vendredi 1 janvier 2016

EN REMONTANT LE TEMPS... 507

23 DÉCEMBRE 2015 ...

Cette page concerne l'année 507 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

LA BATAILLE DE VOUILLE


La bataille de Vouillé, qui s'est déroulée au printemps 507, est une bataille qui a opposé les Wisigoths, au sud, aux Francs, au nord. Cette bataille voit la victoire des Francs, les Wisigoths perdant leur roi Alaric II au combat sont contraint de laisser un vaste territoire (midi de la France) aux vainqueurs.
Le lieu précis de la bataille a été contesté, entre Vouillé et Voulon...

Au printemps 507, sous le commandement de Clovis et de son fils aîné Thierry, l'armée Franque franchit la Loire en direction de Poitiers.
L'armée des Wisigoths conduite par le roi Alaric II marche au nord pour limiter sa progression en espérant que les Ostrogoths les appuieront, mais ceux-ci sont immobilisés par la menace que les Byzantins font peser sur leurs terres, sans doute en concertation avec Clovis.

Malgré ses craintes, le roi Alaric II se résout alors à engager le combat. La rencontre a lieu dans la plaine de Vouillé, près de Poitiers.
Le combat débute à l'aube, les cavaliers Wisigoths employant sans doute leur tactique habituelle faite de charges successives auxquelles les Francs opposent un mur de francisques.
Un terrible corps-à-corps commence, jusqu'à ce que le roi Alaric II soit tué par Clovis en personne qui a fondu sur lui au péril de sa vie dès les premiers instants de la lutte.
Cet épisode n'est guère surprenant et est probablement conforme à la réalité car Clovis est considéré par les chroniqueurs contemporains et ultérieurs comme un redoutable guerrier, à l'image de son père.

Comme pour la bataille de Tolbiac contre les Alamans, cette mort apparaît comme un « jugement de Dieu » et marque la débandade des Wisigoths qui s'enfuient vers le sud, emmenant avec eux l'héritier du royaume : Amalaric...
L'infanterie Auvergnate, ralliée aux Wisigoths et menée par le fils de Sidoine Apollinaire, est massacrée sur place par les Francs... En milieu de matinée, la bataille est déjà finie.

Cette victoire ouvre pour Clovis la route du Midi. Il réussit dès 508 à conquérir Toulouse ancienne capitale des Wisigoths, puis temporairement le Narbonnais qui sera repris par les Ostrogoths après l'échec du siège d'Arles. Il s'empare également de l'Aquitaine, de la Gascogne, du Languedoc et du Limousin, ce qui consacre la domination Franque sur l'Auvergne.
La Provence est laissée aux soins des alliés Burgondes qui échoueront devant Arles, ce qui convient à Clovis puisque les Burgondes en resteront affaiblis, en effet, Gondebaud a vidé son trésor et perdu ses soldats.

Cette bataille de Vouillé a de lourdes conséquences :
Clovis marque d'une empreinte durable les futures frontières de la France car ses successeurs, Mérovingiens, Carolingiens puis Capétiens, pourront se prévaloir d'une suzeraineté plus ou moins effective sur des territoires constituant plus tard le duché d'Aquitaine et le comté de Toulouse. De plus, dès 508, Clovis installe sa nouvelle capitale à Paris, en lieu et place de Tournai, trop excentré par rapport aux nouvelles conquêtes.

Le lieu précis de la bataille a été contesté.
Selon Henri Martin, Voulon - et non Vouillé - serait le site de la bataille des Francs conduits par Clovis contre les Wisigoths d'Alaric II en 507 (Les lieux cités par Henri Martin dans son « Histoire de France » sont : Gué de la Biche, plateau de Sichar, plaine de Voulon, Mougon.

