16
MAI 2016...
Cette
page concerne l'année 357 du calendrier julien. Ceci est une
évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que
d'un survol !
ESTIMATION
ET SOUS-ENTENDU DES TERMES : BARBARES ET MIGRATIONS.
Le
roi de Perse Shapur II fait campagne contre les Chionites (Kidarites)
et les Alains (356-358) et réussit à obtenir leur alliance contre
Rome
Les
Alains (en latin Alani en grec Alanoi) sont un peuple « scythique
», mentionné à partir du Ier siècle dans les steppes au nord du
Caucase, dont l’Ossétie ou Alanie est l’avatar actuel : Les
Ossètes d’aujourd’hui, qui vivent de part et d’autre de la
passe de Darial ou Dar-i-Alan, la « passe des Alains »,
se présentent comme les descendants directs des Alains, qui sont des
cavaliers nomades apparentés aux Sarmates et très proches des
Iazyges et des Roxolans.
Le
mot « Alains » apparaît, semble-t-il, pour la première
fois dans une pièce de Sénèque, Thyeste, probablement écrite
entre 41 et 48. Sénèque se borne à mentionner au passage les
« féroces Alains ». La première mention de leurs raids
est due à l’historien juif du Ier siècle de l'antiquité
romaine, Flavius Josèphe, qui signale que « les Alains sont
une tribu de Scythes, habitant sur les bords du Tanaïs et du marais
de la Méotide… », c’est-à-dire entre le Don et la mer
d'Azov.
À
cette époque, les Alains apparaissent aux abords de l'Iran, où
leurs incursions sont l’une des causes de la chute des Parthes. Les
Sassanides qui leur succèdent établissent en 226 un empire durable,
refoulant les Alains aux confins du Don, de l’Oural et du Caucase,
où ils fondent alors un semblant de royaume éphémère.
En
375, date du début des « Grandes invasions », une partie
d’entre eux prend la fuite devant les Huns de Balamber et se
retrouve en Germanie et en Gaule
À
l’est, leurs lointains cousins, après avoir survécu aux massacres
des Mongols ou des Tatars de Tamerlan au XIIIe / XIVe siècle,
et après avoir assimilé d’autres éléments caucasophones, vivent
encore actuellement dans le Caucase sous le nom d’Ossètes. Ces
derniers sont majoritairement de religion chrétienne orthodoxe, avec
une importante minorité musulmane. Une petite partie d'entre eux,
alliés aux Mongols, vivent encore aujourd'hui en Mongolie, où ils
portent le nom d'Asud...
Sur
le plan culturel, seuls les Alains des Ier – VIe siècles sont des
cavaliers nomades ou semi-nomades.
Les
grands mouvements migratoires des populations Germaniques commencent
bien avant leur arrivée dans l’empire. C’est dans la 2e moitié
du IIe siècle que les Quades, Marcomans, Lombards et Sarmates
font leur apparition sur le Danube et envahissent les provinces de
Rhétie, Norique, Pannonie et Mésie.
Au
début du IIIe siècle, les Alamans font leur apparition et
menacent le limes de Germanie à la charnière entre le Rhin et le
Danube.
En
233, la recrudescence des menaces sur le Danube force l’empereur
Sévère Alexandre à ramener les Illyriens d’Orient. L’année
suivante, les Alamans envahissent le secteur Rhétique du limes et
poussent vers les champs Décumates.
Une
décennie plus tard, franchissant le limes, les Alamans parviennent à
leur tour en Rhétie.
Au
début de la deuxième moitié du IIIe siècle, les Alamans et
les Francs envahissent la Gaule. Repoussés outre-Rhin par l’empereur
Gallien, les Francs reviennent en Gaule dans les années 260 alors
que les Alamans font de même à partir la de Rhétie.
Des
groupes se rejoignent alors et poussent vers le centre et le sud-est
de la Gaule. Certains parviennent même en Espagne et en Maurétanie,
d’autres envahissent l’Italie où ils sont battus par Gallien à
Milan. Après le bref règne de l’empereur Claude, l’empereur
Aurélien doit se battre en Pannonie contre les Vandales et les
Sarmates pendant que les Juthunges envahissent l’Italie, ils sont
arrêtés à Fano et Pavie.
