samedi 12 mars 2016

EN REMONTANT LE TEMPS... 429

8 MARS 2016... 429

Cette page concerne l'année 429 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

BEAUCOUP D'INVASIONS SURVENUES PAR LA ROUTE DE LA SOIE

En comparant les données de l’inscription de Bugut avec celles fournies par l’inscription de Mongolküre, et notamment les généalogies et les titulatures, une reconstruction de l’histoire familiale des Ašinas a été élaborée, qui a conduit à la publication de plusieurs articles parus (voir ci-dessous l’article de la Revue des études Byzantines) ou à paraître sur l’organisation politique et familiale du pouvoir dans le premier empire Turc : Une nouvelle interprétation se dessine, selon laquelle les Buminides ont contesté durant un quart de siècle le pouvoir des descendants de Qara, qaghans officiels reconnus par les Chinois et pour cette raison même surestimés par les sources Chinoises.
Un nouvel arbre généalogique a été dressé, qui permet en retour de résoudre un certain nombre de problèmes de l’histoire des Turcs restés en suspens.
Par ailleurs, et en collaboration avec F. Grenet (EPHE Ve section), une partie du séminaire a été consacrée à la lecture et le commentaire suivis de l’ouvrage de V. Shkoda, Pendzhikentskie khramy i problemy religii Sogda (V-VIII vv.) [Les temples de Pendjikent et les problèmes de la religion de la Sogdiane (Ve-VIIIe s.], Saint Pétersbourg, 2009, le livre le plus récent sur l’archéologie religieuse en Sogdiane...

Le second thème traité cette année porte sur les connaissances géographiques dans et sur l’Asie Centrale antique et médiévale. À la suite de travaux récents autour des chapitres de la Géographie de Ptolémée consacrés à l’Asie Centrale (notamment Cl. Rapin, « L’incompréhensible Asie centrale de la carte de Ptolémée. Propositions pour un décodage », Bulletin of the Asia Institute, 12, 1998, p. 201-225 ? il semble intéressant d’élargir la question à l’ensemble des matériaux textuels et cartographiques disponibles.
Quatre séances ont été consacrées à Ptolémée : Cl. Rapin (CNRS) est venu présenter ses résultats et notamment la tradition géographique qui aboutit à Ptolémée, et la façon dont celui-ci a réorganisé ses sources pour fournir un tableau cohérent, mais faux, de la réalité géographique.
La technique développée par Cl. Rapin, qui identifie des blocs de sources textuelles juxtaposées, a ensuite été appliquée au Xinjiang Chinois. On en a montré toute la fécondité en soulignant que l’on peut identifier 3 blocs :
Un itinéraire Indien, qui décrit le Xinjiang depuis le sud et a fourni toute la toponymie Indienne, très développée dans ce chapitre de Ptolémée.
Un itinéraire nordique par la passe Bedel jusqu’à Loulan, par des marchands venant peut-être de la mer Noire.
Un itinéraire bien connu de Maes Titianos. Leur simple juxtaposition permet d’interpréter l’ensemble des aberrations sur lesquelles butait la recherche.
Les doublets ou triplets (les deux Issedon, le doublet Bautisos / Oichardes, les trois chaînes de montagne…) se trouvent tous réduits et une grande partie de la toponymie expliquée.

On a poursuivi le séminaire en présentant tout d’abord les sources indiennes, fort peu développées, et surtout les sources géographiques et cartographiques Chinoises, en présentant l’histoire des cartes Chinoises, puis plus particulièrement le genre des monographies locales, qui se développe à partir du VIe siècle dans l’ensemble des préfectures Chinoises et qui ont été partiellement conservées pour l’Asie centrale Chinoise (Shazhou dudufu tu jing).
Le rôle central de Pei Ju, à la fois propagandiste de la conquête Chinoise de l’Asie centrale et cartographe (il a réalisé un Traité et cartes des régions de l’ouest, perdu), a été abordé. On a rappelé le rôle éminemment politique que joue la carte dans le monde Chinois (avoir la carte, c’est avoir le territoire) et fait la liste de telles entreprises dans l’Asie Centrale conquise.

