mardi 26 janvier 2016

EN REMONTANT LE TEMPS... 486

12 JANVIER 2016

Cette page concerne l'année 486 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

NAISSANCE DU HAUT MOYEN-ÂGE PAR LA MORT DE SYAGRIUS

D'après certaines sources, Syagrius est le fils d'Aetius, le « defensor » qui a vaincu les Huns à la bataille des Champs Catalauniques (453).
UN GUERRIER FRANCS
Le chroniqueur Grégoire de Tours le qualifie de « roi des Romains ». Après la mort du comte Paul, Syagrius hérite de son père une partie de la Gaule (entre la Somme et la Loire : Le domaine Gallo-Romain), hors du contrôle du royaume Wisigoth et des royaumes Francs en nette expansion sur ses terres.
Syagrius gouverne en utilisant le titre de « dux », mais ses pairs, les rois des Francs, rois des Burgondes, et rois des Wisigoths font référence à lui comme « roi des Romains ».

En 471, il est probable que l'empereur Anthémius (467-472) lui confère le titre de patrice. Il est en relation également avec l'empereur Julius Nepos (474-475).

En 476 il n'accepte pas de reconnaître la suzeraineté d'Odoacre (qui vient de détrôner le dernier empereur d'Occident Romulus Augustule).
Syagrius et Odoacre envoient des délégations à l'empereur d'Orient Zenon pour demander qu'il leur accorde la légitimité de gouverner la partie occidentale de l'empire... Zenon choisit de confirmer Odoacre, et Syagrius coupe tout lien avec l'Italie. Son domaine (domaine de Soissons) devient de facto un état indépendant.
Malgré la déposition du dernier empereur d'Occident (476), il y a encore dans le nord de ce pays un général Romain, Syagrius, qui, avec une petite armée, continue à représenter l'Empire...

Selon l'analyse de Léon Fleuriot, son règne existe en partenariat avec Ambrosius Aurelianus, chef autonome des Bretons établis alors un peu partout en Gaule du Nord. La capitale de son État est Soissons.
Après la mort de Childeric, roi des Francs saliens, en 481, Syagrius est en conflit permanent avec les Francs.
Finalement, après la mort du roi Wisigoth Euric (440-484), le nouveau roi Franc, Clovis Ier, l'emporte sur Syagrius de manière définitive à la bataille de Soissons en 486.
Syagrius cherche alors refuge chez Alaric II, le roi des Wisigoths, qui l'emprisonne et le livre au roi Franc l'année suivante. Selon Grégoire de Tours, il a été égorgé en secret, sur ordre de Clovis.

Syagrius est le dernier représentant attesté du pouvoir Gallo-Romain en Gaule du Nord, alors harcelée par les peuples Germaniques dans le cadre des Grandes Invasions après 406.
Le territoire va former la Neustrie, après le partage entre les fils de Clovis du royaume Franc en 511.

LA BATAILLE DE SOISSONS
Clovis contre Syagrius (486) – A l’âge de 20 ans, Clovis décide de s’attaquer au royaume des Romains, alors sous le contrôle de Syagrius.
A noter que Syagrius, se considérant comme le représentant en Gaule de l’armée Romaine, ne prend jamais le titre de roi des Romains, mais est qualifié comme tel par les peuples avoisinants.
Alors que Syagrius refuse de reconnaître Odoacre, roi d’Italie, ce dernier est confirmé dans ses possessions par Zénon, l’Empereur d’Orient... Ainsi, à compter de 476, le royaume des Romains devient peu à peu une entité autonome.

Clovis, allié avec son cousin Ragnacaire, se dirige vers Soissons au printemps 486, capitale du royaume des Romains.
Les Francs, faisant face aux derniers légionnaires de l’armée Romaine, s’emparent rapidement de Senlis, Beauvais, Soissons et Paris.
Lors de la bataille de Soissons, l’armée Romaine est mise en pièces et Syagrius est contraint de chercher asile auprès d’Alaric II, roi des Wisigoths.

