24
JUILLET 2015...
Cette
page concerne l'année 662 du calendrier julien. Ceci est une
évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que
d'un survol !
SAINT
MAXIME INÉBRANLABLE AUX PRÉCEPTES DES APÔTRES
Maxime
le Confesseur (580 - †662), moine et théologien Byzantin.
C'est
un saint de l'Église chrétienne indivise, célébré le 21 janvier
par les Orthodoxes, et inscrit au martyrologe catholique à la date
du 13 août (au jour de sa mort). Il existe 2 versions de la vie de
Maxime... Né en 580, à 30 ans, Premier Secrétaire à la cour de
l'empereur Héraclius. Il devient moine en 613, au monastère de
Chrysopolis,
En
633, à la demande de l'empereur Héraclius qui cherche à négocier,
face à la menace des Perses, de la Syrie et de l'Égypte, le
patriarche de Constantinople Serge rédige un Pacte d'union... Maxime
s'implique dès lors totalement dans le combat contre cette nouvelle
hérésie, à Constantinople, en Afrique et à Rome, en défendant le
christianisme, conformément au concile de Chalcédoine.
En
645, il parvient au cours d'un débat, à Carthage, à faire revenir
l'empire à l'orthodoxie. Puis Maxime séjourne à Rome jusqu'en 653.
Par la suite, les variations doctrinales des empereurs Byzantins
tournent en sa défaveur.
En
653, il est arrêté par Constant II en même temps que le pape
Martin. Lors de son procès à Constantinople, il est exilé sur les
rives de la mer Noire.
En
655. Il refuse les offres de pardon et de réconciliation de
l'empereur.
Convoqué
de nouveau à Constantinople en 662, il est jugé à nouveau par les
évêques et les sénateurs Byzantins.
On
trouve, dans ses ecrits : les Questions à Thalassios - les
Centuries sur la Charité - la Mystagogie, des Lettres - les Ambigua
à Jean (éclaircissements sur des passages ambigus des écrits de
Saint Grégoire le Théologien et Denys l'Aréopagite) - des
Opuscules théologiques et polémiques - un Discours ascétique - un
Commentaire du « Notre Père »… Ses principaux écrits
ont été traduits en français. Du fait de la précision et de la
difficulté des textes, certaines traductions ne vont d'ailleurs pas
sans soulever des problèmes ardus.
Ses
écrits théologiques et spirituels sont fortement influencés par
les œuvres d'Évagre le Pontique - des Pères Cappadociens - du
Pseudo-Denys l'Aréopagite - de Cyrille d'Alexandrie - Léonce de
Jérusalem.
Le
monothélisme, auquel Maxime s'oppose fortement, est finalement
condamné par le troisième concile de Constantinople (6e concile
œcuménique) en 680.
« La
Sainte Église est image de Dieu, dans la mesure où elle réalise la
même union que Lui des croyants à Dieu. » (Mystagogie, début
du ch. 1)
« Qui
a pu s'initier avec sens et sagesse aux rites pratiqués dans
l'Église a fait de sa propre âme une Église divine, une Église
vraiment de Dieu. » (Mystagogie, fin du ch. 5)
« Nous
avons été sauvés par la volonté humaine d'une personne divine. »
« Ce
n'est pas mon intention de déplaire à l'Empereur, mais je ne puis
me résoudre à offenser Dieu. ».
Les
historiens de Saint Maxime le Confesseur, moine et théologien
Byzantin du VIIe siècle, ne sont pas d'accord sur la date de sa mort
et se prononcent avec hésitation sur celle de sa naissance.
D'après
Baronius, le Saint Martyr a rendu son âme à Dieu le 13 août 657.
D'après Bellarmin, c'est le 13 août 660.
Pour
Baillet, qui hésite à se prononcer, c'est ou le 13 août 662 ou le
21 janvier 663.
Pour
les Bollandistes, Héfélé et la plupart des auteurs modernes, Saint
Maxime
est
mort le 13 août 662.
En
nous fondant sur des documents écrits par des contemporains du
Saint, nous croyons pouvoir établir avec précision d'abord la date
de sa mort, ensuite d'une manière approximative celle de sa
naissance et, enfin, la chronologie des principaux événements de sa
vie. Cette diversité d'opinions sur la date de la mort de Saint
Maxime s'explique par la diversité des opinions que l'on s'est
faites sur la date de son premier procès à Constantinople, à son
retour de Rome.
