13
MAI 2016...
Cette
page concerne l'année 361 du calendrier julien. Ceci est une
évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que
d'un survol !
UNE
FAMILLE TRÈS REMUANTES.
SOLIDUS DE CONSTANTIN |
Constance
naît sous le nom de Flavius Julius Constantius le 7 août 317 à
Sirmium dans le diocèse de Mésie en Illyrie, fils de l'empereur
régnant, Constantin Ier, qui a usurpé le titre impérial en
revêtant le manteau de pourpre des empereurs en 306, et été
reconnu Auguste soit empereur légitime en 310... Constance est par
conséquent né sous le règne de son père, événement rarissime
dans un Empire où la succession héréditaire n'a jamais fait figure
d'évidence depuis les temps fondateurs du principat Augustéen. Il
est le 3e fils de l'empereur, après Crispus, fils de Minervina, et
Constantin II, qui, comme Constance est le fils de Fausta, seconde
femme de Constantin. Il est donc fils mais aussi petit-fils
d'empereur, à double titre, puisqu'il descend à la fois de
Constance Ier dit Chlorus par son père et de Maximien Hercule par sa
mère. Un 4e fils, Constant, lui aussi fils de Fausta, vient
compléter la fratrie en 320.
Ces
enfants reçoivent une éducation soignée confiée à des
précepteurs chrétiens, désireux de mettre fin aux guerres civiles
fréquentes, conséquences d'une absence de règle de succession
précise, et en rupture avec le modèle tétrarchique dressé par
Dioclétien dont il a montré les limites, Constantin escompte fonder
sa propre dynastie basée sur un principe d'hérédité. Ainsi tous
les fils de Constantin sont selon l'ordre de naissance honorés
successivement du titre de César, soit vice-empereur :
Crispus
et Constantin II en 317,
Constance
le 8 novembre 324,
Constant
le 26 décembre 333 et même leur cousin Dalmatius, fils de Flavius
Dalmatius, lui-même demi-frère de l'empereur, en 335...
À
l'âge de 7 ans, à Nicomédie, Constance reçoit donc la pourpre des
mains de son père et devient ainsi l'un des plus hauts dignitaires
de l'Empire. Sa position au sein de la famille impériale est même
confortée lorsqu'au début de l'année 326 Constantin fait exécuter
son fils aîné Crispus dans les thermes de Pula.
La
mère de Constance, Fausta, accusée d'adultère avec son beau-fils
défunt, est elle aussi mise à mort peu de temps après, à Trèves.
Jusqu'en
332, du fait du jeune âge de Constance, son nouveau titre impérial
demeure sans responsabilités réelles. À partir de cette date,
Constantin, l'estimant plus mûr, décide de l'associer plus
étroitement à son action. De retour d'une nouvelle campagne contre
les Goths, il partage ainsi avec ses deux fils aînés, Constantin II
et Constance, le prestige de la victoire. Constance semble ensuite
avoir été envoyé en Gaule tandis que son frère combat les
Barbares sur la frontière Danubienne. Constantin II remplace ensuite
son frère cadet sur la frontière Rhénane lui permettant de se
rendre en Syrie où l'empereur Constantin craint la reprise du
conflit contre les Perses Sassanides.
En
334, le Roi des rois Perse Shapur II envahit l'Arménie avec pour
objectif de détrôner le roi Chosroès III et de le remplacer par
son frère pour ancrer le royaume aux côtés de son Empire. Averti
de la situation, notamment par une ambassade de chrétiens Arméniens
craignant les persécutions, Constantin charge son fils Constance de
la situation en 335. Après quelques revers initiaux pour les armées
Romaines, le frère du Roi des rois, promis au trône d'Arménie, est
tué. Shapur II adresse alors à Constantin, en 336, des propositions
de paix qui sont acceptées.
Pendant
ce temps, Constantin continue d'associer ses Césars à son œuvre.
Leurs noms sont associés à tous ses triomphes, pour leur garantir
l'allégeance de l'armée, et ils sont ainsi nommés Sarmaticus,
Gothicus, Alamannicus et Germanicus, soit vainqueurs des Sarmates,
des Goths, des Alamans et des Germains.
La
propagande impériale gravée sur les monnaies nouvellement émises
les désigne comme les « Très Nobles Césars » et les
fait couronner par la Victoire. Enfin, ils participent aux côtés de
l'empereur aux festivités données à
l'occasion
de ses 30 ans de règne, ses tricennalia de 336, qu'il célèbre dans
sa toute nouvelle capitale, Constantinople, fondée 12 ans auparavant
en 324.
Dès
335, Constantin II est chargé des diocèses de Bretagne, des Gaules,
de l'Hispanie et de Vienne,
Constance
reçoit l'Asie, le Pont et l'Orient, tandis que l'Italie, l'Afrique
et les Pannonies sont mises au bénéfice de Constant.
