15
AVRIL 2016...
Cette
page concerne l'année 389 du calendrier julien. Ceci est une
évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que
d'un survol !
LE
CULTE DE MITHRA UNE RELIGION INITIATIQUE
Le
mithraïsme (parfois mithriacisme ou mithrach[k]isme) ou culte de
Mithra est un culte à mystères apparu probablement pendant le
IIe siècle av. J.-C. en Perse. Durant les siècles
suivants il se propage dans tout l'Empire Romain et atteint son
apogée durant le IIIe siècle. Ce culte est particulièrement
bien reçu et implanté chez les soldats Romains.
Au
IVe siècle, il est supplanté par le christianisme qui le
déclare illégal en 391.
Les
informations, plutôt fragmentaires, disponibles sur le culte de
Mithra et sa pratique pendant le Bas Empire Romain le situent parmi
les « cultes à mystères » de type initiatique. Sa
transmission est orale selon un rituel transmis d'initié à initié
et non sur des écritures sacrées. Ceci explique que faute de
documentation écrite, l'étude du culte de Mithra repose
principalement sur l'analyse et l'interprétation de l'iconographie
qui décore les lieux de culte présumés : Les mithræa.
Le
culte de Mithra s'exerce dans des temples nommés mithræa (au
singulier, mithræum). Ces endroits sont au départ des grottes
naturelles. Plus tard les constructions artificielles les imitent :
Obscures et dépourvues de fenêtres, elles sont exiguës (la plupart
n'accueillent pas plus de 40 personnes).
Le mithræum type comporte 3 parties :
Le mithræum type comporte 3 parties :
- L'antichambre.
- Le spelæum ou spelunca (la grotte), grande salle rectangulaire décorée de peintures et 2 grandes banquettes le long de chaque mur pour les repas sacrés.
- Le sanctuaire, au fond de la grotte, dans lequel se trouve l'autel et l'image (peinture, bas-relief ou statue) de Mithra donnant la mort au taureau.
La
plus grande concentration de mithræa se trouve dans la capitale,
Rome, mais on en a découvert dans des lieux éloignés tels que le
nord de l'Angleterre, la Palestine ou encore sur la frontière
orientale de l'Empire à Doura-Europos. Leur diffusion géographique
dans l'Empire semble correspondre à des installations militaires et
des casernes mais on connaît quelques exemples d'implantation sans
rapport avec le contexte militaire, comme le site de Notre-Dame
d'Avignon et à Mandelieu... Certains sont postérieurement convertis
en cryptes sous des églises chrétiennes.
Selon
un récit reconstruit à partir des images et de quelques témoignages
écrits, le dieu Mithra naît d'une pierre (la petra generatrix) près
d'une source sacrée, sous un arbre lui aussi sacré. Au moment de sa
naissance il porte le bonnet phrygien, une torche et un couteau...
Adoré
par les pasteurs dès sa naissance, il boit l'eau de la source
sacrée. Avec son couteau, il coupe le fruit de l'arbre sacré, et
avec les feuilles de cet arbre se confectionne des vêtements
Il rencontre le taureau primordial dans les montagnes. Il le saisit par les cornes et le monte, mais, dans son galop sauvage, la bête le fait tomber.
Il rencontre le taureau primordial dans les montagnes. Il le saisit par les cornes et le monte, mais, dans son galop sauvage, la bête le fait tomber.
MITHRA |
Cependant,
Mithra continue à s'accrocher aux cornes de l'animal, et le taureau
le traîne pendant longtemps, jusqu'à ce que l'animal n'en puisse
plus. Le dieu l'attache alors par ses pattes arrière, et le charge
sur ses épaules. Ce voyage de Mithra avec le taureau sur ses épaules
se nomme transitus.
Quand
Mithra arrive dans la grotte, un corbeau envoyé par le Soleil lui
annonce qu'il doit faire un sacrifice, et le dieu, soumettant le
taureau, lui enfonce le couteau dans le flanc. De la colonne
vertébrale du taureau sort du blé, et de son sang coule du vin. Sa
semence, recueillie par la lune, produit des animaux utiles aux
hommes... Arrivent alors le chien qui mange le grain, le scorpion qui
serre les testicules du taureau avec ses pinces, et le serpent.
