samedi 12 mars 2016

EN REMONTANT LE TEMPS...427

10 MARS 2016...

Cette page concerne l'année 427 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

TÉNACITÉ D'UN ÉVÊQUE SUEVE.

Hydace de Chaves (En latin Hydatius, on trouve aussi « Idace » ou « Hidace ») est un évêque de la péninsule Ibérique au Ve siècle, évêque de la province Gallaecia selon ses affirmations rapportées dans sa chronique (Hydatii Gallaeciae episcopi chronicon)... Hydace, malgré le rôle important qu'il semble avoir joué durant sa vie, n'est connu que par sa Chronique et par une mention dans la correspondance entre le pape Léon Ier et l'évêque Thoribius (Léon le Grand, Epistolae, XV).

Hydace lui-même, dans la préface de la Chronique, nous indique qu'il est né précisément dans la cité de Lémica, en 395 qui correspond aujourd'hui au lieu-dit « A Cibda », près de Xinzo de Limia (Galice). La date de sa naissance, par contre, ne peut qu'être déduite des personnalités qu'il cite et du fait qu'il voyage en Orient « infantulus et pupillus », le voyage lui-même se situant approximativement dans les premières années du Ve siècle.
Le voyage qu'il effectue en Orient dans sa jeunesse et son éducation soutenue laissent penser qu'il est né dans une famille Hispano-Romaine de rang assez élevé. Cependant, nous ne possédons aucune information solide sur les origines familiales d'Hydace.
On soupçonne une parenté avec l'évêque Hydace de Mérida. Christian Matthias Theodor Mommsen propose même qu'Hydace soit son fils (Monumenta Germaniae Historica, Auctores antiquissimi, t. XI, p. 4.).

Son voyage en Orient est pour lui très important. En dehors du dépaysement qu'ont dû provoquer la Palestine et l'Égypte sur un jeune Galicien, sa rencontre avec Saint Jérôme, alors moine à Bethléem, est si marquante qu'il l'évoque à deux reprises dans sa Chronique.
Il en conçoit peut-être le projet d'écrire cette Chronique, qui est une continuation de celle de Saint Jérôme.
Rentré en Hispanie, Hydace opère une « conversion ». Il ne s'agit pas de la conversion d'un païen au christianisme, (comment alors expliquer son voyage en Orient), mais plutôt de son entrée dans la cléricature (416) avant de devenir, en 427, évêque d’Aquae Flaviae (actuellement Chaves, ville de la province Romaine Gallaecia).

Contemporain des invasions dans la péninsule Ibérique, il s’oppose surtout aux Suèves, protège la population Galaïco-Romaine, et part même rencontrer le général Romain Aetius pour un appel à l’aide (431).
Sur le plan religieux, il combat activement les nombreuses sectes et lutte fermement contre les hérésies, notamment le manichéisme en 445 et le priscillianisme.

En 460, son opposition aux Suèves le fait arrêter dans son église de Chaves. Il reste 3 mois prisonnier du roi Frumarius.
Il meurt peu après 469 (date à laquelle s'achève la Chronique), probablement en 470.

UN SUEVE STYLISE
Idace, témoin oculaire du début des Grandes invasions en péninsule Ibérique, contemporain des Suèves, est l’auteur d’une précieuse Chronique allant de l’année 378, à 468. Il se concentre principalement sur les éléments politiques, militaires et religieux. De plus, comme à partir de 451 la Gallaecia se retrouve de plus en plus isolée du monde Méditerranéen, il a tendance à restreindre son propos à l'Hispanie.
Ayant vu l'effondrement de l'Empire Romain en Occident, il craint fortement les Germains polythéistes ou ariens qui en prennent la succession en Europe. Il ne peut imaginer l'avenir du christianisme hors de l'empire.
C'est pourquoi, la fin de sa Chronique recense de plus en plus de prodiges pouvant être interprétés comme des signes de la fin du monde. Il semble attendre celle-ci pour l'année 482...
Sa Chronique est également l'un des plus anciens écrits faisant référence à l'Ère d'Espagne, énoncée sous la référence Aer. Hisp.


Dynastie suève (Ve   VIe siècles)
Le nombre des envahisseurs Suèves initiaux est évalué à seulement 30 000 personnes, Les Suèves font de Bracara Augusta, l'ancienne capitale de la province Romaine de Gallaecia, la capitale de la Gallaecia Suève, celle-ci est plus vaste que la Galice actuelle, et s'étend au sud du Douro vers Avila. (Bracara Augusta), Porto, Lugo (Lucus Augusta), Astorga (Asturica Augusta), Vigo, Tuy et Ourense.
Le royaume Suève de Gallaecia se maintient de 410 à 584 et semble avoir assuré un gouvernement stable pendant toute cette période.
Des historiens comme José António Lopes Silva, traducteur des chroniques d'Idatius, la principale source écrite du Ve siècle, estiment que le principal caractère de la culture Galicienne se forge de ce mélange entre la culture Ibéro-Romaine et celle des Suèves.
Après le passage des Vandales et des Alains en Afrique romaine 429, les Suèves tentent de nouveau la conquête de la péninsule Ibérique. Ils s'emparent de Mérida en 439 puis de Séville en 441 mais doivent s'opposer aux Wisigoths, qui cherchent eux aussi à assurer leur domination sur tout le pays. Celle-ci devient effective sous le règne d'Euric autour de l'an 476. Une alliance entre les deux peuples est conclue, le roi Suève Rechiaire et son peuple se convertissent à l'arianisme des Goths, et les Suèves accompagnent les Wisigoths du roi Théodoric pour combattre les Huns d'Attila aux champs Catalauniques (451).

