vendredi 31 juillet 2015

EN REMONTANT LE TEMS... 662

24 JUILLET 2015...

Cette page concerne l'année 662 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

SAINT MAXIME INÉBRANLABLE AUX PRÉCEPTES DES APÔTRES

Maxime le Confesseur (580 - †662), moine et théologien Byzantin.
C'est un saint de l'Église chrétienne indivise, célébré le 21 janvier par les Orthodoxes, et inscrit au martyrologe catholique à la date du 13 août (au jour de sa mort). Il existe 2 versions de la vie de Maxime... Né en 580, à 30 ans, Premier Secrétaire à la cour de l'empereur Héraclius. Il devient moine en 613, au monastère de Chrysopolis,

En 633, à la demande de l'empereur Héraclius qui cherche à négocier, face à la menace des Perses, de la Syrie et de l'Égypte, le patriarche de Constantinople Serge rédige un Pacte d'union... Maxime s'implique dès lors totalement dans le combat contre cette nouvelle hérésie, à Constantinople, en Afrique et à Rome, en défendant le christianisme, conformément au concile de Chalcédoine.

En 645, il parvient au cours d'un débat, à Carthage, à faire revenir l'empire à l'orthodoxie. Puis Maxime séjourne à Rome jusqu'en 653. Par la suite, les variations doctrinales des empereurs Byzantins tournent en sa défaveur.

En 653, il est arrêté par Constant II en même temps que le pape Martin. Lors de son procès à Constantinople, il est exilé sur les rives de la mer Noire.

En 655. Il refuse les offres de pardon et de réconciliation de l'empereur.
Convoqué de nouveau à Constantinople en 662, il est jugé à nouveau par les évêques et les sénateurs Byzantins.

On trouve, dans ses ecrits : les Questions à Thalassios - les Centuries sur la Charité - la Mystagogie, des Lettres - les Ambigua à Jean (éclaircissements sur des passages ambigus des écrits de Saint Grégoire le Théologien et Denys l'Aréopagite) - des Opuscules théologiques et polémiques - un Discours ascétique - un Commentaire du « Notre Père »… Ses principaux écrits ont été traduits en français. Du fait de la précision et de la difficulté des textes, certaines traductions ne vont d'ailleurs pas sans soulever des problèmes ardus.
Ses écrits théologiques et spirituels sont fortement influencés par les œuvres d'Évagre le Pontique - des Pères Cappadociens - du Pseudo-Denys l'Aréopagite - de Cyrille d'Alexandrie - Léonce de Jérusalem.

Le monothélisme, auquel Maxime s'oppose fortement, est finalement condamné par le troisième concile de Constantinople (6e concile œcuménique) en 680.

Citations :
« La Sainte Église est image de Dieu, dans la mesure où elle réalise la même union que Lui des croyants à Dieu. » (Mystagogie, début du ch. 1)
« Qui a pu s'initier avec sens et sagesse aux rites pratiqués dans l'Église a fait de sa propre âme une Église divine, une Église vraiment de Dieu. » (Mystagogie, fin du ch. 5)
« Nous avons été sauvés par la volonté humaine d'une personne divine. »
« Ce n'est pas mon intention de déplaire à l'Empereur, mais je ne puis me résoudre à offenser Dieu. ».

Les historiens de Saint Maxime le Confesseur, moine et théologien Byzantin du VIIe siècle, ne sont pas d'accord sur la date de sa mort et se prononcent avec hésitation sur celle de sa naissance.
D'après Baronius, le Saint Martyr a rendu son âme à Dieu le 13 août 657. D'après Bellarmin, c'est le 13 août 660.
Pour Baillet, qui hésite à se prononcer, c'est ou le 13 août 662 ou le 21 janvier 663.
Pour les Bollandistes, Héfélé et la plupart des auteurs modernes, Saint Maxime
est mort le 13 août 662.
En nous fondant sur des documents écrits par des contemporains du Saint, nous croyons pouvoir établir avec précision d'abord la date de sa mort, ensuite d'une manière approximative celle de sa naissance et, enfin, la chronologie des principaux événements de sa vie. Cette diversité d'opinions sur la date de la mort de Saint Maxime s'explique par la diversité des opinions que l'on s'est faites sur la date de son premier procès à Constantinople, à son retour de Rome.