Certaines
peintures montrent Mithra transportant un rocher sur son dos, comme
Atlas dans la mythologie grecque, et/ou vêtu d'une cape dont le côté
intérieur représente le ciel étoilé.
Près
d'un mithræum proche du Mur d'Hadrien, a été mise au jour une
statue de Mithra en bronze sortant d'un anneau zodiacal en forme
d'œuf, elle est aujourd'hui conservée à l'Université de
Newcastle.
Une inscription trouvée à Rome suggère que Mithra peut s'identifier au dieu primordial de l'orphisme, Phanès, qui surgit de l'œuf cosmique à l'origine du temps, et engendre l'univers.
Une inscription trouvée à Rome suggère que Mithra peut s'identifier au dieu primordial de l'orphisme, Phanès, qui surgit de l'œuf cosmique à l'origine du temps, et engendre l'univers.
Cette
opinion est renforcée par un bas-relief du Musée d'Este, à Modène,
où l'on voit Phanès surgissant d'un œuf, entouré des douze signes
du Zodiaque, dans une image très similaire à celle conservée à
Newcastle.
Selon
Franz Cumont, auteur d'une étude sur la religion de Mithra,
l'iconographie de Mithra doit être interprétée à la lumière de
la mythologie iranienne. Il la met en rapport avec des textes narrant
le sacrifice (tauroctonie) d'un taureau par Ahriman, le dieu du mal.
Les restes sanglants du taureau donnant naissance plus tard à tous
les êtres. Selon l'hypothèse de Cumont, Mithra aurait été ensuite
substitué à Ahriman dans le rapport mythique, et serait arrivé
sous cette forme en Méditerranée Orientale.
Selon
David Ulansey, auteur non traduit en français, l'explication est
radicalement différente de l'image de la tauroctonie, puisqu'elle
trouve son interprétation dans le symbolisme astrologique. Mithra
est un dieu si puissant qu'il est capable de transformer l'ordre même
de l'Univers.
Le
taureau serait le symbole de la constellation du Taureau. Au début
de l'astrologie, en Mésopotamie, entre 4000 et 2000 av. J.-C., le
Soleil se situe au niveau du Taureau pendant l'équinoxe de
printemps. À cause de la précession des équinoxes, le Soleil se
place durant l'équinoxe de printemps dans une constellation
différente tous les 2160 ans à peu près, ainsi il passe dans le
Bélier vers l'an 2000 av. J.-C., marquant la fin de l'ère
astrologique du Taureau.
Le
sacrifice du taureau par Mithra symbolise ce changement, causé,
selon les croyants, par l'omniprésence de leur dieu. D'où
l'explication de la présence des animaux qui figurent sur les images
de la tauroctonie : Le chien, le serpent, le corbeau, le
scorpion, le lion, la coupe et le taureau correspondent à la
constellations du Petit Chien, de l'Hydre, du Corbeau, du Scorpion,
du Lion, Verseau et Taureau, toutes placées dans l'équateur céleste
pendant l'ère du Taureau.
L'hypothèse
explique aussi la profusion d'images zodiacales dans l'iconographie
mithraïque. La précession des équinoxes est découverte et étudiée
par l'astronome Hipparque au IIe siècle av. J.-C...
Une
autre interprétation considère que le sacrifice du taureau
représente la libération de l'énergie de la Nature. Le serpent,
comme dans le symbole de l'Ouroboros, est une allusion au cycle de la
vie, le chien représente l'Humanité, alimentant symboliquement le
sacrifice, et le scorpion est le symbole de la victoire de la mort.
Les deux compagnons de Mithra, qui portent les torches et qui
s'appellent Cautès et Cautopatès représentent respectivement le
lever et le coucher du soleil.
L’ENTRÉE D'UNE MITHRAEUM |
La fin symbolique de Mithra se termine par un grand banquet où Apollon sur son char va emmener Mithra. Il apporte aux hommes l'espoir d'une vie au-delà de la mort, puisqu'il est accueilli au ciel par Apollon... Dans le culte de Mithra il existe sept niveaux d'initiation qui peuvent être mis en relation avec les 7 planètes de l'astronomie de l'époque (la Lune, Mercure, Vénus, le Soleil, Mars, Jupiter et Saturne), selon cet ordre, d'après l'interprétation de Joseph Campbell et le décor du mithræum des Sept Sphères à Ostie.