Comme
les documents relatifs à la mort du saint sont précis, il semble
plus logique de les prendre pour base dans notre argumentation, par
suite, de remonter de la date de la mort à la date du premier procès
à Constantinople, de celle-ci à celle de la naissance, et partant
de déduire de ces 3 dates une fois établies l'âge du saint
correspondant aux principaux événements de sa vie.
car,
d'après les Actes publics, il est jugé à Constantinople 22 ans
après l'invasion de l’Égypte par les Arabes : Or, cette invasion
se produit dans la 26 année du règne d'Héraclius, c'est-à-dire en
635 nous avons donc pour la date du jugement de Maxime à
Constantinople : 635 -+- 22 = 657.
Donc,
de ces deux témoignages, il ressort avec évidence que Saint Maxime
est mort le samedi 13 août 662, conformément a la prédiction qu'il
en a faite 15 jours auparavant devant ses compagnons de captivité.
Cette date étant certaine, recherchons-en une autre également
certaine où le saint a fait connaître son âge d'une manière
précise. En nous révélant l'âge qu'il a à sa mort, elle nous
permet en même temps de calculer la date probable de sa naissance,
or, cette date· existe. C'est celle du premier interrogatoire de
Maxime à Constantinople à la fin de l'année 654. Nous pouvons
démontrer qu'elle est certaine.
Dans
ce but, sans prétendre déterminer le mois ni le jour de cet
interrogatoire, nous établirons successivement deux points :
Ce
premier procès de Saint Maxime n'a pas pu commencer avant la fin du
mois d'août 654.
Il
a certainement commencé avant le 20 décembre de la même année. Le
premier point ressort de ce fait que la date du premier procès de
Maxime coïncide avec l'arrivée à Constantinople des apocrisiaires
Romains envoyés par le pape Eugène IV, pour notifier son élection.
(Acta Sanct., t. cit., p. 196-265, Baillet, op. cit. 13 août 662),
au souverain pontificat et pour négocier avec les Byzantins.
Nous
lisons en effet dans l'interrogatoire que les juges font subir à
Maxime : « On dit au Saint « Et que feras-tu » quand les
Romains auront fait l'union » avec les Byzantins ? Voici que hier
les apocrisiaires Romains sont arrivés ici, et demain dimanche, ils
communiqueront avec le patriarche. On sait que, en effet, ces
délégués pontificaux se sont laissés circonvenir par les chefs
ecclésiastiques de Byzance... Il ne s'agit ni de ceux qu'a envoyés
le pape Vitalien, successeur d'Eugène IV, ni de ceux qu'aurait pu
envoyer le pape Martin Ier, prédécesseur du même pape, mais il est
question des délégués envoyés à Constantinople par le pape
Eugène IV.
D'abord,
il ne s'agit pas des apocrisiaires du pape Vitalien car ces derniers
sont porteurs d'une lettre adressée au patriarche de Constantinople.
Or, les envoyés pontificaux qui assistent au premier procès de
Maxime n'ont pas de lettre papale qui donne à leur mission un
caractère officiel... C'est le grief que leur fait Maxime quand,
répondant à ses juges qui prennent prétexte de cette lâche
condescendance des apocrisiaires pour faire retomber sur Maxime seul
la responsabilité de la désunion entre l’Église de Rome et celle
de Constantinople, il leur dit : «. Ces envoyés de Rome ne sauront
causer de préjudice au Siège Romain par leur communion (avec vous),
parce qu'ils n'ont pas apporté de lettre au patriarche. » Du reste,
le pape Vitalien règne du 30 juillet 657 au 27 janvier 672. (le 1er
procès de Saint Maxime est terminé avant le 22 août 656, date de
l'internement du saint au château de Bizya, par conséquent près
d'un an avant le commencement du pontificat de Vitalien... Il faut
donc écarter cette première hypothèse.
En
second lieu, il ne peut être question des apocrisiaires envoyés à
Constantinople par le pape Martin Ier, prédécesseur d'Eugène IV.
Car ce pape est en exil depuis l'année 653, ayant été conduit de
Rome à Byzance par l'exarque, or, il est impossible que des
apocrisiaires envoyés par lui soient arrivés à Constantinople
durant le procès de Saint Maxime, puisque ce dernier se trouve à
Rome en 653 avec Saint Martin, quand le basileus Constant II ordonne
de les emmener tous les deux en exil. Du reste on ne fait nulle part
mention d'apocrisiaires envoyés par le pape Martin Ier à
Constantinople. Cette seconde hypothèse doit donc aussi être
rejetée.
Puisqu'il
n'est pas question des apocrisiaires de Vitalien, successeur du pape
Eugène IV, ni des apocrisiaires de Martin Ier, reste ce sont les
apocrisiaires envoyés par le pape Eugène IV, pour notifier son
élévation au pontificat et pour négocier avec les Byzantins.
