mercredi 25 mai 2016

EN REMONTANT LE TEMPS... 365


9 MAI 2016...

Cette page concerne l'année 365 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

VALENS LE LÉGITIME CONTRE PROCOPE L'USURPATEUR.

MONNAIE SOUS PROCOPE
Vers le 1er novembre  : Valentinien Ier, en chemin vers Paris, apprend la révolte de Procope et les revers des troupes Romaines dans la lutte contre les Alamans, il envoie son général Dagalaifus contre les Alamans.

2 novembre : Valens, qui vient d'apprendre l'usurpation de Procope, est toujours à Césarée de Cappadoce. Il marche contre lui vers la Galatie mais échoue à prendre Chalcédoine, tandis que les partisans de Procope prennent Nicée.

1er décembre : Valens est à Chalcédoine, il abandonne la Bithynie à Procope et se replie sur Ancyre. Il songe à abdiquer quand son général Arintheus parvient à rallier des troupes en Lydie, puis il reçoit des renforts de Lupicinus, maître de cavalerie d'Orient. Il perd cependant Cyzique défendue en vain par Serenien.
Si l'on en croit l'historien Ammien Marcellin, Procope est né en Cilicie, patrie de sa mère, comme son auguste cousin l'empereur Julien l'Apostat, Procope soutient la cause du paganisme. Avec lui, il fréquente dans sa jeunesse le temple de Sin, le dieu-Lune, à Carrhes.

En 363, Julien, qui prépare une grande expédition contre les Perses lui confie le commandement d'un corps d'armée de 30 000 hommes avec pour mission de prendre les ennemis à revers. Par ailleurs, Julien a fait de lui son successeur désigné, même si la chose reste sujette à caution.
Cependant, Procope reste tout au long de l'offensive en Arménie et y est toujours à la mort de Julien en plein territoire Perse. L'armée, qui l'accuse de trahison, préfère se rallier à l'un de ses officiers, l'Illyrien Jovien... Procope s'enfuit alors à Chalcédoine pour sauver sa vie avant que le sénateur Strategius ne réagisse.
Dès le retour de Jovien dans l'Empire, il va l'assurer de sa loyauté. Jovien étant mort à son tour, le pouvoir est confié à Valentinien Ier qui le partage avec son frère Valens. Les deux hommes, inquiets de ce que peut faire Procope tentent de se débarrasser de lui.

En 365, de retour à Constantinople, il profite de l'absence de Valens parti en Orient affronter les Perses pour fomenter une usurpation, à partir de la maison de Strategius, un sénateur de Constantinople. Profitant de l’absence des sénateurs majeurs, Procope se fait acclamer Empereur par les légions Divitense et Tongrienne, et par les sénateurs mineurs... L'impopularité de Valens lui permet de contrôler rapidement les provinces de Thrace, de Bithynie et de Pannonie. Il n’arrive pas à prendre l’Illyrie, car Flavius Equitus lui bloque le passage.
Procope change le personnel de la capitale, et s’en va avec des officiers et des légions recrutées avec la promesse d’argent et d’honneurs essayer de conquérir l’Illyrie et l’Asie Mineure.
Cela dit, le ralliement d'un ami de Julien, le ministre Salluste à l'empereur légitime divise les nostalgiques de Julien.
Valens profite des défections des troupes d’Hyperechius pour gagner du terrain, et gagne à sa cause Flavius Arbitio, un magister equitum du temps de Constance et Julien. Son prestige estompe celui de l’affiliation avec l’ancien empereur Julien. Qui plus est, la désertion d’Aglio à la bataille de Nacolia scelle le sort de Procope.
Valens négocie avec les généraux de l'armée rebelle et, le mois suivant, parvient à gagner leur allégeance. Les forces restantes de Procope sont finalement défaites à la bataille de Thyatire.

S'il parvient à s'enfuir, Procope est trahi par deux de ses suivants. Valens le fait décapiter le 27 mai 366... Gianello Jean – M1 Recherche en Histoire ancienne L’usurpation de Procope)
La question des sources avant toute chose. Zosime n’est pas contemporain des événements qu’il décrit, cependant on a tort de lui ôter toute crédibilité.
La « Quellenforschung » telle que l’appellent les Allemands nous permet de savoir que Zosime reprend les écrits d’Olympiodore mais aussi et surtout d’Eunape... Ce dernier est un contemporain des événements, quoique brutalement antichrétien, son témoignage reste digne de confiance, qui plus est Zosime s’efforce d’adoucir cette connotation.
Ammien Marcellin est lui aussi païen, et il est contemporain des événements retracés. Étant donnée l’étendue de l’Empire, on ne peut être convaincu qu’il est témoin direct de tous les événements qu’il raconte.
L’usurpation de Procope peut donc être racontée par l’intermédiaire de témoignages recueillis par l’auteur. Cela et sa foi païenne doivent être pris en compte dans le jugement qu’il porte sur les faits. Il reste à dire qu’Ammien s’efforce d’être objectif et de ne pas juger les chrétiens, cependant, Julien reste son empereur favori, sans qu’il soit besoin d’en expliciter les raisons... Les deux auteurs faisant appel à des témoignages différents, la fiabilité des sources est donc équivalente, et les deux textes sont complémentaires. Le texte d’Ammien Marcellin est seulement plus détaillé, il nous aide pour certains éléments de l’analyse.
VALENS NÉGOCIANT AVEC LES GOTHS.