La majorité des membres arrivent seulement au quatrième rang (Lion). Quelques élus seulement accèdent aux rangs supérieurs.
Cette
hiérarchie est symptomatique d'une organisation initiatique. Les
passages s'accompagnent probablement de la transmission de notions
métaphysiques sous forme ésotérique.
Pendant les rites, les initiés portent des masques d'animaux relatifs à leur niveau d'initiation.
Le sacrifice d'un taureau peut participer à la célébration d'un nouveau niveau d'initiation d'un adepte. Les rites sont exclusivement réservés aux hommes. Les femmes ne sont pas initiées puisqu’elles sont considérées comme profanes. Après chaque cérémonie religieuse, les initiés sont conviés à un banquet.
Pendant les rites, les initiés portent des masques d'animaux relatifs à leur niveau d'initiation.
Le sacrifice d'un taureau peut participer à la célébration d'un nouveau niveau d'initiation d'un adepte. Les rites sont exclusivement réservés aux hommes. Les femmes ne sont pas initiées puisqu’elles sont considérées comme profanes. Après chaque cérémonie religieuse, les initiés sont conviés à un banquet.
Pour
la reconstitution des rituels mithraïques, outre l'iconographie
retrouvée dans les mithræa, on peut également s'appuyer sur les
textes des Pères de l'Église qui critiquent le culte de Mithra.
Les
femmes sont exclues des mystères de Mithra. La langue utilisée dans
les rituels est le grec, mélangé de quelques formules en persan
(certainement incompréhensibles pour la majorité des fidèles).
Ultérieurement, le latin s'introduit progressivement.
Le
rite principal de la religion mithraïque semble être un banquet
rituel, que l'on peut rapprocher d'une certaine manière de
l'eucharistie du christianisme. Dans la plupart des traditions
initiatiques, on retrouve ce type de réunion festive, par exemple
l'agape. Selon le témoignage du chrétien Justin, les aliments
offerts durant le banquet sont du pain et de l'eau, cependant les
découvertes archéologiques montrent qu'il s'agit de pain et de vin,
comme dans le rite chrétien.
Cette
cérémonie se célèbre dans la partie centrale du mithræum, dans
laquelle deux banquets en parallèle offrent un espace suffisant pour
que les fidèles puissent s'étendre, selon la coutume romaine. Les
« Corbeaux » (Corax) remplissent la fonction de serveurs
des nourritures sacrées. Le rituel inclut aussi le sacrifice d'un
taureau ou d'autres animaux.
Le
rôle de la statue de tauroctonie dans les rites n'est pas très
clair : Dans certains mithræa, on a découvert des piédestaux
tournants, qui peuvent montrer et cacher alternativement l'image
divine aux fidèles.
À
un certain moment de l'évolution du mithraïsme, le rite du
« taurobole », ou le baptême des fidèles avec le sang
d'un taureau, a été pratiqué à l'instar d'autres religions
orientales.
D'autres
rites sont en relation avec la cérémonie d'initiation. À chaque
niveau d'initiation correspond un rituel.
Grâce à Tertullien, on connaît le rite de l'initiation du « Soldat » (Miles) : le candidat est « baptisé » (probablement par immersion), marqué au fer chaud et enfin éprouvé par le « rite de la couronne » : Le néophyte doit laisser tomber la couronne dont on l'a coiffé, en proclamant que c'est la couronne de Mithra.
Grâce à Tertullien, on connaît le rite de l'initiation du « Soldat » (Miles) : le candidat est « baptisé » (probablement par immersion), marqué au fer chaud et enfin éprouvé par le « rite de la couronne » : Le néophyte doit laisser tomber la couronne dont on l'a coiffé, en proclamant que c'est la couronne de Mithra.
LE BANQUET |
Dans
la Perse achéménide la religion officielle est le zoroastrisme, qui
postule l'existence d'un dieu plus important que les autres, Ahura
Mazda. C'est l'unique divinité mentionnée dans les inscriptions
conservées de l'époque de Darius Ier (521-485 av. J.-C.).
Cependant, il existe une inscription conservée, à Suse, de l'époque
d' Artaxerxès II (404-358 av. J.-C.), sur laquelle est représenté
Mithra aux côtés de Ahura Mazda et d'une déesse appelée Anahita.
Existe-t-il
un lien entre ce Mithra persan, ses prédécesseurs indo-iraniens, et
celui du culte à mystères de l'Empire Romain ? Ainsi le pense
celui qui a initié les études sur la religion mithraïque, Franz
Cumont ; mais aujourd'hui la question est loin d'être claire.
Dans
les royaumes de Parthie et du Pont-Euxin, un grand nombre de rois
portent le nom de Mithridate, ce qui peut être en relation
étymologique avec Mithra : à l'origine Mithradate ou, Mithra
date veut dire en persan, donné par Mithra). Le mot date ou tate
signifie donner... Alors que le culte de Mithra commence seulement à
se diffuser en Hellade, tout cela marque peut-être le chemin de
Mithra vers Rome.
La
première référence au culte de Mithra dans l'historiographie
gréco-romaine se trouve dans l'œuvre de l'historien Plutarque, qui
mentionne que les pirates de Cilicie, anciens soldats de Mithridate
VI, célèbrent des rites secrets en relation avec Mithra en 67 av.
J.-C.
Les
légionnaires ayant exercé aux frontières orientales de l'Empire
sont probablement ceux qui ont introduit le mithraïsme dans le Haut
Empire Romain. Les premières preuves matérielles du culte de Mithra
datent des années 71 et 72 de l'ère chrétienne : Il s'agit
d'inscriptions faites par des soldats Romains de la garnison de
Carnuntum, dans la province de Pannonie Supérieure, probablement
allés en Orient, dans le cadre des campagnes de guerre contre les
Parthes et dans les émeutes de Jérusalem.
Vers
l'année 80, l'auteur romain Stace mentionne la scène de la
tauroctonie dans sa Thébaïde (I, 719–720).
Plutarque,
dans sa Vie de Pompée, dit clairement que le culte de Mithra est
déjà connu à son époque.
À
la fin du IIe siècle le mithraïsme est largement diffusé dans
l'armée Romaine, comme chez les bureaucrates, les marchands et
jusque chez les esclaves. L'épigraphie a recensé (en 2006) dans
l'Empire et sur l'ensemble de la période 210 dédicants, dont 81 %
sont des militaires.
La
majeure partie des preuves archéologiques provient des frontières
Germaniques de l'Empire.
De
petits objets de culte en relation avec Mithra ont été exhumés
lors de fouilles effectuées sur un périmètre géographique très
étendu (depuis la Roumanie jusqu'au Mur d'Hadrien).
Les
empereurs du IIIe siècle sont en général des protecteurs du
mithraïsme : depuis l'époque de Commode, qui s'initie au
culte, les adeptes du mithraïsme proviennent de toutes les classes
sociales. C'est un culte assez répandu parmi les militaires :
Un grand nombre de mithræa ont été découverts dans les garnisons
des frontières de l'Empire. En Angleterre on en identifie au moins 3
le long du Mur d'Hadrien, à Housesteads, Carrawburgh et Rudchester.
Des restes d'autres mithræa sont retrouvés à Londres.
D'autres
sanctuaires de Mithra érigés à cette époque se trouvent dans la
province de Dacie (où l'on retrouve en 2003 un mithræum à
Alba-Iulia), ainsi qu'en Numidie, dans le nord de l'Afrique.
CATAUPARES |
Au
sein de l'Empire Romain, le culte de Mithra a contribué, selon
l'historien Pierre Grimal, « à préparer les voies au
christianisme, non seulement en répandant le monothéisme qui,
jusqu'à lui, est demeuré une doctrine essentiellement philosophique
non partagée par la masse du peuple, mais aussi en popularisant la
démonologie orientale et en opposant au principe du Bien représenté
par Mithra, les puissances du Mal en lutte contre lui »
Grande-Bretagne
La
City de Londres possède les fondations d'un mithræum, vestige de
l'antique Londinium, ce qui en fait l'un des plus vieux monuments de
la capitale britannique.