D'autre
part, on sait qu'il a été condamné à l'exil en même temps que le
pape Martin Ier, à Rome, en cette même année 653. Mais on ne
saurait en déduire qu'ils ont voyagé ensemble. Au contraire,
puisque le pape Martin Ier n'est arrivé que le 17 septembre 654 à
Byzance, tandis que Maxime s'y trouve dès l'année 653, il est
prouvé qu'ils ont fait au moins une partie du voyage séparément.
Or, ce pape a été consacré, du vivant de Saint Martin Ier alors
exilé, pour le remplacer à titre de vicaire, le 10 août 654. Donc
l'envoi des apocrisiaires, est postérieur à cette date.
Cette
première limite fixée, déterminons la seconde : Le procès en
question a sûrement commencé avant le 20 décembre 654. Notre
argumentation se ramène à établir ces 3 propositions :
a)
Au premier interrogatoire de Saint Maxime à Constantinople assistent
deux patriarches.
b)
Ces deux patriarches ne peuvent être que Paul, patriarche dans
l'exercice de ses fonctions, et Pyrrhus, ex-patriarche qui en porte
toujours le titre et qui se prépare à succéder à Paul.
c)
Ces deux patriarches ne peuvent se trouver réunis devant un tribunal
à Constantinople après le 21 décembre 654, et, par suite, le
procès en question a commencé avant cette date.
En
ce qui concerne Paul, il est déjà mort en 654. Le savant Anglais a
définitivement prouvé que Paul II, monté sur la chaire patriarcale
le 1er octobre 641, l'a occupée 13 ans, 2 mois et 26 jours, et que
Pyrrhus, réélu le 4 janvier 655, lui a succédé presque
immédiatement.
Cette
preuve, obtenue par des corrections de chiffres, devient une
certitude, si on compare la chronologie du patriarcat de Paul à
celle de l'exil du pape Saint Martin Ier à Constantinople.
II
est donc certain que, le 21 décembre, le patriarche Paul vit encore,
mais qu'il est malade du mal qui doit l'emporter quelques jours
après... Donc, si 2 patriarches ont assisté au premier procès de
Maxime, c'est quelque temps avant le 21 décembre, mais en 654, et
l'un d'entre eux est Paul.
Le
second ne peut être que Pyrrhus. En effet, ce ne peut pas être
Sergius, prédécesseur de Pyrrhus et mort le 9 décembre 638. D'un
autre côté, ce ne peut être Pierre qui doit succéder à Pyrrhus
(après son second patriarcat), car il recueille sa succession au
début de juin 655, et il n'a pas été patriarche auparavant. Par
ailleurs, rien ne laisse supposer qu'il puisse s'agir du patriarche
monothélite d'Antioche qui réside alors dans la capitale de
l'empire.
La
date du premier procès et la date de la mort de notre saint étant
fixées, nous pouvons calculer la date de sa naissance, l'âge de sa
mort et, partant, préciser l'âge correspondant aux principaux
événements de sa vie.
Dans
l'interrogatoire de son 1er procès, (654), Maxime a 75 ans donc, le
13 août 662, date certaine de sa mort, 8 ans plus tard, il a 83 ans.
Par suite, il a dû naître en l'année 680...
La
vie et la pensée de Maxime sont toujours puissamment illuminées par
un immense courage dans le témoignage à la réalité intégrale du
Christ, sans aucune réduction ni compromis.
Apparaît
ainsi ce qu’est véritablement l’homme, comment nous devons vivre
pour répondre à notre vocation.
Le
oui universel du Christ nous montre également avec clarté comment
donner leur juste place aux autres valeurs.
Ici,
nous pensons aux valeurs qui sont aujourd’hui défendues à juste
titre, comme la tolérance, la liberté, le dialogue.
Mais
une tolérance qui ne sait plus distinguer entre le bien et le mal
devient chaotique et autodestructrice.
Tout
comme une liberté qui, ne respectant pas la liberté d’autrui et
ne trouvant pas le juste milieu entre les diverses libertés, devient
anarchique et détruit l’autorité.
Le
dialogue qui ne sait plus sur quoi dialoguer devient un bavardage
creux.
Toutes
ces valeurs sont belles et fondamentales, mais elles ne peuvent
rester valeurs véritables que si elles ont un point de référence
qui les unit et leur donne la véritable authenticité. Ce point de
référence de la synthèse entre Dieu et le cosmos, c’est la
figure du Christ dans laquelle nous apprenons la vérité de
nous-mêmes et apprenons ainsi où situer les autres valeurs, parce
que nous découvrons leur signification authentique.