Voici une liste de ceux qui apparaissent dans les deux textes, selon l’appartenance de leur « clan », et leur rang selon.
Côté Procope :
Strategius (ex palatino milite senator) Chrétien ? - Phronimius (iubitum civitate) païen - Euphrasius (magister officium) païen - Gomoarius (magister equitum) Chrétien ? - Agilo (magister peditum) chrétien Araxius (ppo) chrétien - Faustina (femme de Constance) Chrétienne ? - Rumitalca (tribunus et cura palatii) ? - Hyperechius (commandant des troupes) païen - Aliso (tribunus) ? - Barchalba (tribunus) païen - Florentius (commandeur militaire) païen - Marcellus (protector) ? - Hormisdas (proconsul Asiae) ? - Eugenius (cubicularius) ? -
Côté Valens :
Petronius (patricius) Chrétien ? - Sophronius (notarium) païen - Nebridius (ppo orientis) païen - Iulius (comes rei militaris) païen - Flavius Equitius (magister militum per Illy.) ? - Vitalianus (protector domesticus) ? - Vadomarius (dux Phoenices) Païen ? - Flavius Lupicinus (magister equitum) Chrétien ? - Flavius Arinthaeus (magister peditum) chrétien - L. Ragonius Venustus ? - Serenianus (comes domesticorum) païen - Flavius Arbitio (magister equitum, consul) ? -

Interprétation de l’usurpation la question est la suivante : Peut-on dire que l’usurpation de Procope est une conspiration païenne ?... Avant de donner la définition d’une usurpation païenne, faisons une comparaison avec l’usurpation de Magnence de 350, seulement 13 ans plus tôt. Magnence a montré l’exemple d’une usurpation qui passe pour païenne. En effet, il se proclame empereur en 349, et mène une claire contre-offensive païenne. Il réhabilite les sacrifices nocturnes qui ont été prohibés en 341 par Constant, il place aux postes importants les païens et réintroduit à Rome les sacrifices à Cybèle. Cela dit, il s’accommode aussi avec la frange chrétienne de la population.

La comparaison avec l’usurpation de Procope, montre que son œuvre diffère de celle d’un païen réformateur. Il place aux postes élevés ses amis.
Leur place est plutôt due à leur affiliation à l’ancien empereur que leurs convictions, voire à la chance qu’ils y voient d’enfin accéder à leurs ambitions personnelles.
Qui plus est, l’œuvre de Procope n’est pas spécialement réformatrice. Il n’abat pas les églises de Constantinople, ni ne remet des cultes à l’honneur.
La seule allusion qui y est faite est à l’occasion du retournement de Vitalianus. La référence aux anciens dieux, cela dit, étant donné le contexte, fait plutôt penser à une récupération pour s’attirer les faveurs d’une armée sans doute majoritairement païenne.
Qu’est-ce qu’une usurpation païenne ? C’est une usurpation dans laquelle la couleur religieuse est importante, primordiale même, et où les païens impliqués revendiquent qu’ils le sont. De plus, une usurpation païenne est tournée vers la restauration des anciens cultes, et est teintée d’une lutte contre le christianisme montant. N’étant pas une usurpation mais une réaction païenne, le principat de Julien en est un, le plus connu même.
Ici, est-ce le cas ?
La volonté réformatrice de Procope vis-à-vis des anciens cultes n’est pas apparente. La couleur religieuse des protagonistes n’est pas très importante. Elle est même si peu importante que l’on peut trouver des chrétiens présumés dans cette usurpation. Procope est-il réellement païen ?
On prend souvent sa parenté avec Julien pour un lien de causalité évidente démontrant qu’il est païen. Cependant, Ammien insiste bien sur ce point, Procope est un cousin de Julien par sa mère. Or, il est de notoriété publique que celle-ci est plutôt chrétienne, ainsi l’éducation de Procope a pu aussi l’être. De même, si l’on consulte par la numismatique (coinarchives.com), les pièces frappées sous le bref « règne » de Procope, on constate deux choses. D’une part, Procope arbore la barbe du philosophe, ce qui peut passer pour un signe de son paganisme. Cela dit, sur cette pièce en très bon état, on constate un signe sur le revers, le chrisme qui lui est tout à fait un signe chrétien... Pragmatisme ou conviction ? Comme pour Magnence, on ne peut que supposer. Cela dit, cette conjonction d’éléments laisse penser que Procope est plutôt homme à reprendre la symbolique de Julien pour s’attirer son prestige, et croire ce qui lui convient, peut-être au christianisme, peut-être au paganisme.

