31
JUILLET 2015...
Cette
page concerne l'année 655 du calendrier julien. Ceci est une
évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que
d'un survol !
ÉLABORATION DE LA FLOTTE MUSULMANE ET SES EFFETS DÉSASTREUX
La
bataille de Phœnix en Lycie ou la bataille des Mâts qui se déroule
en 655 est un engagement naval décisif entre les musulmans conduits
par Abd Allâh ibn Saad ibn Sarh et la flotte Byzantine placée sous
le commandement personnel de l'empereur Constant II.
Durant
les années 650, le califat musulman achève l'invasion de l'Empire
Sassanide et continue son expansion victorieuse au sein de l'Empire
Romain d'Orient. En 645, Abdullah bin Sa'ad ben Abi'l Sarh est fait
gouverneur de l'Égypte par son frère de lait, le calife Uthman ibn
Affan qui remplace ainsi le gouverneur semi-indépendant Amru ben
al-As qui n'envoie pas un tribut suffisant. Uthman permet à Muʿāwiya
de lancer un raid sur Chypre en 649 et le succès de cette campagne
prépare le terrain pour le lancement d'activités navales par le
gouverneur de l'Égypte.
Abdullah
bin Saad construit ainsi une marine puissante et démontre ses
capacités en tant que commandant. Durant son existence, la marine
musulmane remporte de nombreuses batailles navales dont celle qui
repousse la contre-attaque Byzantine sur Alexandrie en 646.
En
655, Muʿāwiya entreprend une expédition en Cappadoce avec sa
flotte sous le commandement d'Abdullah bin Saad. Elle avance le long
des côtes sud de l'Anatolie. Il semble que l'empereur Constant II
considère la flotte comme le danger le plus important de cette
invasion, c'est pourquoi il décide d'aller à sa rencontre avec une
importante flotte.
Les
deux marines se rencontrent près des côtes du mont Phœnix en Lycie
a proximité du port de Phœnicus (aujourd'hui Finike). Selon le
chroniqueur du IXe siècle Théophane le Confesseur, alors que
l'empereur se prépare pour la bataille, la nuit précédente, il
rêve qu'il se trouve à Thessalonique. Il relate son rêve à un
interpréteur de rêve qui lui dit que la victoire penche pour les
ennemis de l'empereur.
Finalement,
la bataille est une victoire pour les musulmans bien que les pertes
soient élevées des deux côtés. Constant II réussit de justesse à
fuir vers Constantinople. Selon Théophane, il réussit à prendre la
fuite en échangeant son uniforme avec celui de l'un de ses
officiers. Bien que la flotte arabe se replie à la suite de cette
victoire, la bataille de Phœnix en Lycie est une étape importante
dans l'histoire de la Méditerranée Byzantine et musulmane. Elle
marque l'émergence d'une marine arabe puissante, même si la flotte
Byzantine conserve la suprématie des mers.
Au
cours des 4 siècles suivant, la Méditerranée devient le théâtre
des affrontements entre musulmans et Byzantins. Cependant, à la
suite de ce désastre, les Byzantins bénéficient d'un répit dû à
l'éclatement d'une guerre civile au sein de l'Empire arabe.
Cela
donne le temps à Constant II de réorganiser les défenses
Byzantines, surtout en Méditerranée Occidentale et au sein de
l'exarchat de Carthage.
Les
premières conquêtes musulmanes donnent à ces derniers le contrôle
de ports en Syrie et en Égypte.
Désireux d'exploiter cet avantage, le gouverneur de Syrie, Muawiya, décide de construire une flotte de guerre. Il s'oppose toutefois de la sorte au calife Omar et doit attendre une succession, celle de Uthman en 644, pour débuter son projet.
Désireux d'exploiter cet avantage, le gouverneur de Syrie, Muawiya, décide de construire une flotte de guerre. Il s'oppose toutefois de la sorte au calife Omar et doit attendre une succession, celle de Uthman en 644, pour débuter son projet.
Construite
en 2 ans, la flotte musulmane attaque bientôt les îles Byzantines
de Méditerranée Orientale. Est obtenue en conquérant
Rhodes... L'année suivante, l'empereur Byzantin Constantin II mène
une flotte de 500 navires vers le Sud à la rencontre des 200 bateaux
arabes. Par hasard, la flotte musulmane, menée par Abdallah ibn
Saad, a pris la direction du nord afin d'attaquer les rivages de la
mer Egée.
Les deux flottes se rencontrent le long des côtes sud de la Turquie. En infériorité numérique manifeste, les musulmans passent toutefois à l'attaque. Comme les vaisseaux de chaque camp transportent nombre d'archers, ces derniers sont utilisés pour bombarder les navires ennemis, dans chaque camp les pertes sont importantes. Plus habiles à la manœuvre, les Byzantin semblent s'imposer en début de combat et parviennent à aborder le vaisseau amiral arabe. Le combat dégénère en abordages successifs et la bataille tire son nom de cette forêt de mâts enchevêtrés.
Plus combatifs, les musulmans s'imposent au corps-à-corps et, petit à petit, des navires Byzantins sont perdus.
La bataille tourne à la déroute pour les Byzantins qui perdent près de 400 navires. Constantin II doit passer des vêtements de matelot pour assurer sa fuite.
Cette défaite totale des Byzantins ouvre la Méditerranée aux musulmans mais, entre 656 et 661, des tensions politiques internes empêchent les Musulmans d'exploiter leur succès.
Les deux flottes se rencontrent le long des côtes sud de la Turquie. En infériorité numérique manifeste, les musulmans passent toutefois à l'attaque. Comme les vaisseaux de chaque camp transportent nombre d'archers, ces derniers sont utilisés pour bombarder les navires ennemis, dans chaque camp les pertes sont importantes. Plus habiles à la manœuvre, les Byzantin semblent s'imposer en début de combat et parviennent à aborder le vaisseau amiral arabe. Le combat dégénère en abordages successifs et la bataille tire son nom de cette forêt de mâts enchevêtrés.
Plus combatifs, les musulmans s'imposent au corps-à-corps et, petit à petit, des navires Byzantins sont perdus.
La bataille tourne à la déroute pour les Byzantins qui perdent près de 400 navires. Constantin II doit passer des vêtements de matelot pour assurer sa fuite.
Cette défaite totale des Byzantins ouvre la Méditerranée aux musulmans mais, entre 656 et 661, des tensions politiques internes empêchent les Musulmans d'exploiter leur succès.
L'historien
des relations économiques, politiques et culturelles entre les
puissances Méditerranéennes, au Moyen-Âge, ne manque pas d'avoir
sa curiosité aiguisée, son espoir éveillé devant un titre qui
annonce une étude sur la marine Byzantine jusqu'au début du IXe
siècle, Byzance, malgré les succès des musulmans consolident leur
installation sur le littoral de l'Afrique du Nord et dans le bassin
occidental de la Méditerranée, malgré leurs audacieuses attaques
contre les villes Italiennes et contre Constantinople elle-même ?
Et,
même pendant la période suivante, jusqu'au milieu du Xe siècle,
qui est marquée par la prépondérance musulmane en Méditerranée
(avec la prise de la Crète, en 827, l'occupation des côtes
méridionales de la Sicile), Byzance reste le seul partenaire des
musulmans : A la fois par ses tentatives répétées de réorganiser
sa flotte et de réviser sa politique pour porter à son adversaire
des coups décisifs et par son effort efficace tant pour régler les
échanges commerciaux entre Orient et Occident que pour canaliser
selon sa volonté les marchandises en transit sur son territoire,
pour maintenir son contrôle sur Naples, Gaète, Amalfi, la Calabre,
une partie de l'Apulie, Venise, l'Istrie et la Dalmatie, exerçant
une sorte de suzeraineté de prestige, qui lui assure une position
dominante.
Mais
Byzance utilise aussi la marine d'Amalfi, moins docile et moins
fidèle, qui ménage à la fois la protection Byzantine et les
intérêts de son commerce avec les musulmans, et devient un des
principaux (sinon le principal) transporteurs et distributeurs des
produits orientaux en Italie et par là en Occident : Amalfi
constitue donc un élément important de la vie économique
Byzantine, et établit la première liaison commerciale entre les
deux belligérants. Par contre, Naples, Salerne et Gaète, qui
entretiennent des relations commerciales avec les Calvites de Sicile
et avec les États arabes de l'Occident ne jouent pas un rôle aussi
important pour Byzance, Gênes et Pise enfin tirent parti, à leur
façon, de cette heure trouble de l'histoire Méditerranéenne :
Leurs marines deviennent adultes à l'école de la guerre musulmane,
et leurs caisses s'enrichissent, — d'or surtout — grâce aux
prises des bâtiments ennemis. Ainsi se prépare, dans cette nouvelle
vie méditerranéenne, l'essor de l'Occident à partir du XIe siècle.
Byzance ne peut faire autrement qu'essayer de se servir de ces
nouvelles forces matérielles qui sont présentes devant elle et ne
sont pas au départ hostiles. (flatteries,
brossages dans le sens du poil, endormir pour mieux étrangler et
achever) C'est en fonction des grandes données politiques
qu'est déterminée l'attitude maritime de Constantinople : L'Empire
Germanique d'abord, mais aussi les dangers pressants, Normand d'une
part, Turc Seldjucide de l'autre ; elle introduit donc de façon
assez stable les Vénitiens dans son système économique et
défensif...
Elle
sera amenée à en faire autant pour Gênes et Pise, Amalfi
disparaissant, entre temps, de la vie économique Byzantine, s'étant
rangé très tôt du côté des Normands, vainqueurs en Italie : Avec
Gênes et Pise, Byzance s'efforce de trouver un équilibre à la trop
grande influence Vénitienne. Jusqu'à la fin du XIe siècle
cependant, Byzance continue à dominer l'économie Méditerranéenne,
grâce à l'habileté de sa politique, grâce à ses appuis étrangers
qui l'aident à satisfaire ses propres besoins, grâce à sa monnaie
stable depuis plusieurs siècles, enfin et surtout grâce à la
volonté de rénover l’État, où Georges Gémiste-Pléthon rêve
de créer une nouvelle cité sur le modèle platonicien, mais des
grandes flottes Byzantines du haut Moyen-Âge subsistent seulement
les quelques navires qui interdiront à la flotte Turque l'accès de
la Corne d'Or pendant plusieurs jours, en avril-mai 1453.
Certes
les auteurs Byzantins, hantés par des préoccupations strictement
politiques, soucieux avant tout de justifier tel ou tel empereur,
hôtes d'une société raffinée et incapable de porter son attention
sur les réalités quotidiennes, personnages désabusés, accablés
par le poids d'un héritage trop lourd, ne sont pas en mesure
d'offrir une bonne documentation. Mais leurs collègues musulmans qui
découvrent un monde, s'émerveillent et veulent le décrire,
apportent une importante documentation sur la marine Byzantine
jusqu'au XIe siècle, de la même façon qu'ils lèguent la même
tâche aux archives et aux historiens de l'Occident ( de l'Italie
plus spécialement) pour le XIIe siècle et les suivants.
Cependant,
le seul dépouillement exhaustif des sources Byzantines éditées :
Sources littéraires, traités à l'usage des militaires, sources
juridiques, actes de la pratique, dessins, peuvent permettre de poser
correctement les principaux problèmes, et en élucider quelques-uns,
présenter enfin d'une manière vivante, nuancée, les difficultés
qu'offre la présentation sur tous les plans de 11 siècles
d'histoire maritime.
Dans
cet esprit, nous voudrions examiner maintenant les 3 aspects
essentiels selon lesquels cette histoire maritime demande à être
élucidée : Les bases économiques, le recrutement des hommes et
l'évolution des techniques. Il n'est pas question évidemment
d'approfondir ces 3 séries de problèmes dans le cadre de cette note
brève, mais de situer simplement les questions et d'indiquer
quelques directions de recherche.
La
construction et l'entretien de la flotte militaire et de la marine
marchande, c'est une question de financement, donc, en partie,
question de fiscalité, mais aussi d'administration et
d'approvisionnement en matières premières. Nous nous trouvons, pour
commencer, devant le problème plus général et complexe des biens
militaires : Constantin VII Porphyrogénète, dans une Novelle de
l'année 955, fixe la valeur minima des biens immeubles d'un cavalier
ou d'un marin (ploïmos) du thème de la mer Egée, de celui de Samos
et de celui des Cibyrrhéotes, à 4 livres or : « Car ceux-ci étant
autostoloi, équipés à leurs propres frais et auteretai, rameurs
eux-mêmes, assurent un lourd service. Tandis que ceux qui servent
dans la flotte impériale (de Constantinople = vassilica ploîma) et
touchent une solde, et les autres marins, peuvent ne disposer de
biens immobiliers que d'une valeur de 2 livres or, ce qui nous paraît
être suffisant. »
Les
empereurs Byzantins accordent des exemptions de charges : Des
propriétaires qui doivent normalement assurer l'équipement et
l'armement des marins, la construction des bateaux, la fourniture des
bois à rames et à charpente de bateaux, obtiennent des exemptions :
Nous les rencontrons souvent dans les documents Byzantins. Mais
quelles régions sont exemptées de ces charges, et à quel moment ?
Mieux
encore : A quelle date et dans quelles régions rencontrons-nous ces
charges pour la première fois ?
Voilà
toute une série de questions, laissées pour l'heure sans réponse.
D'autre part, à plusieurs reprises au long de son histoire, l’État
Byzantin est amené à employer des mesures exceptionnelles :
Contributions extraordinaires et taxes spéciales, pour répondre aux
besoins de la marine.
A
la fin du XIIIe siècle et durant la première moitié du XIVe
surtout, ces tentatives se multiplient. Mais les gens qui doivent
supporter ainsi, normalement ou par exception, les frais de la
construction et de l'entretien de la marine sont réticents :
Andronic
II se voit obligé, suivant les conseils de son Sénat, d'abandonner
tout effort pour entretenir la marine, « une fois le roi d'Italie
Charles disparu, le danger n'est plus urgent ».
Il
semble bien qu'il faille chercher ici, en dehors du souci d'échapper
à ces dépenses, l'influence des Génois de Constantinople : Eux qui
prêtent de l'argent et quelques bâtiments à Andronic III pendant
la guerre de ce dernier contre son grand-père, les mêmes Génois
qui, en 1348, sont prêts à conclure un traité de paix avec les
Byzantins sous la seule condition que la construction de bateaux
Byzantins cesse.
Autre
question d'ordre économique : Les matières premières nécessaires
à la construction navale, c'est toute une géographie économique de
Byzance dont nous aurions besoin, qui mettrait en cause même les
variations territoriales de l’État Byzantin : Car il y a des
provinces menacées trop souvent, riches en bois de construction.
Faut-il donc suivre les modifications multiples qui peuvent être
apportées aux frontières de l’État, parfois dans une seule année
? énumérer les villes frontalières et côtières ?
A
vrai dire, dans ce domaine, les Byzantins n'ont pas été mal placés.
Quoi qu'il arrive, ils n'ont pas besoin de recourir, comme les
musulmans, aux raids sur les côtes du Sud de l'Anatolie, de Chypre,
de Crète, de Dalmatie, etc..., pour faire du bois. Même la perte de
la « bataille des mâts », en 655, entre Rhodes et la côte
Lycienne Dans les parages de Phœnix où croissent les cyprès qui
fournissent de si beaux mâts, ne les a pas tellement affectés. Par
contre l'interdiction faite aux Vénitiens, en 971, de livrer aux
musulmans de Tarsos, de Syrie, de Chypre des armes, des bois de
marine, du fer, porte un énorme préjudice aux musulmans, et aux
marchands des côtes méridionales de l'Asie Mineure, et leur
mécontentement ne tarde pas à se manifester...
Beaucoup
d'éléments nous échappent encore désespérément dans cet ordre
de recherches : Prix de revient d'un bâtiment Byzantin, coût des
transports, bénéfices qu'on en peut tirer. Le paragraphe XVI du
Nomos Rhodion Nautikos fixe à 50 nomismata le prix du millier de
modioi d'un bateau neuf et à 30 nomismata le prix pour un vieux
bateau. Mais n'y a-t-il pas ici encore décalage entre la législation
et la réalité des années 600 à 900 ?
Nous
savons par les données que Constantin VII Porphyrogénète les
dépenses faites en vue de l'expédition navale contre les musulmans
de Crète, en 910, sous Léon VI, que les 112 dromons, les 205
pamphyles 2 et les 48 000 hommes qui y participèrent coûtent au
trésor 437 950 nomismata. Mais nous ne pourrons pas en déduire
d'indications précises sur le prix des bâtiments.
(Sommes qui n'auraient pas été investies si les musulmans n'avait
pas cette obsession de vouloir le territoire des autres)
militaire
arabe ( 636 à 831 ) - Les batailles ...
bataillescelebres.esy.es/expansionarabe/index.html
La
bataille de Yarmouk - 20 août 636 ... La bataille des Mats - 655 ...
L'année suivante, l'empereur byzantin Constantin II mena une flotte
de 500 navires vers le ...
Persée
: Problèmes de la marine byzantine
www.persee.fr/web/revues/.../ahess_0395-2649_1958_num_13_2_2743
de
H Antoniadis-Bibicou - 1958 - Cité 4 fois - Autres
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Même
la perte de la « bataille des mâts », en 655, entre Rhodes et la
côte ... pas ici encore décalage entre la législation et la
réalité des années 600 à 900 ?
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