Jésus-Christ
est le point de référence qui met en lumière toutes les autres
valeurs. Ici est le point d’arrivée du témoignage de ce grand
confesseur. Et c’est ainsi que, finalement, le Christ nous indique
que le cosmos doit devenir liturgie, gloire de Dieu, et que
l’adoration est le commencement de la vraie transformation du
monde, de son vrai renouvellement.
Pour
conclure : Une citation fondamentale des œuvres de Saint
Maxime : « Nous adorons un seul Fils, en unité avec le
Père et avec l’Esprit Saint, comme il en était dans les temps, et
maintenant aussi, et pour tous les temps, et pour les temps après
les temps. Amen ! ».
Saint
Maxime naît en 580, au sein d'une illustre famille de
Constantinople. Doué d'une intelligence exceptionnelle et de rares
capacités pour les hautes spéculations philosophiques, il fait de
brillantes études et entre dans la carrière politique. A son
avènement au trône, en 610, l'empereur Héraclius, discernant sa
valeur et appréciant ses vertus chrétiennes, fait de Maxime son
premier secrétaire. Honneurs, pouvoir et richesses ne peuvent
cependant éteindre en lui le désir, qu'il entretient secrètement
depuis sa jeunesse, de mener une vie conforme à la vraie
philosophie. Au bout de seulement 3 ans, il abandonne sa charge et
les vaines distinctions du monde, et devient moine au Monastère de
la Mère-de-Dieu de Chryssopolis, près de Constantinople.
Admirablement préparé au combat spirituel par la méditation de
l’Écriture Sainte et l'étude des Saints Pères, il progresse
rapidement sur l'échelle des vertus, qui conduit à la bienheureuse
impassibilité. Il maîtrise avec science les élans de la convoitise
par l'ascèse, l'irritation par la douceur et, libérant ainsi son
âme de la tyrannie des passions, il nourrit son intelligence par la
prière, en s'élevant paisiblement vers les hauteurs de la
contemplation.
Dans
le silence de sa cellule, penché sur l'abîme de son cœur, il
considère en lui-même le grand Mystère de notre Salut selon
lequel, poussé par son amour infini des hommes, le Verbe de Dieu
condescend à s'unir à notre nature, séparée de Dieu et divisée
contre elle-même par l'amour égoïste de soi, afin de la ramener à
l'unité, de faire régner entre les hommes l'union harmonieuse de la
charité fraternelle, et de leur ouvrir la voie de l'union avec Dieu,
car Dieu est amour (I Jean 4:16).
Après avoir passé ainsi une dizaine d'années dans l'hésychia, il s'installe, avec son disciple Anastase, dans le petit Monastère de Saint-Georges, à Cyzique, et commence à rédiger ses premières œuvres : Des traités ascétiques sur la lutte contre les passions, la prière, l'impassibilité et la sainte charité.
Après avoir passé ainsi une dizaine d'années dans l'hésychia, il s'installe, avec son disciple Anastase, dans le petit Monastère de Saint-Georges, à Cyzique, et commence à rédiger ses premières œuvres : Des traités ascétiques sur la lutte contre les passions, la prière, l'impassibilité et la sainte charité.
En
626, l'offensive conjuguée des Avars et des Perses sur
Constantinople, qui doit être repoussée grâce à l'intervention
miraculeuse de la Mère de Dieu, contraint les moines à se
disperser. Un nouveau mode de vie s'ouvre pour Saint Maxime :
L'errance. Il lui faut désormais porter témoignage de la charité
divine, par sa conduite et ses écrits, dans un monde Byzantin au
bord de la catastrophe à la suite des invasions Perses. Il séjourne
quelque temps en Crète, où il commence le combat pour la Foi
Orthodoxe en affrontant des théologiens monophysites, passe à
Chypre et parvient finalement à Carthage, en 632, où il fait
connaissance et se range sous la direction spirituelle de Saint
Sophrone (mémoire le 11 mars), grand connaisseur de la tradition
monastique et Théologien renommé pour son Orthodoxie, qui
séjournait au Monastère d'Eukrata avec d'autres moines réfugiés
de Palestine après la prise de Jérusalem par les Perses.