Le
musée de l'Université de Newcastle expose les objets trouvés dans
les trois sites archéologiques le long du Mur d'Hadrien, et
reconstitue un mithræum ;
Italie
Le
Mithraeum de San Clemente, bien conservé, au-dessus duquel est bâtie
la Basilique Saint-Clément-du-Latran, à Rome ;
Ostie,
le port de Rome, où on a retrouvé les restes de 17 mithræa :
l'un d'eux présente des découvertes assez importantes ;
France
Nuits-Saint-Georges
sur le site des Bolards.
Bourg-Saint-Andéol
Mandelieu-la-Napoule
Des
éléments du mithræum de Koenigshoffen se trouve au musée
archéologique de Strasbourg
La
ville de Martigny (ancienne Octodurus), dans les Alpes Suisses,
montre un mithræum reconstruit (site internet) ;
Le
Musée d'Art de Cincinnati expose une sculpture d'un mithræum de
Rome représentant Mithra tuant le taureau.
Ce
culte répond à des aspirations nouvelles et au goût des Romains
pour les cultes à mystères. Il diffère radicalement de la religion
officielle, très ritualiste, pratiquée à l’air libre et en
public, et présente certaines analogies avec le christianisme, comme
le repas partagé entre les fidèles. Mais l’exclusion des femmes
et le côté élitiste et secret ont marqué ses limites et il est
combattu au IVe siècle par des empereurs chrétiens, tel
Constantin, avant d’être interdit comme tous les cultes païens en
391. Les sculptures du mithraeum de Sidon, dont certaines portent la
dédicace de Flavios Gerontios (qui a le grade le plus élevé dans
la hiérarchie, celui de « Père ») et la date de 389,
sont donc particulièrement tardives, mais le relief est peut-être
antérieur à cette date.
On
dit couramment que le mithriacisme est un culte privé, même si on a
souligné parfois ses liens importants avec l’armée et
l’administration impériale et si on a observé sa présence dans
de nombreux lieux publics. Toute affirmation, quelle qu’elle soit,
sur la nature du mithraïsme Romain se heurte au fait que les Romains
ne parlent jamais en public du culte de Mithra, parce qu’il est un
culte qui oblige ses fidèles au silence.
Le
fait que tant de soldats, d’officiers militaires et civils ont été
initiés au mithraïsme requiert, pourtant, une explication. Rome n’a
pas de système de mystères du type des mystères éleusiniens, elle
a seulement des cultes secrets, comme celui de la Bona Dea.
En
Grèce, en revanche, de nombreuses cités ont des mystères civiques,
qui concernent tous les citoyens en leur donnant des espoirs
particuliers pour la vie dans l’au-delà et qui garantissent le
salut de la cité elle-même.
Les
Romains sont admis à l’initiation à Éleusis à la fin de la
guerre Illyrienne, en 228, quand les Corinthiens les admettent
également aux Jeux Isthmiques. Les jeux panhelléniques sont
réservés aux Grecs sachant qu’être Grec signifie appartenir à
une cité Grecque particulière. Pour avoir été admis aux Jeux
Isthmiques, les Romains doivent, donc, être reconnus comme parents
d’une ville Grecque, très certainement Corinthe, en considération
de leurs mérites envers les colonies Corinthiennes de l’Adriatique,
ainsi que des origines Corinthiennes attribuées aux Tarquins.
Zonaras
précise qu'au même moment, les Romains sont admis par les Athéniens
aux mystères d’Éleusis... K. Clinton, « The Eleusinian
Mysteries: Roman Initiates and Benefactors, Second Century B.C. to
A.D (...)
À
partir de ce moment, quelques Romains viennent se faire initier à
Éleusis. Pour autant, leur adhésion n'est pas massive. Les
initiations de Samothrace sont plus recherchées, du fait que les
Romains croient que ces rites ont été fondés par Dardanos et
qu’ils conservent des cérémonies typiques du monde Troyen.
Les
mystères des Grands Dieux de Samothrace sont considérés comme les
mystères des Romains, et non des Grecs ou d’autres peregrini.
