samedi 7 mai 2016

EN REMONTANT LE TEMPS... 386

18 AVRIL 2016...

Cette page concerne l'année 386 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

LE NEO PLATONISSISME FACE A LA MONTÉE DU CHRISTIANISME



Libanios (en grec ancien Λιϐάνιος / Libánios et Libanius pour les Romains) est un célèbre rhéteur de culture grecque de l'antiquité tardive (314–393), né à Antioche de Syrie, métropole de l'Orient pendant l'Antiquité tardive. Issu d’une famille curiale plutôt appauvrie, il perd son père vers l’âge de 11 ans. Sa mère et ses deux oncles Panolbios et Phasganiois veillent sur sa jeunesse studieuse. À l'âge de 14 ans, il décide de vouer sa vie à l'étude, la pratique de la littérature et de l'art oratoire. Rejetant l'enseignement de Zenobios d'Elusa (auquel il doit succéder comme sophiste d'Antioche après 354) parce qu'il le trouve de piètre qualité, il suit un parcours d'études atypique en se formant par lui-même tout en continuant de travailler chez un bon grammairien peut être Didymus Chalcenterus, puis va étudier à Athènes entre 336 et 340.

En 340, Nicoklès, un grammatiste (Antiquité Pédagogue qui enseignait à lire et à écrire.) de Sparte, lui offre un poste de professeur (sophiste) à Constantinople, mais il manque l'occasion d'obtenir ce poste et doit s'installer à son compte.
Professeur libre, il est entretenu uniquement par ses élèves (jusqu'au nombre de 80). Mais grâce à sa renommée grandissante, l'empereur décide de le garder à Constantinople par une nomination à un titre surnuméraire. Ses rivaux profitent des émeutes entre ariens et nicéens et de la répression de 342 pour le chasser de la ville.
Après un bref passage par Nicée, Libanios se réfugie alors à Nicomédie, de l'autre côté des détroits, où il devient un personnage célèbre par son art de la rhétorique, période heureuse pour lui et très productive.
C'est à cette même époque qu'il a pu avoir dans son auditoire Basile de Césarée et que le futur empereur Julien se fait passer clandestinement ses cours...

Rappelé à Constantinople par l'empereur Constance II vers 347/348, il s'y déplaît et finit par rentrer dans sa ville natale d'Antioche en 354, d'où il ne semble guère avoir bougé jusqu'à sa mort.
Peu après son retour, il prend une concubine d’origine servile avec laquelle, il a un fils Arabios (rebaptisé Cimon). Il se fait rapidement une grande réputation de rhéteur dans la ville. De plus, il développe de très bon contacts avec les dirigeants municipaux et aussi avec les fonctionnaires de la cour de l'empereur Constance II.

L'empereur suivant, Julien, pour préparer une expédition contre la Perse, installe un temps son palais à Antioche. Mais à cause de son paganisme affiché et de sa rigueur morale il entre en conflit avec la population de la ville. Ce qui n'est pas pour déplaire à Libanios qui entretient avec ce dernier une relation amicale.
La mort de l'empereur à la suite de la Bataille de Ctesiphon (363), a la double conséquence d'affecter personnellement Libianos et d'éloigner pour toujours l'idée d'un retour à l'empire païen d'Auguste, Trajan et Marc Aurèle. C'est vers cette époque qu'il doit avoir pour élève le futur évêque Amphiloque d'Iconium, les auteurs chrétiens ultérieurs lui ajoutent Jean Chrysostome vers cette époque.
L'époque qui suit la mort de Julien, est difficile pour Libanios. La tentative de Coup d'État mené par Procope contre le nouvel empereur Valens vers 365 et à laquelle bon nombre de cités de Syrie se sont associées et surtout la conspiration menée par Théodore d'Antioche, alors que Valens vient d'y établir sa capitale dans le cadre d'opérations militaires (371/372) lesquelles entraînent des représailles sévères à l'égard des cités d'Orient et la persécution de beaucoup d'intellectuels païens.
Même si en raison de l'influence qu'il conserve à la cour, il n'est pas directement touché par les persécutions, cette affaire le marque... Après la catastrophe de la bataille d'Andrinople et la mort de Valens en 378, Libanios peut de nouveau obtenir les faveurs de la cour de Théodose Ier. Il interpelle ce dernier en faveur des sanctuaires païens et pour lui dénoncer divers abus des puissants.

