12
JANVIER 2016
Cette
page concerne l'année 486 du calendrier julien. Ceci est une
évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que
d'un survol !
NAISSANCE
DU HAUT MOYEN-ÂGE PAR LA MORT DE SYAGRIUS
D'après
certaines sources, Syagrius est le fils d'Aetius, le « defensor »
qui a vaincu les Huns à la bataille des Champs Catalauniques (453).
UN GUERRIER FRANCS |
Le
chroniqueur Grégoire de Tours le qualifie de « roi des
Romains ». Après la mort du comte Paul, Syagrius hérite de
son père une partie de la Gaule (entre la Somme et la Loire :
Le domaine Gallo-Romain), hors du contrôle du royaume Wisigoth et
des royaumes Francs en nette expansion sur ses terres.
Syagrius
gouverne en utilisant le titre de « dux », mais ses
pairs, les rois des Francs, rois des Burgondes, et rois des Wisigoths
font référence à lui comme « roi des Romains ».
En
471, il est probable que l'empereur Anthémius (467-472) lui confère
le titre de patrice. Il est en relation également avec l'empereur
Julius Nepos (474-475).
En
476 il n'accepte pas de reconnaître la suzeraineté d'Odoacre (qui
vient de détrôner le dernier empereur d'Occident Romulus
Augustule).
Syagrius
et Odoacre envoient des délégations à l'empereur d'Orient Zenon
pour demander qu'il leur accorde la légitimité de gouverner la
partie occidentale de l'empire... Zenon choisit de confirmer Odoacre,
et Syagrius coupe tout lien avec l'Italie. Son domaine (domaine de
Soissons) devient de facto un état indépendant.
Malgré
la déposition du dernier empereur d'Occident (476), il y a encore
dans le nord de ce pays un général Romain, Syagrius, qui, avec une
petite armée, continue à représenter l'Empire...
Selon
l'analyse de Léon Fleuriot, son règne existe en partenariat avec
Ambrosius Aurelianus, chef autonome des Bretons établis alors un peu
partout en Gaule du Nord. La capitale de son État est Soissons.
Après
la mort de Childeric, roi des Francs saliens, en 481, Syagrius est en
conflit permanent avec les Francs.
Finalement,
après la mort du roi Wisigoth Euric (440-484), le nouveau roi Franc,
Clovis Ier, l'emporte sur Syagrius de manière définitive à la
bataille de Soissons en 486.
Syagrius
cherche alors refuge chez Alaric II, le roi des Wisigoths, qui
l'emprisonne et le livre au roi Franc l'année suivante. Selon
Grégoire de Tours, il a été égorgé en secret, sur ordre de
Clovis.
Syagrius
est le dernier représentant attesté du pouvoir Gallo-Romain en
Gaule du Nord, alors harcelée par les peuples Germaniques dans le
cadre des Grandes Invasions après 406.
Le
territoire va former la Neustrie, après le partage entre les fils de
Clovis du royaume Franc en 511.
LA BATAILLE DE SOISSONS |
Clovis
contre Syagrius (486) – A l’âge de 20 ans, Clovis décide de
s’attaquer au royaume des Romains, alors sous le contrôle de
Syagrius.
A
noter que Syagrius, se considérant comme le représentant en Gaule
de l’armée Romaine, ne prend jamais le titre de roi des Romains,
mais est qualifié comme tel par les peuples avoisinants.
Alors
que Syagrius refuse de reconnaître Odoacre, roi d’Italie, ce
dernier est confirmé dans ses possessions par Zénon, l’Empereur
d’Orient... Ainsi, à compter de 476, le royaume des Romains
devient peu à peu une entité autonome.
Clovis,
allié avec son cousin Ragnacaire, se dirige vers Soissons au
printemps 486, capitale du royaume des Romains.
Les
Francs, faisant face aux derniers légionnaires de l’armée
Romaine, s’emparent rapidement de Senlis, Beauvais, Soissons et
Paris.
Lors
de la bataille de Soissons, l’armée Romaine est mise en pièces et
Syagrius est contraint de chercher asile auprès d’Alaric II, roi
des Wisigoths.
Contrôlant
désormais tout le nord de la Gaule, et souhaitant mettre la main sur
le roi des Romains, Clovis demande à Alaric II de lui livrer le
fugitif. Le roi des Francs s’étant montré menaçant, le souverain
Wisigoth accepte de lui livrer son prisonnier l’année suivante.
