mardi 22 mars 2016

EN REMONTANT LE TEMPS... 420

16 MARS 2016...

Cette page concerne l'année 420 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

SAINT JÉRÔME SA BIBLE ET SES ÉCRITS


Jérôme de Stridon, Saint Jérôme ou, en latin, « Eusebius Sophronius Hieronymus Stridonensis », né vers 347 à Stridon, à la frontière entre la Pannonie et la Dalmatie (actuelle Croatie) et mort le 30 septembre 420 à Bethléem, est un moine, traducteur de la Bible, docteur de l'Église et l'un des quatre pères de l'Église latine, avec Ambroise de Milan, Augustin d'Hippone et Grégoire Ier. L'ordre des hiéronymites (ou « ermites de saint Jérôme ») se réfère à lui...

Jérôme suit des études à Rome, se convertit vers l'âge de 18 ans à la suite d'un rêve mystérieux, puis, après un séjour en Gaule, part pour la Terre Sainte en 373. Il vit en ermite dans le « désert » de Chalcis en Syrie, à une cinquantaine de kilomètres à l'Est d'Antioche. Il est ensuite ordonné prêtre à Antioche.

En 383, le pape Damase Ier le choisit comme secrétaire et lui demande de traduire la Bible en latin. La marque de confiance que le pape lui accorde à cette occasion explique que la tradition et l'iconographie lui reconnaissent la qualité de cardinal, bien que l'institution cardinalice n'ait pas encore reçu, à l'époque, la définition précise que lui confère au XIe siècle la réforme Grégorienne.
À la mort du pape, il doit quitter Rome et retourne en Terre Sainte accompagné de Paula, noble Romaine, ils fondent un monastère double à Bethléem. Durant les 34 dernières années de sa vie, Jérôme se consacre à composer un texte latin de l'ancien et du nouveau Testament qui soit plus fidèle aux manuscrits originaux grecs et hébreux. Concurremment il rédige ses commentaires sur la Bible.

Il meurt en 420 et ses restes sont d'abord enterrés à Jérusalem, sont ensuite transférés à la basilique Sainte-Marie-Majeure, l'une des quatre grandes basiliques de Rome.
Les catholiques le considèrent comme un des Pères de l'Église et, avec les orthodoxes, le vénèrent comme saint.

Depuis Boniface VIII, en 1298, on le qualifie docteur de l'Église. Sa traduction de la Bible constitue la pièce maîtresse de la Vulgate, traduction latine officiellement reconnue par l'Église catholique, considéré comme le patron des traducteurs en raison de sa révision critique du texte de la Bible en latin qui a été utilisée jusqu'au XXe siècle comme texte officiel de la Bible en Occident.

Ses parents sont chrétiens et d'un milieu aisé, ils possèdent un domaine. Conformément aux usages de l'époque, il n'est pas baptisé mais inscrit en tant que catéchumène.
Il part vers l'âge de 12 ans pour Rome afin de poursuivre ses études, son ami Bonosus l'accompagne et il se lie d'amitié à Rome avec Rufin d'Aquilée et Héliodore d'Altino. Il étudie auprès d'Aelius Donat la grammaire, l'astronomie et la littérature païenne dont : Virgile, Cicéron, et fréquente le théâtre, le cirque romain. Vers l'âge de 16 ans, il suit les cours de rhétorique et de philosophie auprès d'un rhéteur, ainsi que le grec.

Il demande le baptême vers 366. Après quelques années à Rome, il se rend avec Bonosus en Gaule vers 367, et s'installe à Trèves, « sur la rive à moitié Barbare du Rhin ». C'est là qu'il entame son parcours théologique et recopie, pour son ami Rufin, le commentaire d'Hilaire de Poitiers sur les Psaumes, et le traité De synodis et où il découvre le monachisme naissant. Il séjourne ensuite pendant quelque temps, peut-être plusieurs années, avec Rufin et Chromace d'Aquilée, dans une communauté cénobitique. C'est à ce moment, qu'il rompt les relations avec sa famille, et qu'il affirme sa volonté d'être consacré à Dieu. Quelques-uns de ses amis chrétiens l'accompagnent lorsqu'il entame, vers 373, un voyage à travers la Thrace et l'Asie Mineure pour se rendre dans le nord de la Syrie.