Vers 383/384, il reçoit le titre de questeur honoraire. La date de sa mort reste l’objet de discussion ; sans doute entre 393 et 394. Bien qu'il soit païen et grand admirateur et ami de l'empereur Julien, les auteurs chrétiens du siècle suivant (Socrate de Constantinople, Sozomène) lui ont attribué pour élèves Jean Chrysostome, Basile le Grand, Grégoire de Naziance et Grégoire de Nysse.
Libanios exerce le métier de professeur, dispensateur de la Paideia et de la tradition culturelle grecque classique, seule culture noble à ses yeux. En particulier face à la perte d'importance de cette tradition dans la romanité, surtout dans l'empire occidental où la latinité s'affirme avec le christianisme et l'église
«  La Grèce vaincue, a conquis à son tour, son sauvage vainqueur et a apporté la civilisation au barbare Latium. » — Horace

Pour Libanios l'éloquence rhétorique n'est pas qu'une profession où il veut exceller, c'est un art de vivre, un élément fondamental de l'homme bien fait. En cela, il s'inscrit dans la tradition isocratique, cette tradition pédagogique de la rhétorique où « L'art oratoire apprend à bien penser, à bien agir en même temps qu'à bien écrire. » Isocrate..
De la même manière, on peut aussi y trouver les racines de sa pensée réactionnaire et de son « nationalisme » Hellénique:
« Nous appelons Grecs ceux qui ont en commun avec nous la culture, plutôt que ceux qui ont le même sang. »  Isocrate
Conscient de l'évolution de son siècle, il combat tous les adversaires de la culture Grecque et de ses traditions païennes comme les empereurs Constantin et surtout Constance II, auteur d'une politique de répression contre le paganisme. Et soutient les hommes favorables à la réaction païenne tel l'empereur Julien.
Cette confiance de la faiblesse en elle-même appelle à dresser le portrait de Libanius, le premier de tous les sophistes du IVe siècle, celui qui proteste avec le plus de talent et de persévérance contre le triomphe d'une religion vers laquelle se sentent entraînés tous les hommes vraiment supérieurs.
Peut-être qu'en rappelant le siècle où les Libanius, les Thémistius, les Maxime d'Ephèse luttent contre l'affranchissement du monde...
Aucun motif ne peut excuser la moindre altération apportée à la vérité historique, aux dépens de laquelle se font toujours les allusions et les rapprochements.
Il combat aussi l'évolution centralisatrice du pouvoir et l'interventionnisme croissant des empereurs dans la cité en ce IVe siècle qui s'opposent à l'idéal libéral de la civilisation Hellénique.
Auteur d'une œuvre immense, qui fait l'admiration de ses contemporains et sert de modèle pendant toute l'histoire de Byzance. Sa notoriété est grande aussi en Europe pendant la Renaissance. Après un passage au « purgatoire », il fait de plus en plus parler de lui à la fin du XXe siècle et au début du XXIe.
Son œuvre est l’une des plus importantes que l’antiquité nous ait transmise. Cela représente 11 volumes dans l'édition de Richard Forster. Une soixantaine de discours sur des thèmes tel que l’art oratoire, la justice ou les problèmes relatifs à la vie des écoles et des grandes cités d’Orients.
On peut citer :
Autobiographie, en deux parties écrites entre 374 et 392
Le panégyrique de Constance II (Basilikos logos) (346)
L'éloge d'Antioche (356) (Antiochikos)
Discours de bienvenue à Julien (Prosphonétikos) (362)
Aux Antiociens sur la colère de l'Empereur (363)
L'éloge funèbre de Julien (Epitaphios logos) (365)
Pour les sanctuaires (Pro templis) (386)
51 déclamations portant essentiellement sur des sujets historiques et mythologiques
Plus de 1 500 lettres adressées aux empereurs, aux préfets, à des rhéteurs, des philosophes ou des évêques.

Lors même que le discours sur les Temples n'a point été prononcé devant Théodose, ce qui est fort probable, il faut se garder de le confondre avec cette multitude de déclamations sans importance qui attestent plutôt la faconde que le talent véritable de Libanius.
Parvenu à un haut degré de renommée, professant ouvertement ses opinions religieuses, cet orateur ne peut traiter un tel sujet sans exciter parmi les païens une sensation d'autant plus vive que tout indique que bientôt de pareils efforts ne pourront plus être tentés impunément.
Ne tenant nul compte des réclamations des païens, Théodose continue de donner à l'Église des preuves éclatantes de sa foi, et au polythéisme des témoignages non moins positifs de son mépris et de son aversion.

En 384, ou au commencement de l'année 386, le préfet du prétoire Cynégius reçoit de l'empereur la mission de se rendre en Égypte, foyer de la philosophie néo-platonicienne, afin d'y faire fermer les temples et d'y interdire le culte des idoles.
Il s'acquitte fidèlement de cette mission et ne circonscrit pas les effets de son zèle dans les limites de l’Égypte. 3 ans plus tard commence cette célèbre expédition contre les temples nombreux de l’Égypte, de la Syrie et de la Palestine, dont l'histoire a conservé les détails curieux, et durant laquelle on voit des évêques marcher à cette pieuse démolition, moins comme des chefs d'Église qui vont combattre l'erreur que comme des généraux qui vont donner l'assaut à des villes ennemies... Théodose interdit, par une loi qui ne nous est
point parvenue, l'oblation de l'encens aux dieux. De tous les anciens rites il ne reste donc plus que les festins sacrés et les jeux publics, cérémonies qui n'ont avec le polythéisme que des rapports très éloignés.
Cependant Libanius adresse ou feint d'adresser à Théodose de longs mémoires dans lesquels il lui donne des conseils sur la législation, l'administration de l’État et la distribution de la justice... Son discours sur les prisonniers est une critique sévère de la conduite des gouverneurs, et, loin de s'en irriter, Théodose continue d'honorer Libanius des témoignages de sa bienveillance. Souvent le rhéteur a besoin d'y recourir, car, vers l'année 386, il se voit sur le point d'être enveloppé de nouveau dans une de ces affaires de divination auxquelles un mot, une plaisanterie donne naissance, et qui d'ordinaire coûte la vie à quelques malheureux.
La sédition d'Antioche fournit ensuite à Libanius l'occasion de montrer son amour pour ses concitoyens et son crédit près des magistrats. En cette triste circonstance, les chrétiens et les païens se réunissent pour conjurer un malheur qui les menace également.
La manière dont il s'exprime sur la défaite de Maxime en est la preuve. On sait que la guerre éclate entre cet empereur et Théodose, en 386, et que Maxime succombe. Les païens d'Occident appuient de tous leurs efforts le compétiteur d'un prince ennemi déclaré de leur religion.
Symmaque lui décerne de magnifiques éloges, mais Libanius, au contraire, écrivant à Mardonius, lui dit :
« Tous nos amis savent les vœux que je forme pour l'empereur, ils le savent aussi les dieux qui le protègent quand il combat le tyran...
Je souhaite que son empire soit stable, et que ses fils parviennent à l'âge où ils pourront remplacer sur le trône leur père parvenu à la dernière vieillesse.
L'un partage déjà l'empire avec lui, l'autre le partagera bientôt. Quant à moi, quelque triste qu'il soit de conserver la vie au prix de tant de douleurs, je souhaite de vivre jusqu'au jour où je pourrai voir le père entouré des Dioscures. »
Qu'est donc devenu ce sentiment si vif d'indignation qui a dicté à Libanius le discours sur les Temples ?

