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MAI 2016...
Cette
page concerne l'année 372 du calendrier julien. Ceci est une
évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que
d'un survol !
LE
DERNIER REPOS DE SAINT HILARION.
LA TENTATION DE SAINT HILARION. |
Hilarion
de Gaza ou Hilarion le Grand, né vers 291 à Thabithe, en Palestine,
de parents infidèles, envoyé à Alexandrie pour faire ses études,
et là il vit dans une grande renommée de génie et de bonnes mœurs.
Ayant adhéré à la religion de Jésus-Christ, il fait de
merveilleux progrès dans la Foi et la Charité. Ascète chrétien
réputé comme thaumaturge qui est considéré comme le fondateur de
la vie monastique en Palestine et exemplaire des moines voyageurs.
Les détails de la vie de ce Père du désert ont été racontés par
Jérôme de Stridon et par Épiphane de Salamine. Sa légende est en
outre popularisée par La Légende dorée. Il est célébré comme
saint par les églises catholiques et orthodoxes le 21 octobre.
Les
éléments biographiques sur Hilarion sont d'ordre hagiographique,
établis par Jérôme de Stridon qui, avec sa Vie d'Hilarion, propose
la première hagiographie rédigée directement en latin. Bien qu'il
ait existé des débats sur la datation de l’œuvre, il est
vraisemblable qu'elle ait été rédigée entre 389 et 392, faisant
partie d'un ouvrage plus vaste, 3 vies de moines qui, outre la vie
d'Hilarion, propose les hagiographies du légendaire Paul de Thèbes
ainsi que de Malchus de Maronie.
Bien
que les sources de sa vie soient hagiographiques, l'historicité
d'Hilarion semble acquise. Né dans le village Palestinien de
Thabatha, près de Gaza, dans une famille aisée, il se serait
converti à Alexandrie où ses parents l'ont envoyé étudier, avant
de rejoindre à l'âge de 15 ans le célèbre ermite chrétien
Antoine d’Égypte sans pour autant se décider à embrasser
lui-même la vie monastique.
À
son retour à Gaza, vers 306, il apprend la mort de ses parents et,
renonçant à son héritage, il devient alors moine dans le désert à
Maïouma près de Gaza, à l'imitation d'Antoine qui l'encourage dans
son projet, ce qui établit une filiation entre les monachismes :
Palestinien, et Égyptien.
La
Palestine constitue de la sorte, après l’Égypte et la Syrie, le
3e foyer chrétien primitif de l’érémitisme, une vie monachique
dont les adeptes vivent originellement dans le désert. Suivant le
récit de Jérôme, Hilarion s’isole pendant 22 ans et mène une
vie ascétique et austère, se nourrissant chichement de figues et de
lentilles à la tombée du jour et, comme son maître, subit de
nombreuses tentations dont il triomphe.
L'austérité
de son mode de vie combinée à sa réputation de thaumaturge lui
attirent de nombreux admirateurs (moines ou séculiers) qui le
rejoignent pour partager son mode de vie. Hilarion fonde une laure,
établissements religieux dont la multiplication en Palestine permet
d'y alterner le cénobitisme et l'anachorétisme. Pour retrouver la
solitude et fuir la persécution de l'empereur Julien, qui a fait
détruire son monastère, il se réfugie en Égypte, puis en Sicile,
en Dalmatie et enfin à Chypre où il meurt âgé de près de 80 ans.
L'ermite est enterré dans un premier temps à Chypre, mais son
disciple Hésychius dérobe sa dépouille pour la faire reposer dans
sa laure de Maïouma, suivant sa volonté.
La
Vie de Hilarion le présente comme l'auteur de multiples miracles,
exorcismes, guérisons et peut-être même, de manière allusives,
d'une résurrection. La présentation que fait Jérôme de ceux-ci
posent, sur le plan hagiographique, Hilarion dans la succession
d'Antoine mais comme précurseur d'un nouveau type d'hagiographies
anticipant la figure de Martin de Tours.
On
voit ainsi Hilarion guérir des femmes et des enfants, des aveugles,
des paralytiques, soigner des personnes mordue par des serpents...
A
l'instar d'Antoine, il guérit une femme stérile sans aucun contact,
en levant les yeux au ciel et réclamant sa confiance dans une scène
qui rappelle les figures d'Abraham et son épouse Sara. Hilarion cède
aux suppliques d'une mère dont les enfants sont malades et que les
médecins ne peuvent soigner, accepte de sortir de sa cellule (au
contraire d'Antoine dans un épisode similaire) et guérit les
enfants par la prière, en les regardant et en invoquant Jésus.
C'est en imitant ce dernier (imitatio Christi) qu'il guérit une
aveugle en lui appliquant de la salive sur les yeux. Lorsqu'il guérit
un procurateur paralytique, il reprend là encore exactement les
paroles attribuées à Jésus : « Lève toi et marche ! ».
Mais
Hilarion produit également une série de miracles originaux qui le
distinguent de son maître. Alors âgé de 24 ans, Hilarion « délivre
de la mort le gendre et la fille d'une femme nommée Constantia par
une onction d'huile », une formulation ambiguë de Jérôme qui
peut laisser entendre qu'il s'agit d'une résurrection, sans que ce
soit assuré. Mais c'est post mortem qu'Hilarion se distingue le plus
de son modèle sur le plan thaumaturgique : A la différence
d'Antoine, les guérisons et miracles se poursuivent après la mort
de l'ermite dont la dépouille est intacte encore 10 mois après sa
mort, nimbée d'une odeur agréable, une manifestation de sa
sainteté.
Si
Jérôme ne donne pas les détails des miracles opérés par la
relique, il innove sur le plan hagiographique en présentant de
manière inédite les prodiges attribués à un thaumaturge récemment
décédé, une qualité jusque-là réservée à des reliques
anciennes.
Hilarion
implante la vie érémitique à Gaza. Une nouvelle organisation y
prend corps, celle des Laures : Les ermites installent leurs
habitations individuelles le long d'une avenue (laura en grec) qui
conduit à l'église ou oratoire où ils se retrouvent quelques fois
par semaine. De plus ils se soumettent à la direction spirituelle
d'un abbé tout en gardant leur indépendance de mouvement. Le
système de laures a du succès et se développe, grâce à Chariton
le Confesseur, dans le désert de Judée et sur tout le territoire
qui va de la mer Rouge à Ninive. C'est la préfiguration, en fait,
de la vie érémitique groupée, plus tard institutionnalisée par
les chartreux...
Après
l’ère des Martyrs auxquels l’Église a exclusivement réservé
les honneurs d’un culte public, on commence à placer sur les
autels les serviteurs de Dieu qui, sans avoir eu la gloire de verser
leur sang pour Jésus-Christ, se sont illustrés par leurs hautes
vertus.
Saint
Hilarion en Orient, et Saint Martin en Occident, ouvrent la série de
ces Saints que l’on désigne sous le nom de « Confesseurs ».
Né en Palestine, Saint Hilarion fait ses études à Alexandrie et
désireux d’embrasser une vie plus parfaite, il quitte tout pour
suivre Jésus. La renommée de saint Antoine étant parvenue jusqu’à
lui, il va le trouver en Égypte.
Ce
Saint le retient deux mois auprès de lui pour l’initier à sa vie
de pénitence et de contemplation. Puis remettant un cilice et un
vêtement de peau à cet enfant de 15 ans, il lui dit :
« Persévère jusqu’à la fin, mon fils, et ton labeur te
vaudra les délices du Ciel ».
Saint
Hilarion retourne en Palestine et y institue la vie monastique. Après
avoir bâti plusieurs monastères dont il est, comme autrefois Moïse
pour le peuple de Dieu, le législateur, il se retire dans
l’île de Chypre, afin de fuir la multitude d’admirateurs que lui
attire l’éclat de ses vertus.
Il
y meurt saintement à l’âge de 80 ans, vers l’an 372.
(Saint Jérôme s’est fait son historien).
En
1997, à la suite de la mise en chantier d'un projet immobilier sur
le territoire de la municipalité de Nuseirat, à 10 km au sud de
Gaza, un ensemble architectural Byzantin d'environ un hectare et demi
a été découvert par les archéologues du Service des Antiquités
de Gaza. Le site s'étend sur un cordon de dunes littorales, à 300 m
de la mer, au lieu dit Umm-el-'Amr. Il domine légèrement un
environnement de palmiers et de vignes, bouleversé par le
développement urbain incessant.
Une
position écartée le protège momentanément de l'essor urbain. En
revanche, en dépit de la proximité du littoral, le site est à
l'abri des vents de la mer et de l'agression du sable une grande
partie de l'année : L'endroit a été bien choisi.
Les
vestiges y sont ceux d'un monastère Byzantin complet (église,
chapelles, crypte, atrium, cellules, annexes), d'un établissement de
bains et de bâtiments démantelés pouvant dater de la période
Omeyyade.
La
situation au sud de Gaza et les données topographiques mises en
parallèle avec l'historiographie Gaziote disponible, permettent
l'identification avec la fondation de Saint Hilarion connue par les
textes.
Les
découvertes archéologiques n'autorisent pas, jusqu'ici, à
l'affirmer.
Devant
l'étendue et la complexité des vestiges, une action de coopération
scientifique franco-palestinienne, sollicitée par le ministère du
Tourisme et des Antiquités de Palestine, a été mise en place,
patronnée et soutenue par le consulat général de France à
Jérusalem. Le projet entre dans le cadre de la Mission de
Coopération archéologique Franco-Palestinienne de Gaza, dirigée
par l'École biblique et archéologique Française de Jérusalem.
Le
principal partenaire français est l'Institut national de Recherches
archéologique préventive qui, depuis 2001, assure, en vue de leur
publication, l'étude complète des vestiges avant restauration et
mise en valeur.
5
missions de coopération Franco-Palestinienne ont été menées en 3
ans.
Une
première évaluation du monument et de sa chronologie a été
élaborée. Les vérifications archéologiques ont été limitées à
la seule réouverture de sondages palestiniens réalisés entre 1997
et 2001.
Les
investigations ont été étendues ponctuellement quand elles se sont
révélées nécessaires.
L'atrium,
les bâtiments annexes au sud, l'hôtellerie et les bains ont ainsi
été revus. Les secteurs de l'église et de la crypte sont les seuls
à avoir bénéficié depuis 2002, d'une étude archéologique plus
poussée... De telles interventions sont nécessaires pour atteindre
le noyau originel du monastère, les fondations du sanctuaire
lui-même, vraisemblablement lieu de la cellule initiale du père du
monachisme palestinien.
La
Vie d'Hilarion écrite par Saint Jérôme (347-419) permet d'établir
les grandes étapes de la vie de l'ermite Gaziote Hilarion
Les
vestiges du monastère couvrent une surface d'environ 14 000 m². Le
lotissement se partage en deux pôles architecturaux juxtaposés,
l'un ecclésiastique au sud et autour des églises, l'autre au nord
autour des bains et de l'hôtellerie.
L'emplacement
du puits profond et son adduction d'eau traversant le monastère
marquent d'Ouest en Est la séparation des deux ensembles. Une
enceinte en blocs de pierre de taille, maintenue par des contreforts
intérieurs, entoure le tout. Le complexe ecclésiastique forme un
quadrilatère tourné vers l'Est, de 7 200 m² (80 m par 90 m).
Il
comprend les églises, la crypte, l'atrium et ses portiques, les
baptistères, une chapelle, les cellules, le réfectoire, une rue
intérieure et des annexes (greniers, cuisine, latrines...).
L'ensemble
du bain et de l'hôtellerie couvre une surface de 6 250 m² (78 m par
80 m). L'hôtellerie en occupe le nord et le bain, le sud.
Dégagé
à partir de 1999 par l'équipe Palestinienne, le bain de vapeur et «
l'hôtellerie » ont fait l'objet d'une première investigation
d'envergure en 2003. La présence, surprenante au premier abord, d'un
bain dans l'enceinte du monastère, n'est cependant pas
exceptionnelle. La découverte d'installations de bains comme ceux de
Kursi en Galilée et à Chypre dans la basilique de la Campanopetra
va dans ce sens.
