18 MARS 2016...
Cette
page concerne l'année 418 du calendrier julien. Ceci est une
évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que
d'un survol !
LE
PAPE ÉPISTOLIER ZOSIME.
Zosime
est le 41e pape de 417 à 418, saint de l'Église catholique romaine
fêté le 26 décembre. On ne sait que peu de chose sur sa vie si ce
n'est qu'il est Grec, que son père s'appelle Abram et que sa famille
est d'origine juive, convertie au christianisme.
Successeur
d'Innocent Ier, il est élu unanimement le 18 mars 417, Grec,
étranger à la mentalité romaine, pourvu de bonnes intentions mais
dépourvu de tact et de diplomatie...
À
cette époque, Célestius, qui partage les idées de Pélage, déjà
condamné par Saint Innocent, vient à Rome et porte son appel de la
condamnation prononcée contre lui-même par le concile de Carthage.
Zosime met dans l'instruction de cette affaire toute la
circonspection et toute la prudence d'un juge qui veut être
convaincu. Il entend l'accusé dans une assemblée composée de
prêtres et d'évêques, lui fait même promettre de juger ceux
condamné par le Saint-Siège.
Néanmoins
il ne lève point l'excommunication et prend un délai de deux mois
afin de pouvoir écrire en Afrique et en recevoir des réponses.
Le
pape écrit lui-même aux évêques d'Afrique, pour être
parfaitement informé des motifs de leur jugement.
Mais
Célestius et Pelage trouvent des amis qui parviennent à affaiblir
les certitudes du Saint Pontife, il les reconnaît innocents et va
même jusqu'à punir 2 envoyés de Carthage, qui sont venus à Rome
pour soutenir la décision du concile.
Zosime
reçoit alors une lettre de Praïle, évêque de Jérusalem,
successeur de Jean qui lui recommande spécialement l'affaire de
Pelage, pour lequel il est aussi affectionné que l'a été son
prédécesseur. Le pape, prévenu par cette lettre et par une
profession de foi de Pelage qui y est jointe, en faveur des
intentions de cet hérésiarque, écrit aux évêques d'Afrique une
seconde lettre plus forte que la première et dans laquelle il
témoigne être persuadé de la sincérité de Pelage et blâme même
Héros et Lazare, qui ont pour eux l'estime de Saint Augustin.
C'est
ainsi que Zosime, trop crédule et trop bon, se laisse surprendre par
les artifices de Pelage et de Célestius. Après la nouvelle lettre
synodale du concile de Carthage du 1er mai 418 au pape, et après les
mesures prises par l'empereur Honorius contre les pélagiens, Zosime
reconnaît le vrai caractère des hérétiques.
Il
écrit alors une lettre à tous les évêques, spécialement à ceux
d'Afrique, où il explique solidement la doctrine catholique sur le
péché originel et la grâce de Jésus-Christ.
18
évêques refusent de la souscrire, à leur tête est le fameux
Julien d'Eclane. Ces 18 réfractaires (d'autres n'en comptent que 17)
donnent le premier exemple de l'appel d'une constitution dogmatique
du Saint-Siège au futur concile général. Tous les évêques
d'Afrique tiennent un nouveau concile et, avec le secours et
l'éloquence de Saint Augustin, parviennent à faire triompher la
vérité. Zosime reconnaît qu'il a été trompé : Il ordonne
un nouvel examen, et le premier jugement est rétracté.
Prévenu
de même en faveur de Patrocle, évêque d'Arles, Zosime accorde à
ce siège, en 417, un droit de primatie pour les ordinations et les
jugements, lequel est par la suite un grand sujet de contestation et
qui n'est pas soutenu par les papes, ses successeurs.
Il
s'aliène les évêques de Gaule en tentant d'imposer son protégé à
la tête des diocèses de Vienne et Narbonne. L'évêque de
Marseille, Proculus, encourt l'indignation de ce pape pour avoir
affecté les droits de métropolitain sur la 2e Narbonnaise. Une
autre contestation s'élève entre lui et les évêques d'Afrique, au
sujet d'un prêtre nommé Apiarius, qui fait appel au Saint-Siège de
l'excommunication prononcée contre lui par l'évêque, lorsqu'une
maladie longue et douloureuse enlève le pape, le 26 décembre 418.
