27 FÉVRIER 2016...
Cette
page concerne l'année 440 du calendrier julien. Ceci est une
évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que
d'un survol !
LES
ERREMENTS DE THÉODOSE.
L'empereur
Théodose II offre à son épouse Eudoxie un pomme, elle en fait don
au
maître des offices Paulin, qui l'offre à son tour à l'empereur...
Paulin est banni puis exécuté à Césarée de Cappadoce. Eudoxie,
suspectée d’infidélité, se retire à Jérusalem en 444.
On
peut dire que Ion n a rien vu jusqu'ici que d'heureux dans le règne
de Théodose II. Mais il va commencer à changer d'avis en cette
année, en laquelle Marcellin nous apprend que Paulin Maître des
Offices est tué à Césarée en Cappadoce par ordre de l'Empereur.
On pense qu'il est le fils du Comte des Domestiques, qu'il a étudié
les Auteurs les belles Lettres avec le jeune Théodose ce qui lui a
acquis l'amitié et la faveur du Prince.
On
ajoute que son crédit s'augmente par le mariage de l'Impératrice
Eudoxie, auquel il a contribué. Cette Princesse qui aime les belles
Lettres se plaît à s'entretenir avec une personne instruite.
Ainsi
possédant la faveur de l'Empereur et de l'Impératrice, il passe par
toutes les dignités, pour être enfin élevé à celle de Maître
des Offices dès l'an 420. ou seulement en 435 comme Godesroy le
croit
Pour
sa disgrâce et sa mort, nous n'en trouvons rien dans les Auteurs
originaux, hors ce que nous avons cité de Marcellin.
Les
Grecs postérieurs qui brouillent tout cette période, disent qu'elle
vient d'un soupçon que l'Empereur conçoit contre lui et contre
l'Impératrice au sujet d'une pomme envoyée par l'Empereur à
Eudoxie, Il est aisé de juger qu'il y a de la mésintelligence entre
elle et son mari. Ayant amené de Constantinople le Prêtre Sévère
et le Diacre Jean, et se servant beaucoup d'eux à l'église de
Jérusalem l'empereur trouve déplaisant qu'elle ait tant de
familiarité avec eux, et qu'elle leur fasse des dons Somptuaires il
envoie Saturnin ou Saturnile Comte des Domestiques. Cela touche si
vivement Eudoxie, qu'elle s'emporte jusqu'à faire tuer aussitôt
Saturnin, Théodose étant irrité, lui ôte tous les Officiers
Impériaux, la réduisant ainsi à l'état de simple particulière.
Elle achève ainsi le reste de sa vie à Jérusalem, qui arrive l'an
460
On
assure qu'elle jure jusqu'à la mort qu'elle est entièrement
innocente du crime dont Théodose les a soupçonné elle et Paulin.
POIDS A L'EFFIGIE D'EUDOXIE |
On
parle surtout de l’Église de Saint Étienne qu'elle fait bâtir
près de Jérusalem... Elle y est enterrée dans un tombeau
magnifique qu'elle s'y est fait faire. Elle fait aussi rebâtir les
murailles de Jérusalem plus belles quelles n'étaient auparavant.
Personne depuis Hélène n'y a fait de si grands biens. Elle laisse
encore beaucoup aux Églises par testament.
Nous
pourrons parler encore de cette Princesse, et particulièrement du
malheur qu'elle a de tomber dans l'hérésie des Eutychiens, et
comment Dieu l'en retire. La vie de Saint Euthyme de Saint Jean le
Silencieux la qualifient de bienheureuse Eudoxie et Cassiodore la
meilleures de toutes les femmes.
La
promotion de Théodose, écrit Tillemont, est reçue avec une
approbation universelle de tout le monde. Et certes quoique les
éloges soient fort peu considérables dans la bouche d'un poète, il
est difficile de ne pas croire avec Claudien que l'empire ait eu de
la peine à se relever du misérable état où l'invasion massive des
barbares l'a réduit. La Dacie, la Thrace, l'Illybérie sont perdues.
Les Goths, les Alains, les Huns en possèdent une partie, et ont
saccagé le reste.
Les
Ibériens, les Arméniens et les Perses sont aussi en armes contre
les Romains. Que de maux sous nos yeux ! s'écrie Saint Grégoire, et
que de maux dont nous apprenons la nouvelle par les autres ! Des pays
entiers bouleversés de fond en comble, des milliers d'hommes mis à
mort, la terre toute rouge de sang, un peuple étranger qui parcourt
comme un maître un pays qui ne comprend pas même son langage !
Ah ! qu'on n'accuse pas la lâcheté de nos soldats, ils ont fait
preuve de leur valeur, ils ont assujetti toute la terre... Mais c'est
la punition de nos péchés, de cette hérésie arienne qui a dominé
si longtemps parmi nous.
Réparer
le désastre d'Andrinople, relever et fortifier les digues des
frontières, un instant emportées par le flot des barbares, traiter
séparément avec les chefs des tribus révoltées, pour les faire
rentrer dans les cadres de l'administration Romaine : Tels sont les
premiers soins de Théodose II.
Ces
soins ne sont que les préliminaires d'une œuvre plus importante et
plus difficile.
Sozomène
raconte que, peu de temps après son élévation à la dignité
impériale, Théodose, ayant demandé le baptême au Saint évêque
de Thessalonique, Ascole, questionne le prélat sur l'état religieux
de l'empire. Ascole lui répond que les Églises de l'Occident,
jusqu'à la Macédoine, sont unies dans la vraie foi, adorent toutes
le Fils et le Saint-Esprit de même que le Père, mais que toutes
celles qui sont en Orient sont divisées en un grand nombre de
sectes, que l’Église n'est pas moins troublée que l’État dans
cette partie de l'empire, que les ariens y sont maîtres des églises
à Constantinople, à Antioche et dans la plupart des grandes villes.
Ascole
dit vrai, les mille tronçons des hérésies arienne, macédonienne,
novatienne, apollinariste, s'agitent dans des convulsions qui
témoignent sans doute plus d'irritation que de vitalité, mais qui
n'en troublent pas moins profondément la partie de l'empire qui
vient d'être confiée au gouvernement de Théodose.
A
Constantinople, les eunoméens se montrent plus agités et plus
insolents que jamais. Saint Grégoire de Nysse nous a laissé le
tableau pittoresque de leur propagande tapageuse.
Partout,
sur les places publiques et dans les carrefours, dans les rues et
dans les ruelles, des gens vous abordent en dissertant à tort et à
travers sur la Trinité.
Demandez-vous
à un changeur de la monnaie ? Il entreprend la question de
l'Engendré et de l'Inengendré.
Interrogez-vous
un boulanger sur le prix du pain ? Le Père est plus grand, vous
répond-t-il, et le Fils lui est subordonné.
Vous
allez prendre un bain : A mon avis, vous déclare le baigneur
anoméen, le Fils vient tout simplement du néant.
Devons-nous
dire que ces gens sont fous ? conclut Saint Grégoire. A tout le
moins, l'hérésie leur a tourné la tête.
A
Constantinople et dans les provinces asiatiques de Bithynie, de
Paphlagonie et de Phrygie, les novatiens comptent encore de nombreux
adeptes. Sous Valens, un novatien fort instruit, Marcien, à qui
l'empereur a confié l'éducation de ses filles Anastasie et Carosa,
profite de la faveur dont il jouit auprès du souverain pour obtenir
l'adoucissement des mesures de rigueur prises contre ses
coreligionnaires, et ceux-ci peuvent propager autour d'eux leurs
doctrines rigoristes.
Plus
farouches, les diverses sectes qui se rattachent au montanisme se
cantonnent en Phrygie autour de Pépuze. (lorsque
les vraies valeurs ne sont plus apprises et suivies l'anarchie prend
le dessus et les institutions sont bafouées)
Le
code Théodosien mentionne leurs adhérents sous les noms de
Phrygiens, de Pépuziens et de Priscillianistes.
LES MURAILLES DE JÉRUSALEM |
L'apollinarisme,
qui a débuté comme une querelle d'école, s'est constitué à
Antioche sous forme de parti, lorsqu'un ami d'Apollinaire, Vitalis,
prêtre de Mélèce, veut passer du côté de Paulin.
Paulin
l'ayant repoussé à cause de ses doctrines, et Mélèce n'ayant plus
voulu le recevoir à cause de sa défection, il organise dans la
ville une Église à part, dont il se proclame l'évêque. Ce qui
fait, avec Paulin, Mélèce, et l'évêque arien Euzoïus, quatre
évêques dans Antioche. De là, le parti apollinariste cherche à
rayonner, prêche la doctrine d'un Christ imparfaitement homme, fonde
deux Églises schismatiques à Béryte et à Laodicée, cherche même,
après la mort de Valens, à mettre la main sur l’Église de
Constantinople.
Le
concile de Constantinople doit le séparer de l’Église catholique
comme hérétique.
Le
schisme d'Antioche doit d'ailleurs se compliquer par l'élection
d'Evagre, que Paulin, sur son lit de mort, sacre lui-même, sans
l'assistance d'aucun évêque. Cette irrégularité, et le seul fait
qu'Evagre tient son élection de Paulin, le fait rejeter par les
partisans de Flavien.
En
dehors des schismes et des hérésies déclarés, des troubles, çà
et là, agitent l’Église. Les Barbares, incorporés dans les
armées Romaines, y rapportent leur vague arianisme, Diodore de
Tarse, en réagissant contre l'apollinarisme, prélude aux
exagérations en sens contraire de Théodore de Mopsueste et de
Nestorius, et les pieux pèlerins de Terre Sainte, tels que Rufin et
Mélanie, s'alarment de voir l’Église de Jérusalem elle-même
déchirée par des luttes intestines... Voilà pourquoi, dans son
ensemble et malgré tout, l'opinion publique demande que l'unité
religieuse se fasse autour du siège Romain. Un cri public
irrésistible, parti des rangs, de la foule, réclame contre les
divisions religieuses des remèdes énergiques. L'unité religieuse
est dans les traditions impériales elles-mêmes, aucun des empereurs
du IVe siècle, pas plus Julien que les autres, n'a renoncé à
l'unité religieuse, et il est visible aux yeux de tous que cette
unité ne peut se faire autour d'une hérésie. Or, Théodose est du
nombre de ces hommes d’État qui savent se faire les interprètes
énergiques et habiles des besoins de leurs contemporains. Son génie
n'est pas de ceux qui imposent leurs volontés à leur siècle, c'est
un esprit simple, droit, mais qui ne se montre ni inventif, ni
original. (cela me fait irrésistiblement
penser à quelqu'un de nos contemporains) Il ne met pas un
instant en doute qu'en prenant la couronne il a assumé la tâche de
délivrer les esprits de l'erreur aussi bien que le territoire de
l'invasion, (les lendemains qui chantent) et
même que ces 2 devoirs ne peuvent s'accomplir l'un sans l'autre...
et cette conviction ne rencontre pas de contradicteurs. (pour
le notre non plus il n'y a pas eu de contradicteur et l'on voit
aujourd'hui où cela nous mènent)
Il
semble d'ailleurs que toute cette législation religieuse de Théodose
ait été plus indicative que coercitive. Le seul fait que plusieurs
lois reviennent sur le même objet est significatif de ce caractère,
tout au moins du peu de rigueur avec laquelle on poursuit l'exécution
de tels édits. (C'est encore le même scénario
que l'on subit avec le molasson qui nous gouverne) Il en est
autrement des lois qui n'ont pas pour objet direct un caractère
pénal, de celles qui ne font que promouvoir le respect dû au Christ
et à son Église, telle que la loi qui, pendant le carême, en
souvenir de la pénitence du Sauveur, suspend l'exécution de tout
châtiment corporel. (dans un autre registre
nous subissons les mêmes incertitudes)
Du
reste, on aurait tort d'attribuer à la législation de Théodose le
succès grandissant du catholicisme vers la fin du IVe siècle.
Désormais, ainsi que le fait justement remarquer un historien, le
sort en est jeté. Que l'empereur soit ou non favorable, le
christianisme est sûr du succès. (c'est une
autre philosophie qui nous préoccupe actuellement et le résultat
sera bien pire)
440
— Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/440
.
6 janvier : l'empereur Théodose offre une pomme à son épouse
Eudocie, qu'elle envoie au maître des offices Paulin, qui l'offre à
son tour à l'empereur. Paulin est banni puis exécuté à Césarée
de Cappadoce. Eudocie, suspectée ...
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