Contrôlant désormais tout le nord de la Gaule, et souhaitant mettre la main sur le roi des Romains, Clovis demande à Alaric II de lui livrer le fugitif. Le roi des Francs s’étant montré menaçant, le souverain Wisigoth accepte de lui livrer son prisonnier l’année suivante.
Syagrius, enchaîné de la tête aux pieds, est égorgé peu de temps après.
A noter que Clovis utilise par la suite les soldats Gallo-Romains de Syagrius (qui ont conservé leurs vieilles enseignes de la légion romaine, leurs règlements, leurs uniformes romains, etc.), le roi des Francs étant soucieux de conserver la stratégie et la rigueur des légions romaines...

L’année suivante 486, voit expirer dans la Gaule le dernier reste de la puissance romaine.
CLOVIS
Syagrius, n’ayant plus de ressource que dans sa valeur, a pris le titre de roi, et quoique environné des armes Franques, il s’est conservé un petit état dont Soissons [Suessiones] est la capitale.
Clovis règne depuis 5 ans. Ce jeune prince, avide de combats et de conquêtes , attire Syagrius dans une bataille.
Le général Romain signale son courage, mais il faut céder à la fortune et à la valeur de Clovis, et, s’étant couvert le visage de son sang pour n'être pas reconnu, il s’enfuit à Toulouse , où règne Alaric, roi des Wisigoths, qui vient de succéder à son père Euric. Le vainqueur l'arrache de cet asile, en menaçant Alaric de lui déclarer la guerre

Quoique Grégoire de Tours, ainsi qu'on peut le voir dans ce passage, donne à Syagrius le titre de roi des Romains, il n’est pas certain cependant que ce général ait pris en effet une telle qualification.
Grégoire de Tours ne veut peut-être désigner par là qu'un chef éloigné de l'empire, et indépendant d'un prince avec lequel il est alors impossible de communiquer directement. Il est certain qu’aucun autre écrivain ne donne un tel titre à Syagrius.
Le texte de Grégoire de Tours indique seulement que Syagrius exerce sur les Romains d'une partie de la Gaule les droits de la puissance souveraine.

Le lieu où se livre cette bataille, est à 10 milles au nord de Sois-
sons, auprès du lieu nommé Nogent où a été depuis édifié une abbaye Bénédictine.
En provoquant Syagrius, Clovis l'a sommé de lui indiquer le jour et le lieu du combat. (Campum pugnæ præpamri deposcit), dit Grégoire de Tours.
Indépendamment de l'ambition qui porte Clovis à s'emparer des derniers
restes de l'empire dans la Gaule, il est possible qu'il ait encore voulu satisfaire une inimitié personnelle, et venger par Syagrius l'affront que son père Childéric a éprouvé pour déclarer la guerre.
Syagrius, livré à Clovis, a la tête tranchée , et avec lui est à jamais détruit l’empire Romain dans cette contrée.

Edward James remet en cause l'existence même du royaume de Soissons : C'est selon lui, uniquement un moyen pour les historiens de combler l'espace vide d'une carte, dans la mesure où les informations à ce sujet reposent pour l'essentiel sur le témoignage tardif de Grégoire de Tours, qui simplifie par moment les événements pour leur donner du sens... La « gens Syagria » est encore citée aux VIIe et VIIIe siècles comme grande famille patricienne participant au pouvoir régional.

L' affrontement : C'est en 486, après avoir obtenu l'aide de ses parents Ragnacaire (roi de Cambrai) et d' un autre roi salien Chararic (roi de Tongre) que Clovis déclare la guerre à Syagrius.
Il lui envoie un défi en le sommant de lui fixer le jour et le lieu de leur rencontre (l'usage germanique ne veut pas qu'on attaque l'ennemi sans l'avoir défié)
La bataille s'engage prés de Soissons probablement dans la plaine au dessus de Juvigny aux bords de la rivière l'Ailette.
Clovis a la mauvaise surprise de voir le roi Chararic et sa troupe se tenir à l'écart de la mêlée... Il attend tout bonnement l'issue de la rencontre pour se ranger dans le parti du vainqueur.
Malheureusement pour lui, c'est Clovis.
Les 2 armées ne sont pas fort nombreuses, les troupes de Syagrius se composent vraisemblablement de la 25e légion, des milices de Soissons et de quelques villes voisines. Quand à Clovis il ne compte guère que 5 ou 6 000 combattants, et Ragnacaire encore moins. On peut croire qu'il n'y a pas plus de 30 000 combattants dans cette journée... Syagrius est battu. Alaric craignant d'encourir la colère des Francs, le livre garrotté aux ambassadeurs.