On
lit dans le martyrologe qu'il ordonne que les diacres porteront des
pâlies ou serviettes sur le bras gauche, d'où l'on conclut qu'il
institue le manipule... On lui attribue aussi divers usages et
règlements, par exemple de bénir le cierge pascal dans les
paroisses, mais cette bénédiction est d'un temps plus reculé.
Il
reste de Zosime 13 lettres, qu'on trouve écrites avec beaucoup de
vigueur et d'autorité.
Les
anciens ont fort loué la constitution de Zosime contre Pelage, dont
il ne nous reste que quelques fragments, elle est connue sous le nom
de Tractoria Zosimi, nom générique donné aux lettres et décrets
portés dans les provinces par les courriers publics et que quelques
critiques croient devoir être appelés Tractatoria... Anastase, dans
sa Bibliothèque - Baronius, dans ses Annales - Le tome 10 de dom
Cellier, tous citent Zosime
En
418. Célestius quitte Rome car Zosime a convoqué un concile pour le
faire comparaître (le pape a été mieux informé grâce aux
interventions répétées des évêques d’Afrique).
Le
pape Saint Innocent meurt le 12 mars 417. Il a pour successeur
Zosime, Grec de nation, qui est inauguré le 18 du même mois.
Dès
le 22, il écrit à tous les évêques des Gaules, déclarant que
tous les ecclésiastiques de ce pays désirant venir à Rome, seront
obligés de porter une lettre redigée du métropolitain d'Arles, et,
que sans cette lettre, il n'en recevra aucun, soit évêque, prêtre,
diacre ou autre clerc, et que ceux qui violeront cette ordonnance
seront séparés de sa communion... Le pape ajoute qu'il accorde ce
privilège à Patrocle, à cause de son mérite personnel. Cet évêque
est alors à Rome. Zosime dit ensuite qu'il a ordonné que le
métropolitain d'Arles a seul le droit d'ordonner tous les évêques
dans la Viennoise et dans
les
deux Narbonnaises, déclarant déchus du sacerdoce, ceux qui auront
ordonné, et ceux qui seront ordonnés dans ces provinces sans la
participation du métropolitain d'Arles...
Il
veut enfin que l'on porte à l'évêque d'Arles tous les différends
qui naîtront dans ces contrées, si ce n'est que l'affaire soit
d'assez grande importance pour être envoyée à Rome.
Comme
il y a plusieurs révolutions politiques dans les Gaules, le
gouvernement de l'Église s'en ressent. Lorsque Constantin, depuis
reconnu empereur par Honorius, se rend maître de la Gaule
méridionale, il fait nommer Lazare évêque d'Aix, et Éros évêque
d'Arles, car l'évêque précédent disparaît dans cette révolution.
Constantin
ayant été défait par Constance, beau-frère d'Honorius et depuis
son collègue dans l'empire, Lazare quitte Aix, et Éros est chassé
d'Arles. Patrocle, parent et favori de Constance, est mis à la place
d'Éros. Il est à croire qu'il use de son crédit pour accroître
les prérogatives de son siège et pour décrier un peu les évêques
Éros et Lazare, qui peuvent n'être pas tout à fait exempts de
reproches, au milieu de tant de troubles et de bouleversements.
De
son côté, Proculus de Marseille, quoique lui même de la province
de Vienne, prétend avoir des droits de métropolitain sur les
églises de la seconde Narbonnaise, parce que ces églises ont été
autrefois du diocèse de Marseille et qu'il en a ordonné les
évêques. Un concile de Turin, vers l'an 400, pour le bien de la
paix, lui avait reconnu cette espèce de primauté, non comme un
droit attaché à son siège mais comme un privilège accordé à son
âge et à son mérite. Proculus en use, même après la lettre du
Pape, en ordonnant deux évêques, Ursus et Tuentius, sans le
consentement de l'évêque d'Arles...
