21
AOÛT 2015
Cette
page concerne l'année 633 du calendrier julien. Ceci est une
évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que
d'un survol !
LES
PEUPLES D'ORIGINES DE LA GRANDE BRETAGNE.
Le
Strathclyde (écossais : Strathalcluith, puis Strathcluaide :
« au-delà de la Clyde ») est l'un des royaumes Celtes
Brittoniques qui résiste aux Anglo-Saxons, aux Pictes, aux Scots et
aux Vikings durant le haut Moyen-Âge avant d'être réuni au royaume
des Pictes et des Scots vers le milieu du XIe siècle.
Sa
formation, mal connue, a lieu durant la période romaine de l'île de
Bretagne (avant 410), durant la période anglo-saxonne, le
Strathclyde a comme voisins le Dal Riada et la Calédonie au nord, le
Gododdin et la Bernicie à l'est, le Rheged du nord et le Galwyddel
(Galloway) au sud (de 450 à 600), puis, la Cumbrie au sud et la
Northumbrie à l'est (à partir de 650) avant de se fondre dans
l'Écosse médiévale...
A
partir du milieu du Ve siècle, l'avancée des Anglo-Saxons sur
l'île de Bretagne sépare les Bretons insulaires en plusieurs
groupes : La majeure partie d'entre eux se trouve cantonnée
dans les terres occidentales correspondant au futur Pays de Galles et
forme par la suite les « Gallois » de Cymru, un nombre
plus réduit de Bretons est quant à lui isolé autour de la Clyde et
du Forth, au nord du mur d'Hadrien.
Ces
derniers ont constitué deux « royaumes » Celtiques, dont
un, situé le plus à l'est et nommé « Goutodin » ou
« Gododdin » (v. 390 – 425) par les sources les plus
anciennes – probablement d'après le nom de la tribu des Votadini
il est intégré à la Northumbrie anglo-saxonne sous le règne
d'Ecgfrith, fils d'Oswy († 685).
L'autre
royaume, occidental, dont l'historien Nennius rapporte la fondation
au Ve siècle, survit sous le nom écossais de « Strathclyde ».
Les rares sources Bretonnes sont quasiment muettes sur la période de
sa formation. En réalité, il semble que les territoires qui le
composent puissent être identifiés dès la période Romaine comme
un territorium, placé sous l'autorité d'un chef barbare, client de
Rome.
Le
premier de ces clients, auquel on peut attribuer le contrôle du
futur Strathclyde, garde l'ouest du mur d'Antonin. Il est connu sous
le nom de Ceretic Guletic ou, en latin, Coroticus (v. 400 – † v.
440). Auparavant, la région était placée sous l'autorité des
chefs des Damnonii, ces derniers y ont supplanté les Catuvellauni
(au milieu du IIIe siècle ?) et ont dû contenir les raids des
Irlandais, avant de signer un traité avec Rome, probablement pour la
première fois au début du IVe siècle (en 305 ?).
Si
l'on ignore tout de la réalité politique exacte dans cette région
jusqu'à la fin du VIe siècle, l'Histoire fait ensuite de ce
territoire le seul, avec le pays de Galles, qui ne soit jamais
conquis par les Angles. En fait, les Bretons du Strathclyde se
fondent avec les Scots et les Pictes qui sont leurs plus proches
voisins.
C'est
la partie septentrionale d'un autre royaume Breton, par ailleurs
mieux connu (le Rheged du nord) qui forme ensuite le centre de
gravité du Strathclyde, du moins si l'on se réfère à la tradition
Bretonne d'abord rapportée par Nennius : Le plus grand roi de
Rheged, Urien Rheged (v. 570 – v. 590), a en effet pu être
assimilé au fondateur de la dynastie qui règne sur le Strathclyde
au VIIe siècle.
Vers
616 – 632, la partie septentrionale du Rheged du nord, en effet,
tombe aux mains du roi des Angles de Bernicie, Edwin, avant de
devenir une partie de la Northumbrie à la suite d'une alliance entre
la dynastie Bretonne de Rheged et la dynastie des Angles.
Cependant,
certains des territoires Bretons du Rheged du nord demeurent hors du
pouvoir des Angles et sont alors rattachés aux territoires du
Strathclyde : Ce dernier royaume gagne ainsi Dumfries, une
partie du Galloway picte (le Galwyddel), et une partie de la Cumbrie
(Cumbria, qui tire son nom du Breton Cymri).