À Antioche, deux de ses compagnons meurent, et lui-même tombe malade plusieurs fois. Au cours de l'une de ces maladies (hiver 373-374), il fait un rêve qui le détourne des études profanes et l'engage à se consacrer à Dieu. Dans ce rêve, qu'il raconte sur l'une de ses lettres, il lui est reproché d'être « cicéronien, et non pas chrétien ».
À la suite de ce rêve, il semble avoir renoncé pendant une longue durée à l'étude des classiques profanes et s'être plongé dans celle de la Bible sous l'impulsion d'Apollinaire de Laodicée. Il enseigne ensuite à Antioche auprès d'un groupe de femmes, étant sans doute disciple d’Évagre le Pontique. Il étudie aussi les écrits de Tertullien, Cyprien de Carthage et Hilaire de Poitiers.

Désirant intensément vivre en ascète et faire pénitence, il s'installe en 375 dans le désert de Chalcis en Syrie, au sud-ouest d'Antioche, connu sous le nom de « Thébaïde de Syrie ». Il y passe quelque temps en raison du grand nombre d'ermites qui y vivent. La période au désert et la vie érémitique de Jérôme est assez difficile, notamment du fait des jeûnes et de sa santé fragile :
« Les jeûnes ont pâli mon visage, mais les désirs enflamment mon esprit dans mon corps glacé et devant le pauvre homme que je suis, chair à moitié morte, seuls bouillonnent les incendies des voluptés ». Il est en relation à cette époque avec les chrétiens d'Antioche, et semble avoir commencé alors à s'intéresser à l'Évangile des Hébreux, qui est, selon les gens d'Antioche, la source de l'Évangile selon Saint Matthieu.
C'est à cette époque qu’il fait ses premiers commentaires bibliques en commençant par le plus petit livre de la Bible, le livre d'Abdias. Il profite de ce temps pour apprendre l'hébreu avec l'aide d'un juif.
Il traduit alors l’Évangile des Nazaréens, qu’il considère un temps comme l’original de l’Évangile de Saint Matthieu. C'est à partir de cette période que Jérôme commence sa correspondance épistolaire, qu'il continue tout au long de sa vie.

A son retour à Antioche, en 378 ou 379, il est ordonné par l'évêque Paulin. Peu de temps après, il part à Constantinople pour continuer ses études des Écritures sous l'égide de Grégoire de Nazianze, mais aussi pour éviter les querelles théologiques entre les partisans de Nicée et les ariens. Il y reste 2 ans et suit les cours de Grégoire de Nazianze qu’il décrit comme son précepteur. C’est à cette période qu’il découvre Origène et qu’il commence à développer une exégèse (étude de la Bible) en comparant les interprétations latines, grecques et hébraïques de cele-ci. Il traduit en latin et complète les tables chronologiques de la Chronique d'Eusèbe de Césarée, histoire universelle d'Abraham à Constantin.

À la demande privée du pape Damase, il cherche aussi à prendre en charge la révision du texte de la Bible latine, sur la base du Nouveau Testament Grec et des traditions Grecques de la Septante, attribuées à Symmaque l'Ébionite et Théodotion, afin de mettre fin aux divergences des textes qui circulent en Occident (connus sous le nom de Vetus Latina). Il commence aussi la traduction des Psaumes. Il traduit à la demande de Damase Les commentaires sur le Cantique des cantiques d’Origène, ainsi que le traité Sur le Saint Esprit de Didyme l’Aveugle.
Il exerce une influence non négligeable au cours de ces 3 années passées à Rome, notamment par son zèle à prôner l'ascétisme. Il s'entoure d'un cercle de femmes de la noblesse, dont certaines sont issues des plus anciennes familles patriciennes, comme les veuves Marcella et Paula, et leurs filles Blaesilla et Eustochium. Il prend parti pour la possibilité d'être une femme consacrée en défendant la virginité, dans la célèbre lettre 22, rédigée en 384, destinée à Eustochium, surnommée Sur la virginité à conserver. Il met en garde Eustochium contre les dangers de l'adolescence, lui recommandant d'éviter le vin : « Vin et jeunesse : Double fournaise de volupté. Pourquoi jeter de l'huile sur le feu ? Pourquoi à ce jeune corps ardent fournir l'aliment de ses flammes ? », encourageant la virginité : « Rien n'est dur à qui aime, à qui désire, nul effort n'est difficile (...) chaque fois que dans le monde tu remarqueras quelque objet fastueux, émigre en ton esprit au paradis : commence d'être ici-bas ce que tu seras là-haut ». Cette lettre connaît une diffusion importante à Rome et contribue à développer une certaine opposition au sein du clergé Romain.

Jérôme fait la critique du clergé régulier, il critique la cupidité des évêques et des prêtres. De plus il critique le paganisme qui reste présent à Rome au sein du clergé Romain, qui y préserve des cultes païens. Les critiques ouvertes de Jérôme contribuent à faire naître une hostilité croissante à son égard de la part du clergé et de ses partisans.
Peu de temps après la mort de son protecteur Damase, le 11 décembre 384, l'opposition du clergé à l'égard de Jérôme le conduit à quitter Rome. Sa présence loin d'Antioche va à l’encontre du concile de Nicée, qui exige que les prêtres ordonnés restent dans leurs diocèses d'origine. Il part avec quelques fidèles en direction de Jérusalem, en prenant avec lui des copies de livres, et beaucoup de rancune envers ceux qui l’ont exclu.

En août 385, il retourne à Antioche, accompagné par son frère Paulinianus et quelques amis. Il est suivi peu de temps après par Paula et Eustochium, résolues à quitter leur entourage patricien pour finir leurs jours en Terre Sainte. Les pèlerins, rejoints par l'évêque Paulin d'Antioche, visitent Jérusalem, Bethléem et les Lieux Saints de Galilée. Ils rencontrent Rufin d'Aquilée, son ami de jeunesse, et Sainte Mélanie l'Ancienne à Jérusalem, qui mènent une vie de pénitence et de prière, dans des monastères, que Jérôme cite en exemple à Paula.

Dans un commentaire violemment anti-juif de Sophonie, il reprend l'accusation de déicide contre les Juifs formulée dans le corpus patristique : « Ce jour est un jour de fureur, Un jour de détresse et d'angoisse, Un jour de ravage et de destruction, Un jour de ténèbres et d'obscurité, Un jour de nuées et de brouillards,... » il mentionne l'habitude des Juifs de venir pleurer au mur des Lamentations : « Jusqu'à ce jour, ces locataires hypocrites ont l'interdiction de venir à Jérusalem, car ils sont les meurtriers des prophètes et notamment du dernier d'entre eux, le Fils de Dieu, à moins qu'ils ne viennent pour pleurer car on leur a donné permission de se lamenter sur les ruines de la ville, moyennant paiement ».

Pendant l'hiver 385-386, Jérôme et Paula partent en Égypte, car c’est là le berceau des grands modèles de la vie ascétique. À Alexandrie, Jérôme peut rencontrer et écouter le catéchiste Didyme l'Aveugle expliquer le prophète Osée et raconter les souvenirs qu'il a de l'ascète Antoine le Grand, mort trente ans plus tôt

En 386, il revient à Bethléem où il s'installe et fonde une communauté d'ascètes et d'érudits. Il y construit et développe son monastère pendant 3 ans grâce aux moyens que lui fournit Paula. L'ensemble comporte une hôtellerie pour accueillir les pèlerins, et aussi un monastère pour les femmes.
Paula dirige le monastère des femmes et Jérôme quant à lui dirige le monastère des hommes, donnant des directions spirituelles aux hommes comme aux femmes à travers les explications des Écritures. L'Écriture a une place primordiale dans la vie communautaire inaugurée par Jérôme.

Jérôme assimile la Bible au Christ : « Aime les saintes Écritures et la Sagesse t'aimera, il faut que ta langue ne connaisse que le Christ, qu'elle ne puisse dire que ce qui est saint ». Jérôme montre des qualités d'éducateur, il écrit pour la petite-fille de Paula un manuel d'éducation, dans lequel il insiste sur la pédagogie : « Qu'on lui fasse des lettres, soit de buis, soit d'ivoire, et qu'on les désigne par leurs noms, qu'elle s'en amuse, qu'ainsi son amusement même lui soit un enseignement..., qu'assembler les syllabes lui vaille une récompense, qu'on l'y invite encore par des petits cadeaux qui peuvent faire plaisir à cet âge. », il poursuit ses conseils : « Qu'elle ait des compagnes d'études qu'elle puisse envier, dont l'éloge la pique. Il ne faut pas la gronder si elle est un peu lente, mais stimuler son esprit par des compliments : Qu'elle trouve de la joie dans les succès et dans l'échec de la peine. Veiller surtout à ce qu'elle ne prenne pas les études en dégoût, car l'amertume ressentie dans l'enfance peut durer au-delà des années d'apprentissage ».

