mercredi 9 mars 2016

EN REMONTANT LE TEMPS...433



4 MARS 2016...

Cette page concerne l'année 433 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

LES CHEMINEMENTS SUBTILES ET ALLUSIFS D'UN POÈTE CHINOIS



Xie Lingyun ( chinois : 謝靈運; Wade-Giles : Hsieh Ling-yun; 385-433), également connu sous le duc de Kangle (康樂公), est l' un des plus grands Chinois poètes des Dynasties du Nord et du Sud et un habile poète.

Xie Lingyun est un descendant de 2 des familles Chinoises les plus importantes les Jin les Wang. Son grand-père est le général Xie Xuan , un général connu pour repousser l'armée de Qin l'Ancien à la bataille de la rivière Fei, empêchant ainsi l'ex-empereur Qin Fu jian de détruire Jin, et permettant ainsi la poursuite des royaumes dynastiques du sud.

Son père est mort tôt, et le garçon a été élevé par un moine bouddhiste, Du Ming, dans ce qui est alors Qiantang mais maintenant Hangzhou, une métropole cosmopolite à l'extrémité sud du Grand Canal , un axe pour le commerce maritime et le transport vers et depuis le nord, et une zone très célèbre pour ses paysages de collines environnantes et le spectaculaire lac de l' Ouest ... De
retour à la maison du monastère en 399, Xie a conservé une vie bouddhiste pratique. En outre, l'histoire de la famille elle-même est une merveille de pittoresque.  Situé dans le Shi'ning moderne canton de Shangyu dans la province de Zhejiang. Le Domaine a été soigneusement choisi par son grand-père, tant pour l'esthétique que pour son isolement. Celui-ci comprend une colline importante au nord, sur laquelle se dresse la propriété familiale, et il y a une colline correspondant au sud, chaque colline occupée de falaises escarpées, de cours d'eau en cascade et, entre les deux collines se trouve un lac.
La maison familiale sur la colline du nord est plantée sur un terrain en terrasse composé de vergers bien organisés, de jardins, de sentiers pédestres, et de pavillons fleuris, dans l'esprit de préserver et d'augmenter le plaisir du spectateur. La colline sud pendant la jeunesse de Xie Lingyun a été laissée sauvage, mais, entre les deux il y a toute une série de champs et de cultures ainsi que des zones naturelles hébergeant plantes et animaux sauvages.

Pendant cette période de turbulence la propriété familiale isolée n'est pas sans danger et, lors d'une rébellion majeure, la famille a abandonné le Pays vivant dans la sécurité relative de la capitale, Jiankang (moderne Nanjing ). La famille Xie a reçu comme résidence officielle un manoir de fantaisie, parmi les premiers concernant le luxe et la mode de cette époque, le jeune duc, est à l'aise sur le plan financier (ayant hérité d'un fief de 3 000 feux, avec le titre ducal)...

Xie Lingyun devient fonctionnaire dans le Jin de l' Est , pendant la rébellion démantelée par le général Liu Yu. Cependant, cela ne sera qu'une étape dans la carrière du général, plus tard, il renverse la dynastie Jin de l'Est et établit la dynastie Liu Song en devenant Empereur Wu. 

Après son retour à la succession de la famille dans Shi'ning (Shangyu), où il a passé un temps considérable à moderniser la colline du sud peu cultivée. Il part en expéditions d'exploration, accompagné par des dizaines de fonctionnaires, qui ont souvent rencontrés des pirates dans les zones les plus densément végétalisées des provinces environnantes.
Xie Lingyun est également célèbre pour avoir inventé et utilisé un type de bottes en bois avec des pointes qu'il peut retirer ou ajuster selon qu'il est au niveau du sol ou sur une pente vers le haut ou vers le bas.
A la même époque on lit dans la capitale ses poèmes, qui sont bien appréciés... Les poèmes de sa période Shi'ning sont encore connus.

Pendant ce temps, les changements politiques ont continué sans relâche, et Xie est empêtré dedans. 
En 426, le nouveau souverain le convoque au tribunal, puis le prive 2 ans de fonctions et de pouvoir réel. Après deux autres années en disponibilité il revient en 430 pour se défendre contre les charges alléguées par son préfet local.
En 431, il est relégué à Fuzhou dans le Jiangxi , puis l'année suivante exilé à Guangzhou : Xie Lingyun est ensuite condamné à mort en 433. Il y écrit son dernier poème, déplorant que sa mort ne soit pas sur l'un de ses sommets bien-aimés.

Xie Lingyun est un poète de la nature ou du paysage se concentrant sur ​​la « montagne et les cours d' eau », en contraste avec le « champ et le jardin » Sa poésie est allusive et complexe, avec une influence bouddhiste.

Xie est influencé par la tradition fu comprenant souvent des descriptions éloquentes des beautés de la nature; en effet, Xie lui-même écrit son célèbre « Fu en rentrant dans les montagnes » dans ce style : Cependant, la force de Xie est de distiller l'essence de ce type de Fu et d'adapter et de le comprimer dans la plus pure forme poétique.

Considéré comme l'ancêtre Chinois de la poésie louant le paysage (poésie de shanshui ), la réputation de Xie Lingyun comme un grand poète reste sûr, car connue depuis plus de 1 000 ans. Le ji Wangchuan par Wang Wei et Pei Di qui décrit les caractéristiques du paysage de la succession de Wang près de Chang'an, montre notamment l'influence de la poésie de Xie Lingyun décrivant les caractéristiques du paysage autour de sa propriété près du Lac de l'Ouest.

Parmi les maints joyaux et curiosités que nous a conservé le Yutai Xinyong, cette belle anthologie de poésie galante composée par Xu Lingyun entre 533 et 535, on a la surprise de trouver sous le nom de Xie Lingyun (385-433) ces Deux poèmes échangés dans la rivière de Dongyang, 2 pièces qui n'en font qu'une en réalité :
Charmante est cette dame, dont je ne sais le nom,
Qui baigne ses blancs pieds dans le fil du courant.
La lune brille claire parmi les nuages,
Mais si loin, oh, si loin, que je ne puis l'atteindre.

Charmant est ce monsieur, dont je ne sais le nom,
Qui sur son bateau blanc va au fil du courant.
Demandez seulement quels sont mes sentiments...
Et d'entre les nuages la lune cherra !

Qu'on se figure la scène.
Un voyageur, un officier sans doute (on sait nos fonctionnaires en déplacement friands d'aubaines) découvre depuis son bateau, amarré au crépuscule (si l'on admet que la lune évoquée par le poète est présente), une femme au bord de la rivière, la trouve à son goût et le lui fait savoir, en déplorant qu'elle soit aussi inaccessible que la lune.
La belle, tout en complimentant l'homme à son tour, non sans quelque ironie, l'encourage : Qu'il presse un peu sa cour, il pourrait découvrir que la lune ne lui est plus inaccessible... Telle est du moins l'interprétation où certains penchent.

Mais la plupart des traducteurs comprennent les deux derniers vers de façon radicalement différente : Demandez seulement quels sont mes sentiments Et entre les nuages la lune fuira... C'est-à-dire : « Si vous insistez, je disparaîtrai sur-le-champ. »
La première interprétation est peut-être un peu aventurée, mais elle va servir, par l’ambiguïté qu'elle introduit dans le texte, à rappeler le caractère justement bien ambigu des femmes du bord de l'eau dans la tradition Chinoise... Il en est qui se donnent volontiers au voyageur, non sans lui réserver souvent quelques surprises, d'autres qui se refusent.
À quelle espèce appartient la fille de la Dongyang xi ? La question sera centrale et vaut qu'on s'y arrête quelque peu.
C'est, en tout cas, une belle femme et, qu'elle le veuille ou non, une séductrice, qui appartient à un type de femme propre à tenter les voyageurs en quête d'aventure : La femme des bords de l'eau, lavandière, cueilleuse de macre ou de lotus.
Elle a tout pour exciter le désir : Les pieds nus, les vêtements mouillés collant au corps, comme émergeant d'un milieu aquatique évocateur de possibles libertés, ce n'est certes pas une femme bien née, sa vêture et son occupation, quelle qu'elle puisse être, l'indiquent.
Ni digne épouse, ni noble mère de famille, elle est plutôt de celles qui ruinent l'ordre social...
La célèbre Xishi, qui causera la chute du royaume de Yue, ne lavait-elle pas la soie (au moins dans la légende qui s'élaborera autour d'elle au cours des siècles) sur une pierre qu'on montre encore dans la rivière Ruoye ? D'ailleurs, les lavandières, du moins les filles du bord de l'eau, ont peut-être eu de tous temps la réputation de se donner assez facilement aux voyageurs.
La fille de la Dongyang xi est-elle, comme Xishi, une lavandière ? Ses pieds nus baignant dans l'eau le suggèrent. Doit-on pour autant la ranger parmi les filles faciles ? De ces dernières, le Liexian zhuan nous donne un bel exemple : Un voyageur, Jiao Zhongfu, découvre 2 filles qui s'ébattent sur les bords de la Han. Il déclare qu'il va abandonner un panier de mandarines au courant et que là où le panier abordera, il offrira aux demoiselles des agarics et leur demande leurs pendeloques de ceinture.
Les filles acceptent : Elles croqueront donc l'agaric (mais sur ce point, le texte est d'une discrétion... éloquente). Elles donnent alors leurs pendeloques à Jiao Zhongfu, qui fait quelques pas puis se retourne : Elles ont disparu. Le Liexian zhuan cite pour conclure la neuvième ode du Shijing, « Large est la Han » : Large est la Han,
Un nageur ne peut la traverser,
Vaste est la Han,
Un bateau ne peut la remonter.
Sur la Han sont des promeneuses,
Que l'on ne peut solliciter.

Mais il est aussi, sur les bords des rivières, des filles à la vertu irréprochable. Dans une anecdote du Hanshi waizhuan de Han Ying (XIe siècle av. J.-C), Confucius, en voyage dans les contrées du Sud, rencontre une jeune lavandière qui porte un pendentif de jade à la ceinture. Il envoie son disciple Zigong la provoquer par 3 fois : En lui demandant de l'eau, en la priant d'accorder un qin, enfin en lui offrant des pièces d'étoffe.
Très distante dès l'abord, elle entre alors en fureur et menace d'appeler son mari.
Confucius déclare « Je le savais » et le texte s'achève, lui aussi, par « Large est la Han ». Les deux anecdotes, évidemment apparentées, s'éclairent l'une l'autre.

Or, la déesse de l'eau que l'on retrouve sous des noms divers, ou sans nom, dans les plus grands cours d'eau comme dans les plus petites mares, ne saurait être vertueuse : Elle a pour vocation, sinon forcément de se donner, au moins de s'offrir à la cour du chamane, ou même à celle d'humains ordinaires. Tel est le sens de la glose jinwen de « Large est la Han » : on ne peut solliciter les filles de la Han, tout simplement parce que ce sont des déesses, par essence inaccessibles. : Dans les « Neuf chants » (« Jiuge ») des Chuci, la Dame de la Xiang (Xiang furen), se dérobe au chamane, ainsi de la déesse de la Luo, se dérobant au poète Cao Zhi.
Et si d'aventure elles se donnent, comme la Déesse s'offrant au poète Song Yu, ou la Dame du Gaotang au roi de Chu, c'est pour une union brève, quasi inexistante dans le temps, comme l'exprime le caractère très elliptique qu'elle revêt dans la littérature, et qui ne lui laissera de toute façon qu'éternelle amertume.


Xie Lingyun - Wikipedia, the free encyclopedia
https://en.wikipedia.org/wiki/Xie_Lingyun

Traduire cette page
Xie Lingyun (Chinese: 謝靈運; Wade–Giles: Hsieh Ling-yün; 385–433), also known as the Duke of Kangle (康樂公), was one of the foremost Chinese poets of ...
Termes manquants : année
Xie Lingyun 謝靈運 - Geni
www.geni.com/people/Xie-Lingyun-謝靈運/3044402 - Traduire cette page
6 août 2015 - Xie Lingyun 謝靈運(385–433). ..... de l'Annuaire du Collège de France, 63e année (1962–1963) et 64e année (1963–1964), 325–31; 349–60.



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire