vendredi 14 août 2015

EN REMONTANT LE TEMPS... 647


8 AOÛT 2015...

Cette page concerne l'année 647 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

UN EMPEREUR CHINOIS RÉACTIF ET AVISE

Kucha, Kuchar ou Koutcha : Et une ville de la région autonome du Xinjiang en Chine, et le chef-lieu du Xian de Kucha (库车县 ; pinyin : Kùchē Xiàn), division administrative de la préfecture d'Aksou. Le nom de cette cité provient de celui d'un royaume (Kuča) fondé par les Tokhariens dans cette région. Ce peuple a laissé de nombreux vestiges, dont des ruines de monastères bouddhiques et des grottes creusées dans des falaises. Le site le plus prestigieux est celui des grottes de Kizil, situé à 75 km au nord-ouest de la cité.

Le royaume de Koutcha est une étape sur la route de la soie. Il n'est pas une cité-État, contrairement à ce que beaucoup d'auteurs ont écrit : Outre sa capitale, il comprend plusieurs villes de grande taille. Le grand traducteur de sutras Kumarajiva y naît et y vit 45 ans.

Les habitants sont encore en majorité ouïghours (musulmans) malgré l'installation de Chinois Han. Ces derniers ne constituent qu'environ un quart de sa population.
La population du district était de 370 636 habitants en 1999, et celle de la ville est estimée à 70 305 habitants en 2007.

La cité est constituée d'une vieille ville, avec des maisons en briques crues et des ruelles non pavées, et d'une nouvelle ville. Une grande mosquée a été bâtie en 1923. Le vendredi, qui est jour de marché, ce sont plus de 30 000 personnes qui se pressent dans les rues...

Une nouvelle période de morcellement et d'anarchie commence et 5 révoltes militaires éclatent et leurs chefs se disputent le pays.
Il s'agit de :
- Li Mi qui commence en 616, sa révolte dans le Ho-nan, au Sud-Est de Lo-Yang.
- Li-yuan, le comte de T'ang, qui poussé par son fils Li che-min, se met en avant, au Chan-si en 617.
- Yu-wen Houa-ki, un officier de l'empereur qui l'assassine à Kiang-tou en avril 618.
- Wang Che-tch'ong, le maître de Lo-yang qui se révolte en 619.
- Teou Kien-tö, dont le Q G est dans le Sud du Ho-pei en 619.

Le cas du comte de T'ang est singulier. Il est gouverneur d'une région militaire au Chan-si, une Marche militaire, en alerte permanente face aux razzias Turcs. C'est un esprit timoré craignant de se compromettre et loyal au régime. Son fils Li Che-min, pétri de souvenirs historiques, ayant vécu dans son enfance la vie des camps militaires de cette Marche menacée, est habitué également à la vie de cour.

Li Che-min triomphe à Tch'ang ngan (621). L'unité Chinoise est rétablie.
Débuts de sa dynastie, mais, en 624, une nouvelle armée arrive. Le qaghan des Turcs Orientaux, Hie-li, pense que l'anarchie Chinoise est le bon moment pour intervenir. Aussi, avec son neveu Toloui, il a pris la direction de cette grande chevauchée, élimine les postes frontières et approche des faubourgs de la capitale impériale. Le nouvel empereur, Gaozu, panique et parle d'abandonner la capitale mais Li Che-min part avec 100 cavaliers d'élite, relever le défi des Turcs. Avec beaucoup d'audace, il les approche, pénètre dans leurs rangs et les apostrophe :
« La dynastie des T'ang ne doit rien aux Turcs.
Pourquoi envahissez-vous nos États ?
Je suis prêt à me mesurer avec votre Khan ! »


Il s'adresse personnellement à certains chefs comme Toloui avec lesquels une camaraderie militaire le lie et réveille chez eux la fraternité d'armes. Cette ferme assurance intimide les Turcs, les chefs des hordes se réunissent puis font demi-tour. Quelques heures après une pluie diluvienne tombe, Li Che-min s'adresse à ses cavaliers et leur dit :
« Camarades, c'est le moment de faire nos preuves. Toute la plaine n'est plus qu'une mer. La nuit va tomber et sera des plus obscures. Il faut marcher : Les Turcs ne sont à craindre que quand ils peuvent tirer des flèches. Courons à eux le sabre et la pique à la main, nous les enfoncerons avant qu'ils se soient mis en état de défense ! » (Voilà un chef qui a bien compris l'état d'esprit de ses hordes fort lorsqu'ils sont en nombre et ont devant eux des adversaires timorés)

Au petit jour le camp Turc est enlevé et la cavalerie Chinoise sabre jusqu'à la tente du qaghan qui demande à traiter et se retire jusqu'en Mongolie (624). Li Che-min s'affirme ainsi comme le soutien le plus ferme de l'empire et cela ne plaît pas à ses 2 frères aînés. Jaloux, ils veulent l'éliminer. L'empereur prend ombrage de sa popularité et progressivement l'éloigne des décisions. Un drame va ponctuer cette situation périlleuse....

L'avènement de T'ai-tsong
Les frères invitent Li Che-min à un festin pour fêter ses victoires et l'empoisonnent mais il prend du contrepoison.
Un guet-apens est organisé pour tuer Li Che-min à une porte du palais mais un traître l'avertit. Des amis de Li Che-min placent des combattants aux endroits propices et à l'heure prévue pour le guet-apens Li Che-min se prépare comme pour aller sur le champ de bataille :
« Il endosse sa cuirasse, met son casque, prend son carquois et ses flèches et sort pour se rendre au palais. »

Dès qu'ils l'aperçoivent, les frères lui envoient des flèches mais ils sont trop loin et le manquent.
La première flèche de Li Che-min tue un de ses frères et l'autre est éliminé par son officier. Les hommes placés en embuscade se découvrent et selon l'Histoire des T'ang : « personne n'ose plus remuer »

Mais les serviteurs du palais et le peuple commencent à s'attrouper. Li Che-min enlève son casque, se fait reconnaître et déclare :
« Mes enfants ne craignez rien pour moi. Ceux qui voulaient m'assassiner sont morts »

Il reste à annoncer la nouvelle à l'empereur dont la préférence pour les deux fils aînés est flagrante. Li Che-min en charge Kung-te. Ce dernier, sans respect des règles de l'étiquette pénètre tout armé dans l'appartement de l'empereur. En apprenant la nouvelle, Li-yuan ne peut contenir sa colère et exige une enquête sévère.

Discrètement, un des courtisans le rappelle à la réalité et lui dit : « Il n'y a plus d'enquête à faire... De quelque manière que la chose se soit passée, vos 2 fils morts était coupables et Li Che-min innocent. » Les courtisans semblent découvrir à présent des « crimes » à la charges des 2 princes massacrés, « N'ont-ils pas eu des relations coupables avec plusieurs femmes de l'empereur ? » Ce qui suffit à justifier leur exécution.

Li che-min se présente enfin en montrant toutes les marques de la piété filiale. En le voyant à ses pieds, le vieux monarque le relève, l'embrasse en pleurant et l'assure qu'il est persuadé que Li Che-min était en état de légitime défense. Li-yuan abdique en sa faveur le 4 septembre 626. Ce dernier refuse le trône deux fois jusqu'à ce que Li-yuan ordonne et que son fils se laisse forcer la main et devienne l'empereur T'ai-tsong ou Taizong.

Pour impressionner l'ennemi, il fait sortir ses soldats par les différentes portes et les déploie au pied des murailles. Pendant ce temps là, avec un petit groupe de cavaliers, l'empereur, comme il en a l'habitude, part reconnaître l'armée ennemie. Il chevauche en confiance, En le voyant « les Turcs, frappés de cet air de grandeur et d'intrépidité qui est répandu sur toute sa personne, descendent de cheval et le saluent à la manière de leur pays. »

A ce moment l'armée Chinoise se déploie derrière lui, ses armures et ses étendards brillant au soleil. T'ai-tsong, au milieu de l'armée Turque, fait signe à l'armée Chinoise de reculer et de rester en ordre de bataille. L'empereur appelle les 2 khans pour leur proposer un combat singulier. « Li-che-min n'a pas oublié de se servir de ses armes. » leur dit-il avant de leur reprocher violemment d'avoir rompu les trêves, en faisant appel à leur sentiment de guerrier. Bravés en face et surpris par le déploiement de la cavalerie Chinoise, Hie-li subjugué, demande la paix. Elle est conclue le lendemain après le sacrifice traditionnel d'un cheval blanc...

Plutôt que de renforcer la grande Muraille comme on le lui conseille, T'ai-tsong mine l'autorité des Turcs de l'Orkhon par des révoltes entretenues par ses diplomates. Suite à une imprudente provocation d'El-qaghan, l'empereur en 630, lance contre lui toute l'armée Chinoise.
Le khan est rejoint dans la Mongolie Intérieure, au Nord du Chan-si. L'armée Chinoise surprend son camp près de Kouen-houa-tch'eng et disperse ses hordes, puis elle le poursuit en Haute Mongolie, vers l'Orkhon et le Kerulen et le force à se réfugier chez une tribu qui le lui livre.
Pendant un demi-siècle (630 - 682), le Khanat des Turcs Orientaux est soumis à la Chine et son territoire, l'actuelle Mongolie, attaché à l'Empire.

L'empire des Turcs de Mongolie abattu, l'empereur s'occupe de ceux du Turkestan, à l'Ouest. Dirigés par un puissant souverain, nommé T'ong che-hou ou T'ong le Yaghou, il domine de l'Altaï à la mer d'Aral. Nous le connaissons par le témoignage du pèlerin bouddhiste Huan-Tsang qui le rencontre en 630 près de Toqmaq, à l'ouest de l'Issyq-qoul, sa résidence d'hiver, dans le Kirghizistan actuel :
« Tous sont montés sur des chevaux ou des chameaux et vêtus de fourrures ou de laine, portant de longues lances, des bannières et des arcs droits. Leur multitude s’étend tellement loin qu'on ne peut en découvrir la fin. »

T'ai-tsong pensant « qu'il faut s'unir avec ceux qui sont loin contre ceux qui sont proches », a ménagé ces hordes de l'Ouest, tant qu'il a comme menace celles de Mongolie. Mais en 630, le hasard (peut être sollicité) le sert bien ! Le Khan du Turkestan est assassiné dans des circonstances assez troubles. Et aussitôt son royaume se morcelle en plusieurs groupes de tribus ennemies.

Quand on conseille à l'empereur de renforcer la Grande Muraille, il sourit : « Qu'est-il besoin de renforcer les frontières ? ». Il est vrai que sa diplomatie entretient des discordes intérieures et des révoltes chez ses voisins trop puissants.
Mais il dispose d'une armée renforcée par l'apport des invasions barbares qui ont dominé la Chine du Nord pendant trois siècles. Il peut aussi compter sur des auxiliaires Turcs. Qu'ils soient fantassins ou cavaliers, ces soldats sont protégés par leurs armures de cuir bouilli, renforcées au niveau du plastron et du dos de plaques de métal, et au niveau du bas-ventre par une pansière de cuir ou d'écailles métalliques. Ils portent aussi de grands boucliers ronds ou rectangulaires décorés de figures de monstres.

Pour porter ces cavaliers lourdement équipés, il faut de solides montures, à regarder les statues qui ornent leurs tombeaux, les empereurs T'ang ont trouvé ce qu'il leur faut... Les chevaux de race Tahoe sont fameux dans la Chine des T'ang. A présent que le danger Turc est évanoui, (pour le moment) T'ai-tsong peut songer à rétablir le protectorat sur les oasis du Tarim, indispensables pour contrôler la route des caravanes vers l'Inde et aussi vers l'Iran. L'empereur songe à les attirer pacifiquement.

L'oasis la plus proche et la plus influencée par la culture Chinoise est celle de Tourfan, dont la dynastie est d'origine Chinoise. Le roi de Tourfan est venu en 630 rendre hommage à T'ai-tsong mais en 640, imprudent, il s'allie avec des révoltés Turcs pour couper la route des caravanes entre la Chine, l'Inde et l'Iran.
Il compte sur le désert de Gobi pour le protéger... Un corps de cavalerie Chinois franchit ce désert et apparaît soudain devant la cité de Tourfan.
Le roi, apprenant la nouvelle, meurt de saisissement.
Les Chinois assiègent la cité.

Une grêle de pierres s'abat déjà sur l'oasis, un très jeune homme se présente au camp Chinois :
« Avant que ses explications soient devenues d'une humilité complète, un des généraux Chinois, se lève et dit : « Il faut attaquer la ville, qu'est-il besoin de discuter avec cet enfant. Qu'on donne le signal et qu'on marche à l'assaut ! »

Le nouveau roi, trempé de sueur, se prosterne à terre et accepte tout ce qu'on lui demande. Les généraux Chinois le font prisonnier et le mènent à l'empereur. L'épée enrichie de joyaux du roi de Tourfan est offerte au général Turc A-che-na-chö-eul. Tourfan est annexé à l'empire et devient ensuite le siège du gouvernement Chinois de l'Ouest pacifié « Ngan-si » jusqu'en 658, ensuite c'est Koutcha qui prend le relais.

Tou-ki-tche, le souverain de l'oasis suivante, celle de Qarachahr, a aidé les Chinois à écraser les Tourfanais, leurs frères ennemis, mais Tourfan annexé, il prend peur et s'allie aux Turcs dissidents. T'ai-tsong envoie une nouvelle armée dans le Gobi, dirigée par un chef plein de ressources, Kouo-Hiao-k'o.

« Le site de Qarachahr a un pourtour de 17 kilomètres. Il est protégé sur les 4 côtés par les monts des Tien-chan et par le lac Baghratch. Aussi les habitants sont-ils convaincus qu'ils ne peuvent être surpris. Mais Kouo-Hiao-k'o, s'avançant à marches forcées, franchit la rivière et arrive de nuit au pied des remparts. Il attend le point du jour pour donner l'assaut au milieu des cris de la multitude. Les tambours et les cornes sonnent à grand bruit et les soldats de T'ang s'élancent. Les habitants sont saisis de panique. On coupe 1 000 têtes et un prince loyaliste est mis sur le trône. Toute l'opération est dirigée par l'empereur, de sa capitale, en 644. Mais le prince loyaliste est détrôné par Sic-po, son cousin, hostile aux Chinois. A-che-na-chö-eul doit marcher contre Qarachahr, Sic-po est décapité en 648....

L'oasis la plus prospère du Tarim est celle de Koutcha. Son souverain de la dynastie Swarna, Sou-fa-tie, en koutchéen Swarnatep ce qui signifie « le dieu d'or », a reconnu vers 630, la suzeraineté Chinoise mais en 644, il se révolte en même temps que le roi de Qarachahr contre l'Empire et il meurt peu après. Son jeune frère Haipouchpa « Fleur divine » lui succède en 646. Le nouveau roi sentant l'orage gronder, se presse d'envoyer à la cour de T'ai-tsong des protestations de dévouement (647) Trop tard ! A-che-na-chö-eul est déjà parti pour l'Ouest avec une armée de réguliers Chinois et de mercenaires Tartares.

L'armée Chinoise est attendue venant du sud-est en sortant du désert de Gobi. A-che-na-chö-eul suit la piste qui va d'Ouroumtsi au petit Youkdouz, du côté des Tien-chan et arrive sur Koutcha par le Nord Ouest. Le roi Haripouchpa sort des murailles avec la brillante chevalerie koutchéenne.
Les Chinois feignent de céder, attirent les Koutchéens dans le désert et les détruisent. A-che-na-chö-eul entre en vainqueur dans Koutcha et comme « Fleur divine » s'est réfugié avec les débris de son armée dans le bourg de Yaqa-ariq, il l'y relance et emporte la place au bout de 40 jours de siège. A Koutcha, le bilan est de 11 000 têtes. Une révolte ultérieure est brutalement réprimée. C'est la fin de l'indépendance pour la cité Indo-Européenne du Gobi. Sa brillante civilisation ne se relèvera pas entièrement de la catastrophe...

Après les oasis du nord du Tarim, T'ai-tsong pense à se subordonner ceux du Sud. Le roi de Khotan a dès 632 accepté la suzeraineté de la Chine, il a même envoyé son fils servir dans la garde impériale, mais cela ne paraît pas suffisant.
« Suite à cela, les contrées d'Occident sont frappées de terreur, c'est le moment de lancer la cavalerie légère et d'aller passer le licou au roi de Khotan ! » Et A-che-na-chö-eul détache un corps de cavalerie en tournée d'inspection jusqu'à l'oasis de Khotan.
Le roi Fou-chô-Sin tremble et le général l'exhorte à venir se présenter au fils du Ciel. Le roi s'exécute et après un séjour de plusieurs mois à la cour de Tch'ang-ngan, il est autorisé à rentrer chez lui avec une robe d'honneur, 5 000 pièces de soie et de nouveaux privilèges. Kachgar et Yarkand ne causent pas de soucis pour accepter la suzeraineté Chinoise.

L'expansion de l'empire Chinois jusqu'aux confins Indo-Iraniens provoque aussi un contact avec le Christianisme, par la Transoxiane. Il s'agit du Christianisme Nestorien qui délègue en 635, à Tch'ang-ngan, un prêtre nommé A-lo-pen une transcription chinoise de Rubban. Ce missionnaire construit une église dans la capitale en 638 et une inscription Syro-Chinoise en 780, célébrera cet événement et la bienveillance de l'empereur T'ai-tsong pour le Christianisme.

Sur le plan économique, l'expansion Chinoise en Asie Centrale est bénéfique. C'est à l'imitation des Indiens et à l'époque des T'ang que les Chinois apprennent à fabriquer du sucre à partir de la canne à sucre, cultivée dans le Sseu-tch-ouan et dans la région de Canton. Pour le vin à base de raisin, les premier contacts sont pris à l'époque des Han, avec les oasis de Tourfan, Qarachah et Koutcha ainsi qu'au Ferghana, célèbres pour leurs raisins. Selon la tradition, le raisin est introduit en Chine vers 125 de notre ère. Mais en fait c'est à partir des T'ang que les Chinois se mettent à fabriquer du vin.
Le thé, plante du sud de la Chine, est connu depuis les Tcheou mais sous les Han, il reste une boisson de luxe.
C'est sous la dynastie T'ang que le thé devient accessible à tous les Chinois.

Le 10 juillet 649, à l'âge de 53 ans, T'ai-tsong s'éteint après un règne glorieux de presque 23 ans, dans son palais de Tch'ang-ngan. Son fils Kao-tsong lui succède. Ce souverain n'a pas les qualités de son père, mais les collaborateurs de T'ai-tsong aident le nouvel empereur à poursuivre la même politique étrangère.




Une grêle de pierres s'abat déjà sur l'oasis, un très jeune homme se présente au camp Chinois :
« Avant que ses explications soient devenues d'une humilité complète, un des généraux Chinois, se lève et dit : « Il faut attaquer la ville, qu'est-il besoin de discuter avec cet enfant. Qu'on donne le signal et qu'on marche à l'assaut ! »

Le nouveau roi, trempé de sueur, se prosterne à terre et accepte tout ce qu'on lui demande. Les généraux Chinois le font prisonnier et le mènent à l'empereur. L'épée enrichie de joyaux du roi de Tourfan est offerte au général Turc A-che-na-chö-eul. Tourfan est annexé à l'empire et devient ensuite le siège du gouvernement Chinois de l'Ouest pacifié « Ngan-si » jusqu'en 658, ensuite c'est Koutcha qui prend le relais.

Tou-ki-tche, le souverain de l'oasis suivante, celle de Qarachahr, a aidé les Chinois à écraser les Tourfanais, leurs frères ennemis, mais Tourfan annexé, il prend peur et s'allie aux Turcs dissidents. T'ai-tsong envoie une nouvelle armée dans le Gobi, dirigée par un chef plein de ressources, Kouo-Hiao-k'o.

« Le site de Qarachahr a un pourtour de 17 kilomètres. Il est protégé sur les 4 côtés par les monts des Tien-chan et par le lac Baghratch. Aussi les habitants sont-ils convaincus qu'ils ne peuvent être surpris. Mais Kouo-Hiao-k'o, s'avançant à marches forcées, franchit la rivière et arrive de nuit au pied des remparts. Il attend le point du jour pour donner l'assaut au milieu des cris de la multitude. Les tambours et les cornes sonnent à grand bruit et les soldats de T'ang s'élancent. Les habitants sont saisis de panique. On coupe 1 000 têtes et un prince loyaliste est mis sur le trône. Toute l'opération est dirigée par l'empereur, de sa capitale, en 644. Mais le prince loyaliste est détrôné par Sic-po, son cousin, hostile aux Chinois. A-che-na-chö-eul doit marcher contre Qarachahr, Sic-po est décapité en 648....

L'oasis la plus prospère du Tarim est celle de Koutcha. Son souverain de la dynastie Swarna, Sou-fa-tie, en koutchéen Swarnatep ce qui signifie « le dieu d'or », a reconnu vers 630, la suzeraineté Chinoise mais en 644, il se révolte en même temps que le roi de Qarachahr contre l'Empire et il meurt peu après. Son jeune frère Haipouchpa « Fleur divine » lui succède en 646. Le nouveau roi sentant l'orage gronder, se presse d'envoyer à la cour de T'ai-tsong des protestations de dévouement (647) Trop tard ! A-che-na-chö-eul est déjà parti pour l'Ouest avec une armée de réguliers Chinois et de mercenaires Tartares.

L'armée Chinoise est attendue venant du sud-est en sortant du désert de Gobi. A-che-na-chö-eul suit la piste qui va d'Ouroumtsi au petit Youkdouz, du côté des Tien-chan et arrive sur Koutcha par le Nord Ouest. Le roi Haripouchpa sort des murailles avec la brillante chevalerie koutchéenne.
Les Chinois feignent de céder, attirent les Koutchéens dans le désert et les détruisent. A-che-na-chö-eul entre en vainqueur dans Koutcha et comme « Fleur divine » s'est réfugié avec les débris de son armée dans le bourg de Yaqa-ariq, il l'y relance et emporte la place au bout de 40 jours de siège. A Koutcha, le bilan est de 11 000 têtes. Une révolte ultérieure est brutalement réprimée. C'est la fin de l'indépendance pour la cité Indo-Européenne du Gobi. Sa brillante civilisation ne se relèvera pas entièrement de la catastrophe...

Après les oasis du nord du Tarim, T'ai-tsong pense à se subordonner ceux du Sud. Le roi de Khotan a dès 632 accepté la suzeraineté de la Chine, il a même envoyé son fils servir dans la garde impériale, mais cela ne paraît pas suffisant.
« Suite à cela, les contrées d'Occident sont frappées de terreur, c'est le moment de lancer la cavalerie légère et d'aller passer le licou au roi de Khotan ! » Et A-che-na-chö-eul détache un corps de cavalerie en tournée d'inspection jusqu'à l'oasis de Khotan.
Le roi Fou-chô-Sin tremble et le général l'exhorte à venir se présenter au fils du Ciel. Le roi s'exécute et après un séjour de plusieurs mois à la cour de Tch'ang-ngan, il est autorisé à rentrer chez lui avec une robe d'honneur, 5 000 pièces de soie et de nouveaux privilèges. Kachgar et Yarkand ne causent pas de soucis pour accepter la suzeraineté Chinoise.

L'expansion de l'empire Chinois jusqu'aux confins Indo-Iraniens provoque aussi un contact avec le Christianisme, par la Transoxiane. Il s'agit du Christianisme Nestorien qui délègue en 635, à Tch'ang-ngan, un prêtre nommé A-lo-pen une transcription chinoise de Rubban. Ce missionnaire construit une église dans la capitale en 638 et une inscription Syro-Chinoise en 780, célébrera cet événement et la bienveillance de l'empereur T'ai-tsong pour le Christianisme.

Sur le plan économique, l'expansion Chinoise en Asie Centrale est bénéfique. C'est à l'imitation des Indiens et à l'époque des T'ang que les Chinois apprennent à fabriquer du sucre à partir de la canne à sucre, cultivée dans le Sseu-tch-ouan et dans la région de Canton. Pour le vin à base de raisin, les premier contacts sont pris à l'époque des Han, avec les oasis de Tourfan, Qarachah et Koutcha ainsi qu'au Ferghana, célèbres pour leurs raisins. Selon la tradition, le raisin est introduit en Chine vers 125 de notre ère. Mais en fait c'est à partir des T'ang que les Chinois se mettent à fabriquer du vin.
Le thé, plante du sud de la Chine, est connu depuis les Tcheou mais sous les Han, il reste une boisson de luxe.
C'est sous la dynastie T'ang que le thé devient accessible à tous les Chinois.

Le 10 juillet 649, à l'âge de 53 ans, T'ai-tsong s'éteint après un règne glorieux de presque 23 ans, dans son palais de Tch'ang-ngan. Son fils Kao-tsong lui succède. Ce souverain n'a pas les qualités de son père, mais les collaborateurs de T'ai-tsong aident le nouvel empereur à poursuivre la même politique étrangère.




647 — Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/647
Cette page concerne l'année 647 du calendrier julien. ... Le condottière turc au service de la Chine A-che-na Chö-eul détruit la cavalerie du roi Haripouchpa de ...
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L'histoire de la Chine réunifiée - Miltiade
miltiade.pagesperso-orange.fr/chineantiq3.htm
En 587, l'empereur Wen annexe le royaume de Liang occidental et l'année ..... à la cour de T'ai-tsong des protestations de dévouement (647) Trop tard ! A-che-na-chö-eul est déjà parti pour l'Ouest avec une armée de réguliers chinois et de ...











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