Dalmatius
n'est pas en reste puisqu'il reçoit la Mésie et la Thrace.
Un
cinquième homme est associée à cette distribution, il s'agit
d'Hannibalien, frère de Dalmatius et cousin de Constance, qui doit
recevoir le royaume d'Arménie dont il est d'ores et déjà nommé
Roi des rois en sus de territoires dans la région du Pont, une fois
que Constantin aura mené sa grande campagne contre les Perses. Ce
système à 5 est pérennisé par des mariages entre les différentes
branches de la famille. Hannibalien se marie ainsi avec sa cousine
Constantina, la fille aînée de l'empereur, tandis que Constance
reçoit pour épouse Constantia, qui est également sa cousine,
puisqu'elle est la fille de Jules Constance, frère de Constantin.
L'empereur
vieillissant sait certainement combien ce système à 5 coempereurs
peut être fragile. Sans doute envisage-t-il de choisir, parmi ces
Césars, celui qu'il estime être le plus compétent pour en faire
son successeur, après les avoir mis à l'épreuve du pouvoir.
Peut-être
a-t-il plutôt l'intention d'élever ses 2 aînés, Constantin II et
Constance II à l'Augustat, laissant Constant, Dalmatius et
Hannibalien au rang subalterne de César. Toujours est-il que
Constantin II, fort de son statut de fils aîné de l'empereur semble
avoir joui d'une certaine prééminence sur ses frères et cousins.
Par ailleurs, le fait que les cinq héritiers présumés soient
envoyés à la tête des différentes provinces ne signifie en aucun
cas que le pouvoir à la fin du règne de Constantin ait été
partagé. L'empereur garde la haute main sur son Empire et ses Césars
ne demeurent que des exécutants sans réel pouvoir d'initiative.
Qu'il
ait ou non arrêté une décision précise sur l'organisation de sa
succession, l'empereur Constantin ne la précise pas clairement.
Alors qu'il rend son dernier souffle à Ancyre, le 22 mai 337, jour
de la Pentecôte, à midi, après avoir reçu le baptême chrétien
des mains de l'évêque arien Eusèbe de Nicomédie, il laisse un
Empire avec 4 Césars et un Roi des rois sans aucune instruction
quant à la marche à suivre.
Pendant
un mois, la foule des dignitaires et des simples citoyens défile
dans le palais impérial et se recueille devant la dépouille de
l'empereur défunt, ramené entre temps à Constantinople.
Dans
le même temps, des officiers sont envoyés aux quatre coins de
l'Empire pour prévenir les Césars et le Roi des rois de la vacance
du pouvoir. Chacun étant déjà installé dans sa zone d'influence :
Constantin
II à Trèves
Constant
à Milan,
Dalmatius
en Illyrie
Constance
II à Antioche.
C'est
ce dernier qui est le plus proche de Constantinople et qui arrive le
premier dans la capitale. C'est donc lui qui prend en charge la
conduite des obsèques, dès juin 337... Il a alors 20 ans, et
conduit la procession funèbre escortant le défunt à son mausolée
en l'église des Saints-Apôtres où il est inhumé.
L'empereur
reçoit l'apothéose du Sénat de Rome, tandis que des pièces de
consecratio sont émises, au nom de Constance II et Constantin II,
montrant le défunt debout sur un quadrige et accueilli par la main
du Dieu des chrétiens. L'influence de Constantin survit à son décès
puisque pendant 3 mois, jusqu'en septembre 337, l'Empire reste sans
Auguste en titre, aucun des Césars ne réclamant le titre.
Cette
situation de statu quo où aucun des 4 Césars et du Roi des rois
n'ose déclarer ses prétentions au titre impérial ne peut néanmoins
pas durer éternellement.
L'enchaînement
précis des événements durant ces quelques mois n'est pas clair.
Toujours est-il qu'il semble que l'armée ait refusé sa confiance
aux deux neveux du défunt, tandis que l'évêque Eusèbe de
Nicomédie annonce, fort opportunément, avoir découvert un billet
de la main du défunt accusant ses frères de l'avoir empoisonné.
Les 3 frères encouragent alors des soldats de la garde impériale à
massacrer les frères et neveux de l'empereur ou tout au moins les
laissent agir de la sorte.
Le
César Dalmatius - le Roi des rois Hannibalien - leur père Flavius
Dalmatius et leur oncle Jules Constance tombent, entre autres,
assassinés.
Quelques
hauts fonctionnaires impériaux, à l'image du préfet Ablabios,
connaissent le même sort.
De
la famille proche de Constantin, et à l'exception des 3 frères, ne
restent que 2 survivants mâles, les enfants de Jules Constance, soit
les cousins des 3 Césars, Gallus (11 ans) et Julien (6 ans). Le nom
de Constance II est associé à ces événements, puisque, à la
différence de ses frères, le César est présent à Constantinople
et s'empresse de prendre des mesures conservatoires afin de
confisquer les biens des victimes de l'épuration.