En
275, les Francs pénètrent plus avant en Gaule par le Rhin et la
Meuse pendant que les Alamans progressent en suivant les vallées de
la Saône et du Rhône.
Deux
années plus tard, Probus met fin à leur invasion en Gaule et, en
278-279, délivre la Rhétie des Burgondes et des Vandales.
On
connaît les nombreux mouvements migratoires qui ont lieu au-delà de
l’horizon Romain par des récits émanant de traditions orales et
mis par écrit alors qu’ils prennent une dimension mythique. L’une
des plus connues de ces traditions séculaires est la soi-disant « De
origine actibusque Getarum », ou Histoire des Goths (aussi
connue sous le nom de Getica) de Jordanès qui date du VIe siècle.
On
sait maintenant que les Goths sont partis de la région de la Vistule
au IIe siècle, et se sont dirigés vers la mer Noire, chassant
d’abord les Daces de leur territoire et les forçant à se réfugier
en Transylvanie.
Les
Goths occasionnent ainsi le premier grand mouvement migratoire en
refoulant les Vandales et les Marcomans vers le sud et les Burgondes
vers l’ouest. Ce déplacement de peuples est l’une des causes des
guerres avec les Marcomans au cours de laquelle les Romains n'ont pu
venir à bout des Germains qu’avec difficulté. Au cours des années
50 et 60 du IIIe siècle, profitant de la crise du IIIe siècle,
des bandes de Goths s’avancent toujours plus avant sur le
territoire de l’empire.
En
252-253, ils ravagent les côtes de l’Asie mineure ainsi que la
rive droite du Rhin avant d’envahir les Balkans et la Grèce par
terre et par mer en 267.
Ils
sont écrasés par Claude à Naïssus en 269.
En
275, les Goths, aidés cette fois des Alains, envahissent à nouveau
l’Asie Mineure jusqu’en Cilicie. 3 ans plus tard, Probus lance
une campagne contre eux et parvient à nettoyer la région du Danube.
Au
cours des années 290, les Goths se divisent entre
Thervingues/Visigoths et Greuthungues/Ostrogoths. Les Greuthungues ou
« Goths de l’Est » s’établissent près de la mer
Noire là où se trouve aujourd’hui l’Ukraine.
Les
Thervingues ou « Goths de l’Ouest » se dirigent d’abord
vers la péninsule des Balkans pour s'établir dans un territoire au
nord du Danube connu de nos jours comme la Transylvanie.
Les
Thervingues viennent ainsi en contact direct avec Rome ce qui
entraîne des conflits militaires qui ne sont cependant pas décisifs.
En
332, les Goths vivant près du Danube obtiennent le statut de
foederati ce qui les oblige par traité à apporter une assistance
militaire aux Romains.
La
migration des Goths revêt une importance particulière en raison des
événements qui ont suivi : Non seulement l’invasion des Huns
en 375 les chasse- de leur nouveau territoire, mais encore entraîne
de fréquents déplacements des Goths au cours desquels Rome doit
lutter pour sa survie.
À
peu près à la même période, les Lombards quittent la région
située entre la mer du Nord et Hambourg sur l’Elbe pour se diriger
vers la Moravie et la Pannonie.
De
petites incursions dans les territoires contrôlés par Rome sont
repoussées ou se traduisent par des rectifications mineures de la
frontière.
Plus
à l’Ouest, la confédération des Alamans force Rome à abandonner
le limes Germano-Rhétique, les Alamans font sentir leur pression de
Mayence à Ratisbonne, soit à la fois sur le Palatinat, l’Alsace,
la Suisse et la Cisalpine.
Plusieurs
tribus s’établissent le long de la frontière de l’empire et, en
tant qu’alliées, servent de zones tampons contre les autres tribus
ennemies.
Rome
tire les leçons qui s’imposent des invasions du IIIe siècle
et, dès le début du IVe prend les mesures appropriées.
Depuis
la fondation de l’empire Perse des Sassanides, Rome est menacée
sur plusieurs frontières à la fois. Les combats violents avec les
bandes Perses ont monopolisé les forces Romaines et ont ainsi rendu
possibles les invasions Germaniques du IIIe siècle.
Il
devient donc nécessaire de rendre l’armée Romaine plus efficace
et plus mobile.
