lundi 31 août 2015

EN REMONTANT LE TEMPS... 626


28 AOÛT 2015...

Cette page concerne l'année 626 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

LA SITUATION ÉPROUVANTE DE L'EMPIRE BYZANTIN APRÈS L'EMPEREUR PHOCAS

Le siège de Constantinople en 626 par l'Empire Sassanide se termine en une victoire décisive pour les Byzantins qui, avec d'autres victoires obtenus par Heraclius l'année suivante en 627, permet à Constantinople de retrouver ses territoires et faire respecter un traité de statu quo favorable sur les frontières.

En 602, Phocas renverse Maurice, l'empereur titulaire Byzantin, et établit un règne de terreur et d'incompétence, entraînant l'empire dans l'anarchie. Des lois sont adoptées condamnant les Juifs religieux et administratifs, laissant l'Empire dans un triste état quand le roi Sassanide Khosrau II attaque, en utilisant ce fait comme prétexte pour la guerre. (il y a toujours quelqu'un qui profite du moindre prétexte pour déclencher la guerre).

Au départ, la guerre se déroule bien pour les Perses, et seule l'Anatolie reste aux mains des Byzantins. Phocas est renversé par le fils de l'exarque de Carthage, Heraclius. Général d'une incroyable énergie mais avec encore peu d'expérience, Heraclius tente de réparer les dommages que Phocas a commis. Pourtant, en dépit de ses offensives en Mésopotamie (actuel Irak) il est incapable d'arrêter ses ennemis Perses partis de la Chalcédoine qui font le siège de sa capitale... Parmi les assiégeants il y a 80 000 Avars, qui veulent briser la mainmise Byzantine sur l'Europe.

Les Perses arrivent en Chalcédoine avant que Phocas ne soit renversé... Mais ce n'est que lorsque les Avars ont commencé à amener vers les murs de la cité de l'équipement lourd pour attaquer que le siège est devenu clair. Heureusement pour les défenseurs, la défense de la capitale compte quelque 12 000 soldats et se compose de cavalerie (un personnel bien formé de l'armée Gréco-Romaine). Ajoutons à cela le patriarche de Constantinople, dont les appels au zèle religieux parmi les habitants de Constantinople est de plus en plus efficace par le fait qu'ils sont confrontés à des païens, du moins à leurs yeux.

Lorsque la flotte des Avars et la flotte Perse sont coulées lors de deux batailles maritimes, les assaillants sont paniqués et fuient, abandonnant le siège de la ville.
L’échec du siège survient juste après la nouvelle d'une autre victoire Byzantine, où Théodore a obtenu de bons résultats contre le général Perse Shahin Vahmanzadegan. Suite à cela, Heraclius engage une invasion de la Mésopotamie, battant une autre armée Perse à Ninive. Il marche ensuite sur Ctésiphon, où l'anarchie règne - permettant à Héraclius d'obtenir de meilleures conditions de reddition alors qu'un roi Perse est renversé par un autre. Finalement, les Perses sont obligés de retirer toutes leurs forces armées et de rendre l'Égypte, le Levant et tous les territoires impériaux de la Mésopotamie et de l'Arménie qui étaient Byzantins à l'époque d'un ancien traité de paix vers 595.
La guerre finie, ni les Perses, ni les Byzantins, ne croisent le fer à nouveau jusqu'à ce que l'invasion arabo-islamique ne brise le pouvoir des 2 Empires.

Constantinople a été excellemment placée pour agir en tant que centre de commande d’un empire, à la fois par son statut de capitale détentrice de légitimité impériale et par son caractère de place forte inexpugnable noyau de la résistance Byzantine, qui tient tête à de longs sièges. En effet, la tourmente n’épargne pas l’Empire qui est affecté par une série de catastrophes et de guerres sur tous les fronts (Slaves, Bulgares, Perses et Avars). Rappelons-le, avec Chosroès II, les hostilités ont repris, car celui-ci cherche à profiter du désordre créé dans l’Empire Byzantin par les Slaves, les monophysites et le renversement de Maurice par Phocas. Même si, de nombreuses victoires ont été remportées par Maurice contre les Perses, l’Empire est déstabilisé par les invasions et par la crise interne consécutive à l’avènement au pouvoir de Phocas (602-610). Ainsi, en 608 pour parfaire l’unité de l’Empire et de son peuple Héraclius, fondateur de la dynastie des héraclides, quitte Carthage en direction de Thessalonique.

Il arrive à Constantinople en 610 à la tête d’une puissante flotte pour renverser Phocas qui est exécuté. [...] Le 7 août malgré la tempête qui freine les mouvement de la flotte Byzantine, « bateaux romains », s’approchent des pirogues et les poussent les unes contres les autres si bien que la mer se colore du sang des victimes.
Nicéphore , nous raconte que parmis les « cadavres », il y a aussi des femmes parce que celle-ci combattent avec leur maris. Enfin, le 8 août, les Avars apprennent la victoire de Théodor sur Sahin et la nouvelle alliance d’Héraclius avec le peuple Turc des Khazars. Ainsi, le siège dure 33 jours le laps de temps qui s’écoule entre l’arrivée de l’avant-garde devant Constantinople et l’arrivée du Khagan avec son armée. […].

[...] Mais, malgré leur forces Héraclius après d’énormes sacrifices remporte la victoire et par conséquent on assiste à un ébranlement de l’hégémonie Avars au sein de l’empire Byzantin... D’ailleurs, l’échec du siège de Constantinople en 626 marque un tournant en Occident et en Orient, puisque les Slaves se révoltent contre le domination des Avars et poursuivent leur pénétration jusque dans le Péloponnèse en formant un royaume indépendant. La guerre fini, ni les Perses, ni les Byzantins ne se croisent et il faut attendre l’année 674 pour assister au siège de Constantinople par les Arabes. [...]

[...] Mais, rappelons le, en 620 la situation est catastrophique, le trésor est vide et il faudra attendre l’année pour que l’Église accepte de prêter une grande part de ses trésors, pour financer la grande offensive de 4 ans, lancé par Héraclius. Son premier objectif est de dégager l’Asie Mineure et de pénétrer en Arménie en faisant preuve d’audace et de capacités militaires surprenant sans cesse les Perses. C’est alors, que les Avars tentent de profiter de l’absence de l’empereur à Constantinople, puisque celui ci est venue à Héraclée pour rencontrer le Khagan des Avars. [...]

[...] Et il faudra attendre l’année 626, pour assister au siège de Constantinople par les Avars et les Slaves qui sont soumis. Nicéphore, narre dans la suite de l’extrait que nous étudions le déroulement du siège par les Avars et les Perses. Nicéphore, mentionne l’accord mutuel pour prendre Constantinople, or d’après les sources, les Perses atteignent la côte faisant face à Constantinople plusieurs jours avant l’avant-garde des Avars qui, elle prend position devant la ville le 29 juin. Selon Théophane Shahrbaraz occupe la Chalcédoine et Sahin attaque Héraclius , en attendant l’arrivée des Avars et les Slaves sous le commandement du khagan. [...]

Le caractère audacieux et vraiment nouveau de l'œuvre extérieure d'Héraclius a bien été mis en lumière par M. Koulakovsky :
Pris, comme le dit Georges Pisidès, entre Charybde et Scylla, entre l'invasion des Perses et les incursions incessantes des Avars qui menacent Constantinople.
Les peuples Slaves qui assiègent Thessalonique et font la piraterie dans l'Archipel.
Les Lombards, redoutables pour l'exarchat de Ravenne, Héraclius considère que la « Perse est la source de tous ses maux », et, négligeant momentanément l'Occident, après avoir acheté à prix d'or la neutralité des Avars, il résout de diriger contre elle tous ses efforts. Par une inspiration hardie, au lieu de chercher à reprendre aux Perses la Syrie et l’Égypte, il médite de les attaquer au cœur même de leur puissance et d'entraîner dans la vallée du Tigre tous les peuples chrétiens d'Arménie et de Transcaucasie...

Héraclius met moins de 6 ans (632-628) à atteindre ce résultat. M. Koulakovsky a raconté dans le plus grand détail l'histoire de ces campagnes qui ont une influence décisive sur l'avenir de l'empire Byzantin. En nouant des relations étroites avec les Arméniens et les Géorgiens, en recrutant parmi eux ses armées et bien souvent ses généraux et ses hauts fonctionnaires, Héraclius augmente l'importance de l'élément oriental dans l'empire. Une première campagne (automne 622-janvier 623) permet à Héraclius d'infliger une défaite à Schahrbaraz et de forcer les Perses à abandonner le Pont-Euxin et la Cappadoce. Héraclius avec une grande hardiesse tente alors sa première offensive contre la Perse. Après avoir traversé la Petite Arménie, il pénètre en Mèdie Atropatène et manque surprendre le roi Ghosroès dans sa résidence de Gandzak, puis il revient au nord hiverner en Albanie dans la vallée de la Koura (623). C'est alors que se produit la résistance des Perses. Deux années de suite leurs meilleurs généraux, Schahin et Schahrbaraz empêchent Héraclius de pénétrer en Perse et l'obligent même à reculer (624-625). Sur le Saros en Cilicie, Héraclius, qui prend une part personnelle à l'action, bat d'une manière décisive Schahrbaraz, forcé à son tour de se retirer vers l'est. Les routes de Perse sont ouvertes de nouveau, mais pour venir à bout de son adversaire, Chosroès fait un effort suprême et mobilise toutes ses forces.

L'année 626 marque le point culminant et le moment critique de la lutte. Par une diversion bien combinée, Ghosroès entreprend de menacer Constantinople par une double attaque des Perses, qui se sont avancés jusqu'à Chalcédoine et des Avars, gagnés à ses projets. Et malgré l'imminence du danger, Héraclius, avec une constance admirable, se refuse à abandonner le plan d'offensive dont la réussite lui semble certaine. Laissant le patrice Bonos et le patriarche Sergius défendre la capitale, après avoir prescrit de fortifier le faubourg des Blachernes et de construire des machines de guerre, Héraclius s'enfonce dans la lointaine Transcaucasie où il recrute chez les Géorgiens et jusque chez le peuple Turc des Chazars les contingents qu'il va pousser contre la Perse. Cette audace lui réussit. Constantinople supporte sans faiblir les assauts des Avars (juin-août 626). Malgré les communications qui s'établissent entre les Perses et les Avars, qui tiennent les deux rives du Bosphore, l'assaut général du 7 août échoue piteusement, et le Khan découragé se retire après avoir brûlé ses machines de siège...
Pendant ce temps Héraclius prépare sa grande entreprise, mais c'est seulement au bout d'un an, dans l'automne de 627, que son armée, affaiblie par la défection des Khazars, traverse les montagnes au prix de nombreuses difficultés et débouche dans la vallée du Tigre. M. Koulakovsky a établi, avec toute la précision que permettent les sources, l'itinéraire d'Héraclius. Le siège de Tiflis, de concert avec les Khazars, occupe l'été de 627. En automne, Héraclius marche au sud à travers les provinces de Chirak et de l'Ararat. La traversée de l'Araxe a lieu vraisemblablement en face d'Etschmiadzin, puis il passe à l'ouest du lac d'Ourmiah, traverse les monts Zarasp entre la Mèdie et l'Assyrie et pénètre le 9 octobre dans la vallée du Grand Zab.
Le 12 décembre 627 la seule armée que Chosroès peu lui opposer est battue près des ruines de Ninive. Le passage du Petit-Zab a lieu le 23 décembre et les principales résidences royales tombent au pouvoir du vainqueur. Chosroès se prépare à organiser à Ctésiphonx une résistance désespérée, lorsqu'il périt victime d'un complot à la tête duquel est un de ses fils, Kawadh (29 février 628).

Ainsi Héraclius pouvait se flatter d'avoir restauré le prestige de l'empire, compromis gravement par les hontes du règne de Phocas. L'empire Perse, ennemi héréditaire de la puissance Romaine, a reçu le coup le plus décisif que lui ait jamais porté un empereur Romain, depuis sa fondation : Tout l'Orient est arraché à son étreinte et la guerre civile implantée chez lui d'une manière permanente doit lui interdire tout relèvement. En Occident même, l'échec des Avars devant Constantinople en 626 doit être le point de départ de leur décadence.
C'est à cette époque que leurs vassaux, Slaves, Huns et Bulgares se révoltent contre eux.

En 629 apparaît en Moravie le premier état Slave indépendant sous le Franc Samo.

En 630 Avars et Slaves se déchirent dans une guerre acharnée qui a pour résultat l'établissement indépendant des Croates en Dalmatie. Héraclius paraît avoir suivi ces événements avec intérêt et en 636 il conclut un traité avec Kowrat, Khan des Bulgares de la Volga. La situation de l'empire semble donc pour longtemps raffermie, quand une catastrophe qu'Héraclius ne peut prévoir vient lui ravir le résultat de ses efforts. Avec l'invasion arabe commence pour l'empire une nouvelle période de crises redoutables, qui doit se prolonger jusqu'à l'avènement de la dynastie Isaurienne.

Siège de Constantinople (626) — Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Siège_de_Constantinople_(626)
Le siège de Constantinople en 626 par l'Empire sassanide se termine en une ... par Heraclius l'année suivante en 627, permet à Constantinople de retrouver ...

Le siège de Constantinople en 626, Nicéphore
https://www.docs-en-stock.com/.../siege-constantinople-626-nicephore-3...
6 oct. 2014 - Ils décident d'assiéger la ville de Constantinople à l'été 626 III. ... faudra attendre l'année 674- pour assister au siége de Constantinople par les ...

Le siège de Constantinople en 626, Nicéphore
https://www.docs-en-stock.com/.../siege-constantinople-626-nicephore-3...
6 oct. 2014 - Ils décident d'assiéger la ville de Constantinople à l'été 626 III. ... faudra attendre l'année 674- pour assister au siége de Constantinople par les ...

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