Pendant cette période (626-634), avant de s'engager dans la lutte pour la Foi, Saint Maxime peut approfondir, comme nul autre avant lui, la Doctrine de la déification, en exposant les fondements philosophiques et théologiques de la Spiritualité Orthodoxe. En de profonds et difficiles traités sur les passages obscurs de l’Écriture Sainte, sur les difficultés de Saint Denys l'Aréopagite et Saint Grégoire le Théologien, et sur la Sainte Liturgie, il dresse une grandiose synthèse théologique selon laquelle l'homme, placé par Dieu dans le monde pour être le prêtre d'une liturgie cosmique, est appelé à rassembler les raisons (logoi) de tous les êtres pour les offrir au Verbe Divin, leur Principe, en un dialogue de libre amour, de sorte qu'en accomplissant le dessein pour lequel il a été créé, son union à Dieu, il amène aussi l'univers entier à sa perfection dans le Christ, le Dieu-Homme.
Depuis son accession au trône, Héraclius s'est efforcé de réorganiser l'empire Byzantin ébranlé et de préparer la contre-offensive contre les Perses par une série de réformes administratives et militaires, et surtout de rétablir l'unité des Chrétiens, pour éviter que les monophysites ne se tournent vers les Perses ou vers les musulmans. Le Patriarche de Constantinople, Serge, chargé par l'empereur de trouver à cette fin une formule dogmatique de compromis, susceptible de satisfaire les monophysites sans renier le Concile de Chalcédoine, propose la doctrine du Monoénergisme, selon laquelle la nature humaine du Christ est restée passive et neutre, son énergie propre ayant été absorbée par l'énergie du Verbe de Dieu.
Pendant cette période (626-634), avant de s'engager dans la lutte pour la Foi, Saint Maxime peut approfondir, comme nul autre avant lui, la Doctrine de la déification, en exposant les fondements philosophiques et théologiques de la Spiritualité Orthodoxe. En de profonds et difficiles traités sur les passages obscurs de l’Écriture Sainte, sur les difficultés de Saint Denys l'Aréopagite et Saint Grégoire le Théologien, et sur la Sainte Liturgie, il dresse une grandiose synthèse théologique selon laquelle l'homme, placé par Dieu dans le monde pour être le prêtre d'une liturgie cosmique, est appelé à rassembler les raisons (logoi) de tous les êtres pour les offrir au Verbe Divin, leur Principe, en un dialogue de libre amour, de sorte qu'en accomplissant le dessein pour lequel il a été créé, son union à Dieu, il amène aussi l'univers entier à sa perfection dans le Christ, le Dieu-Homme.
Depuis son accession au trône, Héraclius s'est efforcé de réorganiser l'empire Byzantin ébranlé et de préparer la contre-offensive contre les Perses par une série de réformes administratives et militaires, et surtout de rétablir l'unité des Chrétiens, pour éviter que les monophysites ne se tournent vers les Perses ou vers les musulmans. Le Patriarche de Constantinople, Serge, chargé par l'empereur de trouver à cette fin une formule dogmatique de compromis, susceptible de satisfaire les monophysites sans renier le Concile de Chalcédoine, propose la doctrine du Monoénergisme, selon laquelle la nature humaine du Christ est restée passive et neutre, son énergie propre ayant été absorbée par l'énergie du Verbe de Dieu.
En
fait, il ne s'agit que d'un monophysisme à peine déguisé, où l'on
remplace le terme nature par celui d'énergie.
En
630, l'empereur nomme Cyrus de Fasis Patriarche d'Alexandrie, avec la
mission de réaliser l'union avec les monophysites, particulièrement
nombreux. en Égypte. Aussitôt l'union signée (633), alors que dans
les tavernes d'Alexandrie le peuple se vante d'avoir gagné les
Chalcédoniens à la cause monophysite, Saint Sophrone élève seul
la voix pour défendre les 2 natures du Christ. Il se rend à
Alexandrie auprès de Cyrus qui, voulant éviter une lutte ouverte,
le renvoie vers Serge, à Constantinople. Après de longues
discussions sans résultat réel, Sophrone se voit interdire de
soulever davantage le débat sur les natures et les énergies. Il
regagne la Palestine, où il est accueilli par le peuple comme le
soutien de l'Orthodoxie, élu Patriarche de Jérusalem, au moment
même où les musulmans envahissent le pays et commencent une série
de conquêtes qui vont plus que jamais mettre l'empire en péril...
Sitôt élu, Saint Sophrone publie une lettre encyclique, dans
laquelle il précise que chaque nature ayant son énergie propre, une
est la Personne du Christ mais 2 sont ses natures et ses opérations
(énergies).