Syagrius,
enchaîné de la tête aux pieds, est égorgé peu de temps après.
A
noter que Clovis utilise par la suite les soldats Gallo-Romains de
Syagrius (qui ont conservé leurs vieilles enseignes de la légion
romaine, leurs règlements, leurs uniformes romains, etc.), le roi
des Francs étant soucieux de conserver la stratégie et la rigueur
des légions romaines...
L’année
suivante 486, voit expirer dans la Gaule le dernier reste de la
puissance romaine.
CLOVIS |
Syagrius,
n’ayant plus de ressource que dans sa valeur, a pris le titre de
roi, et quoique environné des armes Franques, il s’est conservé
un petit état dont Soissons [Suessiones] est la capitale.
Clovis
règne depuis 5 ans. Ce jeune prince, avide de combats et de
conquêtes , attire Syagrius dans une bataille.
Le
général Romain signale son courage, mais il faut céder à la
fortune et à la valeur de Clovis, et, s’étant couvert le visage
de son sang pour n'être pas reconnu, il s’enfuit à Toulouse , où
règne Alaric, roi des Wisigoths, qui vient de succéder à son père
Euric. Le vainqueur l'arrache de cet asile, en menaçant Alaric de
lui déclarer la guerre
Quoique
Grégoire de Tours, ainsi qu'on peut le voir dans ce passage, donne à
Syagrius le titre de roi des Romains, il n’est pas certain
cependant que ce général ait pris en effet une telle qualification.
Grégoire
de Tours ne veut peut-être désigner par là qu'un chef éloigné de
l'empire, et indépendant d'un prince avec lequel il est alors
impossible de communiquer directement. Il est certain qu’aucun
autre écrivain ne donne un tel titre à Syagrius.
Le
texte de Grégoire de Tours indique seulement que Syagrius exerce sur
les Romains d'une partie de la Gaule les droits de la puissance
souveraine.
Le
lieu où se livre cette bataille, est à 10 milles au nord de Sois-
sons, auprès du lieu nommé Nogent où a été depuis édifié une abbaye Bénédictine.
sons, auprès du lieu nommé Nogent où a été depuis édifié une abbaye Bénédictine.
En
provoquant Syagrius, Clovis l'a sommé de lui indiquer le jour et le
lieu du combat. (Campum pugnæ præpamri deposcit), dit Grégoire de
Tours.
Indépendamment
de l'ambition qui porte Clovis à s'emparer des derniers
restes de l'empire dans la Gaule, il est possible qu'il ait encore voulu satisfaire une inimitié personnelle, et venger par Syagrius l'affront que son père Childéric a éprouvé pour déclarer la guerre.
restes de l'empire dans la Gaule, il est possible qu'il ait encore voulu satisfaire une inimitié personnelle, et venger par Syagrius l'affront que son père Childéric a éprouvé pour déclarer la guerre.
Syagrius,
livré à Clovis, a la tête tranchée , et avec lui est à jamais
détruit l’empire Romain dans cette contrée.
Edward
James remet en cause l'existence même du royaume de Soissons :
C'est selon lui, uniquement un moyen pour les historiens de combler
l'espace vide d'une carte, dans la mesure où les informations à ce
sujet reposent pour l'essentiel sur le témoignage tardif de Grégoire
de Tours, qui simplifie par moment les événements pour leur donner
du sens... La « gens Syagria » est encore citée aux VIIe
et VIIIe siècles comme grande famille patricienne participant
au pouvoir régional.
L'
affrontement : C'est en 486, après avoir obtenu l'aide de ses
parents Ragnacaire (roi de Cambrai) et d' un autre roi salien
Chararic (roi de Tongre) que Clovis déclare la guerre à Syagrius.
Il
lui envoie un défi en le sommant de lui fixer le jour et le lieu de
leur rencontre (l'usage germanique ne veut pas qu'on attaque l'ennemi
sans l'avoir défié)
La
bataille s'engage prés de Soissons probablement dans la plaine au
dessus de Juvigny aux bords de la rivière l'Ailette.
Clovis
a la mauvaise surprise de voir le roi Chararic et sa troupe se tenir
à l'écart de la mêlée... Il attend tout bonnement l'issue de la
rencontre pour se ranger dans le parti du vainqueur.
Malheureusement
pour lui, c'est Clovis.
Les
2 armées ne sont pas fort nombreuses, les troupes de Syagrius se
composent vraisemblablement de la 25e légion, des milices de
Soissons et de quelques villes voisines. Quand à Clovis il ne compte
guère que 5 ou 6 000 combattants, et Ragnacaire encore moins. On
peut croire qu'il n'y a pas plus de 30 000 combattants dans cette
journée... Syagrius est battu. Alaric craignant d'encourir la colère
des Francs, le livre garrotté aux ambassadeurs.
Les
territoires de Soissons, Senlis, Beauvais passent sous son autorité.
Il abandonne Tournai, et Soissons devient sa capitale... Il
s'installe dans le palais de Syagrius, fait main basse sur son trésor
et son royaume, d'abords jusqu'à la Seine puis jusqu'à la Loire.
Clovis
devient maître des cités d'Auxerre et de Nantes vers 490 et rex
dans tout l'ouest des Gaules situé au nord de la Loire. Suite à sa
victoire sur Syagrius, Clovis n'entreprends pas de conquête
systématique des territoires entre Oise et Loire. Il se contente de
les affaiblir, de les démoraliser en les harcelant et en les
pillant... Cette tactique dure une dizaine d'années.
Soissons
ville au sein de la Belgique Seconde, parée d'un passé prestigieux.
Au temps de la gloire de l'Empire, les romains y ont installés des
ateliers militaires ou sont fabriquées de nombreuses armes
offensives et défensives, tels des boucliers, des cuirasses et aussi
des balistes (projectiles utilisés lors des sièges des villes)
Forte de son commerce et riche de ses activités
militaro-industrielles, Soissons, au IVe siècle sous la poussée
d'un évergétisme (L'évergétisme étant un terme introduit au XXe
siècle dans le lexique francophone par l'historien André Boulanger.
Il dérive directement du verbe grec εὐεργετέω / euergetéô
signifiant « faire du bien »), rare à cette époque, a construit
de nombreux monuments d'inspiration chrétienne et notamment une
église en l'honneur des cordonniers martyrs Crépin et Crépignien.
Un
temple consacré jadis à la déesse Isis a été transformé pour le
culte chrétien en l'honneur de Saint Gervais et de Saint Protais.
Aujourd'hui
la cathédrale Gothique porte le nom de ces 2 élus. Soissons n'a pas
souffert des 2 plus redoutables invasions du siècle, celles de 406
et 451 conduites par Attila.
Elle
a donc échappé au pillage et sa richesse en fait la cité
privilégiée de Syagrius le Romain, comme elle attire nécessairement
la convoitise de Clovis.
Avec
la victoire sur Syagrius la première tâche qu'entreprend le jeune
Clovis est de reprendre la progression des Francs Saliens.
Ajouter une légende |
Syagrii Famille importante de l'aristocratie Gallo-Romaine de l'Antiquité tardive, les Syagrii ont été présents dans toute l'histoire de la Gaule du IVe siècle au VIIIe siècle. La gens trouve peut-être son origine avec Postumus Suagrus, préfet de Rome en 275, et dont le nom ou surnom peut provenir du mot grec signifiant « porc », entré dans le vocabulaire latin.
Historiquement
les deux premiers membres importants de la famille, bien que l'on ne
sache pas bien quels sont leurs rapports entre eux, sont Flavius
Syagrius et Flavius Afranius Syagrius, qui ont de belles carrières
politiques et qui sont consuls respectivement en 381 et 382.
Flavius
Afranius Syagrius devient peut-être même le beau-frère de
Théodose, Aelia Flacilla étant la sœur d'un des consuls de 382.
Le
petit-fils d'Afranius, Tonantius Ferreolus, est un personnage
important mais sa carrière reste circonscrite à la Gaule, dont il
est préfet du prétoire en 451-452...Les généalogistes
Carolingiens en ont fait un ancêtre de Charlemagne.
Syagrius,
le chef romain de la Gaule du nord vaincu par Clovis à Soissons,
appartient son doute également à cette famille ainsi que son père
Ægidius, peut-être époux d'une Syagria.
Après
eux, les Syagrii s'intègrent aux royautés Barbares. On en retrouve
plusieurs, à diverses époques, certains dans l'entourage des rois
et des seigneurs, certains évêques, jusqu'à la fin des
Mérovingiens.
Le
premier d'entre eux est sans doute au Ve siècle le Syagrius
correspondant de Sidoine Apollinaire, spécialiste du droit et des
lois, qui apprend la langue germanique et va se mettre au service du
roi Burgonde, surnommé un peu ironiquement par Sidoine le Solon des
Burgondes.
Bibliographie
A. Coville Recherches sur l'histoire de Lyon du Ve siècle au IXe
siècle : 450-800, Paris, 1928 Christian Settipani, Les Ancêtres de
Charlemagne, 1989
Comment
faut-il comprendre, 1 500 ans après, l'événement qui a mis un
terme au règne de Syagrius, battu sous les murs de sa capitale
Soissons par Clovis, roi des Francs ?
S'agit-il
de la fin du dernier îlot de résistance Romaine submergé par les
flots de barbares venus des forêts de Germanie et devenus ainsi
maîtres de la Gaule?
Même
les historiens qui n'admettent plus ce cliché du XIXe siècle,
sachant que Clovis est le fils d'un roi Franc allié des
Gallo-Romains et installé depuis longtemps en Gaule, restent souvent
assez loin d'une compréhension approfondie de cet épisode si
important pour la Gaule et l'histoire de la France.
Pour
beaucoup, ce père de Clovis, n'est qu'un « petit roitelet »
Franc parmi d'autres.
Clovis
est entré dans l'Histoire (avec un grand H) par un coup de dés
astucieux et heureux, grâce à son courage, mais aussi à son manque
de scrupules qui va lui permettre d'éliminer physiquement ses rivaux
Francs l'un après l'autre.
Étant
venu à bout des Wisigoths qui dominent le Midi de la Gaule par une
autre victoire retentissante à Vouillé, près de Poitiers, en 507,
Clovis apparaît ainsi comme l'homme par lequel l'Antiquité est
définitivement close en Gaule.
Sa
victoire à Soissons, 10 ans après la « fin de l'Empire
Romain » en 476, est alors le signal du début de la période
« barbare » du Haut Moyen-Âge.
Une
des graves erreurs de ce scénario est d'ignorer les traces multiples
et impressionnantes de la civilisation Gallo-Romaine dans la Gaule
Mérovingienne... Les sénateurs, couche dirigeante du pays, et leurs
cousins, occupant la presque totalité des sièges épiscopaux,
jouent un rôle de premier plan, même dans les régions à majorité
Germanique de l'Est du royaume Franc.
La
richesse des églises augmente sous des rois christianisés
immédiatement après « la conquête », le nombre des
monastères s'élevant en un siècle et demi de quelques unités à
plus de 500.
Les
rois, mais aussi leurs fonctionnaires, les comtes, portant le titre
romain, « cornes », résident dans les cités et plus
précisément dans le praetorium Romain qui devient palais Franc
avant d'être, dans beaucoup de villes, dont Paris, « palais de
justice », présentant un bel exemple de continuité de la vie
publique en Gaule.
Les
monnaies en or continuent d'être frappées dans les ateliers romains
en Gaule à l'effigie de l'empereur... La première entorse faite à
ce privilège impérial par le roi Austrasien Théodebert Ier fera
sensation à Constantinople.
486
— Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/486
Icône
de redirection Cette page concerne l'année 486 du calendrier julien.
Pour l'année 486 av. J.-C., voir 486 av. J.-C.. Pour le nombre 486,
voir 486 (nombre).
486
Syagrius - Clovis 1er
clovis1er.free.fr/486syagrius.htm
Il
ne veut plus partager le pouvoir, comme l'avait fait son père avec
Syagrius, ... le livre garrotté aux ambassadeurs, Clovis le fera
égorger quelques années plus ...
Histoire
du Bas-Empire
https://books.google.fr/books?id=C6DpmlGPcj8C
Charles
Le Beau, Hubert-Pascal Ameilhon, Jean Saint-Martin - 1827 -
History
L'année
suivante 486, vit expirer dans la Gaule le dernier reste de la
puissance romaine '. Syagrius, n'ayant plus de ressource que dans sa
valeur, avait pris le ...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire