-mêmes
issus. Le pouvoir de cette couche s’appuie sur une suite plus ou
moins nombreuse, composée de guerriers professionnels. Au IVe
siècle, la société des Wisigoths libres (freis) était déjà
fortement articulée. A côté des pauvres, on trouve une couche
nombreuse de serviteurs et d’esclaves.
Jusqu’à
ces derniers temps, l’historiographie a porté un jugement tout
aussi sévère sur le christianisme des Goths d’avant 376 que les
Romains qui sont surtout frappés par l'aspect de leurs prêtres et
prêtresses aux costumes bizarres, par les sanctuaires des clans
remplis d’insignes religieux barbares, par leurs grossières idoles
transportées en char ainsi que par la voiture sacrée tirée par des
cerfs. Les tentatives de christianisation sont, récemment encore,
considérées comme des actions isolées ayant touché – et encore
seulement de façon transitoire – les seuls prisonniers romains
entraînés par des Goths, ou l’ancienne population romaine
assujettie et, à la rigueur, les couches inférieures de la
population Gothe. L’archéologie se montre encore plus sévère:
pour admettre l’évangélisation des Goths, elle recherche des
preuves matérielles du christianisme dans les sépultures gothes
alors qu’on sait qu’avant 376, des preuves de ce genre {f-79.}
sont rarissimes même dans les provinces limitrophes de l’Empire.
On les cherche en vain certes, mais il faut tout de même noter que,
dans de nombreux cimetières Wisigoths postérieurs au milieu du IVe
siècle (par ex. à Marosszentanna), les aliments et boissons déposés
dans la tombe deviennent rares ou disparaissent complètement tandis
que les tombes orientées vers l’est et les mains jointes des morts
sont de plus en plus fréquemment attestées. Or, ce sont là les
critères rituels du christianisme du IVe siècle également
pratiqués dans les provinces Romaines.
Entre
369 et 372, c’est par la persécution des chrétiens qu’Athanaric
cherche à écarter la responsabilité et à détourner l’attention
de l’échec militaire des « puissants » ayant essuyé,
en 367 et 369, des défaites de la part des Romains. Une communauté
chrétienne constituée de quelques prisonniers de guerre et de
quelques paysans Goths n’aurait certainement par mérité une
campagne de plusieurs années qui dote l’Église catholique et
l’arianisme d’un grand nombre de martyrs de nom Goth.
ATHANARIC |
Les
nouvelles recherches internationales approfondies ont abandonné
l’idée ancienne que les Goths n’adoptent le christianisme arien
qu’après 382 et seulement sur le territoire de l’Empire, et
reconnaissent qu’en 376, la majorité des Goths qui pénètrent
dans l’Empire sont membres de l’Église chrétienne d’Arius.
Compte
tenu de ce qui vient d’être dit, les quelques lampes à huile
paléochrétiennes mises au jour sur le territoire de la
Transylvanie, ainsi que le donarium (tablette votive) découvert en
1775 à Berethalom, portant l’inscription « Zenovivs »
et muni d’un pendentif en forme de chrisme, ne peut être considéré
comme la preuve d’une quelconque présence « romaine »
en Transylvanie. Le donarium de Berethalom est en réalité fabriqué
quelque part en Illyrie à l’intention d’un aristocrate, pour
faire ultérieurement partie, avec les vases de bronze qui
l’accompagnent, de l’équipement d’un prêtre envoyé en
mission. Le sermon chrétien s’adresse à tous et sa pratique n’est
nullement attachée, au IVe siècle, à une population Romaine ou
romanisée.
Après
que les Huns aient écrasé l’empire Ostrogoth d’Ermanaric, ils
se sont tournés contre les Wisigoths. Athanaric a cru pouvoir
rencontrer l’ennemi en se cantonnant dans une position retranchée
au bord du Dniestr et songe même à s’assurer contre toute attaque
inattendue par une avant-garde. Les Huns réussirent cependant, grâce
à une brillante tactique nomade, à passer dans le dos de
l’avant-garde, à franchir le fleuve dans l’obscurité et, à
l’aube, ils lancent une attaque inattendue contre l’armée
d’Athanaric qui ne peut leur résister.
Le
résultat est connu : La majorité des Wisigoths conduits par
Fritigern et Alavivus demande asile (receptio) à l’empereur
Valens, maître de la {f-80.} partie est de l’Empire (automne 376),
tandis qu’Athanaric et sa suite se replient vers la Transylvanie,
la Caucalandensis locus.
A
la fin de 380, Athanaric se voit toutefois contraint de se réfugier
avec les siens sur le territoire de l’Empire d’Orient. C’est
ainsi que se termine, en Transylvanie et sur l’ensemble du
territoire de la Gothie, le règne des Wisigoths.
La
catastrophe et le départ des Goths sont attestés par de nombreux
trésors enfouis sous la terre, parmi lesquels deux grandes
garnitures d’or, des barres d’or romaines marquées de sceaux
d’État de 367-375 (à Kraszna), et de 376-380 (à Földvár).
Les
Goths n'ont su que faire du mode de vie Romaine, pas plus d’ailleurs
que les Alamans qui, à la même époque, viennent occuper les agri
decumates et la Rhétie Occidentale, entre le Rhin, le Neckar et le
Danube. L’étendue de cette terre, comprise entre les riches
provinces Rhénanes et Danubiennes, ne sont pas moindre que celle de
la Dacie transylvaine effectivement occupée par les Romains. Après
la conquête Alamane, les forteresses et les agglomérations
abandonnées sont envahies par la forêt, à la suite de quoi les
Germains, qui cherchent uniquement des terres cultivables et des
pâturages, ne conservent pas leurs noms antiques. Le peu qui reste
de la population « Romaine » antérieure se fond dans la
masse des conquérants. Ce parallèle laisse supposer avec une grande
vraisemblance le sort de la Dacie Romaine.
Qwika
- Fritigern
wikipedia.qwika.com
› Français › en.wikipedia.org
Fritigern.
Fritigern (mort ), de Visigoths (369-380), était un de l'en avant
... La crise a continué dans 378, et dessus de cette année,
Fritigern a vengé la défaite de ...
hommes
de la forêt». Les Goths en Transylvanie (271-380) - MEK
mek.oszk.hu/02100/02114/html/24.html
Dès
les années 160 à 170, ce système s'avéra impropre à répondre à
sa fonction et, .... la domination des Goths, 4 – monnaies et
trésors goths enfouis entre 376-380, ..... Le résultat est connu:
la majorité des Wisigoths conduits par Fritigern et ...
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