jeudi 14 janvier 2016

EN REMONTANR LE TEMPS... 499

31 DÉCEMBRE 2015...

Cette page concerne l'année 499 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

CONSTITUTION PROGRESSIVE D'UNE CHINE UNIE

Xiaowendi (孝文帝, xiàowén dì, « empereur Xiaowen »), empereur des Wei du Nord (471-499), également appelé pour cette raison Bei Wei xiaowendi (()魏孝文帝), né Tuoba Hong (拓拔宏), plus tard Yuan Hong (元宏) face à l'immigration provenant du Nord à cette époque, fait plusieurs réformes pour conserver la prédominance de la culture des Han.
Il interdit les mœurs du peuple Xianbei (vêtements, langue, noms de famille) et encourage la sinisation dans plusieurs domaines, il favorise les mariages inter-ethniques.
Il fait construire, en 495, le monastère Shaolin pour l'Indien Batuo qui prêche le bouddhisme theravada depuis déjà 30 ans en Chine.
Le « Livre des Wei » de Wei Shou (魏收, wèi shōu couvrant l'histoire des Wei, se base sur les noms donnés sous cet empereur aux différents protagonistes.

Les Wei du Nord ou Bei Wei (
北魏) sont une dynastie des périodes des Seize Royaumes (316-439) et des Dynasties du Nord et du Sud (420-589), qui règne en Chine du Nord de 386 à 534.
Elle est fondée par un peuple Turc, les Tabghatch, appelés encore Tuoba en pinyin, qui font eux-mêmes partie du peuple appelé Xianbei par les sources Chinoises médiévales, comprenant également d'autres groupes (comme les Murong), au départ le nord du Shanxi actuel, ils réunifient toute la Chine du Nord en 439.
Ils luttent également avec les Ruanruan. La dynastie Wei a d'abord sa capitale à Pingcheng (Datong) puis, à partir de 494, à Luoyang. Progressivement, elle se sinise et adopte le bouddhisme.

En 523, éclate une guerre civile entre l'aristocratie sinisée et les Tabghatch fidèles à la culture des steppes.
En conséquence, la dynastie éclate en deux branches en 534 :
Les Wei de l'Ouest (Xi Wei), représentant les Turcs sinisés, en Chine du Nord-Ouest (trois empereurs)
Les Wei de l'Est (Dong Wei), en Chine du Nord-Est (un seul empereur).

Les premières traces des Tuoba dans les sources chinoises remontent au milieu du IIIe siècle dans la région des monts Xing'an, dans l'actuel nord-est de la Chine (Mongolie Intérieure et Heilongjiang), à proximité des autres groupes composant la vaste nébuleuse des Xianbei. Leur chef, Tuoba Liwei (v. 220-277) s'établit dans la cité de Shengle en 258. C'est là que les Tuoba forment un embryon d’État, reconnu par l'empereur des Jin occidentaux en 315, qui octroie au chef Tuoba le titre de « Prince de Dai ».

L’État de Dai poursuit son existence sous le règne de Tuoba Shiyiqian (338-376) durant les débuts de l'époque des Seize Royaumes qui succède à celle des Jin occidentaux, ère marquée par une forte instabilité politique et des conflits militaires récurrents entre généraux issus pour la plupart des peuples venus du Nord.
En 376, il est vaincu et annexé par Fú Jiān, le souverain des Qin antérieurs. Mais ce dernier s'effondre dès 383, permettant à Tuoba Gui (383-409) de recouvrer l'indépendance pour son peuple. Il fonde alors la dynastie des Wei du Nord, et s'émancipe de la tutelle que tentent d'exercer sur lui les souverains d'un autre groupe issu des Xianbei, les Murong des Yan postérieurs, avant de les défaire et d'annexer leur royaume dans les années 390.
Il établit sa capitale à Pingcheng (aujourd'hui Datong dans le Shanxi) vers 398-399.

Dans les années 450-451, Tuoba Tao lance ses troupes vers le Sud, et réussit à investir la vallée de la Huai qui est ravagée, mais bat ensuite en retraite.
Zong Ai met sur le trône un autre prince, Tuoba Yu, qu'il fait rapidement exécuter, avant d'être mis à mort par des hauts dignitaires du royaume qui installent Tuoba Jun (Wenchengdi, 452-465) au pouvoir.

En 465 monte sur le trône Tuoba Hong (Xianwendi, 465-471). Alors âgé de 11 ans, la régence est assurée par sa belle-mère l'impératrice douairière Feng, avant qu'il ne prenne lui-même les rênes du pouvoir.
Personnalité atypique attiré par les études savantes, il choisit en 471 de laisser le pouvoir, ( un empereur retiré), et laisse le trône à son fils lui aussi appelé Tuoba Hong (Xiaowendi, 471-499).

L'empereur retiré continue pourtant à participer aux décisions majeures, mais l'influence de sa belle-mère Feng reste forte, et il est en conflit avec elle depuis qu'il a décidé la mise à mort de son amant... C'est à l'instigation de celle-ci qu'il est assassiné en 476, lui permettant de devenir une seconde fois régente de l'empire.
Dirigeante capable et active tout autant qu'autoritaire, Feng poursuit la consolidation des structures de l'empire des Wei, entamant une série d'importantes réformes auxquelles Xiaowendi (avec qui elle n'est semble-t-il jamais entré en conflit) est progressivement associé à partir de 483, puis seul à partir de 490 quand elle décède.
Par la suite les mesures prennent pour vocation la transformation de la dynastie des Wei en véritable État « Chinois », à l'encontre de son héritage « barbare ». Les plus importantes mesures prises entre 480 et 499, date du décès de Xiaowendi, sont les suivantes :

480 : Abolition du culte indigène (suppression de 1 200 sanctuaires) et institution du culte impérial chinois (mingtang et taimiao).

483 : Interdiction du mariage entre familles de même nom, ce qui revient à favoriser les mariages mixtes (Chinois-Xianbei).

485 : Réforme agraire.

486 : Institution du recensement de la population à l'aide d'une administration locale créée à cet effet.

486-489 : Adoption du régime Chinois, des robes, des voitures d'apparat, etc.

489 : Culte de Confucius.

491 : Délibération du nouveau Code pénal, promulgué en 492.

494 : Transfert de la capitale de l'extrême nord du Shanxi (résidence des Wei depuis 396) à Luoyang, ancienne capitale des Han (entr'autres), en pays proprement Chinois dans la plaine centrale, interdiction des costumes barbares.

495 : Interdiction de la langue barbare (xianbei) à la cour sous peine de dégradation.

496 : Adoption de noms de famille Chinois (par exemple la maison royale Tuoba s'appelle désormais Yuan).

Ces mesures lourdes sont vues par une partie de l'élite Xianbei traditionaliste comme un reniement de leur identité, et suscitent un mécontentement important. Cela se renforce dans les premières années du VIe siècle qui voient leurs effets se manifester de plus en plus clairement, se traduisant en particulier par une coupure grandissante entre les généraux et les troupes établies dans les garnisons de la frontière Nord de l'empire, région qu'ils considèrent comme leur foyer, et les élites Xianbei sinisées et leurs alliés Chinois établis à Luoyang.
L'incompréhension croissante entre les deux se transforme peu à peu en tensions, et l'explosion se produit en 523 à la suite d'une crise autour de l'approvisionnement des garnisons du Nord, qui se soulèvent :
C'est la révolte des « Six garnisons », d'après les 6 postes frontaliers qui en sont à l'origine.

La stabilité remarquable qui a permis aux Wei du Nord de faire de leur empire un des plus puissants depuis la chute des Han s'effondre alors.
Certes la révolte des Six garnisons est matée dès 525, avec l'appui des Ruanruan, contre lesquels elles ont défendu l'empire pendant plusieurs décennies. Mais en 528 la cour tombe à son tour dans les troubles, avec l'assassinat de l'empereur Xiaomingdi à l'instigation de l'impératrice douairière Hu, qui place sur le trône un empereur fantoche, Yuan Zhao.
Cela entraîne le soulèvement d'Erzhou Rong, un général d'ethnie Qifu, qui prend Luoyang, tue l'empereur et l'impératrice douairière puis massacre une grande partie de l'aristocratie de la capitale.
Quand environ 100 000 sujets d'Erzhu Zhao demandent à quitter son royaume frappé par la disette, ils sont accueillis dans le Hebei par Gao Huan, le préfet de Jinzhou, qui voit en eux un moyen de renforcer sa position alors que l'influence de la cour des Wei est en pleine décrépitude... Il constitue une armée avec laquelle il défait le clan des Erzhu, et intègre leur domaine au sien.

L'empereur Xiaowudi s'enfuit alors (en 532) à Chang'an, dans l'Est de l'empire et hors de portée de Gao Huan, mais se retrouve placé sous la tutelle d'un autre général, Yuwen Tai, d'origine Xiongnu mais dont la famille est depuis longtemps au service des Tuoba.

L'empire des Wei du Nord est alors divisé en deux entités, connues sous le nom de Wei de l'Est et Wei de l'Ouest. Si le premier est en principe plus puissant que le second par le fait qu'il domine des régions plus riches et plus peuplées, le sort des armes ne lui est pourtant pas favorable : en 537, Gao Huan essuie une lourde défaite quand il tente de soumettre l'Ouest.
Ce n'est pourtant pas le lignage de Yuwen Tai qui profite de ses succès, car après sa mort en 578 son empire tombe sous la coupe d'un de ses principaux généraux, Yang Jian, qui fonde en 581 la dynastie Sui puis réunifie la Chine en 589 quand ses troupe soumettent le Sud (alors dominé par la dynastie Chen).
Gouvernement et société...

Les Wei du Nord mettent en place à partir des années 470 une politique de dotation des monastères bouddhistes en terres et en hommes (serfs et esclaves pris parmi les condamnés ou les prisonniers de guerre) sur des terres laissées en friche, souvent sur les terroirs les plus secs où seul le millet pousse convenablement. Il est attendu que les produits de ces domaines puissent notamment être employés en période de famine, suivant l'idéal de charité bouddhiste qui doit alors se substituer aux mesures de protection traditionnellement dévolues aux États.

En 485-486, période des grandes réformes de l'empereur Xiaowendi, est initiée la politique des « champs égalitaires » (juntian) : Les domaines étatiques ont à charge de payer en échange des taxes au gouvernement, sous peine de se voir confisquer les terres qui restent la propriété de l’État. Le but de cette mesure est sans doute la mise en culture de nouvelles terres, et peut-être aussi de lutter contre la concentration des terres au profit des aristocrates.
Bien que reprise avec quelques modifications par les royaumes postérieurs, jusqu'aux Tang, elle n'a sans doute jamais été appliquée à grande échelle.

Luoyang est une fondation artificielle, l'exemple le plus manifeste de la fonction essentiellement politique des villes-capitales du Nord durant l'époque de division.
De puissantes murailles sont érigées, protégées par des bastions en certains endroits, ainsi que par de véritables citadelles au nord-ouest, servant peut-être de résidences surveillées pour les empereurs déposés. La zone centrale, défendue par ses propres murailles, comprend de manière classique plusieurs palais, les secteurs administratifs, les résidences de la famille impériale ainsi que des temples.
La ville extérieure, s'étendant surtout à l'ouest et à l'est de la partie centrale en raison de la présence d'une rivière au sud et de collines au nord, dispose elle aussi de murailles, et occupe un très vaste espace puisqu'elle comprend 220 quartiers, ainsi que deux grands marchés, qui donnent une coloration cosmopolite à la cité... Peuplée par les habitants déplacés depuis Pingcheng et de plusieurs villes provinciales, elle est dominée dans sa vie comme dans son paysage par le secteur impérial et administratif, qui dirige de nombreux ateliers publics, occupant des quartiers spécifiques et travaillant pour les besoins du royaume et de ses élites (fonderies, ateliers de tissage, de céramique, de travail du bois, de production d'alcool, orfèvrerie, etc.).
Les aristocrates habitent de vastes résidences, signalées par leurs grandes portes, et disposant de plus en plus de jardins que goûtent particulièrement les élites de l'époque.

La pléthore de monastères bouddhistes qui y ont été érigés est l'autre grande caractéristique du paysage de cette capitale, dont la « Description des monastères bouddhistes de Luoyang » a laissé une longue description. Les grandes fêtes bouddhistes sont des événements majeurs de la vie de cette cité. Le secteur impérial, l'aristocratie et les monastères tirent leurs revenus de domaines situés autour de la capitale et travaillés par des dépendants et esclaves qui ont été eux aussi implantés de force au moment de la refondation de la capitale, confirmant l'aspect artificiel de celle-ci, entièrement lié à la volonté du gouvernement.

Le nouvel empereur Gaodi utilise intensément les clercs pour contrôler l'action des princes et de l'administration locale. Il suit aussi les méthodes des derniers empereurs Song pour éliminer ses rivaux potentiels. Un autre problème récurrent des empereurs de Chine vient du fait que les paysans libres, loués à des propriétaires ne paient plus d'impôts, ni de droits, ni ne font la corvée, puisqu'ils ne possèdent pas leur terres.
Et pour les dynasties du Sud, une grande partie de la noblesse est exonérée d'impôt pour qu'un gouvernement d'immigrants du Nord soit politiquement accepté par la noblesse du Sud.
Pour échapper à l'impôt de nombreux immigrants du Nord ont triché et se sont faits enregistrer comme étant du Sud, au début des Jin de l'Est.
Gaodi effectue un examen minutieux des registres pour augmenter le nombre des assujettis à l'impôt. Pendant cette campagne de vérification, des gens du Nord sont démasqués et doivent choisir, soit retourner au Nord, soit être déclassés en ménage payant l'impôt.
Certains propriétaires fonciers du Nord se rebellent. La plus sérieuse rébellion est celle de Tang Yuzhi, dans la région actuelle de Suzhou, qui devient empereur de Wu...
Les successeurs de Gaodi répètent les mêmes comportements que les derniers empereurs de la dynastie Song. La capitale est toujours Jiankang. C'est un cousin éloigné de cette dynastie nommé Xiao Yan qui prend la capitale en 502, élimine le dernier empereur de la dynastie Qi, Xia Baorong qui a la réputation d'être violent et frivole.

