vendredi 27 mai 2016

EN REMONTANT LE TEMPS... 361

13 MAI 2016...

Cette page concerne l'année 361 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

UNE FAMILLE TRÈS REMUANTES.
 
SOLIDUS DE CONSTANTIN
Constance naît sous le nom de Flavius Julius Constantius le 7 août 317 à Sirmium dans le diocèse de Mésie en Illyrie, fils de l'empereur régnant, Constantin Ier, qui a usurpé le titre impérial en revêtant le manteau de pourpre des empereurs en 306, et été reconnu Auguste soit empereur légitime en 310... Constance est par conséquent né sous le règne de son père, événement rarissime dans un Empire où la succession héréditaire n'a jamais fait figure d'évidence depuis les temps fondateurs du principat Augustéen. Il est le 3e fils de l'empereur, après Crispus, fils de Minervina, et Constantin II, qui, comme Constance est le fils de Fausta, seconde femme de Constantin. Il est donc fils mais aussi petit-fils d'empereur, à double titre, puisqu'il descend à la fois de Constance Ier dit Chlorus par son père et de Maximien Hercule par sa mère. Un 4e fils, Constant, lui aussi fils de Fausta, vient compléter la fratrie en 320.

Ces enfants reçoivent une éducation soignée confiée à des précepteurs chrétiens, désireux de mettre fin aux guerres civiles fréquentes, conséquences d'une absence de règle de succession précise, et en rupture avec le modèle tétrarchique dressé par Dioclétien dont il a montré les limites, Constantin escompte fonder sa propre dynastie basée sur un principe d'hérédité. Ainsi tous les fils de Constantin sont selon l'ordre de naissance honorés successivement du titre de César, soit vice-empereur :
Crispus et Constantin II en 317,
Constance le 8 novembre 324,
Constant le 26 décembre 333 et même leur cousin Dalmatius, fils de Flavius Dalmatius, lui-même demi-frère de l'empereur, en 335...
À l'âge de 7 ans, à Nicomédie, Constance reçoit donc la pourpre des mains de son père et devient ainsi l'un des plus hauts dignitaires de l'Empire. Sa position au sein de la famille impériale est même confortée lorsqu'au début de l'année 326 Constantin fait exécuter son fils aîné Crispus dans les thermes de Pula.
La mère de Constance, Fausta, accusée d'adultère avec son beau-fils défunt, est elle aussi mise à mort peu de temps après, à Trèves.

Jusqu'en 332, du fait du jeune âge de Constance, son nouveau titre impérial demeure sans responsabilités réelles. À partir de cette date, Constantin, l'estimant plus mûr, décide de l'associer plus étroitement à son action. De retour d'une nouvelle campagne contre les Goths, il partage ainsi avec ses deux fils aînés, Constantin II et Constance, le prestige de la victoire. Constance semble ensuite avoir été envoyé en Gaule tandis que son frère combat les Barbares sur la frontière Danubienne. Constantin II remplace ensuite son frère cadet sur la frontière Rhénane lui permettant de se rendre en Syrie où l'empereur Constantin craint la reprise du conflit contre les Perses Sassanides.

En 334, le Roi des rois Perse Shapur II envahit l'Arménie avec pour objectif de détrôner le roi Chosroès III et de le remplacer par son frère pour ancrer le royaume aux côtés de son Empire. Averti de la situation, notamment par une ambassade de chrétiens Arméniens craignant les persécutions, Constantin charge son fils Constance de la situation en 335. Après quelques revers initiaux pour les armées Romaines, le frère du Roi des rois, promis au trône d'Arménie, est tué. Shapur II adresse alors à Constantin, en 336, des propositions de paix qui sont acceptées.

Pendant ce temps, Constantin continue d'associer ses Césars à son œuvre. Leurs noms sont associés à tous ses triomphes, pour leur garantir l'allégeance de l'armée, et ils sont ainsi nommés Sarmaticus, Gothicus, Alamannicus et Germanicus, soit vainqueurs des Sarmates, des Goths, des Alamans et des Germains.
La propagande impériale gravée sur les monnaies nouvellement émises les désigne comme les « Très Nobles Césars » et les fait couronner par la Victoire. Enfin, ils participent aux côtés de l'empereur aux festivités données à
l'occasion de ses 30 ans de règne, ses tricennalia de 336, qu'il célèbre dans sa toute nouvelle capitale, Constantinople, fondée 12 ans auparavant en 324.

