18
AVRIL 2016...
Cette
page concerne l'année 386 du calendrier julien. Ceci est une
évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que
d'un survol !
LE
NEO PLATONISSISME FACE A LA MONTÉE DU CHRISTIANISME
Libanios
(en grec ancien Λιϐάνιος /
Libánios et Libanius pour les Romains)
est un célèbre rhéteur de culture grecque de l'antiquité tardive
(314–393), né à Antioche de Syrie, métropole de l'Orient pendant
l'Antiquité tardive. Issu d’une famille curiale plutôt appauvrie,
il perd son père vers l’âge de 11 ans. Sa mère et ses deux
oncles Panolbios et Phasganiois veillent sur sa jeunesse studieuse. À
l'âge de 14 ans, il décide de vouer sa vie à l'étude, la pratique
de la littérature et de l'art oratoire. Rejetant l'enseignement de
Zenobios d'Elusa (auquel il doit succéder comme sophiste d'Antioche
après 354) parce qu'il le trouve de piètre qualité, il suit un
parcours d'études atypique en se formant par lui-même tout en
continuant de travailler chez un bon grammairien peut être Didymus
Chalcenterus, puis va étudier à Athènes entre 336 et 340.
En
340, Nicoklès, un grammatiste (Antiquité Pédagogue qui enseignait
à lire et à écrire.)
de Sparte, lui offre un poste de professeur (sophiste) à
Constantinople, mais il manque l'occasion d'obtenir ce poste et doit
s'installer à son compte.
Professeur
libre, il est entretenu uniquement par ses élèves (jusqu'au nombre
de 80). Mais grâce à sa renommée grandissante, l'empereur décide
de le garder à Constantinople par une nomination à un titre
surnuméraire. Ses rivaux profitent des émeutes entre ariens et
nicéens et de la répression de 342 pour le chasser de la ville.
Après
un bref passage par Nicée, Libanios se réfugie alors à Nicomédie,
de l'autre côté des détroits, où il devient un personnage célèbre
par son art de la rhétorique, période heureuse pour lui et très
productive.
C'est
à cette même époque qu'il a pu avoir dans son auditoire Basile de
Césarée et que le futur empereur Julien se fait passer
clandestinement ses cours...
Rappelé
à Constantinople par l'empereur Constance II vers 347/348, il s'y
déplaît et finit par rentrer dans sa ville natale d'Antioche en
354, d'où il ne semble guère avoir bougé jusqu'à sa mort.
Peu
après son retour, il prend une concubine d’origine servile avec
laquelle, il a un fils Arabios (rebaptisé Cimon). Il se fait
rapidement une grande réputation de rhéteur dans la ville. De plus,
il développe de très bon contacts avec les dirigeants municipaux et
aussi avec les fonctionnaires de la cour de l'empereur Constance II.
L'empereur
suivant, Julien, pour préparer une expédition contre la Perse,
installe un temps son palais à Antioche. Mais à cause de son
paganisme affiché et de sa rigueur morale il entre en conflit avec
la population de la ville. Ce qui n'est pas pour déplaire à
Libanios qui entretient avec ce dernier une relation amicale.
La
mort de l'empereur à la suite de la Bataille de Ctesiphon (363), a
la double conséquence d'affecter personnellement Libianos et
d'éloigner pour toujours l'idée d'un retour à l'empire païen
d'Auguste, Trajan et Marc Aurèle. C'est vers cette époque qu'il
doit avoir pour élève le futur évêque Amphiloque d'Iconium, les
auteurs chrétiens ultérieurs lui ajoutent Jean Chrysostome vers
cette époque.
L'époque
qui suit la mort de Julien, est difficile pour Libanios. La tentative
de Coup d'État mené par Procope contre le nouvel empereur Valens
vers 365 et à laquelle bon nombre de cités de Syrie se sont
associées et surtout la conspiration menée par Théodore
d'Antioche, alors que Valens vient d'y établir sa capitale dans le
cadre d'opérations militaires (371/372) lesquelles entraînent des
représailles sévères à l'égard des cités d'Orient et la
persécution de beaucoup d'intellectuels païens.