Théodose, voyant que la mollesse des magistrats provinciaux empêche les lois précédentes de recevoir leur exécution, adresse en 397, au préfet Augustal et au comte d’Égypte, un rescrit pour ordonner la clôture des temples et défendre de nouveau toute espèce de sacrifices.
L'année suivante il rend enfin la loi générale contre l'ancien culte, qui est la dernière de ce genre publiée en Orient, parce qu'en effet il est impossible d'en rendre une plus étendue et plus sévère dans ses prohibitions.
Lorsque Zozime, Eunape, et probablement d'autres historiens païens dont les écrits ont été perdus, déchirent systématiquement la mémoire de Théodose, ils agissent conformément à l'opinion du parti païen beaucoup mieux que Libanius quand il demande aux dieux la stabilité du règne de ce prince, mais la situation de l'historien, qui conçoit le plan d'un ouvrage d'après un certain ordre d'idées et l'exécute librement, ressemble peu à celle d'un orateur qui, lancé dès sa jeunesse dans le plus grand débat qui ait jamais agité le monde, se retire de l'arène après de longues années d'une lutte malheureuse, fatigué de combattre inutilement et de décrier ce qu'il voit faire et ce qu'il ne peut empêcher...
Libanius a vu renverser les autels de ses dieux, fermer et détruire leurs temples, outrager ses plus chères croyances, 2 fois les opinions religieuses qu'il professe ont fait planer sur sa tête un imminent péril, des hommes avec lesquels il sympathise par ses idées comme par ses intérêts ont été sous ses yeux conduits au supplice, le triomphe des chrétiens, contre lequel il a lutté pendant plus de quarante années, est affermi pour toujours; et cependant il trouve qu'il n'a pas été malheureux... Il descend dans le tombeau avec une douce quiétude, apanage de ceux qui ont vécu dans les temps calmes, éloignés des affaires publiques, étrangers à toute vive préoccupation. En faisant cet aveu, il montre qu'un sentiment très-voisin de l'indifférence religieuse s'est emparé de son âme.
S'il avait possédé quelque peu de la sainte conviction qui animait ses deux illustres amis, Saint Basile et Saint Jean Chrysostôme, il aurait pensé qu'un homme qui laisse en mourant la société livrée à des idées réputées par lui dangereuses, et qu'il a toujours combattues, peut à bon droit se dire très-malheureux, mais la résistance de Libanius et des rhéteurs à la victoire du Christianisme ne prend pas sa source dans cette foi sincère qui agite et tourmente l'homme même quand il est sur le bord de sa tombe.

Dans les premiers siècles de son établissement, l’Église a eu des ennemis plus puissants et plus redoutables que les sophistes... Elle n'en a pas rencontré de plus vains, de plus obstinés, de plus aveugles.
L'habitude de sacrifier l'idée à la forme, de ne voir dans les pensées grandes et généreuses qu'un texte favorable à des phrases élégantes et harmonieuses, à des discours d'apparat, à des déclamations de théâtre ou d'académie, et de ne rien placer au-dessus du suffrage des gens de goût ou des applaudissements d'un public frivole, a tellement énervé leur esprit et troublé leur raison que le triomphe même du Christianisme n'a pu leur faire comprendre ce qu'il y a de faux dans leurs doctrines, d'insensé dans leurs espérances et de ridicule dans le genre de vie qu'ils ont adopté. Ils restent calmes et sans nulle crainte quand de toutes parts le monde ancien s'écroule avec fracas, persuadés que cette immense rénovation est une tempête passagère que saura apaiser leur éloquence, leur vaste savoir et l'autorité qu'ils exercent sur la multitude.