Procope essaie tout d’abord de s’assurer la légitimité en se réclamant de Julien, mais aussi de Constance en se servant de sa veuve Faustina comme trophée. Constance n’est pas ce que l’on pourrait appeler un fervent païen, mais il a la faveur des armées. C’est pour cela qu’il s’attache, selon Ammien Marcellin, la fidélité des armées par des promesses d’honneur et d’argent...
La situation dans Constantinople est plutôt à la détestation de Petronius qui semble commettre des exactions.
Procope profite de ce climat pour soulever la population contre le patrice, donc avec une raison fiscale plutôt que religieuse. De même l’investiture au Sénat de Constantinople, surtout chrétien, est un signe que ce n’est pas un régime connoté spécialement comme païen.
L’œuvre de Procope consiste surtout en une expansion territoriale. Il tente de s’introduire en Illyrie, et descend plus bas en Asie Mineure. Nous voyons donc que l’usurpation est plutôt politique et territoriale. Le personnel de Procope, n’est pas trié selon sa couleur religieuse, il a trouvé les hommes qu’il a pu, et qu’eux-mêmes ont trouvé Procope plutôt comme sauveur de leurs ambitions politiques insatisfaites que comme le restaurateur du paganisme déchu. (cela pourrait nous faire furieusement penser au panier de crabe sévissant actuellement au gouvernement où l'on ne peut jurer de la couleur politique ou même religieuse de ceux qui font semblant de gouverner notre pauvre pays.)

De même, l’usurpation de Marcellus relatée peu après chez Zosime et Ammien Marcellin me semble dans la continuité de ceci. Il tente de récupérer le mouvement de Procope avec quelques milliers d’hommes, mais est vite contré par Valens.
L’usurpation de Procope se fait dans un contexte local, à Constantinople, de détestation du pouvoir local. Procope essaie de légitimer son action par son affiliation à Julien, puis celle de la femme de Constance. Il essaie ensuite de conquérir des territoires en Asie Mineure et en Illyrie, et convertit les soldats qu’il peut à sa cause en ayant un argumentaire traditionnel.
Cependant, il ne semble pas opérer une véritable usurpation païenne, avec des réformes païennes et des rétablissements de cultes et de traditions anciennes. Ses conspirateurs ne sont même pas forcément païens, et il se trouve que cela importe peu. Ceux-ci sont plutôt des ambitieux frustrés par le nouveau pouvoir et qui voient là une occasion de s’élever à de plus hautes dignités. De même, il faut dire que Constantinople n’est pas une région où l’opération de restauration païenne est très probable...
Ainsi, Procope est un usurpateur opportuniste plutôt que païen convaincu. Il profite aussi de son appartenance locale, hellène, cultivée, aristocratique même, pour s’opposer à ce « Pannonien ».
Ici on remarque l’opposition culturelle à Valens, et non pas forcément religieuse. On pourrait même retourner la question, car son paganisme n’est pas un fait évident : La numismatique rend l’affirmation un peu dangereuse.
De plus Ammien Marcellin, contemporain des événements, conclut sur lui de cette manière :
« Il était d'un extérieur assez agréable, d'une taille au- dessus de la moyenne, mais un peu voûtée, et il regardait toujours à terre en marchant. »

Le 28 mars 364 valens Flavius est appelé par son frère aîné, Valentinien Ier, qui le charge de gouverner l'Orient. C'est un bon administrateur, mais sans les qualités militaires de son frère. Son règne est troublé par des guerres civiles, des dissensions religieuses, des luttes incessantes contre les Barbares. Valens prend parti pour les Ariens et persécute les orthodoxes qui l'ont dépeint sous les traits les plus noirs.
Après l'exécution de Procope, Valens va combattre les Wisigoths qui ont soutenu Procope, franchit le Danube (367) et force leur roi Athanaric à demander la paix (369).


Procope(usurpateur)Wikipédiahttps://fr.wikipedia.org/wiki/Procope_(usurpateur)
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Termes manquants : année

Usurpation de Procope - 21155289 - Documents - Docslide.fr
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