vendredi 27 mai 2016

EN REMONTANT LE TEMPS... 359

15 MAI 2016...

Cette page concerne l'année 359 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

LA CONTROVERSE DE LA SAINTE TRILOGIE.

La quatrième formule de Sirmium (actuellement Srijemska Mitrovica) n’a pas été rédigée par un concile mais par une commission de travail constituée par Constance II. Celle-ci est composée d’évêques qui appartiennent aux partis ariens modérés.
Elle produit un texte de compromis qui doit préparer 2 conciles projetés par l’empereur :
L’un pour les Occidentaux à Rimini.
L’autre pour les Orientaux à Séleucie.

Ces rencontres devaient aboutir à la pacification religieuse de l’empire... Ce fut un échec.
Le parti homéousien, dont la position théologique est de dire que le Fils est semblable en substance au Père a réussi à imposer ses vues aux conciles d’Ancyre (Pâques 358) et de Sirmium.
Son chef, Basile d’Ancyre, veut convaincre l’empereur de la nécessité d’un grand concile afin que son parti remporte définitivement la victoire. L’empereur, à moitié abusé, l’écoute, et décide de réunir cette assemblée à Nicomédie afin de rétablir la paix religieuse dans l’empire. Mais un tremblement terre suivi d’un violent incendie détruit complètement la ville le lundi 24 août 358.

Par ailleurs, Ursace de Singidunum - Valens de Mursa - Germinius de Pannonie - Acace de Césarée - Eudoxe d’Antioche et Patrophile de Scythopolis, tous ariens convaincus, ont clairement conscience de la menace que représente l’initiative Basiléenne pour leurs partis minoritaires.
Ils profitent donc d’une absence de l’évêque d’Ancyre pour amener l’empereur à leurs vues et le convaincre de convoquer deux assemblées :
La première pour les Pères Occidentaux (où les ariens seront minoritaires)
La seconde pour les Pères Orientaux (où les ariens resteront majoritaires). Et il en a été ainsi...

Une commission de travail constituée par l’Empereur et chargée de préparer les deux rencontres synodales.
Celle-là est composée des représentants des courants théologiques modérés. Elle ne comporte ni ariens radicaux ni partisans du consubstantiel.
Marc d’Aréthuse sert de porte-plume à ces gens qui définiront le Fils comme étant « semblable au Père en toutes choses ainsi que le disent et l’enseignent les Saintes Écritures ». C’'est une formule de compromis, suffisamment peu précise pour mécontenter tout le monde... Elle constitue la profession de foi du parti homéen et devient, sous la pression de Constance II qui fait taire toute opposition, la foi officielle de l’empire.

Cette ville Pannonienne de Sirmium (Syrmie) est le centre des disputes ariennes au milieu de IVe siècle. Plusieurs synodes y ont eu lieu : 351, 357, 358 et enfin 359 et tous ces synodes ont traité des problèmes de la Sainte Trinité, un des problèmes clés dans la dispute entre adhérents de la foi Nicéenne et ceux de la hérésie arienne. (Pelikan, Hotchkiss2003: 96)
Ces Synodes ont donnés les symboles ou les credos (on peut dire aussi les professions de foi chrétienne ou aussi connues comme formules de Sirmium) et dans ces symboles on trouve les sources primaires pour l’arianisme et ces conceptions dogmatiques, particulièrement celles de la Trinité. Ces formules sont préservées dans l’œuvre d’Athanase d’Alexandrie (Saint Athanase le Grand)

« De Synodis ou Epistula de synodis Arimini in Italia et Seleuciae in Isauria celebratis » écrit en 359, quelques mois après le concile de Seleucie. Athanase a écrit ce texte lors de son troisième exil. Cette œuvre contient 3 parts avec 55 chapitres...
Les chapitres 30 et 31 sont insérés après la mort d’empereur Constantius, peut-être vers 361.
De Synodis est une source très important pour tous les historiens qui sont intéressés par l’histoire de Sirmium de la religion et de la chrétienté. Concile de Sirmium de 351 est dans le chapitre 27 de la seconde partie, la formule de celui de 357 est dans le chapitre suivant de même une partie de la dernière formule se trouve dans le 8e chapitre.