Quelques affrontements ponctuels avec les Wisigoths, qui arrivent en 416 dans la péninsule Ibérique et la dominent presque entièrement.
Mais les Suèves conservent leur indépendance, jusqu'à ce que le roi Wisigoth Léovigild envahisse leur royaume en 584, les défait, et inclut la Galice dans son royaume Wisigoth.
Richard Fletcher (Fletcher 1984) souligne que, pendant l'Antiquité tardive, la Galice est demeurée un pays du monde Romain et Méditerranéen.
Il donne en exemple le compte-rendu du pèlerinage en Terre Sainte de la nonne Galicienne Egeria en 381–384, ainsi que le voyage du jeune Idatius qui, bien qu'habitant « à la dernière extrémité du monde », a rencontré Jérôme en Orient, sa chronique montre qu'il demeure informé des affaires de la Méditerranée Orientale, car il se réfère à des voyageurs orientaux venus en Galice. Devenu évêque, Idatius voyage en Gaule en ambassade auprès d'Aetius, 431–432.
Miro, roi des Suèves, a des relations diplomatiques avec les rois Barbares alliés de Neustrie et de Bourgogne, mais aussi avec les empereurs de Constantinople.

Martin de Braga, célèbre évêque du VIe siècle, est natif de Pannonie. Le roi Wisigoth Léovigild confisque les navires des marchands Gaulois de Galice.
À Lorenzana, le beau sarcophage qui reçoit ultérieurement la dépouille du comte Osorio Gutiérrez a probablement été importé du sud de la Gaule au Ve siècle, relève Fletcher.
Et l'une des pièces du trésor de Bordeaux constitué vers 700 est frappée d'un motif Galicien, suggérant de possibles relations commerciales.
Dans le cadre des Grandes Invasions, les Suèves se sédentarisent dans la région correspondant à l'actuelle Galice et au nord du Portugal, au début du Ve siècle.

C'est en 409 que la Gallaecia Romaine, ou « Galicie », tombe au pouvoir des Quades et des Marcomans coalisés sous la direction du roi Suève Herméric. Le fœdus concédé par Rome légitime la fondation de leur royaume à cet endroit. Il s'agit du premier royaume du Haut Moyen Âge qui frappe monnaie pour signifier son existence.

Les Suèves n'ont laissé que très peu de traces dans la péninsule Ibérique, malgré une présence de près de deux siècles en tant que peuple distinct. Remplacés sur ses terres par le royaume Wisigoth puis par al-Andalus, les Suèves n’ont pu laisser en Galice que des vestiges archéologiques. Les découvertes de culture archéologique du peuple Suève sont concentrées essentiellement dans la région de Braga.
Hormis ces traces subsiste une querelle d'ordre théologique : Comme les Suèves se sont convertis au christianisme nicéen alors que l'aristocratie dirigeante du Royaume Wisigoth est encore arienne, la primatie des Espagnes reste disputée entre l'archevêque de Braga et l'archevêque de Tolède.

Assez singulièrement, le territoire géographique du royaume de León, étape de la Reconquista Espagnole, recouvre celui du royaume Suève.
Hydace, serviteur de notre Seigneur Jésus-Christ, à tous ceux qui croient en notre Seigneur Jésus-Christ et le servent dans la vérité, salut.

Les œuvres des hommes les plus estimables en tout, ceux surtout que l’on considère avoir touché la vérité par leur foi catholique et la perfection de leur vie, brillent par la beauté du langage mais se recommandent aussi à notre admiration par leur mérite, car elles jouissent d’une pérennité remarquable.
Hydace, natif de la cité de Lémica dans la province de Galice, élevé au haut ministère épiscopal (427) par la faveur divine plus que par mes propres mérites, parvenu tant à la fin de mes jours, qu’habitant à l’extrémité de la terre, bien que très peu versé dans les sciences profanes, et encore moins dans la lecture salutaire des Livres Saints, j’ai continué des travaux antérieurs, suivant les possibilités de mon intelligence et de mon verbe, dans le chemin tracé par les saints et les Pères très érudits.
Le premier d’entre eux est Eusèbe, évêque de Césarée, qui a écrit, parmi de nombreux écrits, ses histoires ecclésiastiques en grec, à partir du début du règne du roi Ninus, empereur des Assyriens, d’Abraham, patriarche des Hébreux, et les autres rois contemporains, jusqu'à la 20e année de l'empereur Auguste Constantin, où se termine sa Chronographie.

Un écrivain contemporain prend la suite, le prêtre Jérôme, surnommé Eusèbe, parfait connaisseur de toutes sortes de monuments historiques et littéraires, il traduit son œuvre du grec en latin, et la continue de l’an XX de Constantin, jusqu'à l’an XIV de Valens.
Il est possible qu’à l’époque où il vit dans les Lieux Saints à Jérusalem, depuis cette année de Valens susmentionnée jusqu'à la fin de sa vie, il ait ajouté beaucoup d’événements qui se passent après, car, tant qu'il peut le faire, il ne cesse jamais d'écrire sur tel ou tel autre sujet.
Je suis certain de l’avoir vu, étant encore très jeune au moment de mon pèlerinage dans ces régions, où il reste heureux quelques années. Si donc je prends la suite de son propre travail, on saura de façon certaine ceux par les mains desquels sont passés tous ses écrits, mais, comme il dit avec un soin particulier quelque part que, à cause de l’arrivée des Barbares déchaînés dans l'empire Romain, tout est bouleversé et dans la confusion, j’en déduis qu’à cette chronologie déjà ajoutée par lui, il n’a rien ajouté lui-même sur les temps suivants.

Le cours de l'histoire nous amène, comme nous l’avons déjà dit, jusqu'à notre époque, Les suivant fidèlement avec le regard du cœur, et utilisant tantôt les travaux d'autres auteurs, tantôt l'histoire authentique de témoins sûrs, tantôt les connaissances acquises à la triste époque de l'existence, a été ajouté ce qui suit, Ensuite, consacré, à l’épiscopat, et bien placé pour connaître les calamités d’une si triste époque, on dépeint à la fois la fin de l'Empire Romain enfermé dans une situation critique avant sa chute et, ce qui est plus triste encore, le honteux état de l'église dans cette extrême partie de la terre appelée la Galice, la mort de l'honnête liberté, effet de créations indiscrètes et la ruine quasi-totale de la religion, dominant la discipline divine, en raison des profonds troubles produits par les nations iniques et furieuses.
Ayant rapporté tout cela, il reste à compléter l'histoire de tels malheurs pour ceux qui s’affligent des temps à venir...

La missive à Toribius commence, elle, par des flatteries : même quand il « fleurit encore dans le siècle », Toribius est « un ami de la sainte religion ». « Promoteur du culte divin ».
Il lui faut pourtant encore, déplore respectueusement Montanus, corriger certains abus dans le territoire de Palencia : Face aux prêtres qui consacrent eux-mêmes le chrême, il doit faire usage de « l'autorité sacerdotale la plus sévère » (seuerissimi sacerdotis auctoritate uti)  De plus des évêques d'un autre ressort sont invités à consacrer les nouvelles églises, pourtant, dit Montanus, « nous vous envoyons un exemplaire du privilège que votre co-évêque a fait pour notre prédécesseur et nos frères les évêques de Carpétanie-Celtibérie, pour que vous sachiez quel fruit peut obtenir une demande incorrecte ».
Trois municipes ont certes été concédés à ce personnage, mais uniquement tant qu'il vivra, pour ne pas avilir la dignité épiscopale, et si Toribius ne tient pas compte de cet avertissement et prétend enfreindre une « antique coutume », Montanus doit faire appel au roi (domini nostri auribus intimare) et requérir la sentence (districtio) du juge (iudex) Erga, ce qui sera à son détriment. La piété du roi est en effet telle qu'il ne peut permettre que l'on change rien à un ius antiquum. (usage antique)

Ces lettres ont d'abord été utilisées pour illustrer la première étape de l'ascension progressive de Tolède au rang de capitale du royaume Wisigothique, alors même que le roi Wisigoth réside encore à Narbonne.
Ce sont en effet les premiers documents qui attestent l'existence de la Carpétanie-Celtibérie, province nouvelle créée au sein de l'ordonnancement administratif Romain et commandée par Tolède, qui dépend jusque-là de la Carthaginoise et de sa métropole, Carthagène.
C'est donc en tant que métropolitain que Montanus réprimande le clergé palentin, et l'usage antique défendu par le roi Goth doit se référer à la hiérarchie ecclésiastique provinciale, qui dans son principe existe depuis un siècle ou un peu moins. La création de la Carpétanie n'est pas due, comme on le lit trop souvent, à l'occupation Byzantine du Levant, qui n'a lieu que 20 ans plus tard. Ses limites ne sont pas connues, mais il s'agit visiblement d'une province purement intérieure, s'étendant, autour de Tolède, sur les deux plateaux montagneux. Les lettres de Montanus offrent pourtant plusieurs autres problèmes à résoudre...

427 — Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/427
Cette page concerne l'année 427 du calendrier julien. Sommaire. [masquer]. 1 Événements; 2 Naissances en 427; 3 Décès en 427; 4 Notes et références ...

Formats and Editions of Hydace : chronique [WorldCat.org]
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Hydace (0388-0470) - Chronique - Résultats - Université de ...
babordplus.univ-bordeaux.fr/resultat.php?q=sujets_tous:(%22Hydace...
Philologische Studien zur Chronik des Hydatius von Chaves. Cardelle de Hartmann, Carmen; F. Steiner 1994; Palingenesia; Dissertation; Travaux universitaires.

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