2 JANVIER 2016...
Cette
page concerne l'année 497 du calendrier julien. Ceci est une
évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que
d'un survol !
L'EMPEREUR
ANASTASIUS VAINC LES ISAURIENS
L’Isaurie
est une région historique d’Asie Mineure, située sur les monts
Taurus dans l’actuelle Turquie, entre la Phrygie (au nord), la
Cilicie (au sud), la Lycaonie (à l’est) et la Pisidie (à
l’ouest).
Elle
tire son nom d’un ancien peuple d’origine Anatolienne et de ses
implantations jumelles : Nea et Palaia-Isaura.
Pline
l'Ancien cite comme villes à l’intérieur de l’Isaurie :
Isaura, Clibanos, Lalasis. Les Isauriens sont un peuple Indo-Européen
qui a d’abord vécu sous domination Hittite : Assyriens et
Égyptiens les connaissaient sous le nom de Ussa.
Aux
tribus Anatoliennes de cette région, se sont mêlées des
populations Iraniennes et Phrygiennes (de langue thraco-illyrienne).
Après
la chute de l’empire Hittite, les Isauriens accueillent des
Cimmériens au VIe siècle av. J.-C. et se mêlent à eux.
Ensemble ils tiennent en échec l’Empire Lydien, gouverné par
Crésus, puis s’allient aux Perses, et l’Isaurie est intégrée à
leur empire par Cyrus le Grand (546 av. J.-C.)... Elle forme une
satrapie (province Perse tenue par un gouverneur : Satrape)
jusqu’aux conquêtes d’Alexandre le Grand.
Quand
la capitale Isaura (plus exactement Palaia Isaura : L'ancienne
Isaure, au pied du mont Taurus), est assiégée par Perdiccas,
gouverneur de Macédoine au IVe siècle av. J.-C., les
Isauriens brûlent la ville plutôt que de la rendre.
Région
rebelle à l’autorité Grecque d’Alexandre le Grand, des
Séleucides et du royaume de Pergame, l’Isaurie est conquise en 76
av. J.-C. par le consul Romain Publius Servilius Vatia, alors
surnommé Isauricus, mais Valerius Maximus la décrit comme « une
région sauvage habitée par des bandes de brigands » et Pline
l'Ancien cite aussi « les pillards sauvages des monts
Taurus » : L'Isaurie reste globalement insoumise et n'est
définitivement incorporée à l’Empire Romain qu'en 279-280, sous
Probus. Hellénisée et christianisée au IVe siècle, l’Isaurie
devient une province Romaine du diocèse d'Asie. À la période
Byzantine elle est frontalière avec le monde musulman et fournit à
l’Armée Byzantine ses meilleurs guerriers, elle est aussi le
berceau des empereurs Zénon et Léon III dit l’Isaurien.
Malgré
leur résistance, l’Isaurie est conquise en 1071 par le Sultanat
seldjoukide de Roum (« des Romains » en Turc,
c'est-à-dire « des Byzantins ») puis, à l'époque des
beylicats, échoit au sultanat des Karamanides, puis, après 1390, à
celui des Ottomans.
L’Isaurie
est l'une des premières régions d'installation des Turcs en
Anatolie, et la population autochtone, très clairsemée par les
guerres Turco-Byzantines et par les pillages répétés, devient elle
aussi Turque et musulmane pour ne plus payer le haraç : Impôt
sur les non-musulmans, et pour ne plus subir le devchirmé :
Enlèvement des garçons pour le corps des janissaires).
Dès
le XIVe siècle, l’Isaurie est entièrement Turque. C'est
aujourd'hui une région agricole partagée entre les provinces
Turques de Konya, Aksaray et Niğde.
Anastase
voit enfin cette année finir à son avantage la guerre contre les
Isauriens « après qu'elle ait duré 6 ans. « Longin
frère de Zénon et Athénodore sont tués avec tous ceux qui les
supportent ayant été pris dans une ville où Jean le Scythe les
tenait assiégés.