Comme les documents relatifs à la mort du saint sont précis, il semble plus logique de les prendre pour base dans notre argumentation, par suite, de remonter de la date de la mort à la date du premier procès à Constantinople, de celle-ci à celle de la naissance, et partant de déduire de ces 3 dates une fois établies l'âge du saint correspondant aux principaux événements de sa vie.
car, d'après les Actes publics, il est jugé à Constantinople 22 ans après l'invasion de l’Égypte par les Arabes : Or, cette invasion se produit dans la 26 année du règne d'Héraclius, c'est-à-dire en 635 nous avons donc pour la date du jugement de Maxime à Constantinople : 635 -+- 22 = 657.

Donc, de ces deux témoignages, il ressort avec évidence que Saint Maxime est mort le samedi 13 août 662, conformément a la prédiction qu'il en a faite 15 jours auparavant devant ses compagnons de captivité. Cette date étant certaine, recherchons-en une autre également certaine où le saint a fait connaître son âge d'une manière précise. En nous révélant l'âge qu'il a à sa mort, elle nous permet en même temps de calculer la date probable de sa naissance, or, cette date· existe. C'est celle du premier interrogatoire de Maxime à Constantinople à la fin de l'année 654. Nous pouvons démontrer qu'elle est certaine.

Dans ce but, sans prétendre déterminer le mois ni le jour de cet interrogatoire, nous établirons successivement deux points :
Ce premier procès de Saint Maxime n'a pas pu commencer avant la fin du mois d'août 654.
Il a certainement commencé avant le 20 décembre de la même année. Le premier point ressort de ce fait que la date du premier procès de Maxime coïncide avec l'arrivée à Constantinople des apocrisiaires Romains envoyés par le pape Eugène IV, pour notifier son élection. (Acta Sanct., t. cit., p. 196-265, Baillet, op. cit. 13 août 662), au souverain pontificat et pour négocier avec les Byzantins.
Nous lisons en effet dans l'interrogatoire que les juges font subir à Maxime : « On dit au Saint « Et que feras-tu » quand les Romains auront fait l'union » avec les Byzantins ? Voici que hier les apocrisiaires Romains sont arrivés ici, et demain dimanche, ils communiqueront avec le patriarche. On sait que, en effet, ces délégués pontificaux se sont laissés circonvenir par les chefs ecclésiastiques de Byzance... Il ne s'agit ni de ceux qu'a envoyés le pape Vitalien, successeur d'Eugène IV, ni de ceux qu'aurait pu envoyer le pape Martin Ier, prédécesseur du même pape, mais il est question des délégués envoyés à Constantinople par le pape Eugène IV.

D'abord, il ne s'agit pas des apocrisiaires du pape Vitalien car ces derniers sont porteurs d'une lettre adressée au patriarche de Constantinople. Or, les envoyés pontificaux qui assistent au premier procès de Maxime n'ont pas de lettre papale qui donne à leur mission un caractère officiel... C'est le grief que leur fait Maxime quand, répondant à ses juges qui prennent prétexte de cette lâche condescendance des apocrisiaires pour faire retomber sur Maxime seul la responsabilité de la désunion entre l’Église de Rome et celle de Constantinople, il leur dit : «. Ces envoyés de Rome ne sauront causer de préjudice au Siège Romain par leur communion (avec vous), parce qu'ils n'ont pas apporté de lettre au patriarche. » Du reste, le pape Vitalien règne du 30 juillet 657 au 27 janvier 672. (le 1er procès de Saint Maxime est terminé avant le 22 août 656, date de l'internement du saint au château de Bizya, par conséquent près d'un an avant le commencement du pontificat de Vitalien... Il faut donc écarter cette première hypothèse.
En second lieu, il ne peut être question des apocrisiaires envoyés à Constantinople par le pape Martin Ier, prédécesseur d'Eugène IV. Car ce pape est en exil depuis l'année 653, ayant été conduit de Rome à Byzance par l'exarque, or, il est impossible que des apocrisiaires envoyés par lui soient arrivés à Constantinople durant le procès de Saint Maxime, puisque ce dernier se trouve à Rome en 653 avec Saint Martin, quand le basileus Constant II ordonne de les emmener tous les deux en exil. Du reste on ne fait nulle part mention d'apocrisiaires envoyés par le pape Martin Ier à Constantinople. Cette seconde hypothèse doit donc aussi être rejetée.

