Cette
page concerne l'année 365 du calendrier julien. Ceci est une
évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que
d'un survol !
VALENS
LE LÉGITIME CONTRE PROCOPE L'USURPATEUR.
Vers
le 1er novembre : Valentinien Ier, en chemin vers Paris,
apprend la révolte de Procope et les revers des troupes Romaines
dans la lutte contre les Alamans, il envoie son général Dagalaifus
contre les Alamans.
2
novembre : Valens, qui vient d'apprendre l'usurpation de
Procope, est toujours à Césarée de Cappadoce. Il marche contre lui
vers la Galatie mais échoue à prendre Chalcédoine, tandis que les
partisans de Procope prennent Nicée.
1er décembre :
Valens est à Chalcédoine, il abandonne la Bithynie à Procope et se
replie sur Ancyre. Il songe à abdiquer quand son général Arintheus
parvient à rallier des troupes en Lydie, puis il reçoit des
renforts de Lupicinus, maître de cavalerie d'Orient. Il perd
cependant Cyzique défendue en vain par Serenien.
Si
l'on en croit l'historien Ammien Marcellin, Procope est né en
Cilicie, patrie de sa mère, comme son auguste cousin l'empereur
Julien l'Apostat, Procope soutient la cause du paganisme. Avec lui,
il fréquente dans sa jeunesse le temple de Sin, le dieu-Lune, à
Carrhes.
En
363, Julien, qui prépare une grande expédition contre les Perses
lui confie le commandement d'un corps d'armée de 30 000 hommes
avec pour mission de prendre les ennemis à revers. Par ailleurs,
Julien a fait de lui son successeur désigné, même si la chose
reste sujette à caution.
Cependant,
Procope reste tout au long de l'offensive en Arménie et y est
toujours à la mort de Julien en plein territoire Perse. L'armée,
qui l'accuse de trahison, préfère se rallier à l'un de ses
officiers, l'Illyrien Jovien... Procope s'enfuit alors à Chalcédoine
pour sauver sa vie avant que le sénateur Strategius ne réagisse.
Dès
le retour de Jovien dans l'Empire, il va l'assurer de sa loyauté.
Jovien étant mort à son tour, le pouvoir est confié à Valentinien
Ier qui le partage avec son frère Valens. Les deux hommes, inquiets
de ce que peut faire Procope tentent de se débarrasser de lui.
En
365, de retour à Constantinople, il profite de l'absence de Valens
parti en Orient affronter les Perses pour fomenter une usurpation, à
partir de la maison de Strategius, un sénateur de Constantinople.
Profitant de l’absence des sénateurs majeurs, Procope se fait
acclamer Empereur par les légions Divitense et Tongrienne, et par
les sénateurs mineurs... L'impopularité de Valens lui permet de
contrôler rapidement les provinces de Thrace, de Bithynie et de
Pannonie. Il n’arrive pas à prendre l’Illyrie, car Flavius
Equitus lui bloque le passage.
Procope
change le personnel de la capitale, et s’en va avec des officiers
et des légions recrutées avec la promesse d’argent et d’honneurs
essayer de conquérir l’Illyrie et l’Asie Mineure.
Cela
dit, le ralliement d'un ami de Julien, le ministre Salluste à
l'empereur légitime divise les nostalgiques de Julien.
Valens
profite des défections des troupes d’Hyperechius pour gagner du
terrain, et gagne à sa cause Flavius Arbitio, un magister equitum du
temps de Constance et Julien. Son prestige estompe celui de
l’affiliation avec l’ancien empereur Julien. Qui plus est, la
désertion d’Aglio à la bataille de Nacolia scelle le sort de
Procope.
Valens
négocie avec les généraux de l'armée rebelle et, le mois suivant,
parvient à gagner leur allégeance. Les forces restantes de Procope
sont finalement défaites à la bataille de Thyatire.
S'il
parvient à s'enfuir, Procope est trahi par deux de ses suivants.
Valens le fait décapiter le 27 mai 366... Gianello Jean – M1
Recherche en Histoire ancienne L’usurpation de Procope)
La
question des sources avant toute chose. Zosime n’est pas
contemporain des événements qu’il décrit, cependant on a tort de
lui ôter toute crédibilité.
La
« Quellenforschung » telle que l’appellent les Allemands nous
permet de savoir que Zosime reprend les écrits d’Olympiodore mais
aussi et surtout d’Eunape... Ce dernier est un contemporain des
événements, quoique brutalement antichrétien, son témoignage
reste digne de confiance, qui plus est Zosime s’efforce d’adoucir
cette connotation.
Ammien
Marcellin est lui aussi païen, et il est contemporain des événements
retracés. Étant donnée l’étendue de l’Empire, on ne peut être
convaincu qu’il est témoin direct de tous les événements qu’il
raconte.