Dans le christianisme ancien du IVe siècle, on distingue quatre conciles de Sirmium (ou synodes de Sirmium) et 4 symboles de Sirmium (ou formules de Sirmium) du nom de la ville impériale de Sirmium en Pannonie. Ces différentes réunions et professions de foi ont pris place sous le règne de Constance II, durant la crise arienne qui divise le christianisme et marquent l'apogée de l'arianisme.
Les dates rapprochées de ces événements entretiennent parfois une certaine confusion chez les auteurs anciens qui se prolonge jusqu'à nos jours dans les différentes appellations.
L'appellation Concile de Sirmium désigne souvent le 3e des 4 conciles dont est issu le deuxième symbole appelé « blasphème de Sirmium » par ses détracteurs.
On parle également du « formulaire de Sirmium » pour désigner parfois la 2e formule parfois la 4e formule qui marquent la victoire temporaire de l'arianisme.

Au milieu du IVe siècle, l'arianisme est en pleine expansion dans les communautés chrétiennes de l'Empire au point qu'il devient le courant majoritaire au détriment du courant dit Nicéen des tenants du Symbole de Nicée. Les débats théologiques se succèdent âprement dans des luttes d'influences incessantes caractérisées par de nombreux revirements et retournement de situations...
Les différentes tendances peuvent se schématiser en 4 groupes, bien qu'il existe de nombreuses variantes dans ces groupes :
Les nicéens affirmant que le Père et le Fils (Jésus de Nazareth) sont de même substance (homo-ousios). C'est le courant dit homoousien
Les ariens radicaux, pour lesquels le Père et le Fils sont dissemblables (an-omoios). C'est le courant dit anoméen.
Les semi-ariens, affirmant que le Père et le Fils sont de substance semblable (homoi-ousios). C'est le courant dit homéousien.
Les tenants d'un compromis, affirmant plus simplement que le Père et le Fils sont semblables sans préciser de quoi relève cette similitude. C'est le courant dit homéen.

L'historien et philologue classique Timothy D. Barnes relève que la seule référence à un premier concile de Sirmium est en fait une référence antidatée au concile de 351 qui est le seul des conciles de Sirmium convenablement attesté.
LA PANNONIE
Il pose ensuite que les conciles de 357 puis 358 ne sont en fait que les réunions d'une poignée de participants plutôt que des conciles à proprement parler.

Ce concile tenu à Sirmium en 349 pour condamner l'évêque anti-arien de la ville, Photin, disciple de Marcel d'Ancyre, n'est mentionné qu'une fois dans la littérature antique et il est probable qu'il s'agisse en fait d'une confusion de dates remontant à l'antiquité avec le concile de 351.
Ce concile est réuni en 351 à l'instigation de l'empereur Constance II, proche du courant arien et régnant désormais seul sur l'empire. Le but du concile est de faire condamner les doctrines du populaire évêque d'Alexandrie Athanase d'Alexandrie, de Photin et de son maître Marcel d'Ancyre, accusés de sabellianisme, dont la doctrine sera frappée d'une série de 27 anathèmes. Photin sera quant à lui déposé et exilé.
Ce concile rassemble essentiellement des évêques Orientaux d'un arianisme modéré. Marquée par la subordination, sa profession de foi se rapproche de celle rédigée au concile de Trèves de 342 et évite le problématique homoousios du concile de Nicée.
La formule sera signée par l'évêque de Rome Libère et reprise aux conciles d'Arles et de Milan.

Le concile de 357 rassemble un petit nombre d'évêques exclusivement Occidentaux (au nombre desquels Libère) alors que le christianisme est essentiellement développé dans la partie orientale de l'Empire Romain, qui rédigent une profession de foi fortement marquée par l'arianisme radical de type anoméen.
Rédigé en latin, ce credo, connu sous le nom de 2e symbole de Sirmium et qualifié de blasphème de Sirmium par Hilaire de Poitiers, proscrit la notion de consubstantialité du Fils et, par conséquent l'usage des termes homoousios (consubstantiel) et homoiousios (de même substance) jugés trop polémiques...(tiens déjà lorsqu'un mot risque de faire réfléchir on le banni, plutôt que de l'expliquer et de le démystifier) La formule écarte ainsi toute spéculation sur le mode de génération du Fils, se bornant à affirmer la subordination de ce dernier au Père dont « l’unicité », donc la sa solitude dans la divinité, est affirmée.
Le texte stipule qu'« il tient pour étranger à l'Église quiconque affirme que le Fils, par rapport au Père, n'est pas semblable selon la substance ». Les anoméens obtiennent même la signature d'Ossius de Cordoue, alors centenaire, dont on soupçonne qu'elle a été extorquée tant ce credo va à l'encontre des convictions affichées par l'influent théologien.
C'est alors le triomphe du parti radical arien dirigé par les évêques Illyriens Ursace et Valens de Mursa.
SAINT ATHANASE
Loin d'apaiser les querelles, ce credo radical est rejeté par la plupart des courants théologiques de l'époque et divise le camp arien tout en rassemblant les tenants de la doctrine de la consubstantialité du Père et du Fils. Ce concile aura pourtant un retentissement considérable car l'influent évêque d'Antioche Eudoxe, passé du parti eusébien à l'arianisme radical fait sienne cette confession de foi lors d'un concile d'Antioche postérieur, de tendance anoméenne.

Cette appellation rare désigne un ensemble de 3 pièces signées par Libère :
La formule de foi composée à Antioche en 341 connue comme 2e formule du synode in Encaeniis,
La condamnation prononcée à Sirmium de 351 contre Photin, une 3e pièce semi-arienne dont Libère est lui-même l'auteur et qui affirme que le Fils est semblable au Père par essence.

Après le concile d'Ancyre de 358, durant l’été de la même année Constance II convoque une nouvelle réunion à Sirmium qui réunit les différents courants modérés et auquel il assiste personnellement.
Les débats durent des mois et l’Empereur finit par trancher en faveur du courant arien, y voyant un compromis entre les nicéens et les ariens anoméens, et promulgue l'année suivante un nouveau symbole de foi connu sous le nom de « 4e symbole de Sirmium » ou « formulaire de Sirmium » qui sera revu à Nikè puis à Constantinople (360) pour devenir un temps le credo officiel de l'Empire.

Daté du 22 mai 359 et rédigé par Marc d'Aréthuse, c'est le plus ancien symbole de foi mentionnant la descente du Christ aux enfers : « Il a été crucifié et il est mort, et il est descendu dans les contrées souterraines, et il a économisé ce qui y est, lui à la vue duquel les portiers de l’enfer ont frémi, et il est ressuscité des morts le 3e jour. »
Ce symbole tente de faire un compromis entre les anoméens et les homéens d'Ursace et Valens, et affirme que le terme de « substance » ne doit pas s'appliquer à Dieu puisqu'il ne figure pas dans les Écritures, ajoutant que, comme le disent les Écritures, « le Fils est semblable au Père en toutes choses » en se conformant de la sorte à la tendance originelle de l'arianisme de suivre les Écritures à la lettre.
Cette formule de compromis, qu'Athanase nommera par dérision le « credo daté », à la formulation trop vague et imposée par l'empereur lui-même a pour effet de mécontenter tout le monde.
Outre les conciles de Nikè et le premier concile de Constantinople, le concile de Sirmium sera suivi par celui de Ariminum (Rimini).

Marc d'Aréthuse (mort en 364) est une personnalité du christianisme ancien. Élu évêque de la ville d'Aréthuse (aujourd'hui al-Rastan, sur l'Oronte, près de Homs), dans la province romaine de Syrie, sous le règne de Constantin Ier, il est célébré comme saint par l'Église orthodoxe et par l'Église catholique romaine qui le fête le 29 mars.
Marc a participé à la crise de l'arianisme. Tandis que les ariens estiment que le Fils est d'une nature différente de celle du Père, Marc se range tout d'abord parmi les évêques semi-ariens qui estiment que le mot homoousios du credo de Nicée (« de même nature » que le Père) doit être remplacé par homoiousios (« de nature semblable »).
Il assiste au concile de Sardique (en 343) et au concile de Sirmium en 351. Il semble qu'il cherche une conciliation entre ariens et Nicéens mais se rallie finalement au camp des évêques partisans du concept de l’homoousios.
D'après le martyrologe romain, il participe à la destruction en 361 d'un temple dans sa ville, il est torturé en punition (mais pas mis à mort) sous l'empereur Julien.
La tendance théologique répandue dès les tout premiers temps du christianisme ancien et d'après laquelle, selon le principe du Dieu « Un » de la Septante (bible Grecque), le Fils, Jésus, est subordonné au Père car il a été créé par le Père alors que le Père est, lui, in-engendré et absolument transcendant, au contraire du Fils.

Le développement de cette théologie a initialement pour objet de lutter contre le polythéisme larvé des nouvelles théologies, notamment le dithéisme émergent. Le subordinatianisme se retrouve ainsi tant chez des pères de l'Église comme Origène que dans des courants qui refuseront d'adhérer à l'orthodoxie trinitaire en voie de constitution (et qui ne fera référence qu'à partir du IVe siècle), comme l'arianisme ou le modalisme...
« Avant Nicée, les définitions christologiques des Pères, soucieux de maintenir pleine et entière l'affirmation monothéiste et d'éviter tout dithéisme à propos du Fils échappent difficilement au risque de subordinatianisme. ».

Le concile de Rimini s’est tenu au début de l’été 359. Il rassemble une majorité d’évêques Nicéens. Ceux-ci refusent de signer la 4e formule de Sirmium rédigée par la commission qui a préparé le synode à la demande de Constance II.
Les évêques réaffirment la foi de Nicée (325) et excommunient les représentants de l’arianisme avant d’envoyer leur délégation auprès de l’Empereur.
Le texte de la profession de foi est cité par Saint Jérôme, au chapitre 17 de son Dialogue entre un luciférien et un orthodoxe.
Les Mauristes attribuent la paternité de la profession de foi à Phoebade d’Agen.

Nous croyons en un seul vrai Dieu, Père tout-puissant. Nous croyons en un Fils Monogène de Dieu, né du Père avant tous les siècles et avant tout principe, il est seul né Monogène du Père, Dieu de Dieu, semblable au Père qui l’a engendré selon les Écritures, personne ne connaît sa naissance sinon celui-là seul qui l’a engendré, le Père. Qui est descendu du ciel, a été conçu du Saint Esprit, est né de la Vierge Marie, a été crucifié sous Ponce Pilate, est ressuscité le 3e jour, est monté au ciel, est assis à la droite de Dieu le Père, qui viendra juger les vivants et les morts.

Le 19 janvier 1996, M. Rémi Gounelle, assistant à l'Université de Lausanne, donne un exposé intitulé « Le frémissement des portes de l'Enfer à la vue du Christ ». Jb 38, 17 (LXX) et trois symboles de la foi des années 359-360.
Il remarque combien surprenant et peu étudié est le recours à Jb 38, 17b sous sa forme grecque (« Les portiers de l'Hadès ont-ils frissonné à ta vue ? ») pour expliquer la descente du Christ aux enfers dans trois formules de foi issues du processus d'unification théologique lancé par l'empereur dans les années 359-360 (Sirmium IV, Niké, Constantinople).
Ce recours peut être expliqué de la façon suivante :
Dans la quatrième formule de Sirmium (mai 359), ce demi-verset a été utilisé pour donner une assise scripturaire à un motif théologique bien connu en contexte syriaque mais moins dans le monde Grec, l'affirmation de la puissance divine du Fils qui se déploie dans le monde infernal. Quelques mois plus tard, à Niké (octobre 359), on se rend compte que ce verset véhicule une théologie de type subordinationiste, avec la notion de la « vision » du Christ par les portiers de l'Enfer.
A Constantinople (janvier 360) les Homéens, ayant les mains plus libres, réintroduisent dans la formule de foi une allusion à Jb 38, 1 7b pour affirmer leur opposition à la théologie d'une seule hypostase et, surtout, pour fonder leur symbole sur les Écritures.
SAINT AMBROISE
Enfin, le 2 février 1996, M. le Chanoine Georges Bavaud, ancien professeur de l'Université de Fribourg, a présenté une conférence intitulée Le laïc peut-il célébrer l'eucharistie ? (Tertullien, De exhortatione castitatis VII 3).
Dans le passage en question, Tertullien se fonde sur des textes interdisant aux prêtres les secondes noces, Tertullien en conclut que, tous les chrétiens étant des prêtres, la monogamie est également imposée aux laïcs.
Le conférencier s'est arrêté sur les deux actions que Tertullien attribue au laïc en tant que prêtre : offerre et tinguere. Si le deuxième verbe désigne évidemment le baptême, le premier a été discuté, M. Bavaud s'en tient à l'exégèse traditionnelle, qui y voit une référence à la capacité de célébrer l'eucharistie en cas de nécessité, ce qui a été l'usage dans certaines communautés catholiques, indépendamment de la théologie propre de Tertullien.
Cette position, qui présupposait la nécessité du baptême et de l'eucharistie pour être sauvé, est remplacée par la suite par l'autre (que le conférencier illustre surtout chez Fulgence de Ruspe), d'après laquelle le baptême seul est vraiment nécessaire, d'où la notion, courante ensuite dans la tradition catholique, que le laïc peut administrer le baptême en cas de nécessité, mais ne peut pas célébrer l'eucharistie...


Conciles de Sirmium — Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Conciles_de_Sirmium
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Quatrième symbole de Sirmium (359) - Patristique.org
www.patristique.org › Pères de l’Église › Symboles de foi
6 mai 2010 - Vous trouverez ici la profession de foi appelée quatrième formule de Sirmium et datée du 22 mai 359. Le texte est présenté en grec avec sa ...
Termes manquants : année



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