Même
si en raison de l'influence qu'il conserve à la cour, il n'est pas
directement touché par les persécutions, cette affaire le marque...
Après la catastrophe de la bataille d'Andrinople et la mort de
Valens en 378, Libanios peut de nouveau obtenir les faveurs de la
cour de Théodose Ier. Il interpelle ce dernier en faveur des
sanctuaires païens et pour lui dénoncer divers abus des puissants.
Vers
383/384, il reçoit le titre de questeur honoraire. La date de sa
mort reste l’objet de discussion ; sans doute entre 393 et
394. Bien qu'il soit païen et grand admirateur et ami de l'empereur
Julien, les auteurs chrétiens du siècle suivant (Socrate de
Constantinople, Sozomène) lui ont attribué pour élèves Jean
Chrysostome, Basile le Grand, Grégoire de Naziance et Grégoire de
Nysse.
Libanios
exerce le métier de professeur, dispensateur de la Paideia et de la
tradition culturelle grecque classique, seule culture noble à ses
yeux. En particulier face à la perte d'importance de cette tradition
dans la romanité, surtout dans l'empire occidental où la latinité
s'affirme avec le christianisme et l'église
«
La Grèce vaincue, a conquis à son tour, son sauvage vainqueur et a
apporté la civilisation au barbare Latium. » — Horace
Pour
Libanios l'éloquence rhétorique n'est pas qu'une profession où il
veut exceller, c'est un art de vivre, un élément fondamental de
l'homme bien fait. En cela, il s'inscrit dans la tradition
isocratique, cette tradition pédagogique de la rhétorique où
« L'art oratoire apprend à bien penser, à bien agir en même
temps qu'à bien écrire. » Isocrate..
De
la même manière, on peut aussi y trouver les racines de sa pensée
réactionnaire et de son « nationalisme » Hellénique:
« Nous
appelons Grecs ceux qui ont en commun avec nous la culture, plutôt
que ceux qui ont le même sang. » Isocrate
Conscient
de l'évolution de son siècle, il combat tous les adversaires de la
culture Grecque et de ses traditions païennes comme les empereurs
Constantin et surtout Constance II, auteur d'une politique de
répression contre le paganisme. Et soutient les hommes favorables à
la réaction païenne tel l'empereur Julien.
Cette
confiance de la faiblesse en elle-même appelle à dresser le
portrait de Libanius, le premier de tous les sophistes du IVe
siècle, celui qui proteste avec le plus de talent et de persévérance
contre le triomphe d'une religion vers laquelle se sentent entraînés
tous les hommes vraiment supérieurs.
Peut-être
qu'en rappelant le siècle où les Libanius, les Thémistius, les
Maxime d'Ephèse luttent contre l'affranchissement du monde...
Aucun
motif ne peut excuser la moindre altération apportée à la vérité
historique, aux dépens de laquelle se font toujours les allusions et
les rapprochements.
Il
combat aussi l'évolution centralisatrice du pouvoir et
l'interventionnisme croissant des empereurs dans la cité en ce
IVe siècle qui s'opposent à l'idéal libéral de la
civilisation Hellénique.
Auteur
d'une œuvre immense, qui fait l'admiration de ses contemporains et
sert de modèle pendant toute l'histoire de Byzance. Sa notoriété
est grande aussi en Europe pendant la Renaissance. Après un passage
au « purgatoire », il fait de plus en plus parler de lui
à la fin du XXe siècle et au début du XXIe.
Son
œuvre est l’une des plus importantes que l’antiquité nous ait
transmise. Cela représente 11 volumes dans l'édition de Richard
Forster. Une soixantaine de discours sur des thèmes tel que l’art
oratoire, la justice ou les problèmes relatifs à la vie des écoles
et des grandes cités d’Orients.
On
peut citer :
Autobiographie,
en deux parties écrites entre 374 et 392
Le
panégyrique de Constance II (Basilikos logos) (346)
L'éloge
d'Antioche (356) (Antiochikos)
Discours
de bienvenue à Julien (Prosphonétikos) (362)
Aux
Antiociens sur la colère de l'Empereur (363)
L'éloge
funèbre de Julien (Epitaphios logos) (365)
Pour
les sanctuaires (Pro templis) (386)
51
déclamations portant essentiellement sur des sujets historiques et
mythologiques
Plus
de 1 500 lettres adressées aux empereurs, aux préfets, à des
rhéteurs, des philosophes ou des évêques.