Les
initiations des Bacchanales, tout comme les cultes d’Isis et
Sérapis, viennent d’Égypte,
Atargatis
vient d’Ascalon,
Jupiter
Dolichenus de Dolichè,
Jupiter
Heliopolitanus d’Héliopolis,
Le
Dieu juif de Jérusalem, etc.
Dans
leurs pays d’origine, ces cultes étrangers sont toujours
pratiqués, ce que tout le monde peut vérifier.
Mithra
et d’autres dieux du mithraïsme se placent au-dessus du cosmos et
des dieux du cosmos, c’est-à-dire au-dessus des dieux de la
tradition républicaine. La nature hypercosmique de ce dieu est
attestée par le globe cosmique, ou par le cercle du zodiaque placé
dans les mains ou sous les pieds de ces dieux du mithraïsme. Ils
sont au nombre de trois : Mithra, le léontocéphale entouré
par le serpent et le jeune homme entouré par le serpent. Ils forment
un système triadique dans lequel Mithra occupe la position centrale.
Selon
le récit orphique de Hiéronymus et Hellanicus, le dieu
Chronos-Héraclès est représenté avec Anankè soudée à son
corps. Dans les mystères de Mithra, les 2 dieux hypercosmiques ont
un serpent attaché à leur corps, lequel représente, donc, Anankè,
qui, d’après Proclus, est identifiée par les mithriaques avec
Thémis, la Justice. Anankè a, donc, sa place dans le mithraïsme.
Le dieu à la tête de lion est le seigneur du cosmos qui fait
tourner les roues des étoiles. Une gemme provenant de Saqqara et
représentant le dieu égyptien Miôs à tête de lion le définit
comme celui « qui a reçu en partage la nécessité céleste
qui régit la nature éternelle ».
Mithra
n’est pas entouré par le serpent, bien qu'un serpent soit
représenté sur la Petra genetrix qui évoque sa naissance. Il n’est
donc pas sujet à la Nécessité. Dans l'extrait de Plutarque déjà
cité, Mithra est défini comme « médiateur (mesitês) »
entre Hôromazès et Areimanios.
Richard
Gordon a pu montrer que ce rôle de Mithra est confirmé par d’autres
témoignages, notamment par la position centrale du dieu entre Cautès
et Cautopatès et par sa position sur la ligne des équinoxes,
indiquée par Porphyre et plusieurs monuments.
L’empereur
Julien est initié aux mystères de Mithra et suit les enseignements
du Pater mithriaque qu'est Maxime d’Éphèse. Donc, l’empereur ne
peut pas être en contradiction avec les doctrines du mithraïsme
dans ses propos sur le dieu Soleil. Dans son discours « Sur
Hélios Roi », il dit souvent qu’il va exposer quelles sont
la nature et les fonctions d’Hélios sans s’exposer à
l’accusation de sacrilège pour avoir révélé des mystères
réservés aux initiés. Ses doctrines religieuses et philosophiques
sur ce dieu apparaissent en particulier au chapitre 13 du discours :
Les
monuments mithriaques restent rares en Syrie et, jusqu'aux belles
découvertes de Doura, l'important lot de sculptures retrouvées à
Sidon, il y a une soixantaine d'années, constituait l'essentiel de
notre documentation. Le sanctuaire, cependant, dont elles sont tirées
reste à découvrir, son fouilleur clandestin, le fameux Durighello,
en a laissé une description fantaisiste, sinon dépourvue de toute
vérité, mais suffisante pour montrer qu'il est particulièrement
riche et inviolé.
La
date du Mithréum est précisée par la dédicace de 3 des pièces
retrouvées et toujours conservées dans la collection de Clercq à
Paris : Le groupe en ronde-bosse du tauroctone (n° 47),
l'Aion-Kronos (n° 49) et l'Hécataion (n° 54) sont dédiés par FI.
Gerontios, « pater nomimos », en l'an 500, une évaluation à
l'aide de l'ère de la ville (début : 111-110 av. J.-C.) est
simplement déclarée absurde, elle nous fournit, en effet, l'année
389 après Jésus- Christ et l'on peut croire que l'exécution des
sculptures à une date aussi tardive, sinon l'existence même d'un
culte mithriaque à Sidon, a paru inacceptable à de Ridder.