Zosime,
dont le zèle pour la discipline est encore excité par les plaintes
de Patrocle, écrit contre Proculus, le 22 septembre 417, une lettre
très vive à tous les évêques de l'Afrique, des Gaules et
d'Espagne. Il y expose toutes les irrégularités commises par
l'évêque de Marseille dans ces ordinations :
1)
En ce qu'il a ordonné des personnes notées pour leur vie et pour
leur doctrine,Tuentius, outre ses mœurs dépravées, a été accusé
de l'hérésie priscillienne devant le Saint-Siège, et Ursus, déféré
par ses concitoyens, a été condamné par Proculus lui-même,
2)En
ce qu'il a fait ces ordinations sans le consentement de l'évêque
d'Arles, métropolitain, et sans y appeler les évêques provinciaux,
excepté Lazare, qui, après avoir renoncé à l'épiscopat, est
revenu dans les Gaules, apparemment pour rentrer dans son siège à
la faveur des troubles... Enfin, Zosime dit que, pour que tout soit
irrégulier dans ces ordinations, elles n'ont pas été faites dans
un jour légitime, et que ces évêques ont été établis dans des
territoires qui ont appartenu de tout temps à l'église d'Arles.
Le
dimanche est le jour où se font dès lors les ordinations des
évêques. Zosime finit en avertissant tous les évêques du monde
chrétien de ne point recevoir dans la communion de l'église
Tuentius et Ursus, qui sont excommuniés, car on dit, ajoute-t-il,
que ce sont des coureurs et des vagabonds, et nous l'avons reconnu
par les diverses sentences prononcées contre eux en différents
pays. Il faut retrancher du corps sain. les chairs pourries, et ôter
ce mauvais levain de la pâte sainte...
Zosime
a cité Proculus à comparaître à Rome, pour y rendre compte de sa
conduite et soutenir ses prétentions, s'il les croit légitimes. Il
ne s'y rend pas au temps prescrit.
C'est
pourquoi le Pape écrit, le 29 du même mois, une lettre aux évêques
de la province de Vienne et de la seconde Narbonnaise, où il marque
qu'on a reconnu que Proculus a fait des ordinations contre l'ancienne
règle, qu'il a fait injure au Saint-Siège en extorquant, du concile
de Turin, le privilège d'ordonner des évêques dans la seconde
Narbonnaise, que Simplice de Vienne a fait le même outrage au Siège
apostolique, en demandant au concile le même droit pour la province
de Vienne, ce .que, dit-il, l'autorité même du Saint-Siège ne peut
accorder ou refuser contre les canons des Pères et contre le respect
dû à Saint Trophime, qui a été envoyé de Rome pour être le
premier métropolitain d'Arles. Car nous nous tenons inviolablement
attachés à l'antiquité que les décrets des Pères rendent
vénérables...
Zosime
écrit pareillement à Hilaire, évêque de Narbonne, auquel il
ordonne de produire des preuves sur l'ancien usage, concernant les
ordinations de sa province. Il se plaint qu'il lui a déguisé la
vérité dans sa relation, en se contentant de représenter qu'il
n'est pas convenable qu'un évêque soit ordonné par un évêque
d'une autre province, sans faire mention de l'ancien usage qui y est
contraire.
C'est
pourquoi il révoque les privilèges qu'Hilaire a obtenus du
Saint-Siège et fonde encore les droits de l'évêque d'Arles sur la
mission de Saint Trophime, qui a, dit-il, transmis ses droits à ses
successeurs, lesquels les ont toujours exercés jusqu'à ce temps,
comme il paraît par les actes que nous en avons et par le témoignage
de plusieurs évêques.
Il
finit par des menaces... Sachez, mon cher frère, que si vous osez
entreprendre quelque chose au préjudice de ce que nous avons statué
par les jugements de Dieu, non-seulement ceux que vous aurez ordonnés
n'obtiendront pas l'épiscopat, mais vous-même serez séparé de la
communion catholique, et vous repentirez trop tard de votre téméraire
présomption.
Le
Pape écrit le même jour une troisième lettre à Patrocle d'Arles.
Vous avez su par vous-même, lui dit-il, lorsque vous étiez présent
à l'examen que j'ai fait de l'affaire de Proculus, comme je le crois
condamnable, et vous n'ignorez pas les décrets que j'ai envoyés
contre lui par toute la terre. C'est pourquoi considérez en vous la
dignité de métropolitain, et le rang que vous tenez par l'autorité
du Siège apostolique. Ensuite, après avoir renouvelé ses ordres
sur les lettres formulées que doit donner l'évêque d'Arles, il lui
intime quelques règlements touchant les ordinations faites per
saltum, c'est-à-dire, ainsi qu'il l'explique, lorsque quelqu'un est
promu aux ordres supérieurs sans être passé. par les inférieurs.