Les
empereurs Dioclétien et Constantin Ier, après avoir réparti
l’armée entre comitatenses (armée de campagne ou d’accompagnement
de l'empereur) et limitanei ou armée de protection des frontières,
reconquièrent les territoires sur le Rhin et le Danube au nord, y
construisent plusieurs fortifications et renforcent les frontières
du Nord et de l’Est. La bataille de Strasbourg, disputée en 357
entre l'armée de l’Empire Romain dirigée par le César Julien et
la confédération tribale Alamane conduite par le roi Chnodomar,
marque le point culminant de la campagne pour empêcher les
incursions Barbares en Gaule et rétablir une ligne défensive forte
le long du Rhin, ligne gravement endommagée pendant la guerre civile
de 350 - 353 entre l'usurpateur Magnence et l'empereur Constance II.
En
dépit des difficultés qu’occasionne le regroupement au cours du
IIIe siècle de diverses tribus en confédérations (Alamans et
Francs) ainsi que la guerre qu’elle doit simultanément conduire
contre les Perses, Rome réussit à repousser militairement toutes
ces attaques et à reprendre en 378 l’initiative des campagnes.
Toutefois, l’invasion brutale des Huns change radicalement le cours
des événements.
L’armée
Romaine a atteint la limite de son efficacité et ne peut faire
montre de plus de flexibilité. Cet état de choses ainsi que les
augmentations en taille et en force des tribus migrantes sont les
deux principales caractéristiques qui marquent les mouvements
migratoires ultérieurs et les distinguent de ceux des siècles
précédents
« Le
peuple des Huns, dont les antécédents sont assez mal connus, habite
au-delà de la mer d’Azov (alors connue comme paludes Maeoticas)
près de la mer de glace et est d’une nature on ne peut plus
sauvage […] Cette race d’hommes indomptables et habiles au combat
ne vit que pour voler les biens des autres, pillant et assassinant,
elle attaque ses voisins de proche en proche jusqu’à ce qu’elle
arrive au pays des Alains, les Massagètes d’autrefois...
Ammien
Marcellin, Res Gestae, 31,2,1 : 31,2, 12.
Les
mémoires de l’historien et ancien officier Romain Ammien Marcellin
dans son 31e livre sont les seuls qui donnent une vue d’ensemble
détaillée des invasions Hunniques.
Quoi
qu'il en soit, Ammien décrit les Huns comme des bêtes plutôt que
comme des êtres humains. Il dépeint comment les Huns défont
d’abord les Alains, puis détruisent le royaume Gothique
d’Ermanaric en Ukraine, avec l’aide des Alains. On ignore
précisément encore aujourd’hui d’où les Huns sont originaires.
On
a longtemps cru qu’ils sont apparentés aux Xiongnu que l’on
retrouve dans les sources Chinoises.
La
plupart des chercheurs contemporains ou bien rejettent cette
hypothèse ou demeurent à tout le moins sceptiques, car un
intervalle trop considérable sépare l’apparition des deux
groupes.
Les
sources antiques concordent sur leur cruauté et leur manque de
culture, par la suite, les auteurs occidentaux utilisent généralement
le terme pour décrire tout groupe originaire des steppes d’Asie
Centrale (comme on le fait aussi pour le terme « Scythes »).
Les auteurs chrétiens sont prompts à voir une punition de Dieu dans
l’émergence subite des Huns dont la brutalité et la rapidité
d’action sont aussi légendaires que la nouvelle arme qu’ils
utilisent.
Il
est établi que les Huns, qui n’ont pas de commandement unifié,
déclenchent la fuite désordonnée de nombreuses tribus Germaniques
et Sarmates vers le sud et l’ouest de l’Europe. Ils s’en
prennent d’abord aux Alains dont certains rejoignent leurs rangs
pour attaquer les Greuthungues.
Ces
derniers ayant vu leurs chefs, Ermenaric et Vithimer, périr dans
l’une des nombreuses batailles qui les opposent aux Huns fuient
vers le territoire des Thervingues en compagnie desquels ils se
dirigent vers le Danube pour demander à l’empereur Valens qui
dirige la partie Orientale de l’empire la permission de se réfugier
dans l’Empire Romain et de s'installer en Mésie (la Serbie et la
Bulgarie actuelles).
L’empereur
finit par consentir à leur requête en 376. Des milliers de
Thervingues et autres réfugiés se présentent ainsi aux frontières
du limes. Sans doute, a-t-on sous-estimé du côté des Romains le
nombre de ces réfugiés que l’on néglige de désarmer.
Les
autorités chargées d'organiser l'accueil des Goths, plus
préoccupées par les possibilités de tirer un profit immédiat de
la situation que de gérer la crise au mieux, sont vite débordées.
L'administration
n’est pas préparée à prendre en charge des populations aussi
importantes de telle sorte que les Goths doivent patienter longtemps
sur les 2 rives du Danube.
Le
comes de Mésie, Lucipinus, revend à un prix exorbitant les matières
premières et les ressources alimentaires que l'Empire a mis à sa
disposition pour la construction de centres d’hébergement, si bien
que les Goths sont rapidement réduits à la famine et qu’au début
de 377, ils se révoltent contre les Romains. (1
700 ans plus tard rien n'a changé sous le soleil, l'Est arrive en
masse et les passeurs s'engraissent du malheurs de ceux qui quittent
leur pays, laissant ces malheureux déferler dans des pays en
difficulté qui n'en peuvent mais ! )
De
prime abord, les événements qui suivent ne semblent guère
présenter un grave danger. L’empereur Valens abandonne l’idée
d’une campagne contre les Sassanides et rassemble ses troupes pour
marcher contre les Goths de Thrace. Mais au cours de l’été 377,
les Romains réalisent qu’il ne sera pas aussi facile de vaincre
les Goths qu’ils l’ont d’abord cru.
L’empereur
se rend lui-même en Thrace au printemps de 378 et mute de nombreux
officiers supérieurs.
Gratien,
le neveu de Valens et César d’Occident a également promis son
aide, mais ne peut y donner suite en raison d’une attaque des
Alamans, ceci doit amener Gratien à conduire une opération
outre-Rhin, la dernière que dirige un empereur Romain.
Le
9 août eut lieu la bataille d'Andrinople (aujourd'hui Edirne en
Turquie Européenne) entre les Goths commandés par Fritigern et
l’armée Romaine.
De
leur côté, les Thervingues ont également reçu des renforts sous
la forme de la « confédération des 3 peuples », formée
de Greuthungues, d’Alains et de quelques Huns déserteurs, laquelle
veut se soustraire à la domination des Huns. De plus, les espions
Romains ont sous-estimé la force de l’armée ennemie composée de
quelque 20 000 soldats.
Les
Romains exténués par leur longue marche sous un soleil de plomb et
sans approvisionnement suffisant, se trouvent dépourvus devant la
cavalerie hautement mobile de leurs ennemis pendant que l’infanterie
des Goths les assaille de toutes parts. Seul le tiers des forces
Romaines peut s’échapper et l’empereur Valens tombe au combat.
Avec
lui, de nombreuses unités d’élite de l’armée d’Orient sont
anéanties de même qu’un grand nombre d’officiers supérieurs
dont deux des plus hauts gradés.
Ammien,
qui écrit son ouvrage entre 391 et 394, la termine avec la bataille
d’Andrinople qu’il compare à la bataille de Cannes où Hannibal
remporte une bataille décisive sur les légions Romaines au cours de
la 2e guerre Punique.
DIYARBAKIRWALS |
Les
travaux menés depuis la Seconde Guerre mondiale ont conduit à
remettre en question aussi bien le concept d’« invasions
Barbares » utilisé dans plusieurs langues romanes, que celui
de Völkerwanderung (migration des peuples) utilisé dans les langues
germaniques. Les historiens Allemands et Germanophones préfèrent le
terme, moins péjoratif, de « migration des peuples »,
tandis que la plupart des historiens Anglo-Saxons parlent aujourd'hui
de « Migration Period » pour évoquer cette période de
l'histoire.
Chacun
des deux termes de l’expression « invasions barbares »
pose problème. Le mot « invasion » implique un groupe
homogène qui fait une entrée soudaine et violente sur le territoire
d’une population autochtone et, par le pillage et la destruction,
soumet, chasse ou annihile celle-ci.
Divers
modèles ont été élaborés au cours des dernières années,
modèles qui remettent en cause l'image traditionnelle d’une
communauté compacte se mettant collectivement en marche au même
moment, de même qu'elle nuance le caractère systématique de
violence...