Quelle
est donc l'ère dont on se sert à Sidon sous l'Empire ? La cité a,
comme d'autres vers la même époque, institué une ère autonome en
111-110 avant Jésus-Christ...
C'est
cette ère qui figure sur les émissions de la ville jusqu'à
Hadrien. L'unique source d'information dont nous disposions par
ailleurs est formée par les petites stèles funéraires bien connues
et retrouvées en grand nombre. E. Renan en publiant celles dont il a
connaissance, est déjà amené à discuter le problème de l'ère
employée, les cinq monuments dont il peut faire état portent les
chiffres de 238, 261, 292, 310, 445, auxquels seule l'ère de la
ville peut convenir, fournissant les années 126, 150, 181, 199 et
334 après Jésus-Christ.
Une
évaluation à l'aide de l'ère séleucide nous amènerait à placer
la majorité de ces stèles dans les deux siècles précédant notre
ère, ce qui est manifestement exclu et par leur style et par le
caractère des lettres. L'extrême amabilité du R. P. R. Mouterde
nous permet de faire état de 3 autres stèles encore inédites
fournissant, toujours selon le même procédé, les dates de 81-2,
139-140 et 166-7 après Jésus-Christ, et si, comme on l'a proposé,
on peut rattacher à la Sidon Romaine certains sites de l'Hermon, les
inscriptions retrouvées là ne permettent encore que le calcul à
l'aide de l'ère autonome de la cité. En définitive, alors qu'on ne
sait invoquer un seul argument en faveur de l'usage de l'ère
Séleucide, le témoignage de l'épigraphie et de la numismatique
montre qu'aux deux premiers siècles de l'Empire on use toujours à
Sidon de l'ère autonome, si bien que l'équation 500 = 188 après
Jésus- Christ est inconciliable avec les données que nous
possédons.
On
pourrait objecter qu'à la date de 389, à laquelle nous sommes ainsi
ramenés, le calendrier païen avait quelque chance d'être tombé en
désuétude. Remarquons cependant que l'une des inscriptions de Renan
fournit la date de 334 et si nous ne possédons pas d'indications
nettes pour Sidon, l'exemple d'une cité voisine peut sembler
instructif.
A
Gaza, le calendrier païen est resté d'un usage courant jusqu'à la
fin du Ve siècle au moins, Marc le Diacre, dans sa Vie de Porphyre,
en fournit la preuve incontestable, et l'ère autonome, attestée sur
les monnaies jusqu'en 281, figure jusqu'au Ve siècle dans les
inscriptions funéraires chrétiennes. Il est donc raisonnable de
croire que l'ère locale a servi à Sidon aussi longtemps qu'à Gaza.
En un mot, l'équation 500 = 389 après Jésus-Christ paraît la
seule admissible.
Ainsi
l'existence d'un culte mithriaque florissant en Orient à la fin du
IVe siècle paraît incontestable.
CIMRM
74 - The Mithraeum at Sidon.
www.tertullian.org/rpearse/mithras/display.php?page...
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About
the Mithraeum at Sidon (Saida), the article of the journalist
Durighello, ... it can be placed either in the year 188 C.E.[13] or
389/390 C.E. [14] The later ...
Génie
mithriaque porteur de torche - Site officiel du musée ...
cartelfr.louvre.fr/cartelfr/visite?srv=car_not&idNotice=37408
Edmond
Durighello, antiquaire extravagant, découvrit à Sidon, en 1887, ...
Génie mithriaque porteur de torche 389 ap. J.-C. Mithraeum, Sidon
(Saïda, Liban)
Termes
manquants : année
La
date du Mithréum de Sidon - Persée
www.persee.fr/doc/syria_0039-7946_1950_num_27_3_4593
de
E Will - 1950 - Cité 15 fois - Autres articles
LA
DATE DU MITHREUM DE SIDON ... Depuis lors, l'année 188 a été
admise sans discussion par les ... On pourrait objecter qu'à la date
de 389, à laquelle nous sommes ainsi ramenés, le calendrier païen
avait quelque chance d'être .... 162 G. locale de Sidon : 131, 283
et 293 après Jésus- l2) Mission de Phénicie, p. 382.
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