Ce
Général fait couper la tête aux deux Chefs, les envoie à
Constantinople avec quelques prisonniers. Il semble qu'Athénodore
au moins ait été pris vif... Anastase lors des jeux du Cirque, fait
passer comme en triomphe les têtes et les prisonniers. Les têtes
sont ensuite portées au faubourg de Syques, et exposées sur des
piques à la vue de tout le monde, où ceux de Constantinople vont
les voir avec plaisir à cause des maux que Zénon et les Isauriens
leur ont faits.
Mais
ce plaisir est un sujet d'affliction pour ceux qui ont dans l'âme
des pensées chrétiennes.
La
tête d'Athénodore est ensuite portée à Tarse, où on l'a laissé
sécher sur une pique devant la porte. Cette même année une éclipse
de soleil a lieu le 18 d'Avril...
Citation :
Priscien
Élogz de l'empereur Anastase. Poème.
Reçois
avec indulgence ce chant Romain, reçois un hommage que je rends
d’ordinaire au roi du ciel pour prix du bienfait de la vie et de la
douce lumière du jour : Car, tu le sais, les vers fléchissent
ce Dieu puissant, dont tu suis si bien les préceptes, dans la
droiture de ton âme, ô le plus juste des princes, ce Dieu qui t’a
donné l’empire, à qui seul tu dois tous les succès que ta as
remportés pendant la guerre et pendant la paix. Pardonne donc à mon
audace si je viens chanter vos louanges, qui ne finissent qu’au
ciel, et qui s’étendent par l’univers entier.
Il
ne faut pas s’étonner que de tels princes soient issus de la
grande famille de ce Pompée, que Rome plaça elle-même à sa tête,
et dont personne ne pourrait dignement compter les triomphes, si
nombreux, que Titan les contemple en quittant comme en regagnant les
mers, et qu’il les admire encore arrêté dans l’Olympe, au
milieu de son cours.
Et
pourtant, à ton illustre descendant tu le cèdes, ô Pompée, car
ces peuples que, partout vainqueur dans l’univers, tu laisses
indomptés sur les hautes collines du Taurus, il a su les dompter en
déracinant les derniers germes de la guerre. Placés naguère au
faîte du bonheur, et croyant que la prospérité n’a pas de
bornes, ils fondent sur terre d’impies monuments de douleur, ils
désolent les familles par le rapt et la fureur du viol, tous leur
semblent égaux pour les pires outrages, les dignités ni l’âge
n’en peuvent défendre personne, les lois, le plus ferme appui des
empires, sont renversées, la violence règne seule au monde. Alors
ces pervers recueillent joyeux le prix de leurs crimes :
Des
jugements, arrachés par la contrainte, condamnent les justes, car le
bon droit, sans puissance, ne conserve qu’un nom stérile, il ne
reste plus dans l’empire qu’une vaine ombre d’équité.
L’humble
pauvreté même ne peut profiter à personne, la pauvreté, qui
toujours est une sauvegarde au temps des rois ravisseurs, on la punit
de ne pouvoir satisfaire à ces rapacités de chaque jour : Elle
se voit avec effroi exposée à de plus graves périls que
l’opulence, riche de ses larges trésors et de ses lourds métaux
car le corps qui n’a pas une dépouille à leur laisser, ils le
torturent dans les fers, ils le torturent durement sous le bâton.
De
ces calamités enfin le roi du ciel délivre l’univers, en lui
donnant pour maître, je puis mieux dire, en lui donnant pour père,
Anastasius, animé d’une piété si fervente et dont la vie nous
offre le tableau de toutes les vertus : justice, sagesse,
chasteté, bravoure, piété, clémence, fermeté, modération,
bonté, candeur... Bref, pour dire en un mot ce que je sens au fond
du cœur, il possède toutes les qualités qu’on vante chez les
anciens. Il surpasse en piété Antoninus, en sagesse Marcus, en
bonté le clément Nerva.
L’âme
bienveillante de Titus a répandu moins de bienfaits, et la gloire du
magnanime Trajan cède à la sienne.
En
effet, qui dompte tant de tyrans à la fois dans une seule guerre ?
La fortune ennemie les a amenés des rocs de l’Isaurie.
Avec
une douceur pleine de calme, notre maître leur commande de sortir
des murs de la ville, sans vouloir autrement les punir, bien que leur
supplice soit une expiation qu’ils doivent au monde. Mais le père
suprême, dont le bras soutient l’univers, et dont la balance égale
pèse et récompense les œuvres du juste, n'a pas permis à ces
sujets forcenés de s’éloigner impunément.
Il
leur inspire des mouvements de rage, les entraîne dans une lutte
impie, et les pousse, en les aveuglant, à s’emparer des citadelles
de Rome, pour qu’une vengeance méritée les extermine et leur
arrache la vie.
En
effet, brûlant de nous rapporter encore la désolation et la misère,
ils menacent de plus terribles maux l’empire du Latium. Mais
l’armée toujours heureuse du prince invincible, ses généraux
puissants par leur fidélité et par leur courage, après les avoir
battus et mis en fuite, les affligent des plus cruels désastres, et,
avec eux, les chefs qui dirigent les étendards maudits de la
révolte.
Le
lion, qui domine en roi dans les profondeurs des forêts de la Libye,
si un noble courroux ne l’irrite, ne lève point les armes et ne
fouette point ses flancs pour aiguillonner sa vigueur : Mais si
les cris des chasseurs le réveillent, si leur troupe l’environne,
il pousse des rugissements horribles, il ouvre sa large gueule, il
lance des regards rouges de feu et de sang : Il se précipite
dans la mêlée, renverse les armes et les combattants, et nulle
puissance ne peut résister à ses assauts.
Son
élan heurte et brise les uns, sa griffe moissonne les autres,
ceux-ci tombent déchirés sous ses dents acharnées, ceux-là, tués
par la peur, périssent sans blessures.
Tel
Auguste frappe d’un bras vigoureux ses cruels ennemis, et terrasse,
en variant leur chute, ces forcenés en délire. Que la Grèce ne
nous vante plus son Bellérophon, qui vainquit les Solymes pour les
laisser encore recommencer la guerre.
D’un
seul coup notre maître les dompte si bien de ses armes heureuses,
que la rébellion leur est désormais impossible. C’est là un
avantage que Servilius, le meilleur des chefs, qui a mérité jadis,
pour ses exploits glorieux contre ces peuples, le nom d’Isauricus,
ne peut assurer lui-même aux Latins.
Ni
l’or, ni la force ou le nombre des armes, ni les châteaux élevés
sur des rocs escarpés, ni les cités munies de murailles si solides
que nul vainqueur n’a pu les prendre encore, rien ne les sauve du
trépas qu’ils méritent et de la colère du prince.
Trompés
dans leurs vaines espérances, ils occupent toutes les places fortes,
ne trouvant jamais de retraite assez sûre, et, brandissant leurs
javelots du haut des rochers où ils se sont étroitement renfermés,
ils prolongent leurs destinées : Mais la faim qu’ils
endurent, pire que la mort la plus cruelle, fait plus de ravages
parmi ces vaincus, et ces cœurs, avides du monde entier, périssent
anéantis par la famine.
Qui
pourrait taire les coups frappés par la foudre en faveur d’un
prince équitable ? Ceux que n’ont pu réduire la puissance de
Mars ni tant de chefs rassemblés autour de leurs remparts, le bras
enflammé du père suprême les renverse, et Dieu signale sa présence
pour combattre ces pervers.
O
piété incomparable, digne de vivre à jamais dans la mémoire des
âges ! Pour elle, les vents unis aux nuages livrent bataille, les
éclairs, de leurs feux rapides, se font une arme de guerre, et les
tonnerres frappent avec fracas les montagnes ébranlées.
Rappelerai-je
ces tempêtes soulevées sur les mers, et les flottes ennemies
brisées sur les rivages de la Lycie, alors que l’onde fait l’œuvre
du soldat Romain, et que l’Océan lutte pour donner la victoire à
l’empereur ?
Ainsi
tous les éléments conspirèrent pour sauver la vertu !
Qui
dira les batailles et les massacres tant de fois renouvelés, les
tours au faîte sublime abattues au niveau du sol, et, quand ces
cohortes domptées tombent de toute part, les fleuves décolorés
roulant des flots de sang, et leurs embouchures presque comblées par
les monceaux de corps entraînés sous les vagues ?
Alors
la mer vaincue se rougit d’une écume sanglante, et les poissons
rassasiés ne peuvent dévorer tous les cadavres, Ainsi, ceux qui
espéraient emmener nos mères captives, s’enrichir des dépouilles
de la ville et du sacré palais, ceux qui voulaient, les infâmes !
régner encore sur nous, sont privés à la fois de la lumière du
ciel et des sépultures de la terre.
Les
autres abandonnent les villes et les toits de leur patrie. Ils ont
perdu leurs enfants, ils pleurent ces têtes si chères, ils
renversent les murs que la flamme a épargnés et c’est à peine
s’ils ont compris, après tant de malheurs, qu’ils doivent cette
juste expiation au maître du ciel et du tonnerre, par eux méprisé
depuis des milliers d’années, c’est à peine s’ils
reconnaissent dans ces calamités le Dieu vengeur, et s’ils savent
qu’ils sont eux-mêmes la cause de leur ruine.
Cependant
la clémence d’Auguste est au-dessus de tous les outrages. Il
relève de leur abaissement ces superbes qu’il a domptés dans les
batailles : A ces ennemis de la paix il accorde le bienfait de
la paix, heureux d’assurer l’existence et la sécurité de sa
noblesse, et de garantir à chacun le libre usage de la vie dans son
empire.
Personne
n’a plus à redouter ces pièges cruels et ces langues envenimées
qui perdent tant de citoyens par des accusations mensongères.
L’État, qui s’est délabré dans ces jours désastreux, se
rétablit pourtant, grâce à la merveilleuse sagesse du maître, qui
sait raffermir ce royaume, remis si faible entre ses mains !
Mille
sujets divers se présentent en foule, et dans mon esprit trop étroit
se partagent et divisent mes pensées. Telle la prêtresse de
Delphes, qui, pleine du dieu qui l’inspire, voit tout ensemble le
passé, le présent et l’avenir, et ne peut, malgré ses désirs,
les révéler à la lumière, ainsi, prince, quand j’embrasse d’un
coup d’œil tes actions sans nombre, et ces bienfaits qui te sont
dû dans les diverses parties du monde, ma parole ne peut, exprimer
les sentiments de mon cœur : C’est pour cela que je
n’effleure que les traits saillants de ton éloge.
Maintenant
des siècles d’allégresse sont assurés au genre humain, à ces
peuples appauvris naguère par des édits cruels qui forcent tant
d’infortunés à fuir la patrie de leurs ancêtres : Le père
et le maître de l’univers abolit pour toujours ces édits, et
délivre le monde de ces lourds impôts d’or et d’argent, il veut
mériter à jamais les sublimes récompenses du ciel, il méprise les
richesses, et fait ainsi à lui seul le bonheur de tous.
En
effet, des malheureux qui peuvent à peine gagner leur pain et leur
vie s’en vont eu pleurant porter une offrande au trésor public,
une offrande qu’on leur arrache malgré leurs tristes gémissements
et leurs larmes : Car la violence trouve un prétexte à ces
exactions, à ces calamités que déjà plusieurs poètes ont
décrites, quand leur muse Grecque ou Romaine chante vos louanges.