Lorsque les doctrines du Christianisme commencent à retentir dans l'empire Romain, les diverses classes de la société éprouvent un même sentiment de répulsion et de crainte, trop bien attesté par le nombre et l'acharnement des persécuteurs. Dans son ignorance, le peuple n'aperçoit pas d'abord les bienfaits qui doivent résulter pour lui du triomphe de la loi de justice et de paix que le Christ a révélée, et l'aristocratie est trop contraire à tout ce qui peut altérer, dans l'ordre moral comme dans l'ordre extérieur, l'immobilité des traditions religieuses et politiques de l'empire, pour ne pas opposer la plus énergique résistance à l'adoption de dogmes incompatibles avec la violence, l'injustice, l'esclavage, c'est-à-dire avec les fondements de la constitution Romaine.
Cependant le Christianisme force ses adversaires à l'écouter, à le comprendre, et ses développements n'ont plus rencontré d'autres obstacles que ceux qui leur sont suscités par des intérêts politiques ou par une obstination irréfléchie. Dans cette période extrême de l'existence du polythéisme, on voit les croyances païennes, dont le petit nombre de défenseurs diminue chaque jour, se réfugier sous l'égide de quelques institutions à l'établissement desquelles elles ont contribué et qui ne peuvent exister privées de leur secours, et continuer, à l'abri de ce fragile rempart, leurs protestations contre le mouvement qui entraîne la société...
JULIEN L'APOSTAT

Aussi loin qu'on remonte dans l'histoire de Rome, on y trouve la religion unie à la constitution politique. Cette alliance a été si souvent signalée, ses causes et ses résultats ont été indiqués avec tant de précision, qu'il est inutile de revenir sur ce sujet, mais il importe d'observer que l'apparition du Christianisme, loin de changer cet ancien état de choses, resserre les liens qui, chez les Romains, unissent les institutions religieuses et les institutions politiques, et que, si les chefs de la société repoussent obstinément pendant 3 siècles les lumières de l’Évangile, leur endurcissement provient autant de préjugés politiques que d'attachement pour un culte qui, depuis longtemps, a perdu tout empire réel sur les consciences.

Le sénat de Rome, qui jusqu'au IVe siècle ne compte pas dans son sein un seul chrétien, est l'organe naturel des passions de l'aristocratie, et sa place se trouve marquée en tête de l'armée païenne. Après le sénat viennent les familles patriciennes, les curies provinciales, les ordres, les corporations, enfin tous les individus qui, sans appartenir à ces institutions, se trouvent cependant en contact immédiat avec elles.
Dès son apparition, la religion chrétienne y est considérée sous son aspect véritable, c'est-à-dire comme le principe d'une rénovation religieuse et morale, et non d'une révolution politique. Les Grecs la repoussent parce qu'elle blesse leurs vieilles erreurs, leurs convictions héréditaires, et non parce qu'elle ébranle une organisation sociale qui, à bon droit, leur est odieuse. Libres de toute préoccupation politique, les païens d'Orient se livrent donc avec une curiosité inquiète à l'étude des idées chrétiennes, afin de pouvoir soutenir contre les chefs de l’Église une discussion sérieuse, et n'introduisent pas dans un débat purement intellectuel des haines et des préjugés populaires... Sur ce point, ils différent complètement des païens d'Occident, ils s'en éloignent encore sur quelques autres.
Ainsi les hommes qui dirigent dans les provinces de l'empire d'Orient la résistance aux progrès du Christianisme n'appartiennent ni à l'aristocratie ni à la haute classe de la société : Ce sont des philosophes, des sophistes, des rhéteurs, des gens de lettres, personnages aussi influents chez les Grecs qu'ils le sont peu chez les Romains.
Uniquement occupés des actes extérieurs du culte, ils ne se croient pas soumis à d'autres devoirs :
Les sacrifices, les jeux, les festins sacrés, la divination avec toutes ses folles pratiques composent leurs attributions, le soin de débattre les divers systèmes enfantés par l'Hellénisme est réservé aux philosophes qui, dans des écoles fréquentées par la jeunesse et par les hommes amis des recherches spéculatives, développent et modifient l'essence mobile de cette religion. L'histoire atteste l'influence qu'exercent ces écoles sur la civilisation Grecque.