Qu'il
s'agisse d'une sédition militaire que les 3 Césars n'ont fait
qu'encourager, ou d'un massacre bel et bien ordonné par eux, le
résultat est le même puisque les 3 frères se sont libérés de
tous ceux de leurs parents qui auraient pu avoir des prétentions sur
le trône impérial...
Ainsi,
à l'issue du massacre qui a vu mourir leurs rivaux, Constantin II,
Constance II et Constant se réunissent à Viminacium en Mésie, le 9
septembre 337, pour organiser le partage de l'Empire.
Constance
II, qui y est présent depuis juillet y accueille ses 2 frères, et
tous 3 sont acclamés Augustes par les troupes de l'armée du Danube
avec lesquelles Constance vient de mener une brève mais victorieuse
expédition contre les Sarmates.
Les
trois frères se partagent un trône laissé vacant durant plus de
100 jours, période pendant laquelle, faute d'empereur en titre,
toutes les décisions sont encore prises au nom du défunt
Constantin.
Si
tous 3 s'accordent sur la nécessité de sauvegarder l'unité de
l'Empire, les modalités pour y parvenir sont âprement négociées
lors de cette entrevue. Déjà, les territoires des neveux assassinés
sont partagés entre les trois Augustes.
Le
diocèse de Thrace ainsi que, semble-t-il, une partie de celui de
Mésie passent à Constance II et accroissent ses possessions
Orientales. Le reste du diocèse de Mésie est joint à la part du
jeune Constant.
Constantin
II, l'aîné de la fratrie, exige un statut privilégié par rapport
à ses frères, qui lui sont d'une manière ou d'une autre
subordonnés... Constant et Constance II se prononcent, sans
surprise, en faveur d'une direction collégiale de l'Empire. Un
accord est finalement trouvé entre Constantin II et Constance II aux
dépens de leur cadet :
Constance
obtient de pouvoir légiférer comme il l'entend dans ses territoires
et, en échange, Constantin II obtient de mettre Constant, qui est
encore mineur, ainsi que ses territoires sous sa tutelle.
Une
fois le partage terminé, celui qui est désormais connu sous le
titre de Constance II ne s'attarde pas en Mésie. Profitant de la
mort de Constantin, le Roi des rois Perse Shapur II a déclaré la
guerre à Rome et la présence de l'empereur est requise sur le front
Oriental. L'objectif des Perses, qui attaquent le Nord de la
Mésopotamie, est la capture de la ville fortifiée de Nisibe dont la
perte rend dangereuse toute expédition Romaine en Arménie ou sur le
territoire Perse même.
Depuis
Antioche, Constance II dirige les armées Romaines mais s’appuie
plus sur la force des forteresses Orientales comme Nisibe, dont il
fait lever le siège, ou encore Singara et Amida pour briser l'élan
offensif Perse que sur des affrontements rangés. De fait, si les
Perses ne parviennent pas à s'imposer dans la région, la stratégie
défensive de Constance II ne lui permet pas non plus d'obtenir de
victoire claire et la guerre s'éternise, mobilisant toute
l'attention de l'empereur alors que des troubles croissants agitent
l'Occident... Le jeune Constant, âgé de 17 ans lors de la
conférence de Viminacium, n'est pas particulièrement satisfait des
décisions qui y ont été prises. Très vite les relations
s'enveniment entre Constant et Constantin II, qui exerce un droit de
tutelle sur l'administration de ses territoires, peut-être avec
l'encouragement de leur cour respective. L'envoi de troupes du Rhin à
travers l'Italie de Constant, au motif d'aider Constance II dans son
effort de guerre contre les Perses, sert de prétexte à la guerre.
L'armée
de Constantin II est rattrapée en Italie du Nord et les troupes de
son cadet la font tomber dans une embuscade non loin d'Aquilée.
Constantin II, qui commande personnellement l'armée, ne ressort pas
vivant de ce guet-apens. Toutes les provinces sous son autorité sont
aussitôt saisies par Constant, sans que Constance, toujours occupé
par ses campagnes en Mésopotamie, en tire le moindre avantage
territorial.
Désormais
pleinement satisfait du nouvel ordre des choses, et sans doute
préoccupé par les incursions barbares sur le Rhin et le Danube,
Constant ne déclare pas la guerre au dernier de ses frères. Une
dyarchie s'instaure, l'Occident aux mains de Constant, l'Orient à
celles de Constance, mais sans que soit sacrifiée l'unité du monde
Romain, l'unanimitas entre les 2 frères, qui légifèrent
conjointement.