Lors
même que le discours sur les Temples n'a point été prononcé
devant Théodose, ce qui est fort probable, il faut se garder de le
confondre avec cette multitude de déclamations sans importance qui
attestent plutôt la faconde que le talent véritable de Libanius.
Parvenu
à un haut degré de renommée, professant ouvertement ses opinions
religieuses, cet orateur ne peut traiter un tel sujet sans exciter
parmi les païens une sensation d'autant plus vive que tout indique
que bientôt de pareils efforts ne pourront plus être tentés
impunément.
Ne
tenant nul compte des réclamations des païens, Théodose continue
de donner à l'Église des preuves éclatantes de sa foi, et au
polythéisme des témoignages non moins positifs de son mépris et de
son aversion.
En
384, ou au commencement de l'année 386, le préfet du prétoire
Cynégius reçoit de l'empereur la mission de se rendre en Égypte,
foyer de la philosophie néo-platonicienne, afin d'y faire fermer les
temples et d'y interdire le culte des idoles.
Il
s'acquitte fidèlement de cette mission et ne circonscrit pas les
effets de son zèle dans les limites de l’Égypte. 3 ans plus tard
commence cette célèbre expédition contre les temples nombreux de
l’Égypte, de la Syrie et de la Palestine, dont l'histoire a
conservé les détails curieux, et durant laquelle on voit des
évêques marcher à cette pieuse démolition, moins comme des chefs
d'Église qui vont combattre l'erreur que comme des généraux qui
vont donner l'assaut à des villes ennemies... Théodose interdit,
par une loi qui ne nous est
point
parvenue, l'oblation de l'encens aux dieux. De tous les anciens rites
il ne reste donc plus que les festins sacrés et les jeux publics,
cérémonies qui n'ont avec le polythéisme que des rapports très
éloignés.
Cependant
Libanius adresse ou feint d'adresser à Théodose de longs mémoires
dans lesquels il lui donne des conseils sur la législation,
l'administration de l’État et la distribution de la justice... Son
discours sur les prisonniers est une critique sévère de la conduite
des gouverneurs, et, loin de s'en irriter, Théodose continue
d'honorer Libanius des témoignages de sa bienveillance. Souvent le
rhéteur a besoin d'y recourir, car, vers l'année 386, il se voit
sur le point d'être enveloppé de nouveau dans une de ces affaires
de divination auxquelles un mot, une plaisanterie donne naissance, et
qui d'ordinaire coûte la vie à quelques malheureux.
La
sédition d'Antioche fournit ensuite à Libanius l'occasion de
montrer son amour pour ses concitoyens et son crédit près des
magistrats. En cette triste circonstance, les chrétiens et les
païens se réunissent pour conjurer un malheur qui les menace
également.
La
manière dont il s'exprime sur la défaite de Maxime en est la
preuve. On sait que la guerre éclate entre cet empereur et Théodose,
en 386, et que Maxime succombe. Les païens d'Occident appuient de
tous leurs efforts le compétiteur d'un prince ennemi déclaré de
leur religion.
Symmaque
lui décerne de magnifiques éloges, mais Libanius, au contraire,
écrivant à Mardonius, lui dit :
«
Tous nos amis savent les vœux que je forme pour l'empereur, ils le
savent aussi les dieux qui le protègent quand il combat le tyran...
Je
souhaite que son empire soit stable, et que ses fils parviennent à
l'âge où ils pourront remplacer sur le trône leur père parvenu à
la dernière vieillesse.
L'un
partage déjà l'empire avec lui, l'autre le partagera bientôt.
Quant à moi, quelque triste qu'il soit de conserver la vie au prix
de tant de douleurs, je souhaite de vivre jusqu'au jour où je
pourrai voir le père entouré des Dioscures. »
Qu'est
donc devenu ce sentiment si vif d'indignation qui a dicté à
Libanius le discours sur les Temples ?
Théodose,
voyant que la mollesse des magistrats provinciaux empêche les lois
précédentes de recevoir leur exécution, adresse en 397, au préfet
Augustal et au comte d’Égypte, un rescrit pour ordonner la clôture
des temples et défendre de nouveau toute espèce de sacrifices.
L'année
suivante il rend enfin la loi générale contre l'ancien culte, qui
est la dernière de ce genre publiée en Orient, parce qu'en effet il
est impossible d'en rendre une plus étendue et plus sévère dans
ses prohibitions.
Lorsque
Zozime, Eunape, et probablement d'autres historiens païens dont les
écrits ont été perdus, déchirent systématiquement la mémoire de
Théodose, ils agissent conformément à l'opinion du parti païen
beaucoup mieux que Libanius quand il demande aux dieux la stabilité
du règne de ce prince, mais la situation de l'historien, qui conçoit
le plan d'un ouvrage d'après un certain ordre d'idées et l'exécute
librement, ressemble peu à celle d'un orateur qui, lancé dès sa
jeunesse dans le plus grand débat qui ait jamais agité le monde, se
retire de l'arène après de longues années d'une lutte malheureuse,
fatigué de combattre inutilement et de décrier ce qu'il voit faire
et ce qu'il ne peut empêcher...
Libanius
a vu renverser les autels de ses dieux, fermer et détruire leurs
temples, outrager ses plus chères croyances, 2 fois les opinions
religieuses qu'il professe ont fait planer sur sa tête un imminent
péril, des hommes avec lesquels il sympathise par ses idées comme
par ses intérêts ont été sous ses yeux conduits au supplice, le
triomphe des chrétiens, contre lequel il a lutté pendant plus de
quarante années, est affermi pour toujours; et cependant il trouve
qu'il n'a pas été malheureux... Il descend dans le tombeau avec une
douce quiétude, apanage de ceux qui ont vécu dans les temps calmes,
éloignés des affaires publiques, étrangers à toute vive
préoccupation. En faisant cet aveu, il montre qu'un sentiment
très-voisin de l'indifférence religieuse s'est emparé de son âme.
S'il
avait possédé quelque peu de la sainte conviction qui animait ses
deux illustres amis, Saint Basile et Saint Jean Chrysostôme, il
aurait pensé qu'un homme qui laisse en mourant la société livrée
à des idées réputées par lui dangereuses, et qu'il a toujours
combattues, peut à bon droit se dire très-malheureux, mais la
résistance de Libanius et des rhéteurs à la victoire du
Christianisme ne prend pas sa source dans cette foi sincère qui
agite et tourmente l'homme même quand il est sur le bord de sa
tombe.
Dans
les premiers siècles de son établissement, l’Église a eu des
ennemis plus puissants et plus redoutables que les sophistes... Elle
n'en a pas rencontré de plus vains, de plus obstinés, de plus
aveugles.
L'habitude
de sacrifier l'idée à la forme, de ne voir dans les pensées
grandes et généreuses qu'un texte favorable à des phrases
élégantes et harmonieuses, à des discours d'apparat, à des
déclamations de théâtre ou d'académie, et de ne rien placer
au-dessus du suffrage des gens de goût ou des applaudissements d'un
public frivole, a tellement énervé leur esprit et troublé leur
raison que le triomphe même du Christianisme n'a pu leur faire
comprendre ce qu'il y a de faux dans leurs doctrines, d'insensé dans
leurs espérances et de ridicule dans le genre de vie qu'ils ont
adopté. Ils restent calmes et sans nulle crainte quand de toutes
parts le monde ancien s'écroule avec fracas, persuadés que cette
immense rénovation est une tempête passagère que saura apaiser
leur éloquence, leur vaste savoir et l'autorité qu'ils exercent sur
la multitude.
