vendredi 4 mars 2016

EN REMONTANT LE TEMPS... 440


27 FÉVRIER 2016...

Cette page concerne l'année 440 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

LES ERREMENTS DE THÉODOSE.

L'empereur Théodose II offre à son épouse Eudoxie un pomme, elle en fait don
au maître des offices Paulin, qui l'offre à son tour à l'empereur... Paulin est banni puis exécuté à Césarée de Cappadoce. Eudoxie, suspectée d’infidélité, se retire à Jérusalem en 444.
On peut dire que Ion n a rien vu jusqu'ici que d'heureux dans le règne de Théodose II. Mais il va commencer à changer d'avis en cette année, en laquelle Marcellin nous apprend que Paulin Maître des Offices est tué à Césarée en Cappadoce par ordre de l'Empereur. On pense qu'il est le fils du Comte des Domestiques, qu'il a étudié les Auteurs les belles Lettres avec le jeune Théodose ce qui lui a acquis l'amitié et la faveur du Prince.
On ajoute que son crédit s'augmente par le mariage de l'Impératrice Eudoxie, auquel il a contribué. Cette Princesse qui aime les belles Lettres se plaît à s'entretenir avec une personne instruite.
Ainsi possédant la faveur de l'Empereur et de l'Impératrice, il passe par toutes les dignités, pour être enfin élevé à celle de Maître des Offices dès l'an 420. ou seulement en 435 comme Godesroy le croit

Pour sa disgrâce et sa mort, nous n'en trouvons rien dans les Auteurs originaux, hors ce que nous avons cité de Marcellin.
Les Grecs postérieurs qui brouillent tout cette période, disent qu'elle vient d'un soupçon que l'Empereur conçoit contre lui et contre l'Impératrice au sujet d'une pomme envoyée par l'Empereur à Eudoxie, Il est aisé de juger qu'il y a de la mésintelligence entre elle et son mari. Ayant amené de Constantinople le Prêtre Sévère et le Diacre Jean, et se servant beaucoup d'eux à l'église de Jérusalem l'empereur trouve déplaisant qu'elle ait tant de familiarité avec eux, et qu'elle leur fasse des dons Somptuaires il envoie Saturnin ou Saturnile Comte des Domestiques. Cela touche si vivement Eudoxie, qu'elle s'emporte jusqu'à faire tuer aussitôt Saturnin, Théodose étant irrité, lui ôte tous les Officiers Impériaux, la réduisant ainsi à l'état de simple particulière. Elle achève ainsi le reste de sa vie à Jérusalem, qui arrive l'an 460
On assure qu'elle jure jusqu'à la mort qu'elle est entièrement innocente du crime dont Théodose les a soupçonné elle et Paulin.
POIDS A L'EFFIGIE D'EUDOXIE
Sa disgrâce n'empêche qu'elle dispose de beaucoup de richesses... Aussi elle Fonde un grand nombre de Monastère, de Laures, d’Églises, d'Hôpitaux pour recueillir les pauvres et les vieillards, faisant également beaucoup pour l'honneur et la gloire de Jésus-Christ, Le premier hôpital de la ville, où il y a une Chapelle de Saint George, a été bâti par elle. C'est le fruit qu'elle retire de la conversation de Saint Euthyme et de plusieurs autres saints solitaires quelle rencontre en Palestine. Elle fait bâtir une Église près de la Laure du même Saint.
On parle surtout de l’Église de Saint Étienne qu'elle fait bâtir près de Jérusalem... Elle y est enterrée dans un tombeau magnifique qu'elle s'y est fait faire. Elle fait aussi rebâtir les murailles de Jérusalem plus belles quelles n'étaient auparavant. Personne depuis Hélène n'y a fait de si grands biens. Elle laisse encore beaucoup aux Églises par testament.
Nous pourrons parler encore de cette Princesse, et particulièrement du malheur qu'elle a de tomber dans l'hérésie des Eutychiens, et comment Dieu l'en retire. La vie de Saint Euthyme de Saint Jean le Silencieux la qualifient de bienheureuse Eudoxie et Cassiodore la meilleures de toutes les femmes.

La promotion de Théodose, écrit Tillemont, est reçue avec une approbation universelle de tout le monde. Et certes quoique les éloges soient fort peu considérables dans la bouche d'un poète, il est difficile de ne pas croire avec Claudien que l'empire ait eu de la peine à se relever du misérable état où l'invasion massive des barbares l'a réduit. La Dacie, la Thrace, l'Illybérie sont perdues. Les Goths, les Alains, les Huns en possèdent une partie, et ont saccagé le reste.
Les Ibériens, les Arméniens et les Perses sont aussi en armes contre les Romains. Que de maux sous nos yeux ! s'écrie Saint Grégoire, et que de maux dont nous apprenons la nouvelle par les autres ! Des pays entiers bouleversés de fond en comble, des milliers d'hommes mis à mort, la terre toute rouge de sang, un peuple étranger qui parcourt comme un maître un pays qui ne comprend pas même son langage ! Ah ! qu'on n'accuse pas la lâcheté de nos soldats, ils ont fait preuve de leur valeur, ils ont assujetti toute la terre... Mais c'est la punition de nos péchés, de cette hérésie arienne qui a dominé si longtemps parmi nous.