Enfin on s’est intéressé à des textes proprement Centre-Asiatiques : Les itinéraires khotanais en direction de l’Inde, de Turfan et du Gansu, la reconnaissance en Haute-Asie conservée en tibétain, avec quelques progrès prudents dans l’identification de l’origine du texte, et enfin le Ḥudūd al-’Ālam, traité géographique Persan du Xe siècle dont le texte préserve une source Sogdienne antérieure.
Dans ce dernier cas, la présentation s’est développée dans le prolongement de réflexions déjà entamées dans l’Histoire des marchands Sogdiens en intégrant les nouveaux résultats à propos du Gansu obtenus par P. Lur’e, « Description of the overland way to China in Hudud al-’Alam: dates of underlying itinerary », Ou Ya Xuekan (Eurasian Studies), 6, 2006.

Tuoba Tao (ou T’o-pa T’ao) est le nom personnel de l'empereur Taiwudi de la dynastie des Wei du Nord, issue du peuple Turc des Tabghatch (ou Tuoba en mandarin). Il est le troisième empereur de la dynastie Wei du Nord et règne de 424 à 451. Il lutte contre les Ruanruan et contre l’empire de Nankin. Il impose progressivement son autorité sur toute la Chine du Nord. Tuoba Tao commence son règne le 16 janvier 424 et prend le nom de Taiwu.
Dès son avènement, il est menacé par les Ruanruan qu’il repousse, puis l’année suivante lance une contre-offensive contre eux vers le Gobi.
Ils sont chassés de la steppe vers les montagnes du Baïkal ou de l’Orkhon...

Ensuite Taiwu attaque le royaume Xiongnu de Xia dans le Shaanxi et s’empare de sa capitale Tongwan en 427 tandis que ses lieutenant prennent Chang'an en 426, le Shaanxi est totalement annexé en 431.

En 436, Taiwu envahit le royaume Pei Yen (Yan du Nord, dans le Jehol), dernier débris des possessions Murong (Xianbei).

En 439, il annexe le royaume Liang septentrional du Gansu d’où il chasse un groupe de Xiongnu vers Tourfan, achevant la conquête des Seize Royaumes Barbares de Chine du nord.

En 429, 443 et 449, Taiwu lance de nouveaux raids dévastateurs contre les Ruanruan.

En 445 ses troupes interviennent dans le bassin du Tarim contre le Shanshan qui lui a coupé les routes de l'Ouest (Lob Nor),

En 448 son général Wan Tou-kouei soumet au tribut les oasis de Karachahr et Koutcha.
En 438 est proclamé un édit de laïcisation contre les moines bouddhistes, renforcé en 446 par de véritables mesures de persécution.
Il tente de fusionner les croyances altaïques avec les cultes confucéens.
Il maintient néanmoins les vertus guerrières de son peuple en gardant le contact avec la steppe.
Il maintient par exemple la coutume consistant à mettre à mort la mère d’un roi Tabghatch à son avènement pour éviter les rancunes ou l’ambition de la future douairière ou de son clan.

À l’automne 450, l’empereur des Song du Sud attaque les Wei pour reprendre ses provinces au sud du fleuve Jaune, Tuoba Tao contre-attaque, écrase une armée de Song à Huatai, près du Huang He, puis poursuit son offensive vers le sud et atteint le Yangzi près de Jiankang le 1er février 451, avant de se retirer le 18 février et d’assiéger Xuyi sur le Huai He pour ravitailler ses troupes...
La place résiste, et quand une flotte Song remonte le fleuve, les Wei se retirent vers le Nord, en ravageant les provinces environnantes et faisant 50 000 prisonniers.
Taiwu est assassiné à la suite d'intrigues de palais le 11 mars 452.

Au cœur d’un environnement austère et dépouillé dominé par des tons ocre, Datong, « Grande Unité » survie au confins de la province de Shanxi sur la route de la Mongolie intérieure entre 2 branches de la Grande Muraille. La région est torturée par un climat continental :
Etés torrides et hivers glacials, balayée inlassablement par un vent venu des steppes.
La cité a connu le passage de royaumes venus de Mongolie qui ont chacun marqué les lieux de leurs empreintes.
Grottes de basalte abritant des milliers de bouddhas.
Un monastère s’accrochant à la falaise.
Une pagode en bois qui résiste au assauts du temps.
L’ancienne Pingcheng, à l’écart des grandes routes, s’enorgueillit de ses trésors mais étouffe sous la grisaille...

En 220 après Jésus-Christ, la dynastie des Han s’effondre. Les régions situées à la limite nord de leurs territoires, où se pratique une agriculture permanente, sont envahies par des peuples qui, par vagues successives, viennent y fonder d’éphémères royaumes et y entamer ou y poursuivre leur sinisation.

En 386, les Tabghatch, un clan du peuple Xianbei venant de Mongolie, fonde la dynastie des Wei du Nord à Pingcheng, l’actuelle Datong. Rapidement, ils deviennent maître de tout le nord de la Chine. À la suite d’importants transferts de populations environ 460 000 personnes sont déportées dans le Shanxi du Nord : D’autres Tabghatch, mais également des Han. Des ministres Chinois entrent à la cour des Wei tandis que l’aristocratie Tabghatch adopte des noms Chinois et contracte des unions matrimoniales avec les grandes familles Chinoises.

Vers 440 sont amenées à Pingcheng des populations originaires du corridor du Hexi où le bouddhisme est déjà bien implanté. De savants moines et des artisans passés maîtres dans l’art religieux développé dans l’Inde et les oasis d’Asie Centrale comptent désormais parmi les sujets des Wei.
Séduits par le bouddhisme, les souverains accordent leur patronage à la philosophie de Bouddha, contribuant ainsi à l’enracinement d’une foi étrangère en terre Chinoise.
Les Tabghatch sont les premiers monarques d’importance dans l’histoire de la Chine à faire du bouddhisme une religion officielle... Les grottes de Yungang en demeurent l’expression grandiose.

En 495, Luoyang remplace Pingcheng comme capitale et la cité entame un lent déclin. Abaissée au rang de place forte pour la surveillance d’un passage stratégique au débouché de la steppe Mongole.

En 960 la ville devient la capitale de l’Ouest d’un peuple Mongol, les Kitan. Ils fondent la dynastie Liao et tentent de réunifier la Chine du Nord menaçant dangereusement l’empire Chinois des Song du Nord.
Ils donnent à la ville son nom actuel de Datong, « Grande Unité ». On doit aux Liao des merveilles comme les statues du monastère Huayan d’En Bas ou la pagode en bois de Yingxian.
Ils disparaissent vers 1125 sous les coups de la dynastie des Jin, conduite par les Jürchen, ancêtres des Mandchous, qui construisent les gigantesques salles du monastère Huayan d’En Haut.

Après le passage brutal des Mongols aux XIIIe et XIVe siècles, la ville devient un important poste avancé pour la défense de la nouvelle capitale Beijing.

En 1372, sous les Ming, les fortifications de Datong sont renforcées et au milieu du XVIe siècle, des kilomètres de Grande Muraille sont construits au nord, sur les crêtes qui bordent le bassin où s’étend la ville. Les campagnes de la région sont dotées de juntun, colonies militaires, peuplées de familles de l’armée à statut spécial, où les hommes sont affectés soit à des activités militaires, soit à des tâches agricoles pour subvenir aux besoins économiques de la population.

La route entre Datong et les grottes de Yungang dessert plusieurs mines de charbon, la ville étant située au cœur du plus important bassin houiller de la Chine, avec près de 40 milliards de tonnes de réserves prouvées.
La route est défoncée et recouverte de poussière noire de charbon. Le trafic est dense. Camions, charrettes, mulets et ânes chargés de minerais provoquent un bouchon permanent. Sur les rails passent les trains avec un bruit assourdissant... Le ciel est voilé de poussière noire. 14 mines sont gérées par l’État, une soixantaine dépendent du gouvernement provincial.
Elles emploient au total 100 000 mineurs. La production, qui était de 21 millions de tonnes en 1977, est aujourd’hui estimée à 40 millions de tonnes. Les grottes, tout près de la route, ont subi des dégradations sévères et durables, la pollution provenant de la poussière de charbon et d’autres produits industriels menace les sculptures fragiles du site... (où sont donc passés nos écolos forcenés qui nous coupent les cheveux en quatre pour un feu dans la cheminée ou pour un 4x4 en ballade le dimanche avec les enfants)

Les grottes de Yungang, situées au pied des montagnes de Wuzhou, dans la vallée de la rivière Shi Li, sont considérées comme le plus bel ensemble de sculptures bouddhiques sur pierre de Chine. Ce sont les souverains Wei, adeptes du bouddhisme, qui décident de leur exécution. Les techniques architecturales pour creuser les caves sont rapportées d’un pèlerinage de Kaboul.
De la période ancienne, cinq cavités principales, salles magnifiques, sont creusées sous la direction du moine Tan Yao dont elles ont conservé le nom. Les bouddhas de ces grottes, de style simple, hautes de 15 mètres, rappellent l’art d’Afghanistan et du Gandhara.
Les grottes de Wuhau constituant le groupe central sont les plus belles : C’est ici que domine la plus grande statue de Yungang, haute de 17 mètres. Les grottes sont protégées par une ravissante façade de bois peinte soutenue par une sublime charpente et couverte d’un toit décoré de tuiles émaillés jaunes et turquoises, surmonté de dragons opulents.
Sur les poutres, des têtes de monstres sont censées chasser les mauvais esprits. Plusieurs stèles, sur lesquelles sont gravés des textes en chinois et mongol, gardent l’entrée.

Le site s’étire sur un kilomètre et les 252 grottes abritent plus de 51 000 statues.
La paroi de la grotte numéro 20 s’étant effondrée, sa niche expose un immense bouddha, le visage serein, qui surveille le promenoir. Le bouddhisme, introduit en Chine par la route de la soie, a laissé à Datong une impression grandiose suite à la rencontre entre empereurs et disciples du Bouddha... Le bouddhisme pénètre en Chine par la route de la soie au Ier siècle de notre ère, où il se diffuse sous sa forme tardive : Le Mahayana, grand véhicule, promet à toutes les créatures la rédemption grâce à l’intervention des bodhisattvas.
Ces personnages divins retardent leur accession à l’état de bouddha enfin d’aider les êtres à atteindre l’illumination.

Au IIIe siècle de notre ère apparaissent des communautés bouddhiques dans les villes commerçantes qui jalonnaient la route de la soie. Le nord de la Chine tombe aux mains de tribus Barbares et le bouddhisme devient extrêmement religieux, attaché aux pratiques magiques et à l’extase, alors que le bouddhisme de la Chine du Sud évolue d’une manière plus philosophique.

Entre le VIe et le Xe siècle, le bouddhisme est victime de persécutions. Monastères et temples sont détruits pour limiter la puissance économique des congrégations religieuses.
Pendant cette période se sont développées de grandes sectes bouddhiques typiquement Chinoises.
La plus connue est l’école chan, en japonais zen, qui est fondée vers l’an 700 par le moine Huineng.

En 1949, la Chine compte environ 500 000 religieux bouddhistes, regroupés dans 50 000 temples ou monastères... Le régime communiste entreprend la révision des temples et sites les plus célèbres, mais le clergé est obligé de prendre part à la production agricole ou artisanale.
Dans les années soixante, au début de la Révolution culturelle, tous les monastères sont détruits ou fermés : Les Gardes rouges reçoivent comme consigne d’éradiquer le bouddhisme.
Le Tibet est la région la plus sauvagement frappée.
La liberté religieuse est rétablie par la Constitution en 1982 et aujourd’hui les Chinois vont à nouveau volontiers au temple pour allumer un bâton d’encens et se recueillir.


Annette Rossi – Voyages…
https://annetterossi.wordpress.com/
Des drames quotidiens dans cette Turquie des années 1970 où le pays entre ...... En 386, les Tabghatch, un clan du peuple xianbei venant de Mongolie, fonde ...

Tuoba Tao — Wikipédia - Cloudfront.net
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2 oct. 2015 - ... puis l'année suivante lance une contre-offensive contre eux vers le Gobi. ... En 429, 443 et 449, Taiwu lance de nouveaux raids dévastateurs contre ... mère d'un roi Tabghatch à son avènement pour éviter les rancunes ou ...








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