Pendant ce temps, resté à Carthage, Saint Maxime entre discrètement dans la lutte dogmatique pour soutenir son père spirituel et, sans s'opposer à l'interdiction de parler des 2 énergies, il montrait avec finesse que « le Christ opère humainement ce qui est divin, par ses miracles, et divinement ce qui est humain, dans sa Passion vivifiante ».
Pendant ce temps, resté à Carthage, Saint Maxime entre discrètement dans la lutte dogmatique pour soutenir son père spirituel et, sans s'opposer à l'interdiction de parler des 2 énergies, il montrait avec finesse que « le Christ opère humainement ce qui est divin, par ses miracles, et divinement ce qui est humain, dans sa Passion vivifiante ».
En
638, Héraclius publie un édit (l'Ecthésis) confirmant
l'interdiction de parler des 2 énergies et imposant à tous de
confesser une seule volonté dans le Christ (Monothélisme), le moine
doit sortir de sa réserve et passer désormais à la confession
publique de la vérité... Saint Sophrone étant mort la même année,
Maxime est alors regardé par tous comme le porte-parole le plus
autorisé de l'Orthodoxie. Comme à l'époque de Saint Athanase ou de
Saint Basile, le soutien de la Vraie Foi dépend alors d'un seul
homme.
Dans une abondante correspondance, adressée au pape de Rome, au souverain et aux personnages influents de l'empire, et dans des traités d'une profondeur inégalée, Maxime le Sage montre que le Verbe de Dieu, par un amour et un respect infinis pour sa créature, a assumé la nature humaine dans toute son intégrité, sans rien altérer de sa liberté. Libre de reculer devant la Passion, il s'est soumis volontairement, en tant qu'homme, à la volonté et au dessein Divin, nous ouvrant ainsi la voie du Salut (Mat. 26:39) par la soumission et l'obéissance. Parfaitement unie à l'absolue liberté de Dieu dans la Personne du Christ, la liberté humaine se trouve ainsi restaurée dans son mouvement naturel vers l'union avec Dieu et avec les autres hommes par la charité. Ce que l'expérience de la prière et de la contemplation lui a permis d'entrevoir, Maxime peut désormais l'exposer, en fondant la doctrine de la déification de l'homme sur la théologie de l'Incarnation.
Dans une abondante correspondance, adressée au pape de Rome, au souverain et aux personnages influents de l'empire, et dans des traités d'une profondeur inégalée, Maxime le Sage montre que le Verbe de Dieu, par un amour et un respect infinis pour sa créature, a assumé la nature humaine dans toute son intégrité, sans rien altérer de sa liberté. Libre de reculer devant la Passion, il s'est soumis volontairement, en tant qu'homme, à la volonté et au dessein Divin, nous ouvrant ainsi la voie du Salut (Mat. 26:39) par la soumission et l'obéissance. Parfaitement unie à l'absolue liberté de Dieu dans la Personne du Christ, la liberté humaine se trouve ainsi restaurée dans son mouvement naturel vers l'union avec Dieu et avec les autres hommes par la charité. Ce que l'expérience de la prière et de la contemplation lui a permis d'entrevoir, Maxime peut désormais l'exposer, en fondant la doctrine de la déification de l'homme sur la théologie de l'Incarnation.
Nul
autre Père de l’Église n'a jusque là poussé aussi loin l'examen
de la liberté humaine et de son union avec Dieu, dans la Personne du
Christ comme chez les Saints. Avec Saint Maxime, la Doctrine
Orthodoxe de l'Incarnation trouve son exposé le plus complet, il ne
reste plus, quelque temps plus tard, à Saint Jean Damascène qu'à
la présenter de manière plus accessible, pour la livrer aux
générations à venir comme une tradition immuable.
Serge de Constantinople meurt lui aussi en 638, et le nouveau Patriarche, Pyrrhus, se fait le promoteur ardent de la nouvelle hérésie. Malgré les pressions, une grande partie des Chrétiens résiste à l'application du décret impérial et, un peu avant de mourir (en 641), Héraclius doit reconnaître l'échec de sa politique religieuse. Pyrrhus, tombé en disgrâce au moment de la succession, s'enfuit en Afrique et affronte Saint Maxime à Carthage, dans une dispute publique sur la Personne du Christ (645). Exposant le Mystère du Salut avec une argumentation d'une rigueur infaillible, le Saint réussit à faire reconnaître ses erreurs au Patriarche qui propose finalement d'aller en personne à Rome pour jeter l'anathème sur le Monothélisme devant le tombeau des Apôtres...