Après les philosophes on aperçoit les sophistes ou rhéteurs. La mission de ces derniers consiste simplement à enseigner l'éloquence. (un peu comme l'E.N.A. aujourd'hui et avec une efficacité douteuse !) Aussi longtemps que la Grèce conserve sa liberté, le crédit des rhéteurs est soigneusement contenu, mais après la conquête des Romains, et particulièrement sous les empereurs, quand l'occasion de déployer une éloquence véritable manque tout à fait, le goût de l'éloquence factice, des déclamations pompeuses, des allocutions publiques, des panégyriques, devient si général et si vif que la profession de rhéteur prend le caractère d'une sorte de magistrature publique qui conduit à la faveur populaire et aux honneurs. (c'était il y a plus de 1 700 ans et c'est encore aujourd'hui)
A la distance où nous sommes placés, ces orateurs ne nous apparaissent pas sous des dehors très graves, (mais si, mais si!) cependant il faut qu'il y ait en eux quelque mérite réel et qui nous échappe, puisqu'ils ont formé à l'art de parler et d'écrire des hommes qui deviendront les plus fermes soutiens de l’Église. (en apprenant et en connaissant, on peut évoluer si on possède une bonne compréhension)

Les philosophes sont les conservateurs des croyances païennes, ils ne poursuivent pas seulement la recherche de la sagesse, car le but de tous leurs travaux se définissent par ce peu de mots : « La connaissance des dieux et de la sagesse. » (Que professent nos modernes philosophes certainement pas la sagesse ni la connaissance de Dieu ?)

Les jeunes gens qui se vouent à la profession de rhéteur sont condamnés à de continuels pèlerinages scientifiques, et leurs premières années ne se passent pas, comme celles des philosophes, dans le calme de la méditation. Destinés non seulement à donner des leçons d'éloquence, mais à parler soit devant l'empereur ou les magistrats, soit devant le peuple assemblé sur la place publique ou au théâtre, soit devant une société d'élite réunie dans un temple ou dans des thermes, ils sont forcés de parcourir les provinces, d'errer de gymnase en gymnase, afin d'entendre discourir les maîtres de l'art, de se tenir au courant des changements que le goût du public peut éprouver, et de se faire connaître. Leur vie ressemble beaucoup à celle des comédien. (avant la dictature des médias qui met en lumières ceux que leur semblent devoir nous plaire tout en laissant dans l'ombre les véritables talents si ceux-ci n'acceptent pas de passer sous les fourches caudines)
La ville qui alors exerçait une attraction irrésistible sur tous les amis des lettres, chrétiens ou païens, philosophes ou rhéteurs, Grecs ou Romains, était Athènes.
On voyait affluer dans ses murs tout ce que l'empire possède d'hommes célèbres, puissants ou destinés à le devenir, Libanius passe 4 années dans cette ville.

Après avoir transporté son école à Constantinople, Libanius revient à Nicomédie. Peu après il met un terme à ses voyages, et rentre, à Antioche, qu'il ne quitte plus. C'est donc de cette ville, chef-lieu du Christianisme, qu'il dirige pendant près de 40 ans l'opposition des païens contre la religion. Du sein de son école d'éloquence, qu'on peut à bon droit appeler une école de paganisme, sortent deux des plus éclatantes lumières de l'Église, Saint Basile et Saint Jean Chrysostome. Le premier étudie sous Libanius à Constantinople, le second à Antioche, et, malgré la profondeur de l'abîme qui plus tard sépare le maître des disciples, jamais les liens d'un tendre attachement ne cessent d'exister entre eux.

386 — Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/386
Cette page concerne l'année 386 du calendrier julien. Sommaire. [masquer]. 1 Événements; 2 ... Automne : invasion des Greuthunges (Goths) sur le bas Danube, conduit par leur roi Odotheus. Battus par le général romain de l'infanterie de ...
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Libanius et les Sophistes: (Extrait du Correspondant, 2e ...
https://books.google.fr/books?id=64s-AAAAcAAJ
1844
Souvent le rhéteur eut besoin d'y recourir; car, vers l'année 386, il se vit sur le ... La sédition d'Antioche fournit ensuite à Libanius l'occasion de montrer son ...

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