Peu
après, le Strathclyde doit lutter contre les Scots du Dal Riada (le
roi de ces derniers, Domnall Brecc, est tué lors d'une bataille
contre le Strathclyde en 642)
En
parallèle, l'expansion des Northumbriens qui s'est poursuivie vers
le nord durant la majeure partie du VIIe siècle prend fin avec
la mort d'Ecgfrith, en 685, lors de la bataille de Nechtansmere
contre les Pictes.
Au
Ve siècle, lors des premières invasions anglo-saxonnes, le pays des
Welches, ou Gallois, représentaient toute la Grande-Bretagne depuis
la Manche jusqu'au mur d'Antonin. Au Nord, la Calédonie est habitée
par des peuples ennemis, les Pictes et les Scots (qui viennent de
l'Irlande). Ces derniers s'emparent même, à la fin du IVe siècle,
de toutes les côtes occidentales de l'île, depuis l'extrême Nord
jusqu'à la Manche. Ils sont expulsés au Ve siècle par les
indigènes à la suite de luttes fort obscures et sur lesquelles nous
manquons de témoignages précis. Durant les Ve et VIe siècles,
l'étendue occupée par les Welches est réduite de moitié et
ceux-ci perdent la partie orientale de leur territoire.
Outre le Pays de Galles actuel, beaucoup plus étendu alors et s'avançant au delà de la Severn, on compte : Au Sud du canal de Bristol l'ancienne Domnonée (Devonshire, Cornwall, Gloucestershire), plus le territoire occupé par le Somersetshire et le Wiltshire (en partie). Au Nord, de la Dee au golfe de Solway, les royaumes mal déterminés de Reghed (les comtés actuels de Lancaster et Chester), et Eiden (le Westmoreland et le Cumberland). Du Solway aux golfes de la Clyde et du Forth,
On
connaît 4 royaumes :
Strath
Clyde, dans la vallée de la Clyde avec Arclwyd, aujourd'hui
Dumbarton, pour capitale.
Au
Sud du Strath Clyde, l'Argoëd ( pays des bois), ancien territoire
des Selgovii.
A
l'Ouest de celui-ci, dans le Galloway actuel, la Tir Reivonioc, dont
le nom rappelle le Retigonius sinus de Ptolémée.
Enfin,
entre la Clyde et le Forth, le Gododin formé par les anciennes
tribus des Gadeni et des Otadeni.
Ce
dernier État, le plus oriental de ces royaumes du Nord, est le plus
exposé aux attaques des Northumbriens et le plus célèbre de la
littérature indigène (La Borderie, les Bretons insulaires et les
Anglo-Saxons du Ve au VIIe siècle, Paris, 1873, in-12, pp.
115-119).
Durant
leurs longues luttes contre les envahisseurs, les indigènes sentent
la nécessité de faire renaître une solidarité étouffée par la
conquête Romaine. Ils se donnent le nom de compatriotes, par
opposition aux étrangers envahisseurs, Cymro, au pluriel Cymri.
Ils
appellent leur pays Cymru, leur langue le cymraeg. Ce nom de Cymro
n'a absolument rien à faire avec celui de Kymris, peuple fabuleux dû
à l'imagination d'Amédée Thierry. Il est formé de deux mots de la
vieille langue Bretonne : com ou con (avec) et brog (pays).
Un
peuple Gaulois, les Allobrogae, a porté un nom dont le second terme
est identique et dont la signification est la même. Il faut
remarquer, en outre, que, du VIIe au IXe siècle, le nom de Cambrie
(Cymru) désigne surtout la Bretagne du Nord, du Cumberland et du
Strath Clyde (Phillimore, dans la revue Galloise Y Cymmrodor, 1890,
t. XI, pp. 97 et suiv.). Jusqu'au Xe siècle, l'histoire du Wales
comprend donc celle de tout l'Ouest de l'île.
Il
ne peut être question ici de retracer l'histoire, du reste fort
obscure, des chefs qui, pendant plusieurs siècles, dirigent la lutte
des Bretons contre les envahisseurs. On se contentera de mentionner
quelques noms célèbres et les faits les plus caractéristiques.
Dès
le commencement du Ve siècle, après l'abandon de l'île par les
troupes et l'administration Romaine, le pays se divise en une foule
de petites principautés indigènes... Incapables de lutter contre
les envahisseurs, Pictes, Scots et Saxons, elles sentent la nécessité
de certaines ligues, au moins temporaires, et reconnaissent
l'autorité de chefs militaires suprêmes.