Puisqu'il n'est pas question des apocrisiaires de Vitalien, successeur du pape Eugène IV, ni des apocrisiaires de Martin Ier, reste ce sont les apocrisiaires envoyés par le pape Eugène IV, pour notifier son élévation au pontificat et pour négocier avec les Byzantins.

D'autre part, on sait qu'il a été condamné à l'exil en même temps que le pape Martin Ier, à Rome, en cette même année 653. Mais on ne saurait en déduire qu'ils ont voyagé ensemble. Au contraire, puisque le pape Martin Ier n'est arrivé que le 17 septembre 654 à Byzance, tandis que Maxime s'y trouve dès l'année 653, il est prouvé qu'ils ont fait au moins une partie du voyage séparément. Or, ce pape a été consacré, du vivant de Saint Martin Ier alors exilé, pour le remplacer à titre de vicaire, le 10 août 654. Donc l'envoi des apocrisiaires, est postérieur à cette date.

Cette première limite fixée, déterminons la seconde : Le procès en question a sûrement commencé avant le 20 décembre 654. Notre argumentation se ramène à établir ces 3 propositions :
a) Au premier interrogatoire de Saint Maxime à Constantinople assistent deux patriarches.
b) Ces deux patriarches ne peuvent être que Paul, patriarche dans l'exercice de ses fonctions, et Pyrrhus, ex-patriarche qui en porte toujours le titre et qui se prépare à succéder à Paul.
c) Ces deux patriarches ne peuvent se trouver réunis devant un tribunal à Constantinople après le 21 décembre 654, et, par suite, le procès en question a commencé avant cette date.

En ce qui concerne Paul, il est déjà mort en 654. Le savant Anglais a définitivement prouvé que Paul II, monté sur la chaire patriarcale le 1er octobre 641, l'a occupée 13 ans, 2 mois et 26 jours, et que Pyrrhus, réélu le 4 janvier 655, lui a succédé presque immédiatement.
Cette preuve, obtenue par des corrections de chiffres, devient une certitude, si on compare la chronologie du patriarcat de Paul à celle de l'exil du pape Saint Martin Ier à Constantinople.

II est donc certain que, le 21 décembre, le patriarche Paul vit encore, mais qu'il est malade du mal qui doit l'emporter quelques jours après... Donc, si 2 patriarches ont assisté au premier procès de Maxime, c'est quelque temps avant le 21 décembre, mais en 654, et l'un d'entre eux est Paul.
Le second ne peut être que Pyrrhus. En effet, ce ne peut pas être Sergius, prédécesseur de Pyrrhus et mort le 9 décembre 638. D'un autre côté, ce ne peut être Pierre qui doit succéder à Pyrrhus (après son second patriarcat), car il recueille sa succession au début de juin 655, et il n'a pas été patriarche auparavant. Par ailleurs, rien ne laisse supposer qu'il puisse s'agir du patriarche monothélite d'Antioche qui réside alors dans la capitale de l'empire.

La date du premier procès et la date de la mort de notre saint étant fixées, nous pouvons calculer la date de sa naissance, l'âge de sa mort et, partant, préciser l'âge correspondant aux principaux événements de sa vie.
Dans l'interrogatoire de son 1er procès, (654), Maxime a 75 ans donc, le 13 août 662, date certaine de sa mort, 8 ans plus tard, il a 83 ans. Par suite, il a dû naître en l'année 680...

La vie et la pensée de Maxime sont toujours puissamment illuminées par un immense courage dans le témoignage à la réalité intégrale du Christ, sans aucune réduction ni compromis.
Apparaît ainsi ce qu’est véritablement l’homme, comment nous devons vivre pour répondre à notre vocation.
Le oui universel du Christ nous montre également avec clarté comment donner leur juste place aux autres valeurs.
Ici, nous pensons aux valeurs qui sont aujourd’hui défendues à juste titre, comme la tolérance, la liberté, le dialogue.
Mais une tolérance qui ne sait plus distinguer entre le bien et le mal devient chaotique et autodestructrice.
Tout comme une liberté qui, ne respectant pas la liberté d’autrui et ne trouvant pas le juste milieu entre les diverses libertés, devient anarchique et détruit l’autorité.
Le dialogue qui ne sait plus sur quoi dialoguer devient un bavardage creux.