Et
le souverain de l’Olympe, sur cette place même où il t’a remis
le sceptre, où le premier il ceint lui-même ton front du diadème,
t’a vu lui offrir en sacrifice des monceaux de livres, cruels
instruments du fisc, témoignages écrits des douleurs publiques :
il a accepté ces offrandes sanctifiées à jamais par des flammes
secourables, qui, mieux que tous les autels, savent attirer ses
regards propices.
Le
soleil, de ses rayons d’or, se plaît à caresser ces feux et ces
brasiers dont la fumée voile la clarté du jour, mais que tu allumes
avec la brillante sérénité d’une âme pure. Ce lieu vous
présente aussi de justes trophées, et offre à vos yeux des tyrans
enchaînés et vaincus, poussés devant vos pieds au milieu du
cirque. Ainsi jadis Paul Emile, ce héros, a traîné du haut de son
char, aux yeux du peuple latin, le roi Persée jusqu’à la
citadelle Tarpéienne, et a apaisé Jupiter qui règne aux temples du
Capitole. Mais toi, c’est le Tout-Puissant, qui, de la citadelle
des bienheureux, t’a vu apaiser sa divinité qui règne aux temples
célestes.
Jouis,
ô prince, de l’heureuse destinée que t’assure le trône. C’est
à toi que le Dieu créateur de toutes choses a confié le soin de
renouveler la face du monde, il veut que la justice encore descende
d’en haut, il a prêté une oreille facile aux prières des
peuples, car tu as relevé de fond en comble leurs villes abattues,
tu leur as rendu leurs ports, et leurs remparts, et leurs traînées
d’eau suspendues dans les airs. Les matelots aujourd’hui ramènent
sans crainte leurs voiles au port, eux qui jadis avaient à courir
des dangers pires que les hasards des mers, alors surtout que leurs
nefs occupent déjà les rivages de leur patrie, car les vaisseaux
fatigués sont menacés de sombrer au sein de la rade elle-même,
dont les barrières renversées ne peuvent plus briser les assauts
des vagues.
Aujourd’hui
que tu les préserves de ces dangers, ils adressent du fond du cœur
des prières à Dieu pour ta piété, qui veille ainsi sur toutes
choses. Ta compassion décharge le laboureur d’une dépense
onéreuse, car toutes les curies ont renoncé à leurs usages
pervers, l’injustice n’a plus la liberté, comme naguère, de
mépriser les lois, les courriers ont horreur de porter des ordres
tyranniques, et, par amour du lucre, on ne mêle plus le sacré au
profane.
Tu
veux toi-même, image du juge céleste, siéger en juge, tu rends
toi-même aux peuples tes réponses sacrées, et tu ne repousses
d’autres requêtes, que les requêtes injustes.
Tu
ne reçois point l’or que les magistrats ont coutume de donner, il
n’est plus permis de supplanter par fraude un ami, et tu enseignes
par ton exemple à dédaigner de honteux profits.
De
jeunes recrues emplissent aujourd’hui de soldats vigoureux les
rangs de ton armée, et ce n’est plus à prix d’argent, mais à
force de vrai courage, que nos enseignes achèvent la victoire.
Que
dirai-je encore? Tu dispenses aux cités les trésors de Cérès, tu
leur donnes la vie, mais tu leur défends le luxe, car tu prévois
l’avenir. Le besoin ne force plus les peuples à se tourner vers le
ciel, si la pluie manque, les vivres pour cela ne leur font point
faute : Ta paternelle prudence est souvent là pour nous sauver.
C’est ainsi que pendant 7 ans Joseph a sauvé l’Égypte, lui que
sa glorieuse pudicité plaça dans le ciel, lui dont la sagesse a su
fléchir les colères de Dieu, et expliquer au roi de Memphis les
merveilles de ses rêves. Car Joseph avait le premier construit des
greniers sur les plages du Nil : il a défendu le luxe aux cités
et prévu l’avenir, et il a pu ainsi vaincre la famine par sa
divine sollicitude.
Grâce
à toi, disparaissent tout à fait de la ville ces séditions qui
dépouillent l’innocent à l’heure où le soleil est rentré sous
terre : Car, au sein des remparts, des forcenés en délire,
aiguillonnés par l’ivresse et le fracas des applaudissements...
Frappent du glaive leurs concitoyens, et jouissent de ces dépouilles
pacifiques arrachées pendant la nuit. C’est toi qui prohibes ces
infâmes spectacles, la perte des âmes, tu ne veux plus qu’on
prenne plaisir à voir couler le sang, ni qu’on risque sa vie pour
nourrir son corps, tu ne souffres plus que des membres humains soient
déchirés sous les dents, sous ces dents meurtrières dont s’arme
la rage des bêtes féroces.
Supérieur
à tous par un esprit nouveau de bienveillance, tu trouves dans ton
cœur exempt d’avarice des ressources suffisantes pour répandre
partout l’aisance : La qualité de tes dons l’emporte sur
leur nombre, tu relèves les humbles, tu dispenses tes bienfaits dans
l’ombre, car tu ne veux être vu que de l’œil du très Haut,
et jamais la vanité n’a corrompu ton âme. Ce n’est point ta
nouvelle fortune qui te donne ces sentiments de bonté, et quiconque
a pu t’offenser avant que tu ne prisses le sceptre à la demande du
peuple entier, goûte aujourd’hui, malgré la souillure de sa faute
qui ne flétrit que lui seul, des jours sereins que lui accorde la
clémence du maître, et s’étonne de recevoir des récompenses au
lieu du châtiment qu’il attend.
Mais
ce qui met le comble à toutes tes louanges, ô prince, c’est cette
sagesse de vues qui te fait élire de fidèles gardiens de ton
palais, afin d’accroître encore la puissance impériale, qui te
fait accueillir avec bonté tous les citoyens que t’envoie la
vieille Rome : Tu met en œuvre toutes les ressources pour les
secourir, tu prend plaisir à leur faire monter les brillants degrés
des honneurs, pour épargner à leur patrie le sentiment de sa ruine
et de ses douleurs : Aussi, ils te doivent leur bonheur et leur
salut, et nuit et jour ils forment des vœux pour toi.
Enfin,
les hommes qui brillent par l’éloquence, ô le plus grand des
princes, ceux qui s’élèvent par la puissance du savoir et le
labeur de la poésie, ceux dont la sagesse ajoute tant de force aux
lois romaines, tu les associes dans ta justice au gouvernement de
l’empire : Seul tu donnes aux savants la digne récompense de
leurs travaux, tu les enrichis de tes présents, tu les nourris de
tes bienfaits.
C’est
pour cela que le souverain maître des régions éthérées éloigne
de vos forteresses les attaques de ces ennemis qu’une injuste
fureur entraîne à rompre les traités. Sur les larges rives de
l’Euphrate au vaste cours, ils se ruent furtivement et à
l’improviste comme des pirates, mais Dieu tourne leurs efforts
contre eux-mêmes, et, grâce à tes habiles manœuvres, ils essuient
des pertes bien méritées. Tel sera le sort de tous ceux dont les
armes portent atteinte à la puissance et à la paix de votre empire,
afin que le soleil, soit qu’il s’élève de l’océan, soit
qu’il plonge ses coursiers dans l’onde, voie partout fleurir le
nom d’Anastasius, car, à toi seul toujours obéira, je l’espère,
l’une et l’autre Rome, avec l’aide du père suprême, qui voit
tout, et que tu fléchis par ces œuvres d’une piété solide
répandues dans tout l’univers, par ces temples resplendissants que
tu construis et reconstruis sans cesse au Seigneur, ne trouvant de
profit véritable que dans un légitime emploi de l’or.
Aussi
naguère, empereur, nous avons vu tous avec quelle tendresse veille
sur tes jours la providence du roi des cieux, dont la bonté présente
t'as sauvé du péril.