Il ne touche pas à ces sortes d'ordinations qui ont déjà été
faites, mais il déclare que celles qui se font ainsi dans la suite
n'auront aucun effet, et il menace de déposition l'évêque qui les
ferait.
Il
charge Patrocle d'intimer ces règlements aux autres évêques.
Toutes ces lettres sont du 29 septembre 417
Celle
que le même Pape écrit, le 21 février 418, à Hésychius, évêque
de Salone, métropole de la Dalmatie, est également contre
l'ambition de ceux qui veulent passer tout d'un coup de l'état des
laïques ou des moines aux degrés les plus éminents du sacerdoce.
Hésychius s'y oppose de tout son pouvoir, mais il souhaite être
autorisé en cela par le Siège apostolique.
Zosime
lui répond que ses prédécesseurs et lui-même, dans ses lettres
aux évêques des Gaules et d'Espagne, (où cette présomption est
assez commune), avoir défendu qu'on élève à l'épiscopat ceux qui
n'y sont pas montés par les degrés ordinaires, il s'étonne que ces
décrets ne lui soient point parvenus.
Zosime
n'est pas de caractère à souffrir patiemment ce mépris de son
autorité, et écrit le 5 mars 418 une nouvelle lettre à Patrocle,
pour lui faire des reproches de ce qu'en qualité de métropolitain
et de légat du Saint-Siège, il ne réprime pas ces entreprises.
Il
fait plus : il écrit le même jour au clergé et au peuple de
Marseille, que puisque Proculus ne cesse de brouiller et d'ordonner
des évêques, quoiqu'il ne le soit plus lui-même, il a délégué
le soin de cette église au métropolitain Patrocle, et qu'il le
charge de pourvoir à ce qu'on élise un digne évêque à la place
de Proculus.
Zosime
meurt à la fin de l'année 418,
L'empereur
Constance en 421.
L'empereur
Honorius en 423.
Les
révolutions politiques et les invasions Barbares continuent, si bien
que ces règlements de discipline ne sont pas toujours
scrupuleusement observés, qu'ils sont même quelquefois modifiés
mais on sent encore mieux combien l'autorité des Papes est
nécessaire pour maintenir l'unité, la régularité et l'harmonie
dans le gouvernement de l'Église, à une époque où l'empire Romain
s'en va en lambeaux de toutes parts.
Il
exhorte donc les évêques à user de beaucoup de maturité dans
leurs jugements. C'est la marque d'un excellent esprit, ajoute-t-il,
de croire difficilement le mal car, parmi ceux à la justification
desquels on fait difficulté de croire, la plupart se jettent dans le
précipice de l'erreur par nécessité, et, parce qu'on a désespéré
de leur guérison, leur plaie devient irrémédiable.
En
conséquence, il cite les adversaires de Célestius à venir
l'accuser dans l'espace de 2 mois. En attendant, il rappelle aux
évêques qui sont présents, que ces questions captieuses et ces
ineptes combats de paroles, qui, au lieu d'édifier, détruisent,
proviennent de cette curiosité contagieuse par laquelle chacun abuse
de son esprit et de son intempérant babil, au mépris des Écritures.
Quelque
temps après, le pape Zosime reçoit une lettre de Praïle, évêque
de Jérusalem, qui, favorable à la cause de Pélage, la lui
recommande avec de grandes instances. Avec cette lettre, il y en a
une de Pélage même, à laquelle il a joint sa confession de foi. Le
tout est adressé au pape Innocent, dont l'un et l'autre n'ont pas
encore appris la mort.
Pélage
dit dans sa lettre qu'on veut le décrier sur deux points :
L'un, de refuser le baptême aux enfants et de leur promettre le
royaume des cieux sans la rédemption de Jésus-Christ, l'autre,
d'avoir tant de confiance au libre arbitre, qu'il refuse le secours
de la grâce. Il rejette la première erreur en disant qu'il n'a
jamais ouï personne la soutenir, et ajoute : Qui est assez impie
pour refuser à un enfant la rédemption commune du genre humain, et
pour empêcher de renaître dans une vie certaine celui qui est né
pour une incertaine ? Il dit encore qu'il n'y a personne d'assez
étranger en la lecture de l’Évangile pour oser assurer que les
enfants ne participent point à la rédemption de Jésus-Christ.
Sur
le second article il dit : Nous avons le libre arbitre pour
pécher ou non, mais, dans toutes les bonnes œuvres, nous sommes
toujours aidé du secours divin. Nous disons , ajoute-t-il, que le
libre arbitre est en tous généralement, dans les chrétiens, les
Juifs et les gentils, ils l'ont tous par la nature, mais il n'est
aidé par la grâce que dans les chrétiens. Dans les autres, ce bien
de la création est nu et désarmé, ils seront jugés et condamnés,
parce qu'ayant le libre arbitre par lequel ils peuvent venir à la
foi et mériter la grâce de Dieu, ils usent mal de leur liberté.
Les chrétiens seront récompensés, parce qu'usant bien de leur
libre arbitre, ils méritent la grâce du Seigneur et observent ses
commandements.
Enfin
Pélage, pour prouver qu'il pense saintement sur la grâce, renvoie
ses accusateurs aux lettres qu'il a écrites à l'évêque Saint
Paulin, à l'évêque Constantius et à la vierge Démétriade, ainsi
qu'au livre qu'il a composé depuis peu sur le libre arbitre,
soutenant que dans tous ses écrits il confesse pleinement le libre
arbitre et la grâce. Dans sa confession de foi, que nous avons
encore , il explique, de même que Célestius, tous les articles de
foi contenus dans le symbole, depuis le mystère de la Trinité
jusqu'à la résurrection de la chair, puis il dit en parlant du
baptême :
Nous
tenons un seul baptême, et nous assurons qu'il doit être administré
aux enfants avec les mêmes paroles qu'aux adultes. Il ajoute que
l'homme, tombé depuis le baptême, peut être sauvé par la
pénitence, qu'il reçoit tous les livres de l'Ancien et du Nouveau
Testament dans le même nombre que les reçoit l’Église
catholique, qu'il croit les âmes créées de Dieu, et qu'il dit
anathème, soit à ceux qui en font une partie de la substance
divine, soit à ceux qui enseignent qu'elles ont péché ou demeuré
dans le ciel avant que d'être envoyées dans les corps.
Ensuite,
s'expliquant sur la grâce, il dit : Nous confessons le libre
arbitre, mais en disant que nous avons toujours besoin du secours de
Dieu, et que ceux-là se trompent également, lesquels déclarent
avec les manichéens que l'homme ne peut éviter le péché, ou qui
disent avec Jovinien que l'homme ne peut pécher. Voilà,
conclue-t-il, bienheureux Pape, la foi que nous avons apprise dans
l’Église catholique, que nous avons toujours tenue et que nous
tenons encore. Si elle contient quelque chose qui ne soit pas
expliqué avec assez de lumière ou de précaution, nous désirons
que vous le corrigiez, vous, qui tenez la foi et le siège de Pierre.
Ces
pièces sont lues publiquement, dit le Pape dans la seconde lettre
rédigé sur cette affaire aux évêques d'Afrique : Tout se trouve
conforme à ce qu'a dit Célestius.
Plût
à Dieu, mes bien aimés frères, que quelqu'un d'entre vous puisse
assister à cette lecture ! Quelle n'est pas la joie des saints
personnages qui sont présent, quel n'est pas l'étonnement de
chacun ! Quelques-uns peuvent à peine retenir leurs larmes, de
voir calomnier des hommes d'une foi si pure.
Y
a-t-il un seul endroit où il ne soit parlé de la grâce et du
secours de Dieu ?...
Puis,
venant aux accusateurs de Pélage, qui sont Éros et Lazare : Est-il
possible, dit-il, mes chers frères, que vous n'ayez pas encore
appris, du moins par la renommée, que ces deux hommes sont des
perturbateurs de l'Église ? Ignorez-vous leur vie et leur
condamnation ? Mais, quoique le Siège apostolique les ait
séparés de toute communion par une sentence particulière, apprenez
encore ici sommairement leur conduite.
Lazare
a depuis longtemps l'habitude de calomnier l'innocence, en plusieurs
conciles, il a été trouvé calomniateur de Saint Brice, notre
co-évêque de Tours. Proculus de Marseille l'a condamné comme tel
dans le concile de Turin. Toutefois, le même Proculus l'a ordonné
plusieurs années après évêque d'Aix, pour soutenir le jugement du
tyran (Constantin).
Il
est entré dans le siège épiscopal, presque encore teint d'un sang
innocent, mais, il a quitté la place et s'est condamné lui-même.
Il
en est de même d'Éros, ajoute le Pape : C'est la protection du même
tyran, ce sont des meurtres, des séditions, des emprisonnements de
prêtres qui lui résistent, c'est la même consternation dans la
ville, même repentir l'a fait renoncer au sacerdoce.
Zosime
insiste aussi sur l'absence d'Éros et de Lazare, et en tire une
preuve de la faiblesse de leur accusation, disant qu'ils n'ont osé
la soutenir. Il en dit autant de celle de Timase et de Jacques. Il
exhorte les évêques d'Afrique à être plus circonspects à
l'avenir, à ne pas croire facilement les rapports de gens inconnus,
à ne juger personne sans l'entendre, suivant l'Écriture, à imiter
la modération que l'on observe dans les tribunaux séculiers, à
conserver soigneusement la charité et la concorde, et à se réjouir
de ce que Pélage et Célestius n'ont jamais été séparés de la
vérité catholique ni de la communion de l'Église romaine. Cette
lettre, qui est datée du 21 septembre 417, est envoyée aux évêques
d'Afrique avec des copies des écrits de Pélage...
On
le voit, ce qui rend le pape Zosime favorable à la personne de
Pélage et de Célestius, c'est leur soumission à l'autorité du
Saint Siège, c'est la promesse de condamner tout ce qu'il condamne
c'est, de la part de Célestius, la souscription expresse aux
décisions du saint pape Innocent, c'est, de la part de Pélage, la
lettre de recommandation de l'évêque de Jérusalem.
Avec
cela, on peut interpréter dans un bon sens ce qu'il y a d'équivoque,
et regarder comme implicitement rétracté ce qu'il y a de suspect
dans leurs écrits. Quant à Eros et Lazare, que le pape Zosime
censure avec tant de sévérité, ils sont représentés comme des
hommes de bien par Saint Augustin. Au milieu des révolutions
politiques d'alors, ils ont pu mériter successivement le blâme et
la louange. Ils ont pu faire mal dans un temps et dans certaines
choses, et faire bien dans d'autres.
Les
lettres de, saint Zosime produisirent de grands mouvements parmi les
Africains, et donnent occasion à beaucoup d'écrits envoyés de Rome
en Afrique, et d'Afrique à Rome. Comme presque tous ces écrits se
sont perdus, il n'y a rien de plus embrouillé dans toute l'histoire
du pélagianisme.
Zosime
revient en arrière cependant au concile de Carthage en 418 et
condamne le pélagianisme.
Zosime
meurt le 26 décembre 418. Il est fait Saint.
Le
parti des diacres élit l'archidiacre Eulalien, le 27 décembre 418.
Le
28 décembre 418, les prêtres choisissent l'un des leurs, qui
devient Boniface Ier.
Le
29 décembre 418 les deux hommes sont sacrés chacun de leur côté.
Compilhistoire
- Le pape Zosime
compilhistoire.pagesperso-orange.fr/Zosime.html
1
févr. 2016 - Zosime (ou Zozime) est Grec, d'une famille juive
convertie au christianisme. Pontificat du 18-3-417 au 26-12-418. ...
18 mars, élection du pape. ... laïc à l'épiscopat, à moins qu'il
ne soit passé pendant une année par les autres ...
Histoire
universelle de l'église catholique
https://books.google.fr/books?id=SYAOAAAAQAAJ
1843
- Church history
Il
écrivit le cinquième de mars de l'année 418 une nouvelle lettre à
Patrocle , pour ... de Proculus Comme le pape Zosime mourut à la fin
de la même année 418 ...
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