mardi 26 janvier 2016

EN REMONTANT LE TEMPS... 485

13 JANVIER 2016...

Cette page concerne l'année 485 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

RÉSULTAT DE LA MARCHE BARBARE SUR LA TOPONYMIE DU PAYS.

BARBARES
De l’apport germanique dans le peuplement de la Gaule aux Ve et VIe siècles. La prépondérance de l’élément Germanique, avant tout celui des Francs, dans l’histoire de la Gaule depuis la fin du Ve siècle, dans les domaines, politiques, sociaux, juridiques, artistiques même, a suggéré qu’il doit être considérable au point de vue ethnique.

Sans doute, la mainmise des Francs Saliens sur le territoire de la Belgique antique est antérieure au règne de Clovis. Leur installation sur le cours inférieur du Rhin, de la Meuse, de l’Escaut et le repeuplement de ces régions remontent au IVe siècle. Mais la vague ethnique s’est arrêtée avant la fin de l’Empire Romain d’Occident.
Les résidences mêmes du père et des parents de Clovis, Tournai, Cambrai, sont demeurées de langue romane, par suite les Francs ne forment qu’une minorité en Tournaisis, en Cambrésis.
A l’Est, Metz forme un butoir Roman contre l’expansion des Ripuaires. La limite des langues, qui n’a quasi point bougé depuis 15 siècles, indique la limite du peuplement Franc dans la Gaule du Nord et du Nord-Est, du peuplement Alaman en Alsace et en Séquanaise (Helvétie).
L’élément « romain » a perdu environ 90.000 kilomètres carrés au profit de l’élément Germanique sur les 639.000 kilomètres carrés que comporte la Gaule, soit 1/6e du total à peine.

En dehors de ce prélèvement sur le sol Romain, on peut et on doit admettre que les Francs ont eu des établissements en Gaule, mais sporadiques.
Les grands ont obtenu du roi des domaines ou se les sont appropriés par la force, mais la population indigène y subsiste, infiniment plus nombreuse que le propriétaire Franc, sa famille, ses serviteurs.
On s’explique ainsi aisément que non seulement la population Gallo-Romaine ait conservé sa langue, le latin dit « vulgaire », mais que les Francs établis à l’Ouest aient perdu l’usage du « francique » vers la fin de l’ère Mérovingienne.

Ces vues, un peu sommaires peut-être, mais simples et claires, ont été combattues, moins par des historiens que par des philologues, ceux notamment qui se spécialisent dans la toponymie.
Ils se sont aperçus que sous leur forme romanisée, nombre de noms de lieu dont l’apparence aujourd’hui est toute française, trahissent une origine germanique incontestablement.
Roubaix, Rebais paraissent français et en réalité ils dérivent du germanique Rosbach.
De même Orbais, Gambais, ne sont autres que Orbach, Wanbach.
Quoi de plus français en apparence que les 4 localités Champenoises dites La Fère... En réalité, elles représentent le germanique fara « groupe familial ».
On peut citer bien d’autres exemples. Néanmoins, la proportion des noms de lieu de ce type par rapport aux noms de lieu d’origine Celtique ou Romaine est tellement infime qu’aucune théorie sur l’importance du peuplement Germanique de la Gaule (à l’ouest de l’Escaut et de la Meuse) n’a pu trouver là un point d’appui solide.

Mais il est une autre catégorie de noms de lieu infiniment plus abondante dont l’origine germanique, qui échappe à l’historien non averti, se décèle clairement aux yeux du philologue, ce sont les noms de lieu terminés en -anga ou -ange en Belgique wallonne et en Lorraine, en -ans en Franche-Comté, en -ens, -ins en Suisse Romane et en Savoie.
Ces terminaisons représentent le suffixe germanique -inga,  ingen qui joue le même rôle que -acos en Celtique, -anus en latin : Il transforme un nom d’homme en nom de lieu, il s’applique aussi à tous ceux qui vivent sous la dépendance de l’homme (un seigneur) dont le nom forme le radical du nom de lieu.