Dans sa correspondance avec certains Romains qui lui demandent conseil, Jérôme montre l'importance qu'il donne à la vie communautaire : « Je préférerais que tu sois dans une sainte communauté, que tu ne t'enseignes pas toi-même et que tu ne t'engages pas sans maître dans une voie entièrement nouvelle pour toi », recommandant la modération dans les jeûnes corporels : « la malpropreté sera l'indice de la netteté de ton âme... Une nourriture modique, mais raisonnable, est salutaire au corps et à l'âme », ainsi que d'éviter l'oisiveté : « Livre-toi à quelque travail manuel, pour que le diable te trouve toujours occupé », terminant ses conseils par la maxime : « Le Christ est nu, suis-le nu. C'est dur, c'est grandiose et difficile ; mais magnifique en est la récompense ».

À Bethléem, il apprend l'hébreu en suivant les cours du rabbin Bar Anima et étudie à la bibliothèque de Césarée de Palestine les différents écrits d'Origène ainsi que l'Ancien Testament en grec et hébreu. Jérôme développe des commentaires sur l'Ecclésiaste, pour cela il s'appuie sur les différentes interprétations afin de pouvoir découvrir le sens littéral puis faire des commentaires. À la demande de Paula et d'Eustochium, il traduit l'épître aux Galates puis fait le même travail avec l'épître aux Éphésiens et l'épître à Tite.

En 389 il arrête son travail sur les épîtres de Paul afin de commencer la traduction des Psaumes. Il commence la traduction du livre de Nahum, en développant alors sa méthode d'exégèse, issue en grande partie d'Origène : Traduire le livre dans ses différentes versions puis en donner une explication historique, puis allégorique et enfin spirituelle.
Il profite de ses commentaires sur la Bible pour répondre à la théologie de Marcion qui remet en cause l'unicité du Dieu de l'Ancien Testament et du Nouveau Testament. Il écrit des commentaires du livre de Michée, du livre de Sophonie, du livre d'Aggée ainsi que du livre de Habacuc.
De 389 à 392, Jérôme travaille à la traduction de la Bible de la Septante en latin, il utilise la technique de l'hexaples d'Origène.(Hexaples (du grec ancien Ἑξαπλά [hexapla], « sextuple » (est un terme désignant une Bible polyglotte réunissant six versions différentes. Il désigne en particulier l'édition exégétique de l'Ancien Testament réalisée par Origène avant 245, qui plaçait côte à côte les versions suivantes)
À la demande de Paula et d'Eustochium, Jérôme traduit les 39 homélies d'Origène et critique les écrits d'Ambroise de Milan qui utilise les mêmes écrits en se trompant dans les traductions.
La recherche biblique conduit Jérôme à entreprendre une onomasticon des noms et lieux hébreux, poursuivant l'initiative du rabbin Philon d'Alexandrie et complétant celle existante d'Eusèbe de Césarée. Cette étude le conduit à utiliser l'hébreu, ainsi que des traditions rabbiniques, afin de pouvoir mieux comprendre certains passages de la Bible, ce qui est une nouveauté dans le christianisme qui n'utilise alors que la version grecque de la Bible, la Septante, dans l'exégèse.
Jérôme continue ses traductions avec les écrits de Didyme l'Aveugle. Il reprend le travail commencé à la demande du pape Damase, et finit la traduction du traité sur la divinité du Saint-Esprit. Il écrit « Sur les hommes illustres », une nomenclature des principaux personnages historiques chrétiens, en s'inspirant de l'Histoire ecclésiastique d'Eusèbe de Césarée, mais aussi des écrits de Philon d'Alexandrie. « Sur les hommes illustres » deviendra l'une des principales sources d'information des historiens pendant de nombreux siècles.

En 393 un traité polémique Contre Jovinien, où il critique les thèses du moine Jovinien, qui affirme que les personnes menant une vie d'ascèse ont les mêmes mérites que les personnes qui ne la pratiquent pas, et que les péchés sont d'égale importance. Cette conception de Jovinien va à l'encontre des principes de la vie monacale ainsi que de la virginité et de la vie consacrée des femmes si chers à Jérôme. Les thèses de Jovinien sont condamnées par des conciles locaux, par Ambroise de Milan et par Augustin d'Hippone qui parlent de Jovinien comme d'un hérétique.
Jérôme, en s'appuyant sur de nombreux passages de la Bible, mais aussi sur des philosophes hellénistes, critique vivement cette conception, en montrant la supériorité de la virginité sur la vie conjugale... Il prend aussi la défense de la sobriété et met en garde Rome contre la possibilité de retour des vices antérieurs au christianisme. Son traité Contre Jovinien est cependant très mal perçu à Rome et reçoit de nombreuses critiques, certains accusant Jérôme de nier l'importance du mariage et donc l'œuvre de la création, d'autant que la virginité consacrée n'est pas encore développée à Rome... Jérôme ajoute alors une Apologie à son traité, cherchant à limiter les critiques qui lui sont adressées.

La vie monastique de Jérôme, et ses critiques vives contre certains moines, dénonçant les vices des uns et des autres, lui valent de nombreuses inimitiés. De passage à Bethléem, Sulpice-Sévère défend l'attitude de Jérôme, le décrivant comme très studieux, défendant la doctrine et dormant peu, mais cette opinion n'est pas partagée par tous : Palladios, ami de Jean Chrysostome, décrit Jérôme comme étant doué mais très jaloux, édictant des règles quand il le souhaite, au contraire de Rufin d'Aquilée, qu'il décrit comme un vrai modèle ascétique.
Les rapports entre Jérôme et Rufin d'Aquilée se dégradent à la même époque : leur longue amitié s'interrompt brutalement, se muant en une haine féroce à cause essentiellement de leurs divergences sur Origène.

En 393, Épiphane de Salamine se rend à Jérusalem, où il critique ouvertement les anthropomorphismes d’Origène et suspecte d’hérésie l'évêque Jean II de Jérusalem. Peu de temps plus tard il ordonne de force le frère de Jérôme, Paulus. Or cette ordination a lieu sans l’accord de Jean de Jérusalem et en dehors de sa juridiction. L’évêque, mécontent, exclut Jérôme et sa communauté des célébrations dans l'église de la Nativité.

Au printemps 397, il explique les visions d'Isaïe il est alors encore plus précis sur l'interprétation des Écritures : « L'interprétation spirituelle doit rester conforme à la vérité historique, dont l'ignorance fait tomber beaucoup d'interprètes dans l'aveuglement ». C’est dans ce commentaire d’Isaïe qu’il écrit la célèbre phrase qui montre toute l’importance qu’il donne à l’étude de la Bible : « Ignorer les Écritures, c’est ignorer le Christ ».
Rufin d'Aquilée traduit les œuvres d'Origène, mais il est cependant mis en difficulté et il répond dans son Apologie en critiquant de nouveau Jérôme pour sa proximité avec Origène.
Cette nouvelle charge contre Jérôme conduit ce dernier à écrire un traité Contre Rufin dans lequel il présente sa conception de la traduction des Écritures et de leurs interprétations : Il défend la possibilité d'avoir différentes interprétations.

Concernant la traduction de la Bible, là encore Jérôme défend les différentes possibilités de traduction qui permettent d'enrichir la lecture d'une traduction. D’ailleurs, Jérôme profite de cette période pour traduire la Bible en s’appuyant sur l’hébreu : Ainsi il traduit en 393 les livres de Samuel et des Rois, en 394 le livre de Job, les livres des Prophètes, en 395 les livres des Chroniques, les cinq livres du Pentateuque (la date est encore discutée par les historiens, aux environs de 398), en 398 le livre des Proverbes, le Cantique des Cantiques, l’Ecclésiaste, les Psaumes, en 399 les livres de Tobie et de Judith, en 400 le livre d’Esdras.
Chaque livre qu’il traduit est précédé d’une préface où Jérôme décrit les difficultés de la traduction, mais aussi une défense de l’hébreu dans la traduction vis-à-vis des nombreux critiques et partisans de la Septante

Jérôme est contraint de se réfugier dans une forteresse avoisinante. Il reçoit l'appui du pape, qui demande à Jean de Jérusalem de protéger Jérôme. Pélage est alors condamné par le concile de Carthage de 416, dominé par Augustin d'Hippone, et chassé de Palestine en 418.
Jérôme est à la même époque très affecté par la mort soudaine d'Eustochium « La dormition soudaine de la sainte et vénérable Eustochium nous a tout à fait brisé et changé presque notre manière de vivre... La vivacité d'esprit et les forces corporelles m'ont totalement abandonné ». Jérôme meurt sans doute le 30 septembre 419.
La date de sa mort est connue par la chronique de Prosper d'Aquitaine. Ses restes, enterrés d'abord à Jérusalem, sont ensuite transférés, selon une tradition non authentifiée, à la basilique Sainte-Marie-Majeure de Rome, lors des invasions musulmanes en Palestine.
La quasi-totalité de la production de Jérôme dans le domaine doctrinal a un caractère polémique plus ou moins affirmé. Elle est dirigée contre les adversaires de la doctrine orthodoxe.
Même sa traduction du traité de Didyme l’Aveugle sur l'Esprit Saint en latin (commencée à Rome en 384 et continuée à Bethléem) fait preuve d'une tendance à l'apologétique contre les ariens et les tenants de la doctrine pneumatiste. (  (philosophie)   doctrine accordant un rôle fondamental au vent ou souffle dans la nature et dans l'homme)
Il en est de même de sa version du De principiis d'Origène (vers 399), dont la vocation est de suppléer à la traduction inappropriée de Rufin. Les écrits polémiques au sens strict couvrent la totalité de la carrière littéraire de Jérôme.

À la même époque, ou un peu plus tard (379), il rédige son Liber contra Luciferianos, où il fait un usage adroit du dialogue pour combattre les meneurs de cette faction.
Jérôme de Stridon, de par son travail de traduction de la Bible, rend possible une évolution très importante pour l'histoire du christianisme occidental. En effet, la majorité des écrits bibliques sont à l'époque en grec, avec la traduction de la Septante. Or cette traduction grecque de la Bible est connue dans le monde latin (ou occidental) sous différentes versions.
LE MONASTÈRE DE JÉRÔME
De plus, de nombreux débats théologiques animent avec passion les cités Grecques, alors que le débat théologique en Occident est beaucoup moins intense. Les traductions de commentaires d'Origène ainsi que d'écrits de Didyme l'Aveugle contribuent à enrichir la connaissance par les chrétiens latins des écrits des auteurs orientaux.

Jérôme développe tout au long de sa vie de nombreux commentaires sur l'Écriture. L'exégèse biblique de Jérôme est en grande partie fondée sur la typologie d'Origène dans l'ouvrage « Sur les principes ».
Lors de l'étude d'un texte biblique, Jérôme observe les différentes traductions existantes, latines, grecques et hébraïques. Ces différentes versions lui permettent de trouver le sens le plus proche de l'écrivain inspiré. Une fois la traduction faite, Jérôme recherche le sens historique du passage biblique, puis le sens allégorique de chacune des versions traduites avant de les comparer.
Jérôme n'hésite pas à comparer un texte biblique à d'autres textes de la Bible afin de pouvoir expliquer les passages difficiles, c'est grâce à la Bible que l'on peut trouver des réponses aux interrogations. C'est dans la lettre 120 à Hédybia que Jérôme conceptualise la manière de faire de l'exégèse. « Il y a dans notre cœur une triple description qui est la règle des Écritures.
La première est de les comprendre selon le sens historique.
La seconde selon la tropologie.
La troisième selon l'intelligence spirituelle.
Jérôme de Stridon défend tout au long de sa vie la possibilité pour les femmes d'avoir une vie consacrée.

Jérôme est un érudit de langue latine à une époque où cela implique de parler couramment le grec. Il sait un peu d'hébreu à l'époque où il commence son projet de traduction, mais il se rend à Bethléem pour parfaire sa connaissance de la langue et améliorer son approche de la technique juive du commentaire scripturaire.
Jérôme préfère la version latine utilisée par Ambroise. Néanmoins, très vite, il déplore la multiplicité des traductions latines, aujourd'hui rassemblées sous le vocable Vetus Latina. Il s'efforce tout au long de sa vie à chercher les meilleures traductions où de les composer lui-même. Ainsi, il utilise au début les différentes versions grecques de la Bible, dont la Septante, puis progressivement s'appuie sur les écrits hébraïques de la Bible afin d'affiner la traduction... L'utilisation de l'hébreu pour l'exégèse est alors relativement rare. Jérôme étudie aussi l'hébreu et défend l'existence d'une « verita hebraica ». Cette volonté de retrouver l’origine des textes, mais surtout sur l’hébreu, est alors une nouveauté dans le christianisme, dans la mesure où le christianisme ne s’est fondé jusqu’alors que sur la Septante ou ses traductions. Jérôme de Stridon enrichit ainsi la recherche sur la Bible, ce qui permet aussi une plus grande exégèse en se fondant sur cette vérité hébraïque. Ses études sur la traduction et la signification hébraïque des mots conduisent à développer l'exégèse au sein du christianisme.
Cette utilisation lui est reprochée par Augustin d'Hippone, qui craint les divisions sur les traductions de la Bible, et par Rufin d'Aquilée, pour qui l'utilisation de l'hébreu conduit à remettre en cause la nouveauté du christianisme. La connaissance du grec et du latin de Jérôme lui permet progressivement de développer une traduction unifiée de la Bible. L'unification progressive de la traduction faite par Jérôme est connue sous le nom de Vulgate... Il vient à bout de cette entreprise vers 405.

Même si la version de Jérôme a du mal à s'imposer aux Ve et VIe siècles du fait de l'opposition d'Augustin d'Hippone et de Grégoire le Grand, elle devient progressivement la norme au sein des Églises occidentales dès les VIIe et VIIIe siècles, au point de devenir lors du concile de Trente la version officielle de l'Église catholique romaine, le concile affirmant : « Aussi statue-t-il (Le Concile) et déclare-t-il que la vieille édition de la Vulgate, approuvée par l'Église même par le long usage de tant de siècles, doit être tenue pour authentique dans les leçons publiques, les discussions, les prédications et les explications.
Comme historien, Jérôme a d'abord traduit en latin les Chronikoi kanones. Ce travail, réalisé à Constantinople en 380, a donné le Chronicum ad annum Abrahæ, chronologie de l'histoire du monde jusqu'en l'an 379, qui a été ensuite la base de toutes les « chroniques universelles » de l'Occident médiéval.
L'autre ouvrage historiographique important de Jérôme est le livre Sur les hommes illustres, écrit à Bethléem en 392, dont le titre et la structure sont empruntés à Eusèbe de Césarée. Il contient de brèves notices biographiques et littéraires sur 135 auteurs chrétiens, de Pierre à Jérôme lui-même.
les 78 premiers, sa source principale est Eusèbe de Césarée (Historia ecclesiastica), la seconde partie, qui commence avec Arnobe et Lactance, comprend une bonne quantité d'informations indépendantes, particulièrement en ce qui concerne les auteurs occidentaux.
Enfin, dans le domaine de l'hagiographie, il y a trois Vies de saints de sa plume : La Vie de Saint Paul l'Ermite.
La Vie de Saint Malchus le Moine captif.
La Vie de saint Hilarion.
Relève aussi du même genre, en fait, l'évocation qu'il fait de plusieurs « Saintes Femmes Romaines » de sa connaissance dans sa correspondance.

La correspondance de Jérôme constitue la partie la plus intéressante de son œuvre conservée (outre la traduction de la Bible), par la variété de la matière et la qualité du style.
Aujourd'hui, 154 lettres sont identifiées comme étant écrites par Jérôme : Qu'il discute de points d'érudition, évoque des cas de conscience, réconforte les affligés, tienne des propos plaisants avec ses amis, vitupère contre les vices de son époque, exhorte à la vie ascétique et à la renonciation au monde, ou joute contre ses adversaires théologiques, il offre une peinture vivante non seulement de son esprit, mais également de son époque et de ses caractéristiques particulières.
Les chrétiens d'Occident vénèrent Jérôme comme saint et le fêtent le 30 septembre. Il est fêté le 15 juin grégorien par l'Église orthodoxe. Il devient le patron des docteurs, des étudiants, des archéologues, des pèlerins, des bibliothécaires, des traducteurs et des libraires. (c'est sa version de la Bible « la Vulgate qui est le premier ouvrage que Gutenberg à imprimée le 23 février 1455)


Saint Jérôme - Nominis - Eglise catholique en France
nominis.cef.fr/contenus/saint/1942/Saint-Jerome.html
Saint Jérôme, Père et Docteur de l'Eglise. ... Il passe tout d'abord deux années dans le désert de Chalcis en Syrie: un petit stage d'érémitisme ascétique et ...

la Vulgate de Jérome
pascal.dupuy.chez-alice.fr/Manuscrit/vulgate_jerome.htm
St Jérôme de la basilique Saint Clément à Rome - Dessin N & B dû à ... 420], tout comme l'on ne peut manquer d'évoquer longuement la Vulgate ... réalisé par Jérôme durant 12 années de sa vie tient une place de choix dans son oeuvre.

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