Pour
la deuxième moitié du Ve siècle, nous connaissons les noms de
Vortigern et du Romain Ambrosius Aurelianus. Au VIe siècle, il
semble qu'il se soit formé deux lignes, l'une au Nord de la Dee,
avec pour chef Dutigern et a lutté contre les Northumbriens,
l'autre, à l'Ouest et au Sud, a été dirigée par Maelgwn, roi de
Gwynedd (l'ancienne Venedotia, partie Nord du Pays de Galles actuel).
Ce dernier est assez connu, grâce aux invectives, plus ou moins
méritées, que lui prodigue Gildas.
- Il meurt vers le milieu du VIe siècle, en 547 selon les Annales Cambriae. Passons sur les exploits fabuleux d'Arthur (au VIe siècle), et aussi sur ceux de Menezoc, d'Urien, de son fils Owen, etc...
Ces
derniers sont mentionnés dans des poèmes attribuées aux bardes
Aneurin, Taliesin et Llywarch-Len (La littérature galloise). Il est
possible qu'ils renferment un fonds historique réel, mais, comme ils
nous sont parvenus dans des manuscrits très postérieurs (XIIe-XIIIe
siècles), qui ont défiguré la langue au point de la rendre presque
inintelligible, la critique historique n'en peut rien tirer de sûr.
Ce
qui en ressort néanmoins, c'est que les Bretons du Nord essuient de
terribles défaites à la fin du VIe et au commencement du VIIe
siècle, ce qui est confirmé par d'autres sources. Aethelfrith (mort
en 617), roi de Northumberland par la réunion des deux royaumes
Anglais de Bernicie et de Deira, surpasse en ravages, s'il est
possible, son grand-père Ida.
Allié
aux Pictes, il triomphe à Doegsanstan (603) des Bretons du Nord
alliés au roi des Scots, Aegdan,
En
606, il bat les Cambriens à Chester et égorge les moines Bretons de
l'abbaye de Bangor. Au Sud, la population indigène subit aussi
des revers.
En
552, Old Sarum (Salisbury) tombe au pouvoir des West Saxons.
En
577, leur roi, Ceawlin, s'empare de Bath, Gloucester, Cirencester.
Vaincus
en 591, à Wodnesburg, les Saxons du Wessex semblent un instant avoir
renoncé à poursuivre leurs conquêtes dans la Domnonée, mais, en
614, sous le roi Cynegils, ils battent les Welches du Sud-Ouest dont
la frontière est reportée à la rivière d'Exe. Le territoire de
ces derniers ne comprend plus guère que les comtés actuels de Devon
et de Cornwall (Cornouailles), puis ce dernier seulement après une
nouvelle défaite à Penn (Sommerset) en 658.
Acculés
dans cette presqu'île, ils luttent péniblement pendant près de
deux siècles encore jusqu'à ce que Egbert, roi de Wessex, les ait
soumis définitivement (au IXe siècle). Ces dernières guerres,
quoique fort sanglantes, ne sont pas néanmoins des luttes
d'extermination comme aux Ve et VIe siècles les habitants de cette
région conservent encore très longtemps leurs mœurs et leurs
usages, et leur langue Celtique, le cornique, ne s'est éteint qu'au
XVIIIe siècle...Tandis que l'extrême Nord et le Sud du Wales
éprouvent ainsi revers sur revers, la partie centrale lutte avec
plus de succès. Sous son chef audacieux, Cadwallawn, roi de Gwynedd
(North Wales) elle prend même l'offensive. Allié au roi païen de
Mercie, Penda, dont il égale la férocité, Cadwallawn attaque
Edwin, roi de Northumbrie. Dans une bataille livrée à Hatfield (9
km de Duncaster [Yorkshire]), le 12 octobre 633, ce dernier est tué
avec ses fils et la Northumbrie mise à feu et à sang...
«
Il court (Cadwallawn) longtemps par toutes les provinces des
Northumbriens en les ravageant, résolu d'extirper la race des
Anglais du sol de la Bretagne. » (Bède).
A
Cadwallawn (tué en 634) succède son fils Cadwaladr. Bien qu'il soit
célèbre dans la littérature Galloise, on ne sait presque rien
d'historique sur lui. Il meurt, en 664, de la peste qui désole la
Bretagne. Son voyage à Rome est une fable empruntée à l'histoire
véritable de Caedwalla, roi de Wessex, qui meurt à Rome (en 688).
Malgré leur valeur, les rois Osric et Oswald (tué le 5 août 642)
partagent le sort d'Edwin. La Northumbrie semble perdue. Penda, à la
tête des Merciens, des Bretons, des Est-Anglais, se jette contre
Oswiu, frère et successeur d'Oswald, mais il est vaincu et tué le
15 novembre 655 à Winwedfield (près de Leeds [Yorkshire]). Sa mort
met fin à la suprématie de la Mercie et, par contre-coup, a les
conséquences les plus funestes pour ses alliés Welches.
«
Tous les royaumes bretons situés au Nord de la Dee, sur les
territoires actuels des comtés de Chester, de Lancastre et de
Westmoreland, sont balayés définitivement après la bataille de
Winwaed et pour toujours occupés par les Northumbres. » (La
Borderie).
Néanmoins,
les royaumes Bretons situés entre les deux murs romains et même le
pays des Cambriens, au Sud du golfe de Solway (Cumberland)
maintiennent leur indépendance pendant plusieurs siècles. Toutes
ces populations du Nord et de l'Ouest continuent à être de
dangereux ennemis pour les Angles. Le fils même du vainqueur de
Winwedfield, le puissant roi des Northumbres, Egfrith, est vaincu et
tué par les Pictes en 685. Un de ses successeurs, Eadbert, enlève à
Dunnagual, roi de Strathclyde, une partie du comté d'Ayr actuel
(740).
A
la fin du VIIIe siècle, la Northumbrie tombe dans l'anarchie. Mais
les Bretons de Strathclyde rencontrent de nouveaux ennemis dans les
Danois et surtout les Scots et les Pictes. Ils luttent, non sans
succès, contre Konneth Mac-Alpine (844-860), qui, ayant réuni sous
sa domination ces deux derniers peuples, peut être regardé comme le
premier roi d’Écosse. Depuis 908, la Strathclyde est gouvernée
par des princes de la maison royale d’Écosse, tout en continuant à
former un royaume à part, vassal nominal des rois d'Angleterre. Au
cours du XIe siècle, ce royaume se fond peu à peu avec celui des
rois de Scone et, depuis lors, son histoire se confond avec celle de
l’Écosse.
On
décrit traditionnellement, depuis l'historien médiéval Bède
(VIIIe siècle), l'Écosse comme occupée par 4 peuples, les Scotti
ou Scoti, les Brettones, les Picti et les Angli. Il faut en ajouter
un cinquième : Les « hommes du Nord », Scandinaves
venus d'au delà de la mer du Nord, qui s'implantent précisément à
partir du VIIIe siècle. Ce sont les luttes entre ces 5 peuples,
leurs avancées et reculs successifs, leur fusion progressive enfin,
qui sont à l'origine de l'Écosse en tant que royaume et que nation.
Les
Scots (Scoti ou Scotti) sont de nouveaux venus au VIe siècle dans ce
qui est aujourd'hui l'Écosse. Leur pays d'origine est le royaume de
Dalriada, ou Dal Riata, dans l'actuel Ulster (Irlande du Nord).
La tradition Irlandaise raconte comment le prince Scot Fergus Mor est arrivé d'Irlande avec ses frères Loarn et Angus, vers l'an 500, à la suite d'une sombre histoire de vengeance et de proscription ils se sont installés d'abord dans les îles les plus proches de la côte Irlandaise, Mull, Islay, Jura, puis dans la presqu'île de Kintyre, et ont rapidement pris pied sur la terre ferme, depuis l'embouchure de la Clyde au sud jusqu'au Glen Mor, ou Great Glen, au nord.
Les Scots nomment Dalriada leur nouveau territoire, comme celui qu'ils ont laissé derrière eux en Irlande, de fait, l'unité culturelle des deux pays, de chaque côté de la mer, subsiste longtemps. C'est un peuple Celte de la famille » Goïdélique » : Sa langue, qui survit en Écosse sous le nom de gaélique ou d'erse, est très proche de l'irlandais.
L'histoire interne des Scots d'Écosse est assez mal connue jusqu'au VIIIe siècle. Chacun des trois frères Fergus, Loarn et Angus donne naissance à une dynastie, mais celle de Fergus a la prééminence. Très vite les Scots s'affirment comme un peuple expansionniste et conquérant, s'attaquant à l'est aux Pictes, et au sud aux Britons.
Une alternance de victoires et de défaites marque leurs progrès, mais un roi tel qu'Aedan, descendant de Fergus, à la fin du VIe siècle, fait figure de grand conquérant : Il bat les Pictes à plusieurs reprises, étend son influence chez les Britons de Strathclyde, repousse les attaques des Anglo-Saxons de Northumbrie. Cependant une coalition de Pictes et d'Anglo-Saxons lui inflige une sévère défaite en 603, et son petit-fils Domnall Brecc est vaincu et tué en 642 par le roi de Strathclyde.
Tard venus dans l'histoire de l'Écosse, les Scots doivent finir, après 3 ou 4 siècles de luttes et de succès et revers alternés, par en dominer la totalité du territoire et par lui donner leur nom. Ils sont en cela grandement aidés par la force évangéliste du christianisme, qu'ils ont apporté d'Irlande et qui, grâce à eux, s'étend aux Pictes et plus tard aux envahisseurs Nordiques. Nous y reviendrons, car l'évangélisation de Saint Columba et de ses disciples joue un rôle essentiel dans la naissance de la nation Écossaise.
La tradition Irlandaise raconte comment le prince Scot Fergus Mor est arrivé d'Irlande avec ses frères Loarn et Angus, vers l'an 500, à la suite d'une sombre histoire de vengeance et de proscription ils se sont installés d'abord dans les îles les plus proches de la côte Irlandaise, Mull, Islay, Jura, puis dans la presqu'île de Kintyre, et ont rapidement pris pied sur la terre ferme, depuis l'embouchure de la Clyde au sud jusqu'au Glen Mor, ou Great Glen, au nord.
Les Scots nomment Dalriada leur nouveau territoire, comme celui qu'ils ont laissé derrière eux en Irlande, de fait, l'unité culturelle des deux pays, de chaque côté de la mer, subsiste longtemps. C'est un peuple Celte de la famille » Goïdélique » : Sa langue, qui survit en Écosse sous le nom de gaélique ou d'erse, est très proche de l'irlandais.
L'histoire interne des Scots d'Écosse est assez mal connue jusqu'au VIIIe siècle. Chacun des trois frères Fergus, Loarn et Angus donne naissance à une dynastie, mais celle de Fergus a la prééminence. Très vite les Scots s'affirment comme un peuple expansionniste et conquérant, s'attaquant à l'est aux Pictes, et au sud aux Britons.
Une alternance de victoires et de défaites marque leurs progrès, mais un roi tel qu'Aedan, descendant de Fergus, à la fin du VIe siècle, fait figure de grand conquérant : Il bat les Pictes à plusieurs reprises, étend son influence chez les Britons de Strathclyde, repousse les attaques des Anglo-Saxons de Northumbrie. Cependant une coalition de Pictes et d'Anglo-Saxons lui inflige une sévère défaite en 603, et son petit-fils Domnall Brecc est vaincu et tué en 642 par le roi de Strathclyde.
Tard venus dans l'histoire de l'Écosse, les Scots doivent finir, après 3 ou 4 siècles de luttes et de succès et revers alternés, par en dominer la totalité du territoire et par lui donner leur nom. Ils sont en cela grandement aidés par la force évangéliste du christianisme, qu'ils ont apporté d'Irlande et qui, grâce à eux, s'étend aux Pictes et plus tard aux envahisseurs Nordiques. Nous y reviendrons, car l'évangélisation de Saint Columba et de ses disciples joue un rôle essentiel dans la naissance de la nation Écossaise.
Les
Brettones dont parle Bêde occupent, aux Ve-VIe siècles, un vaste
territoire au sud de l'Écosse actuelle, en gros au sud de la Clyde
et du Forth, débordant très largement sur l'Angleterre
d'aujourd'hui jusqu'au pays de Galles inclus. C'est en fait le même
peuple Celte que les Gallois, que seules les vicissitudes de
l'histoire ont séparé de ceux-ci par suite de l'invasion des
Anglo-Saxons et des Scandinaves. À l'inverse des Pictes, il n'y a
donc aucun mystère dans l'origine des Britons et dans leur
appartenance ethnique. Ce sont des Celtes « brittoniques »
(ce qui les différencie d'emblée des Scots, « Celtes
goïdéliques »), appartenant à la même famille que les
autres peuples Celtes qui occupent l'Angleterre (Britannia) à
l'arrivée des Romains.
LE MUR D'ANTONIN |
Ils sont eux-mêmes divisés en 2
groupes, l'un à l'est sur la mer du Nord (Lothian), l'autre à
l'ouest sur la mer d'Irlande. Le premier groupe, que les poèmes
épiques Gallois appellent Gododdin, n'était autre que les Votadini
cités au IIe siècle par Claude Ptolémée, il est le premier à
succomber aux attaques des Anglo-Saxons dès le VIIe siècle : Le roi
Anglo-Saxon Oswiu, ou Oswy, épouse la princesse Britonne Riemmelth,
et leur fils Egfrith unit le royaume de Gododdin au royaume
Anglo-Saxon de Northumbrie.
Les Britons de l'Ouest - Brigantes dans la liste de Ptolémée résistent plus longtemps. Le chroniqueur Nennius, au Ve siècle, a recueilli le souvenir de leur roi fondateur, Urien Rheged, qui règne de Carlisle jusqu'à la Clyde est assassiné par son rival Morcant.
Les Britons de l'Ouest - Brigantes dans la liste de Ptolémée résistent plus longtemps. Le chroniqueur Nennius, au Ve siècle, a recueilli le souvenir de leur roi fondateur, Urien Rheged, qui règne de Carlisle jusqu'à la Clyde est assassiné par son rival Morcant.
Ce
royaume, connu sous le nom de « royaume de Strathclyde »
(vallée de la Clyde), est le plus évolué des peuples de l'actuelle
Écosse du point de vue de la civilisation. Les Britons de
Strathclyde ont été en étroit contact avec les Romains pendant 2
ou 3 siècles, puisque leur territoire s'étend essentiellement au
sud du mur d'Antonin, et ils ont reçu d'eux l'art de l'écriture
ainsi que le christianisme.
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L'apôtre
de l'Irlande, Saint Patrick (en latin Patricius), est un Briton
romanisé qui a vécu en Gaule avant d'évangéliser l'« île
d'Occident » au Ve siècle.
Les légendes et traditions des Britons nous ont été transmises en grande partie par les poèmes épiques Gallois du Moyen-Âge. On y voit entre autres le barde-prophète Myrddin devenu fou après la mort du roi Gwenddolen en 573 et vivant en ermite dans la forêt de Calyddon (Caledonia) : C'est le Merlin du « cycle Breton » qui nous est familier.
Mais l'incapacité des Britons à s'unir et à s'organiser de façon cohérente les condamne à l'infériorité face à leurs ennemis. Nous avons vu que dès le VIIe siècle les Anglo-Saxons font disparaître le briton de l'Est. Celui de l'Ouest a surtout affaire aux Scots venus d'Irlande, qui finissent par absorber le Strathclyde, après plusieurs siècles de guerres et d'alliances dynastiques, tandis les Anglo-Saxons conquièrent Carlisle et le sud du royaume Briton, séparé de ses frères Gallois depuis 613. Nous avons déjà rencontré les Pictes, les « hommes peints », qui ne sont autres que les Caledonii d'Agricola, occupants du nord de l'Écosse au delà du Forth (y compris, à l'origine, les Orcades et les Shetland), ils ont été l'âme de la résistance aux Romains et ont su conserver jalousement leur indépendance.
Pourtant, tout ou presque tout est mystérieux en eux. Les historiens Écossais parlent volontiers de l'énigme Picte, et l'imagination populaire brode sur ce thème jusqu'aux limites de la science-fiction, au point qu'on a pu parler de « pictomanie » avec tous les excès que ce genre de passion comporte. Nous ignorons quelle langue ils parlaient, le missionnaire Irlandais Columba, nous l'avons vu, avait besoin d'interprètes au VIe siècle pour se faire comprendre d'eux, et les témoignages que nous possédons sur eux sont contradictoires. Celtes, « proto-Celtes », ou population autochtone pré-Celtique, toutes les hypothèses ont été formulées, sans qu’aucune ne s’impose absolument. Les Pictes ont laissé d'abondants monuments archéologiques, dont l'interprétation est difficile, faute de datation précise. Ce sont essentiellement des pierres dressées, couvertes de figures gravées, les unes géométriques (y compris des croix après la christianisation), les autres figuratives, quadrupèdes, oiseaux, chaudrons, chariots à roues. Ces pierres, dites « symboliques », ont sans doute une valeur religieuse, peut-être funéraire, sans qu'on soit en mesure de l'affirmer.
Tout aussi mystérieuses sont les inscriptions, en alphabet « ogamique » (système d'encoches gravées sur la pierre d'après l'alphabet latin) qui donnent des mots incompréhensibles et imprononçables tels que ATTOCUHETTS AHEHHTANN HCCVVEVV NEHHTONS ou BESMEQQNANAMMOVVEZ. S'agit-il d'un langage codé, ou de symboles ésotériques non littéraux, cela aussi nous l'ignorons...
C'est le moine Anglais Bède, au VIe siècle, qui parle des Pictes avec le plus de détails, mais, de par son origine même, il les décrit « de l'extérieur » et sans excès de sympathie. Il affirme, ce que nous savons aussi par d'autres sources, que chez eux la succession de la royauté se fait non pas de père en fils, mais par filiation féminine : Système original qui fait le plus souvent du neveu le successeur de l'oncle, au détriment des fils. On conçoit que les rivalités aient été fréquentes, et aussi les assassinats entre cousins... Une autre conséquence du système est que, les filles et sœurs de rois épousant fréquemment des chefs étrangers, la royauté Picte est ainsi transmise à des fils de princes d'autres pays : C'est ainsi, peut-être, que le Scot Kenneth Mac Alpin finit par unir les deux royaumes. Ce régime de transmission matrilinéaire frappe les étrangers et continue à fournir matière à d'abondantes discussions entre les ethnologues d'aujourd'hui.
D'autres groupes s'établissent au nord du Humber, autour d'York et de Bamburgh, sous le nom de Bernicia et de Deira. Ces 2 groupes fusionnent ensuite pour former le royaume de Northumbria, qui s'affirme, au VIIe siècle, comme l'une des puissances principales de l'île Britannique et fait preuve d'une force conquérante lourde de conséquences pour l'avenir. À l'inverse des Britons et des Scots (et peut être des Pictes), les Anglo-Saxons ne sont pas des Celtes, mais des Germains. Ils sont païens à l'origine, mais adoptent le christianisme à partir du VIe siècle grâce à l'évangélisation de l'évêque Augustin, envoyé par le pape Grégoire le Grand. La chose a son importance, car il s'agit d'une autre forme de christianisme que celle des Scots et des Britons : Ce sera, au VIIIe siècle, l'un des points de discorde les plus marqués entre les 2 civilisations.
Dès 603, le roi Anglo-Saxon de Northumbrie Aetheifrith bat les Scots de Dalriada à « Degrastan » (lieu non identifié), puis, 10 ans plus tard, les Britons à Chester... Le récit de cette dernière bataille, sous la plume de Bède, contient un épisode caractéristique : Des moines Irlandais de Bangor, venus pour soutenir de leurs prières leurs frères Celtes, sont massacrés après la défaite par les Anglo-Saxons, et Bède, lui-même moine, mais Anglo-Saxon, attribue leur punition par Dieu au fait qu'ils ont refusé de se rallier à la liturgie Romaine. La bataille de Chester, grande victoire pour les Anglo-Saxons, leur permet d'atteindre la mer d'Irlande et sépare définitivement les Britons de Strathclyde de leurs frères du pays de Galles.
Les légendes et traditions des Britons nous ont été transmises en grande partie par les poèmes épiques Gallois du Moyen-Âge. On y voit entre autres le barde-prophète Myrddin devenu fou après la mort du roi Gwenddolen en 573 et vivant en ermite dans la forêt de Calyddon (Caledonia) : C'est le Merlin du « cycle Breton » qui nous est familier.
Mais l'incapacité des Britons à s'unir et à s'organiser de façon cohérente les condamne à l'infériorité face à leurs ennemis. Nous avons vu que dès le VIIe siècle les Anglo-Saxons font disparaître le briton de l'Est. Celui de l'Ouest a surtout affaire aux Scots venus d'Irlande, qui finissent par absorber le Strathclyde, après plusieurs siècles de guerres et d'alliances dynastiques, tandis les Anglo-Saxons conquièrent Carlisle et le sud du royaume Briton, séparé de ses frères Gallois depuis 613. Nous avons déjà rencontré les Pictes, les « hommes peints », qui ne sont autres que les Caledonii d'Agricola, occupants du nord de l'Écosse au delà du Forth (y compris, à l'origine, les Orcades et les Shetland), ils ont été l'âme de la résistance aux Romains et ont su conserver jalousement leur indépendance.
Pourtant, tout ou presque tout est mystérieux en eux. Les historiens Écossais parlent volontiers de l'énigme Picte, et l'imagination populaire brode sur ce thème jusqu'aux limites de la science-fiction, au point qu'on a pu parler de « pictomanie » avec tous les excès que ce genre de passion comporte. Nous ignorons quelle langue ils parlaient, le missionnaire Irlandais Columba, nous l'avons vu, avait besoin d'interprètes au VIe siècle pour se faire comprendre d'eux, et les témoignages que nous possédons sur eux sont contradictoires. Celtes, « proto-Celtes », ou population autochtone pré-Celtique, toutes les hypothèses ont été formulées, sans qu’aucune ne s’impose absolument. Les Pictes ont laissé d'abondants monuments archéologiques, dont l'interprétation est difficile, faute de datation précise. Ce sont essentiellement des pierres dressées, couvertes de figures gravées, les unes géométriques (y compris des croix après la christianisation), les autres figuratives, quadrupèdes, oiseaux, chaudrons, chariots à roues. Ces pierres, dites « symboliques », ont sans doute une valeur religieuse, peut-être funéraire, sans qu'on soit en mesure de l'affirmer.
Tout aussi mystérieuses sont les inscriptions, en alphabet « ogamique » (système d'encoches gravées sur la pierre d'après l'alphabet latin) qui donnent des mots incompréhensibles et imprononçables tels que ATTOCUHETTS AHEHHTANN HCCVVEVV NEHHTONS ou BESMEQQNANAMMOVVEZ. S'agit-il d'un langage codé, ou de symboles ésotériques non littéraux, cela aussi nous l'ignorons...
C'est le moine Anglais Bède, au VIe siècle, qui parle des Pictes avec le plus de détails, mais, de par son origine même, il les décrit « de l'extérieur » et sans excès de sympathie. Il affirme, ce que nous savons aussi par d'autres sources, que chez eux la succession de la royauté se fait non pas de père en fils, mais par filiation féminine : Système original qui fait le plus souvent du neveu le successeur de l'oncle, au détriment des fils. On conçoit que les rivalités aient été fréquentes, et aussi les assassinats entre cousins... Une autre conséquence du système est que, les filles et sœurs de rois épousant fréquemment des chefs étrangers, la royauté Picte est ainsi transmise à des fils de princes d'autres pays : C'est ainsi, peut-être, que le Scot Kenneth Mac Alpin finit par unir les deux royaumes. Ce régime de transmission matrilinéaire frappe les étrangers et continue à fournir matière à d'abondantes discussions entre les ethnologues d'aujourd'hui.
D'autres groupes s'établissent au nord du Humber, autour d'York et de Bamburgh, sous le nom de Bernicia et de Deira. Ces 2 groupes fusionnent ensuite pour former le royaume de Northumbria, qui s'affirme, au VIIe siècle, comme l'une des puissances principales de l'île Britannique et fait preuve d'une force conquérante lourde de conséquences pour l'avenir. À l'inverse des Britons et des Scots (et peut être des Pictes), les Anglo-Saxons ne sont pas des Celtes, mais des Germains. Ils sont païens à l'origine, mais adoptent le christianisme à partir du VIe siècle grâce à l'évangélisation de l'évêque Augustin, envoyé par le pape Grégoire le Grand. La chose a son importance, car il s'agit d'une autre forme de christianisme que celle des Scots et des Britons : Ce sera, au VIIIe siècle, l'un des points de discorde les plus marqués entre les 2 civilisations.
Dès 603, le roi Anglo-Saxon de Northumbrie Aetheifrith bat les Scots de Dalriada à « Degrastan » (lieu non identifié), puis, 10 ans plus tard, les Britons à Chester... Le récit de cette dernière bataille, sous la plume de Bède, contient un épisode caractéristique : Des moines Irlandais de Bangor, venus pour soutenir de leurs prières leurs frères Celtes, sont massacrés après la défaite par les Anglo-Saxons, et Bède, lui-même moine, mais Anglo-Saxon, attribue leur punition par Dieu au fait qu'ils ont refusé de se rallier à la liturgie Romaine. La bataille de Chester, grande victoire pour les Anglo-Saxons, leur permet d'atteindre la mer d'Irlande et sépare définitivement les Britons de Strathclyde de leurs frères du pays de Galles.
I,
Gallois contre Anglo-saxons et Normands.
www.cosmovisions.com/histGalles01.htm
Dans
une bataille livrée à Hatfield (9 km de Duncaster [Yorkshire]), le
12 octobre 633, ce dernier ... Tous les royaumes bretons situés au
Nord de la Dee, sur les territoires ... Mais les Bretons de
Strathclyde rencontrent de nouveaux ennemis dans les ... Mais, dès
l'année suivante, une armée saxonne attaquait l'île de Mona.
Les
peuples Écossais - Vampire Cyberpunk
nexus.megabb.com/t1391-les-peuples-ecossais
3
nov. 2000 - Ce royaume, connu sous le nom de " royaume de
Strathclyde " (vallée ... (Caledonia): c'est le Merlin du "
cycle breton " qui nous est familier. .... On doit cependant
constater que, peu d'années après, les dégâts .... Sous les rois
Oswald et Oswiu (633-670), la Northumbrie anglo saxonne s'étend vers
le nord.
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