mardi 22 mars 2016

EN REMONTANT LE TEMPS... 419

17 MARS 2016...

Cette page concerne l'année 419 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

LES SURSAUTS INCERTAINS DE ROME CONTRE LES WISIGOTHS.

Wallia (mort en 418 à Toulouse) est roi des Wisigoths de 415 à 418,fils de Modaharius, un noble Wisigoth de haut lignage peut-être lié à la famille sacrée des Balthes, voire le frère d'Athaulf et le beau-frère d'Alaric Ier comme frère de Pédauque.

En septembre 415, après l'assassinat du roi Sigéric, instigateur du meurtre du roi Athaulf deux semaines plus tôt, Wallia est porté au pouvoir.
Il épouse une femme noble, sans doute de la famille des Balthes, dont le nom est inconnu, ils ont au moins une fille qui épouse un Suève et sera le grand-père de Ricimer.
Une autre de ses filles, Flavia Valiana, épouse Théodoric Ier. Le patrice Constance lui promet une récompense en échange de l'aide des Wisigoths contre les Barbares envahissant l'Espagne (Vandales, Suèves et Alains).
Il renvoie Galla Placidia en Italie en échange de 600 000 boisseaux de blé fournis par l'Empire Romain aux Wisigoths et reconnu par Rome comme fédéré en Aquitaine.
Il est alors chargé de combattre les « Barbares » qui occupent la péninsule Ibérique, c'est-à-dire les Vandales, vieux ennemis des Goths, les Suèves et quelques clans Alains.

En 416, il pénètre en Espagne et bat sévèrement les cavaliers Alains qui échappent de peu à l'extermination.
Les Suèves sont forcés de se replier en Galice tandis que l'une des deux tribus Vandales (les Sillings), est durement atteinte, son roi Frédébal est capturé tandis que sa tribu est en partie massacrée et forcée de s'unir aux Vandales Hasdings de la Bétique (Andalousie).

Wallia retraverse les Pyrénées en 418, à la suite d'une demande du patrice Constance pour protéger « l'Aquitaine et certaines cités des provinces voisines » des raids Saxons. En fait, l'assemblée des Sept Provinces des Gaules Méridionales s'est réunie et a demandé l'aide des Goths.
Wallia a accepté leur demande mais a réclamé des otages choisis au sein des grandes familles sénatoriales pour s'assurer la loyauté des Gallo-Romains... Il s'installe à Toulouse, avec sa cour, avant de mourir peu de temps après son arrivée.

Cet événement et la paix conclue avec Honorius laissent Athaulf, son successeur, en possession des Gaules, mais ce chef, soit à la prière de Placidia, sa femme, sœur d’Honorius, soit à la requête des Espagnols opprimés par la domination de Rome, et tourmentés par les hordes de Barbares du Nord qui, comme un torrent dévastateur, ont inondé la péninsule, ne tarde pas à abandonner la Gaule Narbonnaise, passe les Pyrénées et s’empare d’une partie de la Catalogne. Il règne peu cependant... Toutes les bonnes qualités qui le distinguent ne peuvent le sauver du poignard d’un domestique perfide, et il meurt à Barcelone, en 416, dans la seconde année de son règne.
Les Goths le remplacent par Sigefic , général valeureux, estimé digne de porter la couronne. Mais à peine a-t-il mis le pied sur le trône, qu’il périt de la main de ses sujets, mécontent de l’affection qu’il manifeste pour les
Romains. .
Au terme d'un périple qui les a menés depuis le Vaestergotland, au centre de la Suède actuelle, d'abord vers les bords de la Baltique, de part et d'autre de la Vistule (Gothiscandza, dans l'actuelle Pologne) puis enfin sur les bords de la Mer Noire ( Dacie, actuelle Roumanie, entre Moldavie et Transylvanie) les Wisigoths, ou Goths de l'Ouest, commencent à se répandre dans différentes directions.

Ils se dirigent ainsi aussi bien en direction de l'Empire Romain d'Orient que vers la Dalmatie ( Croatie) et vers la Pannonie (Hongrie) si bien que
les Romains, qui dominent ces régions, font en sorte d'utiliser à leur profit les évidentes qualités militaires de ces Barbares nomades, développées au cours de plusieurs siècles de migrations quasi incessantes... Leurs errances ont, en effet, duré plusieurs siècles puisque, sortis du Gøtaland « suédois » au début de l'ère chrétienne, à la recherche de terres fertiles, ils ont remonté le cours de la Vistule au cours des Ier et IIe siècles pour se retrouver finalement sur les bords de la Mer Noire, au début du IIIe siècle, au contact direct de l'armée Romaine.

A partir de 270, l'empereur Aurélien, désireux de les contrôler autorise officiellement les Wisigoths et les Ostrogoths, installés plus à l'Est à s'implanter dans la vaste région, traversée par le Danube, qu'en fait ils occupent déjà.
En dépit de cette autorisation, les Wisigoths représentent néanmoins une menace pour l'Empire Romain, en raison de leurs attaques répétées contre la Scythie et contre la Thrace...

En 332, l'empereur Constantin n'a d'autre recours que de signer un traité avec eux, traité par lequel ils reçoivent le statut de « foederati » (fédérés). En échange de subsides annuels, ils sont chargés de défendre les frontières de
l'Empire Romain, à l'est de leur zone d'implantation, ce qui ne les empêche pas de lutter à diverses reprises contre les Romains qui, après la mort de Constantin, ont souhaité les désarmer, sans d'ailleurs y parvenir.

Vers la fin du IVe siècle (après 380 ?) à la suite de la traduction par l'évêque arien Ulfila de la Bible en langue goth « le Codex Argenteus » ces Barbares se convertissent en masse à l'arianisme, une forme de christianisme pour laquelle, très schématiquement, Dieu n'a aucune nature commune avec le Fils et le Saint Esprit, ce qui revient donc à prôner un monothéisme absolu...

Après divers épisodes de révoltes contre les Romains, les Wisigoths finissent par se sédentariser partiellement en Thrace. Après la mort de Théodose, en 395, sous le commandement d'Alaric, ils prennent les armes contre Arcadius, successeur de l'empereur défunt et ne les déposent que lorsque Arcadius donne à Alaric le commandement des troupes Romaines en Illyrie Orientale, en 396.

C'est peut-être devant la poussée des Huns Septentrionaux que les Wisigoths se remettent en marche et font pour la première fois irruption en Italie, d'où l'intervention des troupes Romaines qui les obligent d'abord à se retirer. Ils envahissent une nouvelle fois l'Italie en 402 et, l'ayant traversée depuis l'Illyrie, menacent de prendre Rome si l'empereur ne leur donne pas des terres où s'établir... Battu Alaric doit se retirer, non sans abandonner en otages aux Romains sa femme et ses enfants qui ont été faits prisonniers…
Cela n'empêche pas Alaric de revenir en force une 3e fois, en 408, et de mettre le siège devant Rome avec ses troupes composées de Wisigoths, mais aussi de Huns levés par son beau-frère, Althauf.
Il accepte finalement de lever le siège contre le paiement d'une somme considérable, et ayant désormais accepté de se mettre au service de l'Empire, se retire en Toscane..

C'est ainsi qu'ils prennent l'Urbs, la capitale du monde, le 24 août 410. Les Wisigoths quittent Rome, chargés d'un butin considérable et s'avancent en Calabre car il semble qu'Alaric ait eu des projets de descente en Sicile. Ces développements, comme ceux qu'il nous paraît maintenant intéressant de rappeler, s'agissant de l'entrée des Wisigoths dans la région qui est aujourd'hui le Languedoc Roussillon, aident mieux à comprendre ce phénomène de ces invasions Barbares qui vont bientôt, non pas se contenter d'ébranler la puissance Romaine, mais, bel et bien, abattre l'Empire Romain d'Occident.

En Italie, nous avons décrit la faiblesse militaire de Rome et il y a, sans doute, déjà des trahisons, en Gaule, nous allons voir que rivalités et dissensions ne peuvent laisser aucune chance de résister à des peuplades, peu nombreuses sans doute, mais unies, habituées à combattre et à mener la vie difficile des nomades et, de ce fait, possédant un avantage psychologique certain sur des troupes Romaines qui n'ont, d'ailleurs, guère plus de Romaines que le nom, et dont les chefs se combattent, quand ils ne se mettent pas à mort... Ces généraux ou gouverneurs Romains ne s'embarrassent d'ailleurs pas de scrupules et n'hésitent pas à s'allier, selon leurs intérêts, à telle ou telle de ces peuplades Barbares.

En Gaule, donc, la situation est pour le moins confuse et l'empereur Romain d'Occident, Honorius, doit faire face à l'usurpation de Constantin, qui, résidant en Arles, gouverne pour lui l'ensemble des provinces Romaines en Gaule, et, peut-être aussi en Espagne, où son fils, Constant détient le pouvoir. Constantin ayant exigé d'être associé au pouvoir impérial par Honorius, ce dernier, dans la situation difficile qui est la sienne n'a pu faire autrement que d'accepter cette exigeante requête mais il n'attend vraisemblablement que l'occasion de rétablir la situation... C'est précisément à ce moment là que Constantin est à son tour contesté par un de ses généraux, nommé Geronce et basé en Espagne, qui, ayant fait alliance avec les Vandales, chasse Constant, et, comme Alaric l'a fait avec Attale, lors du second siège de Rome, confère
la pourpre impériale à un dénommé Maxime.
Puis, ayant laissé ce nouvel empereur à Tarragone, il entreprend avec ses
auxiliaires Vandales d'envahir la Narbonnaise et, poursuivant son avance, il vient mettre le siège devant la cité Rhodanienne de Vienne, où Constant a trouvé refuge... Il met le siège devant la ville, s'en empare et fait mettre à mort l'ancien gouverneur de l'Espagne. Enfin, s'étant débarrassé du fils, il se dirige vers Arles pour s'en emparer et régler le sort de Constantin…
Dans le même temps, Honorius, momentanément débarrassé des Wisigoths, a envoyé en Gaule un de ses généraux, Constance, pour y mettre un peu d'ordre et surtout mettre fin à l'usurpation de Constantin. Constance se dirige, à son tour, vers Arles si bien qu'à cette nouvelle les troupes de Geronce se débandent, une partie rejoignant d'ailleurs l'armée Romaine impériale, Geronce doit s'enfuir en Espagne où ceux qui ont été ses partisans le mettent à mort et dépouillent Maxime de la pourpre impériale qui lui a été indûment accordée.

Constance poursuit donc le siège d'Arles que défendent Constantin et son autre fils Julien, ces derniers attendant des renforts de Francs qui n'arrivent jamais, exterminés, en 411, sur les bords du Rhône (peut-être à proximité de l'actuelle ville de Beaucaire ) par Constance et ses alliés Goths, commandés par Ulphilas, dont on peut penser qu'il était Wisigoth... Il semble donc que, désormais, le sort de Constantin est scellé , mais Constance sait qu'une autre menace se profile sur ses arrières et qu'un nouvel usurpateur, un Narbonnais nommé Jovin vient d'être élu empereur, à Mayence, par l'armée du Rhin, qui s'efforce encore de monter la garde le long du limes séparant les Gaules de la Germanie.

Il offre donc à Constantin et à son fils une capitulation honorable et les envoie tous les deux se présenter à Honorius qui se trouve à Ravenne. Ils n'y parviennent jamais... Mis à mort en route sur ordre de l'empereur, en septembre 411... Leurs deux têtes coupées sont envoyées à Carthage pour être placées sur les murs de la ville où elles rejoignent les crânes d'autres usurpateurs, mis à mort lors des règnes précédents de Théodose et de Constantin.

Soit que le chaos régnant en Gaule leur ait donné des idées quant au rôle qu'ils peuvent y jouer, soit qu'ils aient été payés par Honorius pour le faire, les Wisigoths franchissent à leur tour les Alpes et entrent en Gaule en 412, sous la conduite d'Ataulf... Jovin a alors déjà conquis la Gaule Ultérieure ( Belgique et Lyonnaise ) et s'apprête alors à envahie la Gaule Citérieure ( Aquitaine et Narbonnaise )… Cette arrivée des Wisigoths ne semble pas avoir laissé de très bons souvenirs parmi les populations locales et Dom Vic et dom Vaissete, citent, dans leur « Histoire Générale du Languedoc » ce chroniqueur qui écrit « Quand tout l'Océan aurait inondé les Gaules, il n'y aurait pas fait de si horribles ravages : Nos bestiaux, nos fruits et nos grains ont été enlevés, nos vignes et nos oliviers désolés, nos maisons de campagne ruinées, et à peine reste t-il encore quelque chose dans les campagnes… Depuis 10 ans les Vandales et les Goths font de nous une cruelle boucherie.. »

Ataulf n'ayant apparemment pas pu se mettre d'accord avec Jovin sur un partage de ses conquêtes, il rejoint le camp de la légalité en la personne du Préfet des Gaules Dardane... Combat l'usurpateur Jovin et son frère Sébastien pour le compte de Rome.
Pendant qu'il met le siège devant Valence où Jovin s'est réfugié, il s'en empare et fait prisonnier l'usurpateur, le préfet des Gaules s'est emparé de Sébastien à Narbonne où les deux prisonniers se rassemblés pour être mis à mort.
Jovin, ainsi revenu dans sa ville natale, a la tête coupée de la main même de Dardane, et cette tête et celle de Sébastien, selon une coutume désormais bien établie, sont envoyées à Carthage cependant que les troupes d'Honorius mettent à mort les partisans de l'usurpateur dans toute la Gaule...
Ce rappel des péripéties entourant l’Arrivée des Wisigoths en Gaule illustre bien ce qu'est devenu l'Empire Romain d'Occident, en pleine décadence, soumis aux luttes de factions s'appuyant, selon leur intérêt du moment sur des alliés Barbares, soumis au bon vouloir des prétoriens élisant eux-mêmes les empereurs et les massacrant si, une fois élus, ils essaient de régner ! Les Barbares peuvent, dès lors, entrer dans l'Empire et s'y établir, ils sont déjà presque les maîtres et, en 476, cet empire Romain d'Occident s'écroule sous les coups des Ostrogoths qui occupent l'Italie comme les Wisigoths occupent la Gaule du Sud, et bientôt du centre...

Le successeur d'Alaric, Ataulf, est d'abord farouchement opposé aux Romains et il veut, dit-il, substituer partout le nom de Gothie à celui de Romanie... En fait il rêve de revêtir lui-même les ornements d'un César Auguste et de s'inscrire dans la lignée des empereurs Romains tant le prestige de l'empire universel de Rome est encore grand, même en pleine décadence et à la veille de son écroulement en Occident. Il se rend vite compte cependant que ces Wisigoths ne possèdent pas les qualités nécessaires pour mener à bien ce rêve de se substituer à Rome. Dés lors, son pragmatisme prend manifestement le dessus et si, comme beaucoup de ces Barbares qui découvrent la puissance de l'Empire Romain, il est plein d'admiration pour cette brillante civilisation Romaine, il décide manifestement que, seule, son intégration à cet empire lui permet de réaliser ses ambitions, qui sont grandes !

De fait, on peut considérer qu'Ataulf s'est même profondément romanisé au contact de cette civilisation Romaine, ce qui n'est pas le cas de tous les Wisigoths, dont une partie voit dans l'approche d'un Ataulf un reniement des valeurs Gothiques, préfigurant ainsi les 2 courants, intégrationnistes et anti-romains qui agiteront ce peuple pendant longtemps... Ataulf pousse même cette admiration de Rome jusqu'à épouser, en 414, Galla Placidia, son otage, sœur de l'empereur Honorius et fille du grand Théodose, une femme de caractère et d'un grand sens politique, selon les chroniques, qui sera la future mère de l'empereur Valentinien III, dont le père est ce Constance, vainqueur de Constantin devant Arles, qu'elle épouse après la mort d'Ataulf…Auparavant, après une vaine tentative de s'emparer de Marseille, Ataulf et ses Wisigoths s'emparent de Narbonne en septembre 413 et certains auteurs considèrent que cette victoire Wisigothe est facilitée par le fait que c'est alors la période des vendanges. Ils s'emparent également de Toulouse, encore que les circonstances de cette victoire soient mal connues et, semble t-il, de Bordeaux...Toujours est-il que les noces d'Ataulf et de Gallia Placidia ont lieu à Narbonne dans la demeure d'un dénommé Ingenius et c'est à cette occasion que notre région du Languedoc est associée pour la première fois à ces Wisigoths qui en seront les maîtres pendant plus de 3 siècles, même si les Romains reprennent Narbonne dans la même année et les obligent ainsi à franchir les Pyrénées.

Cet événement, ainsi que d'autres, nous est connu en détail grâce à la relation qu'en a faite Paulus Orosius, disciple de Saint Augustin, dans son « Historiarum adversus paganos » Libr. VII, où il note que Galla Placidia est la sœur de l'empereur Romain et qu'à l'occasion du mariage, Attale, qu'Alaric a autrefois revêtu de la pourpre impériale, est le premier des convives Romains à chanter devant Ataulf, vêtu à la romaine... C'est cependant cette même année 414 que les Wisigoths sont chassés de Narbonne car ni Honorius ni Constance ne souhaitent faire la paix avec Ataulf si bien que ce dernier redonne à
Attale la pourpre impériale qui lui a donnée, puis reprise, par Alaric... Constance ayant bloqué la garnison qu'Ataulf a laissée à Narbonne et ses lignes étant trop étirées le long de la Garonne, les Wisigoths choisissent alors de franchir les Pyrénées.


Précis de l'histoire d'Espagne depuis les temps les plus ...
https://books.google.fr/books?id=YdXiGuWDGzIC
1823
Les conditions du traité furent que Walia livrerait Placidie, veuve d'Ataulphe , promise" ... et il mourut de maladie dans la même année 419 , ou dans la suivante.
Royaume wisigoth — Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Royaume_wisigoth
Wallia lui succède. .... Lors de sa plus grande extension, avant l'année 507, le royaume wisigoth comprend l'Aquitaine ainsi que toute la péninsule Ibérique, mis ...

Les Wisigoths - Free
wanclik.free.fr/leswisigoths.htm
C'est cependant cette même année 414 que les Wisigoths furent chassés de ..... Wallia, son frère, fonde le Royaume des wisigoths de Toulouse en 419 qui va ...

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