Ces
modèles sont de 2 types, nullement exclusifs. Le premier modèle
appelé « avancée par vagues » part du principe que les
civilisations agricoles, voyant croître leur population et par
conséquent leurs besoins en nourriture, se sont étendues
progressivement aux dépens des civilisations de chasseurs-cueilleurs
qui les entourent.
On
peut penser par exemple à la colonisation de l’Amérique où les
Européens, toujours plus nombreux, se sont emparés progressivement
des terrains occupés par les populations indigènes.
Le
second modèle est celui du « transfert des élites » où,
de petits groupes conquièrent un territoire déjà peuplé dont ils
remplacent l’élite dominante tout en laissant en place les
structures sociales et économiques traditionnelles.
On
pense ici à la conquête de l’Angleterre par les Normands :
La population locale demeure sur place, mais est soumise par la force
des armes à un groupe étranger. (s'il
suffisait de changer les mots pour transformer une invasion en une
promenade touristique bien des drames seraient ainsi gommés, et si
le fait de chasser devant soi des populations dont on a envie de
prendre la place ne présente pas un caractère belliqueux alors on
réécrit l'Histoire à la sauce bisounours et les pays envahis n'ont
plus qu'à fermer leur g...)
Le
second problème est lié au mot « barbare ». Les
Romains, et les Grecs avant eux, regroupent sous ce terme tous ceux
qui ne parlent pas leur langue et ne partagent pas leur modèle de
civilisation basé sur la cité et l’écriture. Avec l’extension
du christianisme apparaît un deuxième clivage, cette fois entre
chrétiens et païens, le terme « Barbare » étant alors
utilisé pour décrire des populations non ou faiblement
christianisées. D’où le sens péjoratif de non-civilisé qui est
associé à ce terme et par voie de conséquence les préjugés de
« cruel », « féroce », « inhumain »
que véhiculent les sources : (nonobstant
ces explication sectaires, les peuples qui ont vu arriver dans leur
contrées des hommes armés, criants, peinturlurés et belliqueux
pillant, violant et incendiant maisons et récoltes aident à
comprendre ce terme de « barbare » dans le sens où nous
l'entendons encore aujourd'hui)
« Des
nations innombrables et féroces se sont rendues maîtresses de la
Gaule. Tout le territoire compris entre les Alpes et les Pyrénées,
l’Océan et le Rhin a été dévasté par les Quades, les Vandales,
les Sarmates, les Alains, les Gépides, les Hérules, les Saxons, les
Burgondes, les Alamans, les Pannoniens… Mayence a été prise et
détruite, et des milliers d’hommes égorgés dans l’église.
Worms est tombé après un long siège. Reims…, Arras…, Tournai,
Spire, Strasbourg, ont été transférées en Germanie, Aquitaine,
Novempopulanie, Lyonnaise, Narbonnaise ont été dévastées ».
(c'est hélas la triste vérité, ces premières invasions ont été
suivies encore et encore par d 'autre envahisseurs d'autres
peuples... certains se sont fondus dans le paysages en adoptant les
mœurs des pays occupés d'autres ont été bien plus menaçants en
tentant par tout les moyens de transformer durablement la physionomie
des peuples rencontrés, par la force, les mariages, ou tous autres
moyens de coercition).
Dans
de nombreux cas, l’arrivée d’étrangers s’est effectivement
accompagnée de violence à l’endroit des populations existantes.
Mais dans d’autres cas, les territoires où arrivent les migrant
sont vides d’occupants, les nouveaux venus peuvent dès lors s’y
installer sans brutalité même s’il s’agit d’un territoire
appartenant à l’Empire Romain... Là où existe une population
autochtone, surtout si celle-ci possède une civilisation supérieure,
c’est souvent cette dernière qui procède à l’acculturation des
nouveaux arrivants, moins nombreux qu’elle. (ce
n'est pas toujours vrai car certains arrivants sont déterminés à
imposés leur culture au complet sans prendre en compte les
autochtones en n’admettant pas que la culture rencontrée vaut la
leur ou est parfois supérieure. Ce qui amène la première à un
déclin fatal.)
La
notion allemande de Völkerwanderung ou « migration des
peuples » pose également problème. Elle présuppose, tout
comme l’expression française, la « migration »,
c’est-à-dire le déplacement de toute une population quittant
massivement le territoire ancestral pour faire fortune ailleurs.
La
réalité, comme le démontre la recherche, est plus complexe.
Certes, il y eut des migrations massives, comme celle de dizaines de
milliers d'Ostrogoths qui quittent la Pannonie pour les Balkans en
473, groupe qui atteint presque
100
000 personnes en raison de l’ajout d'Ostrogoths de Thrace et de
réfugiés Ruges, lorsqu’ils quittent les Balkans pour l’Italie
en 488. Mais, dans de nombreux autres cas, il est plus que probable
qu’il se soit agi de petits groupes d’individus particulièrement
aventureux, qui
pour diverses raisons (climatiques, économiques,
politiques ou par simple recherche de richesse et de gloire). (Il
semble que pour complaire au politiquement correcte on transforme
tout immigrant en découvreur de terres vierges, et que l'on fasse de
ces derniers des opportunistes assoiffés de conquêtes guerrières à
l'images de quelques aventuriers tel Pizaro, Cortés, ou Balboa. En
effet ceux-là sans sont partis à l'aventure sans leur famille...
Dans un premier temps, ensuite ils sont revenus avec leurs familles,
et, aussi des « colons » pour peupler des terres qui au
premier abord semblaient inoccupées. Là encore découvreur et
colons ont finis à se fondre dans le paysage. Ainsi, de
nombreuses scissions se sont produites chez les Hérules et amenèrent
les uns en Scandinavie, les autres à se subordonner aux Gépides, ou
à l’empire d’Orient.
Par
ailleurs, ce terme de « migration » fait référence à
un processus que l’on conçoit de nos jours de façon bien
différente que dans le passé. Le rapport que Jordanès fait de la
migration des Goths vers la mer Noire a longtemps servi de modèle au
concept traditionnel :
« Lorsque
son peuple s'est beaucoup augmenté en nombre, le roi Filimer, fils
de Gadaric […] prend la décision que l’armée des Goths et leurs
familles doivent quitter cette région (près de la Baltique)... Dans
leur recherche de lieux habitables et plaisants, ils arrivent en
Scythie, que l’on appelle Oium dans la langue locale, et sont
enchantés de la richesse du pays, on dit que lorsque la moitié de
l’armée eu traversé la rivière, le pont s’écroula de telle
sorte que personne ne pu passer d’une rive à l’autre. […]
Cette partie de l’armée qui a traversé la rivière et qui est
entrée avec Filimer dans le pays de Oium prend possession de cette
terre convoitée. Elle fait bientôt face à des gens de la race de
Spali, il y a combat et l’armée de Filimer est victorieuse. De là,
les vainqueurs se hâtent vers les confins du pays Scythe qui est
près de la mer Noire. » (à moins de
changer la définition du mot envahir qu'est-ce donc que ce voyage de
Filimer)
L’impression
que l’on retire de cette description est celle d’un roi unique
qui conduit un peuple unifié vers de nouvelles terres et fonde un
nouveau royaume après avoir vaincu (et probablement chassé) les
populations autochtones. D’une part, ce modèle étendu à
l’ensemble des migrations ne rend pas compte des différences
existant entre les invasions des IIe / IIIe siècles et celles
des IVe / Ve siècle, d’autre part, il ne correspond pas à la
réalité des faits.
Dans
le cas précis que décrit Jordanès, il est avéré que non
seulement les Goths mais toute une série de peuplades Germaniques
prennent part à cette migration.
Par
ailleurs, celles-ci n’agissent pas comme un groupe unifié :
Aucune autre source que Jordanès ne fait référence à un Filimer
qui aurait été l’unique chef des Goths, elles mentionnent au
contraire divers chefs comme Cniva, Argaith, Guntheric, Respa, Veduc,
Thuruar et Cannabaudes. (certes mais toutes ou
presque se mettent en route pour occuper, conquérir, envahir)
D’autres
sources montrent que divers groupes opèrent de façon différente,
les uns par terre, s’alliant parfois à des tribus différentes,
(l'union fait la force) les autres par mer, sur un vaste
territoire s’étendant de l’embouchure du Danube jusqu’à la
Crimée distante de plus de 1 000 kilomètres. Enfin, le résultat de
cette migration est, non pas la création d’un seul royaume comme
le sous-entend Jordanès, mais de plusieurs. Selon Heather, Jordanès
a simplement plaqué la réalité Goth du VIe siècle où il a
vécu sur le IVe siècle.
De
la même façon, la notion de « peuple » héritée de
l’ère des nationalités représentant des groupes sociaux
homogènes fermés aux étrangers ne peut s’appliquer aux premiers
siècles de notre ère. Ne serait-ce qu’en raison des difficultés
de transport, les « peuples », si on se réfère à une
notion géographique, se limitent souvent à ce qui n'est aujourd’hui
qu’un département. (ce qui ne nuit en rien
au termes de peuple, ils ont les mêmes coutumes mes mêmes Dieux et
la même langue) En termes de société, et en dépit de ce
qu’impliquent les termes latins de gentes ou de nationes, le terme
de tribu ou de peuplade serait plus adéquat pour décrire la réalité
que celui de peuple. Dans de nombreux cas, on voit de petites
communautés s’intégrer à des collectivités plus importantes.
Ainsi, on pouvait trouver des Ruges ou des Hérules associés à des
communautés de Goths.
Dans
ces cas, on doit plutôt parler d’alliances que de peuples et
l’identité ainsi engendrée est de nature politique plutôt que
culturelle.
La
recherche contemporaine a ainsi démontré que des similitudes de
langues, de vêtements ou même d’armes ne suffisent pas à
confirmer l’appartenance à une communauté ethnique. Ceci implique
que divers groupes peuvent se fusionner tout en restant loyaux à
leur communauté
Pour
tout Romain, le Barbare n'est pas un être sauvage et assoiffé de
sang mais un homme qui parle un langage qui lui est incompréhensible
et dont la civilisation lui apparaît primitive. Il est inexact de se
représenter des mondes Romains et Barbares comme deux mondes
hermétiquement séparés en temps de paix.
A
toutes les époques, Rome a su accepter l'installation de peuples
Barbares à l'intérieur de ses frontières.
Dès
la fin du IIIe siècle, les empereurs Romains ont accueilli de plus
en plus de mercenaires Barbares comme soldats : Francs, Goths,
Saxons, Alamans viennent grossir les rangs de l'armée tandis que les
Romains d'origine se désintéressent de la guerre. Ces soldats
offrent évidemment une faible barrière de protection contre les
incursions des autres tribus Barbares, qui pénètrent de plus en
plus dans l'Empire. En outre, Rome concède de plus en plus de
territoires à des Germains alliés à des fins de colonisation. Mais
graduellement, ces derniers fondent des royaumes souverains sur le
sol de l'Empire. (certains omettent dans leur
rêve de « tout le monde il est beau tout le monde il est
gentil que les Romains ne pouvant payer en monnaies sonnantes et
trébuchantes étant eux mêmes très
endettés ont donnés des terres aux Goths et autres « Barbares »
en leur faisant obligation de s'enrôler dans la légion, et que ces
peuples fins stratèges et bon guerriers ont gagnés au prix de leur
sang d'être fédérés aux Romains, sans compter qu'ils n'avaient
pas les mêmes droits que les Romains, alors que certains romains ont
été déplacés pour que les Goths obtiennent des terres… Ce qui a
sans doute crée quelques frictions et un désintérêt certains des
Romains envers leurs dirigeants)
Empire
hunnique — Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Empire_hunnique
Cet
article ne cite pas suffisamment ses sources (novembre 2011). Si vous
disposez ... Dans les années 370, le royaume des Greuthungues, au
nord de la mer Noire, alors .... 357 : les Alains rallient l'armée
des Huns en Asie occidentale. ... 565 : les Perses et les Turcs
combattent ensemble contre les Huns Hephthalites et ...
Invasions
barbares — Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Invasions_barbares
La
recherche historique regroupe sous l'expression invasions barbares
les mouvements .... Divers modèles ont été élaborés au cours des
dernières années, modèles qui .... Illustration de Geiger (1873) :
Les Huns au combat contre les Alains .... la guerre qu'elle dut
simultanément conduire contre les Perses, Rome réussit à ...
Vous
avez consulté cette page de nombreuses fois. Date de la dernière
visite : 06/05/16
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