Lorsque
les doctrines du Christianisme commencent à retentir dans l'empire
Romain, les diverses classes de la société éprouvent un même
sentiment de répulsion et de crainte, trop bien attesté par le
nombre et l'acharnement des persécuteurs. Dans son ignorance, le
peuple n'aperçoit pas d'abord les bienfaits qui doivent résulter
pour lui du triomphe de la loi de justice et de paix que le Christ a
révélée, et l'aristocratie est trop contraire à tout ce qui peut
altérer, dans l'ordre moral comme dans l'ordre extérieur,
l'immobilité des traditions religieuses et politiques de l'empire,
pour ne pas opposer la plus énergique résistance à l'adoption de
dogmes incompatibles avec la violence, l'injustice, l'esclavage,
c'est-à-dire avec les fondements de la constitution Romaine.
Cependant
le Christianisme force ses adversaires à l'écouter, à le
comprendre, et ses développements n'ont plus rencontré d'autres
obstacles que ceux qui leur sont suscités par des intérêts
politiques ou par une obstination irréfléchie. Dans cette période
extrême de l'existence du polythéisme, on voit les croyances
païennes, dont le petit nombre de défenseurs diminue chaque jour,
se réfugier sous l'égide de quelques institutions à
l'établissement desquelles elles ont contribué et qui ne peuvent
exister privées de leur secours, et continuer, à l'abri de ce
fragile rempart, leurs protestations contre le mouvement qui entraîne
la société...
JULIEN L'APOSTAT |
Aussi
loin qu'on remonte dans l'histoire de Rome, on y trouve la religion
unie à la constitution politique. Cette alliance a été si souvent
signalée, ses causes et ses résultats ont été indiqués avec tant
de précision, qu'il est inutile de revenir sur ce sujet, mais il
importe d'observer que l'apparition du Christianisme, loin de changer
cet ancien état de choses, resserre les liens qui, chez les Romains,
unissent les institutions religieuses et les institutions politiques,
et que, si les chefs de la société repoussent obstinément pendant
3 siècles les lumières de l’Évangile, leur endurcissement
provient autant de préjugés politiques que d'attachement pour un
culte qui, depuis longtemps, a perdu tout empire réel sur les
consciences.
Le
sénat de Rome, qui jusqu'au IVe siècle ne compte pas dans son sein
un seul chrétien, est l'organe naturel des passions de
l'aristocratie, et sa place se trouve marquée en tête de l'armée
païenne. Après le sénat viennent les familles patriciennes, les
curies provinciales, les ordres, les corporations, enfin tous les
individus qui, sans appartenir à ces institutions, se trouvent
cependant en contact immédiat avec elles.
Dès
son apparition, la religion chrétienne y est considérée sous son
aspect véritable, c'est-à-dire comme le principe d'une rénovation
religieuse et morale, et non d'une révolution politique. Les Grecs
la repoussent parce qu'elle blesse leurs vieilles erreurs, leurs
convictions héréditaires, et non parce qu'elle ébranle une
organisation sociale qui, à bon droit, leur est odieuse. Libres de
toute préoccupation politique, les païens d'Orient se livrent donc
avec une curiosité inquiète à l'étude des idées chrétiennes,
afin de pouvoir soutenir contre les chefs de l’Église une
discussion sérieuse, et n'introduisent pas dans un débat purement
intellectuel des haines et des préjugés populaires... Sur ce point,
ils différent complètement des païens d'Occident, ils s'en
éloignent encore sur quelques autres.
Ainsi
les hommes qui dirigent dans les provinces de l'empire d'Orient la
résistance aux progrès du Christianisme n'appartiennent ni à
l'aristocratie ni à la haute classe de la société : Ce sont
des philosophes, des sophistes, des rhéteurs, des gens de lettres,
personnages aussi influents chez les Grecs qu'ils le sont peu chez
les Romains.
Uniquement
occupés des actes extérieurs du culte, ils ne se croient pas soumis
à d'autres devoirs :
Les
sacrifices, les jeux, les festins sacrés, la divination avec toutes
ses folles pratiques composent leurs attributions, le soin de
débattre les divers systèmes enfantés par l'Hellénisme est
réservé aux philosophes qui, dans des écoles fréquentées par la
jeunesse et par les hommes amis des recherches spéculatives,
développent et modifient l'essence mobile de cette religion.
L'histoire atteste l'influence qu'exercent ces écoles sur la
civilisation Grecque.
Après
les philosophes on aperçoit les sophistes ou rhéteurs. La mission
de ces derniers consiste simplement à enseigner l'éloquence. (un
peu comme l'E.N.A. aujourd'hui et avec une efficacité douteuse !)
Aussi longtemps que la Grèce conserve sa liberté, le crédit
des rhéteurs est soigneusement contenu, mais après la conquête des
Romains, et particulièrement sous les empereurs, quand l'occasion de
déployer une éloquence véritable manque tout à fait, le goût de
l'éloquence factice, des déclamations pompeuses, des allocutions
publiques, des panégyriques, devient si général et si vif que la
profession de rhéteur prend le caractère d'une sorte de
magistrature publique qui conduit à la faveur populaire et aux
honneurs. (c'était il y a plus de 1 700 ans et
c'est encore aujourd'hui)
A
la distance où nous sommes placés, ces orateurs ne nous
apparaissent pas sous des dehors très graves, (mais
si, mais si!) cependant il faut qu'il y ait en eux quelque
mérite réel et qui nous échappe, puisqu'ils ont formé à l'art de
parler et d'écrire des hommes qui deviendront les plus fermes
soutiens de l’Église. (en apprenant et en
connaissant, on peut évoluer si on possède une bonne compréhension)
Les
philosophes sont les conservateurs des croyances païennes, ils ne
poursuivent pas seulement la recherche de la sagesse, car le but de
tous leurs travaux se définissent par ce peu de mots : « La
connaissance des dieux et de la sagesse. » (Que
professent nos modernes philosophes certainement pas la sagesse ni la
connaissance de Dieu ?)
Les
jeunes gens qui se vouent à la profession de rhéteur sont condamnés
à de continuels pèlerinages scientifiques, et leurs premières
années ne se passent pas, comme celles des philosophes, dans le
calme de la méditation. Destinés non seulement à donner des leçons
d'éloquence, mais à parler soit devant l'empereur ou les
magistrats, soit devant le peuple assemblé sur la place publique ou
au théâtre, soit devant une société d'élite réunie dans un
temple ou dans des thermes, ils sont forcés de parcourir les
provinces, d'errer de gymnase en gymnase, afin d'entendre discourir
les maîtres de l'art, de se tenir au courant des changements que le
goût du public peut éprouver, et de se faire connaître. Leur vie
ressemble beaucoup à celle des comédien.
(avant la dictature des médias qui met en lumières ceux que leur
semblent devoir nous plaire tout en laissant dans l'ombre les
véritables talents si ceux-ci n'acceptent pas de passer sous les
fourches caudines)
La
ville qui alors exerçait une attraction irrésistible sur tous les
amis des lettres, chrétiens ou païens, philosophes ou rhéteurs,
Grecs ou Romains, était Athènes.
On
voyait affluer dans ses murs tout ce que l'empire possède d'hommes
célèbres, puissants ou destinés à le devenir, Libanius passe 4
années dans cette ville.
Après
avoir transporté son école à Constantinople, Libanius revient à
Nicomédie. Peu après il met un terme à ses voyages, et rentre, à
Antioche, qu'il ne quitte plus. C'est donc de cette ville, chef-lieu
du Christianisme, qu'il dirige pendant près de 40 ans l'opposition
des païens contre la religion. Du sein de son école d'éloquence,
qu'on peut à bon droit appeler une école de paganisme, sortent deux
des plus éclatantes lumières de l'Église, Saint Basile et Saint
Jean Chrysostome. Le premier étudie sous Libanius à Constantinople,
le second à Antioche, et, malgré la profondeur de l'abîme qui plus
tard sépare le maître des disciples, jamais les liens d'un tendre
attachement ne cessent d'exister entre eux.
386
— Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/386
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1 Événements; 2 ... Automne : invasion des Greuthunges (Goths) sur
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03/05/16
Libanius
et les Sophistes: (Extrait du Correspondant, 2e ...
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1844
Souvent
le rhéteur eut besoin d'y recourir; car, vers l'année 386, il se
vit sur le ... La sédition d'Antioche fournit ensuite à Libanius
l'occasion de montrer son ...
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