L'évêque d'Orléans, Mgr de Beauregard, estime également que, selon la Société des antiquaires de l'Ouest, « cette bataille célèbre ne s'est point livrée à Vouillé, dont jusqu'ici ce nom est cité mal à propos. L'action a dû s'engager au sud de Poitiers, aux anciens gués du Clain à Mougon, et surtout à Voulon, en face desquels [M. de Beauregard] a retrouvé les restes du petit et du grand camp de Clovis, et qu'elle s'est terminée dans les plaines en avant de Champagné-Saint-Hilaire.
De sorte que, si désormais on veut désigner par un nom moderne ce combat si fameux dans nos annales, c'est celui de Voulon et non celui de Vouillé qu'il faut lui donner. »

Légende ou réalité :
Le chroniqueur Grégoire de Tours raconte que un peu avant la bataille, Clovis, chassant une biche, celle-ci lui fait découvrir un gué qui lui permet de faire franchir la Vienne en crue à ses troupes... Lors du 15e Centenaire de la bataille de Vouillé en 2007 (inscrit aux Célébrations Nationales du Ministère de la Culture), un colloque historique international et la publication de ses actes, la réalisation d’une exposition et de son catalogue ont été réalisés :

De bonne heure en cet été 507, les Francs se mettent en ordre de bataille. Les Wisigoths impatients d'en découdre, forcent leur roi à combattre sans attendre les renforts promis et se rangent aussi dans la plaine.
Les Francs font pleuvoir une multitude de flèches sur leurs adversaires et ceux-ci avancent vers la ligne adverse pour combattre au corps à corps. La mêlée devient vite sanglante, les Wisigoths rendent coup pour coup. Quand soudain, Clovis qui cherche Alaric II, l'aperçoit et se dirige vers lui.
Alaric le cherche aussi et le combat des chefs commence.
Mais le roi Wisigoth tombe de cheval, frappé mortellement. Et aussitôt après, deux soldats Wisigoths, probablement de la suite royale, se précipitent vers Clovis.
« Le roi, après avoir mis les Goths en fuite et tué leur roi Alaric, est tout à coup surpris par derrière, par deux soldats qui lui portent des coups de lance sur les deux côtés. Mais la bonté de sa cuirasse et la légèreté de son cheval le préservent de la mort. » Voilà comment Grégoire de Tours décrit la scène.

Ce qui signifie que la cuirasse du roi est de bonne qualité et que sa monture est bien dressée ce qui lui permet de faire face à ses deux agresseurs le temps que ses soldats le mettent hors de danger. La perte de leur roi est pour les Wisigoths le début d'une fuite éperdue. Les Francs ne font pas de quartiers et les pertes sont nombreuses chez les vaincus. Le jeune fils du roi wisigoth, Amalaric est protégé par les guerriers qui l'emportent hors du combat à bride abattue.
Grégoire de Tours écrit : « Il périt dans cette bataille, un grand nombre d'Arvernes, et même des plus considérables, qui sont venus avec Sidoine Apollinaire. »

A 9 heures du matin, la bataille est finie. Clovis va se recueillir devant le tombeau de Saint Hilaire pour le remercier de la protection qu'il lui a accordée. Ensuite, il est accueilli comme un libérateur dans la ville de Poitiers. La fidélité des Arvernes aux rois Wisigoths peut s'expliquer par le choix qu'a fait Euric du gouverneur de l'Auvergne et des provinces de l'Aquitaine, Victorius, un Gallo-Romain catholique, pris dans l'aristocratie locale.

Pendant ce temps là, l'armée Burgonde entre dans le Limousin, et un corps dirigé par le prince Sigismond, assiège la forteresse d'Idunum, (aujourd'hui Dun-le-Palestel dans la Creuse). La place est prise d'assaut et les Burgondes font un grand nombre de prisonniers selon Grégoire de Tours. Les armées Franque et Burgonde se rejoignent près de cette localité et se dirigent ensemble vers Toulouse.
La ville est pillée et incendiée selon la biographie de Saint Eptadius. Une partie de l'opulent trésor des Wisigoths passe entre les mains de Clovis pour Grégoire de Tours alors que Procope affirme que ce trésor est en sûreté à Julia Carcaso (Carcassonne).