Les territoires de Soissons, Senlis, Beauvais passent sous son autorité. Il abandonne Tournai, et Soissons devient sa capitale... Il s'installe dans le palais de Syagrius, fait main basse sur son trésor et son royaume, d'abords jusqu'à la Seine puis jusqu'à la Loire.
Clovis devient maître des cités d'Auxerre et de Nantes vers 490 et rex dans tout l'ouest des Gaules situé au nord de la Loire. Suite à sa victoire sur Syagrius, Clovis n'entreprends pas de conquête systématique des territoires entre Oise et Loire. Il se contente de les affaiblir, de les démoraliser en les harcelant et en les pillant... Cette tactique dure une dizaine d'années.

Soissons ville au sein de la Belgique Seconde, parée d'un passé prestigieux. Au temps de la gloire de l'Empire, les romains y ont installés des ateliers militaires ou sont fabriquées de nombreuses armes offensives et défensives, tels des boucliers, des cuirasses et aussi des balistes (projectiles utilisés lors des sièges des villes) Forte de son commerce et riche de ses activités militaro-industrielles, Soissons, au IVe siècle sous la poussée d'un évergétisme (L'évergétisme étant un terme introduit au XXe siècle dans le lexique francophone par l'historien André Boulanger. Il dérive directement du verbe grec εὐεργετέω / euergetéô signifiant « faire du bien »), rare à cette époque, a construit de nombreux monuments d'inspiration chrétienne et notamment une église en l'honneur des cordonniers martyrs Crépin et Crépignien.
Un temple consacré jadis à la déesse Isis a été transformé pour le culte chrétien en l'honneur de Saint Gervais et de Saint Protais.
Aujourd'hui la cathédrale Gothique porte le nom de ces 2 élus. Soissons n'a pas souffert des 2 plus redoutables invasions du siècle, celles de 406 et 451 conduites par Attila.
Elle a donc échappé au pillage et sa richesse en fait la cité privilégiée de Syagrius le Romain, comme elle attire nécessairement la convoitise de Clovis.
Avec la victoire sur Syagrius la première tâche qu'entreprend le jeune Clovis est de reprendre la progression des Francs Saliens.
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Syagrii Famille importante de l'aristocratie Gallo-Romaine de l'Antiquité tardive, les Syagrii ont été présents dans toute l'histoire de la Gaule du IVe siècle au VIIIe siècle. La gens trouve peut-être son origine avec Postumus Suagrus, préfet de Rome en 275, et dont le nom ou surnom peut provenir du mot grec signifiant « porc », entré dans le vocabulaire latin.
Historiquement les deux premiers membres importants de la famille, bien que l'on ne sache pas bien quels sont leurs rapports entre eux, sont Flavius Syagrius et Flavius Afranius Syagrius, qui ont de belles carrières politiques et qui sont consuls respectivement en 381 et 382.
Flavius Afranius Syagrius devient peut-être même le beau-frère de Théodose, Aelia Flacilla étant la sœur d'un des consuls de 382.
Le petit-fils d'Afranius, Tonantius Ferreolus, est un personnage important mais sa carrière reste circonscrite à la Gaule, dont il est préfet du prétoire en 451-452...Les généalogistes Carolingiens en ont fait un ancêtre de Charlemagne.
Syagrius, le chef romain de la Gaule du nord vaincu par Clovis à Soissons, appartient son doute également à cette famille ainsi que son père Ægidius, peut-être époux d'une Syagria.
Après eux, les Syagrii s'intègrent aux royautés Barbares. On en retrouve plusieurs, à diverses époques, certains dans l'entourage des rois et des seigneurs, certains évêques, jusqu'à la fin des Mérovingiens.
Le premier d'entre eux est sans doute au Ve siècle le Syagrius correspondant de Sidoine Apollinaire, spécialiste du droit et des lois, qui apprend la langue germanique et va se mettre au service du roi Burgonde, surnommé un peu ironiquement par Sidoine le Solon des Burgondes.
Bibliographie A. Coville Recherches sur l'histoire de Lyon du Ve siècle au IXe siècle : 450-800, Paris, 1928 Christian Settipani, Les Ancêtres de Charlemagne, 1989
Comment faut-il comprendre, 1 500 ans après, l'événement qui a mis un terme au règne de Syagrius, battu sous les murs de sa capitale Soissons par Clovis, roi des Francs ?
S'agit-il de la fin du dernier îlot de résistance Romaine submergé par les flots de barbares venus des forêts de Germanie et devenus ainsi maîtres de la Gaule?
Même les historiens qui n'admettent plus ce cliché du XIXe siècle, sachant que Clovis est le fils d'un roi Franc allié des Gallo-Romains et installé depuis longtemps en Gaule, restent souvent assez loin d'une compréhension approfondie de cet épisode si important pour la Gaule et l'histoire de la France.
Pour beaucoup, ce père de Clovis, n'est qu'un « petit roitelet » Franc parmi d'autres.
Clovis est entré dans l'Histoire (avec un grand H) par un coup de dés astucieux et heureux, grâce à son courage, mais aussi à son manque de scrupules qui va lui permettre d'éliminer physiquement ses rivaux Francs l'un après l'autre.
Étant venu à bout des Wisigoths qui dominent le Midi de la Gaule par une autre victoire retentissante à Vouillé, près de Poitiers, en 507, Clovis apparaît ainsi comme l'homme par lequel l'Antiquité est définitivement close en Gaule.

