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JANVIER 2016...
Cette
page concerne l'année 484 du calendrier julien. Ceci est une
évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que
d'un survol !
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BELLIQUEUX ENTRE VANDALES ET MAURES CHRETIENS.
Gunthamund
(ou Gundamund ou plus rarement Gonthamond), roi des Vandales et des
Alains d'Afrique (« Rex Wandalorum et Alanorum ») de
décembre 484 (ou janvier 485) à 496.
Fils
du prince Gento, l'un des fils du roi Genséric... Il devient à la
mort du roi Hunéric le 23 décembre 484 le membre mâle le plus âgé
de la famille royale hasding, bien qu'il ne soit âgé que d'une
trentaine d'années lors de sa montée sur le trône.
Il
doit faire face aux incursions des bandes de pillards Berbères qui
menacent toujours un peu plus le royaume Vandale de Carthage, se
faisant de plus en plus pressants... En 491, il est battu en Sicile
par les Ostrogoths du roi Théodoric le Grand, c'est un Arien qui
poursuit les persécutions de chrétiens catholiques initiées par
son père et son grand-père.
Il
meurt précocement en 496 ou 497.
Suivant
la loi établie par Genséric, Gunthamund, accède, comme le plus âgé
des princes Vandales, à son oncle Hunéric.
Le
nouveau roi se montre favorable aux catholiques... La persécution,
il est vrai, continue au commencement de son règne, mais les
violences cessent peu à peu, et, en 487, Eugène, rappelé d'exil,
peut reprendre possession de son siège de Carthage.
Les
autres évêques catholiques, qui ont été forcés de fuir ou de se
cacher, ne tardent pas à reparaître, et, comme leur métropolitain,
ils rouvrent leurs églises, que la persécution a fermées.
Gunthamund
n'est pas toujours heureux dans la lutte qu'il soutient contre les
Maures.
Ils
ont envahi, sous son règne, toute la partie orientale de la
Byzacène, et leurs attaques deviennent chaque jour plus fréquentes
et plus hardies. C'est sans doute pour ne point être distrait de
cette guerre d'Afrique, et par crainte d'une diversion, que
Gunthamund fait un traité avec Théodéric, le nouveau maître de
l'Italie.
Il
s'engage à ne plus piller les côtes de la Sicile, il abandonne, en
outre, la portion de l'île qui est restée aux Vandales, en vertu
des traités conclus avec Odoacre, et, de plus, il se soumet
volontairement à payer au roi des Ostrogoths un tribut annuel...
Gunthamund
est beau, doué d'un esprit pénétrant, mais subtil, et il a cultivé
les lettres. Il comprend que c'est mal servir l'arianisme que de
persécuter ouvertement les catholiques... Il imite l'empereur
Julien, combat les ennemis de sa croyance, non plus comme Hunéric,
par des supplices, mais en les privant, à sa cour et dans son
royaume, de biens, d'honneurs et de considération, puis en les
accablant en tous lieux de mépris et d'outrages.
Il
veut paraître doux et tolérant, discutant volontiers avec les
catholiques. Avant tout, dit-il, il cherche à s'éclairer... Mais,
en vérité, il ne provoque les discussions que pour montrer son
savoir, et pour faire sentir à ses adversaires ses railleries et son
dédain.
Cependant
il ne peut toujours se contenir, et il a parfois recourt à la force
et à la violence... Ainsi, en 507, les évêques de la Byzacène
ayant voulu remplir les vides que la persécution et la mort ont
laissés dans leurs rangs, le roi fait saisir les nouveaux élus et
ceux qui les ont sacrés, et les exile tous en Sardaigne.
Le
mariage de Thrasamund avec Amalafrid, sœur de Théodéric, rend plus
forte que par le passé l'alliance qui existe déjà entre les
conquérants de l'Afrique et ceux de l'Italie.
La
nouvelle reine apporte en dot à son époux le promontoire de
Lilybée, c'est-à-dire, la partie la plus occidentale de la Sicile.
Toutefois, Théodéric et Thrasamund n'ont pas toujours été unis,
et l'on sait qu'en l'année 510, le roi des Vandales, en soutenant
Gésalic, prête aide et appui aux ennemis des Ostrogoths...
Si
les maîtres de l'Afrique sont alors en paix avec l'empereur
d'Orient, Anastase, ils ont toujours à soutenir sur leur propre
territoire une rude
guerre
contre les Maures.
Cabaon.
chef des tribus de Tripolitaine, est le plus redoutable ennemi des
Vandales.
Il
ne se borne point à faire sur leur territoire de passagères
incursions. Il s'y établit, et ose attendre, contre les habitudes de
sa nation, les forces considérables qu'on lui oppose.