Après Toulouse, les armées alliées se partagent en trois corps pour aller conquérir le royaume Wisigothique dans trois directions différentes :
Clovis s'est réservé les cités de l'Ouest et la région comprise entre la Garonne et les Pyrénées. Cette conquête est la plus difficile de cette campagne, il faut chasser l'ennemi mais en plus aller le chercher dans les retraites montagneuses des Pyrénées où peu d'hommes décidés peuvent bloquer une armée victorieuse.
On n'a aucun texte historique sur cette partie de la campagne mais nous savons que Clovis tourne le dos à ces villes qu'il prendra au retour : Bordeaux, Saintes et Angoulême et qu'il s'avance vers la Novempopulanie qu'on appellera plus tard la Gascogne.

De son côté, Thierry, remonte vers l'Albigeois, le Rouergue et l'Auvergne et probablement le Gévaudan et le Vélay. C'est ce que les Wisigoths sont occupé aux frontières des Burgondes écrit Grégoire de Tours. L'armée Burgonde est chargée de chasser les Wisigoths en Septimanie et de rejeter derrière les Pyrénées les débris de cette nation.

A Narbonne, les Wisigoths démoralisés choisissent comme nouveau roi, Gésalic, un fils illégitime d'Alaric II sans se soucier des droits du très jeune Amalaric.

Le bilan de ces trois offensives est contrasté, Clovis a sans doute occupé les plaines au Sud de la Garonne, soit la basse Novempopulanie, et en 511, le concile d'Orléans, qui réunit tous les évêques de la Gaule, ne voit pas ceux des diocèses montagneux, tels ceux de Saint-Bernard de Comminges, de Tarbes, de Couserans et de Bénarn (aujourd'hui Lescar), et par ailleurs on n'y voit pas ceux de Dax, de Lectoure, d'Aire et d'Agen. Clovis rencontre une forte résistance des montagnards et prudemment il ne s'engage pas dans les défilés, en automne et retourne vers Bordeaux qu'il prend.
Mais à la fin du règne de Clovis les cités d'Auch, de Bazas et d'Eauze restent sous son contrôle. L'armée conduite par Thierry remplit ses objectifs aisément ne rencontrant pas beaucoup de Wisigoths et Grégoire de Tours est clair : « Clovis envoie son fils Théodoric/ Thierry en Auvergne par Albi et Rodez ». Celui-ci soumit à son père toutes les villes depuis la frontière des Goths jusqu'à celles des Bourguignons.
« Gondebaud pousse devant lui les Wisigoths qui restent et pénètre dans Narbonne pendant que les Francs retournent vers le Nord. A l'annonce de l'arrivée des Burgondes, Gésalic s'enfuit vers l'Espagne... Puis Gondebaud et Thierry se rejoignent et la campagne semble avoir donné de bons résultats.

Les Wisigoths en cet hiver 507, ne disposent plus dans la Gaule que de la côte Méditerranéenne entre le Rhône et l'Italie plus quelques points d'appui sur la rive droite du fleuve. Les montagnards des Pyrénées qui ont résisté à l'armée de Clovis l'ont fait par esprit d'indépendance. Au moment où la Provence reste à conquérir Clovis considère sa conquête comme terminée.   

Le roi des Francs passe l'hiver à Bordeaux après avoir chassé tous les Wisigoths de ce port, le plus important sur la côte atlantique en Gaule. Il y laisse une garnison pour faire face à tout mouvement des fidèles de l'ancien règne. 
Puis Clovis remonte par deux villes non conquises, Saintes qui nécessite après sa prise une garnison, Angoulême qui résiste fortement alors que pour les Wisigoths la cause est perdue, mais les murailles s'écroulent soudain selon Grégoire de Tours et le roi Franc peut entrer par cette brèche et les Wisigoths sont chassés, (massacrés selon dom Bouquet).
Clovis poursuit sa route vers Poitiers et Tours où il se rend au tombeau de Saint Martin et comble l'église de riches présents. Il donne son cheval de guerre à la manse des pauvres de la ville pour le racheter aussitôt. Il offre pour cela, la coquette somme de 100 pièces d'or mais le cheval refuse de sortir de l'écurie. Il faut que le roi offre 200 cents pièces d'or pour que cheval accepte de sortir. Alors Clovis dit en plaisantant :
« Saint Martin est de bon secours, mais un peu cher en affaires. ».

A Tours toujours, il reçoit de l'empereur Anastase, les codicilles du consulat. Revêtu d'une tunique de pourpre et d'une chlamyde dans la basilique du bienheureux Martin, il distribue avec une très grande générosité de l'or et de l'argent sur le chemin qui se trouve entre la porte de la basilique et l'église de la cité écrit Grégoire de Tours.
Cette consécration dans l'ordre militaire romain est typique de la conception fictive d'un Empire Romain unifié vue de Constantinople.
Pour Clovis qui refuse toute subordination vis à vis de cet empereur lointain, cette cérémonie marque néanmoins pour la majorité de ses nouveaux sujets que le roi Franc est le représentant du souverain légitime, l'Empereur Romain de Constantinople.
Mais la guerre contre les Wisigoths n'est pas finie, la Provence reste entre leurs mains.

La Provence contrairement à l'Aquitaine, n'attend pas les Francs ni les Burgondes comme des libérateurs. Ils sont habitués aux Wisigoths, à leurs tracasseries confessionnelles. Région la plus romanisée de la Gaule et de surcroît, coupée du Sud Ouest Wisigoth depuis la prise de Narbonne, elle confond dans le même dédain tous les Barbares et même en veut aux conquérants qui sont la cause de tant de peines. Et puis les Provençaux se sont accoutumés aux Wisigoths dont ils ne craignent plus les excès mais regrettent leurs avantages.

Et ces dispositions des Gallo-Romains de Provence sont tout à fait perceptibles lorsque les Burgondes épaulés par les Francs conduits par Thierry viennent assiéger Arelatum (aujourd'hui Arles), ancienne résidence impériale, sur les deux rives du Rhône. Les Wisigoths l'ayant assiégé 4 fois durant le siècle précédent, une fois maîtres de ce verrou stratégique vers la mer, ne peuvent envisager de l'abandonner. Ils gardent cette cité jalousement et se méfient particulièrement des Burgondes, au point qu'ils soupçonnent Césaire, l'évêque d'Arles d'origine Burgonde, de vouloir livrer la ville.

Les alliés viennent de Septimanie et commencent en ravageant la campagne d'Arelatum sur la rive droite du fleuve. Puis ils font la même chose sur la rive gauche. Mais le siège traîne en longueur et la famine commence à se faire sentir, signe que le siège est efficace. Puis la nouvelle arrive que l'armée Ostrogothe est en marche. Selon Cassiodore, Théodoric a convoqué ses troupes le 22 juin 508 et probablement elles sont au pied des murailles de la cité en début juillet...

Pourquoi Théodoric réagit si tard ?
La flotte Byzantine n'a pas pris la mer en 507 pour croiser près des côtes de l'Italie du Sud, mais ses préparatifs militaires sont tellement visibles que le roi des Ostrogoths, inquiet, n'a pas voulu dégarnir son royaume.
LE GUÉ DE LA BICHE
Au printemps 508, l'Empire peut enfin honorer ses engagements vis à vis de Clovis et une flotte de guerre de 100 navires et autant de dromons (Un dromon du grec δρόμων, « coureur », en fait « croiseur » est un navire long, manœuvrant et rapide mû à la rame et employé dans l'Empire byzantin du VIe au XIIe siècle. Ils sont indirectement développés à partir de la trière antique et sont propulsés à la fois à la rame et à la voile.), quitte le port de Constantinople, commandée par les comtes Romain et Rusticus.
Des troupes sont débarquées et une grande partie de l'Apulie est ravagée. De même les alentours de Tarente et ceux de Sipontum sont ainsi traités, selon le comte Marcellin.
L'Empire se contente de ces razzias, peut être que les mesures défensives prises par Théodoric ont précipité le retour de la flotte impériale ? Théodoric n'a envoyé qu'une partie de ses troupes en Provence, le reste protégeant les rivages méridionaux..