Le nom d’homme est toujours germanique.
La conséquence c’est que la localité a été tout d’abord peuplée par les Germains (Francs, Alamans, Burgondes) avant d’être gagnée, sous une influence quelconque, par la langue romane.
Encore ne faut-il pas oublier que, même lorsque les langues celtique, ligure, puis germanique sont oubliées, on conserve l’habitude de former les noms de lieu avec des suffixes familiers aux populations.
On fabrique, par exemple, Martinoscus avec le suffixe ligure -oscus accolé au nom pannonien Martin (inconnu en Gaule avant le IVe siècle), alors que le ligure a disparu depuis nombre de siècles.
Dans le nord de la Gaule on a accolé à des noms francs le suffixe -iacas, par exemple dans Landrecies (Landric + iacas), Bermeries (Bertmer + iacas), ou avec -iacus, ainsi Achery (Achar + iacus), Charly (Carl + iacus)...

On a pu, à l’époque Franque, former des noms de lieu avec le suffixe germanique -ingen, devenu familier même dans les régions de la Gaule où le germanique n’est plus compris. Au reste, les noms en  ans, -ens, -ange, -enge, -oinge sont limités à la zone frontière des langues.

Une observation qui a échappé aux philologues à propos de cette catégorie de noms doit être faite en ce qui concerne la région occupée par les Burgondes. Quand on entre dans le détail, on s’aperçoit que, le plus souvent, ces noms désignent moins des villages représentant d’antiques domaines seigneuriaux, que des fractions de domaine, des hameaux, des mas (fermes), des écarts, des lieux-dits. C’est comme si le personnage, supposé Burgonde, qui a laissé son nom est, non un grand personnage Barbare, mais un petit tenancier, cantonné dans un coin de village, de domaine, qui conserve, lui, son nom celtique ou romain pour l’ensemble.

Faute de faire cette observation, les toponymistes sont victimes d’une erreur de perspective. Ils grossissent, sans s’en rendre compte, l’importance des noms de lieu germaniques à l’origine. C’est ainsi qu’ils relèvent en la Suisse Romande, la Bresse, la Franche-Comté, des exemples si nombreux qu’ils présentent une proportion allant jusqu’au dixième de la totalité des noms de lieu.
Leurs cartes, à petite échelle, égarent même le lecteur : Les points figurant ces noms sont si rapprochés qu’ils donnent l’impression d’un fourmillement, d’un peuplement massif. Les toponymistes sont ainsi victimes, leurs lecteurs non avertis également, d’un véritable trompe-l’œil... Ce qu’il faut mettre en parallèle ce sont, d’une part, les noms représentant des villages, des paroisses, donc des seigneuries anciennes, de l’autre des hameaux, écarts, lieux-dits. On se rendra compte alors que la proportion de ces noms germaniques est insignifiante par rapport à l’ensemble des noms de localité non germaniques...

Dans le Midi de la Gaule où seuls les Goths ont séjourné et pour moins d’un siècle (418-507) les noms de lieu d’origine Wisigothique sont en petit nombre. On est étonné de ne trouver qu’une douzaine de termes de la langue appliqués à des localités, ainsi Warginisca (lieu de rassemblement des oiseaux) qui a donné Gargilesse (Indre), Galt (sol infertile) qui est l’origine de Jaude, place de Clermont. Mais ce dernier nom vient du celtique galate.

Alors on s’est persuadé que les nombreuses localités du Sud-Ouest terminées en -enc représentent le suffixe gothique -ingos, chose plus que douteuse, car ce suffixe est également ligure et celtique.
D’une façon générale, les traces gothiques se rencontrent pour la plupart en Septimanie (entre le bas Rhône et les Pyrénées), seule région de la Gaule que les rois Wisigoths aient conservée jusqu’à la fin de leur domination en 711, donc 2 siècles après la ruine du royaume de Toulouse. Encore faudrait-il observer que les Gallo-Romains de cette région ayant pris des noms gothiques, comme faisaient les Gallo-Romains du Nord pour les noms francs, ces noms ne peuvent révéler un peuplement gothique.
Quant à des termes gothiques passés dans le roman du Midi, on n’en trouve aucun.
En outre il convient de rechercher la proportion des noms de lieu gothiques, ou prétendus tels par rapport à l’ensemble. Pour nous en tenir aux domaines devenus des paroisses au cours de l’ère Mérovingienne et Carolingienne, dans l’Aquitaine, de la Loire aux Pyrénées, ce nombre dépasse 10.000, plus en Septimanie un peu plus de 2.000. Qu’est-ce qu’une cinquantaine de noms considérés comme gothiques (dont une douzaine peut-être en Septimanie) par rapport à cette masse de noms de lieu d’origine ibérique, ligure, celtique, romaine ? Une goutte d’eau dans l’Océan.

Il est enfin une catégorie de noms de lieu où l’on a cru faire une riche moisson de germanisme, les noms qui se terminent ou commencent par -court ou -ville — il en est des milliers, surtout au nord de la Loire. Ce qui a attiré l’attention sur eux c’est qu’on s’est aperçu que dans les composés de ce type, le déterminant est dans l’immense majorité des cas un nom d’homme Germanique : Les exemples foisonnent. On en a conclu que chacune de ces localités représente un peuplement, surtout Franc. Mais comment expliquer que le déterminé -court,  ville, soit un mot latin curtis, villa ?
Alors on a imaginé que le déterminé est la traduction en langue romane d’un terme germanique, tel que dorf, heim, hof.
Pure conjecture que renverse le fait que, lorsqu’un village dont le nom est ainsi terminé passe en langue romane, il conserve cette finale tout en la remaniant : Merdsop (pays de Liége), Catove (Boulonnais).
D’ailleurs, il serait incompréhensible que, par milliers, ces domaines en -ville et -court aient été romanisés de langue dès l’époque Franque si la population du tenancier est d’origine germanique comme le propriétaire et seigneur...

Dans la toponymie des villages du nord de la France et du sud de la Belgique, à la limite des langues, se sont romanisés une foule de noms de hameaux, de lieux-dits, d’accidents de terrain qui conservent sous une forme romane la trace de leur origine germanique. Rien de tel ailleurs. Pas un des 300 villages de la Beauce terminés en -ville ne présente rien de pareil.

GERMAINS
Ce qui a impressionné les toponymistes, et depuis longtemps, c’est que la substitution de la composition à la dérivation par suffixes offerte par les noms qui se terminent par -court ou par -ville est attestée à l’époque Mérovingienne, et tout naturellement ils l’ont mise en rapport avec l’établissement des Germains en Gaule.
Mais il faut tout de suite remarquer que ce procédé, la composition, existait déjà en germe à l’époque Romaine.
Des noms de lieu tels que Coucevreux (de curtem-superiorem), Villesevreux (villam superiorem), Marville (major villa), Courtiseul (curtem acutiorem) sont nés à une époque où les comparatifs et superlatifs existent encore dans la langue vulgaire.
Or, ils sont sortis de l’usage avant le Ve siècle, sans doute dès le IIIe siècle. De même Confavreux (Curtem fabrorum) date d’une époque où le génitif pluriel est encore en usage. L’emploi de court et de ville nous met donc en présence d’une évolution spontanée de la langue latine parlée...

Ce qui a dû précipiter le changement c’est aussi, dans le Nord, la prononciation de la finale -acus : Un son mouillé qui a fini par aboutir à -é dans le Nord-Ouest, à -i dans le Centre-Nord et l’Est, à -ieu dans le bassin de la Saône : Sabininiacus aboutira à Sévigné, Sevigni,
Victoriacus à Vitré, Vitri, Vitrieu.
Le rapport de la terminaison avec le nom d’homme, celui du propriétaire du domaine s’obscurcissant ou disparaissant dans la conscience du sujet parlant, l’usage a préféré substituer au suffixe presque aboli dans la prononciation une forme composée très nette, ainsi Romain-ville, Romain-court, Pierre-court, Martin-Ville, Courdemanche (curtem dominicam).
Sur ce modèle ont été formés les noms de lieu indiquant l’appartenance du domaine à un propriétaire, Germain ou non, portant un nom germanique : Boson-ville (Boson + ville) et Courbouzon, Auberville (Aubert + ville), Aubervilliers (Autberti villare), Villacoublay (Villa + Escoblein), Courtabon (Curtem Abbonis), Coubertin (Curtem Bertane), etc... Et si dans le Midi on ne trouve pas ou fort peu de noms en  ville et en -court, c’est que les finales -ac, -an se maintenant intactes dans la prononciation (Vitrac, Lezignan de Licinianus) on conserve le sens de l’emploi de la suffixation.

Enfin la formation par composition a été précipitée par l’attribution de quantité de domaines à de nouveaux propriétaires. Les noms de lieu en -court et en -ville se rencontrent en masse en certaines régions du Nord, dans les parties forestières de la région Parisienne, ou en Beauce, dans les bassins de l’Aisne et de l’Oise et autour de Metz.
Cette répartition ne peut être due au hasard. Ces noms se trouvent près des résidences préférées des rois Mérovingiens, Paris avec les « palais » ruraux environnants, Soissons, Metz. L’explication saute aux yeux.
ROMAINS
Les formations nouvelles sont provoquées par des largesses des souverains, prélevées sur des domaines fiscaux ou les biens de particuliers confisqués ou spoliés. Il est naturel que ces nouveaux propriétaires impriment au domaine leur nom, qui est Germanique.

Est-ce à dire qu’on est, en ce cas, en présence d’un peuplement ethnique Franc ? Pas en totalité, à coup sûr, car à partir du VIIe siècle les Gallo-Romains prennent tous, ou presque, des noms Francs, comme leurs ancêtres Gaulois ont pris rapidement des noms latins, et nous n’avons aucun critère qui nous permette de distinguer pour cette époque un personnage Germanique d’un personnage Gallo-Romain.
Le nom Germanique du propriétaire ne détermine pas plus son origine que le nom latin que prend le propriétaire Gaulois, tel qu’il nous est révélé dans les lieux en iacus. Au reste, aux confins des deux langues, à l’Est et au Nord, nul vestige de noms de lieu germaniques en dehors de celui du nouveau propriétaire, ainsi que nous l’avons fait remarquer plus haut.

Conclusion : après la mainmise de Clovis et de ses fils sur la Gaule, nombre de Francs, notamment les gens du roi, ses « leudes », ont été gratifiés de domaines fonciers, entre Meuse et Loire surtout, mais nulle preuve d’un peuplement massif, ainsi que le veulent certaines théories récentes, non exemptes, peut-être, d’une arrière-pensée politique.

D’autre part, bien avant la disparition de l’Empire en Occident, des groupes de Barbares ont laissé l’empreinte onomastique de leur installation sur le sol de la Gaule.
Déjà dans le dernier tiers du IIIe siècle, les empereurs ont voulu repeupler les campagnes dévastées par des transplantations de Germains soumis et cette politique se poursuit aux 2 siècles suivants, Parfois aussi c’est spontanément que des Barbares s’offrent à l’autorité romaine :
Des Germains comme des Baïtaves, des Marcomans, des Taïfales
Des Iraniens comme les Sarmates.
Pressés par leurs ennemis, menacés d’anéantissement, ces gens implorent qu’on leur ouvre les portes de l’Empire et qu’on les accueille.
Les lieux d’installation dans l’un et l’autre cas prennent le nom ethnique des gens qui les cultivent et les défendent.

L’importance de ces établissements est très diverse. Il s’agit parfois d’un petit groupement de réfugiés, volontaires ou non, casés sur un territoire ne dépassant pas les limites d’une paroisse, d’un hameau :
Aumenancourt désigne un domaine habité par des Alamans,
Franconville, Villefrancœur, Villers-Franqueux par des Francs,
Gueux, Gourville par des Goths, etc...
On a remarqué que les Marmagnes de l’Orléanais et du Berry, qui rappellent les Marcomans, sont situés à des nœuds de route. Ce sont des postes de surveillance contre les brigands, postes confiés à des Marcomans remplissant le rôle de gendarmes, comme jadis les Scythes au service d’Athènes.
Les Sarmates qui ont laissé leur nom à Sermaise, Sermoise, Saumaise, Charmasse, s’acquittent sans doute de la même fonction. Elle n’implique pas un peuplement sérieux, représentant plus que l’effectif d’un peloton, d’une escouade.

Mais il est des cas où le peuplement doit s’entendre d’une région plus ou moins vaste. Les territoires (civitates) de Langres et de Besançon reçoivent un apport considérable de Germains transplantés de force par Probus, Maximien, Constance Chlore.
Le pagus Attuariorum rappelle les Hattuarii, une des peuplades Franques dont un rameau subsiste au nord de Cologne.
Le pagus Hamaus ou Amaus (dont le nom persiste en Amous, Amour) rappelle les Chamaves.
En Poitou, le Tiffauges rappelle l’installation des Taïfales, parents des Goths. En dehors de leur nom ethnique il n’apparaît pas que ces gens aient laissé un terme de leur langue dans la toponymie ou le vocabulaire courant.

Les immigrés appelés d’un nom générique « Lètes », lorsqu’ils sont Germains, ne sont nullement réduits en esclavage, mais, embrigadés, ils doivent à la fois cultiver le sol et le défendre comme miliciens.
Ils sont sous la surveillance de « préfets » établis :
A Arras, Noyon, Bayeux pour les Lètes Bataves,
A Coutances, au Mans, à Rennes pour les Lètes Suèves (Quades),
A Reims pour les Lètes Francs, etc...
Les Sarmates, nombreux en Gaule et encore plus en Italie, ont leur « préfet particulier ». Il paraît évident que, grâce à cette organisation, l’Empire parvient à romaniser rapidement ces Barbares.

Un exemple à retenir est le cas de Sainte Geneviève, née quand l’Empire Romain vit encore.
Ses parents, Gerontius et Severa sont romanisés et cependant leur fille porte un nom germanique, Genovefa, révélateur de quelque aïeule Létique.
On peut expliquer de même que des saints, Médard, Gildard, nés sous l’Empire ont des noms Germaniques.

Certains noms de lieu attestent aussi l’installation sur le sol Gaulois de gens appartenant à des populations soumises à Rome, de nom tout au moins.
Il y a eu au IVe siècle, des garnisons de Maures, d’où les Mortagne de l’Orne, de la Vendée, de la Charente-Inférieure, du Nord. Au milieu du Ve siècle, des Bretons venus de l’île sont installés par l’Empire en Berry, pour défendre le pays contre les Wisigoths.
Ils sont battus, mais quelques-uns demeurent, d’où les Bretagne, Berthenoux de l’Indre. D’autres se retrouvent, sans qu’on sache pourquoi, dans le Midi (Gers, Landes, Lot). Enfin, contre ces Bretons ou plutôt contre les cités maritimes de l’Ouest dites Armoricaines... Rome utilise à la même date, les sauvages Alains, débris d’une peuplade Caucasienne que les Huns ont poussée à travers l’Europe, d’où Allaines en Eure-et-Loir. D’autres ont dû être cantonnés à Alagne (Aude), à Allain-aux-Bœufs (Meurthe-et-Moselle).

Enfin, on ne sait trop à quelle époque placer l’établissement de colonies Anglo-Saxonnes autour de Boulogne. On y rencontre une trentaine de localités dont le nom se termine en -tun, caractéristiques de la toponymie Anglo-Saxonne. On est donc autorisé à leur assigner une telle origine, d’autant plus que les mêmes noms de lieu se retrouvent en Angleterre, ainsi à Aleuthun correspond Ailington, à Audincthun Oddington, à Birlinctun Barlington, à Terlincthun Tellington, à Wadenthun Waddington, etc...

Il n’est pas inutile de remarquer que sur cette trentaine de noms, la majorité (22) est attachée à des hameaux, à des écarts, à d’anciens fiefs. C’est dire que ces noms rappellent l’existence, dans la plupart des cas, d’un cultivateur ou d’un petit groupe de cultivateurs établis sur une portion d’un domaine Gallo-Romain, ce qui porte à croire que ces Anglo-Saxons sont, eux aussi, des captifs installés de force pour repeupler une région où l’agriculture manque de bras, notamment autour du point d’attache de la flotte Romaine défendant la Manche.

Au contraire, dans la future Basse Normandie, il semble que nous soyons en présence d’un établissement cohérent formé par des gens conservant une sorte d’autonomie sous la domination des rois Francs et déjà sans doute antérieurement sous l’autorité de l’Empire. Des textes historiques nous apprennent, en effet, l’existence d’une telle colonie du VIe siècle pour le moins jusqu’au IXe : Une partie du Bassin porte le nom d’Otlinga Saxonia, c’est-à-dire « Noble (autlinga) Saxe ». Les traces de l’établissement de ces Saxons se retrouvent dans la toponymie :
Une commune du Bessin porte le nom de Cottun.
Le terme cot (cabane) se retrouve dans Caudecotte.
Le terme ho (promontoire en forme de talon) dans Nelmou, Quettehou, Tatihou.
Le terme ig, qui s’entend d’une île, romanisé en ey, se retrouve dans Jersey, Guernesey, Alderney, Chausey.

ODOACRE
Toutefois, le nombre de noms de lieu de cette origine apparaît minime. Il est sans doute plus considérable, s’il existe un critère permettant de savoir si les nombreux noms de Normandie terminés en -ham, naes, flead, gate, dike sont d’origine Anglo-Saxonne ou d’origine Noroise (Danoise), car on les rencontre dans ces deux langues. Il est probable qu’ils sont d’origine Noroise, car ils sont répandus partout, alors que la présence des Anglo-Saxons n’est attestée que dans le Bessin ou plutôt un pagus (canton) du Bessin.
On peut s’étonner que la toponymie ne vienne pas à l’appui des textes historiques qui nous révèlent la présence continue des Anglo-Saxons à l’embouchure de la Loire aux Ve et VIe siècles : Ils s’en prennent à Angers, à Nantes.
L’évêque Félix, au VIe siècle, entreprend leur conversion. Et cependant, rien n’atteste leur séjour, sauf peut-être les noms de Croisic et de Pornic, dont la terminaison a subi l’influence de leur langue.

Les Celtes qui ont d'abord peuplé l’Europe Centrale (Vindélicie, Norique) entre les Alpes et la forêt Hercynienne, ont commencé à migrer en -500 vers l'ouest rejoignant la population autochtone Celtique pour constituer une partie importante de la population des différentes régions de la Gaule. Il est communément admis que la civilisation Celtique s'épanouit en Gaule avec La Tène, c'est-à-dire au deuxième âge du fer, à partir du Ve siècle av. J.-C..
Les Gaulois se définissent comme groupe ethnique spécifique autour de plusieurs critères :

La société Gauloise répond aux caractéristiques Indo-Européennes établies par Georges Dumézil avec la classe sacerdotale (prêtres et druides), la classe guerrière (equites), la classe productrice (artisans, commerçants, agriculteurs et éleveurs autrement appelés plebs).
Les relations politiques entre différents peuples Gaulois en particulier par des alliances et des fédérations (arvernes, éduens)
Les différents peuples possèdent une même mythologie (avec un système de filiation mythique qui fonde une appartenance commune) et une même langue (inter-compréhension entre peuples).

Quand César vient avec ses troupes dans cette région, il trouve une terre habitée, non seulement par les Celtes, qui occupent la plupart du territoire, mais aussi par les Belges (plus exactement des Gaulois Belges qui sont également des Celtes, et quelques peuples Germaniques Celtisés qu'il appelle Germains Cisrhénans), qui occupent, depuis le Ve siècle av. J.-C., les terres au nord-est de la Gaule, des populations peut-être non Indo-Européennes comme les Ligures et les Rhètes au sud-est, ainsi que les Ibères au sud-ouest, près de la péninsule Ibérique.
L'immigration de Germains provient d'abord du fait de l'administration Romaine elle-même. En effet, elle installe des Germains arrivés en groupe dans l'Empire sous la direction d'un chef : Ce sont les foederati liés à leur chef qui a conclu un traité, un foedus avec l'empereur.
FEMME FRANQUE EN GUERRE
Les Romains les laissent entrer dans l'Empire selon la règle de l'hospitalité. Ainsi trouve-t-on des groupes de Goths et de Burgondes. Ils sont généralement peu nombreux. Par contre, l'Empire fixe dans le Nord de la Gaule notamment, des Germains vaincus, des prisonniers de guerre, souvent comme laeti (colons-agriculteurs), astreints à un service militaire, pour repeupler des terres délaissées. On trouve également les Germains entrés dans l'armée Romaine, habitant de façon durable dans l'Empire, leurs enfants nés dans l'empire étant attachés au service de l'Empire.
Ainsi trouve-t-on de nombreux contingents Germaniques dans l'armée Romaine du Bas Empire, dont certains sont évoqués dans la Notitia Dignitatum.
Certains historiens estiment que 80 % de l'armée Romaine dans le nord de la Gaule est constitué d'auxiliaires Germains.
Selon Jacques Dupâquier, ce processus démographique concerne une population de moins de 10% sur l'ensemble de la Gaule, mais peut-être 12 à 21 % en Gaule du nord, voire au-delà...


Histoire des groupes ethniques et culturels en France ...
https://fr.wikipedia.org/.../Histoire_des_groupes_ethniques_et_culturels_...
1.4.1 Le peuplement de la Corse pendant l'Antiquité ... 1.6 Les Gallo-romains; 1.7 L'apport des peuples germaniques; 1.8 Peuplement Breton en Armorique ..... le même genre de vie que nous avons précédemment décrits chez les Celtes. ..... Gaule avec La Tène, c'est-à-dire au deuxième âge du fer, à partir du V siècle av.

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