En 493, une armée forte de 300 000 hommes quitte Pingcheng, capitale des Wei du Nord (386-534), l’actuelle Datong, pour Luoyang.
Tuoba Hong (un Tagbhatch), 26 ans, qui règne alors seulement sur la Chine du Nord, est son commandant suprême. Tuoba Hong, alias Xiaowendi (471-499), est l’empereur des Wei du Nord.
Ce qui différencie cette armée, c’est qu’elle regroupe non seulement des officiers et des soldats, mais encore des fonctionnaires et dignitaires de la cour impériale de cette dynastie. Si on  compare Xiaowendi avec d’autres empereurs, ce personnage historique jouit d’une grande réputation grâce à son statut particulier et à ses exploits qui l’ont immortalisé en Chine.

Un mois après son départ, cette puissante armée, qui a connu maintes vicissitudes en cours d’expédition, entre à Luoyang, province du Henan, en bravant la pluie.
Bien qu’elle soit hors d’haleine, l’armée est obligée d’exécuter l’ordre d’avancer vers la zone de guerre.  Face à cet ordre soudain, la colère de l’armée gronde les fonctionnaires et dignitaires, extrêmement fatigués, se prosternent les uns après les autres devant le cheval de Xiaowendi pour lui déconseiller de poursuivre cette expédition.
Les larmes aux yeux, un noble Xianbei, tribu proto-Mongole de la Sibérie Orientale appartenant au groupe Toungouse, raconte la leçon historique qu’a durement apprise et payée du sang de victimes l’ancienne armée mise en déroute dans la région riveraine de la rivière Huaihe.

Xiaowendi n’en tient pas compte, car il veut profiter de cette conjoncture favorable et prévisible pour réaliser son plan de transfert de la capitale. Ainsi, simulant la déraison, il dit : « Notre expédition du Sud a mobilisé tant de monde que nous devons en avoir pour notre peine. D’après votre opinion, si nous cessons l’expédition du Sud, nous pourrons transférer notre capitale de Pingcheng à Luoyang.
Dans ce contexte, vous devez prendre position pour une des deux propositions. Ceux qui sont pour le transfert de la capitale se rangent du côté gauche et ceux qui sont contre, du côté droit. »

Né en 467 à la cour impériale de Pingcheng, Xiaowendi est institué prince héritier de l’empereur à l’âge de trois ans. Il monte sur le trône à l’âge de cinq ans avec l’aide de l’impératrice douairière Wenming. En s’appuyant sur son intelligence et sa sagesse, il accède graduellement aux fonctions d’empereur, diligent, franc et droit, c’est aussi un homme  de grand talent et un stratège.

En 490, l’impératrice douairière Wenming meurt. Xiaowendi, alors âgé de 23 ans, commence à gouverner son État. Pour déployer ses talents et ses nobles aspirations politiques, il commence à préparer son projet de transférer la capitale.

Il est bien dommage que l’empereur Xiaowendi n’ait pas réussi à unifier la Chine avant sa mort en 499, à l’âge de 33 ans.
La dynastie des Wei du Nord durera 148 ans. C’est une dynastie qui a une grande influence dans l’histoire de la Chine. Sa contribution consiste à avoir agrandi la nation Chinoise et à avoir jeté une base solide pour l’unification de l’ensemble de la Chine que réalisera la dynastie des Sui (581-618) et la prospérité de la dynastie des Tang (618-907).


Monnaies des Wei du Nord (386-534) - Transasiart
www.transasiart.com/Numismatique/numismatique.../ncnimpnbcbw.htm
Monnaies chinoises des Wei du Nord de l'époque des Dynasties du Sud et ... est déplacée à Luoyang par l'empereur Xiaowendi 孝文帝 (471-499). ... Son successeur, Xuanwudi 宣武帝 (499-515) fit fondre des wuzhu 五銖 dans la 3e année de ...

Qui était Xiaowendi, empereur des Wei du Nord?
www.chinatoday.com.cn/lachine/2004/0405/10.htm
Tuoba Hong, alias Xiaowendi (471-499), était l'empereur des Wei du Nord. ... Depuis des années, avec les expéditions du Sud, les officiels civils et militaires ...

Xiaowendi (Wei du Nord) - Unionpédia
fr.unionpedia.org/i/Xiaowendi_(Wei_du_Nord)
Xiaowendi, empereur des Wei du Nord (471-499), également appelé pour cette ... Années 470 | Années 480 | Années 490 | Années 500 | Années 510 490 | 491 ...

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