Cette
page concerne l'année 657 du calendrier julien. Ceci est une
évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que
d'un survol !
TRAITRISES
ET FOURBERIES TERNISSENT L'ESSOR DES OMEYYADES
Bataille
de Siffin
Ali,
le gendre du prophète Mahomet, est nommé quatrième calife,
c’est-à-dire remplaçant du prophète. En désaccord avec cette
décision, le gouverneur de Damas, Moawiya, prend
les armes contre le nouveau calife à Siffin sur les bords
de l’Euphrate (Irak actuel). Pendant la bataille, Moawiya a
l’idée de brandir des versets du Coran au bout des
lances de ses soldats. Ali se retrouve alors dans
l’incapacité de poursuivre le combat et accepte
l’arbitrage qui lui est proposé. Mais ce compromis lui sera fatal
: une partie de ses partisans, les kharidjites, considérera
l’arbitrage humain comme un outrage à la justice divine. Ali sera
assassiné le 24 janvier 661.
La
bataille de Siffin se produit en juin/juillet 657 (moharram 37 AH).
Le plus fort de la bataille se produit du 19 ou 20 juillet (1 et 2
Çafar 37 AH) sur les rives de l'Euphrate près de la ville syrienne
actuelle de Ar-Raqqa. C'est le dernier combat entre Mu`awîya et
`Alî.
L'armée
de Mu`awîya venant de Damas compte 80 000 hommes, celle d'`Alî
50 000 hommes. L'armée d'`Alî arrive à Raqqa et fait
construire un pont pour traverser le fleuve. Une première bataille a
lieu entre les deux avant-gardes qui se replient chacune dans son
camp. L'armée de Mu`awîya prend position sur les rives du fleuve,
ce qui empêche les troupes d'`Alî d'accéder à l'eau. Après une
courte négociation, Mu`awîya permet aux troupes d'`Alî de se
rendre au fleuve. Les deux armées se reposent pendant deux jours.
`Alî envoie des
émissaires
demandant de le reconnaître comme seul souverain légitime mais
Mu`awîya refuse prétextant qu'il est là pour venger `Othman.
Au
début du mois de mouharram, `Alî déclare qu'il veut que l'on cesse
les
combats
pendant le mois sacré. Durant ce mois, les deux armées se font
face, sans réel combat et dans l'espoir d'une conciliation. À la
fin du mois, `Alî dit à ses hommes :
« préparez
vous à combattre demain ».
Un
assaut général qui dure 2 jours voit l'armée de Mu`âwîya
reculer. Les deux camps comptent de nombreux blessés et tués,
l'armée de Mu`âwîya et celle d'`Alî comptent 40 000 tués
sans compter ceux qui meurent de leurs blessures dans les jours
suivants.
`Amr
ben al-`As, le général de Mu`âwîya utilise alors une ruse :
Il fait mettre au bout des lances de ses soldats une page du Coran.
Les soldats de l'armée d'`Ali arrêtent le combat ne voulant pas
combattre contre le livre saint.
Les
2 adversaires conviennent alors d'un arbitrage.
`Alî
signa, plutôt contraint, un traité qui doit durer 8 mois, laissant
à `Amr et à Abou Moussa al-Achari le soin de trancher le conflit.
Un certain nombre de partisans d'`Alî refusent cette solution,
arguant qu'`Alî a été désigné par Allah comme calife et qu'il
n'a donc pas le droit de revenir sur cette décision divine. Ces
réfractaires forment ensuite le courant kharidjite. `Alî retourne
vers Koufa.
Les
deux arbitres désignés à Siffin doivent examiner le Coran chacun
de son côté. Mu`âwîya et `Alî doivent envoyer 400 hommes parmi
les mieux qualifiés pour devenir calife pour assister aux débats.
Abû Musa dit que le futur calife ne peut-être ni Mu`âwîya ni
`Alî,
`Amr
lui répond qu'il ne voit pas pourquoi exclure Mu`âwîya, alors
qu'`Alî, au contraire doit être exclu comme responsable de la mort
de `Uthman...
Finalement
ils semblent tomber d'accord de soumettre le califat à l'élection
et d'en exclure Mu`âwîya et `Alî. Tout le monde se sépare et les
Syriens nomment Mu`âwîya prince des croyants.
Les
kharidjites disent alors à `Alî : « Maintenant que tu as
accepté cette conciliation, tu es hérétique et il nous est permis
de te tuer »
`Alî
remporte une victoire contre les kharidjites à la bataille de
Nahrawân et veut se diriger vers Damas pour affronter de nouveau
Mu`âwîya, mais ses troupes demandent un repos à Koufa (658).
Dans
les mois qui suivent, `Alî perd un grand nombre de ses partisans :
même son frère `Aqil rallie Mu`âwîya...
3
ans plus tard des kharijites organiseront le triple meurtre des
protagonistes de cet arbitrage. Mu`âwîya à Damas - `Alî à
Koufa... L'arbitre du conflit `Amr réfugié en Égypte doit être
assassinés le même jour. `Alî est mort de ses blessures, Mu`âwîya
est blessé et survit et `Amr échappe complètement à l'attentat
(661).
Hasan,
fils aîné d'`Alî renonce à toute prétention. Il se retire alors
à Médine avec sa famille (662). Aux termes de la conciliation de
Siffin, Mu`âwîya devient le seul candidat au titre de calife et il
est alors généralement accepté comme calife. Hasan (670). Husayn,
second fils d'`Alî se rend à La Mecque avec toute sa famille pour y
rester.
15
jours après la fin de la bataille du chameau, l'Imam Ali (Psl) ayant
déjà nommé ‘Abdullah Ibn Abbâs gouverneur de Basra, met en
mouvement ses troupes en direction de Kûfa. Le Calife a décidé de
faire de cette ville le siège de son gouvernement. Au moins 2
raisons militent en faveur du choix de Kûfa.
La 1re de ces raisons est d’ordre stratégique. Kûfa se trouve au centre de l’Empire, à égale distance des principales régions composant l’Arabie ancienne. Ce qui réduit de beaucoup les charges suscitées par les déplacements de l’Armée de la Umma et augmente sa mobilité.
La 2e raison est l’avantage numérique de la population de Kûfa par rapport à celle de Médine mais aussi son plus grand attachement à l’Imam Ali.
La 1re de ces raisons est d’ordre stratégique. Kûfa se trouve au centre de l’Empire, à égale distance des principales régions composant l’Arabie ancienne. Ce qui réduit de beaucoup les charges suscitées par les déplacements de l’Armée de la Umma et augmente sa mobilité.
La 2e raison est l’avantage numérique de la population de Kûfa par rapport à celle de Médine mais aussi son plus grand attachement à l’Imam Ali.
A
Médine l’Imam n’a réussi à lever qu'une armée de 900 hommes
alors qu’à Kûfa plus de 9 000 hommes s’alignent derrière lui.
Cette ville lui est entièrement acquise.
Profitant de l’assassinat de Usmân, Mu’âwiyah a monté toute une stratégie de propagande contre les assassins du Calife pour, en réalité, renforcer son pouvoir et satisfaire ses ambitions indépendantistes. Son refus de voler au secours du Calife Usmân assiégé participe de cette visée personnelle de Mu’âwiyah. Malheureusement ses partisans ne parviennent pas à voir cette réalité qui crève pourtant les yeux. Toutefois, à la décharge du grand nombre d’Omeyyades qui ont quitté Médine pour se réfugier en Syrie et des Syriens soutenant Mu’âwiyah, il existe 3 raisons influentes, quoiqu' insuffisantes, qui les rendent aveugles à ce point.
D’abord, les Omeyyades, à l’instar des tribus arabes de l’époque tiennent coûte que coûte à venger le sang de leur frère Usmân.
Profitant de l’assassinat de Usmân, Mu’âwiyah a monté toute une stratégie de propagande contre les assassins du Calife pour, en réalité, renforcer son pouvoir et satisfaire ses ambitions indépendantistes. Son refus de voler au secours du Calife Usmân assiégé participe de cette visée personnelle de Mu’âwiyah. Malheureusement ses partisans ne parviennent pas à voir cette réalité qui crève pourtant les yeux. Toutefois, à la décharge du grand nombre d’Omeyyades qui ont quitté Médine pour se réfugier en Syrie et des Syriens soutenant Mu’âwiyah, il existe 3 raisons influentes, quoiqu' insuffisantes, qui les rendent aveugles à ce point.
D’abord, les Omeyyades, à l’instar des tribus arabes de l’époque tiennent coûte que coûte à venger le sang de leur frère Usmân.
Cette
tradition de vengeance intestine est fortement établie en Arabie et
elle se transmet de générations en générations. Or Usmân a été
tué à Médine par toute une population... Donc n’importe quel
bouc émissaire qu’on leur désigne, surtout venant de Médine,
devient l’ennemi à abattre.
En
particulier le remplaçant du Calife désigné « l’assassin
virtuel », pourtant tout le monde sait le rôle de conseil, de
médiation pour la paix et de protection joué par Ali (Psl) pour
Usmân avant et pendant toute la durée de ses difficiles
négociations avec les révoltés.
Ensuite, une campagne insidieuse est menée par Mu’âwiyah en vue de faire monter la haine envers les assassins de Usmân. Suivant en cela son Conseiller Amr Ibn al-Âç, Mu’âwiyah a fait accrocher sur la chaire de la Mosquée de Damas la chemise tâchée de sang que Usmân porte lors de son assassinat ainsi que les doigts estropiés de sa femme Naelah... La vue de tels objets pendant de longues semaines ne cesse, comme l’espèrent les exposants, de faire couler les larmes des Syriens et d’accroître leur désir de vengeance contre les auteurs d’un tel acte. Enfin et c’est bien la dernière raison que nous citerons mais qui n’en est pas autant la moindre, Mu’âwiyah a réussi à maîtriser ses principaux notables par la corruption. Se soumettre à lui est devenu source d’un enrichissement rapide et illicite. Une phrase fort célèbre à cette époque résume assez bien cet intérêt que certains trouvent aux côtés de Mu’âwiyah :
« Il vaut mieux être derrière l’Imam Ali pour la prière et à la table de Mu’âwiyah à l’heure du repas »
C’est fort du soutien de son armée et de ses notables et aveuglé par ses ambitions et convictions personnelles que Mu’âwiyah a retenu pendant plusieurs semaines le messager que le Calife Ali (Psl) lui a envoyé dés son arrivée au Califat, pour lui demander de lui faire allégeance. Il tient à faire de lui un témoin du désir de vengeance qui anime son armée. Ensuite il le laisse retourner à Médine en compagnie de son propre messager. Lorsqu'Ali (Psl) ouvre la lettre cachetée de Mu’âwiyah, il découvre un contenu tout blanc. Le messager, invité à donner la signification d’un tel contenu, explique :
« Sache donc que j’ai laissé derrière moi en Syrie 60 000 guerriers pleurant le meurtre de Usmân sous sa chemise tâchée de sang, exposée à côté de la chaire de la grande Mosquée de Damas, tenant tous à se venger de toi pour l’assassinat du Calife. »
Un exposé si insolent qu'il soulève l’ire des Compagnons du Prophète (Pslf) au point qu’ils faillirent commettre l’irréparable sur le messager de Mu’âwiyah n’eût été l’intervention d'Ali (Psl). Le messager, ravi devant une telle sagesse doublée d’une si grande bonté, s’amende et jure de rester fidèle à Ali (Psl) pour toujours.
Ali demande le témoignage de Dieu quant à son innocence dans ce crime et ordonne la proclamation d’une expédition contre Mu’âwiyah. Une 2e fois l’Imam envoie un message de paix à Mu’âwiyah, lui demandant de faire allégeance au nouveau Calife que lui, Ali, est devenu par la volonté d’Allah et de son peuple... Jarîr Ibn Abdallah al-BajAli, un vieil ami de Mu’âwiyah, gouverneur de Hamadân et chef des Banî Bajila, est le porteur de ce message. Celui-ci se trouve à Kûfa pour prêter allégeance à l’Imam Ali (Psl).
On est au mois de Cha’bân 36 A.H. soit janvier 657. L’attente de son retour à Médine est longue et pleine d’angoisse. 3 mois après son départ, il revient avec une réponse orale de Mu’âwiyah. Le récalcitrant lui fait dire qu’il ne prêtera pas allégeance à Ali (Psl) tant que les meurtriers de Usmân ne seront pas punis.
Mâlik Al-Achtar reproche à Jarîr son trop long séjour, certainement marqué par le plaisir, auprès de Mu’âwiyah. Mécontent d’une telle remarque, Jarîr quitte Médine et préfère rejoindre l’ambiance plus festive qui règne autour de Mu’âwiyah... Découragé par tous ces refus obstinés de Mu’âwiyah de renoncer à ses ambitions égoïstes pour lui faire allégeance, Ali prend la ferme résolution de lever une expédition vers la Syrie.
Ensuite, une campagne insidieuse est menée par Mu’âwiyah en vue de faire monter la haine envers les assassins de Usmân. Suivant en cela son Conseiller Amr Ibn al-Âç, Mu’âwiyah a fait accrocher sur la chaire de la Mosquée de Damas la chemise tâchée de sang que Usmân porte lors de son assassinat ainsi que les doigts estropiés de sa femme Naelah... La vue de tels objets pendant de longues semaines ne cesse, comme l’espèrent les exposants, de faire couler les larmes des Syriens et d’accroître leur désir de vengeance contre les auteurs d’un tel acte. Enfin et c’est bien la dernière raison que nous citerons mais qui n’en est pas autant la moindre, Mu’âwiyah a réussi à maîtriser ses principaux notables par la corruption. Se soumettre à lui est devenu source d’un enrichissement rapide et illicite. Une phrase fort célèbre à cette époque résume assez bien cet intérêt que certains trouvent aux côtés de Mu’âwiyah :
« Il vaut mieux être derrière l’Imam Ali pour la prière et à la table de Mu’âwiyah à l’heure du repas »
C’est fort du soutien de son armée et de ses notables et aveuglé par ses ambitions et convictions personnelles que Mu’âwiyah a retenu pendant plusieurs semaines le messager que le Calife Ali (Psl) lui a envoyé dés son arrivée au Califat, pour lui demander de lui faire allégeance. Il tient à faire de lui un témoin du désir de vengeance qui anime son armée. Ensuite il le laisse retourner à Médine en compagnie de son propre messager. Lorsqu'Ali (Psl) ouvre la lettre cachetée de Mu’âwiyah, il découvre un contenu tout blanc. Le messager, invité à donner la signification d’un tel contenu, explique :
« Sache donc que j’ai laissé derrière moi en Syrie 60 000 guerriers pleurant le meurtre de Usmân sous sa chemise tâchée de sang, exposée à côté de la chaire de la grande Mosquée de Damas, tenant tous à se venger de toi pour l’assassinat du Calife. »
Un exposé si insolent qu'il soulève l’ire des Compagnons du Prophète (Pslf) au point qu’ils faillirent commettre l’irréparable sur le messager de Mu’âwiyah n’eût été l’intervention d'Ali (Psl). Le messager, ravi devant une telle sagesse doublée d’une si grande bonté, s’amende et jure de rester fidèle à Ali (Psl) pour toujours.
Ali demande le témoignage de Dieu quant à son innocence dans ce crime et ordonne la proclamation d’une expédition contre Mu’âwiyah. Une 2e fois l’Imam envoie un message de paix à Mu’âwiyah, lui demandant de faire allégeance au nouveau Calife que lui, Ali, est devenu par la volonté d’Allah et de son peuple... Jarîr Ibn Abdallah al-BajAli, un vieil ami de Mu’âwiyah, gouverneur de Hamadân et chef des Banî Bajila, est le porteur de ce message. Celui-ci se trouve à Kûfa pour prêter allégeance à l’Imam Ali (Psl).
On est au mois de Cha’bân 36 A.H. soit janvier 657. L’attente de son retour à Médine est longue et pleine d’angoisse. 3 mois après son départ, il revient avec une réponse orale de Mu’âwiyah. Le récalcitrant lui fait dire qu’il ne prêtera pas allégeance à Ali (Psl) tant que les meurtriers de Usmân ne seront pas punis.
Mâlik Al-Achtar reproche à Jarîr son trop long séjour, certainement marqué par le plaisir, auprès de Mu’âwiyah. Mécontent d’une telle remarque, Jarîr quitte Médine et préfère rejoindre l’ambiance plus festive qui règne autour de Mu’âwiyah... Découragé par tous ces refus obstinés de Mu’âwiyah de renoncer à ses ambitions égoïstes pour lui faire allégeance, Ali prend la ferme résolution de lever une expédition vers la Syrie.
C’est ainsi qu’au mois de Thul-Qi'da de l’an 36 A.H. (Avril 657), Ali lève son armée en direction de Madâ’in en prenant la précaution de se faire précéder par une garde avancée. Ils traversent le désert Mésopotamien puis l’Euphrate à Riqqah avant de se diriger vers l’Ouest. A Sour-al-Rûm, l’avant-garde de l’armée d'Ali met en déroute l’avant-garde Syrienne.
L’armée d'Ali ne rencontre plus de résistance jusqu’à son arrivée à Siffin au mois de Thul-Hijja de l’an 36 A.H. (Mai 657). Les forces de Mu’âwiyah sont déjà stationnées à cet endroit. L’unique accès à l’eau de l’Euphrate, sous contrôle de Siffin sur une longue distance, gardé par les guerriers de Mu’âwiyah, est interdit aux loyalistes. L’un des généraux de l’armée rebelle, Abul-Awar, y a été placé à la tête de plusieurs milliers de combattants en vue d’assoiffer les guerriers d'Ali.. Ces derniers constatent dés leur arrivée cet état de fait et en rendent compte à leur Calife.
Ali
envoie une délégation à Mu’âwiyah pour lui demander de libérer
l’accès à l’eau car ils sont tous liés par des liens de
parenté malgré leur hostilité réciproque et qu’en plus si, lui
Ali avait un tel avantage il le mettrait à la disposition des deux
armées. Mu’âwiyah, refuse de renoncer à ce qu’il considère
comme la garantie de sa victoire. (Le tout au
nom d’Allah le bienfaiteur) Devant l’intransigeance de
Mu’âwiyah et la soif de ses soldat, Mâlik Al-Achtar et Ach’ath
Ibn Qays obtiennent d'Ali l’autorisation de mener chacun plusieurs
milliers d’hommes, respectivement à la tête de la cavalerie et de
l’infanterie, contre les troupes dirigées par Abul-Awar.
Le
but est de foncer dans les rangs ennemis et de remplir leurs outres
d’eau du fleuve. Une bataille s’engage, qui voit la défaite des
rebelles malgré l’arrivée des renforts dépêchés par Mu’âwiyah
à la demande de Abul-Awar. Les rebelles battent en retraite. Les
loyalistes s’installent à leur tour dans la zone d’accès à
l’eau de l’Euphrate. Lorsque Mu’âwiyah, en position de
faiblesse à présent, demande ce qu’il vient de refuser de donner,
Ali lui administre une belle leçon de sagesse et de magnanimité en
donnant libre accès au fleuve, et de façon égalitaire, aux
combattants des deux armées...
Les combats, à proprement parler, engagés entre combattants lors de la bataille de Siffin durent 40 jours. Cependant il y a entre-temps, après un mois de combat, une trêve pendant le mois sacré de Mouharram.
L’armée du Calife compte 86 000 hommes répartis sur plusieurs colonnes commandées par Ammâr Ibn Yâcir - ‘Abdullâh Ibn Abbâs - Qays Ibn Sa’d Ibn Obâdah - Abdullah Ibn Ja’far - Mâlik al-Achtar - Ach’ath Ibn Qays al-Kindi - Sa’îd Ibn Qays Hamadânî - Ibn Hânî - Muhammad Ibn Abû Bakr - Al-Hassan Ibn Ali.
Les hommes de Mu’âwiyah, au nombre de 120 000 hommes, sont également disposés en colonnes commandées par Amr Ibn al-Âç - Obaydullâh Ibn ‘Umar - Abul Awar - Thul Kala Homayri – Abdul-Râhman - Ibn Khâlid Ibn Walid - Habîb Ibn Maslamah - Bisr Ibn Artâ-âta - Yâzid al-Abassî.
Les hommes des deux camps s’engagent pendant le premier mois dans des combats singuliers presque, pourrait-on dire, ordonnés, d’où leur durée. Ali tient au début à ce qu’il y ait le moins de victimes possibles, espérant toujours un règlement par le retour à la sagesse de Mu’âwiyah. Après la trêve du mois de Mouharram pendant lequel le combat est interdit, les hostilités reprennent de plus belle. Pendant la première semaine les combats font beaucoup plus de victimes que d’habitude. Ali décide alors de précipiter la fin de cette guerre en s’impliquant personnellement dans l’assaut final... C’est d’abord la mort au combat du patriarche Ammâr Ibn Yâcir, celui-là à qui le Prophète a dit :
« Tu seras tué un jour par la partie rebelle et déviée, Ô Ammâr ! »
Les combats, à proprement parler, engagés entre combattants lors de la bataille de Siffin durent 40 jours. Cependant il y a entre-temps, après un mois de combat, une trêve pendant le mois sacré de Mouharram.
L’armée du Calife compte 86 000 hommes répartis sur plusieurs colonnes commandées par Ammâr Ibn Yâcir - ‘Abdullâh Ibn Abbâs - Qays Ibn Sa’d Ibn Obâdah - Abdullah Ibn Ja’far - Mâlik al-Achtar - Ach’ath Ibn Qays al-Kindi - Sa’îd Ibn Qays Hamadânî - Ibn Hânî - Muhammad Ibn Abû Bakr - Al-Hassan Ibn Ali.
Les hommes de Mu’âwiyah, au nombre de 120 000 hommes, sont également disposés en colonnes commandées par Amr Ibn al-Âç - Obaydullâh Ibn ‘Umar - Abul Awar - Thul Kala Homayri – Abdul-Râhman - Ibn Khâlid Ibn Walid - Habîb Ibn Maslamah - Bisr Ibn Artâ-âta - Yâzid al-Abassî.
Les hommes des deux camps s’engagent pendant le premier mois dans des combats singuliers presque, pourrait-on dire, ordonnés, d’où leur durée. Ali tient au début à ce qu’il y ait le moins de victimes possibles, espérant toujours un règlement par le retour à la sagesse de Mu’âwiyah. Après la trêve du mois de Mouharram pendant lequel le combat est interdit, les hostilités reprennent de plus belle. Pendant la première semaine les combats font beaucoup plus de victimes que d’habitude. Ali décide alors de précipiter la fin de cette guerre en s’impliquant personnellement dans l’assaut final... C’est d’abord la mort au combat du patriarche Ammâr Ibn Yâcir, celui-là à qui le Prophète a dit :
« Tu seras tué un jour par la partie rebelle et déviée, Ô Ammâr ! »
La
mort de Ammâr, héros de la bataille de Badr et Compagnon favori du
Prophète, est regretté tant du côté des partisans d'Ali que de
celui des rebelles... Elle est provoquée par la lance assassine de
Jowayr Oskoni un guerrier de Mu’âwiyah. A présent que Ammâr est
mort et qu’on sait qui l’a tué on se rappelle ce que le Prophète
a dit de ceux qui l'on tué, il devient évident, tout au moins aux
yeux des hommes d'Ali, que la partie rebelle et déviée est bien
celle de Mu’âwiyah.
Le doute s’empare des guerriers de Mu’âwiyah et la discorde s’installe. Comme un soldat ne doit pas douter devant l’ennemi, Amr Ibn Al-Âç le rusé conseiller de Mu’âwiyah renverse intelligemment le sens de l’accusation en disant : « Et qui d’autre a tué Ammâr, si ce n’est Ali, le rebelle, en l’amenant ici ? »
Ali réplique à ceux qui lui rapportent ces paroles de Amr : « Si ce qu’il dit pouvait être vrai alors on aurait pu également dire que c’est le Prophète qui a tué Hamzâ à Ohod pour l’y avoir amené »
Un adage dit : « Cheytan (Satan) n’a pas dit la vérité mais il a semé le doute dans les esprits. »
Le doute s’empare des guerriers de Mu’âwiyah et la discorde s’installe. Comme un soldat ne doit pas douter devant l’ennemi, Amr Ibn Al-Âç le rusé conseiller de Mu’âwiyah renverse intelligemment le sens de l’accusation en disant : « Et qui d’autre a tué Ammâr, si ce n’est Ali, le rebelle, en l’amenant ici ? »
Ali réplique à ceux qui lui rapportent ces paroles de Amr : « Si ce qu’il dit pouvait être vrai alors on aurait pu également dire que c’est le Prophète qui a tué Hamzâ à Ohod pour l’y avoir amené »
Un adage dit : « Cheytan (Satan) n’a pas dit la vérité mais il a semé le doute dans les esprits. »
L’argutie
est certes tordue mais elle a un effet positif dans les rangs de
l’armée Syrienne. Cette répartie facile fait le tour de l’armée
et semble convaincre les soldats.
L’autre événement quasi-comique mais important pour mieux éclairer le lecteur sur les qualités extraordinaires de l’Imam Ali, se déroule entre deux acteurs : Ali et Amr Ibn al-Âç. Le premier est souvent amené à se déguiser afin de pouvoir avoir des candidats qui acceptent de se battre contre lui. On dit même qu’il se déguise plus de 70 fois ! Une fois, Amr Ibn al-Âç, s’étant assuré qu'Ali n’est pas dans le groupe qu’il veut attaquer, s’enhardit en lançant des paroles de défits envers le Calife. Quand il se rapproche de l’Imam Ali et que celui-ci lui répond par des mots qui l’identifient, Amr fait un volte-face fulgurant et détale de toute la force de son cheval lequel souffre le martyre sous les coups de fouet et d’éperon de son maître apeuré.
L’autre événement quasi-comique mais important pour mieux éclairer le lecteur sur les qualités extraordinaires de l’Imam Ali, se déroule entre deux acteurs : Ali et Amr Ibn al-Âç. Le premier est souvent amené à se déguiser afin de pouvoir avoir des candidats qui acceptent de se battre contre lui. On dit même qu’il se déguise plus de 70 fois ! Une fois, Amr Ibn al-Âç, s’étant assuré qu'Ali n’est pas dans le groupe qu’il veut attaquer, s’enhardit en lançant des paroles de défits envers le Calife. Quand il se rapproche de l’Imam Ali et que celui-ci lui répond par des mots qui l’identifient, Amr fait un volte-face fulgurant et détale de toute la force de son cheval lequel souffre le martyre sous les coups de fouet et d’éperon de son maître apeuré.
Ali
se met à sa poursuite et, dès qu’il l’atteint, le fait tomber
de cheval avec la pointe de sa lance. Amr chute, et dévoile ses
parties intimes pour obliger Ali à se détourner de lui... Devant un
spectacle aussi humiliant et profane, Ali a la magnanimité (encore
une fois) de laisser la vie sauve à son ennemi tout en lui faisant
observer qu’il ne doit plus oublier les circonstances honteuses
auxquelles il doit la vie sauve. Amr fera l’objet de moqueries
succulentes de la part de Mu’âwiyah à qui il répond d’ailleurs
qu’il n’a pas plus de mérite que lui Amr.
Le dénouement de la bataille de Siffin a lieu les 11, 12 et 13 Safar de l’an 37 A.H. Les forces d'Ali se sont lancés dans la bataille de façon décisive. Ils attaquent à outrance et sans répit avec l’objectif d’en finir avec l’ennemi.
Le dénouement de la bataille de Siffin a lieu les 11, 12 et 13 Safar de l’an 37 A.H. Les forces d'Ali se sont lancés dans la bataille de façon décisive. Ils attaquent à outrance et sans répit avec l’objectif d’en finir avec l’ennemi.
La
pleine lune du 13 Safar permet aux combattants d'Ali, notamment à
Mâlik Al-Achtar le héros de cette guerre, de faire une véritable
razzia sur l’armée des rebelles. Au matin du lendemain, les
Syriens constatent avec désarroi leur repli forcé et les pertes
énormes que les loyalistes leur ont infligées. Mu’âwiyah est sur
le point de capituler (par la fuite) lorsque le rusé Amr Ibn al-Âç
lui propose une issue de secours très habile mais combien
malhonnête... «« Courage, Mu’âwiyah ! Ne te décourage pas
! J’ai imaginé le moyen de prévenir la crise. Appelle l’ennemi
à la Parole de Dieu en levant haut le Livre Sacré. S’il accepte,
cela te mènera à la victoire, et s’il refuse de subir l’épreuve,
la discorde sévira dans ses rangs. »
Mu’âwiyah n’a plus le choix. C’est soit s’enfuir (son cheval est déjà prêt) soit tenter la ruse de Amr. Il choisit la deuxième alternative. Ainsi ses partisans lèvent plus de cinq exemplaires du Coran accrochés à la pointe de leur lance et, les montrant à leurs adversaires, crient : « Laissons au Livre de Dieu le soin de décider de nos différends »
Les partisans d'Ali, Ach’ath Ibn Qays en tête, n’hésitent pas une seconde, obnubilés qu’ils sont par la crainte de ne pas répondre à une telle épreuve qu’ils croient sincère. Ils déposent leurs armes et répondent comme un seul homme : « Oui, le Livre de Dieu ! Laissons-le décider de nos différends »
Ali s’oppose avec toute la véhémence possible à la proposition de l’adversaire et tente d’en éloigner ses soldats : « C’est une supercherie, leur lance-t-il. Craignant la défaite, ces hommes malveillants ont trouvé cette astuce de sauvetage »
Mu’âwiyah n’a plus le choix. C’est soit s’enfuir (son cheval est déjà prêt) soit tenter la ruse de Amr. Il choisit la deuxième alternative. Ainsi ses partisans lèvent plus de cinq exemplaires du Coran accrochés à la pointe de leur lance et, les montrant à leurs adversaires, crient : « Laissons au Livre de Dieu le soin de décider de nos différends »
Les partisans d'Ali, Ach’ath Ibn Qays en tête, n’hésitent pas une seconde, obnubilés qu’ils sont par la crainte de ne pas répondre à une telle épreuve qu’ils croient sincère. Ils déposent leurs armes et répondent comme un seul homme : « Oui, le Livre de Dieu ! Laissons-le décider de nos différends »
Ali s’oppose avec toute la véhémence possible à la proposition de l’adversaire et tente d’en éloigner ses soldats : « C’est une supercherie, leur lance-t-il. Craignant la défaite, ces hommes malveillants ont trouvé cette astuce de sauvetage »
Puis,
lorsqu’on lui reproche de refuser de se soumettre à la décision
du Coran auquel l’appellent ses ennemis, il ajouta : « C’est
pour les amener au Coran que je les ai combattus si longuement. Ce
sont des rebelles. Allez donc combattre votre ennemi. Je connais
Mu’âwiyah - Amr Ibn al-Âç - Ibn Abî Sarh - Habîb Dhohâk mieux
que vous. Ils n’ont d’égard ni pour la religion ni pour le Coran
»
Malheureusement, ses hommes ont déjà fait leur choix et menacent même leur Calife s'il refuse l’appel des rebelles... L’intransigeance incompréhensible de ces hommes fait d’eux, les khawârij (khâridjites) c’est-à-dire les sécessionnistes.
Malheureusement, ses hommes ont déjà fait leur choix et menacent même leur Calife s'il refuse l’appel des rebelles... L’intransigeance incompréhensible de ces hommes fait d’eux, les khawârij (khâridjites) c’est-à-dire les sécessionnistes.
Devant
le refus de Mâlik Al-Achtar de revenir du champ de bataille où il
tient à continuer le travail commencé, ils exigent d'Ali qu’il le
fasse revenir. Ce qu'Ali fait au grand désarroi de son chef de
guerre intrépide. Il lui lance ce message pathétique :
« A quoi sert la victoire lorsque la trahison sévit à l’intérieur de mon propre camp. Reviens tout de suite avant que je sois tué ou livré à mes ennemis »
Mâlik crache à la face des khawârij son mécontentement et la lâcheté de leur décision. Ceux-ci ripostent par des insultes et Ali(Psl) doit intervenir pour calmer l’Émeute.
Ach’ath Ibn Qays, qui s’est fait remarquer parmi les khawârij, obtient d'Ali la permission d’aller prendre auprès de Mu’âwiyah la signification précise de l’acte de ses soldats.
« A quoi sert la victoire lorsque la trahison sévit à l’intérieur de mon propre camp. Reviens tout de suite avant que je sois tué ou livré à mes ennemis »
Mâlik crache à la face des khawârij son mécontentement et la lâcheté de leur décision. Ceux-ci ripostent par des insultes et Ali(Psl) doit intervenir pour calmer l’Émeute.
Ach’ath Ibn Qays, qui s’est fait remarquer parmi les khawârij, obtient d'Ali la permission d’aller prendre auprès de Mu’âwiyah la signification précise de l’acte de ses soldats.
A
son retour, il leur apprend que Mu’âwiyah et ses hommes proposent
qu’un juge soit nommé de part et d’autre et que leur différend
leur soit soumis. Le verdict conforme au Coran que ces deux juges
donneront sera alors définitivement appliqué à tous...
Abû Moûssâ al-Acharî, l’ex-gouverneur de Kûfa qui n’a pas pris part aux combats, est choisi par les Khawârij comme le juge du camp des loyalistes. Ali suggère à sa place Abdullâh Ibn Abbâs le cousin du Prophète car Abû Moûssâ n’a pas participé aux combats et en plus a été destitué par lui. Les khawârij tournent en dérision ce choix du Calife et maintiennent le leur. Du côté des Syriens, le choix de Amr Ibn al-Âç s’impose bien évidemment au vu de sa roublardise inouïe mais aussi du fait qu’il est l’initiateur de ce plan diabolique.
Les deux juges se présentent dans le camp d'Ali pour la rédaction de l’acte d’arbitrage. Un premier désaccord apparaît dés le début. Sous la dictée d'Ali l’acte commence par :
« Au nom de Dieu, le Clément, le Miséricordieux. Voici ce qui a été agréé entre le Commandeur des Croyants, Ali et … »
Amr Ibn al-Âç objecte qu'Ali n’est pas leur Commandeur à eux les Syriens et qu’il faut s’en tenir à « Ali et Mu’âwiyah ». Ali se rappelle la prophétie du Prophète qui lui a dit qu’il viendra un jour où il aura à faire la même concession qu’il vient de faire ce jour-là... Ali accepte finalement d’enlever son titre du texte après toutefois ce rappel important. Il tient à leur montrer que ceux qui ont lutté contre le Prophète (Abû Sofian, Abû Jahl, Abû Lahâb, etc...) ont laissé derrière eux une descendance qui assure la continuité de leur action contre la famille du Prophète porte-flambeau de la pureté des enseignements de Dieu et de Son illustre Envoyé.
L’acte d’arbitrage est signé le Mercredi 13 Safar de l’an 37 A.H. (31 Juillet 657.) par Ali et Mu’âwiyah. Les juges prêtent le serment de juger en étroite conformité avec le Coran et en toute impartialité dans un endroit situé à égale distance de Kûfa et de Damas. Les deux parties, quant à elles, s’engagent à appliquer la décision des juges, laquelle décision doit intervenir 7 mois plus tard. Pendant ce temps une trêve doit être observée. Ainsi Ali et Mu’âwiyah suivis de leurs partisans rentrent respectivement à Kûfa et à Damas.
Selon Abul Fidâ, 90 batailles ont été livrées à Siffin. Pour la plupart des historiens 70 000 hommes y perdent la vie dans les deux camps dont 45 000 Syriens (de Damas et Mu’âwiyah) et 25 000 Irakiens (Kûfites d'Ali).
Le jour convenu arrive et les juges désignés, Abû Moûssâ al-Acharî et Amr Ibn al-Âç, se rejoignent au lieu du rendez-vous comme prévu, chacun escorté par une délégation de 400 personnes. De nombreux chefs et notables viennent de Médine, de la Mecque, d’Irak et de Syrie pour assister à la prise de décision qui doit engager l'avenir de toute la Umma
Amr Ibn al-Âç connaît les points faibles d'Abû Moûssâ al-Acharî... il suffit de lui montrer beaucoup de considération pour l’avoir sous son joug. C’est ce qu’il fait en le prenant dés le début avec des égards exceptionnels qui comblent Abû Moûssâ. (traîtrise subordination et complots... rien n'a changé) Amr lui fait admettre sans difficulté que Usmân a été ignoblement assassiné... Ensuite il tente de le convaincre qu’il est normal que Mu’âwiyah lui succède car ce dernier est le vengeur du sang de son proche parent qu’était Usmân, doublé d’un chef compétent.
Abû Moûssâ al-Acharî, l’ex-gouverneur de Kûfa qui n’a pas pris part aux combats, est choisi par les Khawârij comme le juge du camp des loyalistes. Ali suggère à sa place Abdullâh Ibn Abbâs le cousin du Prophète car Abû Moûssâ n’a pas participé aux combats et en plus a été destitué par lui. Les khawârij tournent en dérision ce choix du Calife et maintiennent le leur. Du côté des Syriens, le choix de Amr Ibn al-Âç s’impose bien évidemment au vu de sa roublardise inouïe mais aussi du fait qu’il est l’initiateur de ce plan diabolique.
Les deux juges se présentent dans le camp d'Ali pour la rédaction de l’acte d’arbitrage. Un premier désaccord apparaît dés le début. Sous la dictée d'Ali l’acte commence par :
« Au nom de Dieu, le Clément, le Miséricordieux. Voici ce qui a été agréé entre le Commandeur des Croyants, Ali et … »
Amr Ibn al-Âç objecte qu'Ali n’est pas leur Commandeur à eux les Syriens et qu’il faut s’en tenir à « Ali et Mu’âwiyah ». Ali se rappelle la prophétie du Prophète qui lui a dit qu’il viendra un jour où il aura à faire la même concession qu’il vient de faire ce jour-là... Ali accepte finalement d’enlever son titre du texte après toutefois ce rappel important. Il tient à leur montrer que ceux qui ont lutté contre le Prophète (Abû Sofian, Abû Jahl, Abû Lahâb, etc...) ont laissé derrière eux une descendance qui assure la continuité de leur action contre la famille du Prophète porte-flambeau de la pureté des enseignements de Dieu et de Son illustre Envoyé.
L’acte d’arbitrage est signé le Mercredi 13 Safar de l’an 37 A.H. (31 Juillet 657.) par Ali et Mu’âwiyah. Les juges prêtent le serment de juger en étroite conformité avec le Coran et en toute impartialité dans un endroit situé à égale distance de Kûfa et de Damas. Les deux parties, quant à elles, s’engagent à appliquer la décision des juges, laquelle décision doit intervenir 7 mois plus tard. Pendant ce temps une trêve doit être observée. Ainsi Ali et Mu’âwiyah suivis de leurs partisans rentrent respectivement à Kûfa et à Damas.
Selon Abul Fidâ, 90 batailles ont été livrées à Siffin. Pour la plupart des historiens 70 000 hommes y perdent la vie dans les deux camps dont 45 000 Syriens (de Damas et Mu’âwiyah) et 25 000 Irakiens (Kûfites d'Ali).
Le jour convenu arrive et les juges désignés, Abû Moûssâ al-Acharî et Amr Ibn al-Âç, se rejoignent au lieu du rendez-vous comme prévu, chacun escorté par une délégation de 400 personnes. De nombreux chefs et notables viennent de Médine, de la Mecque, d’Irak et de Syrie pour assister à la prise de décision qui doit engager l'avenir de toute la Umma
Amr Ibn al-Âç connaît les points faibles d'Abû Moûssâ al-Acharî... il suffit de lui montrer beaucoup de considération pour l’avoir sous son joug. C’est ce qu’il fait en le prenant dés le début avec des égards exceptionnels qui comblent Abû Moûssâ. (traîtrise subordination et complots... rien n'a changé) Amr lui fait admettre sans difficulté que Usmân a été ignoblement assassiné... Ensuite il tente de le convaincre qu’il est normal que Mu’âwiyah lui succède car ce dernier est le vengeur du sang de son proche parent qu’était Usmân, doublé d’un chef compétent.
Abû
Moûssâ refuse cette référence au sang, arguant que les fils du
défunt sont mieux placés que Mu’âwiyah sur ce plan.
Amr
lui demande alors de faire une proposition. Abû Moûssâ répond :
Amr se dit d’accord avec son interlocuteur et le prie d’aller ensemble annoncer la décision qu’ils viennent de prendre de commun accord. Au moment d’annoncer publiquement leur décision, Amr insiste pour que Abû Moûssâ monte le premier sur la tribune pour faire sa déclaration, par courtoisie pour l’homme d'Ali prétexte-t-il. Abû Moûssâ fait preuve de toute sa naïveté en acceptant sans précaution de dire au public :
« Frères ! Amr al-Âç et moi-même avons ensemble examiné la question profondément, et conclu que le meilleur moyen possible de restaurer la paix et d’effacer la discorde du peuple est de déposer à la fois Ali et Mu’âwiyah du Califat afin de laisser au peuple le soin de choisir à leur place un homme meilleur... C’est pourquoi, je destitue à la fois Ali et Mu’âwiyah du Califat auquel ils prétendent, de la même façon que je retire cette bague de mon doigt ».
Amr monte à son tour et fait la surprenante déclaration suivante :
« Vous avez entendu comment il a déposé son chef Ali. Pour ma part, je le dépose également et j’investis mon chef Mu’âwiyah du Califat, et je l’y confirme, de la même façon que je mets cette bague à mon doigt. Je fais ceci avec justice car Mu’âwiyah est le vengeur de Usmân et son successeur légal. »
La stupéfaction est générale. De part et d’autre personne n’a songé à pareille duperie. Abû Moûssâ, complètement dépassé par la mauvaise foi sans limite de son collègue, ne trouve aucune explication à un revirement aussi diamétral sinon de reconnaître qu’il a été dupé. (honteux et confus, jura, mais un peu tard, qu'on ne l'y prendrait plus)
Amr descendit de la tribune sous un tonnerre d’applaudissements des Syriens qui ne peuvent espérer une meilleure issue dans cette affaire. Pendant ce temps les Kûfites ne parviennent pas à contenir leur rage contre Amr mais encore plus contre Abû Moûssâ à qui ils ne manquent pas de le lui montrer à travers des injures et même des coups de fouet, notamment du chef de l’escorte Kûfite, Churay. Le fils de ‘Umar, Abdullâh Ibn ‘Umar fait de cet événement un commentaire qui résume le long fleuve de commentaires qui coule à propos de cette décision :
« Voyez ce qui est arrivé à l’Islam. Sa plus grande affaire a été confiée à deux hommes dont l’un ne distingue pas le bon droit de l’erreur, et l’autre est un nigaud. » (non seulement cette affaire fit couler beaucoup de commentaires et, de sang, mais encore aujourd'hui elle fait couler beaucoup de sang)
Abû Moûssâ se retire par la suite à la Mecque où il meurt malheureux... A Damas Mu’âwiyah est proclamé nouveau Calife et fêté comme tel. A partir de ce moment-là les affaires de Mu’âwiyah commencent à prospérer tandis que le pouvoir d'Ali s’effrite de jour en jour.
A juste raison Ali ne se sent donc pas concerné par de telles décisions basées sur une tromperie, ridicule d’ailleurs et contraire à l’esprit et à la lettre du Livre Sacré qui bannit la fourberie et l’hypocrisie dont a usé et abusé Amr Ibn al-Âç. La trêve conclue entre les 2 factions en guerre devant être respectée jusqu’à la proclamation du verdict des juges, le Calife n’est donc plus lié par un quelconque engagement. C’est ainsi qu’il appelle ses partisans à la reprise des hostilités contre Mu’âwiyah...
Bataille
de Siffin — Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_de_Siffin
La
bataille de Siffin se produisit en juin/juillet 657 (moharram 37 AH).
Le plus fort de la bataille se produisit du 19 ou 20 juillet (1 et 2
Çafar 37 AH) sur les rives …
bataille
de siffin | la voie de la sagesse
https://lavoiedelasagesse.wordpress.com/tag/bataille-de-siffin/
31
déc. 2011 - Articles classés bataille de siffin écrits par
zensozen. ... Quelques années plus tard, le royaume de laJudée, au
sud, subira à son tour la domination ..... Ils n'en constitueront
pas moins la version définitive du livre sacré. 657.
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