mercredi 26 août 2015

EN REMONTANT LE TEMPS... 636

18 AOÛT 2015

Cette page concerne l'année 636 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

TEMOIGNAGE DE LA CULTURE WISIGOTHIQUE, PAR LA PARTICIPATION D'ISIDORE DE SEVILLE

SAINT ISIDORE
Docteur de l’Église - Évêque et confesseur (✝ 636) Son père Severianus a dû fuir Carthagène devant les Wisigoths qui, non contents d'être des barbares, ont adopté l'hérésie arienne et persécutent les catholiques. Il se réfugie à Séville. Ses 4 enfants deviendront des saints : Léandre, Florentine, Fulgence et Isidore. A la mort de ses parents, Isidore est encore bien jeune, mais son frère aîné, Saint Léandre, devenu évêque de Séville, l'élève comme un fils. Isidore se nourrit, des livres dont regorge la bibliothèque fraternelle.

Isidore est issu d'une famille notable Hispano-Romaine. En 552, quelques années avant sa naissance, Carthago Nova (Carthagène) est occupée par les troupes de l'empereur Byzantin Justinien. Ses parents s'enfuient avec leurs 2 premiers enfants, Léandre et Florentine, pour s'installer à Séville où naissent plus tard 2 autres enfants, Fulgence et Isidore, né après 560. À cette époque Séville fait partie du royaume Wisigoth de Tolède, le christianisme trinitaire y coexiste avec le christianisme arien, favorisé par le roi Léovigild... À la mort de leur père, Léandre, désormais abbé du monastère de Séville, devient le tuteur de son jeune frère Isidore.

En 576, Léandre devient archevêque de la Bétique, parvient à convertir le nouveau roi Récarède Ier et préside avec lui le IIIe concile de Tolède, le 8 mai 589, au cours duquel la conversion du roi Wisigoth au catholicisme est rendue officielle. Sous l'impulsion de Léandre, Séville devient un centre culturel particulièrement brillant, et la bibliothèque épiscopale, enrichie de nombreux manuscrits apportés de Rome et de Constantinople auxquels s'ajoutent ceux apportés par les chrétiens réfugiés d'Afrique, permet l'accès à de nombreuses œuvres, tant sacrées que profanes. Isidore reçoit ainsi une instruction très complète.

À la mort de Léandre en 601, le clergé local respecte le souhait de ce dernier en élisant Isidore à la dignité épiscopale, proche des souverains Wisigoths catholiques, surtout à partir de l'avènement de Sisebut en 612. C'est à la demande de ce dernier qu’il entame le rédaction du Traité de la Nature. Havre de paix dans l'Occident de cette fin du VIe siècle, l'Espagne devient le conservatoire de la culture antique, la bibliothèque Sévillane en est alors le centre le plus brillant. Tout en accordant une priorité aux grands écrivains chrétiens du IVe au VIe siècles, tels Augustin – Cassiodore - Grégoire le Grand (ce dernier a été l’ami personnel de son frère Léandre), Isidore tente d’assumer cet immense héritage dans toute sa diversité. C’est pourquoi il est parfois associé par erreur aux Pères de l'Église les plus anciens : Tertullien - Cyprien de Carthage - Hilaire de Poitiers - Ambroise de Milan. Pendant son ministère, il a le souci constant de la formation et de l'éducation des clercs et institue les écoles épiscopales Sévillanes. Puisant dans la très riche bibliothèque de Séville et s'appuyant sur une équipe importante de copistes, il compile une somme énorme de connaissances visant à doter la nouvelle église catholique de solides fondations intellectuelles. Il rédige plusieurs traités théologiques à cet effet. (C'est une des grandes différences qu'il y a avec d'autres religions : Cette vocation à éduquer dans la foi de Christ en s'appuyant sur les écrits des anciens) Avec le coup d'arrêt de la reconquête Byzantine du sud de l'Hispanie, Isidore célèbre en Swinthila « le premier monarque à régner sur l’Espagne tout entière » après en avoir chassé les derniers occupants, et au IVe Concile de Tolède, tenu probablement en 633, il rassemble, par sa formule « rex, gens, patria » (un roi, un peuple, une patrie), les Hispano-Romains et les Wisigoths dans une seule et même nation, référence de la future Reconquista...

Isidore définit la qualité royale par des vertus, essentiellement la iustitia (justice) et la pietas (bonté, miséricorde). Les rois, avant de « rendre des comptes à Dieu pour l'Église que le Christ a remis à leur défense », doivent rendre des comptes aux évêques, qui peuvent les déclarer incapables. Les mauvais rois sont des tyrans qui peuvent être renversés, et les évêques peuvent excommunier ceux qui ont enfreint les lois, y compris les lois civiles : « Reges a recte agendo vocati sunt, ideoque recte faciendo regis nomen tenetur, peccando amittitur : Les rois doivent agir vertueusement, on maintient donc un roi s'il règne vertueusement, sinon on le renvoie ». Ainsi, de même que les évêques s'appuient sur la monarchie, le souverain tend à s'appuyer sur l'Église, garante de la fidélité et de l'obéissance de ses sujets : Ces principes, qui placent les évêques sous l'autorité du roi et le roi à la disposition des évêques, seront repris par la monarchie Carolingienne.

Les premières mesures envers les juifs commencent en Espagne avant Isidore : C'est à l'époque où Léandre est archevêque que le IIIe Concile de Tolède interdit les mariages entre juifs et chrétiens, il interdit également aux juifs la magistrature, et la possession d'esclaves chrétiens. Ces mesures semblent avoir été peu appliquées, et ne sont pas réitérées par les successeurs de Récarède.

Mais en 613, le roi Sisebut (612-621) qui se veut le modèle du roi catholique, renouvelle et aggrave les édits de Récarède : Après avoir interdit aux juifs toute possession d'esclave chrétien et tout mariage mixte, il impose le baptême des enfants nés de mariages mixtes entre juifs et chrétiens. Tout prosélytisme juif est puni de mort et il les oblige finalement à se convertir ou à quitter le royaume. Une partie quitte la péninsule tandis que d'autres se convertissent, souvent seulement pour la forme.
Isidore rédige à cette époque De fide catholica contra Judeos, traité d’apologie qui part des écritures juives pour démontrer la véracité du christianisme, l'œuvre a un grand succès et sert longtemps de base à des sermons.
Si Isidore éprouve des réticences face aux conversions forcées, il n'en fait état qu'après la mort de Sisebut. La situation des Juifs s'améliore un peu sous Swinthila (621-631), qui permet aux exilés partis en Gaule de regagner l'Espagne. En Espagne, Saint Isidore contribue largement à convertir les Wisigoths, majoritairement ariens, au christianisme trinitaire catholique (le christianisme ancien issu du premier Concile de Nicée, 325).

L'abandon de la politique de conversion forcée est entériné par le IVe Concile de Tolède qui se réunit le 5 décembre 633 sous le règne de Sisenand et est présidé par Isidore de Séville. Mais ce concile doit aussi statuer sur le cas des juifs qui ont reçu le baptême lors de cette persécution et qui continuent à pratiquer les rites juifs. Il est décrété qu' « il convient de les contraindre à observer la foi qu'ils ont reçu par la force ou la nécessité » afin de ne pas rabaisser la foi chrétienne. Les enfants des juifs convertis sont retirés à leur famille pour leur éviter l’influence de leurs parents. (c'est une bien funeste habitude vieille comme le monde)

Son œuvre majeure est « Étymologie » (Etymologiæ) constituée de 20 livres, qui propose une analyse étymologique des mots divisée en 448 chapitres. Par cette œuvre, il essaie de rendre compte de l'ensemble du savoir antique et de transmettre à ses lecteurs une culture classique en voie de disparition.
Son livre a une immense renommée et connaît plus de 10 éditions entre 1470 et 1530, illustration d'une popularité continue jusqu'à la Renaissance. Sa méthode étymologique est un peu déconcertante : Il explique un mot par des termes phonétiquement proches (Rex a recte agendo - on appelle « roi » celui qui agit droitement). La plupart de ces étymologies, dont se sont moqués bien des savants depuis la Renaissance, veulent imprimer les mots facilement dans l'esprit du lecteur. Il contribue à la survivance durant le Moyen Âge de nombreuses œuvres antiques par sa technique de citation. C'est l'organisation particulière de ce livre qui lui vaudra d'être le Saint Patron des informaticiens.
Il joue un rôle considérable dans la constitution du bestiaire médiéval, notamment par le livre XI des Étymologies : De homine et portentis (L'homme et les monstres).
De fide catholica contra Judeos
Dans son ouvrage De fide catholica contra Judeos, traité d’apologie chrétienne, écrit pour sa sœur Florentine, abbesse d’un couvent proche de Séville (où peut-être sont élevés les enfants Juifs convertis de force), Isidore, qui ne peut attaquer la Bible, s’en prend aux textes écrits pendant la Diaspora, avec le refus du christianisme : L’ « apocalypse syriaque », les livres de Baruch, d’Esdras, des œuvres orientales des IVe-Ve siècle très répandues dans le monde Juif. Il n’admet aucune célébration de fête juive, il refuse le shabbat, toutes ces cérémonies doivent être remplacées par les fêtes chrétiennes (Noël, Pâques) et la messe dominicale. Cependant il ne demande pas la persécution des Juifs. (encore heureux !)

La conversion de l'Espagne Wisigothique, la « Isidorienne » et l'éclosion de l'unité nationale Espagnole du temps des rois Wisigoths ariens, ceux-ci font lourdement peser leur joug sur les catholiques, tandis qu'ils laissent les Juifs en possession de leurs droits civils et politiques, les admettent aux fonctions publiques et leur permettent de circoncire leurs esclaves païens et chrétiens...

« Avec l’abjuration de l’arianisme par Récarède au Concile de Tolède s’ouvre une nouvelle période pour l’Espagne Wisigothique et son Église, c’est ce qu’on a appelé la « renaissance Isidorienne » (Isidore évêque de Séville). La monarchie Wisigothique se caractérise par une étroite alliance entre le roi et l’Église catholique : « Un roi, une foi, une loi » est déjà une devise Espagnole ».
Dans son ouvrage « Histoire de l'antisémitisme », le chercheur Hervé Ryssen rapporte qu'il est dorénavant interdit aux Juifs « d'occuper des emplois publics et de se marier avec des chrétiens. Les enfants nés d'unions mixtes sont baptisés de force. Il leur est aussi défendu de posséder des esclaves, mesure qui les contrarie fortement.

Les Juifs tentent de corrompre le prince, selon leurs habitudes... Ils cherchent écrit le célèbre historien juif Heinrich Graetz (in Geschichte der Juden, Histoire des Juifs, 11 volumes parus en allemand entre 1853 et 1875), à faire lever cette interdiction en offrant à Recarède une forte somme d'argent, Recarède refuse le présent et maintint la prohibition.

Isidore meurt à Séville en 636. Il est canonisé en 1598 et déclaré docteur de l’Église en 1722.

Parmi ses autres travaux, citons, dans le domaine de l'histoire : sa Chronique (une histoire universelle, qui reprend la Chronique de Saint Jérôme), et son Histoire des Goths (De origine Getarum…).
Il est également l'auteur de traités théologiques et d'une règle monacale (Regula monachorum). Beaucoup d'autres traités peuvent venir compléter cette liste, les plus importants sont le De natura rerum, traité d'astronomie, de météorologie et de géographie, dédié à Sisebut, roi des Wisigoths (612-621) et le Liber numerorum (théorie des nombres, inspirée principalement de Saint Augustin).
 
A propos du roi Wisigoth Sisebut, Hervé Ryssen rapporte qu'il « renouvelle les édits de Reccared et ordonne aux ecclésiastiques, aux juges et même au peuple d'en surveiller attentivement l'application... Il va plus loin que Reccared, en défendant aux Juifs non seulement d'acquérir de nouveaux esclaves, mais encore de garder ceux qu'ils possèdent déjà. ... Malgré ces objurgations, les seigneurs du pays accordent souvent leur protection aux Juifs qui leur avancent de l'argent. Sisebut prend alors une mesure plus sévère, obligeant tous les Juifs du pays à accepter le baptême dans un délai donné ou à quitter le territoire Wisigoth. Les récalcitrants sont punis du fouet et de la confiscation de leurs biens. Les uns, au nombre d'environ 90.000 se laissent fléchir par la crainte de perdre leurs biens et acceptent le baptême, les autres émigrent en France et en Afrique.
 
Sisebut, mort en 620, le nouveau roi, Swintila, « un homme faible et corrompu, se laisse acheter et abroge les lois de Sisebut, si bien que les juifs reviennent dans le pays et les convertis retournent au judaïsme. Sous sa protection, les Juifs recouvrent une grande puissance et mettent en péril la nation et les institutions, ce qui explique et justifie la conspiration du clergé catholique pour déposer le monarque félon. Le chef de ce nouvel épisode de la résistance au judaïsme », est Isidore. Swintila est détrôné et remplacé par Sisenand. Le clergé reconquiert son influence, et, de nouveau, les assemblées ecclésiastiques durent abaisser la puissance juive pour protéger les Chrétiens.
 
En 633, se réunit donc le IVe concile de Tolède, sous la présidence d'Isidore... Les mesures prises par Sisebut paraissent toutefois si énergiques, que le concile les désapprouve formellement, en déclarant qu'il faut persuader et non contraindre ceux qui n'ont pas la foi. Le canon 57 du concile de Tolède défend ainsi d'user de contrainte : « Aucun juif ne doit à l'avenir être contraint par la force à embrasser le christianisme ». Le concile ne croit pourtant pas devoir annuler ce qui a été fait et déclare que les Juifs baptisés par ordre de Sisebut resterons chrétiens. Il résulte de grands inconvénients de ces conversions forcées. ... Le canon 59 dit aussi, au sujet des Juifs baptisés, que nombre d'entre eux sont restés secrètement juifs ».
 
On prend des mesures rigoureuses contre les Juifs qui, baptisés sous Sisebut, sont revenus à leur ancienne foi. On voit, dans les actes des conciles, plusieurs dispositions contre ces relaps... Le canon 62 défend aux juifs baptisés toute relation avec leurs anciens coreligionnaires. Ils sont empêchés par la force d'observer les prescriptions du judaïsme et leurs enfants seront élevés dans des couvents.
Les convertis qu'on verra observer le sabbat et les fêtes Juives, se marier d'après les rites juifs, pratiquer la circoncision ou s'abstenir des aliments prohibés par la loi juive, seront réduits en esclavage. (c'est vraiment stupide et contre-productif) D'après cette législation canonique, ni les Juifs convertis de force ni leurs descendants ne doivent être admis à témoigner en justice. (???) Ainsi, cet ancien concile établit déjà une différence essentielle entre les vrais Juifs et ceux d'entre eux qui sont chrétiens en apparence.

Sous l'influence d'Isidore de Séville, qui a marqué de sa personnalité et de ses idées une réunion qu'il a sans doute organisée, est adopté le canon 75 qui prévoit que, pour la stabilité du royaume et du peuple, le roi soit désormais élu par les évêques et les magnats du Palais, les grands et le peuple lui prêteront ensuite serment de fidélité.

Cette procédure de l'élection royale, insolite à l'époque et inspirée de celle des évêques, a pour objectif de lutter contre les aléas et les incertitudes de successions soumises aux caprices de la « maladie gothique ». Le même concile a sans doute inauguré, à l'imitation des rois d'Israël, la pratique du sacre royal, attestée à partir de 672. Les rois Wisigoths sont les premiers rois chrétiens à être sacrés... Élu d'après la nouvelle réglementation, Chintila (636-639) réunit à son tour 2 conciles pour préciser les conditions de l'avènement royal et accroître la sécurité du souverain.

Il transmet la couronne à son fils Tulga (639-642), mais l'aristocratie s'impose à nouveau avec Chindaswinth (642-653) qui, s'étant emparé du pouvoir à 80 ans, fait exécuter et exiler 700 nobles et décrète la peine de mort pour les opposants.

Le principe électif affirmé en 633 par le 4e concile de Tolède ne parvient pas à s'imposer, seuls 3 des 11 rois qui se succèdent de 633 à 711 sont élus. La précarité même de l'institution monarchique encourage une réflexion théorique sur la nature du pouvoir royal, qu'alimentent les traités d'Isidore de Séville, en particulier les Sentences et les Étymologies.
La royauté y est définie comme un ministère institué par Dieu et rendu visible par l'onction. Vicaire de Dieu, chargé du salut du peuple qui lui est confié, le roi a tous les pouvoirs, y compris celui de protéger la Foi, mais il reste soumis à la Loi et s'engage par serment envers son peuple à agir « droitement » selon les impératifs de la morale chrétienne, s'il s'écarte de cette voie, il devient un tyran – « rex eris si recte facias » – et peut être déposé.


Dans sa tâche de gouvernement, le souverain est aidé par des assemblées, le Palais, l'aula regia, sorte de conseil royal, réunit les dignitaires laïcs et ecclésiastiques qui représentent le « corps électoral » aux chefs des différents services de la cour, organe politique central du royaume, il joue au VIIe siècle un rôle considérable. Les conciles généraux ou nationaux de Tolède sont une institution régulière prévue par le concile de 633 (il s'en tient 13 entre 633 et 711) leur originalité a longtemps intrigué les historiens, certains n'hésitant pas à y voir une ébauche de système représentatif. Il s'agit d'assemblées politiques « mixtes » où, à côté des évêques du royaume, siègent les représentants de l'aristocratie laïque, les premiers des Goths. À travers l'image symbolique de la fusion entre les 2 peuples naguère séparés, elles ont un rôle politique incontestable. Les conciles de Tolède sont réunis par le roi qui établit dans le tomus le programme des débats et promulgue les canons dans une Loi, traitant de toutes les affaires du royaume, religieuses, puis profanes lorsque les Grands se joignent aux évêques, ils ont pour effet de légitimer le nouveau roi et d'associer à sa politique les représentants de l'Église et de la noblesse, neutralisant temporairement les velléités d'insubordination de celle-ci.
Le royaume Wisigoth est subdivisé en 6 provinces ayant à leur tête des recteurs ou juges, les provinces sont à leur tour divisées en territoires dirigés à partir de la ville principale par un comte de la cité, dans chaque province est cantonnée une armée commandée par un duc, au VIIe siècle, celui-ci évince le recteur et s'empare du pouvoir civil. À tous les niveaux de la société se développent les liens de dépendance personnelle qui invitent les historiens à parler pour l'Espagne du VIIe siècle, de société proto-féodale. Les grands qui se disputent l'accès à la royauté entretiennent d'importantes armées privées, leurs fidèles ou gardingos s'unissent à leur seigneur par un baise-main. L'Église Wisigothique s'organise dans un cadre national, elle a à sa tête un véritable chef, le primat de Tolède, véritable patriarche qui a le pouvoir de confirmer les élections épiscopales et de consacrer les évêques des différents diocèses
L'Église Wisigothique comprend 78 diocèses répartis dans les 6 provinces. En raison de sa fonction de ministre de Dieu, le roi y exerce une influence déterminante – le primat de Tolède fait partie de l'organisation du Palais – et ses relations avec Rome sont quasi-inexistantes. La vie monastique, déjà florissante au VIe siècle, est dominée au VIIe par la personnalité de Fructueux de Braga, mort vers 665, dont la vie et les prouesses ascétiques sont connues par le récit de son disciple Valère de Bierzo, Fructueux fonde plus de 10 abbayes en Galice et dans la région du Bierzo.
La « règle commune » qu'il compose exige des moines de rigoureuses pratiques ascétiques, elle donne naissance à d'importantes communautés, véritables villes monastiques à l'image des monastères Irlandais.

C'est dans le royaume Wisigothique que la culture classique jette en Occident son dernier éclat. Le rôle politique joué par l'épiscopat, la diffusion de l'éducation et de l'écriture, l'importance de la société urbaine assurent une longue survie à l'héritage de la civilisation Romaine, dont le royaume de Tolède apparaît à plus d'un égard comme un conservatoire.
Le plus remarquable représentant de cet attachement à la culture de l'Antiquité est Isidore de Séville (vers 562-636), considéré à la fois comme le dernier écrivain Romain et l'un des premiers écrivains du Moyen-Âge. Élu évêque de Séville en 600, il consacre sa vie à la réforme morale et culturelle de la société Hispano-Gothique. Il joue un rôle politique important, comme conseiller de plusieurs rois et est à l'origine de la réunion du concile de Tolède IV, qui met au point la procédure de l'élection royale. Il écrit une œuvre considérable portant sur l'histoire, la langue, la vie monastique, la réflexion morale et politique. Il consacre la dernière partie de son existence à construire une vaste encyclopédie du savoir contemporain.

D'autres écrivains du VIIe siècle laissent une œuvre historiographique ou spirituelle : hymnes, vies de saints.
Les Wisigoths apportent aussi une contribution originale au développement des formes artistiques :
La construction d'églises à plan cruciforme,
L'« invention » de l'arc outrepassé ou en fer à cheval,
Le développement d'une orfèvrerie votive illustrée par les croix et les couronnes à pendentif transmises dans le trésor de Guarrazar...
La notion d'art Wisigothique a jadis suscité un vif débat entre les tenants du « germanisme », qui voient dans l'ensemble de la production artistique une importation des formes et techniques germaniques, et ceux du « romanisme », surtout sensibles aux continuités avec l'époque impériale.
Il est aujourd'hui clair que la diversité des formes et la variété des influences font de l'art Wisigothique le type même de l'art de synthèse et que le terme même d'art Wisigothique ne saurait avoir d'autre signification que géographique.
Dans le domaine de l'architecture monumentale, la disparition quasi-totale des édifices, en particulier dans les grandes métropoles religieuses et culturelles, est difficilement compensée par les découvertes archéologiques et par le remploi d'éléments sculptés et décoratifs dans des monuments ultérieurs.
De la seconde moitié du VIIe siècle ; nous sont cependant parvenues 7 petites églises rurales dans la région d'Oviedo qui, en dépit de remaniements ultérieurs, attestent une certaine unité de style, traduction rustique de ce qu'est sans doute au même moment l'art de Tolède.
Si l'histoire politique du royaume wisigoth nous est familière grâce aux sources historiographiques et aux canons des conciles, la société urbaine et rurale est en revanche très mal connue, nous ne disposons pour l'approcher que des sources juridiques, la période n'a transmis aucune documentation d'archives, seules quelques centaines d'ardoises permettent d'envisager, au prix d'un décryptage difficile, la condition des paysans et les modes du travail agricole...



Isidore de Séville — Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Isidore_de_Séville
Isidore de Séville, né entre 560 et 570 à Carthagène - mort le 4 avril 636 , est un religieux du VII siècle, évêque métropolitain d'Hispalis (Séville), une des ... En 552, quelques années avant sa naissance, Carthago Nova (Carthagène) est ...
Saint Isidore de Séville, évêque et docteur de l'Eglise († 636 ...
christroi.over-blog.com/article-saint-isidore-de-seville-eveque-et-docteur...
4 avr. 2014 - Isidore de Séville par Murillo En Espagne, saint Isidore contribua largement à convertir les Wisigoths, majoritairement ariens, au christianisme ...
Termes manquants : année

Michel Zimmermann, L'Espagne wisigothique - Clio ...
https://www.clio.fr/BIBLIOTHEQUE/l_espagne_wisigothique.asp
À la suite de l'évangélisation de l'évêque Ulfila, une église gothique se ..... de cet attachement à la culture de l'Antiquité est Isidore de Séville (vers 562-636), ... Les dernières années du VIIe siècle amorcent une période de déclin ; une série ...








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