Toutes ces valeurs sont belles et fondamentales, mais elles ne peuvent rester valeurs véritables que si elles ont un point de référence qui les unit et leur donne la véritable authenticité. Ce point de référence de la synthèse entre Dieu et le cosmos, c’est la figure du Christ dans laquelle nous apprenons la vérité de nous-mêmes et apprenons ainsi où situer les autres valeurs, parce que nous découvrons leur signification authentique.
Jésus-Christ est le point de référence qui met en lumière toutes les autres valeurs. Ici est le point d’arrivée du témoignage de ce grand confesseur. Et c’est ainsi que, finalement, le Christ nous indique que le cosmos doit devenir liturgie, gloire de Dieu, et que l’adoration est le commencement de la vraie transformation du monde, de son vrai renouvellement.
Pour conclure : Une citation fondamentale des œuvres de Saint Maxime : « Nous adorons un seul Fils, en unité avec le Père et avec l’Esprit Saint, comme il en était dans les temps, et maintenant aussi, et pour tous les temps, et pour les temps après les temps. Amen ! ».

Saint Maxime naît en 580, au sein d'une illustre famille de Constantinople. Doué d'une intelligence exceptionnelle et de rares capacités pour les hautes spéculations philosophiques, il fait de brillantes études et entre dans la carrière politique. A son avènement au trône, en 610, l'empereur Héraclius, discernant sa valeur et appréciant ses vertus chrétiennes, fait de Maxime son premier secrétaire. Honneurs, pouvoir et richesses ne peuvent cependant éteindre en lui le désir, qu'il entretient secrètement depuis sa jeunesse, de mener une vie conforme à la vraie philosophie. Au bout de seulement 3 ans, il abandonne sa charge et les vaines distinctions du monde, et devient moine au Monastère de la Mère-de-Dieu de Chryssopolis, près de Constantinople. Admirablement préparé au combat spirituel par la méditation de l’Écriture Sainte et l'étude des Saints Pères, il progresse rapidement sur l'échelle des vertus, qui conduit à la bienheureuse impassibilité. Il maîtrise avec science les élans de la convoitise par l'ascèse, l'irritation par la douceur et, libérant ainsi son âme de la tyrannie des passions, il nourrit son intelligence par la prière, en s'élevant paisiblement vers les hauteurs de la contemplation.
Dans le silence de sa cellule, penché sur l'abîme de son cœur, il considère en lui-même le grand Mystère de notre Salut selon lequel, poussé par son amour infini des hommes, le Verbe de Dieu condescend à s'unir à notre nature, séparée de Dieu et divisée contre elle-même par l'amour égoïste de soi, afin de la ramener à l'unité, de faire régner entre les hommes l'union harmonieuse de la charité fraternelle, et de leur ouvrir la voie de l'union avec Dieu, car Dieu est amour (I Jean 4:16).

Après avoir passé ainsi une dizaine d'années dans l'hésychia, il s'installe, avec son disciple Anastase, dans le petit Monastère de Saint-Georges, à Cyzique, et commence à rédiger ses premières œuvres : Des traités ascétiques sur la lutte contre les passions, la prière, l'impassibilité et la sainte charité.

En 626, l'offensive conjuguée des Avars et des Perses sur Constantinople, qui doit être repoussée grâce à l'intervention miraculeuse de la Mère de Dieu, contraint les moines à se disperser. Un nouveau mode de vie s'ouvre pour Saint Maxime : L'errance. Il lui faut désormais porter témoignage de la charité divine, par sa conduite et ses écrits, dans un monde Byzantin au bord de la catastrophe à la suite des invasions Perses. Il séjourne quelque temps en Crète, où il commence le combat pour la Foi Orthodoxe en affrontant des théologiens monophysites, passe à Chypre et parvient finalement à Carthage, en 632, où il fait connaissance et se range sous la direction spirituelle de Saint Sophrone (mémoire le 11 mars), grand connaisseur de la tradition monastique et Théologien renommé pour son Orthodoxie, qui séjournait au Monastère d'Eukrata avec d'autres moines réfugiés de Palestine après la prise de Jérusalem par les Perses.

Pendant cette période (626-634), avant de s'engager dans la lutte pour la Foi, Saint Maxime peut approfondir, comme nul autre avant lui, la Doctrine de la déification, en exposant les fondements philosophiques et théologiques de la Spiritualité Orthodoxe. En de profonds et difficiles traités sur les passages obscurs de l’Écriture Sainte, sur les difficultés de Saint Denys l'Aréopagite et Saint Grégoire le Théologien, et sur la Sainte Liturgie, il dresse une grandiose synthèse théologique selon laquelle l'homme, placé par Dieu dans le monde pour être le prêtre d'une liturgie cosmique, est appelé à rassembler les raisons (logoi) de tous les êtres pour les offrir au Verbe Divin, leur Principe, en un dialogue de libre amour, de sorte qu'en accomplissant le dessein pour lequel il a été créé, son union à Dieu, il amène aussi l'univers entier à sa perfection dans le Christ, le Dieu-Homme.

Depuis son accession au trône, Héraclius s'est efforcé de r
éorganiser l'empire Byzantin ébranlé et de préparer la contre-offensive contre les Perses par une série de réformes administratives et militaires, et surtout de rétablir l'unité des Chrétiens, pour éviter que les monophysites ne se tournent vers les Perses ou vers les musulmans. Le Patriarche de Constantinople, Serge, chargé par l'empereur de trouver à cette fin une formule dogmatique de compromis, susceptible de satisfaire les monophysites sans renier le Concile de Chalcédoine, propose la doctrine du Monoénergisme, selon laquelle la nature humaine du Christ est restée passive et neutre, son énergie propre ayant été absorbée par l'énergie du Verbe de Dieu.
En fait, il ne s'agit que d'un monophysisme à peine déguisé, où l'on remplace le terme nature par celui d'énergie.

En 630, l'empereur nomme Cyrus de Fasis Patriarche d'Alexandrie, avec la mission de réaliser l'union avec les monophysites, particulièrement nombreux. en Égypte. Aussitôt l'union signée (633), alors que dans les tavernes d'Alexandrie le peuple se vante d'avoir gagné les Chalcédoniens à la cause monophysite, Saint Sophrone élève seul la voix pour défendre les 2 natures du Christ. Il se rend à Alexandrie auprès de Cyrus qui, voulant éviter une lutte ouverte, le renvoie vers Serge, à Constantinople. Après de longues discussions sans résultat réel, Sophrone se voit interdire de soulever davantage le débat sur les natures et les énergies. Il regagne la Palestine, où il est accueilli par le peuple comme le soutien de l'Orthodoxie, élu Patriarche de Jérusalem, au moment même où les musulmans envahissent le pays et commencent une série de conquêtes qui vont plus que jamais mettre l'empire en péril... Sitôt élu, Saint Sophrone publie une lettre encyclique, dans laquelle il précise que chaque nature ayant son énergie propre, une est la Personne du Christ mais 2 sont ses natures et ses opérations (énergies).

Pendant ce temps, resté à Carthage, Saint Maxime entre discrètement dans la lutte dogmatique pour soutenir son père spirituel et, sans s'opposer à l'interdiction de parler des 2 énergies, il montrait avec finesse que « le Christ opère humainement ce qui est divin, par ses miracles, et divinement ce qui est humain, dans sa Passion vivifiante ».

En 638, Héraclius publie un édit (l'Ecthésis) confirmant l'interdiction de parler des 2 énergies et imposant à tous de confesser une seule volonté dans le Christ (Monothélisme), le moine doit sortir de sa réserve et passer désormais à la confession publique de la vérité... Saint Sophrone étant mort la même année, Maxime est alors regardé par tous comme le porte-parole le plus autorisé de l'Orthodoxie. Comme à l'époque de Saint Athanase ou de Saint Basile, le soutien de la Vraie Foi dépend alors d'un seul homme.

Dans une abondante correspondance, adressée au pape de Rome, au souverain et aux personnages influents de l'empire, et dans des traités d'une profondeur inégalée, Maxime le Sage montre que le Verbe de Dieu, par un amour et un respect infinis pour sa créature, a assumé la nature humaine dans toute son intégrité, sans rien altérer de sa liberté. Libre de reculer devant la Passion, il s'est soumis volontairement, en tant qu'homme, à la volonté et au dessein Divin, nous ouvrant ainsi la voie du Salut (Mat. 26:39) par la soumission et l'obéissance. Parfaitement unie à l'absolue liberté de Dieu dans la Personne du Christ, la liberté humaine se trouve ainsi restaurée dans son mouvement naturel vers l'union avec Dieu et avec les autres hommes par la charité. Ce que l'expérience de la prière et de la contemplation lui a permis d'entrevoir, Maxime peut désormais l'exposer, en fondant la doctrine de la déification de l'homme sur la théologie de l'Incarnation.

Nul autre Père de l’Église n'a jusque là poussé aussi loin l'examen de la liberté humaine et de son union avec Dieu, dans la Personne du Christ comme chez les Saints. Avec Saint Maxime, la Doctrine Orthodoxe de l'Incarnation trouve son exposé le plus complet, il ne reste plus, quelque temps plus tard, à Saint Jean Damascène qu'à la présenter de manière plus accessible, pour la livrer aux générations à venir comme une tradition immuable.

Serge de Constantinople meurt lui aussi en 638, et le nouveau Patriarche, Pyrrhus, se fait le promoteur ardent de la nouvelle hérésie. Malgré les pressions, une grande partie des Chrétiens résiste à l'application du décret impérial et, un peu avant de mourir (en 641), Héraclius doit reconnaître l'échec de sa politique religieuse. Pyrrhus, tombé en disgrâce au moment de la succession, s'enfuit en Afrique et affronte Saint Maxime à Carthage, dans une dispute publique sur la Personne du Christ (645). Exposant le Mystère du Salut avec une argumentation d'une rigueur infaillible, le Saint réussit à faire reconnaître ses erreurs au Patriarche qui propose finalement d'aller en personne à Rome pour jeter l'anathème sur le Monothélisme devant le tombeau des Apôtres...
Peu de temps après, il retourne à son hérésie et s'enfuit à Ravenne. Le pape Théodore l'excommunie aussitôt et condamne pour hérésie son successeur sur le trône de Constantinople, Paul.
En réaction contre cette intervention du pape et craignant qu'une rupture ouverte avec Rome n'aggrave la situation politique, devenue plus que jamais précaire à la suite de la conquête de l’Égypte par les musulmans, l'empereur Constant II (641-668) publie le Typos (648) qui interdit à tout Chrétien, sous peine de châtiment sévère, de discuter des 2 natures et des 2 volontés. On commence alors à poursuivre et à persécuter les Orthodoxes, surtout les moines et les amis de Saint Maxime. Celui-ci rejoint à Rome le nouveau pape, Martin 1er (mémoire le 20 septembre), qui est fermement décidé à soutenir la Vraie Foi, est l'inspirateur du Concile du Latran (649) condamne le Monothélisme et rejette l'édit impérial.
Irrité au plus haut point contre cette résistance, l'empereur envoie alors un exarque à Rome à la tête d'une armée (653). Ils arrêtent le pape malade et impotent, le conduisent au prix de mille sévices à Constantinople, où il est jugé comme un criminel, outragé publiquement et de là conduit en exil à Cherson, où il meurt dans une situation lamentable, en septembre 655.

Saint Maxime, est arrêté, un peu avant Martin Ier, avec son fidèle disciple Anastase et un autre Anastase, apocrisaire (légat) du pape. Il attendra en prison de longs mois avant de comparaître devant le tribunal qui a si odieusement condamné le Saint Prélat. On veut présenter le jugement du chef de l'Orthodoxie comme un procès politique, aussi l'accuse-t-on de s'être élevé contre le pouvoir impérial et d'avoir favorisé la conquête de Égypte et de l'Afrique par les musulmans, puis on l'accuse d'avoir semé la division dans l’Église par sa doctrine... Fixé en Dieu et avec charité pour ses ennemis, le Saint répond avec un calme impassible aux calomnies et, se défendant de confesser aucune doctrine particulière, il se déclare prêt à rompre la communion avec tous les Patriarcats et même à mourir, plutôt que de jeter le trouble dans sa conscience en trahissant la Foi.

Condamné à l'exil, il est conduit à Byzia (Thrace), son disciple Anastase à Perbéris et l'autre Anastase à Mésembria, dans le dénuement le plus complet mais sans perdre leur joie de souffrir ainsi pour le Nom du Seigneur dans l'attente de la Résurrection.

Ayant appris au cours de son procès que le nouveau pape, Eugène 1er, est prêt à accepter une formule de compromis, supposant une troisième énergie dans le Christ, Saint Maxime écrit une lettre dogmatique, grâce à laquelle le peuple de Rome se révolte et pousse le pape à se passer de l'accord impérial pour se faire consacrer. Comprenant alors qu'il ne pourra pas soumettre les Orthodoxes avant d'avoir gagné Maxime, l'empereur envoie vers lui l'évêque Théodose et deux habiles courtisans. Les souffrances de l'exil et le long séjour en prison n'a pas fait perdre à Maxime sa maîtrise de soi. Il repousse, sans peine tous leurs arguments, expose de nouveau la Doctrine Orthodoxe et termine en exhortant avec larmes l'empereur et le Patriarche à se repentir et à revenir à la Vraie Foi... Pour toute réponse, les envoyés du souverain se jettent sur lui comme des bêtes sauvages, l'accablent d'injures et le couvrent de crachats.Transféré à Perbéris, Saint Maxime reste 6 ans enfermé avec Anastase, jusqu'à leur nouveau procès, en 662, devant le Patriarche de et son Synode.

On lui demande: « De quelle Église es-tu donc : de Constantinople ? de Rome ? D'Antioche ? D'Alexandrie ? de Jérusalem ? Car voici que toutes sont unies à nous ».
Le Confesseur répond : « L’Église catholique c'est la droite et salutaire confession de la foi dans le Dieu de l'univers ». Menacé de la peine capitale, il réplique: « Que ce que Dieu a déterminé avant tous les siècles trouve en moi le terme qui lui rende la gloire qu'Il a avant tous les siècles ! » Après les avoir maudits et injuriés le tribunal ecclésiastique les livre, lui et ses compagnons, au préfet de la ville, qui les condamne à la flagellation et leur fait couper les organes de leur confession : La langue et la main droite. Après les avoir promenés à travers la ville tout ensanglantés... Il les fait incarcérer dans des forteresses séparées, dans le lointain Caucase, à Lazique. C'est là qu'à l'âge de 82 ans, le 13 août 662, Saint Maxime est définitivement uni au Verbe de Dieu, qu'il a tant aimé et dont il a imité la Passion vivifiante par la Confession de Foi et le Martyre. On raconte que chaque nuit 3 lampes, symbole de la Sainte Trinité, s'allument d'elles-mêmes au-dessus de son tombeau.

Chronologie de la vie de saint Maxime le Confesseur - Persée
www.persee.fr/web/revues/.../rebyz_1146-9447_1910_num_13_82_384...
de E Montmasson - ‎1910 - ‎Cité 6 fois - ‎Autres articles
  1. Baillet, Collectio historica, saint Maxime, i3 août 662. (3) Acta Sanct. ... 2° H a certainement commencé avant le 20 décembre de la même année. Le premier ...

Maxime le Confesseur - Livres mystiques
livres-mystiques.com/partieTEXTES/Philocalie/maxime.html
Saint Maxime le Confesseur (Constantinople, vers 580 - Lazica (19), 662), ... Le pape, encouragé par saint Maxime, excommunia le nouveau patriarche de Constantino-ple. ... L'année suivante, pour briser sa résistance, on lui offrit le pardon, ...
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Histoire ecclésiastique, par M. Fleury,... Tome I [-XX]
https://books.google.fr/books?id=GfV6oGDZYy4C
Claude Fleury - 1727
Saint Maxime étant arrivé à Schemari, prédit le jour de sa mort, qui sut le samedi treiziéme d'Août, indiction cinquième, lav même année 662. L'église honore sa ...

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