A
Umm-el-'Amr, la configuration et la taille du complexe peuvent être
mis en parallèle avec l'évolution architecturale du sanctuaire et
d'autre part s'expliquer par un afflux de pèlerins. Il n'est pas
faux d'imaginer que le développement du complexe peut déborder
l'occupation chrétienne. La recherche à venir le dira. Les
résultats acquis montrent une évolution longue et compliquée de
l'édifice, sans permettre pour le moment, d'en établir une
chronologie précise.
L'établissement
primitif a été totalement noyé dans les agrandissements et
restaurations successives. Seules 2 exèdres semi-circulaires ont été
reconnues à l'ouest sous les états postérieurs. Une description
sommaire de l'ensemble des bains bien conservés est cependant
possible. Le plan général s'organise en 3 secteurs accolés.
A
l'ouest, une grande pièce rectangulaire, vraisemblablement tardive,
est équipée de 2 baignoires en abside. Au centre, les bains sont
équipés de banquettes, piscines et baignoires. L'intérieur des
parois, baignoires et piscines est badigeonné. Les assises des
banquettes et les sols sont habillés de dalles de calcaire fin ou de
marbre blanc. Installée à l'Est, les nuisances de la chaufferie
étaient chassées par les vents de la mer, l'étude a montré
qu'elle se compose de 2 fournaises, chacune d'elle ayant fonctionné
indépendamment à des périodes différentes mais aucune des 2 n'est
contemporaine du système primitif.
Celle
plus au nord est, ainsi que son canal de chauffe, totalement obstruée
par des matériaux de construction.
Les
pièces supérieures n'en ont pas été abandonnées pour autant. Une
telle organisation révèle un changement radical de la fonction des
chambres. Chacune d'elles ayant pu être convertie en frigidarium. La
seconde fournaise reconnue au sud de la première, alimente deux
chambres mitoyennes de belle qualité de construction. Chaque pièce
chaude est montée sur pilettes et suspensura. Les parois sont
chauffées par un réseau de tubuli.
L'organisation
intérieure des pièces qui en dépendent est identique aux deux
précédentes. La chambre la plus proche du foyer, le caldarium, est
équipée de 3 baignoires, et la seconde, le tepidarium, de 3
banquettes. Le parcours du bain débute dans une 3e salle plus au
sud, un frigidarium à abside, désaxé par rapport au canal de
chauffe.
Situé
au nord des bains, le secteur dit de « l'hôtellerie » a été
partiellement dégagé. Le bâtiment apparaît de plan rectangulaire.
Les premières observations menées dans le sanctuaire ont permis
d'établir 8 niveaux ou états successifs d'occupation. La
stratigraphie atteste que l'église monastique a été trois fois
entièrement reconstruite. Des modifications, en particulier dans
l'orientation et dans l'implantation du chœur et dans la création
d'une crypte monumentale, articulent 7 phases architecturales
intermédiaires.
Le
bâtiment le plus profond est de construction sommaire. Un
quadrilatère orienté, accuse environ 12 m de largeur et 16,5 m de
longueur (Est-Ouest). Les parties conservées des murs sont en
briques de terre crue. Dans l'emprise du bâtiment, un caveau a été
mis au jour. Quelques indices indiquent qu'il peut y en avoir
d'autres.
Le
caveau est de plan rectangulaire, orienté et rappelle le loculus
Romain. Une voûte en berceau le couvre. Un badigeon blanc, orné de
croix et de lettres peintes en rouge en revêt les parois. L'entrée
se pratique par une baie dans la paroi orientale du caveau, encore
scellée par une dalle de pierre, posée de chant. Un sondage dans le
chœur a montré la première marche de l'escalier qui accède à la
tombe. Une petite ouverture quadrangulaire a été ménagée dans
l'intrados de la voûte, vers l'ouest : Un conduit devait prolonger
l'ouverture et déboucher dans la nef principale des églises
successives pour la vénération des reliques, aussi longtemps
qu'elles n'ont pas été transférées. Le caveau est aujourd'hui
recouvert par la mosaïque de la nef de la phase. Le pavement
présente, à l'aplomb et à l'Est de la sépulture, une inscription
qui mentionne le fondateur du monastère.