Il
semble qu'une nouvelle entrevue se soit tenue à Viminacium, le 4
avril 340, entre les deux Augustes, à l'occasion de laquelle est
justement réaffirmée l'unité de l'Empire.
L'unité
affichée de Constance et Constant se fissure quelque peu, dans la
première moitié des années 340, au sujet de la politique
religieuse à mettre en œuvre. La cause en est une position
différente vis-à-vis de la question de l'arianisme qui divise
profondément les communautés chrétiennes depuis le début du
IVe siècle.
Constantin,
après avoir porté le credo Nicéen à la suite du premier concile
de Nicée, semble s'être découvert des sympathies pro-ariennes à
la fin de son règne, sous l'influence d'Eusèbe de Nicomédie.
Constance
II semble s'être lui aussi montré favorable à cette vision mais
son jeune frère Constant s'y montre radicalement hostile.
Des
troubles éclatent à Antioche et à Constantinople, pour le contrôle
du siège épiscopal, tandis que le très Nicéen Athanase
d'Alexandrie, chassé de son évêché par Constance en 339, est
réhabilité par les prélats Occidentaux.
Moins
déterminé sur la question, ou peut-être simplement trop occupé
par ses campagnes Orientales pour envisager la rupture avec Constant,
Constance finit par céder et, en 346, Athanase revient
triomphalement à Alexandrie.
À
partir de cette date, les relations semblent revenir au beau fixe, et
des monnaies émises entre 348 et 350 célèbrent ainsi le « Retour
des Temps Heureux ».
Entre
temps, les 2 frères défendent chacun de leur côté les frontières
Romaines contre les envahisseurs Barbares. Ainsi, tandis que Constant
affronte les Francs sur le Rhin, qu'il défait en 342, puis les
Sarmates et les Vandales sur le Danube, Constance poursuit sa guerre
d'usure contre les Perses dans le Nord de la Mésopotamie. Il
remporte une victoire à l'été 343 puis une seconde aux abords de
Singara, à l'été 344.
CAMPAGNE DE JULIEN |
Il
se rend ensuite personnellement à Nisibe puis Édesse en 345, puis
affronte une 3e fois, en 348 les armées Perses devant Singara où
les 2 camps subissent de lourdes pertes. Il séjourne à Singara
l'année suivante ainsi qu'à Émèse et dégage encore l'imprenable
Nisibe du siège auquel la soumet le Roi des rois durant l'été
350.
À
cette date, à l'issue de 13 années de guerre, et en dépit de
multiples offensives, les Perses ne sont toujours pas parvenus à
submerger durablement les grandes forteresses frontalières de
l'Empire romain. Attaqué par les tribus nomades Chionites sur sa
frontière Orientale, Shapur II renonce temporairement à ses grands
projets, tandis que les affaires d'Occident éloignent une nouvelle
fois Constance II du soleil de l'Orient... Constant est tombé,
renversé entre temps par un nouveau coup d'État militaire.
Impopulaire
au sein des troupes du Rhin, celles qu'avaient commandé le défunt
Constantin II, brutal envers les païens et ceux qu'il considère
comme des hérétiques, Constant semble s'être aliéné à la fois
son état-major et la population des diocèses Occidentaux. Une
conspiration se fomente, impliquant l'ancien préfet du prétoire des
Gaules Fabius Titianus et le comes rerum privatum Marcellinus, qui
gère la fortune privée de l'empereur, au profit du comte Magnence,
officier supérieur d'une armée, le comitatensis des Gaules...
Le
18 janvier 350, à la fin d'un banquet donné en l'honneur de
l'anniversaire du fils de Marcellinus, Magnence revêt la pourpre
impériale et se fait acclamer par les troupes.
Constant,
parti chasser aux environs d'Autun mesure tout de suite le rapport de
force en sa nette défaveur et prend la fuite en direction des
provinces Hispaniques. Rattrapé par Gaiso, officier de Magnence, à
Helena sur les marches des Pyrénées Gauloises, il est mis aux
arrêts et exécuté. Profitant de la mort de Constant, un de ses
cousins, Népotien, survivant du massacre familial de 337, saisit lui
aussi la pourpre.
Aux
environs du mois de juin, en Italie, il défait le préfet du
prétoire de Magnence, Anicetus, mais est vaincu à son tour par
Marcellinus et meurt sous les murs de Rome... L'Italie se rallie à
l'usurpateur.
Libéré
de ses guerres Persiques à l'été 350, Constance II s'inquiète de
la possibilité que les armées du Danube se rallient à leur tour à
Magnence le mettant en position de force. Or, ce dernier a justement
élevé son frère Décence au Césarat et lui a confié la frontière
Rhénane, le laissant libre de se consacrer à une possible guerre
civile.
Par
l'intermédiaire de sa sœur Constantina, veuve d'Hannibalien,
l'éphémère Roi des rois Romain d'Arménie, Constance encourage un
autre officier à usurper la pourpre. Il s'agit de Vétranion,
commandant des troupes stationnées en Illyrie, qui se fait proclamer
César par les soldats du Danube.
À
défaut d'avoir pu s'en rendre maître à temps, Constance ralentit
tout du moins la progression de Magnence en direction de l'Orient.
Ce
dernier tente bien de se concilier Vétranion, tout en négociant
avec Constance sa reconnaissance comme Auguste d'Occident, mais
échoue dans les deux cas. Constance fait route vers l'Illyrie et la
ville de Naïssos, où il s'entretient avec Vétranion qui semble
émettre désormais des prétentions sur le titre d'Auguste, faisant
de lui l'égal de Constance.
L'empereur
lui propose alors de s'en remettre à l'arbitrage de ces mêmes
armées du Danube que commande Vétranion.
Ce
dernier accepte donc mais Constance, dans un discours éloquent, en
appelle aux mânes du défunt Constantin, son père, et aux serments
jurés liant les glorieuses armées Danubiennes à la dynastie
régnante. Sentant ses troupes abandonner son parti, Vétranion se
jette au pied de l'empereur et troque la pourpre contre une grâce
impériale.
En
dépit de ce succès, au début de l'année 351, Magnence contrôle
tout l'Occident, y compris l'Italie, l'Afrique et peut-être même la
Cyrénaïque qui rallient son camp. Il est à Rome en février, où
il nomme de nouveaux préfets du prétoire et de la ville, et prépare
sa campagne contre Constance. Il repousse une tentative d'incursion
de ce dernier en Italie du Nord, non loin d'Aquilée et pénètre en
Pannonie. Les 2 forces se rencontrent à Atrans, Siscia et Sirmium
sans qu'aucun des belligérants ne l'emporte de manière décisive.
Finalement, les 2 armées se mettent en ordre de bataille le 28
septembre 351, à Mursa... Aidé par la trahison du tribun Silvanus
qui rallie ses rangs, Constance semble l'emporter, encore que la
bataille soit un bain de sang des 2 côtés. Constance suscite par
ailleurs sur les arrières de Magnence l'attaque du roi Alaman
Chnodomar qu'il pousse à envahir les Gaules. Magnence reflue sur
Aquilée sans doute pour se replier en Hispanie mais Constance lève
une flotte et débarque des troupes à Narbonne pour lui barrer la
route.
En
352, il obtient le ralliement de l'Italie et de l'Afrique.
En
353, il affronte une nouvelle fois Magnence au Mons Seleucus, non
loin de Gap. À la suite de la victoire de Constance II, Magnence
réfugié à Lugdunum met fin à ses jours, le 10 août 353, tandis
que son frère et vice-empereur Décence se pend à Sens.
Constance
II, qui célèbre le 30e anniversaire de son accession au trône à
Arles, ordonne une épuration des partisans du vaincu. Même s'il se
sait plus vulnérable que jamais, et même s'il est désormais
confronté aux incursions des Barbares qu'il a poussé à envahir les
Gaules, Constance II s'impose dès lors comme le maître unique de
l'Empire Romain.
Si
Constance a pu s'éloigner si longtemps de l'Orient sans crainte,
c'est qu'il a pris soin de s'y faire représenter. La cessation toute
temporaire des hostilités peut en effet reconduire les 2 empires
frontaliers à la guerre, pour peu que Shapur II finisse de régler
ses propres soucis Orientaux. Il faut donc pour Constance envisager
de déléguer, la frontière Perse à un haut-responsable Romain.
Très attaché à l'impératif dynastique, et rendu méfiant contre
ses généraux au vu des événements en Occident, Constance prend le
parti de nommer un membre de sa famille au rang de César. Or, 14 ans
après le massacre familial, le choix s'offrant à l'empereur n'est
pas très large, puisque de sa parenté proche ne restent que 2
survivants... Ses cousins Gallus et Julien, tous 2 fils de Jules
Constance. À la différence de leur père, ils ont, en effet, eu la
chance de survivre à cette nuit terrible, mais ils ont été envoyés
par Constance, pour plus de sûreté, en résidence surveillée à
Macellum en Cappadoce. Le choix de l'empereur, renseigné par ses
agents, se porte sur Gallus, le plus vieux des 2 frères, qui, du
haut de ses 25 ans, est subitement invité à quitter sa réclusion
pour se rendre à la cour rejoindre son cousin.