Serge de Constantinople meurt lui aussi en 638, et le nouveau Patriarche, Pyrrhus, se fait le promoteur ardent de la nouvelle hérésie. Malgré les pressions, une grande partie des Chrétiens résiste à l'application du décret impérial et, un peu avant de mourir (en 641), Héraclius doit reconnaître l'échec de sa politique religieuse. Pyrrhus, tombé en disgrâce au moment de la succession, s'enfuit en Afrique et affronte Saint Maxime à Carthage, dans une dispute publique sur la Personne du Christ (645). Exposant le Mystère du Salut avec une argumentation d'une rigueur infaillible, le Saint réussit à faire reconnaître ses erreurs au Patriarche qui propose finalement d'aller en personne à Rome pour jeter l'anathème sur le Monothélisme devant le tombeau des Apôtres...
Peu
de temps après, il retourne à son hérésie et s'enfuit à Ravenne.
Le pape Théodore l'excommunie aussitôt et condamne pour hérésie
son successeur sur le trône de Constantinople, Paul.
En
réaction contre cette intervention du pape et craignant qu'une
rupture ouverte avec Rome n'aggrave la situation politique, devenue
plus que jamais précaire à la suite de la conquête de l’Égypte
par les musulmans, l'empereur Constant II (641-668) publie le Typos
(648) qui interdit à tout Chrétien, sous peine de châtiment
sévère, de discuter des 2 natures et des 2 volontés. On commence
alors à poursuivre et à persécuter les Orthodoxes, surtout les
moines et les amis de Saint Maxime. Celui-ci rejoint à Rome le
nouveau pape, Martin 1er (mémoire le 20 septembre), qui est
fermement décidé à soutenir la Vraie Foi, est l'inspirateur du
Concile du Latran (649) condamne le Monothélisme et rejette l'édit
impérial.
Irrité
au plus haut point contre cette résistance, l'empereur envoie alors
un exarque à Rome à la tête d'une armée (653). Ils arrêtent le
pape malade et impotent, le conduisent au prix de mille sévices à
Constantinople, où il est jugé comme un criminel, outragé
publiquement et de là conduit en exil à Cherson, où il meurt dans
une situation lamentable, en septembre 655.
Saint Maxime, est arrêté, un peu avant Martin Ier, avec son fidèle disciple Anastase et un autre Anastase, apocrisaire (légat) du pape. Il attendra en prison de longs mois avant de comparaître devant le tribunal qui a si odieusement condamné le Saint Prélat. On veut présenter le jugement du chef de l'Orthodoxie comme un procès politique, aussi l'accuse-t-on de s'être élevé contre le pouvoir impérial et d'avoir favorisé la conquête de Égypte et de l'Afrique par les musulmans, puis on l'accuse d'avoir semé la division dans l’Église par sa doctrine... Fixé en Dieu et avec charité pour ses ennemis, le Saint répond avec un calme impassible aux calomnies et, se défendant de confesser aucune doctrine particulière, il se déclare prêt à rompre la communion avec tous les Patriarcats et même à mourir, plutôt que de jeter le trouble dans sa conscience en trahissant la Foi.
Saint Maxime, est arrêté, un peu avant Martin Ier, avec son fidèle disciple Anastase et un autre Anastase, apocrisaire (légat) du pape. Il attendra en prison de longs mois avant de comparaître devant le tribunal qui a si odieusement condamné le Saint Prélat. On veut présenter le jugement du chef de l'Orthodoxie comme un procès politique, aussi l'accuse-t-on de s'être élevé contre le pouvoir impérial et d'avoir favorisé la conquête de Égypte et de l'Afrique par les musulmans, puis on l'accuse d'avoir semé la division dans l’Église par sa doctrine... Fixé en Dieu et avec charité pour ses ennemis, le Saint répond avec un calme impassible aux calomnies et, se défendant de confesser aucune doctrine particulière, il se déclare prêt à rompre la communion avec tous les Patriarcats et même à mourir, plutôt que de jeter le trouble dans sa conscience en trahissant la Foi.
Condamné
à l'exil, il est conduit à Byzia (Thrace), son disciple Anastase à
Perbéris et l'autre Anastase à Mésembria, dans le dénuement le
plus complet mais sans perdre leur joie de souffrir ainsi pour le Nom
du Seigneur dans l'attente de la Résurrection.