Mme
Catherine Saliou, l'épigraphiste de la mission, a lu :
«
Par les prières et l'intercession de notre Saint père Hilarion,
soyons pris en pitié, amen ».
Cette
dédicace marque, en règle générale, l'intercession d'un
personnage vénéré - Marie, les apôtres, un saint. A Umm el- 'Amr,
il ne s'agit donc pas d'un quelconque Hilarion mais bien du fondateur
du monachisme Palestinien. La proximité de l'inscription et sa
position permettent de croire que le caveau est celui où ont été
déposés les restes du saint, transférés de Chypre peu après sa
mort. Nous pouvons encore faire l'hypothèse que le caveau est à
l'emplacement de la première « hutte » de l'ermite.
Quelques
témoignages attestent, au moins en Palestine, que le corps des
ermites peut être scellé dans leur cellule convertie en tombe.
Y.
Hirschfeld a rappelé l'exemple de Saint Cyriaque inhumé dans la
cellule de Saint Chariton, à l'Est de Bethléhem. La cellule des
fondateurs est objet de vénération, on citera par exemple, le
monastère de Khan el-Ahmar dans le désert de Judée, qui s'est
développé autour de la cellule-tombe de Saint Euthyme, elle-même
entourée des sépultures des disciples. Il faut vérifier si la
formule de Khan el-Ahmar se répète à Umm el-'Amr.
L'état
du chantier ne permet pas actuellement de croire que l'établissement
primitif est une église. Le premier édifice peut n'avoir été
qu'un enclos funéraire autour de la tombe d'Hilarion, objet de
vénération.
Il
est rationnel de supposer que la fondation de ce premier ensemble
est, de peu, postérieur au retour, des cendres d'Hilarion, donc
après 372.
L'église
a une largeur reconnue de 11,6 m et de 16,5 m de longueur, l'abside
est profonde de 1,5 m. La continuité architecturale d'une phase à
l'autre s'impose par la volonté de conserver la mémoire d'un lieu :
La nouvelle construction a englobé le bâtiment primitif en le
désaffectant et en le scellant, sauf le caveau d'Hilarion. Les
maçonneries en pierre de la façade et du chevet ont été posées à
même les assises de terre crue du bâtiment primitif, les murs nord
et sud ont été démantelés par places pour jeter des fondations
maçonnées en pierre qui nous restituent les piliers des travées de
la nouvelle église.
Dans
la phase d'achèvement, la nef et le chœur sont pavés de mosaïques
à décor géométrique en opposition avec les bas-côtés de terre
battue, couverte d'un mortier à la chaux. Il est concevable que
l'ensemble des sols soient ainsi couvert dans la phase précédente.
L'inscription citant Hilarion est placée à l'Est, dans la bordure
du tapis de la nef, des trois tapis qui composent le pavement, celui
du centre est orné de 2 médaillons, l'un contenant un oiseau,
l'autre une inscription honorant un donateur :
«
Souviens-toi, Seigneur, de ton serviteur Nestorios le juriste ainsi
que de toute sa maison, amen ».
Un
degré de calcaire fin sépare la nef du chœur et un degré en grès
marin, enduit de mortier, marque le passage de la nef aux bas-côtés.
Le mobilier peut être replacé selon les arrachements. L'autel comme
le chœur sont axés sur la tombe et l'inscription citant Hilarion.
L'ambon
dans la nef centrale, côté nord, domine l'inscription tandis que
l'emplacement de la tombe est marqué au sud par le regard qui garde
le contact avec les reliques.
La
datation de cette première église n'est pas facile. Nous devrions
l'attribuer logiquement au Ve siècle. La mosaïque de la nef
centrale, pourtant, par son style, ne peut être antérieure au VIe
siècle. En dépit de la date tardive du pavement, le sanctuaire peut
être ancien, au moins dans sa conception architecturale.
L'abside
ne s'avance pas non plus au-delà du chevet et englobe entièrement
celle de l'église précédente. L'église accuse alors 19,1 m de
largeur et 27,1 m de longueur. Contrairement aux édifices
précédents, elle est construite tout en pierre de taille. L'emploi
de la brique de terre crue dans les deux bâtiments antérieurs est
abandonné. La maçonnerie en pierre de taille, liée au mortier,
sera exclusivement utilisée dans les phases suivantes. L'étude
inachevée de la deuxième église montre au moins un ouvrage
conforme à l'organisation et aux proportions de la précédente mais
l'agrandissement de l'édifice aura englobé le bâtiment qui a
précédé. L'extension de la communauté dans un monastère
florissant peut légitimer le programme des constructions...
Dans
le deuxième état, l'église a conservé ses dimensions et sa
distribution. Son organisation interne et son architecture ont
cependant subi des modifications.
La
correction de 15° dans l'orientation du chœur par rapport à celui
de l'édifice précédent, place enfin l'arc triomphal
perpendiculairement à la nef. L'axe de l'abside n'est plus décalé
mais bien dans le prolongement de la nef . Une telle modification a
conféré au vaisseau un volume plus homogène.
La
rectification du chœur est accompagnée de l'exhaussement de son sol
et la pose d'une barrière de chancel. Le chœur ainsi clos s'est
trouvé séparé de la nef, peut- être avec l'installation ou le
développement d'une iconostase.
Proportions
et tracés sont fondés sur V2 (1,414). Une analyse complémentaire
graphique est menée actuellement afin de déterminer si l'unité de
mesure est le pied romain ou byzantin.
Une
mosaïque à décors géométriques pave le chœur. A la hauteur du
chancel entre chœur et nef, une inscription malheureusement
lacunaire marque le passage.
«
Anastasios, le très saint... ».
La
place de l'inscription n'est pas anodine car elle remplace, à
l'aplomb, celle qui nomme Hilarion. Serait-elle le témoin de l'oubli
du caveau une fois vidé de ses reliques ?
Ce
qui reste des installations est précieux pour nous. Côté nord du
chœur, un ambon enjambe le chancel. Le fondement de son escalier
faisait corps avec celui du chancel. Dans l'espace libéré au sud
par le déplacement de l'arc triomphal, un baptistère a été
installé (baptistère 1). Il n'en subsiste qu'un angle de la cuve à
base carrée, encore muni de deux descentes à degrés (nord et
ouest).
L'étude
architecturale de la 3e église a établi 3 phases de transformations
du bâtiment. Le sanctuaire est, de loin, plus vaste que ceux qui ont
précédé. Des fragments épars de l'inscription déposée dans
l'Antiquité ont été retrouvés par les archéologues palestiniens
lors de la fouille de l'église. Ils ne sont pas encore lus.
L'interprétation en a été confiée à C. Saliou.
L'atrium
est une grande cour carrée, de 20,8 m de côté, s'ouvrant en avant
de l'église, à l'ouest. Trois portiques aux colonnes de granit
limitent les côtés nord, sud et ouest. En façade du sanctuaire, un
narthex précède l'église. L'atrium est dallé de calcaire fin
ainsi que les galeries. Le « narthex » est pavé de
mosaïques à décors géométriques. Une fontaine occupe à peu près
le centre de l'atrium, alimentée par une conduite enterrée,
remontant jusqu'à un bassin proche du puits.
Les
proportions des atrium, galeries, narthex s'inscrivent dans le même
système géométrique des tracés régulateurs et métrologiques que
celui qui a réglé le sanctuaire. La rigueur du plan agencé autour
de l'emplacement initial des reliques d'Hilarion est ici
convaincante. Les tracés montrent que la bouche du caveau est au
centre précis du nouvel ensemble architectural.
Avec
la même géométrie nous expliquerons l'implantation du baptistère.
Sa situation, au nord des sanctuaires, obéit à une perpendiculaire
à l'axe principal de l'église, placée au droit de la bouche du
caveau.
La
même distance se répète depuis la bouche du caveau vers le
narthex, vers le reliquaire dans la crypte et vers le baptistère.
Ayant pour centre la bouche du caveau, un demi-cercle inscrit les
limites Est et Ouest de l'église et à la perpendiculaire, la cuve
du baptistère.
La
salle qui le contient est un carré d'environ 5 m de côté et la
cuve, bâtie en carreaux de brique cuite, en occupe le centre. Le
bassin cruciforme est dessiné par 4 descentes de 2 degrés. Dans les
quadrants, des traces de piliers attestent que les fonts baptismaux
étaient surmontés d'un édicule qui, par une lanterne, donnait la
lumière du jour.
La
partie haute du baptistère 2 a été arasée puis comblée de
matériaux de construction... Le baptistère périmé est alors
entièrement dissimulé par un opus sectile de carreaux et de
triangles en marbre ou en calcaire blanc, fin. Il est remplacé par
un autre baptistère à quelque 2 mètres plus au nord mais sur le
même axe. Ce dernier possède alors un plan semi-circulaire de 3,1 m
de diamètre... La cuve est toujours cruciforme avec deux seules
descentes à trois degrés, à l'Est et à l'Ouest. Le dispositif est
complété par deux logements encadrant la branche sud de la cuve.
Les
grandes transformations architecturales que nous avons décrites ont
été dictées par le moment fort de l'histoire du monument :
La
translation des reliques du caveau vers la crypte établie au chevet
de l'église.
L'extraction
des restes du saint s'est opérée par ouverture de la voûte du
caveau en démontant la bouche.
Les
transformations du sanctuaire ont été étroitement liées à cette
translation et à la volonté de disposer les reliques pour une
vénération plus efficace et dans un lieu plus solennel : Une
crypte.
Dès
l'origine, la visite de la crypte est organisée pour un flux de
pèlerins. L'extrémité orientale de la « rue », qui longe
l'église au sud, est toute désignée dans un premier temps pour
l'entrée des pèlerins dans le monastère.
Les
transformations de l'ensemble ecclésiastique par son agrandissement
à l'Est condamne cet accès privilégiant définitivement l'atrium.
La « rue » sert alors l'approche du sanctuaire. Dans le bas-côté
sud de l'église, un grand motif circulaire tranche par sa qualité
dans le pavement d'une mosaïque qui, ailleurs, n'offre qu'un
quadrillage de filets doubles.
Il
forme une ligne droite avec la bouche du caveau et l'axe des
baptistères. Il est alors probable que ce motif circulaire ait été
à la hauteur d'une porte disparue qui ouvrait sur la « rue ». Par
elle, on entrait dans le complexe des sanctuaires.
Du
bas-côté de l'église, le visiteur doit accéder à l'hypogée par
l'escalier sud, il entre ensuite dans la chapelle centrale à
l'aplomb du chœur de la grande église pour vénérer les reliques,
la remontée se fait vers le bas-côté nord, par un escalier à 3
volées. Le pèlerin a alors le loisir de visiter une grande chapelle
accolée au nord de l'église dont on ignore la fonction mais qui
communique avec le baptistère. Une telle circulation se retrouve
dans les monastères de Khirbet Bureikut (« Bera- chot ») et de
Ruheibah (« Rehovot ») dans le Negueb. Celle de la basilique de
Bethléem présente un dispositif similaire...
L'ensemble
architectural monastique de Umm el-'Amr jettera une vive lumière sur
l'histoire ecclésiastique de la région. Une protection systématique
des vestiges et leur mise en valeur ont été envisagées.
Saint
Hilarion le Grand (291-372) - Eglise orthodoxe russe en France
www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Saint-Hilarion-le-Grand-291-372_a2736.html
Saint
Hilarion est né à Gaza en Palestine vers 291. ... Il ne coupait ses
cheveux qu'une fois l'année, le jour de Pâques: Il coucha jusqu'à
sa mort sur la terre dure ...
Les
Cahiers de Cassiciacum : Vie de saint Hilarion. Fête le 21 octobre
...
www.cassicia.com/.../Vie-de-saint-Hilarion-Fete-le-21-octobre-De-meme-vie-et-fete-d...
Né
en Palestine, saint Hilarion fit ses études à Alexandrie et
désireux d'embrasser une vie ... Il y mourut saintement à l'âge de
quatre-vingts ans, vers l'an 372. ... Tu as servi Jésus-Christ près
de soixante-dix années, et tu redoutes la mort ?
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