Le
15 mars 351, à Sirmium, en pleine guerre civile contre Magnence,
Constance II revêt son cousin du manteau de pourpre des Césars et
lui offre, de surcroît, la main de sa sœur, Constantina, qui l'a
habilement servi durant l'usurpation de Vétranion. Le nouveau César
ne porte sans doute pas l'empereur dans son cœur, le croyant
certainement impliqué dans l'assassinat de son père et du reste des
Constantiniens. Il semble d'ailleurs que lors de leur entrevue,
l'empereur ait amorcé devant lui le début d'un repentir, attribuant
à ses propres péchés son incapacité à avoir un héritier ou ses
contre-performances dans sa guerre contre les Perses.
CONSTANTIN II |
Gallus,
qui rejoint Antioche en mai 351, ne se fait toutefois pas d'illusion
sur la nature de leur relation. Dans une lettre qu'il lui adresse,
Constance prend en effet le soin de lui rappeler que « le
pouvoir ne peut ni ne doit être partagé ». De fait, les
prérogatives du César sont minimes : Il n'exerce qu'une
fonction de représentation du pouvoir impérial. Ses officiers
supérieurs comme Ursicin et ses fonctionnaires impériaux comme le
préfet du prétoire d'Orient Thalassios ne reçoivent leurs ordres
dans les faits que de Constance et c'est à lui qu'ils adressent
leurs rapports. Cet état de fait agace le César autant que sa
femme, qui, sûre du soutien de Constance après le rôle qui est le
sien durant la guerre civile, encourage Gallus à se saisir
réellement du pouvoir dont il est, en principe, le titulaire.
Prenant
la tête de ses troupes, le César remporte quelques succès, contre
les Isauriens en Cilicie, contre des Juifs révoltés en Galilée à
l'été 352, il semble abattre la conspiration d'un certain Orphitus,
un ancien proche de Magnence, et surtout il tient en respect
l'éternel ennemi Perse.
Encouragé
par sa femme, il semble se comporter en véritable tyran, exécutant,
bannissant et confisquant de manière parfois quelque peu hâtive au
point de s'attirer finalement une relative impopularité.
Plus
grave il commence à se constituer un parti sur place, laissant
craindre à l'empereur, tout juste sorti de 3 ans de guerre civile,
une nouvelle usurpation.
Par
mesure de précaution, Constance rappelle un maximum de troupes
d'Orient, troupes dont il peut du reste avoir réellement besoin,
tandis que lui-même traverse le Rhin au printemps 354 pour affronter
les Barbares. Dans le même temps, une émeute éclate à Antioche où
réside Gallus, en réaction à la famine qui touche la ville... À
la suite d'une réflexion maladroite de Gallus, la population se
retourne contre le gouverneur de Syrie qui est massacré.
Gallus
réagit violemment et fait couler le sang.
Constance,
sans doute décidé à le relever de ses fonctions, lui envoie
plusieurs lettres invitant le couple à se rendre à sa cour, lettres
auxquels le César ne donne aucune suite. Profitant de la mort du
préfet du prétoire d'Orient Thalassios, Constance charge son
successeur nouvellement nommé, Domitianus, d'inviter instamment
Gallus de le rejoindre dès son arrivée à Antioche. Peut-être
lancé dans une fuite en avant, après avoir deviné les intentions
de son supérieur, ou commettant simplement l'irréparable, Gallus
fait arrêter et exécuter ce préfet à son arrivée, ainsi que le
questeur du palais...
Constance
convoque une nouvelle fois son César à Milan, qui cette fois ne
peut plus tergiverser.
Privé
de son épouse, Constantina, la sœur de l'empereur, qui meurt de
maladie sur le chemin, et après une étape à Constantinople, où il
prend encore le temps d'assister à des jeux, Gallus est conduit à
Poetovio, au sud de Vienne, en septembre 354, où il est dépouillé
des insignes impériaux, puis à Pula où un tribunal spécial dirigé
par l'eunuque Eusébios le condamne à mort.
Constance
se débarrasse ainsi d'un vice-empereur brutal et impopulaire mais
est de nouveau confronté au problème qui est le sien : Concilier la
défense et la réorganisation des Gaules soumises aux invasions,
tout en maintenant en respect le voisin Sassanide toujours suspect
d'être tenté, au moindre signe de faiblesse, de relancer les
hostilités.
Hésitant
à renouveler l'expérience malheureuse de Gallus, il s'efforce, dans
un premier temps, de gérer seul l'immensité de l'Empire. Il mène
en Gaule plusieurs campagnes, contre les Alamans du Brisgau à la fin
de l'année 354, puis en 355 contre ceux du Bodensee. Alors qu'il
retourne à Milan où réside sa cour, l'empereur confie au général
Silvanus, qui a trahi Magnence à la veille de la bataille de Mursa,
la défense des Gaules avec rang de magister peditum, voire de
magister militum, l'un des grades les plus élevé de la hiérarchie
militaire du Bas-Empire. La rapide promotion du nouveau maître de
l'infanterie attise la rivalité d'un autre officier général de
Constance, le maître de la cavalerie Arbetio, qui, avec l'aide de
plusieurs hauts-fonctionnaires civils comme le préfet du prétoire
des Gaules Lampadius, qui monte un complot pour le faire chuter.
Des
lettres falsifiées sont présentées à Milan à l'empereur, elles
semblent indiquer que Silvanus fomente un complot pour le renverser.
Plusieurs officiers présents à la cour, dont le tribun des scholes
Mallobaud, se récrient, prennent la défense du malheureux général
et obtiennent la tenue d'une enquête.
Bien
leur en prend puisque les faussaires sont finalement confondus et mis
hors d'état de nuire. Cependant, mal informé, craignant d'être de
toute façon condamné à mort, Silvanus se lance dans une fuite en
avant et se fait acclamer empereur à Cologne, le 11 août 355.
En
réaction à cet acte hostile, Constance envoie une petite
délégation, commandée par le général Ursicin... Officiellement
pour rendre hommage à l'Auguste autoproclamé...
Arrivé
sur place, au mois de septembre 355, Ursicin soudoie quelques hommes
de Silvanus, des Brachiales et des Carnutes, et leur fait assassiner
leur chef alors qu'il se rend à la messe.
Constance se débarrasse ainsi de son 5e usurpateur, mais il perd dans ces événements plusieurs officiers généraux compétents, à commencer par Silvanus, alors que les Barbares, Francs, Alamans, Saxons, s'assurent le contrôle des 40 places fortes Romaines sur le Rhin, ouvrant le territoire à leurs incursions.
La
pression des Quades et des Sarmates sur le Danube.
La
menace Perse en Orient.
L'absence
de généraux brillants et de jeunes héritiers poussent Constance à
considérer à nouveau la possibilité de nommer un César parmi sa
parenté... Sans surprise, c'est sur Julien, son cousin, le dernier
des Flaviens descendant de Constance Chlore, que se porte son choix.
Là encore, Constance peut craindre, à raison, de n'être pas
particulièrement apprécié par son cousin, de par son implication
dans la mort de son père Jules Constance mais aussi de son frère
Gallus.
Pressé
par l'urgence de la situation en Gaule, et conseillé dans ce sens
par son épouse Eusebia, Constance, se résout finalement, encore
qu'avec réticence, à draper Julien de la pourpre des César, à
Milan, le 6 novembre 355, et à lui accorder la main de sa sœur
cadette Hélène.
Encore
une fois, si Julien reçoit une juridiction étendue aux Gaules, aux
Hispanies et aux Bretagnes, les décisions de l'état-major et les
comptes de l'expédition sont tenus à Milan par Constance, le César
n'étant réduit, comme Gallus avant lui, qu'à une fonction
d'apparitor aux ordres du Prince.
Cette
fois encore, Julien est entouré d'hommes de confiance de Constance,
aux généraux Marcellus et Barbatio, le préfet du prétoire des
Gaules Florentius ou le questeur Saloustios avec lequel il finit par
se lier.
Le
nouveau César n'a reçu aucune formation militaire, et lors de ses
passages à Nicomédie et Athènes après avoir quitté sa réclusion
de Macellum, il passe plus de temps en la compagnie des philosophes
qu'au milieu des casernes, ce qui laisse peu d'illusions à Constance
sur ses qualités de stratège. Aussi, Constance ne daigne l'informer
de la situation réelle en Gaule, notamment de la perte de Cologne,
qu'à son arrivée à Turin, le 1er décembre 355, escorté sur
quelques mille par son cousin.
De
toute évidence, Julien ne dispose que de peu d'opportunités de
briller dans ses campagnes, entouré de généraux qui le surveillent
plus qu'ils ne lui obéissent, au milieu d'un pays ravagé par les
Barbares et affaibli par les guerres.
Hivernant
à Vienne près de Lugdunum, il tire profit de son immobilité pour
recevoir une formation militaire sommaire de la part du questeur
Saloustios. Quittant la cité au printemps 356 pour rejoindre l'armée
à Reims, selon les ordres de Constance, il fait un détour par
Autun, qui a manqué de tomber l'année précédente, et où avait
séjourné son grand-père Constance Chlore...
Si
Constance se décide à laisser à Julien les rênes de la Gaule, il
ne renonce pas à le surveiller à distance. Ainsi, un nouveau
général vient rejoindre l'état-major du César, Barbatio, ancien
commandant des gardes de Gallus, qui a dégradé et transféré
celui-ci à son tribunal de Pula.
Après
avoir maté une révolte de supplétifs Germains en Franche-Comté,
Julien reprend l'offensive selon les plans de 356.
L'envoyé
de Constance, Decentius, arrive en janvier 360 à Lutèce porteur
d'une nouvelle qui n'enchante pas les troupes en partie Gauloises et
Germaines, très attachées à leur nouveau César et peu désireuses
d'abandonner leurs familles pour aller combattre dans la lointaine
Mésopotamie au climat si différent du leur. Sorti de son palais en
pleine nuit, ceint du diadème de circonstance et levé sur un
bouclier à la manière Franque, Julien César est acclamé Auguste
par ses troupes en février 360.
Averti
en mars 360 de la rébellion de son cousin, Constance reçoit peu
après, à Césarée de Cappadoce, les envoyés porteurs de ladite
lettre, signée Julien César, dans laquelle l'usurpateur négocie le
maintien de son titre augustal. Constance rejette avec fureur ces
propositions, conscient que le rapport de force joue en sa faveur...
Constance doit quant à lui poursuivre sa guerre Perse : Durant
l'hiver, il se porte sur Édesse puis Amida, assiège Bezabde et se
rend à Hiérapolis.
En
361, à la différence de Julien qui laisse les Gaules nettoyées des
Barbares, il est beaucoup plus difficile pour Constance de quitter un
front Oriental de nouveau en grande difficulté. Envisageant
peut-être d'appliquer à Julien la stratégie de créer une
diversion sur le Rhin l'empereur correspond avec le chef Barbare
Vadomaire jusqu'à ce que ce dernier soit capturé par les forces de
l'usurpateur.
Il
veille également à fortifier les riches provinces d'Afrique contre
un potentiel débarquement venant d'Italie. Après un nouvel été à
batailler sur l'Euphrate, et apprenant que Julien, à la tête de ses
armées s'est mis en marche vers Sirmium en Illyrie,
Constance
II quitte finalement la Mésopotamie supérieure pour marcher
au-devant des forces de son rival... En juillet, Sirmium tombe entre
les mains de l'usurpateur qui avance jusque Naïssos où il se
prépare pour l'affrontement avec les armées de son cousin...
Constance lui épargne cette peine, tombé malade à Tarse en
octobre, Constance Auguste, épuisé par la fièvre, décède le 3
novembre 361, à Mopsucrène en Cilicie, dans sa 44e année, la 24e
de son règne
Baptisé
au dernier moment, comme l'a été son père Constantin avant lui,
Constance désigne un successeur avant d'expirer.
Renonçant
à faire endurer aux populations de l'empire les affres d'une
nouvelle guerre civile, pleinement conscient de l'intérêt supérieur
d'un Empire menacé de toute part, attaché à faire survivre la
dynastie Constantinienne, l'empereur fait de son ennemi et néanmoins
cousin son héritier désigné. Aux alentours du 20 novembre, Julien
l'usurpateur apprend ainsi que son rival est mort et qu'il est
désormais Auguste de tout le monde romain.
Décrétant
un deuil national, le nouvel empereur se rend à Constantinople où
il accueille la dépouille impériale qu'il conduit, en grande pompe,
en l'église des Saints-Apôtres où Constance va reposer aux côtés
de son père. Présidant le Sénat de Constantinople, Julien rend au
défunt les honneurs de l'apothéose. À ce nouvel Auguste, qui
revendique enfin après des années de dissimulation son culte des
anciens dieux Romains, échoit un Empire où coexistent païens et
chrétiens, eux-mêmes déchirés par les hérésies, arianisme et
donatisme. Mais le principal héritage que Julien reçoit de son
prédécesseur demeure le conflit Perse. Cette guerre de vingt-six
ans que Constance n'est jamais parvenu à gagner va causer la perte
de Julien. Auréolé de ses succès, ce dernier se lance, sur les
traces d'Alexandre, dans une grande campagne au cœur du territoire
ennemi. Cet abandon de la stratégie défensive de son prédécesseur
ne se révèle finalement pas être le succès escompté, puisque le
26 juin 363, après avoir renoncé à prendre la capitale Perse,
Ctésiphon, l'empereur Julien est mortellement blessé, en plein
territoire sassanide, alors qu'il participe à un combat
d'avant-garde. Jovien, son successeur désigné aura la rude tâche
de signer une paix humiliante avec Shapur II mais aussi de rétablir
l'Empire chrétien, qu'avaient défendu toute leur vie Constantin et
son fils...
L'Ancienne
et Nouvelle Rome
Constance
II — Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Constance_II
Constance
II (Flavius Julius Constantius en latin), né le 7 août 317 à
Sirmium et mort le 3 novembre 361 ..... Il séjourne à Singara
l'année suivante ainsi qu'à Émèse et dégage encore l'imprenable
Nisibe du siège auquel la soumet le Roi des ...
Emp
romains - Constance II (Flavius Julius Constantius)
www.empereurs-romains.net/emp60.htm
Emp
romain : Constance II (Fl. Constantius) - Notice biogr. Nombreux
liens vers d'autres pages et sites ... 337 - 361. Constance II
(Flavius Julius Constantius) ...
Termes
manquants : année
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