Ayant appris au cours de son procès que le nouveau pape, Eugène 1er, est prêt à accepter une formule de compromis, supposant une troisième énergie dans le Christ, Saint Maxime écrit une lettre dogmatique, grâce à laquelle le peuple de Rome se révolte et pousse le pape à se passer de l'accord impérial pour se faire consacrer. Comprenant alors qu'il ne pourra pas soumettre les Orthodoxes avant d'avoir gagné Maxime, l'empereur envoie vers lui l'évêque Théodose et deux habiles courtisans. Les souffrances de l'exil et le long séjour en prison n'a pas fait perdre à Maxime sa maîtrise de soi. Il repousse, sans peine tous leurs arguments, expose de nouveau la Doctrine Orthodoxe et termine en exhortant avec larmes l'empereur et le Patriarche à se repentir et à revenir à la Vraie Foi... Pour toute réponse, les envoyés du souverain se jettent sur lui comme des bêtes sauvages, l'accablent d'injures et le couvrent de crachats.Transféré à Perbéris, Saint Maxime reste 6 ans enfermé avec Anastase, jusqu'à leur nouveau procès, en 662, devant le Patriarche de et son Synode.
Ayant appris au cours de son procès que le nouveau pape, Eugène 1er, est prêt à accepter une formule de compromis, supposant une troisième énergie dans le Christ, Saint Maxime écrit une lettre dogmatique, grâce à laquelle le peuple de Rome se révolte et pousse le pape à se passer de l'accord impérial pour se faire consacrer. Comprenant alors qu'il ne pourra pas soumettre les Orthodoxes avant d'avoir gagné Maxime, l'empereur envoie vers lui l'évêque Théodose et deux habiles courtisans. Les souffrances de l'exil et le long séjour en prison n'a pas fait perdre à Maxime sa maîtrise de soi. Il repousse, sans peine tous leurs arguments, expose de nouveau la Doctrine Orthodoxe et termine en exhortant avec larmes l'empereur et le Patriarche à se repentir et à revenir à la Vraie Foi... Pour toute réponse, les envoyés du souverain se jettent sur lui comme des bêtes sauvages, l'accablent d'injures et le couvrent de crachats.Transféré à Perbéris, Saint Maxime reste 6 ans enfermé avec Anastase, jusqu'à leur nouveau procès, en 662, devant le Patriarche de et son Synode.
On
lui demande: « De quelle Église es-tu donc : de Constantinople
? de Rome ? D'Antioche ? D'Alexandrie ? de Jérusalem ? Car voici que
toutes sont unies à nous ».
Le
Confesseur répond : « L’Église catholique c'est la
droite et salutaire confession de la foi dans le Dieu de l'univers ».
Menacé de la peine capitale, il réplique: « Que ce que Dieu a
déterminé avant tous les siècles trouve en moi le terme qui lui
rende la gloire qu'Il a avant tous les siècles ! » Après les
avoir maudits et injuriés le tribunal ecclésiastique les livre, lui
et ses compagnons, au préfet de la ville, qui les condamne à la
flagellation et leur fait couper les organes de leur confession :
La langue et la main droite. Après les avoir promenés à travers la
ville tout ensanglantés... Il les fait incarcérer dans des
forteresses séparées, dans le lointain Caucase, à Lazique. C'est
là qu'à l'âge de 82 ans, le 13 août 662, Saint Maxime est
définitivement uni au Verbe de Dieu, qu'il a tant aimé et dont il a
imité la Passion vivifiante par la Confession de Foi et le Martyre.
On raconte que chaque nuit 3 lampes, symbole de la Sainte Trinité,
s'allument d'elles-mêmes au-dessus de son tombeau.
Chronologie
de la vie de saint Maxime le Confesseur - Persée
www.persee.fr/web/revues/.../rebyz_1146-9447_1910_num_13_82_384...
de
E Montmasson - 1910 - Cité 6 fois - Autres articles
- Baillet, Collectio historica, saint Maxime, i3 août 662. (3) Acta Sanct. ... 2° H a certainement commencé avant le 20 décembre de la même année. Le premier ...
Maxime
le Confesseur - Livres mystiques
livres-mystiques.com/partieTEXTES/Philocalie/maxime.html
Saint
Maxime le Confesseur (Constantinople, vers 580 - Lazica (19), 662),
... Le pape, encouragé par saint Maxime, excommunia le nouveau
patriarche de Constantino-ple. ... L'année suivante, pour briser sa
résistance, on lui offrit le pardon, ...
Vous
avez consulté cette page le 26/07/15.
Histoire
ecclésiastique, par M. Fleury,... Tome I [-XX]
https://books.google.fr/books?id=GfV6oGDZYy4C
Claude
Fleury - 1727
Saint
Maxime étant arrivé à Schemari, prédit le jour de sa mort, qui
sut le samedi treiziéme d'Août, indiction cinquième, lav même
année 662. L'église honore sa ...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire