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MARS 2016...
Cette
page concerne l'année 433 du calendrier julien. Ceci est une
évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que
d'un survol !
LES
CHEMINEMENTS SUBTILES ET ALLUSIFS D'UN POÈTE CHINOIS
Xie
Lingyun ( chinois : 謝靈運; Wade-Giles : Hsieh
Ling-yun; 385-433), également connu sous le duc de
Kangle (康樂公),
est l' un des plus grands Chinois poètes des Dynasties du
Nord et du Sud et un habile poète.
Xie
Lingyun est un descendant de 2 des familles Chinoises les plus
importantes les Jin les Wang. Son grand-père est le général Xie
Xuan , un général connu pour repousser l'armée de Qin
l'Ancien à la bataille de la rivière Fei, empêchant ainsi
l'ex-empereur Qin Fu jian de détruire Jin, et permettant ainsi
la poursuite des royaumes dynastiques du sud.
Son
père est mort tôt, et le garçon a été élevé par un moine
bouddhiste, Du Ming, dans ce qui est alors Qiantang mais maintenant
Hangzhou, une métropole cosmopolite à l'extrémité sud du Grand
Canal , un axe pour le commerce maritime et le transport vers et
depuis le nord, et une zone très célèbre pour ses paysages de
collines environnantes et le spectaculaire lac de l' Ouest ...
De
retour
à la maison du monastère en 399, Xie a conservé une vie bouddhiste
pratique. En outre, l'histoire de la famille elle-même est une
merveille de pittoresque. Situé dans le Shi'ning moderne
canton de Shangyu dans la province de Zhejiang. Le Domaine a été
soigneusement choisi par son grand-père, tant pour l'esthétique que
pour son isolement. Celui-ci comprend une colline importante au nord,
sur laquelle se dresse la propriété familiale, et il y a une
colline correspondant au sud, chaque colline occupée de falaises
escarpées, de cours d'eau en cascade et, entre les deux collines se
trouve un lac.
La
maison familiale sur la colline du nord est plantée sur un terrain
en terrasse composé de vergers bien organisés, de jardins, de
sentiers pédestres, et de pavillons fleuris, dans l'esprit de
préserver et d'augmenter le plaisir du spectateur. La colline sud
pendant la jeunesse de Xie Lingyun a été laissée sauvage, mais,
entre les deux il y a toute une série de champs et de cultures ainsi
que des zones naturelles hébergeant plantes et animaux sauvages.
Pendant
cette période de turbulence la propriété familiale isolée n'est
pas sans danger et, lors d'une rébellion majeure, la famille a
abandonné le Pays vivant dans la sécurité relative de la capitale,
Jiankang (moderne Nanjing ). La famille Xie a reçu comme
résidence officielle un manoir de fantaisie, parmi les premiers
concernant le luxe et la mode de cette époque, le jeune duc, est à
l'aise sur le plan financier (ayant hérité d'un fief de 3 000 feux,
avec le titre ducal)...
Xie
Lingyun devient fonctionnaire dans le Jin de l' Est ,
pendant la rébellion démantelée par le général Liu Yu.
Cependant, cela ne sera qu'une étape dans la carrière du général,
plus tard, il renverse la dynastie Jin de l'Est et établit la
dynastie Liu Song en devenant Empereur Wu.
Après
son retour à la succession de la famille dans Shi'ning (Shangyu), où
il a passé un temps considérable à moderniser la colline du sud
peu cultivée. Il part en expéditions d'exploration, accompagné
par des dizaines de fonctionnaires, qui ont souvent rencontrés des
pirates dans les zones les plus densément végétalisées des
provinces environnantes.
Xie
Lingyun est également célèbre pour avoir inventé et utilisé un
type de bottes en bois avec des pointes qu'il peut retirer ou ajuster
selon qu'il est au niveau du sol ou sur une pente vers le haut ou
vers le bas.
A
la même époque on lit dans la capitale ses poèmes, qui sont bien
appréciés... Les poèmes de sa période Shi'ning sont encore
connus.
Pendant
ce temps, les changements politiques ont continué sans relâche, et
Xie est empêtré dedans.
En
426, le nouveau souverain le convoque au tribunal, puis le prive 2
ans de fonctions et de pouvoir réel. Après deux autres années en
disponibilité il revient en 430 pour se défendre contre les charges
alléguées par son préfet local.
En
431, il est relégué à Fuzhou dans le Jiangxi , puis
l'année suivante exilé à Guangzhou : Xie Lingyun est ensuite
condamné à mort en 433. Il y écrit son dernier poème, déplorant
que sa mort ne soit pas sur l'un de ses sommets bien-aimés.
Xie
Lingyun est un poète de la nature ou du paysage se concentrant sur
la « montagne et les cours d' eau »,
en contraste avec le « champ et le jardin » Sa
poésie est allusive et complexe, avec une influence bouddhiste.
Xie
est influencé par la tradition fu comprenant souvent des
descriptions éloquentes des beautés de la nature; en effet,
Xie lui-même écrit son célèbre « Fu en rentrant
dans les montagnes » dans ce style : Cependant, la force
de Xie est de distiller l'essence de ce type de Fu et d'adapter et de
le comprimer dans la plus pure forme poétique.
Considéré
comme l'ancêtre Chinois de la poésie louant le paysage (poésie de
shanshui ), la réputation de Xie Lingyun comme un grand poète
reste sûr, car connue depuis plus de 1 000 ans. Le ji
Wangchuan par Wang Wei et Pei Di qui décrit les
caractéristiques du paysage de la succession de Wang près de
Chang'an, montre notamment l'influence de la poésie de Xie Lingyun
décrivant les caractéristiques du paysage autour de sa propriété
près du Lac de l'Ouest.
Parmi
les maints joyaux et curiosités que nous a conservé le Yutai
Xinyong, cette belle anthologie de poésie galante composée par Xu
Lingyun entre 533 et 535, on a la surprise de trouver sous le nom de
Xie Lingyun (385-433) ces Deux poèmes échangés dans la rivière de
Dongyang, 2 pièces qui n'en font qu'une en réalité :
Charmante
est cette dame, dont je ne sais le nom,
Qui
baigne ses blancs pieds dans le fil du courant.
Mais
si loin, oh, si loin, que je ne puis l'atteindre.
Charmant
est ce monsieur, dont je ne sais le nom,
Qui
sur son bateau blanc va au fil du courant.
Demandez
seulement quels sont mes sentiments...
Et
d'entre les nuages la lune cherra !
Qu'on
se figure la scène.
Un
voyageur, un officier sans doute (on sait nos fonctionnaires en
déplacement friands d'aubaines) découvre depuis son bateau, amarré
au crépuscule (si l'on admet que la lune évoquée par le poète est
présente), une femme au bord de la rivière, la trouve à son goût
et le lui fait savoir, en déplorant qu'elle soit aussi inaccessible
que la lune.
La
belle, tout en complimentant l'homme à son tour, non sans quelque
ironie, l'encourage : Qu'il presse un peu sa cour, il pourrait
découvrir que la lune ne lui est plus inaccessible... Telle est du
moins l'interprétation où certains penchent.
Mais
la plupart des traducteurs comprennent les deux derniers vers de
façon radicalement différente : Demandez seulement quels sont mes
sentiments Et entre les nuages la lune fuira... C'est-à-dire : « Si
vous insistez, je disparaîtrai sur-le-champ. »
La
première interprétation est peut-être un peu aventurée, mais
elle va servir, par l’ambiguïté qu'elle introduit dans le texte,
à rappeler le caractère justement bien ambigu des femmes du bord de
l'eau dans la tradition Chinoise... Il en est qui se donnent
volontiers au voyageur, non sans lui réserver souvent quelques
surprises, d'autres qui se refusent.
À
quelle espèce appartient la fille de la Dongyang xi ? La question
sera centrale et vaut qu'on s'y arrête quelque peu.
C'est,
en tout cas, une belle femme et, qu'elle le veuille ou non, une
séductrice, qui appartient à un type de femme propre à tenter les
voyageurs en quête d'aventure : La femme des bords de l'eau,
lavandière, cueilleuse de macre ou de lotus.
Elle
a tout pour exciter le désir : Les pieds nus, les vêtements
mouillés collant au corps, comme émergeant d'un milieu aquatique
évocateur de possibles libertés, ce n'est certes pas une femme bien
née, sa vêture et son occupation, quelle qu'elle puisse être,
l'indiquent.
Ni
digne épouse, ni noble mère de famille, elle est plutôt de celles
qui ruinent l'ordre social...
La
célèbre Xishi, qui causera la chute du royaume de Yue, ne
lavait-elle pas la soie (au moins dans la légende qui s'élaborera
autour d'elle au cours des siècles) sur une pierre qu'on montre
encore dans la rivière Ruoye ? D'ailleurs, les lavandières, du
moins les filles du bord de l'eau, ont peut-être eu de tous temps la
réputation de se donner assez facilement aux voyageurs.
La
fille de la Dongyang xi est-elle, comme Xishi, une lavandière ? Ses
pieds nus baignant dans l'eau le suggèrent. Doit-on pour autant la
ranger parmi les filles faciles ? De ces dernières, le Liexian zhuan
nous donne un bel exemple : Un voyageur, Jiao Zhongfu, découvre 2
filles qui s'ébattent sur les bords de la Han. Il déclare qu'il va
abandonner un panier de mandarines au courant et que là où le
panier abordera, il offrira aux demoiselles des agarics et leur
demande leurs pendeloques de ceinture.
Les
filles acceptent : Elles croqueront donc l'agaric (mais sur ce point,
le texte est d'une discrétion... éloquente). Elles donnent alors
leurs pendeloques à Jiao Zhongfu, qui fait quelques pas puis se
retourne : Elles ont disparu. Le Liexian zhuan cite pour conclure la
neuvième ode du Shijing, « Large est la Han » : Large est la Han,
Un
nageur ne peut la traverser,
Vaste
est la Han,
Un
bateau ne peut la remonter.
Sur
la Han sont des promeneuses,
Que
l'on ne peut solliciter.
Mais
il est aussi, sur les bords des rivières, des filles à la vertu
irréprochable. Dans une anecdote du Hanshi waizhuan de Han Ying (XIe
siècle av. J.-C), Confucius, en voyage dans les contrées du Sud,
rencontre une jeune lavandière qui porte un pendentif de jade à la
ceinture. Il envoie son disciple Zigong la provoquer par 3 fois : En
lui demandant de l'eau, en la priant d'accorder un qin, enfin en lui
offrant des pièces d'étoffe.
Très
distante dès l'abord, elle entre alors en fureur et menace d'appeler
son mari.
Confucius
déclare « Je le savais » et le texte s'achève, lui aussi, par «
Large est la Han ». Les deux anecdotes, évidemment apparentées,
s'éclairent l'une l'autre.
Or,
la déesse de l'eau que l'on retrouve sous des noms divers, ou sans
nom, dans les plus grands cours d'eau comme dans les plus petites
mares, ne saurait être vertueuse : Elle a pour vocation, sinon
forcément de se donner, au moins de s'offrir à la cour du chamane,
ou même à celle d'humains ordinaires. Tel est le sens de la glose
jinwen de « Large est la Han » : on ne peut solliciter les filles
de la Han, tout simplement parce que ce sont des déesses, par
essence inaccessibles. : Dans les « Neuf chants » (« Jiuge ») des
Chuci, la Dame de la Xiang (Xiang furen), se dérobe au chamane,
ainsi de la déesse de la Luo, se dérobant au poète Cao Zhi.
Et
si d'aventure elles se donnent, comme la Déesse s'offrant au poète
Song Yu, ou la Dame du Gaotang au roi de Chu, c'est pour une union
brève, quasi inexistante dans le temps, comme l'exprime le caractère
très elliptique qu'elle revêt dans la littérature, et qui ne lui
laissera de toute façon qu'éternelle amertume.
Xie
Lingyun - Wikipedia, the free encyclopedia
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Xie
Lingyun (Chinese: 謝靈運;
Wade–Giles: Hsieh Ling-yün; 385–433), also known as the Duke of
Kangle (康樂公),
was one of the foremost Chinese poets of ...
Termes
manquants : année
Xie
Lingyun 謝靈運 -
Geni
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août 2015 - Xie Lingyun 謝靈運(385–433).
..... de l'Annuaire du Collège de France, 63e année (1962–1963)
et 64e année (1963–1964), 325–31; 349–60.
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