Réparer le désastre d'Andrinople, relever et fortifier les digues des frontières, un instant emportées par le flot des barbares, traiter séparément avec les chefs des tribus révoltées, pour les faire rentrer dans les cadres de l'administration Romaine : Tels sont les premiers soins de Théodose II.
Ces soins ne sont que les préliminaires d'une œuvre plus importante et plus difficile.

Sozomène raconte que, peu de temps après son élévation à la dignité impériale, Théodose, ayant demandé le baptême au Saint évêque de Thessalonique, Ascole, questionne le prélat sur l'état religieux de l'empire. Ascole lui répond que les Églises de l'Occident, jusqu'à la Macédoine, sont unies dans la vraie foi, adorent toutes le Fils et le Saint-Esprit de même que le Père, mais que toutes celles qui sont en Orient sont divisées en un grand nombre de sectes, que l’Église n'est pas moins troublée que l’État dans cette partie de l'empire, que les ariens y sont maîtres des églises à Constantinople, à Antioche et dans la plupart des grandes villes.
Ascole dit vrai, les mille tronçons des hérésies arienne, macédonienne, novatienne, apollinariste, s'agitent dans des convulsions qui témoignent sans doute plus d'irritation que de vitalité, mais qui n'en troublent pas moins profondément la partie de l'empire qui vient d'être confiée au gouvernement de Théodose.

A Constantinople, les eunoméens se montrent plus agités et plus insolents que jamais. Saint Grégoire de Nysse nous a laissé le tableau pittoresque de leur propagande tapageuse.
Partout, sur les places publiques et dans les carrefours, dans les rues et dans les ruelles, des gens vous abordent en dissertant à tort et à travers sur la Trinité.
Demandez-vous à un changeur de la monnaie ? Il entreprend la question de l'Engendré et de l'Inengendré.
Interrogez-vous un boulanger sur le prix du pain ? Le Père est plus grand, vous répond-t-il, et le Fils lui est subordonné.
Vous allez prendre un bain : A mon avis, vous déclare le baigneur anoméen, le Fils vient tout simplement du néant.
Devons-nous dire que ces gens sont fous ? conclut Saint Grégoire. A tout le moins, l'hérésie leur a tourné la tête.

A Constantinople et dans les provinces asiatiques de Bithynie, de Paphlagonie et de Phrygie, les novatiens comptent encore de nombreux adeptes. Sous Valens, un novatien fort instruit, Marcien, à qui l'empereur a confié l'éducation de ses filles Anastasie et Carosa, profite de la faveur dont il jouit auprès du souverain pour obtenir l'adoucissement des mesures de rigueur prises contre ses coreligionnaires, et ceux-ci peuvent propager autour d'eux leurs doctrines rigoristes.
Plus farouches, les diverses sectes qui se rattachent au montanisme se cantonnent en Phrygie autour de Pépuze. (lorsque les vraies valeurs ne sont plus apprises et suivies l'anarchie prend le dessus et les institutions sont bafouées)

Le code Théodosien mentionne leurs adhérents sous les noms de Phrygiens, de Pépuziens et de Priscillianistes.
LES MURAILLES DE JÉRUSALEM
D'autres hérétiques, sous les dénominations bizarres de Saccophores, d'Apotactiques et d'Hydroparastates, se livrent aux pratiques les plus étranges. Saint Épiphane cite, comme se rattachant à la même école, les Massaliens ou Euchites, c'est-à-dire les Prieurs. Ce sont des gens qui ont renoncé à leurs biens, ne vivent que d'aumônes, vont et viennent toujours priant, et ne faisant autre chose... Le soir venu, ils dorment en plein air, autant que possible. Des offices de l’Église et de ses jeûnes, ils ne s’inquiètent en aucune façon. Par la prière et le détachement absolu des biens de ce monde, ils se tiennent en rapport avec Dieu, et en un rapport si étroit, qu'ils n'hésitent pas à s'attribuer à eux-mêmes les qualifications d'anges, de prophètes, de patriarches, de Christs... Pour eux le baptême n'efface que les péchés passés, il n'empêche pas qu'en chaque homme il n'habite, dès sa naissance, un démon, avec lequel il faut lutter sans cesse. On les voit faire le geste de lancer des traits, exécuter d'énormes bonds ou même se mettre à danser. Ni les condamnations prononcées contre les Massaliens par l'évêque d'Iconium, Amphiloque, et par celui d'Antioche, Flavien, ni les mesures législatives qui suivent ces condamnations, n'ont raison de la secte, qui se maintient longtemps en Asie-Mineure.

L'apollinarisme, qui a débuté comme une querelle d'école, s'est constitué à Antioche sous forme de parti, lorsqu'un ami d'Apollinaire, Vitalis, prêtre de Mélèce, veut passer du côté de Paulin.
Paulin l'ayant repoussé à cause de ses doctrines, et Mélèce n'ayant plus voulu le recevoir à cause de sa défection, il organise dans la ville une Église à part, dont il se proclame l'évêque. Ce qui fait, avec Paulin, Mélèce, et l'évêque arien Euzoïus, quatre évêques dans Antioche. De là, le parti apollinariste cherche à rayonner, prêche la doctrine d'un Christ imparfaitement homme, fonde deux Églises schismatiques à Béryte et à Laodicée, cherche même, après la mort de Valens, à mettre la main sur l’Église de Constantinople.
Le concile de Constantinople doit le séparer de l’Église catholique comme hérétique.
LA PORTE SAINT ÉTIENNE (JÉRUSALEM)

Le schisme d'Antioche doit d'ailleurs se compliquer par l'élection d'Evagre, que Paulin, sur son lit de mort, sacre lui-même, sans l'assistance d'aucun évêque. Cette irrégularité, et le seul fait qu'Evagre tient son élection de Paulin, le fait rejeter par les partisans de Flavien.

En dehors des schismes et des hérésies déclarés, des troubles, çà et là, agitent l’Église. Les Barbares, incorporés dans les armées Romaines, y rapportent leur vague arianisme, Diodore de Tarse, en réagissant contre l'apollinarisme, prélude aux exagérations en sens contraire de Théodore de Mopsueste et de Nestorius, et les pieux pèlerins de Terre Sainte, tels que Rufin et Mélanie, s'alarment de voir l’Église de Jérusalem elle-même déchirée par des luttes intestines... Voilà pourquoi, dans son ensemble et malgré tout, l'opinion publique demande que l'unité religieuse se fasse autour du siège Romain. Un cri public irrésistible, parti des rangs, de la foule, réclame contre les divisions religieuses des remèdes énergiques. L'unité religieuse est dans les traditions impériales elles-mêmes, aucun des empereurs du IVe siècle, pas plus Julien que les autres, n'a renoncé à l'unité religieuse, et il est visible aux yeux de tous que cette unité ne peut se faire autour d'une hérésie. Or, Théodose est du nombre de ces hommes d’État qui savent se faire les interprètes énergiques et habiles des besoins de leurs contemporains. Son génie n'est pas de ceux qui imposent leurs volontés à leur siècle, c'est un esprit simple, droit, mais qui ne se montre ni inventif, ni original. (cela me fait irrésistiblement penser à quelqu'un de nos contemporains) Il ne met pas un instant en doute qu'en prenant la couronne il a assumé la tâche de délivrer les esprits de l'erreur aussi bien que le territoire de l'invasion, (les lendemains qui chantent) et même que ces 2 devoirs ne peuvent s'accomplir l'un sans l'autre... et cette conviction ne rencontre pas de contradicteurs. (pour le notre non plus il n'y a pas eu de contradicteur et l'on voit aujourd'hui où cela nous mènent)
Il semble d'ailleurs que toute cette législation religieuse de Théodose ait été plus indicative que coercitive. Le seul fait que plusieurs lois reviennent sur le même objet est significatif de ce caractère, tout au moins du peu de rigueur avec laquelle on poursuit l'exécution de tels édits. (C'est encore le même scénario que l'on subit avec le molasson qui nous gouverne) Il en est autrement des lois qui n'ont pas pour objet direct un caractère pénal, de celles qui ne font que promouvoir le respect dû au Christ et à son Église, telle que la loi qui, pendant le carême, en souvenir de la pénitence du Sauveur, suspend l'exécution de tout châtiment corporel. (dans un autre registre nous subissons les mêmes incertitudes)
Du reste, on aurait tort d'attribuer à la législation de Théodose le succès grandissant du catholicisme vers la fin du IVe siècle. Désormais, ainsi que le fait justement remarquer un historien, le sort en est jeté. Que l'empereur soit ou non favorable, le christianisme est sûr du succès. (c'est une autre philosophie qui nous préoccupe actuellement et le résultat sera bien pire)



440 — Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/440
. 6 janvier : l'empereur Théodose offre une pomme à son épouse Eudocie, qu'elle envoie au maître des offices Paulin, qui l'offre à son tour à l'empereur. Paulin est banni puis exécuté à Césarée de Cappadoce. Eudocie, suspectée ...

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