A
la fin du règne de Thrasamund, il fait subir aux Vandales un grand
désastre. On a envoyé contre lui une puissante armée, il
l'anéantit.
Thrasamund
meurt en 523... A ses derniers instants, il a fait appeler Hildéric,
que la loi lui donne pour successeur. Il lui recommande de ne point
suivre son exemple, d'user de tolérance à l'égard des catholiques,
et de réparer, autant qu'il le peut, les maux de la persécution.
Hildéric,
à son avènement, s'empresse de suivre les conseils et d'exécuter
les dernières volontés du roi Thrasamund. Il cesse de persécuter
les catholiques, les rappelle de l'exil, leur rend leurs églises, et
leur permet de faire de nouveaux évêques.
Des
synodes sont tenus alors dans chaque province, et bientôt même ceux
que Hunéric et Thrasamund ont proscrits peuvent se rassembler dans
un concile général à Carthage (524), pour discuter, librement et
sans crainte, sur les points qui intéressent leurs croyances et leur
culte.
Le
roi agit ainsi dans des vues de conciliation, il veut changer les
rapports qui ont existé jusqu'alors entre les ariens et les
catholiques, rapprocher les églises rivales, et mettre un terme à
leur longue désunion. Mais il ne réussit pas dans son entreprise.
Si la lutte cesse pendant un instant, les haines ne s'éteignent
point.
Procope,
dans ce qui est le seul résumé complet et cohérent de l’histoire
Vandale que nous possédons, ne mentionne les Maures pour la première
fois qu’en 455, après l’expédition lancée sur Rome par
Genséric : A cette époque, Genséric, qui, après la mort de
Valentinien [16 mars 455], s’est adjoint le concours des Maures,
envahit chaque année, au début du printemps, la Sicile et l’Italie.
L’historien
Grec ne cite pas précisément la participation des Maures au raid
sur Rome, mais celle-ci est attestée par plusieurs autres sources,
qui font aussi intervenir les tribus pour la première fois à cette
occasion dans l’histoire Vandale. Ainsi les Fasti Vindobonenses
posteriores : Mauri Romam venerunt et pugnaverunt cum Wandalis
De
même Paul Diacre : Continuo advectus ex Africa navibus adest
Geisericus cum validissimo suae gentis exercitu fultus insuper
praesidio Maurorum.
Victor
de Vita, surtout, décrit le partage du butin qui suit, une fois les
pillards rentrés en Afrique : Quand cette multitude de
prisonniers atteint le rivage Africain, les Vandales et les Maures se
les partagent, et, selon la coutume des Barbares, ils séparent les
maris des épouses, et les enfants de leurs parents...
L’opération
doit paraître fructueuse puisque la collaboration ainsi établie se
renouvelle dans les années suivantes aux dépens, comme l’indique
Procope, d’autres régions d’Italie et de Sicile.
Paul
Diacre cite à cette occasion une expédition terrible sur la
Campanie (relicta itaque urbe [Rome], per Campaniam sese Wandali
Maurique effundentes cuncta ferro flammisque consumunt...), qui
entraîne notamment la mise à sac de Capoue, Nole, et Naples.
Vers
461, après la mort de Majorien, les attaques se poursuivent encore
aux dires de Priscos :
Comme
Genséric ne respecte plus le traité qu’il a fait avec Majorien,
il envoie une troupe de Vandales et de Maures ravager l’Italie et
la Sicile... Bien que souvent oubliés des études modernes sur la
fin de l’Empire d’Occident, les Maures jouent ainsi un rôle
important dans la terreur qui s’abat sur l’Italie à partir de
455.
Mais
qui sont ces Maures, et depuis quand interviennent-ils ?
Une
seule source prétend nous donner des informations sur leur identité,
mais elle est très peu fiable.
Dans
un extrait de son Panégyrique de Majorien, daté de décembre 458,
Sidoine Apollinaire fait en effet parler l’Afrique, soumise à
Genséric :
Contre
moi, il arme maintenant pour l’aider mes propres enfants, depuis
tant d’années captive, je suis déchirée à son gré par la
valeur des miens, féconde en mes propres tourments, j’enfante mes
bourreaux.
Il
n’accomplit rien par ses seules armes : C’est par les
Gétules, les Numides, les Garamantes, les Autololes, l’Arzuge, le
Marmaride, le Psylle, le Nasamon qu’il se fait craindre, tout lâche
qu’il est....
Tout
cela vérifie finalement une assertion de Procope dont nous avons
déjà plusieurs fois souligné l’importance : [avant
l’avènement d’Hunéric en 477], les Maures se sont tenus
tranquilles, car ils redoutent Genséric. Cette tranquillité résulte
simplement d’un phénomène de continuité politique et
institutionnelle, constatée en bien d’autres domaines : Dans
les rapports entre le roi Vandale, successeur de l’empereur, et les
tribus des deuxième et troisième cercles, sur la frontière et à
l’intérieur des provinces, la conquête des années 429-439 n’a
rien changé.
Les
Maures et la persécution jusqu'en 484, ne semble pas avoir eu
beaucoup d’effets sur le plan religieux.
Certes,
on a estimé longtemps que l’arrivée des Vandales a ébranlé le
christianisme des Maures de l’intérieur et facilite au contraire
la progression d’un paganisme d’origine extérieure. La
persécution de l’épiscopat, à laquelle on donne souvent une
extension abusive dès 439, a brisé le mouvement d’évangélisation,
tandis que l’avancée des grands nomades chameliers venus des
déserts orientaux fait passer peu à peu les tribus converties sous
l’autorité de païens intolérants.
En
fait, autant spéculer sur des apostasies de masse, il a été aussi
pertinent de s’interroger sur d’éventuelles réactions de
défense des Maures chrétiens face à la persécution... Si la
question mérite aujourd’hui d’être posée, elle n’appelle
cependant probablement pas de réponse positive avant 484. D’une
part, parce que l’Église Africaine n’a jamais la tentation de
résister par la force, en ville comme à la campagne, aux
persécuteurs.
Et
d’autre part et surtout parce que, la persécution se limite
surtout avant 484 à la seule Proconsulaire, où les Maures sont
assurément peu nombreux.
Outre
peut-être un certain fanatisme arien, la principale préoccupation
des souverains Vandales est en effet de séparer les évêques de
leurs cités, pour les empêcher d’exercer leur influence sur les
institutions municipales.
Si
la persécution a des conséquences favorables à l’évangélisation,
c'est donc peut-être surtout au profit des populations rurales des
provinces, dont la foi peut alors bénéficier d’une présence plus
proche de leur évêques : L'exemple de Faustus, rayonnant
depuis son monastère-refuge situé non loin de Praesidium, montre
qu’à certains moments au moins une relative liberté d’action
dans la campagne est laissée aux « exilés ». Parmi les
populations rurales, des Maures organisés en tribus officielles ou
non, ou de futurs « Maures », ont pu bénéficier de
l’enseignement de ces prélats, mais rien n’autorise réellement
à faire de la persécution anti-épiscopale la cause d’un grand
bond en avant de la christianisation des Berbères Orientaux entre
429 et 533.
Selon
Procope, la paix entre Maures et Vandales est brisée en effet pour
la première fois vers la fin du règne d’Hunéric, en 484, lorsque
les Maures de l’Aurès se soulèvent, pour ne plus jamais repasser
sous l’autorité des Vandales. Les révoltes se multiplient
ensuite, mais sans malheureusement retenir beaucoup l’attention de
notre auteur.
Il
signale simplement ainsi que le successeur du roi, Gunthamund
(484-496), livre contre les Maures de plus nombreux combats
qu’Hunéric.
Le
règne de Thrasamund (496-523) n’est guère mieux traité,
puisqu’une seule guerre est évoquée, en Tripolitaine, contre les
tribus du rusé Cabaon.
C'est
un désastre pour les Vandales, mais Procope ne nous en indique ni la
date, ni le lieu, ni les causes profondes. Avec Hildéric enfin,
vient le temps des grandes insurrections en Byzacène et en
Tripolitaine, au milieu desquelles survient le débarquement
Byzantin. Cette esquisse de ce qui est, semble-t-il, un demi-siècle
de troubles (484-533), peut paraître sommaire, mais elle est
corroborée par diverses indications, plus partielles, provenant
d’autres sources.
Outre
l’inscription de Masties pour l’Aurès, nous possédons ainsi
toute une série d’indices qui attestent de l’extension de
l’insécurité sous Gunthamund ou au début du règne de
Thrasamund. Le plus important, malgré son obscurité apparente, est
un passage des Mythologiae de Fulgence le Mythographe, ce mystérieux
auteur Africain, pour certains identique au futur Saint Fulgence de
Ruspe, en tout cas probablement un de ses contemporains. Il évoque
dans les premières pages de son livre les pillages récents que des
tribus ont commises dans son pays, et l’intervention salutaire du
« roi » :
L’esquisse
d’histoire événementielle des rapports entre Vandales et Maures
que nous pouvons proposer confirme ainsi l’analyse de Procope :
Les soulèvements ne commencent qu’à la fin du Ve siècle, à
partir de 484 environ, pour ne plus s’arrêter ensuite. La question
essentielle reste évidemment d’expliquer ces soulèvements. Mais,
pour cela, nous disposons maintenant de 2 certitudes : Ils ne
sont en rien l’effet d’une fatalité, d’une tendance naturelle
des Berbères à la révolte, puisque rien ne se produit pendant 50
ans, et leur cause, d’autre part, n'est pas purement
conjoncturelle, puisqu’une fois commencés, ils ne cessent
quasiment plus.
Deux
explications simples peuvent, en outre, être également éliminées :
Un changement dans la diplomatie Vandale, qui est inexplicable et,
ignoré de toutes les sources, et une grande migration de tribus
sahariennes, pour des raisons déjà longuement expliquées
auparavant.
Demeurent
possibles alors essentiellement 2 hypothèses.
La
première se fonde sur la date de la première rupture, 484, l’année
de la grande persécution des catholiques Africains. Nous avons tenté
en effet, en commentant l’inscription de Masties, de montrer que
cette politique inouïe de conversion forcée a pu contribuer à
soulever les Maures chrétiens de l’Aurès. Mais, outre qu’une
telle réaction n’est nullement prouvée pour les autres peuples
insurgés, elle n’explique au mieux que le déclenchement de la
révolte, non ses causes profondes. Il faut donc envisager une autre
hypothèse, la seule qui puisse expliquer l’ampleur du problème
Maure après le règne d’Hunéric : Un changement progressif
dans la situation économique et sociale du sud de la Numidie et de
la Byzacène, intolérable à partir de la fin du Ve siècle pour les
masses rurales les moins romanisées.
Cette
hypothèse fait resurgir la vieille théorie d’une crise des
structures économiques de l’Afrique Romaine à l’époque
Vandale. Autrefois envisagée de manière trop systématique,
celle-ci a été fortement nuancée au cours des dernières années,
sans pour autant être radicalement démentie. Certes, contre les
théories anciennes, les prospections archéologiques en Afrique
comme les enquêtes céramologiques dans le reste de l’Occident
Romain ont montré qu’il n’y a pas eu de rupture dans les années
430-450. Résumant l’apport d’analyses céramologiques
minutieuses à Rome, Naples, Porto Torres et Carthage.
C
Panella a conclu ainsi : « entre la fin du IVe et la
première moitié du Ve siècle, il n’existe aucun changement
substantiel dans la diffusion et dans la vente des produits
Africains, au contraire, [ceux-ci semblent connaître alors] une
période de présence massive sur les marchés occidentaux. En ce
sens, l’occupation Vandale, au moins dans sa phase initiale, n’a
pas modifié la situation de la production et du commerce de la
Zeugitane et de la Byzacène ». Mais, note le même auteur, les
choses évoluent ensuite : « Une inversion de tendance »
se dessine à partir de la fin du Ve siècle, particulièrement nette
pour les exportations d’amphores en Italie, en sens contraire, on
constate à Carthage une augmentation des importations venues de
l’extérieur. Tout ceci ne correspond en rien à une crise
générale, mais pourrait refléter des difficultés dans certaines
parties seulement du royaume Vandale, en particulier pour la
production d’huile d’olive.
Or,
l’olivier est indiscutablement jusque-là la grande production des
régions entraînées dans la révolte Maure. Dans l’Aurès, P.
Morizot a justement insisté sur la densité des pressoirs qui
parsèment les sites d’habitat antique. La même situation a frappé
le commandant Guénin dans les Nemencha. Plus à l’est, à
proximité du futur territoire d’Antalas, le secteur du Djebel
Mrata est aussi avant tout oléicole : L’olivier est de loin
l’arbre le plus souvent cité dans les Tablettes Albertini. Et le
constat est encore plus évident si l’on atteint la Byzacène, où
le pays de Thélepte conserve de très nombreux restes
d’installations de pressage. Dans cette région, une étude récente
de B. Hitchner sur le territoire des Musunii Regiani (le secteur 1 du
Kasserine Archaelogical Survey) a montré que cette oléiculture se
fait probablement dans le cadre d’un grand domaine subdivisé en un
grand nombre de très petites exploitations confiées à des
tenanciers ou à des esclaves.
Les
Maures et l'Afrique romaine (IVe-VIIe siècle) - Chapitre ...
books.openedition.org/efr/1424?lang=fr
Il
signale simplement ainsi que le successeur du roi, Gunthamund
(484-496), .... La première se fonderait sur la date de la première
rupture, 484, l'année de la ...
Gunthamund
— Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Gunthamund
Gunthamund
(ou Gundamund ou plus rarement Gonthamond), fut roi des ... il devint
à la mort du roi Hunéric le 23 décembre 484 le membre mâle le
plus âgé de ... qu'il ne soit âgé que d'une trentaine d'années
lors de sa montée sur le trône.
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