En
effet, quand ce navire neuf s'est élancé par-dessus ta tête de
tout le poids de sa lourde masse entraînée par les vents, par ses
voiles maudites, et a livré aux chances des hasards une vie si
précieuse, une vie au salut de laquelle sont attachées les
destinées des lois du Latium et de tout l’empire, Dieu lui-même
est apparu pour t’arracher du sein des flots, montrant ainsi pour
toi, dans la grandeur du péril, toute la grandeur de sa
sollicitude : Car ce n’est jamais autrement qu’il aime à
manifester sa faveur suprême. Il y a de saints livres où la mémoire
des hommes pieux se conserve à jamais : On y trouve mille
histoires semblables de vénérables personnages dont la vertu brille
tout le reste de leur vie, parce que la main du Seigneur les a
arrachés du danger, et leur piété ne resplendit dans tout son
éclat que lorsqu’elle a été ainsi affermie et consacrée par ce
salut inespéré qu’ils ont reçu du dieu de l’Olympe.
Ce
témoignage d’une protection divine vous a été donné par le roi
tout-puissant qui créa le monde et dont le regard s’étend sur la
nature entière, parce que tu lui as voué un culte en ton âme, et
que tu l’adores à toute heure, entouré de ces dignes rejetons de
ta noble race qui font ta gloire. Comment ne pas parler, en effet, de
Paulus, de la clémence de son cœur, et de cette candeur, rare et
puissant mérite qui le rattache à toi non moins que les liens
sacrés d’une vénérable origine, car son âme pure pratique les
vertus modestes ?
Ma
bouche pourra-t-elle chanter ces trésors d’amour dont tu combles
les fils de ton frère, et que tu leur partages également avec la
tendresse, non d’un oncle seulement, mais d’un père ?
Nourrissons dignes de toi, dignes du génie et du sang de leur
famille !
Rappellerai-je
la bravoure et les exploits de votre Hypatius, qui a chassé les
hordes Scythiques des rives de l’Ister, et qui a fait voir aux
Parthes la force de son bras, leur apprenant à trembler devant elle
?
Pourrais-je
dire toutes les louanges que mérite ton auguste épouse, qui est
pour nous la source et la cause de tant de biens, quand elle fortifie
de l’appui d’un si puissant prince l’empire de son père, et
qu’elle a confié à un tel homme la tutelle du monde et la sienne
même ? Jamais les mauvais désirs des sens n’ont su la vaincre, le
bruit de sa piété s’est répandu chez tous les peuples, et elle a
fait plus que son sexe ne lui permet de faire, quand sa prévoyance
rendit un si profitable service à l’univers Romain.
Puisse
le Dieu qui veille au ciel, sur la terre et sur les mers, conserver à
jamais de tels bienfaits aux royaumes d’Ausonie et puissent les
monstres barbares, domptés, plier sous le joug, et s’accomplir
enfin les vœux du peuple et du sénat sacré !
(C'est
cet empereur qui a interdit les combats de fauves et abolit le
chrysargyre)
Qui
comprend depuis Théodose II. jusqu'à Anastase
https://books.google.fr/books?id=gS1RAAAAYAAJ
Louis-Sébastien
Le Nain de Tillemont - 1738 - Rome
Lan
de Jésus- Christ 497. ... Mafc> ' Anastase vit enfin cette année
finir à son avantage la guerre Evag. ... Longin frère de p. i66. b.
' Zénon & Athénodore furent tués avec tous ceux qui les suL-
Procope
de Césarée - retour à l'entrée du site
remacle.org/bloodwolf/historiens/procope/intro.htm
19
déc. 2004 - Il a si bien décrit les années du règne de Justin
1er, où Justinien devint de bonne heure maître des affaires de
l'empire, ..... Dénonciation de Pierre et de Jean Pagan contre
Bélisaire et Budzès. ..... Notes 73, 247 et 266. 497. Naissance de
Théodora. Chronol. ad h. .... Invasion des Huns en Scythie et Mésie.
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28/12/15
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