Dès 335, Constantin II est chargé des diocèses de Bretagne, des Gaules, de l'Hispanie et de Vienne,
Constance reçoit l'Asie, le Pont et l'Orient, tandis que l'Italie, l'Afrique et les Pannonies sont mises au bénéfice de Constant.
Dalmatius n'est pas en reste puisqu'il reçoit la Mésie et la Thrace.
Un cinquième homme est associée à cette distribution, il s'agit d'Hannibalien, frère de Dalmatius et cousin de Constance, qui doit recevoir le royaume d'Arménie dont il est d'ores et déjà nommé Roi des rois en sus de territoires dans la région du Pont, une fois que Constantin aura mené sa grande campagne contre les Perses. Ce système à 5 est pérennisé par des mariages entre les différentes branches de la famille. Hannibalien se marie ainsi avec sa cousine Constantina, la fille aînée de l'empereur, tandis que Constance reçoit pour épouse Constantia, qui est également sa cousine, puisqu'elle est la fille de Jules Constance, frère de Constantin.

L'empereur vieillissant sait certainement combien ce système à 5 coempereurs peut être fragile. Sans doute envisage-t-il de choisir, parmi ces Césars, celui qu'il estime être le plus compétent pour en faire son successeur, après les avoir mis à l'épreuve du pouvoir.
Peut-être a-t-il plutôt l'intention d'élever ses 2 aînés, Constantin II et Constance II à l'Augustat, laissant Constant, Dalmatius et Hannibalien au rang subalterne de César. Toujours est-il que Constantin II, fort de son statut de fils aîné de l'empereur semble avoir joui d'une certaine prééminence sur ses frères et cousins. Par ailleurs, le fait que les cinq héritiers présumés soient envoyés à la tête des différentes provinces ne signifie en aucun cas que le pouvoir à la fin du règne de Constantin ait été partagé. L'empereur garde la haute main sur son Empire et ses Césars ne demeurent que des exécutants sans réel pouvoir d'initiative.
Qu'il ait ou non arrêté une décision précise sur l'organisation de sa succession, l'empereur Constantin ne la précise pas clairement. Alors qu'il rend son dernier souffle à Ancyre, le 22 mai 337, jour de la Pentecôte, à midi, après avoir reçu le baptême chrétien des mains de l'évêque arien Eusèbe de Nicomédie, il laisse un Empire avec 4 Césars et un Roi des rois sans aucune instruction quant à la marche à suivre.

Pendant un mois, la foule des dignitaires et des simples citoyens défile dans le palais impérial et se recueille devant la dépouille de l'empereur défunt, ramené entre temps à Constantinople.
Dans le même temps, des officiers sont envoyés aux quatre coins de l'Empire pour prévenir les Césars et le Roi des rois de la vacance du pouvoir. Chacun étant déjà installé dans sa zone d'influence :
Constantin II à Trèves
Constant à Milan,
Dalmatius en Illyrie
Constance II à Antioche.
C'est ce dernier qui est le plus proche de Constantinople et qui arrive le premier dans la capitale. C'est donc lui qui prend en charge la conduite des obsèques, dès juin 337... Il a alors 20 ans, et conduit la procession funèbre escortant le défunt à son mausolée en l'église des Saints-Apôtres où il est inhumé.

L'empereur reçoit l'apothéose du Sénat de Rome, tandis que des pièces de consecratio sont émises, au nom de Constance II et Constantin II, montrant le défunt debout sur un quadrige et accueilli par la main du Dieu des chrétiens. L'influence de Constantin survit à son décès puisque pendant 3 mois, jusqu'en septembre 337, l'Empire reste sans Auguste en titre, aucun des Césars ne réclamant le titre.
Cette situation de statu quo où aucun des 4 Césars et du Roi des rois n'ose déclarer ses prétentions au titre impérial ne peut néanmoins pas durer éternellement.
L'enchaînement précis des événements durant ces quelques mois n'est pas clair. Toujours est-il qu'il semble que l'armée ait refusé sa confiance aux deux neveux du défunt, tandis que l'évêque Eusèbe de Nicomédie annonce, fort opportunément, avoir découvert un billet de la main du défunt accusant ses frères de l'avoir empoisonné. Les 3 frères encouragent alors des soldats de la garde impériale à massacrer les frères et neveux de l'empereur ou tout au moins les laissent agir de la sorte.
Le César Dalmatius - le Roi des rois Hannibalien - leur père Flavius Dalmatius et leur oncle Jules Constance tombent, entre autres, assassinés.
Quelques hauts fonctionnaires impériaux, à l'image du préfet Ablabios, connaissent le même sort.
De la famille proche de Constantin, et à l'exception des 3 frères, ne restent que 2 survivants mâles, les enfants de Jules Constance, soit les cousins des 3 Césars, Gallus (11 ans) et Julien (6 ans). Le nom de Constance II est associé à ces événements, puisque, à la différence de ses frères, le César est présent à Constantinople et s'empresse de prendre des mesures conservatoires afin de confisquer les biens des victimes de l'épuration.
Qu'il s'agisse d'une sédition militaire que les 3 Césars n'ont fait qu'encourager, ou d'un massacre bel et bien ordonné par eux, le résultat est le même puisque les 3 frères se sont libérés de tous ceux de leurs parents qui auraient pu avoir des prétentions sur le trône impérial...
Ainsi, à l'issue du massacre qui a vu mourir leurs rivaux, Constantin II, Constance II et Constant se réunissent à Viminacium en Mésie, le 9 septembre 337, pour organiser le partage de l'Empire.
Constance II, qui y est présent depuis juillet y accueille ses 2 frères, et tous 3 sont acclamés Augustes par les troupes de l'armée du Danube avec lesquelles Constance vient de mener une brève mais victorieuse expédition contre les Sarmates.
Les trois frères se partagent un trône laissé vacant durant plus de 100 jours, période pendant laquelle, faute d'empereur en titre, toutes les décisions sont encore prises au nom du défunt Constantin.
Si tous 3 s'accordent sur la nécessité de sauvegarder l'unité de l'Empire, les modalités pour y parvenir sont âprement négociées lors de cette entrevue. Déjà, les territoires des neveux assassinés sont partagés entre les trois Augustes.
Le diocèse de Thrace ainsi que, semble-t-il, une partie de celui de Mésie passent à Constance II et accroissent ses possessions Orientales. Le reste du diocèse de Mésie est joint à la part du jeune Constant.
Constantin II, l'aîné de la fratrie, exige un statut privilégié par rapport à ses frères, qui lui sont d'une manière ou d'une autre subordonnés... Constant et Constance II se prononcent, sans surprise, en faveur d'une direction collégiale de l'Empire. Un accord est finalement trouvé entre Constantin II et Constance II aux dépens de leur cadet :
Constance obtient de pouvoir légiférer comme il l'entend dans ses territoires et, en échange, Constantin II obtient de mettre Constant, qui est encore mineur, ainsi que ses territoires sous sa tutelle.

Une fois le partage terminé, celui qui est désormais connu sous le titre de Constance II ne s'attarde pas en Mésie. Profitant de la mort de Constantin, le Roi des rois Perse Shapur II a déclaré la guerre à Rome et la présence de l'empereur est requise sur le front Oriental. L'objectif des Perses, qui attaquent le Nord de la Mésopotamie, est la capture de la ville fortifiée de Nisibe dont la perte rend dangereuse toute expédition Romaine en Arménie ou sur le territoire Perse même.
Depuis Antioche, Constance II dirige les armées Romaines mais s’appuie plus sur la force des forteresses Orientales comme Nisibe, dont il fait lever le siège, ou encore Singara et Amida pour briser l'élan offensif Perse que sur des affrontements rangés. De fait, si les Perses ne parviennent pas à s'imposer dans la région, la stratégie défensive de Constance II ne lui permet pas non plus d'obtenir de victoire claire et la guerre s'éternise, mobilisant toute l'attention de l'empereur alors que des troubles croissants agitent l'Occident... Le jeune Constant, âgé de 17 ans lors de la conférence de Viminacium, n'est pas particulièrement satisfait des décisions qui y ont été prises. Très vite les relations s'enveniment entre Constant et Constantin II, qui exerce un droit de tutelle sur l'administration de ses territoires, peut-être avec l'encouragement de leur cour respective. L'envoi de troupes du Rhin à travers l'Italie de Constant, au motif d'aider Constance II dans son effort de guerre contre les Perses, sert de prétexte à la guerre.

Au printemps 340, Constant détache des troupes pour stopper l'avance de son frère.
L'armée de Constantin II est rattrapée en Italie du Nord et les troupes de son cadet la font tomber dans une embuscade non loin d'Aquilée. Constantin II, qui commande personnellement l'armée, ne ressort pas vivant de ce guet-apens. Toutes les provinces sous son autorité sont aussitôt saisies par Constant, sans que Constance, toujours occupé par ses campagnes en Mésopotamie, en tire le moindre avantage territorial.
Désormais pleinement satisfait du nouvel ordre des choses, et sans doute préoccupé par les incursions barbares sur le Rhin et le Danube, Constant ne déclare pas la guerre au dernier de ses frères. Une dyarchie s'instaure, l'Occident aux mains de Constant, l'Orient à celles de Constance, mais sans que soit sacrifiée l'unité du monde Romain, l'unanimitas entre les 2 frères, qui légifèrent conjointement.
Il semble qu'une nouvelle entrevue se soit tenue à Viminacium, le 4 avril 340, entre les deux Augustes, à l'occasion de laquelle est justement réaffirmée l'unité de l'Empire.

L'unité affichée de Constance et Constant se fissure quelque peu, dans la première moitié des années 340, au sujet de la politique religieuse à mettre en œuvre. La cause en est une position différente vis-à-vis de la question de l'arianisme qui divise profondément les communautés chrétiennes depuis le début du IVe siècle.
Constantin, après avoir porté le credo Nicéen à la suite du premier concile de Nicée, semble s'être découvert des sympathies pro-ariennes à la fin de son règne, sous l'influence d'Eusèbe de Nicomédie.
Constance II semble s'être lui aussi montré favorable à cette vision mais son jeune frère Constant s'y montre radicalement hostile.
Des troubles éclatent à Antioche et à Constantinople, pour le contrôle du siège épiscopal, tandis que le très Nicéen Athanase d'Alexandrie, chassé de son évêché par Constance en 339, est réhabilité par les prélats Occidentaux.
Moins déterminé sur la question, ou peut-être simplement trop occupé par ses campagnes Orientales pour envisager la rupture avec Constant, Constance finit par céder et, en 346, Athanase revient triomphalement à Alexandrie.
À partir de cette date, les relations semblent revenir au beau fixe, et des monnaies émises entre 348 et 350 célèbrent ainsi le « Retour des Temps Heureux ».

Entre temps, les 2 frères défendent chacun de leur côté les frontières Romaines contre les envahisseurs Barbares. Ainsi, tandis que Constant affronte les Francs sur le Rhin, qu'il défait en 342, puis les Sarmates et les Vandales sur le Danube, Constance poursuit sa guerre d'usure contre les Perses dans le Nord de la Mésopotamie. Il remporte une victoire à l'été 343 puis une seconde aux abords de Singara, à l'été 344.
CAMPAGNE DE JULIEN
Il se rend ensuite personnellement à Nisibe puis Édesse en 345, puis affronte une 3e fois, en 348 les armées Perses devant Singara où les 2 camps subissent de lourdes pertes. Il séjourne à Singara l'année suivante ainsi qu'à Émèse et dégage encore l'imprenable Nisibe du siège auquel la soumet le Roi des rois durant l'été 350.
À cette date, à l'issue de 13 années de guerre, et en dépit de multiples offensives, les Perses ne sont toujours pas parvenus à submerger durablement les grandes forteresses frontalières de l'Empire romain. Attaqué par les tribus nomades Chionites sur sa frontière Orientale, Shapur II renonce temporairement à ses grands projets, tandis que les affaires d'Occident éloignent une nouvelle fois Constance II du soleil de l'Orient... Constant est tombé, renversé entre temps par un nouveau coup d'État militaire.
Impopulaire au sein des troupes du Rhin, celles qu'avaient commandé le défunt Constantin II, brutal envers les païens et ceux qu'il considère comme des hérétiques, Constant semble s'être aliéné à la fois son état-major et la population des diocèses Occidentaux. Une conspiration se fomente, impliquant l'ancien préfet du prétoire des Gaules Fabius Titianus et le comes rerum privatum Marcellinus, qui gère la fortune privée de l'empereur, au profit du comte Magnence, officier supérieur d'une armée, le comitatensis des Gaules...

Le 18 janvier 350, à la fin d'un banquet donné en l'honneur de l'anniversaire du fils de Marcellinus, Magnence revêt la pourpre impériale et se fait acclamer par les troupes.
Constant, parti chasser aux environs d'Autun mesure tout de suite le rapport de force en sa nette défaveur et prend la fuite en direction des provinces Hispaniques. Rattrapé par Gaiso, officier de Magnence, à Helena sur les marches des Pyrénées Gauloises, il est mis aux arrêts et exécuté. Profitant de la mort de Constant, un de ses cousins, Népotien, survivant du massacre familial de 337, saisit lui aussi la pourpre.
Aux environs du mois de juin, en Italie, il défait le préfet du prétoire de Magnence, Anicetus, mais est vaincu à son tour par Marcellinus et meurt sous les murs de Rome... L'Italie se rallie à l'usurpateur.
Libéré de ses guerres Persiques à l'été 350, Constance II s'inquiète de la possibilité que les armées du Danube se rallient à leur tour à Magnence le mettant en position de force. Or, ce dernier a justement élevé son frère Décence au Césarat et lui a confié la frontière Rhénane, le laissant libre de se consacrer à une possible guerre civile.
Par l'intermédiaire de sa sœur Constantina, veuve d'Hannibalien, l'éphémère Roi des rois Romain d'Arménie, Constance encourage un autre officier à usurper la pourpre. Il s'agit de Vétranion, commandant des troupes stationnées en Illyrie, qui se fait proclamer César par les soldats du Danube.
À défaut d'avoir pu s'en rendre maître à temps, Constance ralentit tout du moins la progression de Magnence en direction de l'Orient.

Ce dernier tente bien de se concilier Vétranion, tout en négociant avec Constance sa reconnaissance comme Auguste d'Occident, mais échoue dans les deux cas. Constance fait route vers l'Illyrie et la ville de Naïssos, où il s'entretient avec Vétranion qui semble émettre désormais des prétentions sur le titre d'Auguste, faisant de lui l'égal de Constance.
L'empereur lui propose alors de s'en remettre à l'arbitrage de ces mêmes armées du Danube que commande Vétranion.
Ce dernier accepte donc mais Constance, dans un discours éloquent, en appelle aux mânes du défunt Constantin, son père, et aux serments jurés liant les glorieuses armées Danubiennes à la dynastie régnante. Sentant ses troupes abandonner son parti, Vétranion se jette au pied de l'empereur et troque la pourpre contre une grâce impériale.

En dépit de ce succès, au début de l'année 351, Magnence contrôle tout l'Occident, y compris l'Italie, l'Afrique et peut-être même la Cyrénaïque qui rallient son camp. Il est à Rome en février, où il nomme de nouveaux préfets du prétoire et de la ville, et prépare sa campagne contre Constance. Il repousse une tentative d'incursion de ce dernier en Italie du Nord, non loin d'Aquilée et pénètre en Pannonie. Les 2 forces se rencontrent à Atrans, Siscia et Sirmium sans qu'aucun des belligérants ne l'emporte de manière décisive. Finalement, les 2 armées se mettent en ordre de bataille le 28 septembre 351, à Mursa... Aidé par la trahison du tribun Silvanus qui rallie ses rangs, Constance semble l'emporter, encore que la bataille soit un bain de sang des 2 côtés. Constance suscite par ailleurs sur les arrières de Magnence l'attaque du roi Alaman Chnodomar qu'il pousse à envahir les Gaules. Magnence reflue sur Aquilée sans doute pour se replier en Hispanie mais Constance lève une flotte et débarque des troupes à Narbonne pour lui barrer la route.

En 352, il obtient le ralliement de l'Italie et de l'Afrique.

En 353, il affronte une nouvelle fois Magnence au Mons Seleucus, non loin de Gap. À la suite de la victoire de Constance II, Magnence réfugié à Lugdunum met fin à ses jours, le 10 août 353, tandis que son frère et vice-empereur Décence se pend à Sens.
Constance II, qui célèbre le 30e anniversaire de son accession au trône à Arles, ordonne une épuration des partisans du vaincu. Même s'il se sait plus vulnérable que jamais, et même s'il est désormais confronté aux incursions des Barbares qu'il a poussé à envahir les Gaules, Constance II s'impose dès lors comme le maître unique de l'Empire Romain.
Si Constance a pu s'éloigner si longtemps de l'Orient sans crainte, c'est qu'il a pris soin de s'y faire représenter. La cessation toute temporaire des hostilités peut en effet reconduire les 2 empires frontaliers à la guerre, pour peu que Shapur II finisse de régler ses propres soucis Orientaux. Il faut donc pour Constance envisager de déléguer, la frontière Perse à un haut-responsable Romain. Très attaché à l'impératif dynastique, et rendu méfiant contre ses généraux au vu des événements en Occident, Constance prend le parti de nommer un membre de sa famille au rang de César. Or, 14 ans après le massacre familial, le choix s'offrant à l'empereur n'est pas très large, puisque de sa parenté proche ne restent que 2 survivants... Ses cousins Gallus et Julien, tous 2 fils de Jules Constance. À la différence de leur père, ils ont, en effet, eu la chance de survivre à cette nuit terrible, mais ils ont été envoyés par Constance, pour plus de sûreté, en résidence surveillée à Macellum en Cappadoce. Le choix de l'empereur, renseigné par ses agents, se porte sur Gallus, le plus vieux des 2 frères, qui, du haut de ses 25 ans, est subitement invité à quitter sa réclusion pour se rendre à la cour rejoindre son cousin.

Le 15 mars 351, à Sirmium, en pleine guerre civile contre Magnence, Constance II revêt son cousin du manteau de pourpre des Césars et lui offre, de surcroît, la main de sa sœur, Constantina, qui l'a habilement servi durant l'usurpation de Vétranion. Le nouveau César ne porte sans doute pas l'empereur dans son cœur, le croyant certainement impliqué dans l'assassinat de son père et du reste des Constantiniens. Il semble d'ailleurs que lors de leur entrevue, l'empereur ait amorcé devant lui le début d'un repentir, attribuant à ses propres péchés son incapacité à avoir un héritier ou ses contre-performances dans sa guerre contre les Perses.
CONSTANTIN II
Gallus, qui rejoint Antioche en mai 351, ne se fait toutefois pas d'illusion sur la nature de leur relation. Dans une lettre qu'il lui adresse, Constance prend en effet le soin de lui rappeler que « le pouvoir ne peut ni ne doit être partagé ». De fait, les prérogatives du César sont minimes : Il n'exerce qu'une fonction de représentation du pouvoir impérial. Ses officiers supérieurs comme Ursicin et ses fonctionnaires impériaux comme le préfet du prétoire d'Orient Thalassios ne reçoivent leurs ordres dans les faits que de Constance et c'est à lui qu'ils adressent leurs rapports. Cet état de fait agace le César autant que sa femme, qui, sûre du soutien de Constance après le rôle qui est le sien durant la guerre civile, encourage Gallus à se saisir réellement du pouvoir dont il est, en principe, le titulaire.
Prenant la tête de ses troupes, le César remporte quelques succès, contre les Isauriens en Cilicie, contre des Juifs révoltés en Galilée à l'été 352, il semble abattre la conspiration d'un certain Orphitus, un ancien proche de Magnence, et surtout il tient en respect l'éternel ennemi Perse.
Encouragé par sa femme, il semble se comporter en véritable tyran, exécutant, bannissant et confisquant de manière parfois quelque peu hâtive au point de s'attirer finalement une relative impopularité.
Plus grave il commence à se constituer un parti sur place, laissant craindre à l'empereur, tout juste sorti de 3 ans de guerre civile, une nouvelle usurpation.

Par mesure de précaution, Constance rappelle un maximum de troupes d'Orient, troupes dont il peut du reste avoir réellement besoin, tandis que lui-même traverse le Rhin au printemps 354 pour affronter les Barbares. Dans le même temps, une émeute éclate à Antioche où réside Gallus, en réaction à la famine qui touche la ville... À la suite d'une réflexion maladroite de Gallus, la population se retourne contre le gouverneur de Syrie qui est massacré.
Gallus réagit violemment et fait couler le sang.
Constance, sans doute décidé à le relever de ses fonctions, lui envoie plusieurs lettres invitant le couple à se rendre à sa cour, lettres auxquels le César ne donne aucune suite. Profitant de la mort du préfet du prétoire d'Orient Thalassios, Constance charge son successeur nouvellement nommé, Domitianus, d'inviter instamment Gallus de le rejoindre dès son arrivée à Antioche. Peut-être lancé dans une fuite en avant, après avoir deviné les intentions de son supérieur, ou commettant simplement l'irréparable, Gallus fait arrêter et exécuter ce préfet à son arrivée, ainsi que le questeur du palais...
Constance convoque une nouvelle fois son César à Milan, qui cette fois ne peut plus tergiverser.
Privé de son épouse, Constantina, la sœur de l'empereur, qui meurt de maladie sur le chemin, et après une étape à Constantinople, où il prend encore le temps d'assister à des jeux, Gallus est conduit à Poetovio, au sud de Vienne, en septembre 354, où il est dépouillé des insignes impériaux, puis à Pula où un tribunal spécial dirigé par l'eunuque Eusébios le condamne à mort.
Constance se débarrasse ainsi d'un vice-empereur brutal et impopulaire mais est de nouveau confronté au problème qui est le sien : Concilier la défense et la réorganisation des Gaules soumises aux invasions, tout en maintenant en respect le voisin Sassanide toujours suspect d'être tenté, au moindre signe de faiblesse, de relancer les hostilités.

Hésitant à renouveler l'expérience malheureuse de Gallus, il s'efforce, dans un premier temps, de gérer seul l'immensité de l'Empire. Il mène en Gaule plusieurs campagnes, contre les Alamans du Brisgau à la fin de l'année 354, puis en 355 contre ceux du Bodensee. Alors qu'il retourne à Milan où réside sa cour, l'empereur confie au général Silvanus, qui a trahi Magnence à la veille de la bataille de Mursa, la défense des Gaules avec rang de magister peditum, voire de magister militum, l'un des grades les plus élevé de la hiérarchie militaire du Bas-Empire. La rapide promotion du nouveau maître de l'infanterie attise la rivalité d'un autre officier général de Constance, le maître de la cavalerie Arbetio, qui, avec l'aide de plusieurs hauts-fonctionnaires civils comme le préfet du prétoire des Gaules Lampadius, qui monte un complot pour le faire chuter.
Des lettres falsifiées sont présentées à Milan à l'empereur, elles semblent indiquer que Silvanus fomente un complot pour le renverser. Plusieurs officiers présents à la cour, dont le tribun des scholes Mallobaud, se récrient, prennent la défense du malheureux général et obtiennent la tenue d'une enquête.
Bien leur en prend puisque les faussaires sont finalement confondus et mis hors d'état de nuire. Cependant, mal informé, craignant d'être de toute façon condamné à mort, Silvanus se lance dans une fuite en avant et se fait acclamer empereur à Cologne, le 11 août 355.
En réaction à cet acte hostile, Constance envoie une petite délégation, commandée par le général Ursicin... Officiellement pour rendre hommage à l'Auguste autoproclamé...
Arrivé sur place, au mois de septembre 355, Ursicin soudoie quelques hommes de Silvanus, des Brachiales et des Carnutes, et leur fait assassiner leur chef alors qu'il se rend à la messe.

Constance se débarrasse ainsi de son 5e usurpateur, mais il perd dans ces événements plusieurs officiers généraux compétents, à commencer par Silvanus, alors que les Barbares, Francs, Alamans, Saxons, s'assurent le contrôle des 40 places fortes Romaines sur le Rhin, ouvrant le territoire à leurs incursions.
La pression des Quades et des Sarmates sur le Danube.
La menace Perse en Orient.
L'absence de généraux brillants et de jeunes héritiers poussent Constance à considérer à nouveau la possibilité de nommer un César parmi sa parenté... Sans surprise, c'est sur Julien, son cousin, le dernier des Flaviens descendant de Constance Chlore, que se porte son choix. Là encore, Constance peut craindre, à raison, de n'être pas particulièrement apprécié par son cousin, de par son implication dans la mort de son père Jules Constance mais aussi de son frère Gallus.
Pressé par l'urgence de la situation en Gaule, et conseillé dans ce sens par son épouse Eusebia, Constance, se résout finalement, encore qu'avec réticence, à draper Julien de la pourpre des César, à Milan, le 6 novembre 355, et à lui accorder la main de sa sœur cadette Hélène.

Encore une fois, si Julien reçoit une juridiction étendue aux Gaules, aux Hispanies et aux Bretagnes, les décisions de l'état-major et les comptes de l'expédition sont tenus à Milan par Constance, le César n'étant réduit, comme Gallus avant lui, qu'à une fonction d'apparitor aux ordres du Prince.
Cette fois encore, Julien est entouré d'hommes de confiance de Constance, aux généraux Marcellus et Barbatio, le préfet du prétoire des Gaules Florentius ou le questeur Saloustios avec lequel il finit par se lier.

Le nouveau César n'a reçu aucune formation militaire, et lors de ses passages à Nicomédie et Athènes après avoir quitté sa réclusion de Macellum, il passe plus de temps en la compagnie des philosophes qu'au milieu des casernes, ce qui laisse peu d'illusions à Constance sur ses qualités de stratège. Aussi, Constance ne daigne l'informer de la situation réelle en Gaule, notamment de la perte de Cologne, qu'à son arrivée à Turin, le 1er décembre 355, escorté sur quelques mille par son cousin.
De toute évidence, Julien ne dispose que de peu d'opportunités de briller dans ses campagnes, entouré de généraux qui le surveillent plus qu'ils ne lui obéissent, au milieu d'un pays ravagé par les Barbares et affaibli par les guerres.
Hivernant à Vienne près de Lugdunum, il tire profit de son immobilité pour recevoir une formation militaire sommaire de la part du questeur Saloustios. Quittant la cité au printemps 356 pour rejoindre l'armée à Reims, selon les ordres de Constance, il fait un détour par Autun, qui a manqué de tomber l'année précédente, et où avait séjourné son grand-père Constance Chlore...

Si Constance se décide à laisser à Julien les rênes de la Gaule, il ne renonce pas à le surveiller à distance. Ainsi, un nouveau général vient rejoindre l'état-major du César, Barbatio, ancien commandant des gardes de Gallus, qui a dégradé et transféré celui-ci à son tribunal de Pula.
Après avoir maté une révolte de supplétifs Germains en Franche-Comté, Julien reprend l'offensive selon les plans de 356.
L'envoyé de Constance, Decentius, arrive en janvier 360 à Lutèce porteur d'une nouvelle qui n'enchante pas les troupes en partie Gauloises et Germaines, très attachées à leur nouveau César et peu désireuses d'abandonner leurs familles pour aller combattre dans la lointaine Mésopotamie au climat si différent du leur. Sorti de son palais en pleine nuit, ceint du diadème de circonstance et levé sur un bouclier à la manière Franque, Julien César est acclamé Auguste par ses troupes en février 360.

Averti en mars 360 de la rébellion de son cousin, Constance reçoit peu après, à Césarée de Cappadoce, les envoyés porteurs de ladite lettre, signée Julien César, dans laquelle l'usurpateur négocie le maintien de son titre augustal. Constance rejette avec fureur ces propositions, conscient que le rapport de force joue en sa faveur... Constance doit quant à lui poursuivre sa guerre Perse : Durant l'hiver, il se porte sur Édesse puis Amida, assiège Bezabde et se rend à Hiérapolis.

En 361, à la différence de Julien qui laisse les Gaules nettoyées des Barbares, il est beaucoup plus difficile pour Constance de quitter un front Oriental de nouveau en grande difficulté. Envisageant peut-être d'appliquer à Julien la stratégie de créer une diversion sur le Rhin l'empereur correspond avec le chef Barbare Vadomaire jusqu'à ce que ce dernier soit capturé par les forces de l'usurpateur.
Il veille également à fortifier les riches provinces d'Afrique contre un potentiel débarquement venant d'Italie. Après un nouvel été à batailler sur l'Euphrate, et apprenant que Julien, à la tête de ses armées s'est mis en marche vers Sirmium en Illyrie,
Constance II quitte finalement la Mésopotamie supérieure pour marcher au-devant des forces de son rival... En juillet, Sirmium tombe entre les mains de l'usurpateur qui avance jusque Naïssos où il se prépare pour l'affrontement avec les armées de son cousin... Constance lui épargne cette peine, tombé malade à Tarse en octobre, Constance Auguste, épuisé par la fièvre, décède le 3 novembre 361, à Mopsucrène en Cilicie, dans sa 44e année, la 24e de son règne
Baptisé au dernier moment, comme l'a été son père Constantin avant lui, Constance désigne un successeur avant d'expirer.
Renonçant à faire endurer aux populations de l'empire les affres d'une nouvelle guerre civile, pleinement conscient de l'intérêt supérieur d'un Empire menacé de toute part, attaché à faire survivre la dynastie Constantinienne, l'empereur fait de son ennemi et néanmoins cousin son héritier désigné. Aux alentours du 20 novembre, Julien l'usurpateur apprend ainsi que son rival est mort et qu'il est désormais Auguste de tout le monde romain.
Décrétant un deuil national, le nouvel empereur se rend à Constantinople où il accueille la dépouille impériale qu'il conduit, en grande pompe, en l'église des Saints-Apôtres où Constance va reposer aux côtés de son père. Présidant le Sénat de Constantinople, Julien rend au défunt les honneurs de l'apothéose. À ce nouvel Auguste, qui revendique enfin après des années de dissimulation son culte des anciens dieux Romains, échoit un Empire où coexistent païens et chrétiens, eux-mêmes déchirés par les hérésies, arianisme et donatisme. Mais le principal héritage que Julien reçoit de son prédécesseur demeure le conflit Perse. Cette guerre de vingt-six ans que Constance n'est jamais parvenu à gagner va causer la perte de Julien. Auréolé de ses succès, ce dernier se lance, sur les traces d'Alexandre, dans une grande campagne au cœur du territoire ennemi. Cet abandon de la stratégie défensive de son prédécesseur ne se révèle finalement pas être le succès escompté, puisque le 26 juin 363, après avoir renoncé à prendre la capitale Perse, Ctésiphon, l'empereur Julien est mortellement blessé, en plein territoire sassanide, alors qu'il participe à un combat d'avant-garde. Jovien, son successeur désigné aura la rude tâche de signer une paix humiliante avec Shapur II mais aussi de rétablir l'Empire chrétien, qu'avaient défendu toute leur vie Constantin et son fils...
L'Ancienne et Nouvelle Rome



Constance II — Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Constance_II
Constance II (Flavius Julius Constantius en latin), né le 7 août 317 à Sirmium et mort le 3 novembre 361 ..... Il séjourne à Singara l'année suivante ainsi qu'à Émèse et dégage encore l'imprenable Nisibe du siège auquel la soumet le Roi des ...

Emp romains - Constance II (Flavius Julius Constantius)
www.empereurs-romains.net/emp60.htm
Emp romain : Constance II (Fl. Constantius) - Notice biogr. Nombreux liens vers d'autres pages et sites ... 337 - 361. Constance II (Flavius Julius Constantius) ...
Termes manquants : année

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