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JANVIER 2016...
Cette
page concerne l'année 496 du calendrier julien. Ceci est une
évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que
d'un survol !
LA
BATAILLE DITE DE TOLBIAC.
La
bataille de Tolbiac a eu lieu à Zülpich, anciennement appelée
Tolbiac, une ville de l'ancienne Gaule située près de Cologne. On
appelle victoire de Tolbiac, la victoire emportée par Clovis, roi
des Francs, sur les Alamans, sur un point non déterminé du cours
moyen du Rhin.
Les
historiens, à la suite de Grégoire de Tours dans son Histoire des
Francs, la placent traditionnellement en 496, mais des révisions
récentes situeraient cette bataille en 506...
En
remerciement pour cette victoire, Clovis, qui a épousé une
chrétienne catholique du nom de Clotilde, se convertit à la foi de
Nicée avec ses soldats.
Les
Francs sont divisés en deux peuples voisins et alliés, les Francs
saliens dont le roi est Clovis et les Francs ripuaires dont la
capitale est Cologne et qui ont Sigebert le Boiteux pour roi.
Sigebert
a pour voisins les Alamans, une confédération de peuples
Germaniques, dont la vaillance équivaut celle des Francs. Les
Alamans et les Francs ripuaires ont souvent des incidents de
frontière et multiplient les pillages et les raids punitifs, mais il
semble qu'en l'année 496, ils subissent une vraie invasion et
Sigebert appelle Clovis à l'aide.
Clovis
répond favorablement à son allié et lève une armée. Il est
généralement admis que Sigebert défend Tolbiac et que son armée
subit de grosses pertes. Il y aurait donc eu deux batailles de
Tolbiac !...
On
sait peu de choses sur la bataille, à part que les Francs ripuaires
ne sont probablement d'aucune aide à la suite de la première
bataille. Il est fort probable que les guerriers de Clovis sont moins
nombreux que les Alamans.
En
tout cas est-il dit de Clovis qu'il voit ses guerriers se faire
massacrer et sent la bataille lui échapper des mains. Ému jusqu'aux
larmes, il suit le conseil d'Aurélien et invoque alors le Dieu
unique de sa femme Clotilde, ce Dieu qu'elle lui prêche depuis leur
mariage en 493, en demandant son secours.
Grégoire
de Tours transmet sa prière complète dans le chapitre II de
l'Histoire des Francs : « O Jésus-Christ, que Clotilde
affirme Fils du Dieu Vivant, toi qui donnes du secours à ceux qui
sont en danger, et accordes la victoire à ceux qui espèrent en toi,
je sollicite avec dévotion la gloire de ton assistance : Si tu
m’accordes la victoire sur ces ennemis, et si j'expérimente la
vertu miraculeuse que le peuple voué à ton nom déclare avoir
prouvé qu'elle vient de toi, je croirai en toi, et me ferai baptiser
en ton nom. J'ai en effet invoqué mes dieux, et, comme j'en fais
l'expérience, ils se sont abstenus de m'aider, ce qui me fait croire
qu’ils ne sont doués d'aucunes puissances. Eux qui ne viennent pas
au secours de ceux qui les servent. C'est toi que j’invoque
maintenant, je désire croire en toi, pourvu que je sois arraché à
mes adversaires ».
À
ces mots, les Alamans se mettent à fuir, à reculer car leur chef
vient d'être tué d'un coup de hache (francisque). Les Francs
soumettent ou massacrent les Alamans.
Les
Alamans abandonnent le cours supérieur du Rhin aux Francs ripuaires
et cette absence de profit pour Clovis, qui a tout laissé à son
allié, lui permet d'avoir l'aide de Sigebert lors de la conquête de
la partie « Française » du royaume Wisigoth.
Une
autre conséquence est la conversion de Clovis à la religion
catholique après une longue réflexion (généralement les
historiens estiment sa conversion à l'année 498 ou 499), ce qui
permet de mettre tous les chrétiens des pays voisins de son côté
ainsi que le clergé qui peut être influent. De plus, cela permet à
Clovis de christianiser ces nouveaux territoires en luttant contre
l'arianisme, considéré comme une hérésie par le clergé, puis
par Clovis lui-même.
En
496 Clovis est contraint à une campagne contre les Alamans, qui
jouxtent la frontière Est des nouveaux territoires saliens. Ceux ci
ne cessent d'agresser les Francs Rhénans du royaume de Cologne.
C'est une excellente occasion pour Clovis d'élargir son royaume à
l'Est jusqu'au Rhin, il vient donc au secours de Sigebert le Boiteux
( Franc Rhénan ) roi de Cologne ( qui doit ce surnom suite à une
blessure qu'il reçoit des Alamans). La bataille qui s'en suit dans
la région de Tolbiac ( aujourd'hui Zülpich au sud ouest de Cologne
) dégénère en un violent massacre et son armée de saliens est sur
le point d'être complètement exterminée.
Le
grand mouvement des invasions qui change si souvent la face de
l'Europe, et dont le passage d'Attila est un des plus funestes
épisodes s'est arrêté, et les peuples longtemps errants commencent
à former des établissements stables.
Les
tribus Franques qui se sont fixées au nord de la Somme ont, sous la
conduite de Clovis, étendu leur domination jusqu'à la Loire.
Dirigées par un prince jeune, actif, audacieux, elles ont défait
une armée Romaine, mais, malgré ces succès, malgré les insignes
consulaires que l'empereur d'Orient envoie au chef des Francs, il y a
loin de cette réunion confuse de soldats sous les drapeaux de Clovis
à l'unité qui fait les nations.
Les
guerres, ou plutôt les violentes incursions inspirées par le besoin
du pillage, forment les seules ressources des Francs, leurs mœurs et
leur religion composée de croyances superstitieuses sont également
barbares. Vainement le christianisme a déjà fondé d'illustres
églises dans les Gaules, mais les Francs persistent dans une aveugle
idolâtrie.
Les
Alamans qui occupent la rive droite du Rhin, jaloux de
l'accroissement de la puissance des Francs et des richesses qu'ils
ont acquises par leurs victoires, leur déclarent la guerre et
s'apprêtent à franchir le Rhin.
En
présence de cette invasion Clovis réunit ses soldats, et, fier des
succès qui ont étendu son empire au delà de la Seine, il se
prépare à repousser l'agression étrangère... Les deux armées se
rencontrent à quelques lieues de Cologne, la lutte est terrible
entre ces barbares également courageux, également impitoyables. Le
combat dure depuis plusieurs heures, sans qu'un mouvement décisif ne
fasse présager qui l'emportera, quand les soldats de Clovis, frappés
d'une soudaine terreur, reculent tout d'un coup en désordre sans que
la voix de leur chef puissent les arrêter.
Vainement
Clovis leur montre l'ennemi, fait appel à leur courage tant de fois
éprouvé, ils fuient... Dans ce moment suprême Clovis, après avoir
jeté un regard de détresse autour de lui et inutilement invoqué
ses idoles impuissantes, lève les yeux au ciel et s'écrie : « Dieu
de Clotilde, j'invoque avec dévotion la gloire de ton secours. Si tu
m'accordes la victoire sur mes ennemis, je vivrai en toi et me ferai
baptiser en ton nom. »
Puis
il se jette avec une invincible ardeur au plus fort de la mêlée, et
soit que le danger de leur chef leur ait rendu toute leur audace,
soit qu'une volonté supérieure aux efforts humains ait ranimé leur
âme, les soldats de Clovis reforment leurs rangs s'élancent sur les
traces du fils de Childéric, et bientôt les Alamans, culbutés de
toutes parts, implorent la générosité de leur ennemi victorieux.
Avant
de renoncer pour toujours au culte de ses idoles, Clovis, qui craint
que ses soldats ne voient avec méfiance son changement, les réunit
afin de leur faire connaître sa résolution... Mais, loin de
s'y opposer, ceux-ci, frappés sans doute encore du souvenir de
Tolbiac, lui répondent :
« Pieux
roi, nous rejetons les dieux mortels, et nous sommes prêts à obéir
au Dieu immortel que prêche Saint Remi. »
Le
jour de cette grande régénération arrivé, tout prend dans Reims
un aspect de fête : Des toiles peintes ombragent les rues, les
églises sont garnies de riches tentures et ornées de voiles blancs,
on dispose le baptistère, des nuages de parfums s'élèvent sous les
voûtes sacrées, des cierges odoriférants brillent de toutes parts,
et le temple, dit Grégoire de Tours, l'historien de cette époque,
se remplit d'une ardeur divine qui ravit les assistants d'une pieuse
et céleste joie : Les barbares émerveillés se croient transportés
au milieu des pompes du paradis.
Enfin
Clovis s'avance le premier s'incline devant Saint Remi lui demande le
baptême, et confesse un Dieu tout-puissant...
Et
Rome, a dit M. de Châteaubriand dans ses Études Historiques, Rome,
reconnue des barbares eux-mêmes comme la source de la domination,
paraît recommencer son existence et continuer la ville éternelle.
Cette
cérémonie, qui donne à l'Église son Fils Aîné, est entourée de
merveilleuses traditions qui attestent tout l'intérêt que le clergé
des Gaules prend à la conversion de Clovis.
Dès
lors le chef des Francs est pour ainsi dire couvert de sa protection,
et, dans plusieurs circonstances, il paraît recevoir, comme à
Tolbiac, un appui mystérieux du Dieu qu'il vient de reconnaître.
Ainsi,
lorsqu'il va combattre les Wisigoths dont la foi est entachée
d'arianisme, on raconte qu'une biche lui indique un gué pour
traverser la Vienne... Une colonne de feu s'élève ajoutent les
chroniques, sur la tour de la cathédrale de Poitiers, pour éclairer
sa marche durant la nuit.
Saint
Avitus évêque de Vienne, n'hésite pas alors à lui dire : « Quand
tu combats, c'est à nous qu'est la victoire. »
L'Église
trace autour du chef converti comme. un cercle de sainteté, et
l'évêque de Rome, félicitant avec effusion le nouveau Constantin,
lui écrit :
« Le
Seigneur a pourvu aux besoins de l'Église en lui donnant pour
défenseur un prince armé du casque du salut, sois à jamais pour
elle une couronne de fer, et elle te donnera la victoire sur tes
ennemis. »
De
son côté, Clovis ne méconnaît pas cette bienveillance, il accorde
au clergé de nombreux privilèges, il reconnaît aux églises, et
même aux demeures ecclésiastiques, le droit d'asile, enfin, il fait
des concessions de terrain considérables et de riches donations au
clergé des Gaules.
Pendant
ses expéditions, il oblige ses soldats à respecter les terres qui
dépendent des évêchés et des abbayes.
Près
de Tours même, il frappe de son épée un soldat qui enlève du pain
sur le territoire de cette ville consacrée par le tombeau de Saint
Martin : Où est, dit-il, l'espoir de la victoire, si nous offensons
Saint Martin...
Le
royaume Franc est chrétien, et désormais il possède le principe
énergique qui doit tant contribuer à sa grandeur et aux progrès de
sa civilisation. Ce n'est pas, il faut l'ajouter, que tout d'abord la
religion qu'ils ont adoptée ait changé les mœurs des Francs, ils
sont chrétiens, mais ils sont encore barbares...
Après
son baptême, Clovis n'est guère moins implacable dans ses
vengeances, ni moins dissimulé dans sa politique, ses soldats ne
sont pas moins cruels dans les combats, mais lentement les préceptes
de la foi nouvelle pénètrent dans les âmes, modifient les
esprits, et amènent après bien des siècles, dans les pensées et
dans les habitudes, cette complète révolution qui a produit la
société moderne.
C'est
cette version que défend le chroniqueur Grégoire de Tours, auteur
au siècle suivant d'une Histoire des Francs. Cette péripétie lui a
peut-être été inspirée par le souvenir de l'empereur Constantin
au pont Milvius.
Dans
son livre consacré à Clotaire Ier (Clotaire Ier fils de Clovis- Ed.
Pygmalion), Ivan Gobry affirme que la bataille dite de Tolbiac
(aujourd'hui Zülpich), n'a eu lieu ni à Tolbiac, ni en 496.
Si
l'on consulte les ouvrages traitant de ce sujet, ou si l'on tape
celui-ci sur un moteur de recherche, la bataille de Tolbiac sera
presque exclusivement décrite comme ayant eu lieu en 496, et
que c'est durant celle-ci que Clovis, voyant la défaite
face aux Alamans se dessiner, invoque le Christ.
Mr.
Gobry indique qu'une bataille a bien eu lieu à Tolbiac, mais que
celle-ci oppose Sigebert, roi des Francs ripuaires, à une troupe
d'envahisseurs Alamans.
Et
justement, si l'on recherche des documents (peu nombreux, ou très
incomplets) faisant référence à Sigebert, on trouve
qu'effectivement, celui-ci livre bataille à Tolbiac :
En
496, les Alamans envahissent le royaume de Cologne. Le roi, Sigebert
fait alors appel à Clovis, dont il est parent, qui vient à son
secours. Les deux hommes livrent le combat à Tolbiac, défont
et repoussent les Alamans. Sigebert est blessé au genou au cours de
la bataille, blessure qui lui vaut le qualificatif de « boiteux »
Il est clair que cette bataille n'est pas celle évoquée
précédemment.
Alors,
Clovis livra t-il deux fois bataille à Tolbiac ?
Où
bien est-ce Ivan Gobry qui a raison quand il dit qu'en réalité
la miraculeuse victoire des Francs sur les Alamans se déroule « en
un lieu non identifié entre Strasbourg et Worms » ?
Deuxième
point : La bataille est présentée comme s'étant déroulée en
496. Mais certains historiens la situe en 506 en raison d'une lettre
de Théodoric, roi des Ostrogoths, datant de cette année et dans
laquelle il félicite Clovis de sa grande victoire sur les Alamans.
Pour
Ivan Gobry, les événements se déroulent en 495 , car Grégoire
de Tours cite cette bataille comme s'étant déroulée « la
quinzième année du règne de Clovis ». Or, Grégoire ne dit
pas « quinze ans après » mais, à la manière romaine
« la quinzième année », donc 14 ans après !
Si
le lieu réel de la bataille n'a pas vraiment d'importance, la
date de celle-ci a une influence sur celle du baptême de
Clovis. En attendant de nouvelles découvertes écrites ou
archéologiques, nous resterons un peu dans le doute, et nous nous
contenteront de retenir que dans l'« affaire de la
bataille de Tolbiac », le fait marquant, c'est l'intervention
divine qui entraîne la conversion de Clovis, son baptême, qui fait
du roi barbare, le vrai souverain de ses sujets, et de son royaume,
la fille aînée de l'Église.
Le
nom de Tolbiac a été attribué à une rue importante du XIIIe
arrondissement de Paris et, par extension, aux quartiers ou bâtiments
environnants : « faculté de Tolbiac » (qui est en
fait une partie de l'université de Paris I - Panthéon-Sorbonne),
secteur Tolbiac de la zone Paris Rive Gauche, passerelle
Bercy-Tolbiac (passerelle Simone-de-Beauvoir).
Bataille
de Tolbiac (496) — Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_de_Tolbiac_(496)
Différences
entre dessin et blasonnement : Bataille de Tolbiac (496). ... mais il
semble qu'en l'année 496, ils subirent une vraie invasion et
Sigebert appela ...
Bataille
de Tolbiac : Baptème de Clovis.
www.vallQuinze
ans après son accession au trône, Clovis, roi des Francs saliens,
reçoit un appel à l'aide de son homologue, le roi des Francs
rhénans. Celui-ci est menacé par les Alamans, une tribu germanique
à laquelle nous avons emprunté le nom de l'Allemagne. Le jeune
roi accourt à son secours. Il veut prendre à revers les Alamans qui
assiègent son allié dans la place forte de Tolbiac (en allemand,
Zülpich), près de Cologne.
ee-du-ciron.com/Documents/Ouvrages/.../496.Tolbiac.htm
Année
: 496. Bataille de Tolbiac. ... Les deux armées se rencontrèrent à
quelques lieues de Cologne, dans la plaine de Tolbiac, aujourd'hui
nommée Zulpich : la ...
Dans
son livre consacré à Clotaire Ier (Clotaire Ier fils de Clovis- Ed.
Pygmalion), Ivan Gobry affirme que la bataille dite de Tolbiac
(aujourd'hui Zülpich), n'a eu lieu ni à Tolbiac, ni en 496.
10
novembre 496 - Bataille de Tolbiac - Herodote.net
www.herodote.net/almanach-ID-3281.php
Quinze
ans après son accession au trône, Clovis, roi des Francs saliens,
reçoit un appel à l'aide de son homologue, le roi des Francs
rhénans. Celui-ci est ...
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