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MARS 2016... 429
Cette
page concerne l'année 429 du calendrier julien. Ceci est une
évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que
d'un survol !
BEAUCOUP
D'INVASIONS SURVENUES PAR LA ROUTE DE LA SOIE
En
comparant les données de l’inscription de Bugut avec celles
fournies par l’inscription de Mongolküre, et notamment les
généalogies et les titulatures, une reconstruction de l’histoire
familiale des Ašinas a été élaborée, qui a conduit à la
publication de plusieurs articles parus (voir ci-dessous l’article
de la Revue des études Byzantines) ou à paraître sur
l’organisation politique et familiale du pouvoir dans le premier
empire Turc : Une nouvelle interprétation se dessine, selon
laquelle les Buminides ont contesté durant un quart de siècle le
pouvoir des descendants de Qara, qaghans officiels reconnus par les
Chinois et pour cette raison même surestimés par les sources
Chinoises.
Un
nouvel arbre généalogique a été dressé, qui permet en retour de
résoudre un certain nombre de problèmes de l’histoire des Turcs
restés en suspens.
Par
ailleurs, et en collaboration avec F. Grenet (EPHE Ve section),
une partie du séminaire a été consacrée à la lecture et le
commentaire suivis de l’ouvrage de V. Shkoda, Pendzhikentskie
khramy i problemy religii Sogda (V-VIII vv.) [Les temples de
Pendjikent et les problèmes de la religion de la Sogdiane (Ve-VIIIe
s.], Saint Pétersbourg, 2009, le livre le plus récent sur
l’archéologie religieuse en Sogdiane...
Le
second thème traité cette année porte sur les connaissances
géographiques dans et sur l’Asie Centrale antique et médiévale.
À la suite de travaux récents autour des chapitres de la Géographie
de Ptolémée consacrés à l’Asie Centrale (notamment Cl. Rapin,
« L’incompréhensible Asie centrale de la carte de Ptolémée.
Propositions pour un décodage », Bulletin of the Asia
Institute, 12, 1998, p. 201-225 ? il semble intéressant
d’élargir la question à l’ensemble des matériaux textuels et
cartographiques disponibles.
Quatre
séances ont été consacrées à Ptolémée : Cl. Rapin
(CNRS) est venu présenter ses résultats et notamment la tradition
géographique qui aboutit à Ptolémée, et la façon dont celui-ci a
réorganisé ses sources pour fournir un tableau cohérent, mais
faux, de la réalité géographique.
La
technique développée par Cl. Rapin, qui identifie des blocs de
sources textuelles juxtaposées, a ensuite été appliquée au
Xinjiang Chinois. On en a montré toute la fécondité en soulignant
que l’on peut identifier 3 blocs :
Un
itinéraire Indien, qui décrit le Xinjiang depuis le sud et a fourni
toute la toponymie Indienne, très développée dans ce chapitre de
Ptolémée.
Un
itinéraire nordique par la passe Bedel jusqu’à Loulan, par des
marchands venant peut-être de la mer Noire.
Un
itinéraire bien connu de Maes Titianos. Leur simple juxtaposition
permet d’interpréter l’ensemble des aberrations sur lesquelles
butait la recherche.
Les
doublets ou triplets (les deux Issedon, le doublet
Bautisos / Oichardes, les trois chaînes de montagne…) se
trouvent tous réduits et une grande partie de la toponymie
expliquée.
On
a poursuivi le séminaire en présentant tout d’abord les sources
indiennes, fort peu développées, et surtout les sources
géographiques et cartographiques Chinoises, en présentant
l’histoire des cartes Chinoises, puis plus particulièrement le
genre des monographies locales, qui se développe à partir du
VIe siècle dans l’ensemble des préfectures Chinoises et qui
ont été partiellement conservées pour l’Asie centrale Chinoise
(Shazhou dudufu tu jing).
Le
rôle central de Pei Ju, à la fois propagandiste de la conquête
Chinoise de l’Asie centrale et cartographe (il a réalisé un
Traité et cartes des régions de l’ouest, perdu), a été abordé.
On a rappelé le rôle éminemment politique que joue la carte dans
le monde Chinois (avoir la carte, c’est avoir le territoire) et
fait la liste de telles entreprises dans l’Asie Centrale conquise.
Enfin
on s’est intéressé à des textes proprement Centre-Asiatiques :
Les itinéraires khotanais en direction de l’Inde, de Turfan et du
Gansu, la reconnaissance en Haute-Asie conservée en tibétain, avec
quelques progrès prudents dans l’identification de l’origine du
texte, et enfin le Ḥudūd al-’Ālam, traité géographique Persan
du Xe siècle dont le texte préserve une source Sogdienne
antérieure.
Dans
ce dernier cas, la présentation s’est développée dans le
prolongement de réflexions déjà entamées dans l’Histoire des
marchands Sogdiens en intégrant les nouveaux résultats à propos du
Gansu obtenus par P. Lur’e, « Description of the
overland way to China in Hudud al-’Alam: dates of underlying
itinerary », Ou Ya Xuekan (Eurasian Studies), 6, 2006.
Tuoba
Tao (ou T’o-pa T’ao) est le nom personnel de l'empereur Taiwudi
de la dynastie des Wei du Nord, issue du peuple Turc des Tabghatch
(ou Tuoba en mandarin). Il est le troisième empereur de la dynastie
Wei du Nord et règne de 424 à 451. Il lutte contre les Ruanruan et
contre l’empire de Nankin. Il impose progressivement son autorité
sur toute la Chine du Nord. Tuoba Tao commence son règne le 16
janvier 424 et prend le nom de Taiwu.
Dès
son avènement, il est menacé par les Ruanruan qu’il repousse,
puis l’année suivante lance une contre-offensive contre eux vers
le Gobi.
Ils
sont chassés de la steppe vers les montagnes du Baïkal ou de
l’Orkhon...
Ensuite
Taiwu attaque le royaume Xiongnu de Xia dans le Shaanxi et s’empare
de sa capitale Tongwan en 427 tandis que ses lieutenant prennent
Chang'an en 426, le Shaanxi est totalement annexé en 431.
En
436, Taiwu envahit le royaume Pei Yen (Yan du Nord, dans le Jehol),
dernier débris des possessions Murong (Xianbei).
En
439, il annexe le royaume Liang septentrional du Gansu d’où il
chasse un groupe de Xiongnu vers Tourfan, achevant la conquête des
Seize Royaumes Barbares de Chine du nord.
En
429, 443 et 449, Taiwu lance de nouveaux raids dévastateurs contre
les Ruanruan.
En
445 ses troupes interviennent dans le bassin du Tarim contre le
Shanshan qui lui a coupé les routes de l'Ouest (Lob Nor),
En
448 son général Wan Tou-kouei soumet au tribut les oasis de
Karachahr et Koutcha.
En
438 est proclamé un édit de laïcisation contre les moines
bouddhistes, renforcé en 446 par de véritables mesures de
persécution.
Il
tente de fusionner les croyances altaïques avec les cultes
confucéens.
Il
maintient néanmoins les vertus guerrières de son peuple en gardant
le contact avec la steppe.
Il
maintient par exemple la coutume consistant à mettre à mort la mère
d’un roi Tabghatch à son avènement pour éviter les rancunes ou
l’ambition de la future douairière ou de son clan.
À
l’automne 450, l’empereur des Song du Sud attaque les Wei pour
reprendre ses provinces au sud du fleuve Jaune, Tuoba Tao
contre-attaque, écrase une armée de Song à Huatai, près du Huang
He, puis poursuit son offensive vers le sud et atteint le Yangzi près
de Jiankang le 1er février 451, avant de se retirer le 18 février
et d’assiéger Xuyi sur le Huai He pour ravitailler ses troupes...
La
place résiste, et quand une flotte Song remonte le fleuve, les Wei
se retirent vers le Nord, en ravageant les provinces environnantes et
faisant 50 000 prisonniers.
Taiwu
est assassiné à la suite d'intrigues de palais le 11 mars 452.
Au
cœur d’un environnement austère et dépouillé dominé par des
tons ocre, Datong, « Grande Unité » survie au confins de
la province de Shanxi sur la route de la Mongolie intérieure entre 2
branches de la Grande Muraille. La région est torturée par un
climat continental :
Etés
torrides et hivers glacials, balayée inlassablement par un vent venu
des steppes.
La
cité a connu le passage de royaumes venus de Mongolie qui ont
chacun marqué les lieux de leurs empreintes.
Grottes
de basalte abritant des milliers de bouddhas.
Un
monastère s’accrochant à la falaise.
L’ancienne
Pingcheng, à l’écart des grandes routes, s’enorgueillit de ses
trésors mais étouffe sous la grisaille...
En
220 après Jésus-Christ, la dynastie des Han s’effondre. Les
régions situées à la limite nord de leurs territoires, où se
pratique une agriculture permanente, sont envahies par des peuples
qui, par vagues successives, viennent y fonder d’éphémères
royaumes et y entamer ou y poursuivre leur sinisation.
En
386, les Tabghatch, un clan du peuple Xianbei venant de Mongolie,
fonde la dynastie des Wei du Nord à Pingcheng, l’actuelle Datong.
Rapidement, ils deviennent maître de tout le nord de la Chine. À la
suite d’importants transferts de populations environ 460 000
personnes sont déportées dans le Shanxi du Nord : D’autres
Tabghatch, mais également des Han. Des ministres Chinois entrent à
la cour des Wei tandis que l’aristocratie Tabghatch adopte des noms
Chinois et contracte des unions matrimoniales avec les grandes
familles Chinoises.
Vers
440 sont amenées à Pingcheng des populations originaires du
corridor du Hexi où le bouddhisme est déjà bien implanté. De
savants moines et des artisans passés maîtres dans l’art
religieux développé dans l’Inde et les oasis d’Asie Centrale
comptent désormais parmi les sujets des Wei.
Séduits
par le bouddhisme, les souverains accordent leur patronage à la
philosophie de Bouddha, contribuant ainsi à l’enracinement d’une
foi étrangère en terre Chinoise.
Les
Tabghatch sont les premiers monarques d’importance dans l’histoire
de la Chine à faire du bouddhisme une religion officielle... Les
grottes de Yungang en demeurent l’expression grandiose.
En
495, Luoyang remplace Pingcheng comme capitale et la cité entame un
lent déclin. Abaissée au rang de place forte pour la surveillance
d’un passage stratégique au débouché de la steppe Mongole.
En
960 la ville devient la capitale de l’Ouest d’un peuple Mongol,
les Kitan. Ils fondent la dynastie Liao et tentent de réunifier la
Chine du Nord menaçant dangereusement l’empire Chinois des Song du
Nord.
Ils
donnent à la ville son nom actuel de Datong, « Grande Unité ». On
doit aux Liao des merveilles comme les statues du monastère Huayan
d’En Bas ou la pagode en bois de Yingxian.
Ils
disparaissent vers 1125 sous les coups de la dynastie des Jin,
conduite par les Jürchen, ancêtres des Mandchous, qui construisent
les gigantesques salles du monastère Huayan d’En Haut.
Après
le passage brutal des Mongols aux XIIIe et XIVe siècles, la ville
devient un important poste avancé pour la défense de la nouvelle
capitale Beijing.
En
1372, sous les Ming, les fortifications de Datong sont renforcées et
au milieu du XVIe siècle, des kilomètres de Grande Muraille sont
construits au nord, sur les crêtes qui bordent le bassin où s’étend
la ville. Les campagnes de la région sont dotées de juntun,
colonies militaires, peuplées de familles de l’armée à statut
spécial, où les hommes sont affectés soit à des activités
militaires, soit à des tâches agricoles pour subvenir aux besoins
économiques de la population.
La
route entre Datong et les grottes de Yungang dessert plusieurs mines
de charbon, la ville étant située au cœur du plus important bassin
houiller de la Chine, avec près de 40 milliards de tonnes de
réserves prouvées.
La
route est défoncée et recouverte de poussière noire de charbon. Le
trafic est dense. Camions, charrettes, mulets et ânes chargés de
minerais provoquent un bouchon permanent. Sur les rails passent
les trains avec un bruit assourdissant... Le ciel est voilé de
poussière noire. 14 mines sont gérées par l’État, une
soixantaine dépendent du gouvernement provincial.
Elles
emploient au total 100 000 mineurs. La production, qui était de 21
millions de tonnes en 1977, est aujourd’hui estimée à 40 millions
de tonnes. Les grottes, tout près de la route, ont subi des
dégradations sévères et durables, la pollution provenant de la
poussière de charbon et d’autres produits industriels menace les
sculptures fragiles du site... (où sont donc
passés nos écolos forcenés qui nous coupent les cheveux en quatre
pour un feu dans la cheminée ou pour un 4x4 en ballade le dimanche
avec les enfants)
Les
grottes de Yungang, situées au pied des montagnes de Wuzhou, dans la
vallée de la rivière Shi Li, sont considérées comme le plus bel
ensemble de sculptures bouddhiques sur pierre de Chine. Ce sont les
souverains Wei, adeptes du bouddhisme, qui décident de leur
exécution. Les techniques architecturales pour creuser les caves
sont rapportées d’un pèlerinage de Kaboul.
De
la période ancienne, cinq cavités principales, salles magnifiques,
sont creusées sous la direction du moine Tan Yao dont elles ont
conservé le nom. Les bouddhas de ces grottes, de style simple,
hautes de 15 mètres, rappellent l’art d’Afghanistan et du
Gandhara.
Les
grottes de Wuhau constituant le groupe central sont les plus belles :
C’est ici que domine la plus grande statue de Yungang, haute de 17
mètres. Les grottes sont protégées par une ravissante façade de
bois peinte soutenue par une sublime charpente et couverte d’un
toit décoré de tuiles émaillés jaunes et turquoises, surmonté de
dragons opulents.
Sur
les poutres, des têtes de monstres sont censées chasser les mauvais
esprits. Plusieurs stèles, sur lesquelles sont gravés des textes en
chinois et mongol, gardent l’entrée.
La
paroi de la grotte numéro 20 s’étant effondrée, sa niche expose
un immense bouddha, le visage serein, qui surveille le promenoir. Le
bouddhisme, introduit en Chine par la route de la soie, a laissé à
Datong une impression grandiose suite à la rencontre entre empereurs
et disciples du Bouddha... Le bouddhisme pénètre en Chine par la
route de la soie au Ier siècle de notre ère, où il se diffuse sous
sa forme tardive : Le Mahayana, grand véhicule, promet à
toutes les créatures la rédemption grâce à l’intervention des
bodhisattvas.
Ces
personnages divins retardent leur accession à l’état de bouddha
enfin d’aider les êtres à atteindre l’illumination.
Au
IIIe siècle de notre ère apparaissent des communautés bouddhiques
dans les villes commerçantes qui jalonnaient la route de la soie. Le
nord de la Chine tombe aux mains de tribus Barbares et le bouddhisme
devient extrêmement religieux, attaché aux pratiques magiques et à
l’extase, alors que le bouddhisme de la Chine du Sud évolue d’une
manière plus philosophique.
Entre
le VIe et le Xe siècle, le bouddhisme est victime de persécutions.
Monastères et temples sont détruits pour limiter la puissance
économique des congrégations religieuses.
Pendant
cette période se sont développées de grandes sectes bouddhiques
typiquement Chinoises.
La
plus connue est l’école chan, en japonais zen, qui est fondée
vers l’an 700 par le moine Huineng.
En
1949, la Chine compte environ 500 000 religieux bouddhistes,
regroupés dans 50 000 temples ou monastères... Le régime
communiste entreprend la révision des temples et sites les plus
célèbres, mais le clergé est obligé de prendre part à la
production agricole ou artisanale.
Dans
les années soixante, au début de la Révolution culturelle, tous
les monastères sont détruits ou fermés : Les Gardes rouges
reçoivent comme consigne d’éradiquer le bouddhisme.
Le
Tibet est la région la plus sauvagement frappée.
La
liberté religieuse est rétablie par la Constitution en 1982 et
aujourd’hui les Chinois vont à nouveau volontiers au temple pour
allumer un bâton d’encens et se recueillir.
Annette
Rossi – Voyages…
https://annetterossi.wordpress.com/
Des
drames quotidiens dans cette Turquie des années 1970 où le pays
entre ...... En 386, les Tabghatch, un clan du peuple xianbei venant
de Mongolie, fonde ...
Tuoba
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2
oct. 2015 - ... puis l'année suivante lance une contre-offensive
contre eux vers le Gobi. ... En 429, 443 et 449, Taiwu lance de
nouveaux raids dévastateurs contre ... mère d'un roi Tabghatch à
son avènement pour éviter les rancunes ou ...
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