lundi 30 mai 2016

EN REMONTANT LE TEMPS... 357

16 MAI 2016...

Cette page concerne l'année 357 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

ESTIMATION ET SOUS-ENTENDU DES TERMES : BARBARES ET MIGRATIONS.


Le roi de Perse Shapur II fait campagne contre les Chionites (Kidarites) et les Alains (356-358) et réussit à obtenir leur alliance contre Rome

Les Alains (en latin Alani en grec Alanoi) sont un peuple « scythique », mentionné à partir du Ier siècle dans les steppes au nord du Caucase, dont l’Ossétie ou Alanie est l’avatar actuel : Les Ossètes d’aujourd’hui, qui vivent de part et d’autre de la passe de Darial ou Dar-i-Alan, la « passe des Alains », se présentent comme les descendants directs des Alains, qui sont des cavaliers nomades apparentés aux Sarmates et très proches des Iazyges et des Roxolans.

Le mot « Alains » apparaît, semble-t-il, pour la première fois dans une pièce de Sénèque, Thyeste, probablement écrite entre 41 et 48. Sénèque se borne à mentionner au passage les « féroces Alains ». La première mention de leurs raids est due à l’historien juif du Ier siècle de l'antiquité romaine, Flavius Josèphe, qui signale que « les Alains sont une tribu de Scythes, habitant sur les bords du Tanaïs et du marais de la Méotide… », c’est-à-dire entre le Don et la mer d'Azov.
À cette époque, les Alains apparaissent aux abords de l'Iran, où leurs incursions sont l’une des causes de la chute des Parthes. Les Sassanides qui leur succèdent établissent en 226 un empire durable, refoulant les Alains aux confins du Don, de l’Oural et du Caucase, où ils fondent alors un semblant de royaume éphémère.

En 375, date du début des « Grandes invasions », une partie d’entre eux prend la fuite devant les Huns de Balamber et se retrouve en Germanie et en Gaule
À l’est, leurs lointains cousins, après avoir survécu aux massacres des Mongols ou des Tatars de Tamerlan au XIIIe / XIVe siècle, et après avoir assimilé d’autres éléments caucasophones, vivent encore actuellement dans le Caucase sous le nom d’Ossètes. Ces derniers sont majoritairement de religion chrétienne orthodoxe, avec une importante minorité musulmane. Une petite partie d'entre eux, alliés aux Mongols, vivent encore aujourd'hui en Mongolie, où ils portent le nom d'Asud...

Sur le plan culturel, seuls les Alains des Ier – VIe siècles sont des cavaliers nomades ou semi-nomades.
Les grands mouvements migratoires des populations Germaniques commencent bien avant leur arrivée dans l’empire. C’est dans la 2e moitié du IIe siècle que les Quades, Marcomans, Lombards et Sarmates font leur apparition sur le Danube et envahissent les provinces de Rhétie, Norique, Pannonie et Mésie.
Au début du IIIe siècle, les Alamans font leur apparition et menacent le limes de Germanie à la charnière entre le Rhin et le Danube.

En 233, la recrudescence des menaces sur le Danube force l’empereur Sévère Alexandre à ramener les Illyriens d’Orient. L’année suivante, les Alamans envahissent le secteur Rhétique du limes et poussent vers les champs Décumates.
Une décennie plus tard, franchissant le limes, les Alamans parviennent à leur tour en Rhétie.
Au début de la deuxième moitié du IIIe siècle, les Alamans et les Francs envahissent la Gaule. Repoussés outre-Rhin par l’empereur Gallien, les Francs reviennent en Gaule dans les années 260 alors que les Alamans font de même à partir la de Rhétie.
Des groupes se rejoignent alors et poussent vers le centre et le sud-est de la Gaule. Certains parviennent même en Espagne et en Maurétanie, d’autres envahissent l’Italie où ils sont battus par Gallien à Milan. Après le bref règne de l’empereur Claude, l’empereur Aurélien doit se battre en Pannonie contre les Vandales et les Sarmates pendant que les Juthunges envahissent l’Italie, ils sont arrêtés à Fano et Pavie.

En 275, les Francs pénètrent plus avant en Gaule par le Rhin et la Meuse pendant que les Alamans progressent en suivant les vallées de la Saône et du Rhône.

Deux années plus tard, Probus met fin à leur invasion en Gaule et, en 278-279, délivre la Rhétie des Burgondes et des Vandales.

On connaît les nombreux mouvements migratoires qui ont lieu au-delà de l’horizon Romain par des récits émanant de traditions orales et mis par écrit alors qu’ils prennent une dimension mythique. L’une des plus connues de ces traditions séculaires est la soi-disant « De origine actibusque Getarum », ou Histoire des Goths (aussi connue sous le nom de Getica) de Jordanès qui date du VIe siècle.

On sait maintenant que les Goths sont partis de la région de la Vistule au IIe siècle, et se sont dirigés vers la mer Noire, chassant d’abord les Daces de leur territoire et les forçant à se réfugier en Transylvanie.
Les Goths occasionnent ainsi le premier grand mouvement migratoire en refoulant les Vandales et les Marcomans vers le sud et les Burgondes vers l’ouest. Ce déplacement de peuples est l’une des causes des guerres avec les Marcomans au cours de laquelle les Romains n'ont pu venir à bout des Germains qu’avec difficulté. Au cours des années 50 et 60 du IIIe siècle, profitant de la crise du IIIe siècle, des bandes de Goths s’avancent toujours plus avant sur le territoire de l’empire.

En 252-253, ils ravagent les côtes de l’Asie mineure ainsi que la rive droite du Rhin avant d’envahir les Balkans et la Grèce par terre et par mer en 267.
Ils sont écrasés par Claude à Naïssus en 269.
En 275, les Goths, aidés cette fois des Alains, envahissent à nouveau l’Asie Mineure jusqu’en Cilicie. 3 ans plus tard, Probus lance une campagne contre eux et parvient à nettoyer la région du Danube.
Au cours des années 290, les Goths se divisent entre Thervingues/Visigoths et Greuthungues/Ostrogoths. Les Greuthungues ou « Goths de l’Est » s’établissent près de la mer Noire là où se trouve aujourd’hui l’Ukraine.

Les Thervingues ou « Goths de l’Ouest » se dirigent d’abord vers la péninsule des Balkans pour s'établir dans un territoire au nord du Danube connu de nos jours comme la Transylvanie.
Les Thervingues viennent ainsi en contact direct avec Rome ce qui entraîne des conflits militaires qui ne sont cependant pas décisifs.

En 332, les Goths vivant près du Danube obtiennent le statut de foederati ce qui les oblige par traité à apporter une assistance militaire aux Romains.
La migration des Goths revêt une importance particulière en raison des événements qui ont suivi : Non seulement l’invasion des Huns en 375 les chasse- de leur nouveau territoire, mais encore entraîne de fréquents déplacements des Goths au cours desquels Rome doit lutter pour sa survie.

À peu près à la même période, les Lombards quittent la région située entre la mer du Nord et Hambourg sur l’Elbe pour se diriger vers la Moravie et la Pannonie.
De petites incursions dans les territoires contrôlés par Rome sont repoussées ou se traduisent par des rectifications mineures de la frontière.
Plus à l’Ouest, la confédération des Alamans force Rome à abandonner le limes Germano-Rhétique, les Alamans font sentir leur pression de Mayence à Ratisbonne, soit à la fois sur le Palatinat, l’Alsace, la Suisse et la Cisalpine.

Plusieurs tribus s’établissent le long de la frontière de l’empire et, en tant qu’alliées, servent de zones tampons contre les autres tribus ennemies.
Rome tire les leçons qui s’imposent des invasions du IIIe siècle et, dès le début du IVe prend les mesures appropriées.
Depuis la fondation de l’empire Perse des Sassanides, Rome est menacée sur plusieurs frontières à la fois. Les combats violents avec les bandes Perses ont monopolisé les forces Romaines et ont ainsi rendu possibles les invasions Germaniques du IIIe siècle.
Il devient donc nécessaire de rendre l’armée Romaine plus efficace et plus mobile.
Les empereurs Dioclétien et Constantin Ier, après avoir réparti l’armée entre comitatenses (armée de campagne ou d’accompagnement de l'empereur) et limitanei ou armée de protection des frontières, reconquièrent les territoires sur le Rhin et le Danube au nord, y construisent plusieurs fortifications et renforcent les frontières du Nord et de l’Est. La bataille de Strasbourg, disputée en 357 entre l'armée de l’Empire Romain dirigée par le César Julien et la confédération tribale Alamane conduite par le roi Chnodomar, marque le point culminant de la campagne pour empêcher les incursions Barbares en Gaule et rétablir une ligne défensive forte le long du Rhin, ligne gravement endommagée pendant la guerre civile de 350 - 353 entre l'usurpateur Magnence et l'empereur Constance II.

En dépit des difficultés qu’occasionne le regroupement au cours du IIIe siècle de diverses tribus en confédérations (Alamans et Francs) ainsi que la guerre qu’elle doit simultanément conduire contre les Perses, Rome réussit à repousser militairement toutes ces attaques et à reprendre en 378 l’initiative des campagnes. Toutefois, l’invasion brutale des Huns change radicalement le cours des événements.
L’armée Romaine a atteint la limite de son efficacité et ne peut faire montre de plus de flexibilité. Cet état de choses ainsi que les augmentations en taille et en force des tribus migrantes sont les deux principales caractéristiques qui marquent les mouvements migratoires ultérieurs et les distinguent de ceux des siècles précédents

« Le peuple des Huns, dont les antécédents sont assez mal connus, habite au-delà de la mer d’Azov (alors connue comme paludes Maeoticas) près de la mer de glace et est d’une nature on ne peut plus sauvage […] Cette race d’hommes indomptables et habiles au combat ne vit que pour voler les biens des autres, pillant et assassinant, elle attaque ses voisins de proche en proche jusqu’à ce qu’elle arrive au pays des Alains, les Massagètes d’autrefois...
Ammien Marcellin, Res Gestae, 31,2,1 : 31,2, 12.

Les mémoires de l’historien et ancien officier Romain Ammien Marcellin dans son 31e livre sont les seuls qui donnent une vue d’ensemble détaillée des invasions Hunniques.
Quoi qu'il en soit, Ammien décrit les Huns comme des bêtes plutôt que comme des êtres humains. Il dépeint comment les Huns défont d’abord les Alains, puis détruisent le royaume Gothique d’Ermanaric en Ukraine, avec l’aide des Alains. On ignore précisément encore aujourd’hui d’où les Huns sont originaires.
On a longtemps cru qu’ils sont apparentés aux Xiongnu que l’on retrouve dans les sources Chinoises.
La plupart des chercheurs contemporains ou bien rejettent cette hypothèse ou demeurent à tout le moins sceptiques, car un intervalle trop considérable sépare l’apparition des deux groupes.
Quant aux causes qui poussent les Huns à migrer, on ne peut que spéculer.
Les sources antiques concordent sur leur cruauté et leur manque de culture, par la suite, les auteurs occidentaux utilisent généralement le terme pour décrire tout groupe originaire des steppes d’Asie Centrale (comme on le fait aussi pour le terme « Scythes »). Les auteurs chrétiens sont prompts à voir une punition de Dieu dans l’émergence subite des Huns dont la brutalité et la rapidité d’action sont aussi légendaires que la nouvelle arme qu’ils utilisent.

Il est établi que les Huns, qui n’ont pas de commandement unifié, déclenchent la fuite désordonnée de nombreuses tribus Germaniques et Sarmates vers le sud et l’ouest de l’Europe. Ils s’en prennent d’abord aux Alains dont certains rejoignent leurs rangs pour attaquer les Greuthungues.
Ces derniers ayant vu leurs chefs, Ermenaric et Vithimer, périr dans l’une des nombreuses batailles qui les opposent aux Huns fuient vers le territoire des Thervingues en compagnie desquels ils se dirigent vers le Danube pour demander à l’empereur Valens qui dirige la partie Orientale de l’empire la permission de se réfugier dans l’Empire Romain et de s'installer en Mésie (la Serbie et la Bulgarie actuelles).
L’empereur finit par consentir à leur requête en 376. Des milliers de Thervingues et autres réfugiés se présentent ainsi aux frontières du limes. Sans doute, a-t-on sous-estimé du côté des Romains le nombre de ces réfugiés que l’on néglige de désarmer.
Les autorités chargées d'organiser l'accueil des Goths, plus préoccupées par les possibilités de tirer un profit immédiat de la situation que de gérer la crise au mieux, sont vite débordées.
L'administration n’est pas préparée à prendre en charge des populations aussi importantes de telle sorte que les Goths doivent patienter longtemps sur les 2 rives du Danube.

Le comes de Mésie, Lucipinus, revend à un prix exorbitant les matières premières et les ressources alimentaires que l'Empire a mis à sa disposition pour la construction de centres d’hébergement, si bien que les Goths sont rapidement réduits à la famine et qu’au début de 377, ils se révoltent contre les Romains. (1 700 ans plus tard rien n'a changé sous le soleil, l'Est arrive en masse et les passeurs s'engraissent du malheurs de ceux qui quittent leur pays, laissant ces malheureux déferler dans des pays en difficulté qui n'en peuvent mais ! )

De prime abord, les événements qui suivent ne semblent guère présenter un grave danger. L’empereur Valens abandonne l’idée d’une campagne contre les Sassanides et rassemble ses troupes pour marcher contre les Goths de Thrace. Mais au cours de l’été 377, les Romains réalisent qu’il ne sera pas aussi facile de vaincre les Goths qu’ils l’ont d’abord cru.
L’empereur se rend lui-même en Thrace au printemps de 378 et mute de nombreux officiers supérieurs.
Gratien, le neveu de Valens et César d’Occident a également promis son aide, mais ne peut y donner suite en raison d’une attaque des Alamans, ceci doit amener Gratien à conduire une opération outre-Rhin, la dernière que dirige un empereur Romain.
Le 9 août eut lieu la bataille d'Andrinople (aujourd'hui Edirne en Turquie Européenne) entre les Goths commandés par Fritigern et l’armée Romaine.

Valens et quelque 30 000 soldats, l’élite de l’armée de l’Est, se déploie en rase campagne.
De leur côté, les Thervingues ont également reçu des renforts sous la forme de la « confédération des 3 peuples », formée de Greuthungues, d’Alains et de quelques Huns déserteurs, laquelle veut se soustraire à la domination des Huns. De plus, les espions Romains ont sous-estimé la force de l’armée ennemie composée de quelque 20 000 soldats.
Les Romains exténués par leur longue marche sous un soleil de plomb et sans approvisionnement suffisant, se trouvent dépourvus devant la cavalerie hautement mobile de leurs ennemis pendant que l’infanterie des Goths les assaille de toutes parts. Seul le tiers des forces Romaines peut s’échapper et l’empereur Valens tombe au combat.
Avec lui, de nombreuses unités d’élite de l’armée d’Orient sont anéanties de même qu’un grand nombre d’officiers supérieurs dont deux des plus hauts gradés.
Ammien, qui écrit son ouvrage entre 391 et 394, la termine avec la bataille d’Andrinople qu’il compare à la bataille de Cannes où Hannibal remporte une bataille décisive sur les légions Romaines au cours de la 2e guerre Punique.

DIYARBAKIRWALS
Les travaux menés depuis la Seconde Guerre mondiale ont conduit à remettre en question aussi bien le concept d’« invasions Barbares » utilisé dans plusieurs langues romanes, que celui de Völkerwanderung (migration des peuples) utilisé dans les langues germaniques. Les historiens Allemands et Germanophones préfèrent le terme, moins péjoratif, de « migration des peuples », tandis que la plupart des historiens Anglo-Saxons parlent aujourd'hui de « Migration Period » pour évoquer cette période de l'histoire.
Chacun des deux termes de l’expression « invasions barbares » pose problème. Le mot « invasion » implique un groupe homogène qui fait une entrée soudaine et violente sur le territoire d’une population autochtone et, par le pillage et la destruction, soumet, chasse ou annihile celle-ci.
Divers modèles ont été élaborés au cours des dernières années, modèles qui remettent en cause l'image traditionnelle d’une communauté compacte se mettant collectivement en marche au même moment, de même qu'elle nuance le caractère systématique de violence...
Ces modèles sont de 2 types, nullement exclusifs. Le premier modèle appelé « avancée par vagues » part du principe que les civilisations agricoles, voyant croître leur population et par conséquent leurs besoins en nourriture, se sont étendues progressivement aux dépens des civilisations de chasseurs-cueilleurs qui les entourent.
On peut penser par exemple à la colonisation de l’Amérique où les Européens, toujours plus nombreux, se sont emparés progressivement des terrains occupés par les populations indigènes.
Le second modèle est celui du « transfert des élites » où, de petits groupes conquièrent un territoire déjà peuplé dont ils remplacent l’élite dominante tout en laissant en place les structures sociales et économiques traditionnelles.
On pense ici à la conquête de l’Angleterre par les Normands : La population locale demeure sur place, mais est soumise par la force des armes à un groupe étranger. (s'il suffisait de changer les mots pour transformer une invasion en une promenade touristique bien des drames seraient ainsi gommés, et si le fait de chasser devant soi des populations dont on a envie de prendre la place ne présente pas un caractère belliqueux alors on réécrit l'Histoire à la sauce bisounours et les pays envahis n'ont plus qu'à fermer leur g...)

Le second problème est lié au mot « barbare ». Les Romains, et les Grecs avant eux, regroupent sous ce terme tous ceux qui ne parlent pas leur langue et ne partagent pas leur modèle de civilisation basé sur la cité et l’écriture. Avec l’extension du christianisme apparaît un deuxième clivage, cette fois entre chrétiens et païens, le terme « Barbare » étant alors utilisé pour décrire des populations non ou faiblement christianisées. D’où le sens péjoratif de non-civilisé qui est associé à ce terme et par voie de conséquence les préjugés de « cruel », « féroce », « inhumain » que véhiculent les sources : (nonobstant ces explication sectaires, les peuples qui ont vu arriver dans leur contrées des hommes armés, criants, peinturlurés et belliqueux pillant, violant et incendiant maisons et récoltes aident à comprendre ce terme de « barbare » dans le sens où nous l'entendons encore aujourd'hui)

« Des nations innombrables et féroces se sont rendues maîtresses de la Gaule. Tout le territoire compris entre les Alpes et les Pyrénées, l’Océan et le Rhin a été dévasté par les Quades, les Vandales, les Sarmates, les Alains, les Gépides, les Hérules, les Saxons, les Burgondes, les Alamans, les Pannoniens… Mayence a été prise et détruite, et des milliers d’hommes égorgés dans l’église. Worms est tombé après un long siège. Reims…, Arras…, Tournai, Spire, Strasbourg, ont été transférées en Germanie, Aquitaine, Novempopulanie, Lyonnaise, Narbonnaise ont été dévastées ». (c'est hélas la triste vérité, ces premières invasions ont été suivies encore et encore par d 'autre envahisseurs d'autres peuples... certains se sont fondus dans le paysages en adoptant les mœurs des pays occupés d'autres ont été bien plus menaçants en tentant par tout les moyens de transformer durablement la physionomie des peuples rencontrés, par la force, les mariages, ou tous autres moyens de coercition).

Dans de nombreux cas, l’arrivée d’étrangers s’est effectivement accompagnée de violence à l’endroit des populations existantes. Mais dans d’autres cas, les territoires où arrivent les migrant sont vides d’occupants, les nouveaux venus peuvent dès lors s’y installer sans brutalité même s’il s’agit d’un territoire appartenant à l’Empire Romain... Là où existe une population autochtone, surtout si celle-ci possède une civilisation supérieure, c’est souvent cette dernière qui procède à l’acculturation des nouveaux arrivants, moins nombreux qu’elle. (ce n'est pas toujours vrai car certains arrivants sont déterminés à imposés leur culture au complet sans prendre en compte les autochtones en n’admettant pas que la culture rencontrée vaut la leur ou est parfois supérieure. Ce qui amène la première à un déclin fatal.)

La notion allemande de Völkerwanderung ou « migration des peuples » pose également problème. Elle présuppose, tout comme l’expression française, la « migration », c’est-à-dire le déplacement de toute une population quittant massivement le territoire ancestral pour faire fortune ailleurs.
La réalité, comme le démontre la recherche, est plus complexe. Certes, il y eut des migrations massives, comme celle de dizaines de milliers d'Ostrogoths qui quittent la Pannonie pour les Balkans en 473, groupe qui atteint presque
100 000 personnes en raison de l’ajout d'Ostrogoths de Thrace et de réfugiés Ruges, lorsqu’ils quittent les Balkans pour l’Italie en 488. Mais, dans de nombreux autres cas, il est plus que probable qu’il se soit agi de petits groupes d’individus particulièrement aventureux, qui
pour diverses raisons (climatiques, économiques, politiques ou par simple recherche de richesse et de gloire). (Il semble que pour complaire au politiquement correcte on transforme tout immigrant en découvreur de terres vierges, et que l'on fasse de ces derniers des opportunistes assoiffés de conquêtes guerrières à l'images de quelques aventuriers tel Pizaro, Cortés, ou Balboa. En effet ceux-là sans sont partis à l'aventure sans leur famille... Dans un premier temps, ensuite ils sont revenus avec leurs familles, et, aussi des « colons » pour peupler des terres qui au premier abord semblaient inoccupées. Là encore découvreur et colons ont finis à se fondre dans le paysage. Ainsi, de nombreuses scissions se sont produites chez les Hérules et amenèrent les uns en Scandinavie, les autres à se subordonner aux Gépides, ou à l’empire d’Orient.


Par ailleurs, ce terme de « migration » fait référence à un processus que l’on conçoit de nos jours de façon bien différente que dans le passé. Le rapport que Jordanès fait de la migration des Goths vers la mer Noire a longtemps servi de modèle au concept traditionnel :
« Lorsque son peuple s'est beaucoup augmenté en nombre, le roi Filimer, fils de Gadaric […] prend la décision que l’armée des Goths et leurs familles doivent quitter cette région (près de la Baltique)... Dans leur recherche de lieux habitables et plaisants, ils arrivent en Scythie, que l’on appelle Oium dans la langue locale, et sont enchantés de la richesse du pays, on dit que lorsque la moitié de l’armée eu traversé la rivière, le pont s’écroula de telle sorte que personne ne pu passer d’une rive à l’autre. […] Cette partie de l’armée qui a traversé la rivière et qui est entrée avec Filimer dans le pays de Oium prend possession de cette terre convoitée. Elle fait bientôt face à des gens de la race de Spali, il y a combat et l’armée de Filimer est victorieuse. De là, les vainqueurs se hâtent vers les confins du pays Scythe qui est près de la mer Noire. » (à moins de changer la définition du mot envahir qu'est-ce donc que ce voyage de Filimer)
L’impression que l’on retire de cette description est celle d’un roi unique qui conduit un peuple unifié vers de nouvelles terres et fonde un nouveau royaume après avoir vaincu (et probablement chassé) les populations autochtones. D’une part, ce modèle étendu à l’ensemble des migrations ne rend pas compte des différences existant entre les invasions des IIe / IIIe siècles et celles des IVe / Ve siècle, d’autre part, il ne correspond pas à la réalité des faits.
Dans le cas précis que décrit Jordanès, il est avéré que non seulement les Goths mais toute une série de peuplades Germaniques prennent part à cette migration.
Par ailleurs, celles-ci n’agissent pas comme un groupe unifié : Aucune autre source que Jordanès ne fait référence à un Filimer qui aurait été l’unique chef des Goths, elles mentionnent au contraire divers chefs comme Cniva, Argaith, Guntheric, Respa, Veduc, Thuruar et Cannabaudes. (certes mais toutes ou presque se mettent en route pour occuper, conquérir, envahir)

D’autres sources montrent que divers groupes opèrent de façon différente, les uns par terre, s’alliant parfois à des tribus différentes, (l'union fait la force) les autres par mer, sur un vaste territoire s’étendant de l’embouchure du Danube jusqu’à la Crimée distante de plus de 1 000 kilomètres. Enfin, le résultat de cette migration est, non pas la création d’un seul royaume comme le sous-entend Jordanès, mais de plusieurs. Selon Heather, Jordanès a simplement plaqué la réalité Goth du VIe siècle où il a vécu sur le IVe siècle.
De la même façon, la notion de « peuple » héritée de l’ère des nationalités représentant des groupes sociaux homogènes fermés aux étrangers ne peut s’appliquer aux premiers siècles de notre ère. Ne serait-ce qu’en raison des difficultés de transport, les « peuples », si on se réfère à une notion géographique, se limitent souvent à ce qui n'est aujourd’hui qu’un département. (ce qui ne nuit en rien au termes de peuple, ils ont les mêmes coutumes mes mêmes Dieux et la même langue) En termes de société, et en dépit de ce qu’impliquent les termes latins de gentes ou de nationes, le terme de tribu ou de peuplade serait plus adéquat pour décrire la réalité que celui de peuple. Dans de nombreux cas, on voit de petites communautés s’intégrer à des collectivités plus importantes. Ainsi, on pouvait trouver des Ruges ou des Hérules associés à des communautés de Goths.
Dans ces cas, on doit plutôt parler d’alliances que de peuples et l’identité ainsi engendrée est de nature politique plutôt que culturelle.

La recherche contemporaine a ainsi démontré que des similitudes de langues, de vêtements ou même d’armes ne suffisent pas à confirmer l’appartenance à une communauté ethnique. Ceci implique que divers groupes peuvent se fusionner tout en restant loyaux à leur communauté
Pour tout Romain, le Barbare n'est pas un être sauvage et assoiffé de sang mais un homme qui parle un langage qui lui est incompréhensible et dont la civilisation lui apparaît primitive. Il est inexact de se représenter des mondes Romains et Barbares comme deux mondes hermétiquement séparés en temps de paix.
A toutes les époques, Rome a su accepter l'installation de peuples Barbares à l'intérieur de ses frontières.
Dès la fin du IIIe siècle, les empereurs Romains ont accueilli de plus en plus de mercenaires Barbares comme soldats : Francs, Goths, Saxons, Alamans viennent grossir les rangs de l'armée tandis que les Romains d'origine se désintéressent de la guerre. Ces soldats offrent évidemment une faible barrière de protection contre les incursions des autres tribus Barbares, qui pénètrent de plus en plus dans l'Empire. En outre, Rome concède de plus en plus de territoires à des Germains alliés à des fins de colonisation. Mais graduellement, ces derniers fondent des royaumes souverains sur le sol de l'Empire. (certains omettent dans leur rêve de « tout le monde il est beau tout le monde il est gentil que les Romains ne pouvant payer en monnaies sonnantes et trébuchantes étant eux mêmes très endettés ont donnés des terres aux Goths et autres « Barbares » en leur faisant obligation de s'enrôler dans la légion, et que ces peuples fins stratèges et bon guerriers ont gagnés au prix de leur sang d'être fédérés aux Romains, sans compter qu'ils n'avaient pas les mêmes droits que les Romains, alors que certains romains ont été déplacés pour que les Goths obtiennent des terres… Ce qui a sans doute crée quelques frictions et un désintérêt certains des Romains envers leurs dirigeants)

Empire hunnique — Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Empire_hunnique
Cet article ne cite pas suffisamment ses sources (novembre 2011). Si vous disposez ... Dans les années 370, le royaume des Greuthungues, au nord de la mer Noire, alors .... 357 : les Alains rallient l'armée des Huns en Asie occidentale. ... 565 : les Perses et les Turcs combattent ensemble contre les Huns Hephthalites et ...

Invasions barbares — Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Invasions_barbares
La recherche historique regroupe sous l'expression invasions barbares les mouvements .... Divers modèles ont été élaborés au cours des dernières années, modèles qui .... Illustration de Geiger (1873) : Les Huns au combat contre les Alains .... la guerre qu'elle dut simultanément conduire contre les Perses, Rome réussit à ...
Vous avez consulté cette page de nombreuses fois. Date de la dernière visite : 06/05/16

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