Sa victoire à Soissons, 10 ans après la « fin de l'Empire Romain » en 476, est alors le signal du début de la période « barbare » du Haut Moyen-Âge.
Une des graves erreurs de ce scénario est d'ignorer les traces multiples et impressionnantes de la civilisation Gallo-Romaine dans la Gaule Mérovingienne... Les sénateurs, couche dirigeante du pays, et leurs cousins, occupant la presque totalité des sièges épiscopaux, jouent un rôle de premier plan, même dans les régions à majorité Germanique de l'Est du royaume Franc.
La richesse des églises augmente sous des rois christianisés immédiatement après « la conquête », le nombre des monastères s'élevant en un siècle et demi de quelques unités à plus de 500.
Les rois, mais aussi leurs fonctionnaires, les comtes, portant le titre romain, « cornes », résident dans les cités et plus précisément dans le praetorium Romain qui devient palais Franc avant d'être, dans beaucoup de villes, dont Paris, « palais de justice », présentant un bel exemple de continuité de la vie publique en Gaule.

Les monnaies en or continuent d'être frappées dans les ateliers romains en Gaule à l'effigie de l'empereur... La première entorse faite à ce privilège impérial par le roi Austrasien Théodebert Ier fera sensation à Constantinople.


486 — Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/486
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486 Syagrius - Clovis 1er
clovis1er.free.fr/486syagrius.htm
Il ne veut plus partager le pouvoir, comme l'avait fait son père avec Syagrius, ... le livre garrotté aux ambassadeurs, Clovis le fera égorger quelques années plus ...

Histoire du Bas-Empire
https://books.google.fr/books?id=C6DpmlGPcj8C
Charles Le Beau, ‎Hubert-Pascal Ameilhon, ‎Jean Saint-Martin - 1827 - ‎History
L'année suivante 486, vit expirer dans la Gaule le dernier reste de la puissance romaine '. Syagrius, n'ayant plus de ressource que dans sa valeur, avait pris le ...







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