L’usurpation
de Procope peut donc être racontée par l’intermédiaire de
témoignages recueillis par l’auteur. Cela et sa foi païenne
doivent être pris en compte dans le jugement qu’il porte sur les
faits. Il reste à dire qu’Ammien s’efforce d’être objectif et
de ne pas juger les chrétiens, cependant, Julien reste son empereur
favori, sans qu’il soit besoin d’en expliciter les raisons... Les
deux auteurs faisant appel à des témoignages différents, la
fiabilité des sources est donc équivalente, et les deux textes sont
complémentaires. Le texte d’Ammien Marcellin est seulement plus
détaillé, il nous aide pour certains éléments de l’analyse.
Voici
une liste de ceux qui apparaissent dans les deux textes, selon
l’appartenance de leur « clan », et leur rang selon.
Côté
Procope :
Strategius
(ex palatino milite senator) Chrétien ? - Phronimius (iubitum
civitate) païen - Euphrasius (magister officium) païen - Gomoarius
(magister equitum) Chrétien ? - Agilo (magister peditum) chrétien
Araxius (ppo) chrétien - Faustina (femme de Constance) Chrétienne ?
- Rumitalca (tribunus et cura palatii) ? - Hyperechius (commandant
des troupes) païen - Aliso (tribunus) ? - Barchalba (tribunus) païen
- Florentius (commandeur militaire) païen - Marcellus (protector) ?
- Hormisdas (proconsul Asiae) ? - Eugenius (cubicularius) ? -
Côté
Valens :
Petronius
(patricius) Chrétien ? - Sophronius (notarium) païen - Nebridius
(ppo orientis) païen - Iulius (comes rei militaris) païen - Flavius
Equitius (magister militum per Illy.) ? - Vitalianus (protector
domesticus) ? - Vadomarius (dux Phoenices) Païen ? - Flavius
Lupicinus (magister equitum) Chrétien ? - Flavius Arinthaeus
(magister peditum) chrétien - L. Ragonius Venustus ? - Serenianus
(comes domesticorum) païen - Flavius Arbitio (magister equitum,
consul) ? -
Interprétation
de l’usurpation la question est la suivante : Peut-on dire que
l’usurpation de Procope est une conspiration païenne ?... Avant de
donner la définition d’une usurpation païenne, faisons une
comparaison avec l’usurpation de Magnence de 350, seulement 13 ans
plus tôt. Magnence a montré l’exemple d’une usurpation qui
passe pour païenne. En effet, il se proclame empereur en 349, et
mène une claire contre-offensive païenne. Il réhabilite les
sacrifices nocturnes qui ont été prohibés en 341 par Constant, il
place aux postes importants les païens et réintroduit à Rome les
sacrifices à Cybèle. Cela dit, il s’accommode aussi avec la
frange chrétienne de la population.
La
comparaison avec l’usurpation de Procope, montre que son œuvre
diffère de celle d’un païen réformateur. Il place aux postes
élevés ses amis.
Leur
place est plutôt due à leur affiliation à l’ancien empereur que
leurs convictions, voire à la chance qu’ils y voient d’enfin
accéder à leurs ambitions personnelles.
Qui
plus est, l’œuvre de Procope n’est pas spécialement
réformatrice. Il n’abat pas les églises de Constantinople, ni ne
remet des cultes à l’honneur.
La
seule allusion qui y est faite est à l’occasion du retournement de
Vitalianus. La référence aux anciens dieux, cela dit, étant donné
le contexte, fait plutôt penser à une récupération pour s’attirer
les faveurs d’une armée sans doute majoritairement païenne.
Qu’est-ce
qu’une usurpation païenne ? C’est une usurpation dans laquelle
la couleur religieuse est importante, primordiale même, et où les
païens impliqués revendiquent qu’ils le sont. De plus, une
usurpation païenne est tournée vers la restauration des anciens
cultes, et est teintée d’une lutte contre le christianisme
montant. N’étant pas une usurpation mais une réaction païenne,
le principat de Julien en est un, le plus connu même.
Ici,
est-ce le cas ?
La
volonté réformatrice de Procope vis-à-vis des anciens cultes n’est
pas apparente. La couleur religieuse des protagonistes n’est pas
très importante. Elle est même si peu importante que l’on peut
trouver des chrétiens présumés dans cette usurpation. Procope
est-il réellement païen ?
On
prend souvent sa parenté avec Julien pour un lien de causalité
évidente démontrant qu’il est païen. Cependant, Ammien insiste
bien sur ce point, Procope est un cousin de Julien par sa mère. Or,
il est de notoriété publique que celle-ci est plutôt chrétienne,
ainsi l’éducation de Procope a pu aussi l’être. De même, si
l’on consulte par la numismatique (coinarchives.com), les pièces
frappées sous le bref « règne » de Procope, on constate deux
choses. D’une part, Procope arbore la barbe du philosophe, ce qui
peut passer pour un signe de son paganisme. Cela dit, sur cette pièce
en très bon état, on constate un signe sur le revers, le chrisme
qui lui est tout à fait un signe chrétien... Pragmatisme ou
conviction ? Comme pour Magnence, on ne peut que supposer. Cela dit,
cette conjonction d’éléments laisse penser que Procope est plutôt
homme à reprendre la symbolique de Julien pour s’attirer son
prestige, et croire ce qui lui convient, peut-être au christianisme,
peut-être au paganisme.
Procope
essaie tout d’abord de s’assurer la légitimité en se réclamant
de Julien, mais aussi de Constance en se servant de sa veuve Faustina
comme trophée. Constance n’est pas ce que l’on pourrait appeler
un fervent païen, mais il a la faveur des armées. C’est pour cela
qu’il s’attache, selon Ammien Marcellin, la fidélité des armées
par des promesses d’honneur et d’argent...
La
situation dans Constantinople est plutôt à la détestation de
Petronius qui semble commettre des exactions.
Procope
profite de ce climat pour soulever la population contre le patrice,
donc avec une raison fiscale plutôt que religieuse. De même
l’investiture au Sénat de Constantinople, surtout chrétien, est
un signe que ce n’est pas un régime connoté spécialement comme
païen.
L’œuvre
de Procope consiste surtout en une expansion territoriale. Il tente
de s’introduire en Illyrie, et descend plus bas en Asie Mineure.
Nous voyons donc que l’usurpation est plutôt politique et
territoriale. Le personnel de Procope, n’est pas trié selon sa
couleur religieuse, il a trouvé les hommes qu’il a pu, et
qu’eux-mêmes ont trouvé Procope plutôt comme sauveur de leurs
ambitions politiques insatisfaites que comme le restaurateur du
paganisme déchu. (cela pourrait nous faire
furieusement penser au panier de crabe sévissant actuellement au
gouvernement où l'on ne peut jurer de la couleur politique ou même
religieuse de ceux qui font semblant de gouverner notre pauvre pays.)
De
même, l’usurpation de Marcellus relatée peu après chez Zosime et
Ammien Marcellin me semble dans la continuité de ceci. Il tente de
récupérer le mouvement de Procope avec quelques milliers d’hommes,
mais est vite contré par Valens.
L’usurpation
de Procope se fait dans un contexte local, à Constantinople, de
détestation du pouvoir local. Procope essaie de légitimer son
action par son affiliation à Julien, puis celle de la femme de
Constance. Il essaie ensuite de conquérir des territoires en Asie
Mineure et en Illyrie, et convertit les soldats qu’il peut à sa
cause en ayant un argumentaire traditionnel.
Cependant,
il ne semble pas opérer une véritable usurpation païenne, avec des
réformes païennes et des rétablissements de cultes et de
traditions anciennes. Ses conspirateurs ne sont même pas forcément
païens, et il se trouve que cela importe peu. Ceux-ci sont plutôt
des ambitieux frustrés par le nouveau pouvoir et qui voient là une
occasion de s’élever à de plus hautes dignités. De même, il
faut dire que Constantinople n’est pas une région où l’opération
de restauration païenne est très probable...
Ainsi,
Procope est un usurpateur opportuniste plutôt que païen convaincu.
Il profite aussi de son appartenance locale, hellène, cultivée,
aristocratique même, pour s’opposer à ce « Pannonien ».
Ici
on remarque l’opposition culturelle à Valens, et non pas forcément
religieuse. On pourrait même retourner la question, car son
paganisme n’est pas un fait évident : La numismatique rend
l’affirmation un peu dangereuse.
De
plus Ammien Marcellin, contemporain des événements, conclut sur lui
de cette manière :
«
Il était d'un extérieur assez agréable, d'une taille au- dessus de
la moyenne, mais un peu voûtée, et il regardait toujours à terre
en marchant. »
Le
28 mars 364 valens Flavius est appelé par son frère aîné,
Valentinien Ier, qui le charge de gouverner l'Orient. C'est un bon
administrateur, mais sans les qualités militaires de son frère. Son
règne est troublé par des guerres civiles, des dissensions
religieuses, des luttes incessantes contre les Barbares. Valens prend
parti pour les Ariens et persécute les orthodoxes qui l'ont dépeint
sous les traits les plus noirs.
Après
l'exécution de Procope, Valens va combattre les Wisigoths qui ont
soutenu Procope, franchit le Danube (367) et force leur roi Athanaric
à demander la paix (369).
Procope(usurpateur)Wikipédiahttps://fr.wikipedia.org/wiki/Procope_(usurpateur)
28
septembre 365 - mai 366 (~8 mois) Thrace / Bithynie. Empereur, Valens
et Valentinien I. Biographie. Naissance, 326 - Cilicie. Décès, 27
mai 366. Usurpateur romain. modifier · Consultez la documentation du
modèle. Procope l'Usurpateur (326 - mai 366) membre de la dynastie
des Constantiniens a essayé de ...
Termes
manquants : année
Usurpation
de Procope - 21155289 - Documents - Docslide.fr
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12
juil. 2015 - 2) Rappel des évènements L'usurpation de Procope
commence dans l'année 365, soit environ un an après l'accession au
pouvoir de ...
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