mardi 26 janvier 2016

EN REMONTANT LE TEMPS.... 484

14 JANVIER 2016...

Cette page concerne l'année 484 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

CONTACT BELLIQUEUX ENTRE VANDALES ET MAURES CHRETIENS.

Gunthamund (ou Gundamund ou plus rarement Gonthamond), roi des Vandales et des Alains d'Afrique (« Rex Wandalorum et Alanorum ») de décembre 484 (ou janvier 485) à 496.
Fils du prince Gento, l'un des fils du roi Genséric... Il devient à la mort du roi Hunéric le 23 décembre 484 le membre mâle le plus âgé de la famille royale hasding, bien qu'il ne soit âgé que d'une trentaine d'années lors de sa montée sur le trône.

Il doit faire face aux incursions des bandes de pillards Berbères qui menacent toujours un peu plus le royaume Vandale de Carthage, se faisant de plus en plus pressants... En 491, il est battu en Sicile par les Ostrogoths du roi Théodoric le Grand, c'est un Arien qui poursuit les persécutions de chrétiens catholiques initiées par son père et son grand-père.
Il meurt précocement en 496 ou 497.

Suivant la loi établie par Genséric, Gunthamund, accède, comme le plus âgé des princes Vandales, à son oncle Hunéric.
Le nouveau roi se montre favorable aux catholiques... La persécution, il est vrai, continue au commencement de son règne, mais les violences cessent peu à peu, et, en 487, Eugène, rappelé d'exil, peut reprendre possession de son siège de Carthage.
Les autres évêques catholiques, qui ont été forcés de fuir ou de se cacher, ne tardent pas à reparaître, et, comme leur métropolitain, ils rouvrent leurs églises, que la persécution a fermées.
Gunthamund n'est pas toujours heureux dans la lutte qu'il soutient contre les Maures.
Ils ont envahi, sous son règne, toute la partie orientale de la Byzacène, et leurs attaques deviennent chaque jour plus fréquentes et plus hardies. C'est sans doute pour ne point être distrait de cette guerre d'Afrique, et par crainte d'une diversion, que Gunthamund fait un traité avec Théodéric, le nouveau maître de l'Italie.
Il s'engage à ne plus piller les côtes de la Sicile, il abandonne, en outre, la portion de l'île qui est restée aux Vandales, en vertu des traités conclus avec Odoacre, et, de plus, il se soumet volontairement à payer au roi des Ostrogoths un tribut annuel...

Gunthamund est beau, doué d'un esprit pénétrant, mais subtil, et il a cultivé les lettres. Il comprend que c'est mal servir l'arianisme que de persécuter ouvertement les catholiques... Il imite l'empereur Julien, combat les ennemis de sa croyance, non plus comme Hunéric, par des supplices, mais en les privant, à sa cour et dans son royaume, de biens, d'honneurs et de considération, puis en les accablant en tous lieux de mépris et d'outrages.
Il veut paraître doux et tolérant, discutant volontiers avec les catholiques. Avant tout, dit-il, il cherche à s'éclairer... Mais, en vérité, il ne provoque les discussions que pour montrer son savoir, et pour faire sentir à ses adversaires ses railleries et son dédain.
Cependant il ne peut toujours se contenir, et il a parfois recourt à la force et à la violence... Ainsi, en 507, les évêques de la Byzacène ayant voulu remplir les vides que la persécution et la mort ont laissés dans leurs rangs, le roi fait saisir les nouveaux élus et ceux qui les ont sacrés, et les exile tous en Sardaigne.

Le mariage de Thrasamund avec Amalafrid, sœur de Théodéric, rend plus forte que par le passé l'alliance qui existe déjà entre les conquérants de l'Afrique et ceux de l'Italie.
La nouvelle reine apporte en dot à son époux le promontoire de Lilybée, c'est-à-dire, la partie la plus occidentale de la Sicile. Toutefois, Théodéric et Thrasamund n'ont pas toujours été unis, et l'on sait qu'en l'année 510, le roi des Vandales, en soutenant Gésalic, prête aide et appui aux ennemis des Ostrogoths...
Si les maîtres de l'Afrique sont alors en paix avec l'empereur d'Orient, Anastase, ils ont toujours à soutenir sur leur propre territoire une rude
guerre contre les Maures.
Cabaon. chef des tribus de Tripolitaine, est le plus redoutable ennemi des Vandales.
Il ne se borne point à faire sur leur territoire de passagères incursions. Il s'y établit, et ose attendre, contre les habitudes de sa nation, les forces considérables qu'on lui oppose.
A la fin du règne de Thrasamund, il fait subir aux Vandales un grand désastre. On a envoyé contre lui une puissante armée, il l'anéantit.

Thrasamund meurt en 523... A ses derniers instants, il a fait appeler Hildéric, que la loi lui donne pour successeur. Il lui recommande de ne point suivre son exemple, d'user de tolérance à l'égard des catholiques, et de réparer, autant qu'il le peut, les maux de la persécution.

Hildéric, à son avènement, s'empresse de suivre les conseils et d'exécuter les dernières volontés du roi Thrasamund. Il cesse de persécuter les catholiques, les rappelle de l'exil, leur rend leurs églises, et leur permet de faire de nouveaux évêques.
Des synodes sont tenus alors dans chaque province, et bientôt même ceux que Hunéric et Thrasamund ont proscrits peuvent se rassembler dans un concile général à Carthage (524), pour discuter, librement et sans crainte, sur les points qui intéressent leurs croyances et leur culte.
Le roi agit ainsi dans des vues de conciliation, il veut changer les rapports qui ont existé jusqu'alors entre les ariens et les catholiques, rapprocher les églises rivales, et mettre un terme à leur longue désunion. Mais il ne réussit pas dans son entreprise. Si la lutte cesse pendant un instant, les haines ne s'éteignent point.

Procope, dans ce qui est le seul résumé complet et cohérent de l’histoire Vandale que nous possédons, ne mentionne les Maures pour la première fois qu’en 455, après l’expédition lancée sur Rome par Genséric : A cette époque, Genséric, qui, après la mort de Valentinien [16 mars 455], s’est adjoint le concours des Maures, envahit chaque année, au début du printemps, la Sicile et l’Italie.
L’historien Grec ne cite pas précisément la participation des Maures au raid sur Rome, mais celle-ci est attestée par plusieurs autres sources, qui font aussi intervenir les tribus pour la première fois à cette occasion dans l’histoire Vandale. Ainsi les Fasti Vindobonenses posteriores : Mauri Romam venerunt et pugnaverunt cum Wandalis

De même Paul Diacre : Continuo advectus ex Africa navibus adest Geisericus cum validissimo suae gentis exercitu fultus insuper praesidio Maurorum.

Victor de Vita, surtout, décrit le partage du butin qui suit, une fois les pillards rentrés en Afrique : Quand cette multitude de prisonniers atteint le rivage Africain, les Vandales et les Maures se les partagent, et, selon la coutume des Barbares, ils séparent les maris des épouses, et les enfants de leurs parents...

L’opération doit paraître fructueuse puisque la collaboration ainsi établie se renouvelle dans les années suivantes aux dépens, comme l’indique Procope, d’autres régions d’Italie et de Sicile.
Paul Diacre cite à cette occasion une expédition terrible sur la Campanie (relicta itaque urbe [Rome], per Campaniam sese Wandali Maurique effundentes cuncta ferro flammisque consumunt...), qui entraîne notamment la mise à sac de Capoue, Nole, et Naples.

Vers 461, après la mort de Majorien, les attaques se poursuivent encore aux dires de Priscos :
Comme Genséric ne respecte plus le traité qu’il a fait avec Majorien, il envoie une troupe de Vandales et de Maures ravager l’Italie et la Sicile... Bien que souvent oubliés des études modernes sur la fin de l’Empire d’Occident, les Maures jouent ainsi un rôle important dans la terreur qui s’abat sur l’Italie à partir de 455.
Mais qui sont ces Maures, et depuis quand interviennent-ils ?
Une seule source prétend nous donner des informations sur leur identité, mais elle est très peu fiable.
Dans un extrait de son Panégyrique de Majorien, daté de décembre 458, Sidoine Apollinaire fait en effet parler l’Afrique, soumise à Genséric :
Contre moi, il arme maintenant pour l’aider mes propres enfants, depuis tant d’années captive, je suis déchirée à son gré par la valeur des miens, féconde en mes propres tourments, j’enfante mes bourreaux.
Il n’accomplit rien par ses seules armes : C’est par les Gétules, les Numides, les Garamantes, les Autololes, l’Arzuge, le Marmaride, le Psylle, le Nasamon qu’il se fait craindre, tout lâche qu’il est....

Tout cela vérifie finalement une assertion de Procope dont nous avons déjà plusieurs fois souligné l’importance : [avant l’avènement d’Hunéric en 477], les Maures se sont tenus tranquilles, car ils redoutent Genséric. Cette tranquillité résulte simplement d’un phénomène de continuité politique et institutionnelle, constatée en bien d’autres domaines : Dans les rapports entre le roi Vandale, successeur de l’empereur, et les tribus des deuxième et troisième cercles, sur la frontière et à l’intérieur des provinces, la conquête des années 429-439 n’a rien changé.
Les Maures et la persécution jusqu'en 484, ne semble pas avoir eu beaucoup d’effets sur le plan religieux.
Certes, on a estimé longtemps que l’arrivée des Vandales a ébranlé le christianisme des Maures de l’intérieur et facilite au contraire la progression d’un paganisme d’origine extérieure. La persécution de l’épiscopat, à laquelle on donne souvent une extension abusive dès 439, a brisé le mouvement d’évangélisation, tandis que l’avancée des grands nomades chameliers venus des déserts orientaux fait passer peu à peu les tribus converties sous l’autorité de païens intolérants.

En fait, autant spéculer sur des apostasies de masse, il a été aussi pertinent de s’interroger sur d’éventuelles réactions de défense des Maures chrétiens face à la persécution... Si la question mérite aujourd’hui d’être posée, elle n’appelle cependant probablement pas de réponse positive avant 484. D’une part, parce que l’Église Africaine n’a jamais la tentation de résister par la force, en ville comme à la campagne, aux persécuteurs.
Et d’autre part et surtout parce que, la persécution se limite surtout avant 484 à la seule Proconsulaire, où les Maures sont assurément peu nombreux.

Outre peut-être un certain fanatisme arien, la principale préoccupation des souverains Vandales est en effet de séparer les évêques de leurs cités, pour les empêcher d’exercer leur influence sur les institutions municipales.
Si la persécution a des conséquences favorables à l’évangélisation, c'est donc peut-être surtout au profit des populations rurales des provinces, dont la foi peut alors bénéficier d’une présence plus proche de leur évêques : L'exemple de Faustus, rayonnant depuis son monastère-refuge situé non loin de Praesidium, montre qu’à certains moments au moins une relative liberté d’action dans la campagne est laissée aux « exilés ». Parmi les populations rurales, des Maures organisés en tribus officielles ou non, ou de futurs « Maures », ont pu bénéficier de l’enseignement de ces prélats, mais rien n’autorise réellement à faire de la persécution anti-épiscopale la cause d’un grand bond en avant de la christianisation des Berbères Orientaux entre 429 et 533.

Selon Procope, la paix entre Maures et Vandales est brisée en effet pour la première fois vers la fin du règne d’Hunéric, en 484, lorsque les Maures de l’Aurès se soulèvent, pour ne plus jamais repasser sous l’autorité des Vandales. Les révoltes se multiplient ensuite, mais sans malheureusement retenir beaucoup l’attention de notre auteur.
Il signale simplement ainsi que le successeur du roi, Gunthamund (484-496), livre contre les Maures de plus nombreux combats qu’Hunéric.

Le règne de Thrasamund (496-523) n’est guère mieux traité, puisqu’une seule guerre est évoquée, en Tripolitaine, contre les tribus du rusé Cabaon.
C'est un désastre pour les Vandales, mais Procope ne nous en indique ni la date, ni le lieu, ni les causes profondes. Avec Hildéric enfin, vient le temps des grandes insurrections en Byzacène et en Tripolitaine, au milieu desquelles survient le débarquement Byzantin. Cette esquisse de ce qui est, semble-t-il, un demi-siècle de troubles (484-533), peut paraître sommaire, mais elle est corroborée par diverses indications, plus partielles, provenant d’autres sources.
Outre l’inscription de Masties pour l’Aurès, nous possédons ainsi toute une série d’indices qui attestent de l’extension de l’insécurité sous Gunthamund ou au début du règne de Thrasamund. Le plus important, malgré son obscurité apparente, est un passage des Mythologiae de Fulgence le Mythographe, ce mystérieux auteur Africain, pour certains identique au futur Saint Fulgence de Ruspe, en tout cas probablement un de ses contemporains. Il évoque dans les premières pages de son livre les pillages récents que des tribus ont commises dans son pays, et l’intervention salutaire du « roi » :

L’esquisse d’histoire événementielle des rapports entre Vandales et Maures que nous pouvons proposer confirme ainsi l’analyse de Procope : Les soulèvements ne commencent qu’à la fin du Ve siècle, à partir de 484 environ, pour ne plus s’arrêter ensuite. La question essentielle reste évidemment d’expliquer ces soulèvements. Mais, pour cela, nous disposons maintenant de 2 certitudes : Ils ne sont en rien l’effet d’une fatalité, d’une tendance naturelle des Berbères à la révolte, puisque rien ne se produit pendant 50 ans, et leur cause, d’autre part, n'est pas purement conjoncturelle, puisqu’une fois commencés, ils ne cessent quasiment plus.

Deux explications simples peuvent, en outre, être également éliminées : Un changement dans la diplomatie Vandale, qui est inexplicable et, ignoré de toutes les sources, et une grande migration de tribus sahariennes, pour des raisons déjà longuement expliquées auparavant.
Demeurent possibles alors essentiellement 2 hypothèses.
La première se fonde sur la date de la première rupture, 484, l’année de la grande persécution des catholiques Africains. Nous avons tenté en effet, en commentant l’inscription de Masties, de montrer que cette politique inouïe de conversion forcée a pu contribuer à soulever les Maures chrétiens de l’Aurès. Mais, outre qu’une telle réaction n’est nullement prouvée pour les autres peuples insurgés, elle n’explique au mieux que le déclenchement de la révolte, non ses causes profondes. Il faut donc envisager une autre hypothèse, la seule qui puisse expliquer l’ampleur du problème Maure après le règne d’Hunéric : Un changement progressif dans la situation économique et sociale du sud de la Numidie et de la Byzacène, intolérable à partir de la fin du Ve siècle pour les masses rurales les moins romanisées.
Cette hypothèse fait resurgir la vieille théorie d’une crise des structures économiques de l’Afrique Romaine à l’époque Vandale. Autrefois envisagée de manière trop systématique, celle-ci a été fortement nuancée au cours des dernières années, sans pour autant être radicalement démentie. Certes, contre les théories anciennes, les prospections archéologiques en Afrique comme les enquêtes céramologiques dans le reste de l’Occident Romain ont montré qu’il n’y a pas eu de rupture dans les années 430-450. Résumant l’apport d’analyses céramologiques minutieuses à Rome, Naples, Porto Torres et Carthage.
C Panella a conclu ainsi : « entre la fin du IVe et la première moitié du Ve siècle, il n’existe aucun changement substantiel dans la diffusion et dans la vente des produits Africains, au contraire, [ceux-ci semblent connaître alors] une période de présence massive sur les marchés occidentaux. En ce sens, l’occupation Vandale, au moins dans sa phase initiale, n’a pas modifié la situation de la production et du commerce de la Zeugitane et de la Byzacène ». Mais, note le même auteur, les choses évoluent ensuite : « Une inversion de tendance » se dessine à partir de la fin du Ve siècle, particulièrement nette pour les exportations d’amphores en Italie, en sens contraire, on constate à Carthage une augmentation des importations venues de l’extérieur. Tout ceci ne correspond en rien à une crise générale, mais pourrait refléter des difficultés dans certaines parties seulement du royaume Vandale, en particulier pour la production d’huile d’olive.

Or, l’olivier est indiscutablement jusque-là la grande production des régions entraînées dans la révolte Maure. Dans l’Aurès, P. Morizot a justement insisté sur la densité des pressoirs qui parsèment les sites d’habitat antique. La même situation a frappé le commandant Guénin dans les Nemencha. Plus à l’est, à proximité du futur territoire d’Antalas, le secteur du Djebel Mrata est aussi avant tout oléicole : L’olivier est de loin l’arbre le plus souvent cité dans les Tablettes Albertini. Et le constat est encore plus évident si l’on atteint la Byzacène, où le pays de Thélepte conserve de très nombreux restes d’installations de pressage. Dans cette région, une étude récente de B. Hitchner sur le territoire des Musunii Regiani (le secteur 1 du Kasserine Archaelogical Survey) a montré que cette oléiculture se fait probablement dans le cadre d’un grand domaine subdivisé en un grand nombre de très petites exploitations confiées à des tenanciers ou à des esclaves.


Les Maures et l'Afrique romaine (IVe-VIIe siècle) - Chapitre ...
books.openedition.org/efr/1424?lang=fr
Il signale simplement ainsi que le successeur du roi, Gunthamund (484-496), .... La première se fonderait sur la date de la première rupture, 484, l'année de la ...

Gunthamund — Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Gunthamund
Gunthamund (ou Gundamund ou plus rarement Gonthamond), fut roi des ... il devint à la mort du roi Hunéric le 23 décembre 484 le membre mâle le plus âgé de ... qu'il ne soit âgé que d'une trentaine d'années lors de sa montée sur le trône.




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