La marche des Ostrogoths est très bien accueillie de la frontière Italienne jusqu'à la Provence et ils prennent possession sans combat de la région au sud de la Durance. Ils reçoivent un accueil  particulièrement chaleureux à Massilia où les habitants croient redevenir citoyens de l'empire Romain en étant rattachés à l'Italie. Car Théodoric fait tout pour donner à cette prise de possession de la Provence, un caractère définitif, il envoie Gemellus en qualité de vicaire des Gaules pour la gouverner écrit Cassiodore. Les officiers de Théodoric n'ont pas de mal à remplacer les restes du régime Wisigoth en déroute.

Mais le siège d'Arelatum continue et puisque les troupes envoyées d'Italie sont insuffisantes pour chasser les Francs et les Burgondes, il faut au moins encourager les assiégés en leur faisant passer des vivres pour pouvoir attendre une aide plus efficace. Ce projet réussit tout à fait, et les alliés sur la rive gauche du Rhône sont bientôt culbutés sans pouvoir être secourus par leurs collègues de la rive droite... Les Ostrogoths rentrent dans la ville avec un convoi de nourriture. La situation devient dangereuse pour les alliés et ils s'efforcent de prendre le pont de bateaux qui relie les deux rives du fleuve, ils attaquent par bateaux ce pont mais la résistance est opiniâtre, dirigée par le chef Ostrogoth Tulwin ou (Tuluin). Celui ci est grièvement blessé lors des furieux assauts, mais le pont reste aux assiégés, Arelatum tient tout l'hiver...

Voilà donc le Roi devenu catholique, comme Saint Remi n'a jamais cessé de le penser. Mais son drapeau est encore celui d'un païen :
Notre-Seigneur va confier à Clovis son emblème personnel : La fleur de lys.
Laissons parler l'historien Nicole Gilles (1492).
« On lit en aucunes écritures qu'en ce temps il y a un ermite, prud’homme et de sainte vie, qui habite en un bois près d'une fontaine, au lieu que de présent est appelé Joye-en-Val, en la châtellenie de Poissy, près de Paris. En cet ermite
Clotilde, femme du dit roi Clovis, a grande confiance et pour sa sainteté le visite souvent et lui administre ses aumônes.
Il advient un jour que le dit ermite, étant en oraison, un ange apparaît en lui disant qu'il faut raser les armes des trois croissants que le dit Clovis porte sur son écu (certains disent que ce sont trois crapauds) et au lieu de ceux-ci doive porter un écu dont le champ soit d'azur semé de fleurs de lys d'or, et, lui dit que Dieu a ordonné que les rois de France portent dorénavant telles armes...
L'ermite en informe la reine Clotilde, laquelle incontinent fait effacer les dits trois croissants ou crapauds et y fait mettre les dîtes fleurs de lys et les
envoie a Clovis, son mari, qui pour lors est en guerre contre le Roi Audoc, venu d'Allemagne avec un grands nombre de guerriers et tenait le siège devant la place de Conflans Sainte Honorine, près Pontoise...
Clovis combat et vainc.
En remerciement de la mission des dîtes fleurs de lys, est fondé dans la vallée un monastère de religieux qui est et encore appelé l'abbaye de Joye-en-Val pour la mission de la Sainte Ampoule et des dîtes fleurs de lys qui sont
envoyées à ce grand Roy Clovis ».
Ainsi les premières armoiries royales Franques comportent des lys sans nombre qui symbolisent les innombrables sujets devenus fils adoptifs du Roi. Chaque Francs est devenu un petit lys, c'est-à-dire un petit prince... Les principes et leurs emblèmes sont maintenant posés.
Il ne reste plus qu'à les mettre en pratique, c'est-à-dire à
rendre témoignage à la Foi par les œuvres. Clovis va s'attaquer à l'hérésie avec la détermination d'un homme qui prend la religion au sérieux.
ALARIC II
Nous sommes en l'année 506. Il y a 14 ans que Clovis est marié. Il va incessamment entreprendre la campagne contre les Wisigoths à laquelle il a préparé son armée matériellement et moralement. Personne ne se dissimule qu'elle va constituer une grosse affaire. Toute la catholicité de la Gaule se tient dans une attente mêlée d'anxiété car du sort de l'affrontement va dépendre la paix religieuse de la Chrétienté.
Or voilà que Clovis tombe malade. Son état empire rapidement. Ses médecins renoncent à le guérir... Le couple royal fait alors appel à Saint Séverin, abbé du monastère situé à Saint Maurice d'Agaune dans le Valais (dans la Suisse actuelle). Pourquoi Saint Séverin ? Pour deux raisons.
D'abord, parce que le saint abbé a la réputation d'un thaumaturge, à qui l'on peut confier un cas désespéré. Mais aussi parce que Clovis a une dévotion à Saint Maurice, le général de la « Légion Thébaine » qui a été décimée à Agaune, au temps des persécutions impériales et dont Saint Séverin, l'actuel abbé, est par conséquent le représentant.
Clovis se souvient qu'en 451, (il y a donc à peine plus de 50 ans) son grand-père Mérovée a livré un combat victorieux contre Attila, aux Champs Catalauniques (ou Mauriciens) combat qui a duré 3 jours, les 20, 21 et 22 septembre, exactement aux jours anniversaires de la décimation de la Légion Thébaine, qui, elle aussi, a duré 3 jours...
Clovis envoie quelques cavaliers à Agaune pour alerter Saint Séverin et lui demander de venir le plus tôt qu'il peut. A peine arrivé auprès du Roi malade, Saint Séverin jette sur lui son manteau et lui rend instantanément la santé. L'envoyé de Saint Maurice a bien travaillé. Voilà un premier symptôme
qui fait bien augurer de la campagne qui va pouvoir commencer...

L'armée Franque se dirige vers Tours en vue de franchir la Loire pour aller à la rencontre des Wisigoths d'Alaric II, lesquels viennent d'Aquitaine et se dirigent vers le Nord. Tours est la ville de l'illustre Saint Martin, surnommé l'Apôtre des Gaules, qui est mort voilà un peu plus d'un siècle. Mais la ville
est encore pleine de son souvenir.
Clovis veut aller à la cathédrale pour recommander sa campagne au saint et puissant protecteur. Il se fait précéder par une délégation qui porte quelques présents aux prêtres et qui annonce sa visite. Les délégués ne voulant pas troubler l'office, s'arrêtent au fond de la nef et prêtent l'oreille à la psalmodie.
Or, ils entendent chanter le verset 40 du Psaume XVII dont voici la traduction :
« Vous m'avez revêtu de force pour la guerre et Vous avez su planté sous moi ceux qui s'élèvent contre moi. Vous avez fait tourner le dos à mes ennemis et Vous avez dispersé ceux qui me haïssent ».
Clovis considère le chant de ce verset à ce moment précis comme la réponse de saint Martin à sa demande de protection.
Les Francs ont quitté Tours. Ils ont franchi la Loire et se trouvent maintenant sur la rive sud. Mais il faut aussi traverser la Vienne. Laissons parler les chroniques :
« Clovis se met alors en marche jusqu'au fleuve de Vienne, près de Chinon. Et les eaux sont si grandes qu'elles ont débordées, il ne peut passer, il s'arrête donc et se loge là. Et de l'autre côté de la rivière est Alaric. Clovis se met en oraison et ainsi que les Francs cherchent le passage, passe tout à coup près d'eux un cerf qui sort de la forêt de Chinon.
Il se mettent à le chasser et tant le poursuivent que le cerf est si mal mené qu'il est contraint de se mettre à l'eau de la rivière... La traverse par un endroit tout à pied sans nager. Et à cette heure, les Francs concluent que c'est par une aide divine et que Dieu, sur les prières de Saint Martin, leur
a miraculeusement envoyé le cerf pour leur montrer le chemin et passage. Ils le laissent donc aller et tous passent la rivière à l'endroit où le cerf a traversé ».
Les armées Wisigothes et Franques ne vont pas tarder à se rejoindre. Les Francs campent à sept lieux à l'Ouest de Poitiers. Le soir venu voilà qu'un globe de feu s'élève du tombeau de Saint Hilaire, mort en 367, il y a donc un peu moins d'un siècle et demi, et ce globe de feu vient se poser sur le
sommet de la tente de Clovis. La route de Clovis vers les plaines de Vouillé, a donc été jalonnée par des signes surnaturels d'approbation. Il reste
maintenant à combattre avec énergie et confiance.

Clovis qui n'est pas le guerrier fourbe et brutal dépeint par certains historiens, a pris soin de manifester publiquement sa reconnaissance aux saints patrons qui l'ont encouragé et aidé.
Reconnaissance à Saint Hilaire. Clovis fait reconstruire l'église et le monastère de Saint Hilaire de Poitiers. Car il apprend que Saint Hilaire lui-même est apparu récemment à l'abbé pour lui demander de reconstruire le monastère. Apprenant cela, Clovis décide de prendre la reconstruction à sa charge royale réponse au « soleil » de Saint Hilaire, la veille de la bataille. Reconnaissance
à Saint Martin pour son précieux présage, Clovis fonde à Tours une abbaye sous l'invocation de Saint Maurice. L'église abbatiale existe encore aujourd'hui, mais elle est maintenant sous le vocable de Saint Julien.

Clovis montre qu'il est très conscient de l'aide surnaturelle qu'il a reçue. Il fait édifier à Paris l'église Saint Pierre et Saint Paul sur la montagne de Sainte Geneviève, à l'emplacement de l'actuelle rue Clovis.

En 511, le roi convoque un concile à Orléans, afin de régler diverses questions concernant l’Église Franque. C'est le concile d'Orléans qui a étendu à tout le royaume les processions des Rogations établies par Saint Mamert dans le diocèse de Vienne.
Les Rogations se font au cours des trois jours qui précèdent l'Ascension. Elles sont destinées à conjurer les fléaux naturels qui privent le sol de sa fertilité. Qui mesure les bienfaits temporels des Rogations ? Elles ont fortement
contribué à forger la civilisation rurale du Moyen-Age... C'est lors de ce concile que Clovis reçoit le titre de « Fils aîné de l’Église ». Ce titre s'est ensuite étendu au royaume lui-même.

La nécropole de Civeaux d'époque Mérovingienne est exceptionnelle par sa clôture composée entièrement de couvercles de sarcophages. A l'intérieur, plusieurs centaines de sarcophages témoignent de cette immense nécropole qui compte au XVIIIe siècle entre 7 000 et 15 000 tombes et couvre une superficie de plus de 3 hectares. Des légendes racontent que sont enterrés là les soldats Francs tués lors de la bataille de Vouillé qui oppose en 507 Clovis aux Wisigoths. Aujourd'hui, les historiens pensent que cette nécropole extraordinaire est à mettre en relation avec la christianisation précoce du lieu, favorisée par une église et ses reliques et une cuve baptismale, toujours visibles
A noter : Le cadre constitué par les sarcophages et les cyprès.


La Bataille de Vouillé, 507 | Musée wisigothique virtuel
https://museewisigothiquevirtuel.wordpress.com/.../la-bataille-de-vouille-...
Qui dit "Bataille de Vouillé" parle d'une victoire de Clovis. ... Au printemps 507, la plaine de Vouillé (près de Poitiers) fut le lieu d'un affrontement important qui ...
Termes manquants : année

An 507 : la bataille de Vouillé
christophe.giordani.free.fr/vouille507.htm
Affirmation du pouvoir de Clovis. Clovis poursuit son projet d'expansion et d'affirmation de son pouvoir, fort du soutien de l'épiscopat obtenu grâce à son ...

Vouillé (bataille de) - Archives de France | - Ministère de la ...
www.archivesdefrance.culture.gouv.fr/action.../la-bataille-de-vouille
La bataille de Vouillé constitue l'acte définitif de la formation du royaume des Francs ... Les concessions que ce dernier accorde en 506 par le biais du concile ...

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